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Photo / VTT / Billets d'humeur /  Géocaching / Modélisme / Années 50

Tous les chemins mènent à Rome...

30 Juillet 2012 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

DSCN4022.JPG... mais pas forcément à Bais!
A "bon" Bais...! 
 
Faut que je vous explique:
parce que c'est pas la première fois que ça arrive... mais c'est toujours aussi problématique.
Parfois cocasse, très  souvent désagréable!
Et avec l'utilisation de plus en plus courante des navigateurs GPS, amenant certaines personnes à négliger de consulter une carte...Confus
On risque de voir se multiplier ce genre de mésaventure.

Ben voilà.
Ce soir j'attendais des amis qui viennent chez nous pour la première fois.
Qui tardent.
Quand sonne mon téléphone.
"Bon, on est place de l'église, maintenant, tu peux nous faire un radio-guidage jusqu'à ta demeure?"

Et plus j'explique, plus je me rends compte que y'a comme un défaut.
La pharmacie que Jean-Paul devrait trouver à gauche se situe à droite, la supérette n'affiche pas la bonne enseigne., la place de l'église est vaste.
Tout le contraire de chez moi...

Jusqu'au moment où je finis par poser la question fatidique: DSCN4019
"Mais tu serais pas dans le Bais 35 par hasard? Bais Ille et Vilaine...
- Heu, je sais pas... pourquoi, y'en a deux?
- Donne-moi plutôt des noms de patelins figurant sur les pancartes." 

Je suppose que  vous avez d'ores et déjà compris la situation.
Mes amis se trouvent à 90 km de chez moi! Dans le Bais 35 et non dans le  Bais 53.
Confusion rendue encore plus facile du fait de la simple inversion entre les deux chiffres  53(Mayenne) et 35 (l'Ille et Vilaine voisine)!

D'où cette réflexion que je vous soumets, et à laquelle je pense déjà depuis fort longtemps.

Ne serait-il pas possible d'envisager que notre commune s'appelle...
Bais-sur-Aron, ou bien Bais-sous-Rochard, ou encore Bais-lès-Montaigu... ou Bais-lez-Rochard ou.... Bais-du-Maine.. ou... Bais-en-Cöevrons... ou... Bais-Montesson (voir ci-dessous, "notre" château de Montesson très caractéristique avec son toit-bulbe)
Excellente occasion de se pencher sur la toponymie, n'est-il pas? (Voir PS3 en fin d'article)
 
Montesson journées patrimoine 030Dans le même état d'esprit, je crois savoir  que le  Trans  du 35 a ajouté  "la Forêt" à son patronyme, devenant  Trans-la-Forêt, afin  de se différencier du Trans 53... à 5km de chez nous.
Ah, je vous vois sourire.
Farfelu le gars Munoz!

Si on veut.
Quoi qu'il en soit, rien n'empêche de réfléchir à ma proposition!
D'autant plus  que, sans même évoquer les facteurs de La Poste,  j'ai déjà reçu une longue liste de "jolis" témoignages faisant état de gens qui se sont retrouvés au mauvais Bais ou à l'autre Trans!
Attendre un défunt sur le parvis de l'église qui n'est pas la bonne...
Espérer la venue de la mariée... qui va se pointer à 90km de là...
Ou vouloir effectuer une livraison de paille... dans une ferme de l'autre Bais...
Cela peut s'avérer "amusant"... quand on n'est pas concerné!
 
Car si tous les chemins mènent à Rome... il ne semble pas que toutes les routes mènent à Bais!
A bon port*...
A "bon Bais"!

Bien cordialement
 
*PS1: j'ajouterai malicieusement que le héros de cette "mésaventure",  mon ami Jean-Paul, c'est un bourlingueur des mers, pourfendeur de vagues, marin dans l'âme!
Je me demande si, en plus d'une carte,  je ne vais pas prochainement lui offrir une boussole et un sextant!
 
* PS2: lorsque mon "navigateur" émérite a enfin mis le pied à terre sur le parking devant chez moi, il n'a pu s'empêcher de lâcher ce jeu de mots, dont je vous laisse apprécier toute la subtilité.
"Ben tu vois, pour arriver à Bais,  je me suis fait..." Baiser!" sic!DSCN4021.JPG
  PS3: cette histoire m'amène à me replonger dans le fameux dictionnaire de l'abbé Angot, où l'on découvre  différentes graphies rencontrées par l'historien local au cours des siècles.
Villa Baudiacae (642), Ecclesia Bediscum nomine (889), Homines de Bayes (1230), Prior de Bahies (1231), Parrochia de Bays (1253), Betz (XVIème siècle), Bai (1582), Baies (XVIIème), Bas, Bays... ville de Bais (1821)...
 
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Un garçon dans le vent

29 Juillet 2012 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Quand j'étais ado, on évoquait parfois  les Beatles, en disant d'eux: "Quatre garçons dans le vent".

Qui chantaient:

"All you need is love..." (Tout ce dont vous avez besoin, c'est d'amour...)

 

 

Mais aujourd'hui...  le seul garçon "dans le vent" dont  je veux parler, c'est moi!

A qui l'on pourrait dire:

"All you need is slope..." (tout ce dont tu as besoin, c'est d'une pente)  

Merci Daniel de m'avoir suggéré ce jeu de mots!)

Il faut dire que vous devez déjà connaître mon goût pour les engins volants que sont les modèles réduits.... que j'adore faire jouer avec le vent!

Surtout les planeurs... en vol de pente justement!  

J'ai la chance d'habiter une région de bocage, avec des collines, sur lesquelles vient opportunément frapper le vent.

De ce fait, l'air est soit obligé de contourner l'obstacle, soit de passer par dessus.

Et c'est cette seconde option qui m'intéresse.

Car "en passant par dessus", le vent  génère une force ascensionnelle dont je tire profit afin de faire voler mes "zoiseaux" aussi longtemps que possible, en utilisant une énergie absolument gratuite.

Et si l'on aborde le problème "énergie"... on va largement déborder du sujet modélisme.

En effet,  la communauté de communes de Bais voit actuellement pousser des éoliennes. Elles seront à terme 9, capables de fournir davantage  que nos propres besoins locaux en électricité, hors chauffage.

 

L'une d'elles, située du côté de La Roche, vient tout juste de voir ses travaux de terrassement débuter.

Située à proximité d'une de mes zones de vol, elle ne gênera en rien ma pratique...

Je peux même supposer que les aménagements au niveau des  chemins d'accès risquent  de me raccourcir le temps consacré à rejoindre le site.

Ce que j'ai tenté de vérifier ce matin.Site-de-vol-La-Roche--details.jpg

 

Je partais en effet  à pied du point rouge "La Roche".

A l'avenir, il devrait m'être possible de stationner  à l'endroit "voiture" (voire un peu plus près), et de cheminer selon le trait bleu. (500mètres environ).

 

Et ce matin, longeant un champ de blé, j'ai la surprise d'apercevoir... une biche? un chevreuil?.

L'animal ne m'a pas vu.

Avec d'infinies précautions, je sors mon téléphone afin de pouvoir effectuer un cliché... mais je n'en aurai pas le temps.

Le cervidé s'enfuit en effectuant de magnifiques bonds, disparaissant au milieu des céréales.

Effectuant alors quelques dizaines de mètres en montant, je vois déboucher... sans doute le même animal, qui m'offre à nouveau un réjouissant spectacle...

Mais toujours pas de photo!

Je m'installe ensuite au point  "Décollage de ce jour".

Parce que cela fait bien  longtemps que j'ai dû abandonner le point "Très ancien décollage"... en raison du maïs omniprésent.

 

Avec l'option qui me reste...   la haie en contrebas ne permet plus de décoller en planeur pur. (voir cliché ci-dessous).

Il faut nécessairement utiliser un peu de moteur électrique afin de gagner la zone ascendante  avec un maximum de sécurité.

Ensuite, le vol est très facile: la portance est au rendez-vous!

Cela monte très haut. Mon planeur va de temps en temps tutoyer des vols d'hirondelles, qui matérialisent les ascendances. 

Quelle en est la raison?

Ben.. naturellement paresseux, mais pas forcément dénués de cervelle,  les oiseaux y trouvent   à bequeter tout un tas de moucherons  évoluant dans la masse d'air qui monte!

A d'autres moments, c'est avec deux buses que mon planeur  tournicotera dans le ciel.

 

Tout en pilotant juché sur mon promontaire, je bénéficie d'un  magnifique panorama, avec le Montaigu en arrière-plan.Site-de-vol-La-Roche-Photo-Easy-Glider.jpg

Emetteur au bout des pouces,  je vais même essayer de prendre un cliché.

Mais c'est pas facile! Il me faudrait au moins trois mains.

Et puis sans zoom sur mon smartphone...

M'enfin... vous devriez quand même distinguer mon oiseau à la verticale dusite-vol-de-pente-La-Roche-detail-Easy-Glider.jpg Montaigu. (détail ci-dessous).

 

  

Bientôt, j'aperçois au loin comme un rideau gris qui s'avance.

 

Mais j'ai l'habitude! Lorsque j'utilise cette fichue pente, je sais par expérience que la pluie ne va pas tarder... De quelques dizaines de minutes à plusieurs heures.

 

Et aujourd'hui, face à la menace qui se précise,  je fais sagement atterrir mon planeur au bout d'une quarantaine de minutes... puis je regagne gentiment ma voiture.

 

Pour ce faire, je me glisse dans le sentier pédestre (Voir sur le schéma: Chemin habituellement emprunté).

Deux piverts décollent en braillant.

Un peu plus loin ce sont des pigeons qui partent en froufroutant.

  Puis un geai aux ailes multicolores.

 

J'arrive à la voiture.

Déjà quelques gouttes de pluie semblent pointer leur nez.

Démontage du modèle, que je range dans le coffre...

Quelques centaines de mètres, et les essuie-glaces automatiques se mettent en route.

Au niveau timing, je me suis montré  pas trop mauvais!

 

Voilà, j'ai donc  été un "garçon dans le vent"... durant un laps de temps tout de même un peu trop court à mon goût.

Mais j'ai eu le  loisir d'apprécier quelques images fort sympathiques!

Situation que j'aime...!

 

"All you need is love..."

http://www.youtube.com/watch?v=r4p8qxGbpOk

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¿ Cómo te llaman ?

21 Juillet 2012 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

¿ Cómo te llamas ?

 

Allez savoir pourquoi, mais l'autre nuit, alors que je traverse une coutumière et relativement courte insomnie, me reviennent quelques images de mon grand-père maternel, le célébrissime José-Bernardino Duarté, l'immigré espagnol peu scolarisé, devenu casseur de cailloux afin de gagner sa vie en France.

 

Images illustrées par une courte anecdote extraite des nombreuses histoires qu'il se plaisait à nous raconter, nous autres, ses petits enfants.

Et pourquoi celle-là plus qu'une autre ? Mystère !

Mais elle fait partie des innombrables « fables » qu'il nous narrait au fond du jardin, lui assis sur une chaise hors d'âge, pendant les pauses qu'il s'accordait pour griller une petite cigarette.

Et nous, sur une botte de foin, ou une bassine retournée.

Pascal-et-Jose-Duarte.jpg

Tels des oisillons affamés, nous n'en perdions pas une miette.

Mais il est temps que je vous fasse partager cette « fable ».

 

Je ne sais plus quel âge je pouvais bien avoir, mais je me souviens fort bien de l'anecdote.

Elle met en scène deux personnages espagnols, dont la tenue vestimentaire laisse supposer qu'ils ne fréquentent pas le même monde.

Et mon grand-père raconte...

 

S'adressant au rustre qui se trouve devant lui et qu'il ne connaît pas, le mieux vêtu demande :

«  Cómo te llaman ? »

Et l'autre tout naturellement de répondre :

« Me llaman El Tonto ! »

(Que l'on pourrait traduire par : « On m'appelle l'idiot, le simplet...)

 

C'est alors que le « noble » se rebiffe, cherchant presque à faire la leçon à son interlocuteur .

Cependant, pour les besoins de la bonne compréhension de cette histoire, permettez que je la fournisse maintenant entièrement en français.

« Mais, El Tonto, ce n'est pas ton nom !

- Assurément, réplique alors le rustique malicieux, mais vous ne m'avez pas demandé mon nom, vous m'avez demandé comment ON m'appelle. C'est pourquoi je vous ai fourni mon surnom, et pas mon nom !

 

Tout au long de ce dialogue, mon grand-père me fit remarquer au moins deux choses :

  • le tutoiement utilisé par «le Noble » envers une personne qu'il semble toiser du haut de sa magnificence.

  • Et le vouvoiement poli du rustique, qui manifestement prend ses distances, semblant vouloir faire comprendre à son interlocuteur : «Nous n'avons pas gardé les vaches ensemble, même si c'est mon lot quotidien ! »

     

Mais est-il nécessaire que je pointe le plus « Tonto » des personnages de cette histoire...

 

Je me souviens fort bien des questionnements auxquels me soumit mon grand-père... m'incitant à réfléchir, à observer les nuances, les comportements des personnages mis en scène... sans jamais trancher de façon abrupte, me laissant évoluer au fil de nos échanges,

 

Tout en nuances... à petites touches.

Pas de discours péremptoire.

 

Ce grand-père qui aurait tant voulu que je devienne interprète, afin de pouvoir rendre la communication des gens plus facile.

Lui qui s'était mis à étudier l'Esperanto...

 

Ce grand-père fort malicieux, qui m'avait fait comprendre de façon très amusante une subtilité du langage espagnol, et la différence ô combien pertinente entre « Comment on t'appelle » ( Cómo te llaman ?) Et « comment tu t'appelles ? (Cómo te llamas ? = Quel est ton nom ? »

 

Est-il par ailleurs nécessaire que je disserte sur la valeur d'un nom par rapport à un sobriquet ?

Quant à la pertinence de la réponse fournie à une question plus ou moins humiliante... je vous laisse juge !

 

Tout au long de cette histoire, mon aïeul semblait avoir eu un énorme plaisir à savourer la leçon donnée par l'homme du Peuple à celui qui se croyait d'une essence supérieure.

Et ravi de m'avoir fait partager l'une de ses fables morales dont il avait le secret.

 

Dois-je vous dire que j'attends maintenant ma prochaine insomnie...

Imaginez que me revienne une autre histoire racontée par mon grand-père !

 

Ah, je ne saurai terminer cette anecdote sans vous avoir dit comment le surnommaient ses collègues entrepreneurs de carrières, autres casseurs de cailloux ?

¿ Cómo lo llamaban? (Comment l'appelaient-ils ?)

 

Parlant de lui, ils l'appelaient... le philosophe.

Sobriquet peut-être, mais dont je suis très fier!

 

 PS: sur le cliché joint, mon grand-père José Bernardino et l'un de mes cousins, qui adorait faire des grimaces. Mais vous le connaissez déjà; il se prénomme Pascal!

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Altruisme, vous avez dit "Altruisme"

20 Juillet 2012 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

Ce sera juste une histoire courte.

De celles qui vous illuminent pour une journée entière.

 

C'était mercredi dernier.

Sur le camping de Ste Marie sur Ouche où j'ai "planté" ma caravane, je vois sortir du bloc sanitaires un papa et son fils se tenant par la main.

Le gosse me paraît avoir 5 ans tout au plus.

Et durant le court instant où ils passent  non loin de moi, je peux entendre une bribe de conversation.

 

C'est le petiot qui, levant les yeux vers son père, annonce avec un large sourire:

"Elle va être contente, maman, ça va vraiment lui faire plaisir!"

 

C'est tout ce que j'ai perçu du dialogue.

A propos de quoi s'appliquait  ce: "Elle va être contente, maman, ça va vraiment lui faire plaisir!"

Peu importe.

 

Mais je ne saurais vous dire à quel point j'ai été charmé.

Et combien ma journée s'en est trouvée radieuse.

 

Qu'un si petit enfant  soit en mesure de  se projeter ainsi, tout  en se réjouissant par avance que sa maman  puisse être contente...

 

Agir en pensant  aux autres... et au plaisir qu'on va leur procurer.

 

Voilà un bien bel exemple d'altruisme!

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Tout ça m'a l'air bien L'Ouche

20 Juillet 2012 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

Le Canal de Bourgogne entre Pouilly en Auxois et Dijon, c'est parfois une sorte de goulet où l'ancienne voie ferrée, la route, le canal et son halage essaient de suivre le cours de l'Ouche... (d'où le titre alambiqué!)

Et tout ce petit monde tente de partager le même petit lit ! Pas si  facile. canal-20de-20bourgogne.jpg

Exception faite du tronçon  entre Pont de Pany et Dijon où l'on aura la joie de pédaler  sur du goudron, ce halage n'est malheureusement pas toujours très roulant, avec des passages aux nombreux nids de poules.

Et sur les 58 km de ce parcours, on peut croiser de grosses péniches occupées par des « touristes » pour la plupart anglais... DSCN3994.JPG

Mais quand après avoir parcouru quelques méchants kilomètres à vélo et quand l'estomac semble crier famine...

Ah, ces furieuses odeurs de cuisine qui sortent des bateaux  et qui viennent vous taquiner !

Elles vous donneraient volontiers envie de demander peut-être pas le gîte, mais au moins le couvert !

 

 

 

 

 DSCN3976.JPG

 

 

Parmi les spectacles amusants de cette année, j'ai découvert un gros matou-marin ! 

Il semblait régner sur une pénichette... mais donnait fortement l'impression d'avoir envie de retrouver le plancher des vaches... avec ses "gentilles" petites souris !

C'est sans doute la raison pour laquelle sa maîtresse le cramponnait par le collier, tentant de le maintenir à bord.

 

DSCN3900.JPG

 

 

Et puis des hérons en pagaille... parfois 4 dans la même prairie. Raides comme des piquets avec lesquels on peut les confondre.

 

D'écluses notables ? Pas vraiment. Elles ont beau être presque toutes habitées, elles ne m'ont pas semblé autant personnalisées que sur d'autres canaux,

Faut-il y voir un lien avec le fait que les gens chargés d'effectuer les manoeuvres d'éclusage (à la main pour la plupart)  sont très souvent des vacataires qui gèrent plusieurs biefs, se déplaçant à l'aide d'un scooter?

 

Je noterai toutefois l'écluse 34S, tenue par des germanophones polyglottes et accueillants, qui proposaient toutes sortes de fritures où l'oignon tenait une place de choix.

 

Et puis je ne peux résister au plaisir de vous narrer cette rencontre avec un camping-cariste,

Avec lequel je devise gentiment sur ma passion des canaux, et à qui j'explique ma façon de procéder :

« J'installe ma caravane sur un camping d'où je rayonne avec ma voiture qui dépose vélo+bonhomme à l'endroit du canal que j'ai envie de parcourir... »

Et le type s'adresse soudain à son épouse en s'égosillant :

« Maman, Maman, viens voir... le monsieur... il fait tous les canaux de France ! »

 

Oh, faut pas y aller si vite cher ami...
Mais voilà-t-y pas qu'il commence à me parler du canal du Midi (ben c'est vrai qu'il a travaillé longtemps à la raffinerie de Frontignan).

Et pensant me coller, demande si je savais où le « Midi » se terminait... du côté de Sète.

Ma réponse le sidéra : « Dans l'étang de Thau, à Marseillan, lieu-dit les Onglous ! »

Et me posant d'autres questions sur l'escalier d'écluses de Béziers ou autres détails, il se vit à nouveau apporter les réponses !

« Maman, Maman, mais c'est une véritable encyclopédie, ce type ! Même moi, j'm'en rappelais plus  » .

No comment !

 

C'est le moment d'avoir une petite pensée pour ce pauvre canal du Midi, chef d'oeuvre de Riquet, qui va se voir décapité de tous ses platanes, victimes d'un chancre.

Combien d'années avant qu'il ne retrouve son lustre d'antan ?

 

Toujours à propos du canal du Midi, j'ai croisé un jour une pénichette dont le port d'attache était Sète ; elle montait vers Pouilly...

Mais quels chemins avait-elle empruntés  pour se retrouver sur « le Bourgogne »

C'est alors que me sont revenues les paroles d'une chanson composée par le sétois Brassens « Non, les braves gens n'aiment pas que...

l'on suive une autre route qu'eux ! »

 

Mais à propos des canaux de France, en y réfléchissant bien, n'ai-je pas déjà à mon actif : le canal du Nivernais, le canal du Centre, le canal du Midi, et maintenant le Bourgogne... sans compter que j'ai déjà entamé le canal de Nantes à Brest... et une partie de la Loire à vélo...

Et à chaque fois dans les deux sens !

DSCN3946.JPG

Ah, je sais, tout ça n'a rien d'un exploit sportif, mais ce n'est pas ce que je recherche; ma quête est bien ailleurs !

 

Voyez plutôt la suite... concernant mon dernier parcours, riche en rencontres de toutes sortes...

 

Départ vers le Nord Ouest, alors que le vent est encore endormi.

Lisse comme un miroir, le canal n'a pas une ride. Une légère brume s'en dégage.

En arrivant pédale basse, les ripatons se font caresser par le sillon d'herbe humide qui file parfois  au milieu du halage.

Mais attention aux mollets qui se font agresser par les traîtresses orties si on s'approche un peu trop du bord...

ll faut maintenant vous dire que,  lorsque je démarre un trajet « aller » le matin, c'est toujours en pensant au retour, quand j'aurai changé de sens. Parce que très tôt, le vent n'a pas encore pris le temps de se tonifier. Ce qu'il fera tout au fil de la matinée,

N'avez-vous jamais pensé qu'au retour, les muscles fatigués se montreront reconnaissants d'avoir un apport énergétique gratuit, grâce au souffle « vent dans le dos » qui rendra les derniers km presque trop faciles ?

 

Déjà en montant "brise de face" me parviennent  des bouquets d'odeurs  qui  signalent ce que je vais découvrir.

Il est par exemple très facile de savoir que dans quelques instants on va rencontrer des chevaux ; leur puissant crottin les trahit. Au passage, n'avez-vous jamais remarqué la position tête bêche que prennent souvent deux chevaux, afin de s'émoucher mutuellement ? Bel exemple d'entraide animale, n'est-ce pas ?

 

Un peu plus loin, je suis presque agressé par le suint aigrelet de quelques moutons paissant une herbe bien grasse. Leur odeur contraste fortement avec les suaves effluves des arbres à papillons tout proches. DSCN3916.JPG

 

Et dans cette région céréalière, je ne peux oublier la paille tout fraîche, que le vent léger fouette malgré tout en emportant quelques petites nuées de poussières odorantes. DSCN3996.JPG

 

J'y ajoute avec plaisir les senteurs du foin étalé « à la galette », qui sent bon comme chez nous.

 

J'apprécie nettement moins la vase remuée par les péniches, âcre, presque amère...

 

 

 

  

Avant même d'arriver dans un coude du canal, mes narines sont alertées par des odeurs de soudure à l'arc. C'est alors que je découvre des ouvriers, « entreteneurs » des palplanches métalliques. DSCN3903.JPG

L'un d'eux a le corps dans l'eau. Son « pistolet » illumine l'espace d'éclairs agrémentés de crépitements secs,

 

Quelques 100 mètres plus bas, un ouvrier nettoie les berges. Il est muni d'une pétaradante débroussailleuse qui vrombit ; ce qui dégage une étrange odeur d'herbe fraîche à laquelle se mélange celle du carburant « deux temps » consommé par sa machine.

 

 

 

 

Et en ce jour où le soleil avait enfin daigné se montrer, je ne saurai oublier la forte odeur dégagée par  la crème solaire  utilisée par  les gens que j'ai pu croiser sur toutes sortes de vélos : en tandem, vélo à trois roues, vélo couché.

Et combien d'autres attelages utilisés par des familles tirant remorque... contenant bagages, enfants ou toutou. DSCN3899.JPG

Jamais je n'en avais  vu autant que ce jour-là... (mercredi 18 juillet)

 

Vous parlerai-je aussi des libellules, parfois en nuages, nombreuses comme jamais auparavant ! Effet de la chaleur retrouvée?

Mais tout en pédalant, il m'arrive parfois d'entrer dans une sorte d'essaim, et je ressens comme un léger craquement à chaque impact d'un insecte sur mon corps !

 

Notons hélas qu'aucune « demoiselle » n'acceptera d'être dans le collimateur de mon appareil photo !

 

Et puis, je terminerai par cette péniche au nom hollandais... 132 tonnes que disait le panonceau qu'elle arborait. (pas celle du cliché ci-dessous, plus  grosse que "ma" péniche d'origine hollandaise qui elle, avait   pourtant une taille un peu moins impressionnante que "Prospérité")

 

Alors que le drapeau à l'avant signale un vent soufflant de babord , elle se pointe nettement en travers de l'écluse et sur la droite de l'entrée. Pas dans l'axe du tout.

Je me dis tout de suite : « Ben ça va être chaud ! »

Heu... Moi, j'aurais sans doute visé plus à gauche afin de tenir compte de la dérive due au vent... M'enfin !

J'suis pas capitaine au long cours, moi... je ne suis qu'un modeste pédaleur !

 

Mais il faut avouer que ces mastodontes de tôle possèdent une manoeuvrabilité proche de celle d'un pachyderme ! DSCN3874.JPG

 

Quoi qu'il en soit, j'assiste à un spectacle haut en couleurs :

 

Violents coups de gaz, rapides mouvements de rotation imprimés à  la barre qui tourne comme une folle, et que l'on n'a sans doute jamais maltraitée de la sorte !

Marche avant !

Marche arrière !

Valse hésitation...

Et ça se met encore plus en travers !

Derrière l'hélice, l'eau est en effervescence... d'une couleur brune inhabituelle.

Et c't'odeur de vieux fuel grillé... Avec un pot d'échappement qui s'affole en crachant une fumée opaque.

Vite envoyées vers l'avant, deux « marinettes » glissent des morceaux de corde tressée pour amortir le choc (pas la place où insérer des ballonnets dont sont munis les pénichettes de location)

Le bateau entre tout de même dans l'écluse, corps tout en travers, raclant et tapant, dans une bruit assourdissant... Pauvre péniche qui gémit face à ces mauvais traitements

Et moi mort de rire (intérieurement) m'adressant à l'une des jeunes femmes qui se trouve à l'avant : 

«Ah, la marine d'eau douce, c'est tout un art, n'est-ce pas ? » Et sa réponse qui fuse : « Surtout quand il n'est pas maîtrisé !»

 

Puis après quelques secondes  de méditation:

« Mais qu'est-ce que vous voulez, y'en a qu'aiment ça ! »

 

Le clou du spectacle va survenir  lorsque le capitaine intime l'ordre à l'un de ses gamins :

« Va voir l'éclusier et demande lui où on est ! 

- Ecluse 27 ! » que répond l'homme aux manivelles et au t-shirt orné du sigle VNF. (Voies Navigables de France)

 

Tout guilleret, le gamin rapporte alors l'info à son « captain », qui déplie alors fièrement son livre de navigation... montrant ainsi qu'il maîtrise parfaitement la situation !

 

C'est cela aussi la vie d'un canal.

Avec tous ces gens qui l'animent, de façon cocasse parfois!

 

Le Bonheur en quelque sorte! 

DSCN3926.JPG

 

 

 

 

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Jeux d'eaux

14 Juillet 2012 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

Cela fait déjà un certain temps que je ne vous ai pas parlé de mes goûts pour les "jeux" d'eaux.

Ceux qui sont propres à m'émerveiller : je veux évoquer bien évidemment les canaux. Car j'avoue illico mon admiration devant le génie humain,  lorsqu'il réalise ce que je considère être de véritables chefs d'oeuvre.

Songez qu'à l'époque où ces voies navigables artificielles ont été conçues, il était hors de question d'utiliser niveau laser ou autres GPS !

Quant aux gros engins de chantier...

Chapeau, messieurs !

 

C'est sans doute aussi pour ces raisons que j'aime entraîner mon VTT vers les halages, là où chacun est obligé de prendre son temps, de vivre au rythme de l'eau, loin du stress dont certains font leur quotidien. Un bonjour par-ci, un signe de main par-là... Echange de quelques mots avec un éclusier, petite conversation avec des plaisanciers sur leur pénichette... ce qui me donne souvent l'occasion de réviser mon anglais scolaire...

Et ainsi coule le temps.

En ce mois de juillet 2012, j'ai donc décidé de « finir » le canal de Bourgogne. Vous savez sans doute que j'ai déjà parcouru le halage entre Migennes et Pouilly en Auxois.

Il me reste donc à faire la partie orientale vers Dijon.

C'est pourquoi j'ai installé ma caravane à Sainte-Marie sur Ouche, qui offre un tout petit terrain de camping au bord du canal, très tranquille...

Sauf qu'en matière de beau temps... ben... je suis logé à la même enseigne que les trois-quarts de la France, et il me faut jongler avec les caprices de la météo.

Aujourd'hui c'est vendredi 13, c'est le jour de l'Epoisses... le matin même, j'ai en effet acheté un délicieux fromage issu de ce village bourguignon!

Poisse ?

Ben ouais, il pleut ! Installé sous mon auvent, je « contemple » la pluie, incessante, tenace.

DSCN3930.JPGEt chacun de composer avec... tel cet anglais!

 

 

 

Un pédaleur de canal pénètre sur le camping, trempé jusqu'à la moelle ; les sacoches de son vélo dégoulinent...

 

 

Comment le pauvre va-t-il pouvoir trouver des vêtements secs ?

 

C'est juste à ce moment que je suis surpris par un drôle de phénomène : accumulée lentement sur la toile de mon auvent, une poche d'eau vient de se déverser au sol... dans un bruit de petite cataracte !

La toile n'étant pas très bien tendue... Je comprends aisément que le liquide va s'accumuler inexorablement dans un coin et provoquer un déséquilibre...

DSCN3935.JPG

jusqu'au moment où la masse augmentant et tiraillant gentiment sur l'un des tendeurs en caoutchouc, la poche d'eau va déverser son contenu sur l'herbe !

 

Mais je repars bien vite dans mes cogitations fumeuses... Jusqu'à ce que j'en sois à nouveau sorti par le même phénomène.

La pluie m'invitant à jouer, je vais alors accepter sa proposition et m'amuser avec cette eau malicieuse, pour noter l'heure du déversement... Noter encore. Et puis encore.

Observant mes notes, je constate alors que le phénomène se reproduit avec la quasi-régularité d'un métronome : toutes les 4 minutes 30 environ!

 

 

Sans le vouloir, je viens de « réaliser » une clepsydre, une horloge à eau... enfin presque... disons plutôt un minuteur permettant de cuire des œufs durs !!! Très durs!

 

Je décide alors de « perfectionner » mon jeu : je veux en effet obtenir un cliché du phénomène. Alors que la pluie continue de tambouriner sur la toile de l'auvent, je guette...

Appareil photo en main, je guette en effet le moment où la poche va déverser son eau. Non seulement il me faut être patient, mais il me faut aussi cultiver mes réflexes afin d'appuyer pile poil au bon moment ! Un cliché... un autre encore... Et toujours le même éclat de rire lorsque l'eau frappe le sol !

Et puis si je me montrais un poil plus malicieux ?

DSCN3934.JPGEn me positionnant correctement, je vais maintenant tenter de faire croire que cette eau se déverse... dans un verre !

Ah ! Il me faudra bien quelques tentatives infructueuses avant de trouver le bon cadrage et être prêt à l'instant fatidique. Mais dans la mesure où je crois être un brin tenace et méthodique, je vais enfin obtenir ce que je cherchais.

Pourtant pas de photoshop ou autre logiciel de montage ! L'eau de mon auvent se « déverse » dans le verre !

Ah ! Mais ne vous avais-je pas dit que j'adorais les jeux d'eaux ? Surtout quand il faut « tuer » le temps !

Le mauvais temps !

 

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Les Chênes et l’Ecureuil

4 Juillet 2012 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

Si vous êtes  un(e)  habitué(e) de ce blog, vous avez pu  maintes fois suivre  les méandres  de ma pensée.

Celle qui trahit mon amour des mots, les beaux, les grands, les petits, les gros…

Tous y passent même les tordus, les pas beaux, les tors, les bots, les bossus, les estropiés, les bancals…

 

Mais, me direz-vous, pourquoi ce long préambule ?

Tout simplement parce que hier, j’ai dû me rendre aux urgences pour l’une de mes proches : pied cabossé suite à une chute.

Une "rime" mal négociée en quelque sorte…

 

Et comme je sais pertinemment qu’il va me falloir attendre de longs moments, j’emporte avec moi de la "nourriture".

Afin d'occuper mon esprit, je vais donc "bouquiner".Petite encyclopédie pour jouer avec les mots

A ce propos, il paraît que le lapin "bouquine" lui aussi... et il ne sait pourtant pas lire!

C'est écrit sur le gros bouquin que j'emporte, intitulé : « Petite encyclopédie pour jouer avec les mots ».

Imposant ouvrage composé d’environ  800 pages dans lequel j’ai trouvé cette citation, due à Boris Vian :

« Et si les mots étaient faits pour jouer ? »

Cela fait bien longtemps que, sans le savoir,  j’en ai fait ma devise !

 

Je suis donc dans la salle d’attente des Urgences.

Autour de moi, des gens plus ou moins esquintés : qui avec un bandeau sur l’œil, qui un pied enveloppé d’une épaisse bande, qui un bras encapuchonné…

Ils n’ont sûrement pas envie de jouer.

 

Je sors prendre l’air, laissant à mon épouse le soin d’assister sa mère  au pied tordu.

Arrive  alors toutes sirènes hurlantes une voiture du SAMU 61 qu’accompagnent  deux ambulances.

Avec d’infinies précautions, pompiers et secouristes acheminent deux  personnes, dont l’une se trouve dans un matelas coquille… L’autre est sous perfusion.

 

Voyeur involontaire, je n’aime pas assister à ce genre de spectacle.

C’est pourquoi, mon livre sous le bras, je prends la direction du parc.

Bucolique…

Sur ma droite, deux imposants chênes, sans doute plus que centenaires.

Leur robustesse contraste vivement avec  les gens qui arrivent ici geignant, claudiquant, boitillant.

Serait-ce  une sorte de pied de nez  que les chênes adressent sans le vouloir à cet environnement d’estropiés ?

Et comme ma pensée commence à s’évader  dans des considérations fumeuses, que vois-je débouler en trombe du bosquet voisin ?

Un écureuil, un tout petit écureuil, bien roux, bien vif, l’œil pétillant de malice.

Il se poste au pied d’un des troncs, s’arrête, repart, et réapparaît de l’autre côté. ecureuil.jpg

J’ai l’impression qu’il veut jouer à cache-cache.

Oui, c’est bien cela : il joue

Voudrait-il faire de moi un compagnon de jeu?

Il retourne derrière le fût, et disparaît.

S’est-il réfugié dans les hautes branches ?

Non, il réapparaît à ma vue, toujours au pied de l’arbre. 

Là, il se met à sautiller sur la pelouse, revient vers l'autre tronc...

Il s’arrête, repart tel une balle, s’arrête à nouveau, se dresse sur ses pattes de derrière.

Vif comme l’éclair !

Son jeu va durer ainsi  quelques trop courts  instants.

Il m’a pourtant sûrement vu, mais ne semble pas craindre le spectateur attentif et amusé que je suis.

Voyeur cette fois nettement moins mal à l’aise,  qui soudain se met à comparer l’agilité du petit animal avec le manque de mobilité des nombreux arrivants au service des Urgences.

 

Après celui des chênes, encore un  pied de nez malicieux !

En beaucoup plus alerte !

 

Vous relatant  ma petite aventure au service des estropiés, je viens donc de jouer… jouer avec les mots.

 

Mais le jeu n’est-il pas synonyme de vie ?

Jeu du corps  ou jeu de l’esprit…

Peu importe.

 

Merci à toi, petit écureuil, du magnifique et réjouissant spectacle que tu m’as offert  hier au pied des grands chênes centenaires.

 

PS: pour le pied de ma belle-mère, plus de peur que de mal. Rien de cassé. Le praticien a détecté une arthrose un peu invalidante... Mais cette brave femme marche tout de même  vers ses  92 ans!

 

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