e-commerce or not e-commerce?
Politesse...
Ce matin, une histoire très courte.
Figurez-vous qu'en ce lundi de Pentecôte, je vois trois gamins arriver à la porte de la maison.
Ils me saluent, et presque en choeur:
"On vient s'excuser pour l'autre jour..."
Mais, me direz-vous, qu'avaient-ils donc commis comme délit?
Il font partie du petit groupe de gamins qui jouent habituellement dans la haie derrière chez moi.
Certains y ont entrepris la construction d'une cabane, alors que d'autres avaient trouvé sans doute plus marrant de balancer sur ma pelouse tout un tas de vieilles branches déglinguées.
Suite à quoi, j'avais croisé un jour une maman du lotissement, et je lui avais fait part de mon léger désagrément...
Le message a dû être transmis...
D'où la visite de mes petits repentants!
A qui j'ai dit tout le bien que je pensais de leur démarche, et à qui j'ai offert quelques bonbons...
Faut-il aussi que j'évoque ce que je pense de la
façon dont leurs parents les éduquent?
Je suppose que vous avez compris ce que je veux dire...
Il est encore des gens qui savent enseigner la politesse et les "bonnes manières"!
Je l'ai lu dans ton regard…
Je l'ai lu dans ton regard…
C'est ainsi que ma femme ponctua une conversation dès potron-minet.
Il faut dire que lire, ça la connaît: avec tous les ouvrages qu'elle a dévorés, j'en arrive à craindre pour elle que l'ophtalmo lui trouve des caries dans les yeux.
Et si j'ajoute que dans sa carrière d'institutrice, elle aura vu passer environ 800 paires d'yeux éblouis par l'apprentissage de l'acte de lire dans une classe de Cours Préparatoire, vous comprendrez que nous sommes là face à une "espécialiste" de la prise de sens.
N'empêche que cette expression
"Je l'ai lu dans ton regard…" me troubla ce matin-là.
On pouvait donc explorer le tréfonds de mon cerveau, me déshabiller l'esprit; en un mot, faire de moi un involontaire nudiste cérébral.
Depuis ce jour, je me guette.
Je me place en vis à vis de mon miroir.
Et je m'interroge.
Vous remarquerez que ma démarche n'est pas celle de Blanche Neige: "Miroir, mon beau miroir…" Je me fiche de savoir si je suis le plus beau. Les autres, je m'en moque éperdument. ( quoi que…)
C'est surtout moi que je voudrais connaître.
Et parfois cacher aux autres.
Alors?
Je guette le plus imperceptible signe qui pourrait m'aider à me comprendre.
Je me questionne, je m'interprète; et je me soupçonne parfois: ne me cacherais-je pas des choses à moi-même?
Je m'aide, je m'encourage. J'essaie d'y mettre le ton.
Je m'efforce de n'oublier aucune liaison.
Mais des liaisons entre... ce que je pense et ce que je crois en avoir compris…
J'ai même parfois l'impression que, si je ferme les yeux, tout cela s'éclaire nettement mieux.
Je crois bien qu'on y voit plus distinctement quand on a les yeux fermés!
Mais alors comment interpréter "l'Autre" si on ne perçoit pas son regard?
Je m'approche du miroir, je scrute. "Tiens, une ride de plus à la paupière gauche!"
Mais à part ça, rien de neuf sous le soleil.
Faudra-t-il donc qu'un jour je me fasse lire mon regard, comme d'autres se font lire les lignes de la main?
Plus le temps passe, et plus je me trouve analphabète de la lecture du regard.
"Je l'ai lu …" Vous ne pouvez pas savoir ce que cette anodine phrase a pu jeter le trouble dans mon esprit.
Pourvu que mon regard ne m'ait pas trahi!
A bien y réfléchir, je me prends à penser que je ne dois pas être le seul à…
Vous n'en connaîtriez pas par hasard, qui, comme moi, s'interrogent de la sorte?
Non? Vraiment ? C'est pourtant simple!
Vous n'avez qu'à suivre mon regard!
A propos de mon livre...
Ma jeune soeur ne m'avait-elle pas adressé un courriel qui débutait ainsi:
"A propos de ton livre...
Dis quand l'écriras-tu?
Dis, quand le feras-tu?
Car le temps qui passe ne se rattrape guère...
Le temps qui passe ne se rattrape pas!"
Ce qui avait constitué un facteur déclenchant!
Il n'y avait plus à reculer: il fallait que je me mette -enfin- sérieusement au travail.
Cela fait donc quelques semaines que mon opuscule est édité.
Que le nombre de personnes l'ayant acheté me surprend...
Et qu'au niveau des surprises...
Lisez plutôt:
Hier matin, rentrant de ma balade à pied vers le Montaigu, je croise deux personnes... L’une à la sortie de la boulangerie, l’autre un peu plus loin, près du mur où croissent les roses trémières que j’ai semées là clandestinement !
Et qui prospèrent !
L’une et l’autre de mes rencontres :
« On pourrait pas avoir un bouquin sur vos souvenirs de gamin ? »
Cet après-midi, je m'en vais chez la coiffeuse.
Et sur le trottoir une dame, ancienne parente d'élève, qui m'arrête:
"Ah, Bernard, j'ai commencé votre livre. J'arrive au chapitre le camion. C'est rudement bien. C'est facile à lire. Je me régale!"
A signaler que d'habitude la dame s'adresse à moi en y allant d'un "Monsieur Munoz"... Etonnant, non? Comment expliquer cette soudaine familiarité? Qui ne me gêne pas, bien au contraire!
Quelques pas encore, et je passe devant un commerce. Les jeunes patrons sont sur le pas de la porte.
M'apercevant, il m'interpellent!
Je fais un crochet:
"Alors, et votre bouquin? C'est la gloire, hein! Tout le monde à Bais en parle!
On peut en avoir un?
- Ben quand j'aurai refait mon stock, début de semaine prochaine. Je n’arrive pas à fournir…"
Arrive une jeune dame, la trentaine. Qui nous entend causer du fameux livre.
S'adressant aux commerçants:
"Ah! moi, ma belle-mère l'a apporté l'autre soir à la maison.
J'ai juste eu le temps d'en lire un chapitre, parce qu'elle me l'a vite repris des mains, en me disant qu'elle le dévorait.
Si les autres valent le seul chapitre que j'ai lu: les cabinets!
Ben ça promet!!!
Ah, c'est trop!!!"
Fin de journée, afin de renouveler mon ordonnance, j'avais rendez-vous chez le toubib, qui m'avait dit au téléphone:
"Ben faudra m'apporter un bouquin, n'est-ce pas? Avec une dédicace!"
Forcément, je me suis exécuté.
A (nom du toubib)…
Guérisseur de mes maux
Ce qui me permet ainsi d’écrire encore mes mots risibles…
PS : cette dédicace n’est pas remboursée par la Sécu !
Et enfin, dans la soirée.
Cet appel téléphonique :
« Je viens de lire votre bouquin. Je me suis régalée. J’y ai retrouvé plein de souvenirs personnels : les métiers, les jeux, les odeurs, les couleurs, les bruits… Merci à vous.
Mais dois-je-vous dire que vous m’avez donné envie ?
Envie de vous imiter, et de me lancer moi aussi à écrire.
Pour que les générations à venir sachent comment nous vivions… »
Et mon interlocutrice de commencer à rédiger oralement son récit…
Poursuivant :
« Si j’ai besoin, pourrais-je m’adresser à vous pour me donner un petit coup de main ? »
J’ai hésité à vous faire part de ces quelques témoignages.
Mais je me dis quand même que je vous devais un retour sur ce fameux bouquin destiné à une diffusion restreinte, et que l’on m’a « poussé » à publier... bien au-delà du cercle familial!
Il mériterait maintenant presque à lui seul un roman entier !
Je me dois aussi de préciser que si j’ai réussi à faire lire des gens qui ne sont pas de « grands » lecteurs, et faire écrire des personnes qui n’auraient pas osé…
Ben… J’ai obtenu là une des immenses satisfactions qui font suite à cette modeste publication.
Et je ne parle même pas des jolis moments passés chez les gens lorsque je vais effectuer moi-même la livraison de mon opuscule.
Conséquences inattendues, mais ô combien réjouissantes !
Merci à tous !
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PS: cette autre remarque obtenue quelque temps après..............
"Ton livre est, comment dirais-je... parce que tu utilises parfois un vocabulaire choisi, faut pas que je dise une banalité... ton livre est ... gouleyant!!! c'est ça... gouleyant!
PS3: pour faire suite au commentaire qui a été posté par un lecteur de ce blog. Comment se procurer ce petit livre, pour lequel on me réclame de récidiver!
Brèves images en descendant du Montaigu
Ce matin, le ciel semble convalescent.
Il faut dire qu'après ces longues journées de bruine, de pluie et de vent, il devient nécessaire de savourer l'instant présent!
Le soleil perce à travers de légers bancs de brume, et cela suffira à mon bonheur.
Je vais enfin pouvoir aller traîner dans les chemins de mon bocage.
Armé d'un appareil photo, du Nokia GPS enregistreur de parcours, et de mon baladeur diffusant de la musique dans mes écouteurs, je pars vers le Montaigu.
Choix pas forcément judicieux, car je vais avoir le vent de face durant presque toute la montée.
Bruckner... Requiem... http://www.youtube.com/watch?v=hSN3vvvp4YI
Après 5 km pile, j'arrive sur le banc du parking. Je m'y assois, et je contemple la campagne qui s'étend à mes pieds. Sous le soleil, seuls quelques gros damiers jaunes de colza tranchent nettement avec le vert sombre qui domine
Tiens, le coucou. J'ai quelques pièces dans ma poche, ça tombe bien!
Puis je monte à la chapelle.
Là, je m'installe sur l'arbre coupé qui me sert habituellement de trône.
Face à moi, Hambers, Jublains, Mayenne...
Mais une bise aigre transperce férocement ma polaire rouge...
Le fût du tronc est gorgé d'eau, et mon jeans ne tarde pas à devenir tout humide.
Vite, j'abandonne la place, non sans avoir observé au sol de nombreuses pelotes de réjections... souvenez-vous, la chouette effraie qui niche sous la cloche de la chapelle!
Et je m'engouffre dans l'épaisse végétation, bien à l'abri du vent que j'entends gémir dans les arbres.
Soudain, un petit lapin sort du fourré, il bifurque très rapidement vers la descente, ne me laissant comme souvenir qu'un toupet blanc qui effectue de brusques sauts...
Un pois sauteur!...
Même pas eu le temps de dégainer l'appareil photo!
Quelques dizaines de mètres sur ce qui semble être une piste de descente VTT...
Et hop, un autre toupet blanc qui détale vivement.
Tournant à droite, je longe maintenant une corniche sur laquelle je vais découvrir un rocher à la forme bizarre.
Je voudrais me prendre en photo assis dessus, mais j'ai oublié mon trépied aux jambes molles, celui qui peut s'entortiller aux branches.
Tant pis, je vais suspendre mon appareil numérique à une branche, en espérant que le vent ne le fasse pas tourner.
C'est alors que, à travers une trouée d'arbres, je vois apparaître une buse.
Utilisant les courants frappant la colline pour gagner de l'altitude, elle pratique le vol de pente,
Assis sur mon rocher, je vais alors m'amuser pendant un bon moment à imaginer que j'ai un émetteur dans les mains, et que je pilote l'oiseau!
Concerto pour clarinette de Mozart.
http://www.youtube.com/watch?v=K98Rwo1fI1U
Après s'être immobilisé en vol stationnaire, l'oiseau va brusquement se laisser tomber à la verticale tel un caillou.
Vision fugitive... malheur au petit animal qui servira de proie!
Je reprends la marche en descente. Dans mes écouteurs, Wagner, le Hollandais volant.
A quelques dizaines de mètres, un magnifique geai ne m'a pas vu venir. Je m'apprête à dégainer mon numérique... mais l'oiseau ne m'en laisse pas le temps: il part vivement en poussant des cris aigus.
Je suis toujours à l'abri du vent.
Mais débouchant au carrefour de la Caillardière, je me fais agresser par les rafales.
Sur la route, un papillon: se cramponnant au goudron, il a toutes les peines du monde à ne pas se faire emporter par le vent ... Mais si une voiture passe...
Plus loin, quelques chevaux dans un pré où fourmillent les boutons d'or...
Pointillisme à la Sisley!
Un peu plus loin encore, des genêts éclatants illuminent le bleu du ciel.
Au carrefour des Ormeaux, c'est le gazouillis du ruisseau qui m'attire. Je vais rester là un bon moment, charmé par la scène.
Je repars.
Sur le talus à gauche, des marguerites ploient leur frêles tiges.
A droite, le vent fripon retrousse la jupette jaune des fleurs de colza!
Ah, le coquin...
Le Bois-Mabon... sur la haie, des myosotis, des rugosas.
J'attaque la côte de la Beslière.
Quelques vues sur le château de Montesson.
Le champ offre de magnifiques ondulations dues au vent qui balaie le coteau.
Juste avant le lotissement du Montaigu, je retrouve l'abri du talus.
J'aperçois la pancarte d'entrée du bourg.
Beethoven, l'Hymne à la joie!
http://www.youtube.com/watch?v=U8lpPZdBYL0
Le lavoir de la rue Henri Quentin...
L'Eglise...
Au sortir de la boulangerie:
"Ah, vous tombez bien! On pourrait avoir votre livre?
- Mais bien sûr... sauf qu'il faudra attendre la prochaine livraison"
Rue de Oy Mittelberg.
Et là encore, je rencontre quelqu'un:
" J'ai appris par le journal, votre bouquin... je pourrais pas..."
Et pendant qu'on bavarde, une magnifique chenille grasse et dodue se trémousse sur le mur aux roses trémières!
Là, contrairement aux situations rencontrées avec les petits lapins ou les oiseaux, j'ai tout le temps de cadrer!
Mon périple s'achève.
J'ai dix kilomètres au compteur...
Et matière à partager le plaisir éprouvé au long de cette balade.
L'Etrier
Il y a quelque temps de cela, j'ai découvert dans ma boîte mail l'invitation suivante:
Nathalie et Alain Galesne vous invitent à l'inauguration du restaurant L'Etrier de Vimarcé, qui vous ouvre ses
portes spécialement le
samedi 12 mai à 11h
pour une présentation de l'activité (cuisine au four à bois de fouaces angevines), des dégustations et des échanges.
Je reviens tout juste de Vimarcé.
J'y ai bien entendu rencontré Nathalie et Alain Galesne.
Et nous avons choqué nos verres.
La spécialité du lieu? Les fouaces célébrées parFrançois Rabelais!
http://www.commeautrefouee.com/les_fouaces_historique.html
Cuites au feu de bois devant les convives, les Fouaces de l'ETRIER sont garnies à volonté de:
- Rillettes
- Beurre au sel de Guérande
- Gratiné de légumes
- Poulet sauce Layon (recette unique)
- Fromage gratiné
- Ganache de chocolat faite maison
Le tout arrosé d'un vin qui sait parler de son terroir!
La Fouace est une galette de pâte à pain, fine, qui gonfle au four à bois t
Dans la petite salle de ce tout nouveau restaurant régnait une ambiance très conviviale.
Parmi les "convives" qui exprimaient pleinement leur bonheur de voir rouvrir un
commerce, d'anciens Vimarcéens, dont les ouvriers bourreliers ayant travaillé dans ce local, avant
qu'il ne devienne épicerie... pour s'endormir quelques années... et qu'il ne ressuscite aujourd'hui!
Chacun s'accordait à dire que cette ouverture redonnerait un peu de souffle à ce petit bourg paisible.
Au fil de mes rencontres, j'ai croisé le Maire de la commune, le responsable tourisme au sein du SVET des Coëvrons, des membres d'associations...
Et puis aussi des amoureux de notre région, au point de s'y investir fortement.
Je citerai:
- "Le Bistrot d'Izé", tenu par des motards originaires de Toulouse
http://restaurant-letrier.pagesperso-orange.fr/amis_avec_lieux_superbes_087.htm
ou:
http://www.facebook.com/pierrepptlv
ou bien encore :
- "Lhomme Vert" à Saint Pierre sur Orthe... dont la very british patronne assure une ambiance fortement festive grâce à son accordéon!!
Et, dès qu'elle le peut, elle n'hésite pas à se faire épauler par d'autres musiciens!
Le site, rédigé en anglais: (Dis madame "Homme Vert", on
pourrait pas en avoir une version française?heureusement, il y a Google traduction!)
http://www.upstandinghommevert.com/
Saluons tous ces aventuriers qui tentent de dynamiser notre territoire en y apportant une touche personnelle... teintée d'un poil d'exotisme!
Bonne chance à eux!
http://restaurant-letrier.pagesperso-orange.fr/accueil_038.htm
PS: et comment mettre le pied à l'Etrier?
Ben, c'est facile, dans Vimarcé, le resto est juste en face l'église, et il fait l'angle avec la
rue qui mène à... la Petite Folie!!!
La montgolfière
Avisant une fin de journée qui s'annonçait pour une fois printannière, je propose à mon épouse d'aller faire une petite promenade au Montaigu. Mais j'ai aussi l'intention de traquer photographiquement la chouette qui niche sous la cloche de la chapelle. (voir texte qui précède, intitulé: C'est chouette!)
Sauf qu'une fois là-haut, il m'est impossible de réaliser mon souhait: je suis en effet beaucoup trop bas par rapport à l'aire de nichage.
Tant pis, nous profitons du calme que dégage le lieu, l'atmosphère est sereine, la température fort douce...
Nous nous prélassons sur un banc, en admirant notre bocage qui s'étend vers le Sud et vers l'Ouest aussi loin que peut porter la vue. Vers le Nord, la ligne d'horizon s'arrête aux collines d'Hardanges et au Mont du Saule... Et quelques pales d'éoliennes dont on ne voit que l'extrémité, immobiles.
Quand tout à coup, lorgnant du côté de Gué de Selle et son étang, j'aperçois une petite boule colorée qui semble s'élever lentement dans le ciel. Elle
contraste avec le halo blanc que diffuse la carrière "Dolomie" de Neau...
Il ne peut s'agir que d'une montgolfière dont "le commandant de bord" a saisi l'opportunité du temps calme afin d'effectuer un petit vol.
Et là, je me dis que je suis un sacré petit veinard! Car j'ai eu l'heureuse idée d'emporter un appareil photo plus "zoomant" que celui utilisé lors de mes
virées à pied ou à VTT.
Je vais donc réaliser une série de clichés... plus ou moins zoomés, avec ou sans premier plan...
Et même le vent m'est favorable: le très faible courant d'air pousse la grosse boule vers le Montaigu!!!
De temps à autre la bulle multicolore semble amorcer une descente, bien vite compensée par un bruyant coup de brûleur que l'on perçoit de plus en plus nettement.
L'aérostat se rapproche... les flammes rugissent par intermittence.
On perçoit même les paroles des occupants de la nacelle... sans les comprendre toutefois.
Je me prends parfois à rêver que la montgolfière va venir survoler la chapelle... et j'entrevois alors le cliché du siècle.
Arrivée au-dessus
d'Hambers, la montgolfière amorce un léger virage vers l'Est...
Elle avance en effectuant de courtes ondulations dans le plan vertical: et hop, un petit coup de brûleur permet de reprendre de l'altitude.
En dérivant vers Bais, le ballon à air chaud risque d'être caché par la luxuriante végétation située côté Nord de la colline... et je ne voudrais pourtant pas le perdre de vue.
Je décide alors de retourner précipitemment à la voiture, afin de tenter un pari un peu fou: assister à l'atterrissage. Mais où?
C'est alors que, débouchant au virage de la Caillardière, je me rends compte que le ballon semble se diriger vers une prairie située sur la Gueffière. C'est sur ma route! Chouette!
J'en ai très rapidement confirmation quand je vois arriver le 4x4 tractant la remorque chargée de récupérer l'engin.
Jour de chance!
Quelques clichés au zoom.
Puis je parviens dans le pré où l'on m'accueille avec joie.
Là, se trouve bien sûr le pilote Jacques Triquet, accompagné par deux personnes de Jublains qui viennent de fêter un anniversaire en effectuant une virée en ballon. Et, micro à la main, Benoît Prospéro, reporter de la radio départementale France Bleu Mayenne!
Le vent étant insignifiant, la bulle reste immobile un bon moment, avant que l'on ne décide de la dégonfler.
J'assiste à toute la manoeuvre.
Et une fois que tout est remballé, le pilote coiffé de son bonnet noir sacrifie à la tradition. Il sort flûtes et bouteille de champagne afin d'arroser l'événement.
Je suis même convié à
trinquer!!!!
Tchin tchin!!!
Un poète n'avait-il pas écrit:
"Le bonheur est dans le pré... cours-y vite, cours-y vite..."
Revenons toutefois sur un détail: depuis le début, tous ont remarqué mon appareil numérique avec lequel je "mitraille".
Je ne suis donc pas surpris lorsqu'on va me demander s'il serait possible de récupérer mes photos.
"Sans problème... j'ai le vol du début à la fin, mais contrairement à vous, moi, c'est vu du sol!"
J'ai à peine le temps de répondre que je vais être fort surpris d'entendre cette question, posée par le pilote:
"Dis-moi, je vois que tu t'intéresses à la photo... ça te plairait de m'accompagner quand mon photographe attitré n'est pas disponible?"
Et que croyez-vous que fut ma réponse????
Les bulles du champagne se sont mises à danser encore plus fort dans ma tête!!!!
Je vais donc faire comme Brassens; mais lui, il guettait l'orage.
Parce que si je suis intéressé par les nimbus, les cirrus et surtout les cumulus générateurs d'ascendances pour mes planeurs... à l'inverse du bon Georges, je vais lorgner le ciel en lui adressant ma prière:.
"Maître des Cieux, faites que les conditions de la météo soient propices au vol d'une montgolfière, et ne vous inquiétez pas trop si le photographe habituel est indisponible!" (Ben quoi, n'en feriez-vous pas autant?)
Et depuis ce jour où j'ai "trouvé" un ballon dans un pré, trottine dans ma tête, à la manière d'une lancinante comptine que je m'adresse à moi-même:
"Le bonheur est dans le pré... cours-y vite, cours-y vite..."
PS: je viens de rencontrer madame et monsieur Foubert, les passagers de la montgolfière. Nous avons échangé nos clichés. Ce qui me permet de vous offrir une vue prise de la nacelle, où l'on distingue l'ombre du ballon sur le sol, puis la chapelle du Montaigu, où j'étais placé, et le bourg de Bais en haut à gauche de l'écran. Sur la droite, l'antenne relais du Rochard.
C'est chouette!
Il était une fois une petite chapelle qui trônait au sommet d'une colline.
Elle était exposée à tous les vents...
Tout autour, l'herbe était si rase qu'on aurait dit de la moquette.
Et au milieu de tout ça, des milliers de petites billes rondes laissées par les innombrables lapins qui peuplent le lieu.
C'était la chapelle dédiée à saint Michel, sur la colline de Montaigu.
On dit qu'autrefois, il y aurait eu un important ermitage, ce que laisseraient supposer les murs qui courent côté Sud, et attenant au bâtiment actuel, les bases de constructions côté Nord.
Il y eut bien quelques tentatives de fouilles...
Mais rien qui puisse vraiment donner corps à l'hypothèse.
Et pourtant, il se dit que cette chapelle n'était peut-être pas très loin d'une voie romaine... ( proximité avec le camp du Rubricaire et la cité romaine de Jublains) ou plus vraisemblablement sur un chemin montais... A savoir qu'elle figurait sur le tracé d'un des itinéraires empruntés par les pélerins afin de se rendre au célèbre Mont Saint Michel
http://www.mont-saint-michel.net/
Aujourd'hui, on n'y célèbre plus qu'une messe le 29 septembre, jour où l'on fête le saint...
Mais de moines, ou d'ermites, point! Sauf que... attendez plutôt la suite!
Il n'empêche que ce haut lieu attire de nombreux touristes, car la vue y est imprenable. Mieux qu'au mont des Avaloirs, pourtant point culminant de l'ouest.
Et si j'ajoute que le site du Montaigu a été aussi adopté par de nombreux vététistes, randonneurs ou cyclistes, voire des marathoniens, vous aurez
compris qu'il s'agit d'un lieu quasi mythique chez nous.
C'est aussi sans doute pourquoi je me plais à "coller" ma caméra de poche sur le dos de mon motoplaneur électrique, afin de réaliser quelques films.
Mon idée a dû faire son chemin, car mon camarade de club Lénaïck a entrepris une démarche similaire à la mienne.
Mais il utilise un engin nommé quadricoptère, sorte d'hélico muni de 4 hélices, ce qui permet de faire du vol stationnaire, et ainsi tenter de réaliser un cadrage un peu plus "serré".
Equipée d'un
"fish-eye", sa caméra offre l'avantage de posséder un très grand angle permettant de filmer très très près, avec un champ vraiment large; mais elle a le gros inconvénient de "bomber"
les formes situées un peu en arrière plan.... Et puis, elle coûte beaucoup plus cher que ma caméra à 30 euros!
V'là-ty pas que le 1er mai dans l'après-midi, Lénaïck est donc allé filmer les lieux touristiques des proches alentours... dont le Montaigu.
Et en visionnant ses images, quelle ne fut pas sa surprise!
Zoomant sur la petite cloche
située au-dessus du portail de la chapelle, il aperçut....
Un truc vraiment très chouette!!!!
Et comme me faisait remarquer un spécialiste des oiseaux: "Au vu des déchets qui encombrent son aire... ça doit faire un bon moment qu'elle niche là, c't' bestiole... "
Comme quoi, le site est tout de même habité...
Hanté même, peut-être!!!!
Par ce cousin des hiboux qui ne vit pourtant pas à la cloche de bois!
PS1: je suis retourné le lendemain pour essayer de voir la "chouette" sous sa cloche. Et qu'ai-je trouvé au pied de l'édifice? De nombreuses pelotes de réjections,
qui trahissent justement la présence d'un rapace nocturne. http://fr.wikipedia.org/wiki/Pelote_de_r%C3%A9jection
PS2: confirmé par un ornitholgue... qui a écrit:
"Il s'agit bien d'une chouette effraie. Même dans la pénombre de son abri, on distingue nettement le V formé par son visage, caractéristique de l'espèce."