Chanson des escargots...
Comme chaque matin, je sors de la maison afin d'aller prélever le journal qui m'attend sagement au creux de la boîte aux lettres.
Et dès la porte de la maison franchie, je trouve... un tout petit escargot qui, défiant toutes les lois de la gravité universelle, joue les équilibristes à la verticale de la marche...
Je l'observe un instant. Puis je poursuis... pour trouver quelques mètres plus bas un de ses congénères.
Qui traverse l'allée en passant près d'une feuille. En dehors des passages protégés!
Ces deux images ne peuvent que réveiller en moi un poème de Prévert, débutant ainsi:
"A l’enterrement d’une feuille morte
Deux escargots s’en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes"
Certains diront sans doute: "Faut pas avoir grand-chose à foutre pour perdre son temps avec des trucs pareils!"
Possible... et cela ne me dérange pas du tout. Chacun se "nourrit" de ce qui lui semble plus ou moins nécessaire. Même si cela peut paraître futile...
Toujours est-il que ces deux petits escargots m'ont procuré un peu de gaieté... même si en arrière-plan je pouvais supposer qu'ils allaient à un enterrement!
Prendre connaissance de la totalité du texte vous tente? Il suffit, comme mes deux escargots, de prendre son temps...
Prendre son temps pour déguster ces quelques lignes rédigées par Jacques Prévert. A qui j'ai rendu visite un jour dans le Nord Cotentin. Du côté d'Omonville la Petite. Mais il n'était plus là pour m'accueillir. Tout comme les escargots, j'étais arrivé en retard...
Dommage.
Merci à lui quand même.
Et merci également à la lune... qui veille peut-être sur moi aussi!
A l’enterrement d’une feuille morte
Deux escargots s’en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s’en vont dans le noir
Un très beau soir d’automne
Hélas quand ils arrivent
C’est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voilà le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le coeur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L’autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
C’est moi qui vous le dis
Ça noircit le blanc de l’oeil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C’est triste et pas joli
Reprenez vos couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent à chanter
A chanter à tue-tête
La vraie chanson vivante
La chanson de l’été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C’est un très joli soir
Un joli soir d’été
Et les deux escargots
S’en retournent chez eux
Ils s’en vont très émus
Ils s’en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un petit peu
Mais là-haut dans le ciel
La lune veille sur eux.
Jacques PRÉVERT (Paroles, 1945)
©1972 Editions Gallimard
Ubu n'est pas mort!
Très court billet d'humeur, juste après avoir déniché dans la presse ce petit article au titre accrocheur...
Ah... parce que je me marre!
Quand on en arrive à ce genre de situation où on nous dit que
les mesures de sécurité... bla bla bla...
ne permettent pas... bla bla bla..
mais qu'il est possible bla bla bla...
de se mettre dans le champ d'à côté... bla bla bla..
afin d'assister quand même au spectacle bla bla bla...
on atteint des sommets dans le ridicule et la faux-culterie!
Mais j'arrête là mes propos qui pourraient être fort mal perçus par les personnes (in)compétentes à l'origine de ces situations ubuesques.🤣
Fermez le ban!
Mot-valise et néologisme
Ah... pour fêter ses 75 ans d'existence, Ouest-France a voulu marquer l'événement en créant un mot-valise.
Mes élèves de CM raffolaient de ce jeu créatif. Le mot-valise est d'ailleurs un excellent bagage ... intellectuel!
Un mot-valise est un mot formé par la fusion d'au moins deux mots existant dans la langue de telle sorte qu'un de ces mots au moins y apparaisse tronqué, voire méconnaissable,. Il peut s'agir d'une
Ainsi donc, un pont supportant une voie ferrée et qui enjambe une rivière est devenu un pont ferro- vière!
Naturellement.
Avec la même logique, une voie ferrée qui enjambe une route sera une ferroute.
Et lorsqu'elle passera au-dessus d'un canal, ce sera un ferrnal!
Un truc quasiment infernal!!!
Vive le néologisme (in)volontaire!😉
De nombreux auteurs littéraires créent des mots-valises :(source Wikipédia)
- Victor Hugo : foultitude en croisant « foule » et « multitude »
- Edmond Rostand : ridicoculiser en croisant « ridiculiser » et « cocu »
- Raymond Queneau : alcoolade en télescopant « alcool » et « accolade »
- Nicole Brossard : vfentre en télescopant « fente » et « ventre »
- Jacques Derrida : animot en associant « animal » et « mot » ou encore animalséance en associant « animal » et « malséance »
- Francis Ponge : proêmes en associant prose et poème ou encore objeu grâce à objet et jeu
Pour surfer sur les rêves...
Voilà-t-y pas qu'il y a trois ou quatre jours, on m'appelle pour me demander un petit coup de main informatique.
"Travail" facilement à ma portée... Que je réalise en fort peu de temps...
Mais c'était sans compter sur la suite des événements!
Parce que dans la foulée, on me parle d'un ordinateur 2 en 1... Vous savez, ce concept qui allie une tablette tactile pouvant s'insérer dans un socle avec clavier + disque dur+autre batterie... Les avantages(?) de la tablette et de l'ordinateur réunis... pour un poids nettement supérieur à un ordinateur portable de mêmes dimensions. Et le bidule que j'examine me paraît un peu "léger" dans la jonction des deux parties. Ce dont souffre inévitablement toute la micro-connectique n'appréciant pas les différentes manipulations. C'est du moins ce que je peux constater de prime abord.... avec des connexions/déconnexions intempestives rendant le travail plus que rébarbatif! Et fortement aléatoire quant au résultat because écran qui se fige!

On m'a alors confié le bidule équipé d'un windows 10 très abîmé... pour voir ce que je pourrais faire.
Et après de très longues heures passées au chevet de ce PC lourdement handicapé, (ce que je prends quand même pour un jeu )... j'ai cru que j'avais enfin réussi mon entreprise.
Sauf que ce matin, alors que je venais tout juste de rapporter béatement l'engin à sa propriétaire, mon rêve s'est subitement brisé! Hé... il a fallu se rendre à l'évidence: le malade venait de rechuter. Gravement!
Rêve brisé donc.
Mais à propos de rêve... je possède deux exemplaires d'un moto-planeur Dream Surfer. Le bien nommé!
J'en avais justement un dans le coffre de mon véhicule.
Je me suis donc installé là où j'ai l'habitude de faire évoluer mes modèles...
J'ai mis en route une petite caméra arrimée à un trépied... et j'ai surfé sur des rêves...
Pensant à plein de choses. Parce que tout en pilotant, je peux en effet avoir l'esprit qui vagabonde.
Suite à quoi je suis rentré à la maison un peu moins déçu...