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Le silence

20 Juin 2017 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Poésie

Le hasard est parfois bien curieux,

Pensez que ce matin, au moment de tourner le volet de mon éphéméride, je découvre :

« Le silence est un ami qui ne trahit jamais »

 

Le silence

Alors, replantons le décor.

Il est presque trois heures du matin.

La chaleur est accablante .

Je décide de me lever pour boire.

Et me promenant dans la maison aux seules lueurs émises par les LEDs des différents appareils électroniques, j’aperçois soudain une petite lumière bleue au coin supérieur gauche de mon smartphone.

J’appuie sur un des boutons, et l’écran m’affiche :

Alerte canicule.

Ah ! comme si je ne m’en étais pas encore rendu compte.

Et puis un pictogramme annonçant l’arrivée d’un mail. Que j’ouvre.

Là, acceptez que je taise, du moins provisoirement, sa teneur ainsi que le nom de son auteure.

Je lis, je relis.

Mais d’une lecture intérieure, en silence.

Pas un seul mouvement des lèvres, aucune vibration des muscles phonateurs.

Et pourtant, j’entends ces paroles. Avec leur courbe mélodique, les pauses, les reprises…

Comme un morceau de musique.

Je décide alors de m’installer assis sur le pas de la porte.

Les deux coudes plantés sur les genoux… le menton calé entre les deux mains… et je savoure.

Je savoure la (relative) fraîcheur de la nuit.

Je savoure le silence. Un silence quasi parfait. Pas un bruit audible.

Soulevant légèrement le menton, j’observe le ciel, peuplé d’une myriade d’étoiles. Certaines semblent me faire un clin d’oeil.

Pas un souffle.

Il me semble pourtant pressentir l’arrivée d’une faible risée.

Apparaissant du fin fond de la nuit, le bruissement imperceptible des feuilles au bout du bosquet… qui approche lentement, avec retenue.

Et petit à petit, dans ma tête, arrivent les premières notes. Timidement...

"Dans les steppes de l'Asie Centrale"

 

Puis mon visage se trouve soudain touché par une douce caresse. Qui s’estompe peu à peu.

Comme la musique de Borodine, se terminant par une longue note tenue. Et qui disparaît dans le lointain.

Combien de temps suis-je resté ainsi dans cet océan de silence ?

J’ai fini par me recoucher.

Mais dans ma tête, tournaient encore et encore quelques musiques.

Dont la sonate Arpeggione de Schubert…

 

 

 

Sans doute en rapport avec le mail que je venais de découvrir, rédigé par une violoncelliste.

Les premiers trilles d’oiseaux me sont parvenus vers 5 heures du matin.

Suivis quelques dizaines de minutes plus tard par les criaillements d’un coq à la voix éraillée.

Puis les tourterelles ont entamé leurs roucoulades…

Et le sommeil a fini par me rattraper, en silence.

Insidieusement...

 

 

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