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Le petit Renard et le Coquelicot

20 Juin 2012 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Scènes de la vie rurale

 Il était une fois une petit Renard qui  zonait dans le bocage.

De rapines en rapines, il prélevait sur la nature  le gibier  auquel ses ancêtres l’avaient habitué. Mais il ne dédaignait pas, à l’occasion,  de faire quelques extras en  s’offrant un petit  resto de luxe.

J’entends par-là le fait que notre futé-rusé s’approchait de lieux habituellement peuplés par l’Homme afin d’y prélever tantôt une poule, tantôt un canard… Les fermes isolées étant souvent une cible facile.

 

Mais l’être humain   ayant modifié quelque peu son  milieu de vie, Petit Renard était parfois contraint de se rapprocher des villes.

Lui, le Rustique, obligé pour se nourrir de côtoyer les zones urbaines.

Il se sentait de moins en moins rural, de plus en plus citadin.

Il faut dire qu’entre les battues, les pièges, et la réduction de ses "domaines" habituels,  Renard voyait son espace de vie se réduire lentement.

 

2011-randos-2824-copie-1.JPG

 

Alors que la nuit était presque tombée, il se promenait en bordure d’une rue dont le trafic routier  était soutenu en journée.

Et sur le bord du trottoir, il aperçut... un coquelicot!

Inséré entre deux bordures de béton, avec du goudron d’un côté,  et du goudron de l’autre,  le frêle coquelicot semblait à la limite du rachitisme, voire de l’asphyxie.

Petit Renard engagea la conversation.

 

« Mais qu’est-ce que tu fais là ? C’est pas ta place !

 

- Oh, répondit Coquelicot en rougissant timidement, tu sais, je suis un peu comme toi. Les champs ne sont plus guère mon domaine…  Mes cousins arrivent parfois à survivre en bordure des talus. Mais il est bien loin le temps où nous partions à l’assaut des blés afin de les piqueter de rouge.

  

-                     Ouais, mais t’es complètement malade d’avoir élu domicile à cet endroit !

Au ras de la route, avec les camions dont le souffle te bouscule à chaque passage.

Et bonjour l’atmosphère ! T’en n’as pas marre de respirer les pots d’échappement ?

Et je parle pas du bruit !

 

-                     Que veux-tu ? J’ai comme l’impression d’endurer ce que d’autres subissent aussi. On m’a dit que même les êtres humains, et surtout ceux qui sont dans le  besoin, filent vers la ville, pensant que la vie leur sera moins difficile.

La ville et ses mirages ! Il paraît que depuis la nuit des temps, les villes ont constitué une sorte d’aimant qui attire les plus démunis succombant au chant des sirènes. 

Il paraît même que des gens  vivent comme moi, sous des ponts, au bord des autoroutes… Plantant leur tente sur un tout petit bout de terrain concédé par les «bâtisseurs.»

Je crois bien en effet que j’ai commis une lourde erreur en osant attaquer moi aussi l’espace urbain.  Mais j’ose toutefois espérer que mes graines ne s’éteindront pas ici, et qu’elles pourront retrouver un espace plus accueillant. J’espère tout simplement que mon expérience pourra profiter aux autres… »

 

Douloureux sacrifice…

 

C’était juste au moment où passait un gros camion, que Renard avait eu le temps de voir venir de loin, ce qui lui avait permis de  se planquer derrière une imposante  jardinière.

  2011-randos-2799.JPG

 

« Ben dis-moi, Coquelicot, j’ai au moins l’avantage sur toi de posséder quatre pattes.  Et comme tu me vois là, je vais m’en servir illico ! Je retourne vers les champs et les prés, les talus et les bois. Et même si la vie n’y est peut-être pas plus facile qu’en ville, au moins j’ai tout l’espace pour moi.

Et vive la Liberté ! »

 

Petit Renard adressa un affectueux  signe amical en direction de  son compagnon d’un soir, et il se fondit dans la nuit,  qui était maintenant devenue  complètement noire !

 

 

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S
<br /> <br /> Un Renard un jour dans un autre  temps rencontra des coquelicots dans un champs.<br /> <br /> <br /> Ils éclatent dans le blé, comme une armée de petits soldats ; mais d'un bien plus beau rouge, ils sont inoffensifs.<br /> Leur épée, c'est un épi.<br /> C'est le vent qui les fait courir, et chaque coquelicot s'attarde, quand il veut, au bord du sillon, avec le bleuet, sa payse.<br /> <br /> <br /> Merci Jules<br /> <br /> <br /> silvera<br /> <br />
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B
<br /> <br /> Serait-ce du Jules Renard?<br /> <br /> <br /> Tout comme moi natif de la Mayenne, lui à Châlons du Maine. Mais contrairement à moi, il l'a quittée,  pour<br />  filer vers le Nivernais... à Chitry les Mines.<br /> <br /> <br /> Où je suis passé bien évidemment.<br /> <br /> <br /> Un personnage que ce Jules!!!<br /> <br /> <br /> Sa statue, qui trône sur la place du village,  est fort sympathique.<br /> http://sya.geneal.free.fr/biogr_renard.htm <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />