Le sourire d'un péquenot...
Le péquenot que je suis voudrait vous faire part d'une situtation qu'il vient de vivre.
J'arrive en voiture sur le parking d'un supermarché à Evron
J'avance à faible allure à la recherche d'une place.
Quand j'en avise une à quelques dizaines de mètres sur ma droite.
C'est alors que, sur ma gauche, je vois un véhicule qui se met à reculer... carrément!
Au volant, une jeune femme, qui n'a absolument pas regardé de mon côté.
Je suis arrêté, et quand enfin elle tourne son regard en ma direction, je hausse un poil les épaules, et j'accompagne mon geste d'un petit sourire... tout en dodelinant de la tête.
C'est alors que la conductrice baisse précipitemment sa vitre, et à grands coups de menton, semble m'adresser une invective, que je ne perçois pas... sans doute fort heureusement pour moi.
Et elle continue comme ça de m'engueuler pendant un certain temps.
Je me mets alors carrément à sourire... sans doute sarcastiquement.
Ce qui semble avoir pour effet de redoubler sa colère.
D'un revers de main, je lui fais comprendre que cela a assez duré, tout en pensant: "Allez, dégage"...
Ce qu'elle consent enfin par faire!
Et moi, mort de rire dans ma bagnole.
En pensant soudain qu'elle aurait pu descendre de sa charrette pour régler ses comptes de façon encore moins courtoise!
Ah!
Deux détails encore à vous fournir.
La plaque d'immatriculation arborait un magnifique 14... Calvados.
Et la vitre arrière, un grand A rouge...
Ouais!
Vous allez me dire que le vieux con de Mayennais que je suis est "raciste"... sexiste... et je ne sais quoi encore...
Ben, au début de l'incident si j'avais effectivement remarqué qu'il s'agissait d'une conductrice... (mais je ne suis pas contre les femmes, comme disait Sacha Guitry, je préfère même être tout contre!...) je n'avais rien vu des autres signes propres à cette voiture!
Signé: le péquenot de service...
Qui se pose toutefois la question de savoir comment aurait pu tourner cette farce... si ma jeune conductrice avait rencontré un citadin quelque peu énervé... voire un péquenot hargneux!
La canne-pétoire
Suite à la lecture de mes « Chroniques des années 50 en Mayenne », un correspondant vient de m'adresser un petit mail, dans lequel il me fait part de ses souvenirs personnels.
Et d'évoquer « la canne-pétoire (1)»... ce que nous prononcions avec l'accent des gens du cru, tels de vrais Bas-Mainiaux: «eun' cann'-peutouère » !
Mais pourquoi donc revenir sur ce machin insignifiant et inutile ?
Fait à base de sureau, permettant de lancer des boulettes de chanvre humidifié ou plein d'autres projectiles...
Tout d'abord parce que l'art de fabriquer ce jouet (et combien d'autres!) faisait l'objet d'une transmission par les plus «grands» envers les plus "petits".
Et donc de faire remarquer que, dès le plus jeune âge, chacun avait pris conscience qu'il était détenteur d'un certain savoir.
Que ce savoir se devait d'être partagé, y compris à l'école où les "grands" tenaient la main des "petits" sur leur page d'écriture, quand ce n'était pas pour jouer les répétiteurs sur la page de lecture...
Et que tout ce partage de savoirs engendrait un maximum de plaisir, tant pour celui qui donnait que pour celui qui recevait,
D'autre part, le jouet "canne-pétoire" ne coûtait rien ! Absolument rien ! Entièrement gratuit !
Il suffisait d'avoir appris à bien observer la Nature afin de déterminer le type d'essence à utiliser, pour ensuite sélectionner le tronçon de branchette le plus approprié...
Ah, quel bonheur que savoir « lire »... lire... aussi la Nature !
C'est à dire prélever du sens autrement que par l'écriture et l'alphabet...
Vous me direz que « dans ce temps-là », les enfants des
campagnes bénéficiaient d'une rare liberté dont ils usaient, abusaient parfois peut-être... mais dont ils avaient conscience qu'elle était source de joies intenses.
Nos parents ne se formalisaient pas de nous voir partir traîner dans les chemins, au bord des haies, le long des rivières, où tout était prétexte à observer, fouiner, découvrir.
Mais -et j'ai oublié l'essentiel- afin d'être performant, chaque campagnard se devait de posséder un outil, que dis-je ? Non pas « un », mais assurément « LE » truc miracle qui permettrait de mener à bien nos nombreuses entreprises.
Je veux évidemment parler de l'indispensable canif, LE véritable « couteau suisse » qui, bien que sommaire et ne comportant pas une quantité industrielle de lames, s'avérait LE compagnon idéal dont on ne se séparait que rarement.
Et peu importait de savoir s'il était de marque, ou « vulgairement » acheté au bazar du coin...
C'était bien l'aspect fonctionnel qui nous intéressait !
Lorsqu'après avoir (enfin!) obtenu le fameux "permis de port du canif", nous attachions triomphalement l'outil au bout d'une chaînette afin de ne pas le perdre si on devait sauter un fossé ou escalader une « émousse(2) ».
Et ce fichu canif devenait l'indispensable compagnon qui permettait de fabriquer tout à la fois d'autres outils ou bien des jouets, tailler des guignettes(3) pour abaisser les branches de noisetiers à la fin de l'été, fabriquer des cannes à pêche, des arcs avec leurs flèches, confectionner des petits moulins que l'on faisait tourner sur un ruisseau...
Et quand on maîtrisait l'art de la canne-peutouère, on évoluait vers le "musical" subier(4)!
L'imagination était au pouvoir.
Et l'expérimentation faisait partie du quotidien.
Je n'ai pas souvenir d'avoir vu un seul de mes compagnons détourner cette arme potentielle qu'est le canif vers d'autres tâches que celles lui étant dévolues.
Je crois bien même qu'il nous accompagnait jusque dans l'école.
Et personne ne s'offusquait de la chose !
J'imagine aujourd'hui un gamin de classe primaire se pointant avec un canif dans une enceinte scolaire !
Ou plutôt non ! Quand on voit déjà comment sont perçus les compas ou autres ciseaux... Je n'ose même pas imaginer !
Quel tollé général ce malheureux canif pourrait déclencher !... Un énorme buz, pas vrai ?
Autres temps, autres mœurs !
J'ai cependant conscience d'avoir pleinement bénéficié d'une école
« buissonnière » parallèle à la « vraie » école. Et combien ces deux formes d'apprentissage étaient complémentaires et infiniment riches.
Au temps des tablettes tactiles et autres jeux électroniques, à quoi bon se montrer nostalgique ?
Personne ne pourra pourtant m'empêcher de penser que le temps des canne-peutouères, ben... c'était quand même le bon temps !
PS1: sur la photo de groupe, le petit bonhomme tout à gauche avec des bretelles... l'auriez-vous reconnu? Rapport avec mon avatar?
PS2: le "petit" baigneur? mon frère Jacky au Moulin Neuf.
Lexique :
- (1) la canne peutouère (avec balle de chanvre) ou la canne gilouère (avec de l'eau) : que l'on peut traduire par sarbacane.
sortes de seringues taillées dans du bois de sureau à l'intérieur duquel se déplace un piston.
- (2) une émousse : tronc d'arbre étêté, de forme trapue. Idéal pour faire un château-fort quasiment imprenable!
- (3) une guignette : morceau de bois se terminant par un « crochet » permettant d'abaisser les branches ; mais une autre forme de guignette pouvait se terminer par un « Y » afin de soulager le fil à linge !
- (4) le subier: sorte de sifflet, parfois à coulisse, ce qui permettait de moduler les sons...
Quand le vent souffle sur les pales...
Samedi 29 décembre, il est 11h30...
Ses joues biens gonflées, Eole semble tonique.
Je consulte alors le site Météociel pour Bais, où je découvre:
Vent pratiquement Sud, vitesse moyenne 35km/h avec rafales à 65.
Je décide de monter en voiture vers La Roche.
Première prise de vue (et de son), directement au pied de la machine, où je n'entends pas le "flop... flop... flop..." habituel à chaque fois que la pale descendante passe devant le mât. Et ce, à quelque endroit que je me positionne par rapport au pied.
Le bruit du vent dans mes oreilles est largement supérieur à ce que peut générer ce grand moulin à vent.
Je recule d'une centaine de mètres... sous le vent.
Re-prise de vue (et de son).
Même perception auditive en ce qui me concerne.
A savoir que le micro est saturé, même si je le positionne dos au vent. Les branchages qui s'agitent sont nettement plus perceptibles que l'éolienne.
Je repars, et je m'arrête au carrefour du chemin qui file vers Jauneau.
Mon logiciel MemoryMap m'indique que je suis à 420 mètres du pied de mât.
Je filme depuis l'intérieur de la voiture, vitre droite ouverte...
Le micro n'est plus saturé, et on entend?
Je vous laisse découvrir...
Et j'y suis retourné le 30 décembre:
Travaille à la baguette...
Notre grand-père était... rhabdomancien!
Saviez pas, hein que mon grand-père maternel, le célèbre José-Bernardino Duarté, ben, il était rhabdomancien?
Rassurez-vous, moi non plus!
Jusqu'à ce que je me trouve en panne devant une grande grille de mots croisés qui me proposait cette définition:
"Travaille à la baguette..."
Travaille à la baguette? J'ai bien pensée à un fée! Mais ça ne fait que 3 malheureuses petites lettres.
Et moi j'étais devant:
RH*BD*****EN
C'est tout!
Le reste, avec de jolies cases noires m'empêchant de trouver grâce à l'autre sens, l'horizontal!
Ben, avant de vraiment chercher... j'ai tout d'abord douté de moi... Parce que la combinaison des 5 premières lettres me semblait tellement improbable.
RH*BD....
Et, en désespoir de cause, j'ai fini par me tourner vers:
http://www.capeutservir.com/mots/
Qui m'a proposé... rhabdomancien!
Mazette!!!!
Et une fois en possession de mon "rhabdomancien", il m'a bien fallu aller voir ce qui
se cachait derrière tout ça!
"Mais alors, me demanderez-vous, être "rhabdomancien", c'était être atteint de quelle maladie? »
Et c'est là que j'vous dis: "Mais non, c'est pas une maladie!"
Etre rhabdomancien, c'est tout simplement être sourcier, essayer de découvrir les choses cachées de la Terre à l'aide d'une baguette...
Hé, être sourcier, ça coule de source, n'est-ce pas?
Et c'est pas sorcier!
J'en ai profité pour apprendre que c'était aussi être radiesthésiste!
Une histoire de pendule en quelque sorte...
C'est vrai que mon grand-père tordait les branches de noisetier, et qu'il était capable de dénicher les sources.
Il s'était aussi durant quelque temps essayé au magnétisme, à la radiesthésie...
Ben je me coucherai ce soir en étant très fier de savoir que notre grand-père aux multiples talents était aussi rhabdomancien!
Avouez que ça en jette un max, non?
Cadeaux de Noël
A Noël, il est une tradition dans ma noble famille que d'offrir des cadeaux...
"Ben quoi, me direz-vous, c'est banal!
Chez nous aussi on fait des cadeaux!" .
Et vous avez entièrement raison.
Je me dois toutefois d'apporter quelques utiles précisions.
Car si "le père Noël" dépose souvent des petits cadeaux "utiles" au pied du sapin, le nôtre est un peu particulier, voire même un tantinet facétieux.
A savoir qu'il met dans le soulier des récipendaires des cadeaux... comment dire?
Plus "kitchs" les uns que les autres.
Plus inutiles que... les vraiment inutiles.
Et plus ringards que... les très vraiment ringards...
C'est ainsi que chaque Noël, on voit arriver de nouvelles farces... que l'on reverra très certainement dans le soulier d'un autre l'année suivante, ou même quelques années plus tard.
Parmi ces cadeaux-farces, je me souviens d'une écharpe digne du gilet que Thérèse (Anémone) offre à Pierre (Thierry Lhermite) dans "le père Noël est une ordure".
Cela fait pourtant quelques années que cette loque n'est pas revenue chez nous. Où est-elle donc passée?
http://www.dailymotion.com/video/x82lk4_oh-une-serpillere-le-pere-noel-est_fun#.UNxGB-QmaGM
L'épisode 2012 a été lui aussi très riche en petits cadeaux qui entretiennent... la bonne humeur.
C'est ainsi qu'après l'avoir offert à d'autres, je me suis vu ré-offrir un grand bol d'air marin.
Tout iodé, avec les embruns qui vont bien et, quand on ouvre la boîte, le bruit des vagues qu'accompagne le cri des mouettes, tout ça pour faire encore plus authentiquement breton.
Ah, Plomodiern et la baie de Douarnenez!
Cancale, ses huîtres, et la baie du Mont Saint-Michel...
Mais cliquez plutôt sur la vidéo qui suit...
Je vais donc remiser précautionneusement mes cadeaux 2012 , avec la ferme intention de les recyler l'an prochain... pour les re-ré-offrir à mes comparses...
Et je suis même en mesure de patienter quelques années... pour mieux créer la surprise d'un retour inattendu!
Mais avouez quand même que les dauphins et les requins faisant de la balançoire sur fond de cocotiers avec la neige qui voltige dans le petit globe, c'est très très joli, n'est-ce pas?
Et infiniment breton!!!!
Fermez les yeux, et laissez-vous donc emporter par l'air du large!
Joyeux Noël et Bonne Année 2013
J'ai un scoop à vous livrer!
Grâce au gros zoom dont est équipé mon appareil photo super-Sony(c), j'ai réussi à prendre le cliché ci-dessus.
Ce qui m'a permis de comprendre à quel point papa Noël était -lui aussi- victime de la crise.... et de la morosité ambiante.
Chez lui, cela prend la forme de gros soucis concernant la mécanique.
De plus, son régulateur de vitesse semble être en panne. (Comment faire maintenant pour ne pas être victime des radars?)
Et le renne m'a envoyé un SMS pour me signaler que le GPS du traîneau était en rade...
Ah!!! l'électronique embarquée...
On ne connaissait pas tout ça au "bon vieux temps".
Et les matériels étaient nettement plus fiables..
N'empêche que... en raison de ce qui précède, il risque d'y avoir un sérieux contretemps dans la distibution de tous les jolis cadeaux que vous avez commandés.
Et oui, c'est la crise!
Bref...
Tout ça va donc bigrement compliquer la tâche du bonhomme Noël, en lui demandant bien plus de temps que prévu.
La conséquence?
C'est que vous n'aurez peut-être vos joujoux que pour le nouvel an... et encore... si le renne n'attrape pas une mauvaise grippe ou une délirante gastro*!
Voire les deux en même temps!!!
Ah c'est la crise, vous dis-je, fichue crise!
Qui trouve même ses *fondements dans les endroits les plus inattendus...
Quoi qu'il en soit, gentilles lectrices et gentils lecteurs, ne nous départissons pas de la bonne humeur, et envisageons l'avenir avec optimisme.
Je vous souhaite à toutes et à tous de passer de joyeuses fêtes de fin d'année.
Avec l'espoir de vous retrouver très nombreux en 2013!
Bernardino
C'est la fin du monde... ou le déluge?
Ah... que n'aura-t-on écrit sur le sujet?
Tout ça parce qu'un certain calendrier maya.
Ouais, moi j'veux bien.
J'en arrive pourtant à me demander si de nombreux adultes ne "jouent" pas encore comme certains enfants qui aiment à se faire peur.
N'empêche que... au cas où la Terre s'arrêterait subitement de tourner ce 21 décembre, j'ai préféré sortir de bonne heure afin d'effectuer une petite marche.
Et d'ailleurs, ne dit-on pas que la chance sourit à ceux qui se lèvent tôt?
Ce qui m'a donné l'occasion de réaliser quelques clichés où les bleus dominent... sans utilisation d'aucun filtre. Mais je soupçonne mon smartphone Samsung de ne pas être très fidèle quant au rendu des couleurs.
Lors de mon tour du plan d'eau, j'ai pu constater que notre rivière Aron roulait à plein goulot, semblant étroitement enserrée dans son petit lit.
Et le lavoir de la rue Henri Quentin était submergé.
Et revenant tranquillement à la maison, je me marrais tout seul dans ma barbe, en me disant que si ce
n'était pas aujourd'hui la fin du Monde, avec toute cette flotte qui ne cessait de tomber, cela prenait quand même des allures de déluge.
Allo, Noë?
Ton Arche est-elle prête?
Il pleut, il pleut, il pleut, il pleut...
Devant me rendre à Mayenne par ce triste après-midi du 20 décembre, je prends ma petite auto...
Mais avec cette incessante pluie, les essuie-glaces sont sollicités sans interruption.
Dans les champs, la terre regorge d'eau, et on aperçoit d'immenses flaques.
Le moindre ruisseau s'étale, envahit les prairies avec un certain sans-gêne et commence à se prendre pour le tout puissant Rhône!
Charriant de grosses branches, le plus petit des rus roule des eaux boueuses et crasseuses.
Lorsqu'à Mayenne je franchis le pont Notre-Dame, je bénéficie d'un spectacle assez inhabituel: l'eau de la rivière Mayenne recouvre la cale.
Les bancs ont les pieds dans l'eau! Ils font trempette!
Les petits bateaux vont bientôt pouvoir tutoyer les voitures qui stationnent sur le parking.
Mais tout cela n'empêche par deux courageux pêcheurs de braver les intempéries.
L'un d'eux a même récupéré un OFNI (Objet Flottant Non Identifié) qu'il utilise comme support pour l'une de ses cannes.
Je m'amuse à la lecture du panneau sur lequel on explique ce que sont les écourues...
Car nous sommes vraiment très loin de cette situation où le lit de la rivière est volontairement mis presque à sec!!!
Quelques clichés plus tard, je remonte dans ma voiture, direction Evron.
Et traversant le bourg d'Aron, je suis étonné par les proportions prises par la rivière Aron... qui parade de façon inhabituelle hors de son lit. Emphatique, orgueilleuse...
Direction Evron maintenant... De part et d'autre de la route, on croirait que depuis mon dernier passage, les hommes ont aménagé de nombreux plans d'eau!
Bien que temporaires, ils semblent vouloir faire concurrence au vaste étang de Beaucoudray situé entre Aron et Grazay.
Ayant traversé Jublains, au bout d'une longue ligne droite, j'arrive au carrefour du Consent.
Mais la route est barrée: des panneaux indiquent "Accident", et deux employés des services routiers sont là pour me dévier vers Neau.
J'ai toutefois le temps de voir à quel point le ruisseau de Bias est devenu presque torrentueux, lui qui est d'habitude si paisible! L'eau s'engoufre avec violence sous le petit pont qui l'enjambe... Les prés alentour sont transformés en lagunes.
A Neau, au pied du terril de la Dolomie, le ruisseau du Rocher mesure nettement plus de 50 mètres de large!
Après avoir franchi la voie ferrée, je bifurque maintenant vers la gauche afin de reprendre la direction d'Evron.
C'est alors que je bénéficie d'une vue panoramique sur la barre formée par les collines des Coëvrons.
Sous un ciel gris et tourmenté, de gros paquets de crasse s'accrochent aux reliefs griffés par les nuages. Par endroits, les crêtes du Rochard disparaissent carrément.
Brrrrrrrrrrr.....
"Ah... quel triste temps."... me dis-je.
Sainte Gemmes le Robert, grimpée vers le Rochard, puis je bascule dans la descente vers Bais...
Le petit coin de la cheminée va être le bienvenu!
Mais ne me demandez surtout pas de chanter: "Il pleut, il pleut bergère..."
Ah, ça.. Non!
Reporter officiel...
Que je vous raconte...
Ce matin, ayant quelques courses à faire, je descends dans le bourg.
Je m'attends bien évidemment à rencontrer des gens...
Quand on a passé toute sa carrière d'instit' dans le même patelin...
C'est inéluctable!
La première rencontre est celle d'un ancien élève, qui me demande si je le reconnais.
Bien qu'il ait pris quelques "rides" depuis la dernière fois où nous nous sommes croisés (et je parle pas des miennes, hein?), j'arrive parfaitement à le situer: je lui dis où il habitait, je cite le prénom de ses parents... mais bigre... son nom m'échappe...
Bref, je finis par donner ma langue au chat.
On évoque le temps passé...
"Bien le bonjour à madame Munoz!" me lance-t-il avant qu'on ne se quitte.
Un peu plus loin, je croise un monsieur qui me dit avoir beaucoup de plaisir à se promener sur mon blog.
Je le quitte pour entrer dans un commerce... (mais je ne vous en dirai pas davantage, vous seriez
capables de deviner lequel c'était, hein Fabienne*?)
Et me voyant, la "vendeuse en blouse blanche*" s'exclame:
"Ah, voilà le reporter de la commune, le reporter officiel!
Si vous voulez savoir tout ce qu'il ya d'intéressant à Bais, faut aller voir le blog de monsieur Munoz!"
Me permettrai-je d'ajouter qu'elle aussi est une ancienne élève?
C'est alors qu'une "cliente" semble se montrer surprise.
"Vous ne connaissez pas le blog de monsieur Munoz? Ah, ben c'est un manque... faut que je vous donne le lien!"
Et s'adressant encore à moi, Fabienne poursuit:
"Faut continuer, faut encore nous mettre au courant, avec des histoires, et des photos... Quand je commence à mettre mon nez dans votre blog... je remonte parfois très loin, et je relis des trucs que vous avez écrits il y a déjà un sacré bout de temps!
Et je ne vois pas le temps passer!
C'est trop bien!"
Dois-je vous dire que j'ai eu exactement la même remarque hier soir de la part d'une jeune dame... que je n'ai pas eue en classe!...Elle...
Ben oui, ça arrive parfois que des jeunes ne soient pas au nombre de mes ancien(ne)s élèves!...
Pour le jour, je termine donc mon périple par le magasin de la fleuriste, "Fleur d'Isa"... où je suis également accueilli à bras ouverts.
Et qui me dit:
"Je change fréquemment de fonds d'écrans sur mon PC, et devinez donc où je les prends?
Ben sur vos album-photos bien sûr!
Il y a de trop jolis clichés sur la nature...
Votre champ de coquelicots par exemple...
Et puis le plan d'eau l'autre jour...
Mais vous devriez aussi essayer de prendre des clichés au soleil couchant...
J'aimerais bien..."
Ayant quelque peu rougi, non pas comme le soleil au soir d'une belle journée, mais bien plutôt comme une pivoine (ne sommes-nous pas chez une fleuriste?), j'ai quand même dit que je venais là pour acheter des fleurs...
En l'occurrence des orchidées (ben ouais, c'est l'anniversaire de mon épouse aujourd'hui... et elle raffole des orchidées.)
Et puis je suis remonté chez moi... où je n'ai pas pu m'empêcher... de me remettre au clavier!
Ah quel "dur" métier que celui de reporter... officiel!!!
iPhone, @-commerce et autres fantaisies orthographoniques
Voilà-t-y pas que l'autre jour, j'embringue la conversation sur ce que sont les moyens de communication « modernes ».
Avec une certaine forme de béatitude... tout de même.
Et au fil des mots, mon interlocuteur se met à vanter les qualités de son nouveau téléphone portable.
« Un iPhone! » me dit-il avec
fierté !
Aïe, aïe, aïe...
« Et d'ailleurs, me demande-t-il, pourquoi qu'on dit un aïe-phone et non pas un i-phone, hein ?
- Ben parce que tout ça nous vient de chez les anglo-saxons où, si on récite l'alphabet, la lettre «i» se prononce «aïe ».
- Ouille... Ouille... Ouille...
Ouais, mais alors pourquoi l'arobase @ qui ressemble à un «a» minuscule , ils le prononcent «i», comme dans cuicui?
- Ah, ben sans doute parce que ce symbole graphique ne figurant pas à l'origine dans leur alphabet, ils l'assimilent à un «e». Tu as entendu parler du i-commerce ?
- Ouais, bien sûr ! Celui qu'on fait par Internet,
Alors, si on résume, chez les Anglais, le «e» se prononce «i», le «i» se prononce «aïe»...
Aïe, aïe, aïe...
Ben c'est pas simple...
Et le «a» alors?
- Ben pour le «a», faut dire «eil», comme dans orteil.
En essayant de prendre l'accent british!
- Tiens, à propos d'accent, t'as remarqué que dans les adresses d'@-mail il fallait pas en mettre d'accent, pas plus que dans les adresses des sites Internet ?
- Oui, oui, là, nous subissons carrément l'influence de la langue anglaise, dans laquelle les accents sont absents... de même que la cédille.
Tu me diras que les gens du nord de l'Europe possèdent eux aussi des caractères graphiques très particuliers , tels que «O» barré par exemple: Ø, celui que moi j'appelle «O» rayé.
- Oreiller ?
Très drôle. C'est pas ça qui va me faire dormir sur mes deux oreilles !
Mais je crois me souvenir que nous avons abrégé là notre conversation, qui commençait à devenir carrément surréaliste, n'est-il pas ?
Nous aurions pu aussi disserter sur le bien-fondé (ou pas) d'une réforme de notre propre orthographe, pour laquelle il conviendrait peut-être de se poser la question de savoir si l'on doit écrire « déchèterie » (avec accent) ou « déchetterie » ? (sans accent, mais en doublant la consonne).
La solution accentuée se montrant davantage francophone, la non-accentuée plus proche des coutumes anglo-saxones.
Mais c'était un débat qui nous aurait sans doute entraînés trop loin, et qui nous aurait paru carrément « fumeux ».
Et plutôt que de "fumer", nous avons préféré "mousser", avec une petite mousse, en l'occurrence une bière d'origine ... belge!
Good bye!
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PS: vous aurez sans doute remarqué que mon titre comporte un mot qui ne figure pas au dictionnaire?
Orthographonique: il s'agit là d'un mot-valise* obtenu par la contraction de "orthographe" et de "phonique"!
J'aime bien inventer des néologismes...... cacophoniques
* http://fr.wikipedia.org/wiki/Mot-valise