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Photo / VTT / Billets d'humeur /  Géocaching / Modélisme / Années 50

Stampe estampillé Gégé

29 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

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Qui ne connaît le mythique biplan qu'est le Stampe ?

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Mon ami Gérard ("Gégé" pour les intimes) est de ceux-là. Le Stampe, c'est un compagnon qu'il connaît bien pour l'avoir décliné en plusieurs tailles de modèles réduits. En fait, le Stampe c'est une estampe gravée dans sa mémoire de fana des vieux coucous. Vous avez dit: mémoire?
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Enfin...
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Voilà-t-il pas qu'un jour je rencontre "Gégé". Il semble quelque peu agité; et au cours de la conversation, il me lance: "Tu sais, le courrier des lecteurs, c'est vachement intéressant; je viens de tomber sur le dernier numéro de notre revue favorite, et devine ce que j'y trouve ? La lettre d'un type qui..."
 
Et voilà "Gégé" devenu très loquace. Le Stampe, ça le fait s'extérioriser de façon inhabituelle. Mais laissons notre nostalgique du biplan s'exprimer.
 
« Tu te rends compte, me dit-il, je commence à lire le courrier de ce lecteur, et j'y apprends qu'il a construit un Stampe, dis-donc, comme moi!
 
Alors ça m'intéresse de plus en plus et je continue la lecture.
 
Il dit qu'il a des problèmes avec l'assemblage de la cabane pour l'aile supérieure, dis-donc, comme moi!
 
Je continue plus avant, et au nombre de ses difficultés, mon lecteur-auteur-de-ce-courrier avance qu'il a entoilé son modèle à la soie, dis-donc, comme moi!
 
Il a collé tout ça à l'enduit nitrocellulosique, il dit que c'est peut-être vieux-jeu face aux matériaux modernes; mais là, je partage tout à fait son point de vue, parce que un Stampe, il faut qu'il soit construit à l'ancienne; mon lecteur, c'est un bon, mon vieux, il respecte les vieilles machines, dis-donc, comme moi! »
 
Au fur et à mesure de son discours, mon "Gégé" constate qu'il a vraiment de nombreuses affinités avec le lecteur du courrier de la rubrique.
 
« Mais, ajoute "Gégé", tu ne me croiras pas, et pourtant, je t'assure que c'est vrai: je continue la découverte de ce courrier avec encore plus d'intérêt; et qu'est-ce que j'apprends? Mon lecteur-auteur-de-ce-courrier avait des problèmes avec la peinture. Si, si, cela faisait des frisures. Il avait beau poncer, puis attendre que cela soit vraiment sec. Au coup de peinture suivant, les frisures réapparaissaient sur la peau de son Stampe, dis-donc, comme moi! »
 
Au fil de son ardent monologue, mon 'Gégé' s'échauffait de plus en plus. Comment pouvait-il en être autrement, puisqu'il venait de rencontrer un modéliste, comme lui, ayant construit un Stampe, comme lui; ayant connu des problèmes de fixation de l'aile supérieure, comme lui; dont l'application de la peinture provoquait des frisures, dis-donc, comme lui!
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Décoiffant, non?
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Je laissais mon collègue brouteur de balsa dérouler son extravagante aventure. Et je me sentais de plus en plus intrigué par ce récit pour le moins inhabituel.
 
"Et puis, ajoute encore "Gégé", mon lecteur-auteur-de-ce-courrier, il avait des difficultés à régler l'incidence de tous les plans; ce qui générait des effets secondaires en vol non négligeables! comme moi, dis-donc !"
 
Je n'avais pas réussi à en placer une, stupéfiant pour un type bavard comme moi. Et Gégé m'avait bombardé de ses remarques au point que je ne savais comment conclure...
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Mais le plus surprenant restait à venir.
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"Gégé" continuait avec volubilité sur son Stampe, vantant son esthétique, ses qualités de vol... et j'en passe...
 
Quand, se rendant compte que j'avais "décroché" et que ses paroles s'étaient évanouies comme dans une sorte de "dégueulante", "Gégé" me rattrape au vol et me balance.
 
"J'arrive à la fin de la lettre, mon vieux, et qu'est-ce que je vois? Je te le donne en mille... Le lecteur-auteur-de-ce-courrier, dis-donc, c'était moi, mon vieux !"
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J'avoue a ce moment avoir esquissé un sourire.
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Mais comment concevoir que mon ami "Gégé' avait pu oublier qu'il avait adressé une lettre au courrier des lecteurs? L'explication, il me la donna sur-le-champ: entre la réponse individuelle qu'il avait reçue, et la parution du dossier dans la revue, il s'était écoulé de très nombreux mois. Et la mémoire avait fait défaut à notre estampeur de baIsa.
 
 
Cela portait pourtant l'eSTAMPille d'un charmant et sympathique rêveur.
 
 
 
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Les écrevisses

22 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Chroniques des années 50

 
Qui a dit : «  Les écrevisses, c’est les langoustines du pauvre ? »
Vous me direz que dans les années 50, les langoustines, on n’en trouvait pas tous les jours sur la table des « besogneux ».
Et des écrevisses non plus d’ailleurs !
Mais voyez plutôt la suite.
Lorsque j’étais écolier, j’allais souvent faire un tour au salon de coiffure tenu par ma grande- tante Berthe. Elle était mariée avec Jean, un frère de mon grand père maternel. Et j’aimais ce bonhomme… au cœur tendre (ne souffrait-il pas d’angine de poitrine ?)
Parfois, alors que je me prélassais dans un fauteuil inoccupé, la tête presque fourrée dans le gros séchoir électrique se trouvant au-dessus, l’esprit chamboulé par les odeurs de teinture et le parfum voluptueux des clientes, Jean me tirait de ma rêverie : « Dis-moi, Bernard, tu ne pourrais pas aller chez le boucher m’acheter de la rate ? »
Il est certain que j’allais changer complètement le registre des senteurs… Je n’aimais pourtant guère fréquenter l’échoppe du sanguinaire vendeur de viandes, lui dont le tablier blanc était souvent maculé de taches rouges, lui qui trônait au milieu de longs couteaux et de quartiers de bœuf qu’il allait chercher dans sa chambre froide… Mais la rate étant synonyme d’une joyeuse sortie en perspective, je ne me faisais pas trop prier pour aller acheter l’appât.
Mais pour quoi faire me direz-vous ?
Pour aller aux écrevisses, pardi !!!!
Auparavant, il fallait bien évidemment vérifier les balances !!!
Ces fameux cercles de métal sur lesquels étaient tendus des sortes de filets, avec un plomb au centre et un morceau de ficelle afin d’y maintenir les abats dont les écrevisses semble-t-il raffolaient. Du cercle partaient trois ficelles reliées entre elles, elles-mêmes accrochées à une ficelle plus grosse destinée à poser et relever la balance.
A près avoir vérifié le matériel, nous prenions la petite 4CV et nous partions vers des ruisseaux « secrets », serpentant sous des arbustes,     bien tapis dans l’écrin du bocage qui mettait en valeur le frêle gazouillis de cette onde pure.
J’ai oublié le nom des lieux de pêche, mais j’ai conservé intactes les lourdes senteurs de la viande « faisandée » auxquelles se mêlaient les suaves parfums de la campagne… et l’odeur de l’eau. Mais si, l’eau a une odeur ! Cela me faisait d’ailleurs sourire quand le Maître d’école expliquait lors des « leçons de choses » que l’eau est inodore. Non, mon eau, l’eau de mon enfance, elle avait une odeur !
A pas de loups, vêtus de sombre, nous approchions du ruisselet, et d’un œil expert Jean dénichait les bons coins. Puis il fallait déposer les balances au fond de l’eau. Pour ce faire on utilisait une « guignette », sorte de petite fourche en bois au bout de laquelle coulissait la ficelle qui maintenait la balance. D’un geste expert, il fallait « lancer » le piège au bon endroit, sans ameuter la population aquatique. Au bout de chaque ficelle, on avait attaché une feuille de papier journal, ce qui servait de repère dans l’herbe afin de retrouver l’endroit où étaient placées les balances. C’était une pêche active au cours de laquelle on passait et repassait, observant très souvent dans l’eau claire la valse hésitation des crustacés tentés par la charogne. Et quand on soulevait la balance, il fallait contenir ses cris de joie afin de ne pas apeurer nos futures proies, celles qui étaient encore tapies sous les berges.
Je ne sais plus quelles étaient les règles de cette pêche: nombre de balances autorisées, taille des mailles et taille mini des écrevisses… Mais mon oncle remettait consciencieusement à l’eau les « petiotes » afin de les laisser grandir…
Les autres rejoignaient un récipient dont elles tentaient de s’échapper… je les vois encore grouiller au fond du seau sur les parois duquel elles faisaient crisser leurs pattes.
En fin de journée, fiers de notre butin, nous revenions avec des vêtements un peu crottés et imprégnés des odeurs de notre campagne.
Et avec dans la tête, la douce perspective d’un festin !
Tout comme lorsqu’on vidait périodiquement l’étang de la Forge à Pré en Pail.
On m’avait expliqué que ce petit plan d’eau nécessitait une vidange à espaces réguliers, afin de vérifier les berges, la pale… et le bon développement de ses « habitants ».
Je me souviens avec délices ce travail pourtant difficile, au cours duquel, le niveau de l’eau baissant, on voyait apparaître petit à petit le dos des grosses carpes qui se concentraient là où il y avait encore un peu de quoi s’ébattre. On les capturait à la main ou avec les épuisettes afin de les mettre dans de grands baquets, mais elles se débattaient furieusement, nous glissaient entre les doigts, et nous éclaboussaient avec ardeur. On triait les poissons par tailles et par espèces… On évaluait ceux qu’il fallait remettre à l’eau…
Les anguilles quant à elles se faufilaient dans l’eau boueuse, essayant de regagner la terre ferme afin d’échapper à la capture.
Chacun occupait un « poste de travail » en fonction de ses aptitudes…
Mon grand-père s’était fait une spécialité dans le dépiautage des anguilles par exemple…
Et pour nous autres gamins, quand la hauteur de nos bottes permettait enfin de descendre dans le lit de l’étang, débutait la « chasse » aux écrevisses. Nous avions là en effet un immense avantage sur les adultes,    car nos petites mains permettaient d’aller fouiller les interstices entre les gros cailloux chargés de consolider les berges.
Nos vêtements étaient maculés de vase dont l’odeur prenait à la gorge… mais là encore, la perspective d’un délicieux repas faisait oublier l’aspect un peu pénible de la tâche.
Car cette pêche «  miraculeuse » revêtait un aspect très festif, enjolivé par le caractère joyeux des nombreux membres de la famille participant à cette tradition.
Pas de fête sans repas…
Tout ce petit monde se requinquait au cours d’un délicieux dîner où le poisson tenait bien évidemment une place de choix… mais c’était le moment où ma tante Marie-Thérèse allait apporter le plat avec les écrevisses   qui m’emplissait de bonheur.
On en prenait d’abord plein les narines, plein la vue…. face à ces bestioles qui par magie étaient devenues bien rouges…
Et plein les mains !
Ne parlons pas des indispensables serviettes… pas franchement utiles pour protéger nos vêtements peu présentables, mais pour s’essuyer les doigts !
On commençait rituellement par « licher » tout d’abord le crustacé, afin de le débarrasser de la sauce dans lequel il avait cuit… sauce qui parfois « emportait la gueule » tant elle était forte !
Puis on séparait la « tête » de la queue… on décortiquait même l’intérieur des pinces… où il n’y avait pourtant pas grand-chose à manger… Mais on avait l’impression de « mériter »   ce festin.
Festin de roi.
Qui valait bien la « dégustation » de langoustines… que je fis beaucoup plus tard.
Et qui surpasse de loin le homard que mes parents mirent au menu de ma communion !
 
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C’est pas la bonne clé ?

19 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
 
C’est pas la bonne clé ?
 
Tout est question d’adaptation, n’est-ce pas ?
Tout ça pour dire qu’un jour, je vois arriver un jeune homme avec un joli planeur « sous le bras »
C’est un nouvel adepte du remorquage qui me propose de prendre les manettes pour le vol  inaugural de son planeur.
Vérifications d’usage… on ne sait jamais ?
Après quoi j’accepte de jouer au pilote d’essai…
Accrochage derrière le remorqueur, essai de largage… tout fonctionne impeccablement.
Mise des gaz, et ça décolle. Un peu vite à mon goût dans la mesure où la surpuissance du remorqueur pourrait être dosée afin de l’adapter à la taille de ce planeur qui mesure 3 mètres d’envergure.
Je demande au pilote qui me tire de réduire un peu… mais il semble ne pas s’en préoccuper..
Malgré tout, ce premier remorquage s'effectue sans autre souci! 
 Après l’atterrissage, je fais timidement remarquer à mon remorqueur que l’émetteur possède des commandes proportionnelles… Hé oui, ce pilote était sans aucun doute un adepte du "tout en rien" en matière gestion des gaz... (Hein MicRolax, tu connais?)  Je lui demande donc instamment d'être plus soft quand mon "apprenti" va prendre les manches.
Deuxième remorquage, et j'observe.
Le décollage s'effectue plein pot…    surprenant, non ?
Je demande alors au remorqueur de comprendre que derrière lui il a un néophyte, et qu'il ne sert à rien de bourriner pareillement...
Mais rien n'y fait; ça monte à vitesse Grand Vé… (vous verrez par la suite le véritable sens de cette expression).
Et certains spectateurs de s’extasier sur la moelle de ce remorqueur puissant qui pourrait tirer le planeur de ce jour presque à la verticale !!!
 
Mais rappelez-vous, le pilote est néophyte en matière de remorquage… et son planeur commence à se dandiner, à zigzaguer de plus en plus, à faire des tonneaux involontaires, il monte, il descend, il part à droite, à gauche... et le fil ? hein, si on ne largue pas, soumis à de tels tiraillements, il devrait finir par casser.
Ben il ne casse toujours pas!!!  (anneau en nylon calculé trop résistant, ça c’est sûr, et je ne l’avais malheureusement pas vérifié…)
Je tremble pour la voilure qui, soumise à de tels traitements, risque de céder à un moment ou à un autre.
Quand tout à coup les ailes du planeur prennent un dièdre étonnant, une sorte de Grand Vé majuscule...
Les ailes ont résisté…. Mais c’est la clé ronde en acier qui a fini par plier.
Ce que voyant, mon apprenti planeuriste me refile vite fait l'émetteur.
Je m'empresse de larguer !
 
Ouf! ça a marché...
 
Passons au diagnostic maintenant que j’ai les choses en main: ailerons  totalement inefficaces; les aérofreins itou. La profondeur réagit, mais bien mollement.
Seule la dérive accepte de faire changer de cap à ce planeur fougueux, et au taux de chute devenu important.
L'épilogue de cette aventure?
J'ai réussi à ramener le volatile pas très loin de nous... sans autre bobo que la clé tordue.
Mais je vous dis pas le merdier que ça a été pour la retirer du fuselage.
Etait-ce une bonne clé ? L’acier dont elle était faite était-il de bonne qualité ?
On la remplaça par une clé dont l’acier servait à confectionner des ressorts… Cette clé serait sûrement la bonne !
 
Mais me croirez-vous si je vous dis qu'après réparation, ce planeur a repris l'air... bien évidemment ; mais qu'il a fini sa carrière sur... un deuxième pliage d'aile... que son propriétaire n'a pas pu contrôler...
 
Comme quoi...
Qui saura donc trouver la clé de cette énigme ???
La bonne clé !
 
 
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Une araignée au plafond

14 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
« Faut pas être superstitieux, dit ma femme, ça pourrait porter malheur ! » 
Et je partage totalement son point de vue…
Mais pourquoi donc ?
Ben faut dire que les araignées… il paraît qu’elles auraient une signification, comme les astres… Dès lors, pas besoin de se tourner vers son horoscope favori : yaka zyeuter les araignées.
Araignée du matin, chagrin…
Araignée du midi, souci…
Araignée du soir, espoir…
Simplissime n’est-il pas ?
 
Voilà-t-y pas que l’autre midi (noter l’heure !), je m’apprête à ouvrir mon courrier déposé sur la table du salon… et que vois-je sortir précipitamment d’entre les feuillets ?
Non ?
Si !!!
Une magnifique bestiole velue qui se met à galoper sur la nappe blanche…
D’un revers de main, la boulette noire se trouve éjectée sur le sol, et d’un virulent coup de patte, je l’écrase à la manière d’un mégot. Cyniquement, sadiquement… Et toc ! Plus d’araignée.
Un coup d’aspirateur plus loin, cette dernière se trouve avalée puissamment.
Et j’oublie la bestiole.
 
Début d’après-midi, nous nous retrouvons nos planeurs, Stéphane et moi, au pied d’une colline afin de nous livrer à une séance de vol de pente…
Je sors mon gros Condor, imposant avec ses 4.20 d’envergure et ses 6 kilos… je commence l’assemblage…
M… ! une des vis qui maintient la partie externe gauche de l’aile a disparu… C’est fichu, ça ne volera pas.
Et soudain, cette fugitive pensée : ça c’est la faute à l’araignée !
Souvenez-vous : Araignée du midi, souci…
Je m’apprête donc à remettre mon matériel dans le coffre de toit installé sur la voiture… C’est alors que je me dis : « Mais regarde donc dans ton porte-monnaie, il y a toujours tout un
 tas de babioles à traîner. »
Et ô surprise : j’y vois un magnifique boulon métallique de 4mm. Pile poil. Je sors à nouveau la voilure et je recommence l’assemblage.
Lorsque le planeur est enfin prêt, je m’avise (prudemment,) d’allumer la radio afin de vérifier, on ne sait jamais.
Et là, ô surprise…. Ben l’aileron   gauche, le senestre… il ne fonctionne pas. L’air sinistre, je commence à redémonter, pour enfin mettre le doigt sur la panne : une soudure a lâché sur une prise… A force de brancher –débrancher, tirailler sur les fils…
M…. ! à nouveau, ça ne volera pas aujourd’hui !!!
L’araignée, vous dis-je !!!!
Araignée du midi, souci…
Heureusement, pour conjurer le sort imprévisible… j’avais pensé à apporter un planeur de secours : c’est dans mes habitudes… Un petit planeur tout mignon, nommé Micro Floh, 1.10m d’envergure pour 675 grammes, une ch’tiote bombe !!! Et qui plus est, se promène tout monté dans la voiture.
Stéphane a pris son Easy Glider, moi mon Micro Floh…
Et nous avons gravi la colline… pour espérer qu’en haut le vent, sa force, sa direction…
Je ne vous cache pas que pendant l’escalade, j’ai pensé à l’araignée… et je me suis dit que ça ne pouvait pas être bon…
Dans sa tombe, c’est sûr que l’araignée devait me regarder d’un œil torve… Les « lèvres » plissées par un rictus vengeur.
Mais non, le vent était bien établi, en force et en direction, avec de magnifiques rues de nuages.
J’ai lancé mon planeur, Stéphane a jeté le sien…
Et nous avons accroché immédiatement une ascendance, puis une autre…
Ce qui emmenait régulièrement nos « oiseaux » très haut dans le ciel, au « plafond » comme on dit.
Nous avons ainsi fait évoluer nos planeurs pendant une heure et demie…
Sans araignée au plafond !
J’avais enfin fini par conjurer le sort !!!
 
 
 
 
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Patrouille REVA

11 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Photo et poésie

 

 

La patrouille REVA photographiée au meeting d'Evian   en juin 2004.  Très spectaculaire! Des vols pleins de poésie

Son site:

http://perso.wanadoo.fr/patrouille.reva/

 

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COUPLE D' ENFER

9 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
L'été dernier, je rencontrai un modéliste Suisse dont je fis la connaissance. Et après quelques échanges verbaux, il me dit: « Ouais! tes histoires , pas mal; mais vaudrait mieux nous donner la chute tout de suite. On gagnerait du temps! »  
 
Dans la V.O. sous-titrée de ce dialogue,  vous aurez pris le temps au passage de reconnaître le charmant accent chantant de nos amis helvètes. Et quand on sait ce que représente le temps pour un Suisse, banquier de surcroît, dont la seconde devise pourrait être: « Le temps c'est de l'argent... »
Enfin... Passons... Alors, exceptionnellement, pour faire plaisir à mon interlocuteur, la clé de ma nouvelle anecdote, je vous la donne:
« Son moteur manquait de couple! »
Ouais, mais mon Suisse d'ajouter.
« Faudrait pas me faire prendre l'Helvétie pour des lanternes! Ton histoire, elle est pas rigolote; on connaît pas le début! »
 
Faudrait savoir, non?
Mieux vaudrait peut­-être reprendre plus calmement le film des événements.
 
Un beau jour de printemps, mon copain J.P. (prononcez Djipi) avait acheté un motoplaneur électrique du nom de Apollo. La première ten­tative de mise sur orbite s'était soldée par un poireau.
Le modèle avait sèchement décroché au décollage suite à une action virulente à cabrer, ce que personne n'avait vraiment apprécié. Un des témoins avait alors com­menté :
« Ton moteur, il manque de couple !» 
(De quel couple notre observateur voulait-il bien parler?)
A propos de couple, celui qui se trou­vait au niveau du bord d'attaque de l'aile avait rendu l'âme suite au poireau.
Réparation, et retour au terrain quelque temps plus tard. Re-tentative de mise sur orbite. Et re-poireau : c’est cette fois le couple à l'aplomb du bord de fuite de l'aile qui avait cédé à son tour dans la chute.
Une troisième tentative devait avoir lieu après recollage (puisque le décollage n'avait pu s'effectuer.)
Accu bien chargé, face au vent, une petite course d'élan, on entrouvre les doigts... et l'Apollo semble partir, hésite un instant, ondule... puis se plante lamentablement dans un sol un peu gras. Djipi revient avec son satellite à la main, me le tend décontenancé, et m'annonce: « Tiens, vide l'accu, c'est pas la peine de le laisser chargé, ça se conserve pas! »
 J'empoigne alors l'émetteur, et je pousse le manche pour faire démarrer le moteur. Accompagné par le chuintement mélodieux de l'hélice brassant l'air, tout l'avant du modèle se trouve soudain éjecté, sous les regards incrédules et inquiets des témoins. Ce gentil moteur, qu'on avait dû vexer en pré­textant qu'il n'avait pas de couple, venait de bondir furieusement hors du fuselage, emportant avec lui... le couple en contreplaqué destiné à le sup­porter.
Le tout fut retrouvé quelques mètres plus loin, enlacé dans le sol moelleux, les petits bras de l'hélice étreignant tendrement ce brave petit moteur survolté.
 
Ah, quand je vous disais que la vie de cou­ple n'est plus ce qu'elle était, mon bon mon­sieur!
 
Peut-être même en Suisse d'ailleurs! Qui sait?
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Onyx Moon

7 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Photo et poésie

C'était jeudi 6 avril.

Mon Onyx a rendez-vous avec la Lune...

Mais la lune ne sait pas et mon Onyx l'attend!

Merci à Michel  Roger pour ces clichés réalisés dans un ciel d'une limpidité rare par chez nous!

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Allons enfants de la batterie.. i..e…

5 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
Ainsi pourrait commencer un hymne à la gloire des accus utilisés en modélisme. Vous savez, ces petits organes que vous gavez de courant électrique pendant des heures, et qui, lorsque tout va bien, vous le régurgitent pendant vos séances de vol. Normalement, ils ne sont pas égoïstes, et vous rendent de nombreux services. (Non, je n'ai pas dit sévices. Mais...)
Mais moi, je les hais, les accus ; je hais les bleus, je hais les jaunes, je hais les rou­ges, je les hais tous !
Pourquoi diable une telle haine envers des petits bâtonnets si gentils ? Eh bien tout simplement parce que je les rends respon­sables de mes derniers crashes : une patte sertie sur le "+" qui déménage, et hop... au tas le joli modèle. Un élément qui se met en court-jus sans prévenir, et hop... un magnifique tas de bois pour allumer le barbecue.
Vous me direz : "Utilisez donc des piles !" NON ! JE LES HAIS ENCORE PLUS ! Quand on sait à quel point les contacts en courant continu doivent âtre parfaits... Quand on sait que l'état de charge des piles est difficile à mesurer...
Quand on sait que les boîtiers à ressort chargés de les arrimer sont d'une effica­cité douteuse...
On frémit devant l'inconscience de ceux qui préconisent ce genre d'alimentation dans les radios utilisables en aéromodé­lisme.
Et puis les piles, avez-vous calculé le prix de revient de 12 bâtons pour 2 à 3 heu­res de vol que l'on multiplie par le nom­bre de sorties dans l'année... C'est la ruine et LA ROULETTE RUSSE !
Alors les accus, un mal nécessaire ? Ben oui, parce que je n'ai pas encore trouvé des organes de remplacement... et en plus, ils me bouffent le fil négatif. Alors je les hais encore plus.
Et je ne devrais pas être le seul. Certains de mes camarades de club devraient les maudire.
N'est-ce pas, toi qui, planeur en vol, sen­tis tomber sur tes pieds les huit gentils bâtonnets éjectés de l'émetteur : cela fai­sait désordre, et le temps de replacer tout ce petit monde hâtivement dans le boîtier, le planeur n'était plus un planeur mais un fagot.
N'est-ce pas, toi qui, motoplaneur électri­que en vol, entendis une détonation, puis aperçus un petit nuage qui précéda la chute du modèle pulvérisé par l'explosion d'un placide élément. Ah ! il avait eu du tonus. Toi qui disais : "Le planeur élec­trique, ça déménage !".
N'est-ce pas, toi qui, Baron en vol, sentis que la radio ne fonctionnait plus ; il en fit du chemin, bien stable en décrivant de lar­ges spirales, le joli papillon jaune transpa­rent, avant d'aller perdre ses ailes en tra­versant une haie : une soudure avait lâché sur l'accu de réception.
Et comme ces anecdotes ont peiné mes amis, comprenez-moi, je les hais, les bat­teries d'accumulateurs. Je ne peux que les haïr.
Pourtant, j'en connais deux qui les aiment. Ils furent témoins un jour d'une scène peu commune. Sur le terrain d'un club voisin du nôtre, ils assistaient à des montées au sandow. On accroche le planeur au câble relié à un élastique, et on lâche ; ça monte, ça monte, jusqu'au moment où... la « tension » ayant chuté(1)… le planeur reprend sa liberté. Mais celui-là était devenu tellement épris de liberté qu'il fai­sait ce qu'il voulait : décrochages, mon­tagnes russes, loopings. Le pilote crie son désarroi. Survient alors le "Zorro" de ser­vice, qui brandit l'émetteur à bout de bras afin d'améliorer la portée radio. Notre champion est enfin libéré de son pro­gramme de voltige quand le planeur s'af­fale comme une crêpe entre deux voitu­res, miraculeusement intact. C'est alors qu'il s'exclame, en direction du malheu­reux propriétaire : "Tu peux me dire merci, tu vois, je t'ai sauvé ton planeur !" Ben voyons, rien que ça !
Nos deux lascars, témoins de la scène, se mirent à ratisser le terrain pendant quel­que temps. Leurs efforts furent récom­pensés car ils revinrent peu après, l'un d'eux tenant entre pouce et index un fil noir et un fil rouge au bout desquels pen­dait un insignifiant petit cylindre bleu. Ils le firent miroiter sous le nez de Zorro, et le déposèrent délicatement dans le nez du modèle.
Vous avez compris, n'est-ce pas, les cabrioles du planeur, elles avaient pour cause un centrage devenu subitement arrière, car l'accu s'était fait la malle au sommet de l'ascension. Et puis sans radio...
Zorro tourna alors les talons, et ne dit mot ! Pour lui, le jour de gloire n'était pas encore arrivé, du moins pas encore...
Mais malgré tout, ce n'est pas une histoire comme celle-là qui va me réconcilier avec les batteries.
Puisque je vous dis que JE LES HAIS !

 
 
 
(1) La tension de l'élastique, pas celle du pilote ou celle de la batterie... et pour­tant...
 
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Ca s’arrose !

4 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 

Dans le petit monde du modèle réduit il est des rites incontournables. C'est ainsi qu'une "première" constitue un bon prétexte pour que les copains s'écrient. "Ça s'arrose !" Ne me dites pas que vous ignorez ce rite !
 
Un nouveau modèle, un "lâché", un exploit personnel, et hop "Ça s'arrose!', n'est-ce pas ?
 
C'est à propos de ce sujet hautement philosophique que nous devisions un jour sur la pente ouest du Ménez-Hom. Les anecdotes allaient bon train.
 
Pendant ce temps, le petit Rémi, du haut de ses deux ans à peine, apprenait les ficelles du pilotage sous la houlette de "Tonton" Eric. Il faut dire que le papa Alain est l'heureux possesseur d'un des deux Air 100 de 5 mètres qu'il pilote de concert avec "Tonton" Eric. Qui a vu le spectacle saura de quoi je parle....
 
Et quand on retire l'émetteur des mains de Rémi, ce dernier se met à hurler: "Je veux voler ! Je veux voler !" Pauvre gosse...
 
Mais revenons à nos anecdotes~
- Te souviens-tu du jour où un gamin espagnol avait écrabouillé l'aile de mon Z-Zéro ? Bonjour le dialogue !
- Et le jour où un chien avait piétiné la frêle structure de mon gentil deux axes ?
 
Alors que nous évoquons complaisamment ces joyeux souvenirs, j'entends une voix fleurant bon l'accent pur jus du pays dOc. C'est mon copain Michel s'adressant à l'un des nombreux touristes qui arpentent la lande bretonne:
 
- Il est à vous ce chien ?
- Euh... Oui.. Pourquoi ?
 
Et sans même répondre à son interlocuteur, Michel enchaîne:
- Vous avez des mouchoirs ?"
- Euh.. . Oui. - Mais pourquoi ?" bredouille notre homme de plus en plus décontenancé.
 
Et Michel tonne alors:
- Eh bien il va falloir essuyer les empennages de ce planeur, parce que votre chien, il a pissé dessus 1
- C'est pas vrai ?
- Si, si, Pécaïre, regardez vous-même, les traces sont encore toutes chaudes!"
 
Et me retournant que vois-je ? Un homme penché sur la dérive de MON planeur, astiquant consciencieusement le revêtement. MON Condor, ainsi souillé par de l'urine canine. Ça, on ne me l'avait jamais fait. Une première en quelque sorte...
Le propriétaire du chien se confond en excuses, et s'en va, alors que sa femme semble ne pas apprécier la plaisanterie.
Et ensuite ?
Il m'a fallu encaisser les plaisanteries des copains
 
- Tu aurais pu lui demander de nettoyer ton planeur en entier pendant qu'il y était...
- t'as plus qu'à passer les empennages à l'eau de Javel ; parce que tu sais, quand un chien a pissé quelque part tous les autres....
- T'es bien sûr que les clés de ton stab elles ne vont pas rouiller après ce traitement "anti-corrosif" ?
- Dis-donc, ton bois de coffrage des stabs, il va gonfler avec l'humidité..
- Ouais, un Condor outragé par un cabot, c'est Grand Inca qui va pas être content...
 
J'en passe et des meilleures.
 
Pendant que "j'essuie" tous ces sarcasmes, un gentil tout petit toutou tondu s'approche de MON Condor... Non ? Pas lui ! Il ne va pas encore...
 
C'est alors que je bondis sur mon modèle afin de le soustraire aux éventuelles déjections canines. Et je m'exclame :
 
- Une fois suffit ! Mon Condor n'est pas une vespasienne pour chiens ! Le propriétaire du gentil tout petit toutou tondu s'offusque :
 
- Et bien, pour un accueil, c'est un accueil !"
S'engage alors un dialogue surréaliste avec Michel, qui apostrophe :
 
- Que feriez-vous si j'allais pisser sur vos godasses ?
- Ah mais, c'est pas pareil 1
- Comment ça, c'est pas pareil ? Mais môssieur ce planeur est tout aussi respectable que vos godasses !
 
Des rires toniques fusent de toutes parts.
 
Le propriétaire du gentil tout petit toutou tondu tourne sèchement les talons en maugréant :
 
- Et dire qu'on avait fait exprès un détour dans la lande qui pique les mollets, et nous pensions être accueillis chaleureusement ! On s'en souviendra !
 
De retour au camping, je consulte le chrono de mon émetteur, et je constate avec satisfaction tout de même que mon Condor a effectué deux heures de vol dans la journée... malgré l'incident.
 
C'est alors qu'intervient mon copain Jean-Pierre, qui n'avait pas encore fait entendre son accent pur jus Pays d’Oc.
 
- Dis-donc, mais ça s'arrose !
Ben voyons !
Vous ne pensez pas que mon planeur a été suffisamment arrosé comme ça ?
 
 
 
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Les roulements à billes

3 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Chroniques des années 50

 

 

Dans les années 50,  nous consommions  à moindre coût, et tout ce qui pouvait être utilisé  en tant que jouet était invariablement détourné de l’utilisation première.

C’est ainsi que nous étions à l’affût des « dépotoirs » ou autres décharges sauvages  que nous visitions avec une curiosité pleine de gourmandise.

Et parmi nos trésors, figuraient les dynamos de vélos dont nous étions très friands.

Les aimants qu’ils contenaient nous fournissaient  des jeux attrayants, voire attractifs, et pas repoussants du tout !

Parmi les expériences les plus magiques,  j’adorais celles réalisées avec la limaille de fer, que nous récupérions  dans la forge   sous les étaux du  père Poché.  Cette limaille qui  s’agglutinait   frénétiquement  sur l’aimant, et qu’il était fort difficile d’arracher !

Si on étalait  la limaille sur une feuille de papier, il suffisait de placer l’aimant dessous pour faire apparaître les belles courbures générées par les  lignes de forces.  On pouvait aussi faire circuler une pièce, une bille d’acier,  ou un bout de métal sur  un circuit tracé  à même la feuille.

Ou bien faire tenir debout un clou posé sur sa pointe ! C’était encore plus rigolo quand on pouvait  se procurer une caboche pour ferrer les chevaux. Qui prenait les allures d’une danseuse exécutant des pointes !!!

Parmi les  autres jouets de récup’   dont nous raffolions, il y avait les fameux roulements à billes !

On les trouvait parfois complètement graisseux, et un petit nettoyage suffisait. Plus délicat lorsqu’ils étaient rouillés, et il fallait se procurer du gas-oil ou de l’essence afin de les dégripper.

Quand ils étaient presque neufs et bien brillants,   ils   devenaient objets de luxe.

J’avais un plaisir immense à faire tourner  la couronnes externe qui émettait un léger bruit, et cela me faisait penser à une toupie. C’était pour moi une petite merveille de mécanique dont je ne me lassais pas.  

Parfois, je m’amusais à démonter  ces roulements afin de récupérer tout simplement… les billes.  Et comme il y  avait des roulement de  tailles fort différentes, nous guettions ceux  qui pourraient fournir  des billes dont le diamètre dépasserait le centimètre ; billes qui  étaient fort prisées pour jouer tout naturellement… aux billes !  Mais elles étaient lourdes dans la poche.

On les enveloppait dans nos mouchoirs, pour parer à toute défaillance… mais parfois elles s’échappaient subrepticement  de nos pantalons au beau milieu d’une leçon… et même sur le plancher de la classe,  leur bruit caractéristique  attirait inévitablement l’oreille affûtée du Maître ; les rebondissements impromptus  de la petite sphère  déclenchaient  quelques rires parmi les camarades. Il va sans dire que cette perturbation était sanctionnée par des tours de cours à la récré, voire un « verbe » qu’il fallait « conjuguer à tous les temps tous les modes », en soignant l’écriture, sinon, c’était à refaire….

C’est grâce  à cela que j’ai appris le merveilleux subjonctif… il était nécessaire que les instituteurs   me pardonnassent !!!

 

 

Mais le fin du fin, c’était les roulements à billes  d’un diamètre  important, ceux avec lesquels on pourrait   fabriquer une « caisse à savon ».

 

 

Je me souviens d’une fois où nous avions récupéré quatre de ces roulements, et  nous entreprîmes de réaliser  une voiture.

Auprès de mon père nous nous procurons  une caisse ayant contenu de la dynamite… une barre de bois clouée sous  l’arrière, sur laquelle on emmanche deux roulements.  Deux autres roulements  à l’avant sur une barre de bois  articulée par un gros boulon…  une ficelle  de lieuse en guise de « rênes »…  Quelques inscriptions à la peinture sur les côtés de la caisse… et roule petit bolide.

La côte vers Pommerieux était alors une magnifique piste  dont la descente était utilisée  pour  réaliser nos exploits.

A tour de rôle nous hissions notre « caisse », les plus téméraires se mettaient bien en haut, les plus timides se contentaient de la mi-pente.

 

 

C’est lors d’une de ces « compétitions » que ma soeur Marie-Jo  vint nous rejoindre. Le petit bourg étant surtout peuplé de garçons, elle  cherchait  bien évidemment  des compagnons de jeux.

Et devant nos mines réjouies, elle avait compris que nous avions un immense plaisir, qu’elle aurait bien voulu partager.

Elle fit tant et si bien que nous acceptâmes de lui prêter notre « caisse à roulettes »… pour une seule et unique descente !  On veut bien partager, mais quand même !!!

Rapidement, nous donnons les consignes :

 « Pour tourner à droite, tu tires sur la ficelle à droite ; pour tourner à gauche…

-         Et pour s’arrêter ? demande-t-elle timidement.

-         Ben c’est pas difficile, tu tournes à droite en direction du bourg, ou à gauche en direction de Mée, ça devient plat, ça va forcément s’arrêter ! »

-         D’accord ! »

 

Elle s’installe dans le baquet, nous la poussons un petit peu… et  nous courons derrière pour suivre l’engin qui entame sa descente dans le bruit infernal des roulements à billes caressant directement  le goudron…

Et petit à petit,   la vitesse augmente, la caisse commence à zigzaguer… Marie-Jo semble  ne plus trop maîtriser l’engin qui infléchit sa course sur la gauche….

En un instant, j’entrevois la catastrophe : un grillage disjoint, et juste au-dessous, la mare à canards de chez Bellanger.

Je n’ai  le temps que de filer un coup de pied sur la barre de direction afin d’envoyer le bolide vers la droite où se trouve un fossé,  puis de cramponner ma sœur par ses vêtements afin de stopper l’attelage.

 

 

Ma sœur me rappelait encore tout dernièrement cette aventure qui lui procura une belle frayeur,  et m’avoua combien elle avait été dégoûtée des jeux de garçons…

Pour un temps, s’empressa-t-elle  d’ajouter !!!
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