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Photo / VTT / Billets d'humeur /  Géocaching / Modélisme / Années 50

Papy Solex II

25 Août 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Papy Solex II

 

  Je vous ai déjà parlé de ce bonhomme étonnant… (voir le premier texte intitulé "Papy Solex.".. of course!)

Qui vient faire du vol de pente avec son vélomoteur.

Figurez-vous que l’autre jour, me voyant arriver mon planeur sous le bras, il se précipite  vers moi.

Et tout en pilotant son aile volante, il me dit :

«Ben vous ne  verrez aujourd’hui ni mon Fox, ni mon Super Rieti… j’ai eu un problème avec le Solex ! »

 

Il est vrai que j’avais remarqué le peu de matériel déballé, ce qui contrastait avec les fois précédentes.

Alors, timidement, je balbutie :

« Vous avez chuté avec votre Solex ?

-         Mais non, c’est le bateau !

-         -Heu comment ça le bateau ?

-         Mais si, j’avais comme d’hab installé le Solex sur le pont, avec une bâche par-dessus pour protéger les planeurs qui restent dans les sacoches, mais allez savoir pourquoi, le fichu Solex  a fait une ruade, comme un cheval de rodéo ;  il s’est  cassé la figure, et il a vomi mes modèles à la mer. Ejectés de la selle et des sacoches ! Désarçonnés ! Plouf dans le port de Morgat ! J’ai vite repêché tout ça, rincé à l’eau douce… mais maintenant j’ai comme un doute sur la fiabilité   ! »

   

Il faut dire que j’ai déjà vu des composants électroniques ayant séjourné dans l’eau de mer (cf histoire intitulée « Allo à l’eau ») Et le moins qu’on puisse constater, c’est qu’il semble se produire très rapidement une électrolyse attaquant  gravement  les pattes des condensateurs par exemple.

Je me confondis en excuses… ce à quoi le bonhomme répondit qu’il vérifierait ce soir à son retour comment les servos et les récepteurs avaient enduré leur petite trempette dans l’eau salée. Drôle de thalassothérapie, n'est-ce pas?

Il vola, consomma quelques boites de conserve… revola, rangea son matériel et repartit comme d’hab  vers son port d’attache.

   

Non sans avoir précisé que, face à la demande de plus en plus pressante de sa femme, il ne tarderait pas à appareiller pour Camaret. Petit port breton fort  célèbre pour son curé… ses filles… mais soyons sérieux !

De fait, les jours qui suivirent, on ne revit pas notre Papy Solex  sur le Ménez-Hom…

   

Quelques jours plus tard…

Je me trouve à Camaret. Je viens de sortir du restaurant « le Langoustier » où j’ai pu déguster un grand plateau de produits locaux.

Accompagné de mon épouse, j’arpente  le môle qui conduit vers la chapelle Notre Dame de Rocamadour  puis au fort Vauban.

  

Et là, ô surprise, alors que j’ai le dos tourné, ma femme me jette :

« Regarde ! vite, regarde qui passe ! »

Bien sûr, vous avez deviné : c’est Papy Solex !

Harnaché  comme il se doit… qui contourne rapidement le quai, et embringue la montée vers la pointe de Pen-Hir.

Juste le temps de réaliser, de sortir l’appareil photo… mais lui et sa monture galopent gaillardement ; ils sont déjà loin, et mon zoom n’est pas suffisamment puissant.

Je me console en me disant que, sur la route qui mène au Ménez-Hom, .je ne tarderai pas à  rattraper  mon gaillard.

Je prends donc mon temps pour retourner à la voiture.

Puis je mets le cap vers le Ménez.

A chaque  virage, je scrute tout au loin afin d’apercevoir Jolly Jumper et son cow-boy…

Mais en vain. J’arrive au Ménez… et mes camarades me disent n’avoir pas vu Papy Solex.

Las !

Je présume qu’il était parti faire voler ses planeurs sur l’une des nombreuses  pentes situées face à la mer… C’est pas ça qui manque dans la presqu’île de Crozon.

    

Mais de tout mon séjour en Bretagne, je ne le revis plus.

Ainsi, je ne saurai jamais si l’électronique des ses modèles « hydrauliques » supporta correctement le bain de mer dû à la dérobade de son Solex sur le pont du voilier.

I’m a poor lonesome cow-boy !
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PapySolex

13 Août 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Papy Solex

Plantons le décor:

Je me trouve sur le Menez Hom, célèbre site breton du « Bout du Monde » que tous les adeptes du vol de pente connaissent.

C’est là qu‘en été on peut rencontrer de nombreux planeuristes, échanger des techniques, envisager des projets… faire voler aussi parfois un peu, passionnément, à la folie; et papoter également, beaucoup!

Face à moi se tient un modéliste à barbichette, une sorte de vieux loup de mer « extra-terrestre», à qui je finis par demander : « Pourriez-vous m’accorder une faveur? »

Et le bonhomme me balance du tac au tac: « Accordé! »

Et moi de balbutier:

« Ben, mais… vous ne savez même pas ce que je vais vous demander….

- Oh, rien qu’à votre tête, je me rends compte que cela ne va pas être la mer à boire! »

Voilà donc un premier trait de caractère du personnage.

Mais un peu surpris tout de même par cette « carrure d‘esprit», je me lance dans une explication à propos de ma requête.

Suite à quoi le monsieur ajoute:

« Voyez, je le savais! C’était pas la mer à boire, hein? »

La mer à boire!

Mais que faisait donc cet étonnant Papy loup de mer sur les pentes du Ménez Hom?

Hé! Bien évidemment, il était là tout comme moi pour pratiquer… le vol de pente. Mais en quoi ceci mérite-t-il une rubrique?

Quand je vous aurai dit que notre bonhomme arrive chaque jour sur la pente avec un « Solex », que ses sacoches sont chargées de fuselages et que son sac à dos brinqueballe avec des ailes… voilà qui devient un peu plus extra-ordinaire, n’est-ce pas?

Quand je vous aurai dit que notre bonhomme vient de Morgat ainsi harnaché, et que pour faire ses 26 km notre homme met presque une heure et demie… faut être passionné, n‘est-il pas?

Mais pourquoi diable utiliser un Solex, alors que d’autres investissent le site avec de confortables  fourgons pleins de planeurs? N’est-ce pas JPP?

C’est que notre bonhomme est aussi un adepte du voilier, bateau dont le port d’attache est  La Rochelle, qu’il est venu en Bretagne avec ledit bateau, qu’il pratique aussi la plongée sous-marine, qu’il tâte un peu de la mécanique…

Il suffit de l’entendre parler du moteur de son embarcation, un gros engin qu’il a reconditionné lui-même…

Et comme il en avait marre de faire de longues marches ne serait-ce que pour avitailler, il a eu l’idée d’acheter, non pas un, mais deux Solex!

Pour 150 Euros… et en cannibalisant les « trottinettes noires», il a réussi à remettre en état de marche un antique vélocipède motorisé… qu’il entrepose sur le pont de son bateau!

Pas banal n’est-ce pas?

Il y a quelques lustres, j’avais déjà rencontré sur le site du Ménez un autre passionné, un certain Pierre Rondel, qui, à l’époque adolescent, faisait du stop pour monter à la pente, son sac à dos bourré de petits planeurs « Epsilon ».

Mais là, je me trouvais face à un adolescent-Papy, extraordinaire!

Qui m’avoua que se promener ainsi à Solex avec ses planeurs constituait une sorte de « trip », le vent se prenant dans ses ailes et causant parfois des écarts imprévisibles.

C’est alors que je lui suggérai prudemment: « Ne serait-ce pas plus judicieux d‘utiliser une… une remorque?  Par contre, sur le bateau où la place est comptée…»

« Oh mais cher ami, c’est à l’étude, j’ai d’ailleurs déjà quelques croquis! Elle sera pliante et tout à la fois légère… si possible profilée!!! Opérationnelle pour la saison prochaine! »

Il se dirigea alors vers une des sacoches. Tel un marin adepte de la course en solitaire tapant dans sa cambuse, il en extirpa un boite métallique dont il retira la capsule, et muni d’une petite cuillère, il se mit en devoir de déguster le contenu… Puis ayant ainsi lesté son estomac et repris des forces pour affronter la route, il ligota les fuselages sur l’arrière du Solex, enfila les bretelles de son sac à dos, positionna son casque sur la tête…

Ainsi paré pour la « course au large », il salua alors l’entourage, avec un puissant: « A demain tous, et bons vols! »

Il empoigna le guidon, fit basculer la béquille; et un petit coup de « poussette » plus tard, le vénérable monocylindre lâchait quelques hoquets caractéristiques.

Sur le chemin caillouteux du Ménez Hom, notre homme enfourcha alors sa monture afin de rejoindre son port d’attache. Qu’il atteindrait après avoir lutté contre le vent une bonne heure et demie plus tard.

I’m  a poor lonesome  cow-boy!

 

 

 

 

 

Ce personnage ne méritait-il pas une rubrique, qu’il m’autorisa à rédiger…

Souvenez-vous du tonitruant: « Accordé! »

Car vous le savez maintenant; là se trouvait le but de ma requête.

Et je pense qu’il il aurait été dommage de ne pas vous en faire profiter.

 

 

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