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Photo / VTT / Billets d'humeur /  Géocaching / Modélisme / Années 50

Vive les loisirs et les loisirieux !

24 Avril 2008 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

En cette fin d’avril peu aimable, ma femme interroge la page météo de sa chaîne télé favorite, et  avisant un créneau ensoleillé, elle me propose avec entrain :« Si nous en profitions pour  passer une journée à la mer ? »

Why not !

Mercredi matin donc, nous enfournons quelques affaires dans la voiture, et guidés par le logiciel GPS avec lequel je… m’amuse( ?),  direction le Mont Saint-Michel. Nous ne sommes pourtant pas en haute saison, mais le parking est déjà  très rempli. Dans les ruelles, c’est la tour de Babel.

Visite du Mont. Puis repas au resto avec vue panoramique sur la baie, où j'ai dégusté un "homard grillé Mère Poulard" qui restera dans les mémoires.

Retour vers la voiture, où je propose à un couple qui se prenait mutuellement en photo de les associer sur un même cliché. Echanges de mots aimables…

Direction Cancale par la côte avec visite d’un moulin à vent, puis intermède d'un petit vol en motoplaneur du côté de Cherrueix.

Suite du périple vers Cancale et la pointe du Grouin (sans un souffle de vent! Grrr, pas possible de faire voler un planeur…).

Retour sur le port de Cancale. Promenade en front de mer, une petite Leffe à la terrasse d'un troquet, achat d'huîtres sur la cale et retour à Bais pour déguster les huîtres plates de Cancale. 

Mais je voudrais revenir sur l’épisode « vol en pré-salé ».

 

 

Alors que je suis agenouillé dans l’herbe rase  et que je m’apprête  à brancher la batterie de mon modèle, je vois arriver un couple de marcheurs.  Lui me toise de toute sa hauteur, et avec un sourire ironique dans lequel on sent l’assurance du  con-descendant, il me balance : 

« Alors, on va faire mumuse ? »

Je reste de marbre ; pas un mot de ma part.
Au pied du léger talus sur lequel nous nous trouvons passent quelques cavaliers. A 300 mètres, on aperçoit des « promeneurs », leur guide vert  touristique en main,  détaillant la chapelle toute proche. De l’autre côté du chemin, un couple de retraités vaque à ses occupations dans son jardinet. Au loin, des toiles multicolores signalent la présence de chars à voile qui filent sur l’horizon.

Que font donc tous ces gens ? Ils font mumuse !!! Assurément !

Et lui, mon interlocuteur-marcheur, dans ses vêtements fluo tout droit sortis du magasin « sport » de son hypermarché, il ne fait pas mumuse ? Non ?

 Je ne sais pas ce qui m’a retenu de lui balancer :

« Pôôôôôooooooovvvvvv’   khôn ! »

PS: un grand amuseur public nommé Molière  n'écrivait-il pas dans "l'Avare"
"La peste soit de l'avarice et des avaricieux"  
Et moi, pour m'amuser, j'aurais envie de l'imiter: 
"La peste soit des loisirs et des loisirieux"?

A moins que ce ne soit: "La peste soit de loisirice et des loisiricieux?"
Chacun s'amuse comme il peut, n'est-ce pas?

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Attrape le manche!

19 Avril 2008 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Pendant mes vacances, j’adore me promener sans trop savoir où je vais, et cela débouche parfois sur des rencontres aussi cocasses qu’inattendues.
C’est ainsi qu’un été, j’avais posé ma caravane sur le camping de Saint Jean de Maurienne, et j’étais parti en direction de Saint Colomban des Villars. Lorsque petit à petit, la route commence à s’élever,  on aperçoit tout en haut le fameux  col du Glandon. Au fur et à mesure que la voiture s’échine à grimper, je me rends compte que des moucherons sillonnent le ciel… Ne s’agirait-il pas de modèles réduits pratiquant le vol de pente ?
Alors que mon radiateur indique des signes d’échauffement, je me gare sur le parking, et  mes « soupçons » se confirment. A quelques centaines de mètres, on peut apercevoir toute une troupe de joyeux modélistes, à laquelle je me joins bien évidemment avec une parfaite curiosité.

Il y a là manifestement plusieurs nationalités, dont un bon groupe d’Anglais. Et en y regardant de plus près, nombreux sont ceux qui arborent fièrement leur badge FITEM !
Ah bon!!! Je comprends alors que je suis « tombé » par hasard sur ce fameux festival  dont on parlait tant dans la presse spécialisée il y a de cela quelques « lustres ».
Rien qu’en  écoutant, je peux apprendre aussi qu’il s’agit de la sortie « fin de stage », celle qui « couronne »  la semaine d’activités… par un vol  de pente à 2000m d’altitude!
Apparemment, chacun vole comme il l’entend : il suffit de s’inscrire auprès d’un responsable, qui note  sur un cahier les différentes données telles que nom, prénom, modèle… et surtout fréquence d’émission,  dans le souci évident  de ne pas provoquer d’interférences néfastes. Et on trouve en l’air toutes sortes de planeurs, pilotés plus ou moins habilement.

La portance est telle que les nombreux « deux axes »  présents ne sont pas forcément à la fête  dans la mesure où  on pourrait presque faire voler des enclumes !!!

Lorsque me promenant  mains dans les poches au milieu de ces pilotes qui me sont tous inconnus, j’avise  l’un d’entre eux qui se tortille, jure, peste, rigole, se récrie, se contorsionne… et en suivant son regard, je finis par trouver quel est le modèle auquel  il tente  de fournir ses ordres. Et manifestement, le léger  planeur « deux axes » n’en fait qu’à sa tête. Décrochage sur décrochage, marche arrière, demi boucle involontaire… et  l’instant ne va pas tarder où le frêle oiseau sera parvenu presque derrière  la crête.

C’est alors que, inconsciemment, j’avance avec prudence : «  Vous avez des problèmes ? »
Ce à quoi, sans même réfléchir, mon interlocuteur répond : « Attrape 
Et joignant le geste à la parole, il me refile son émetteur ! M’obligeant ainsi à retirer les mains de mes poches !
Imaginez la scène :
Le type ne sait pas qui je suis, il ignore si je sais piloter, il ne sait pas si  je dispose mes commandes sur mon émetteur de la même manière que lui…
Faut être vraiment dans la m…  pour balancer sa radio comme ça vers un inconnu !!!
E
t moi de tâter les manches  aussi rapidement que possible afin de savoir  si je vais être en mesure de domestiquer la bestiole.
Heureusement, les manches correspondent à ma pratique du pilotage!
M
ais le petit « deux axes » est déjà dans une position fort peu confortable, en arrière de la crête, dans une zone très turbulée… et comme  sa conception ne permet guère d’avancer pour remonter au vent, me voilà à mon tour dans la m…  T’avais qu’à fermer ta gu… ! » me pensais-je, mais il était trop tard, il fallait assumer !)
Tant bien que mal, je finis par poser le planeur assez loin derrière, dans les rabattants, mais apparemment sans casse.

Tout excité par l’aventure, le monsieur me remercia et partit prestement  récupérer  son modèle.
J’attendis un peu ; puis de mon côté, je fis les quelques 300m me séparant de mon véhicule.
C
’est alors que ma femme, qui était restée bien  « au chaud » dans la voiture, m’apostropha en ces termes : « Dis-moi, tu es incorrigible ! Tu ne peux pas t’empêcher de piloter, même quand tu n’as pas pris de modèle avec toi !!! »
H
eu, comment savait-elle ? Aurait-elle un don de double vue ? M’avait-elle aperçu avec l’émetteur entre les mains ?
Elle finit donc par m’avouer qu’elle venait de voir passer un petit groupe, dans lequel un des personnages  se montrait  plus volubile  que les autres (l’ivresse des montagnes ?)   Et il affirmait :
«  Ben les gars, j’étais dans une m...  noire, j’arrivais plus à mener mon engin… Quand j’entends derrière moi un type qui me dit : « «  Vous avez des problèmes ? »
Ben j’ai même pas réfléchi, j’lui ai balancé  mon émetteur! J'le connais même pas ! C’était un p’tit barbu. Heureusement qu’il était là, il m’a ramené mon planeur, et le v’là intact !!! Il fait pas partie du FITEM ? Si j’le retrouve, faudra que je lui dise merci ! »
Voilà donc ce que ma femme avait entendu… et elle n’avait eu aucun mal à identifier son « p’tit barbu ».
Par la suite, je me suis dirigé  vers Le Corbier-La Toussuire, mais je n’ai pas eu le loisir de rencontrer  mon « naufragé ».
Pourtant, s’il me lit un jour,  qu’il sache combien j’ai eu plaisir à lui rendre  ce petit service.

« Attrape le manche! » qu’il avait dit…

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Pâlir... pas lire... Arc-en-ciel

6 Avril 2008 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

 

Regagnant mes pénates l'autre soir, je fus témoin d'un spectacle féerique.
Je roulais vers l'est où un gros nuage noir obscurcissait l'horizon. J'étais à la limite pluie/soleil. Soleil couchant qui se trouvait dans mon  dos,   irisant ce gros nuage noir  qui  fuyait  devant moi en versant quelques larmes.  Durant 20 kilomètres, un magnifique arc-en-ciel m'accompagna. Jamais je n'avais observé avec autant d'acuité ce phénomène naturel. Jamais je n'avais "touché"  des couleurs aussi intenses.
Et pendant que mes yeux subjugués  bavaient d'admiration, me revint soudain ce curieux souvenir "scolaire".
C'était pendant une étude de texte. Face à moi, quelques 30 galopins de CM2. Quand soudain surgit une remarque  à laquelle je ne m'attendais pas...
"M'sieur, pâlir, je sais pas..."
Ce fut l'objet d'un dialogue surréaliste dans lequel je m'engouffrais avec délices.
Le lendemain, je proposais à mes élèves le texte que je vous livre ci-dessous.
Ils se battirent pour le lire à plusieurs et le mettre en scène.  J'ai l'intense souvenir que la "leçon" de lecture qui en découla fut très "participative".
Ce petit texte donna tout naturellement  lieu à une saynète, qu'ils colportèrent de classe en classe pour la jouer aux plus jeunes élèves de l'école.

Ces derniers temps, mes yeux  avaient tendance à me faire pâlir les couleurs.
Il a fallu recourir à une petite intervention chirurgicale.
Je suis donc un un peu désoeuvré ces jours-ci, dans la mesure où mes quinquets  ont du mal à faire la mise au point.
J'avais du temps... j'ai retrouvé ce texte  hier après-midi, enfoui au milieu d'autres petits souvenirs...
Mais est-ce simplement  un hasard?

                                                   Arc-en-ciel


Elève Un:
M’sieur, pâlir, je sais pas...

Le maître: Comment? Tu ne sais pas lire?

Elève Un: Si, M’sieur, je sais lire, mais je sais pas ce que veut dire pâlir!

Elève Deux: Facile! Pâlir, c’est comme rougir!

Elève Trois: Mais non! C’est tout le contraire...

Devenir rouge, c’est rougir; devenir pâle, c’est pâlir!

Le maître (satisfait): C’est beau de savoir lire! Vous avez compris: un adjectif de couleur plus le suffixe IR, et l’on obtient un verbe du deuxième groupe qui...

Elève Deux (avec des nuances): qui noircit, qui blanchit, qui bleuit, qui verdit, qui jaunit...

Elève Quatre: Comment on fait pour orange?

Le maître (embarrassé): Heu?... Là, voyez-vous, c’est différent, le suffixe sera ER, et le verbe appartiendra au premier groupe!

(s’adressant à Elève Un): Tu as compris?

Elève Un : Oui, M’sieur!

Elève Cinq (qui devait se souvenir des couleurs de l’arc-en-ciel): Comment on fait pour indigo?

Le maître (rêveur, et à mi-voix): Violet, indigo,  bleu, vert, jaune, orangé, rouge. (reprenant de plus en plus bas):

Violet, indigo bleu, vert, jaune, orangé, rouge.

Violet, Indigo,  bleu, vert, jaune, orangé, rouge.

Violet, indigo,  bleu, vert, jaune, orangé, rouge.

Violet, indigo,  bleu, vert, jaune, orangé, rouge.

Violet, indigo,  bleu, vert, jaune, orangé, rouge....

 

 

Bernard Munoz

novembre 1994

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