Les douces saveurs de mon enfance
Après plusieurs longs jours d'intempéries, j'ai profité du soleil matinal pour faire prendre l'air à mon VTT.
Je suis parti en direction de Champgenêteux, avec l'intention de m'offrir un circuit de 15 km... ce que je juge suffisant pour la remise en forme.
Curieusement, la trêve imposée par la météo ne semble pas avoir affecté ma condition physique. J'avale la grimpette sans trop d'effort, et cela me surprend.
C'est pourquoi devant l'église de Champgenêteux, je décide une modification du parcours: au lieu de tourner à droite vers Trans, je bifurque à gauche vers la Chapelle au Riboul.
Le ciel est d'un bleu rare dans nos contrées. Arrivé sur un point haut, je peux bénéficier d'un panorama grandiose en direction de Mayenne. La ville semble étrangement sous les nuages et dans la brume.
J'en aurai confirmation un peu plus tard....
Et c'est là qu'égoïstement je savoure encore davantage mon plaisir.
Sous les rayons du soleil, le moindre talus se met à « fumer », les toitures en font autant. Et chaque contrejour est un délice.
En vue de la Chapelle au Riboul, j'emprunte l'ancienne voie ferrée maintenant dédiée aux randonneurs de tous poils. Sous la voûte des arbres, mes roues s'enfoncent dans un véritable tapis de feuilles mortes aux couleurs très diverses, et cela produit un curieux chuintement.
Par endroits, les branches qui étaient enrobées de givre se délestent, et une multitude de gouttes froides me chatouillent le cou. Brrrrrr..........
Je passe devant le centre équestre, d'où émanent de puissantes odeurs.
Quelques kilomètres encore, puis j'abandonne l'ex- voie ferrée.Virage à gauche.
Je franchis un petit pont sur l'Aron. Je laisse sur ma droite le château de la Cour (XVIème siècle), et je remonte vers le bourg de Grazay.
Je croise alors la D35, et la plupart des véhicules venant de Mayenne ont les phares allumés... Là-bas à l'ouest, ils sont effectivement dans la brume, et moi je bénéficie d'un soleil resplendissant!
C'est alors que des cris caractéristiques me parviennent. Quelques dizaines de mètres, et je découvre une cour de récréation fort animée. Voilà qui réveille en moi bien des souvenirs; rappelons que j'ai "fréquenté" l'école... bien au-delà de mes années Lycée!!!
Je longe maintenant le château de Grazay-le-Bois... son parc... ses arbres imposants.
Et j'arrive à l'orée du petit bois de la Guesnerie.
Le spectacle est magnifique...
Les rayons du soleil jouent avec un voile de brume qui se faufile entre les branches des arbres.
Je m'arrête pour prendre quelques clichés.
Et je savoure l'instant présent.
Longuement.
Au loin, le clocher de Jublains-la-gallo-romaine égrène ses onze coups.
Continuant mon chemin, je vire à droite sur la D129 vers le hameau de Doucé et sa petite chapelle. Arrêt, pour admirer.
Puis direction le chemin de traverse qui va me ramener vers les Trouaillères, le point le plus bas de mon périple.
J'entame alors une série de montées et de descentes; ce que mes jambes semblent trouver de plus en plus difficile.
Mais dans un virage près du Bois-Cabot, j'aperçois un petit pommier sur ma gauche.
Providentiel!
Il est vrai que je commence à avoir soif et faim.
Je m'arrête alors pour « croquer la pomme ».
Au toucher, ces jolis fruits rouges pleins de rosée et de givre sont d'une fraîcheur indicible.
Et dès la première bouchée, c'est une bouffée de souvenirs qui remontent immédiatement à la surface!
Exactement le même goût que « les pommes de la Mauguinière! »
Celles dont le toucher, la saveur, les senteurs sont gravés à jamais en moi.
Etonnantes sensations.
Cela me fait exécuter un bond en arrière de presque 60 ans, du temps où je fréquentais le CE1 à l'école de Chérancé et où, devant accomplir 1 km entre mon domicile du Moulin Neuf et le bourg, je longeais le verger de la Mauguinière 4 fois par jour...
Les mêmes pommes!
Je suis comme un gamin...
Je n'ai pas de mots pour décrire...
Après m'être quelque peu retapé, je remonte en selle. Je passe devant l'exploitation de la carrière...
Un autre dure montée... descente... re-montée...
Et j'arrive dans le bourg d'Hambers.
Des parents attendent leurs enfants à la porte de l'école.
Le clocher leur distribue généreusement ses douze coups de midi.
Et puis, de bien tentants fumets me parviennent aux narines: ici, une envoûtante odeur de frites; là, on dirait un civet; un peu plus loin, l'aigrelet oignon frit...
Et dire que j'ai l'estomac dans les talons!
Je sors d'Hambers, j'attaque maintenant la côte de Beausoleil.
Mais il se trouve que mes pauvres jambes sont dépourvues de tonus.
Encore quelques efforts.
Je longe maintenant le château de Montesson et ses douves.
J'entre dans Bais, le pittoresque lavoir de la rue Henri Quentin, la place de l'église.
Virage à droite, puis immédiatement à gauche sur la rue de Oy-Mittelberg.
Petit plateau/grand pignon... et le compteur affiche péniblement 8 km/h...
La maison est en vue.
Depuis la cour, je sens comme une odeur de sauce au vin... Miam!!!
Une grande rasade d'eau.
Un "ouf" de soulagement.
Et je peux attaquer mon repas.
Je suis à la fois crevé, et ravi de mon parcours.
Mais cette fois, j'ai présumé de mes forces...
« On n'est pas sérieux quand on a 17 ans » disait le poète.
Ben... je me demande si ça n'est pas le cas, même beaucoup plus tard!
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Reportage en photos:
http://picasaweb.google.com/Bernardino53/PetitesPommesDeMonEnfance?feat=directlink
Le parcours avec Endomondo:
Mon Prodij n'est pas mort!!!
Il y a de cela quelques temps, je vous ai raconté comment j’avais "englouti" mon Prodij du côté
de Carolles. (Plouf et snif!!!)
C’était en mars 2007.
Je n'ai pu sauver des eaux que l'aile, méchamment "beugnée", gorgée de flotte, et que mes copains disaient irréparable.
http://bernardino.over-blog.net/article-6059423.html
Mais j'ai toujours gardé la nostalgie de ce modèle qui m'allait bien, et avec lequel je
m'éclatais... avant que je ne l'éclate sur une défaillance de l'accu réception.
Que faire pourtant d'une voilure "destroyed", si d'autre part on n'a plus de
fuselage?
Ben un jour je me suis quand même mis en tête de réparer l'épave, par défi... et par dépit. Et en bout
d'aile, j'ai ajouté des winglets... du plus bel effet!
La voilure, dans laquelle sont maintenant insérés deux servos, pèse la bagatelle de 417 grammes !!!
(Le site du fabricant Aeromod indique 330 grammes pour l'aile "nue".)
J’ai donc fini par greffer l’aile réparée du Prodij sur un fuselage de Diamant… devenu ProDiaJ...
http://bernardino.over-blog.net/article-6221898.html
Pas trop mécontent du résultat obtenu.
Et j’ai remisé l’aile de Prodij dans un coin…
Mais hier, avisant mon aile qui apparaît comme neuve, et toujours nostalgique des formidables qualités du Prodij, j’ai tenté une autre greffe.
J’ai donc posé cette lourde voilure sur un fuselage qui n'était pas moins lourd... celui du Bella, équipé électrique avec une
batterie Lipo 2250 en 3S.
Mise sur la balance... et c'est là que le bât
blesse.
J'obtiens 1050 grammes.
Ce qui fait une charge alaire conséquente...
Je sais que certains utilisateurs de Prodij ont ballasté leur modèle afin de le faire "foncer"... Mais n’avais-je pas été un peu trop présomptueux ?
Profitant d’un bon petit vent de Sud Ouest, je me suis rendu au lieudit La Roche, là où il ne reste plus que quelques ridicules mètres carrés pour décoller et… surtout atterrir.
Le vent est un poil travers. Modèle au bout du bras, je le tâte un peu… et je me décide à pousser.
Il part bien droit, pas même un trim à régler.
Puis il s’élève gentiment… Afin de savoir où j’en suis, et au cas où… je mets le moteur en marche. Et là, ça grimpe plus qu’allègrement. Rassurant…
Au bout de quelques minutes, le soleil se dégage d’un nuage. Et je l’ai pile poil en face.
Je glisse alors ma casquette de travers, et bien qu’équipé de lunettes solaires, je dois piloter en fermant parfois un œil.
On sent bien que le modèle est calé sur sa trajectoire, mais si on tente de le ralentir, même volets baissés, il ne tarde pas à manifester son caractère chatouilleux dû à une charge alaire déraisonnable. C’est ainsi qu’au cours d’une boucle un peu trop serrée, il a fini par me gratifier d’un magnifique(?) déclenché.
Par contre, là où ça devient intéressant, c’est que les prises de vitesse sont impressionnantes, et les tonneaux passent en un éclair.
Je me suis amusé comme un petit fou pendant quarante minutes, sans toucher au moteur. Et j'ai dû jongler avec le soleil qui, jouant à cache-cache avec les nuages, baissait graduellement sur l’horizon.
Puis il a fallu atterrir. Cela devenait moins drôle!!!
Je m’y suis d'ailleurs pris à trois fois… parce que ce bougre de modèle a du mal à se ralentir, et si on le « freine » un peu trop, on sent bien que le décrochage est imminent…
Bref, j’ai réussi à poser.
Suite à ce vol tonique, et cerise sur le gâteau, j’ai eu droit à un flamboyant coucher de soleil, difficile à décrire, mais de ceux qui laissent un très agréable souvenir.
J’ai alors emprunté le chemin creux qui ramène à la voiture. Et tout au long du parcours, j’ai revécu les différentes aventures offertes par mon petit Prodij ( … et ce qu’il en reste !)
Compagnon fidèle...
... il est de ceux qu’on n’aime pas voir mourir !!!
Perdre la tête pour une souris…
C’était hier… une agréable sortie pédestre autour du Montaigu.
En solitaire...
De retour au parking, je m’assois sur un banc.
Face à moi, la plaine d’Evron, à perte de vue. Au loin, des fumées grimpent avec nonchalance vers de gros nuages gris à travers lesquels filtrent quelques paresseux rayons de soleil.
A sol, selon que la zone est éclairée ou pas, les contrastes sont saisissants.
Sous le faisceau lumineux, les arbres prennent des couleurs dans les tons où l’ocre domine.
Avec des ombres qui s’étiiiii…rent...
Magnifique spectacle sur grand écran panoramique... Et comme bande son?
Je sors mon smartphone, et je choisis Beethoven, 3ème symphonie, dite "Héroïque" (la symphonie N° 6 "Pastorale" aurait mieux convenu, mais je ne l'ai pas encore mise en mémoire de l'appareil.)
Pas de vent, aucun bruit parasite, une nature quasiment endormie.
Rien que pour moi, ou presque.
Et là, je contemple… et je rêve...
La tête presque vide… mes pensées perdues vers la ligne d’horizon d’où se détache la silhouette facilement reconnaissable de Sainte-Suzanne la médiévale.
"Rêveries d'un promeneur solitaire."...
Soudain, un petit lapin pointe le bout de son nez sur le rebord du talus. C’est alors qu'il m’aperçoit: il fait immédiatement demi-tour, me laissant comme dernière image celle du toupet blanc de sa queue…
Combien de temps suis-je donc resté là ?
Je ne me souviens plus… et cela n’a d’ailleurs aucune importance.
Je reprends ma voiture afin de redescendre vers Bais… et mes pensées vagabondent encore.
Juste en arrivant au premier lotissement du bourg, je me demande ce que peut bien faire ce chaton au milieu de la route. L'imprudent!
Je ralentis, et soudain, je me rends compte que ce fils de félin joue avec un petit rongeur.
Et un coup de patte par-ci, et un autre par-là… le matou est toujours au milieu de la chaussée, inconscient du danger.
Je suis maintenant carrément à l’arrêt, et le spectacle se déroule juste devant mon capot.
Utilisant ses pattes comme des crosses de hockey, Minet tente de guider la trajectoire de son palet vivant.
Cela ne semble pourtant pas aller dans la direction souhaitée.
La bestiole part à droite, mais un vif coup de patte la ramène au milieu de la route
Elle essaie une escapade à gauche… Nouvelle correction de trajectoire…
Quand enfin semblant trouver une esquive, du plus vite que ses petites pattes le lui permettent, le rongeur file à toute allure vers le fossé situé à ma droite.
Le chaton se montre alors surpris, mais il rattrape aisément sa proie.
Les deux animaux ont maintenant quitté le milieu de la chaussée, et je peux enfin repartir.
Mais ce jeune chat m’a fait penser à ses enfants qui, poursuivant le ballon dont ils perdent le contrôle, giclent sur la chaussée au mépris du danger, focalisés qu’ils sont par l’objet de leur jeu… ou de leur désir?
Pauvre Minet ! Lui aussi avait perdu la raison…
Une mignonne "petite souris " lui avait sans doute fait tourner la tête… au risque pour lui d’en perdre la Vie!
Il avait "craqué" pour une créature très "croquante" à son goût!
Peut-être était-ce sa première « conquête » ? Celle qui rend fou et imprudent…
Je ne sais pas.
Il paraîtrait pourtant que chez les humains on puisse trouver aussi ce genre de situation.
Perdre la tête pour une « souris »…
Mais, à ce stade de mon récit, je commence à me demander si ce n'est pas moi qui aurais perdu la tête?
Lille est une ville cosmopolite... Marché de Wazemmes
Cela faisait longtemps que j'entendais ma fille me dire tout le bonheur qu'elle avait de se promener au milieu du marché de Wazemmes à Lille.
Profitant d'un récent séjour chez les Chtis, je décide donc un matin d'aller explorer cette fameuse caverne d'Ali Baba.
Mais emprunter les autoroutes ou autres échangeurs est un exercice que je n'aime guère; heureusement que le navigateur GPS me facilite grandement la vie.
Vous me direz que j'aurais pu laisser ma bagnole aux portes de Lille et utiliser le métro, comme je le fis une fois lors de la grande braderie. Mais le rustique que je suis hésite à s'engouffrer sous terre...
Il faut alors se résoudre à circuler dans les rues de cette grouillante mégalopole, puis tenter de trouver une place de parking.
Je finis par débarquer place de Sébastopol, derrière le Théâtre.
Le temps d'aller prendre mon ticket, j'aperçois là un groupe d'hommes jeunes qui bavardent près d'un arbuste où sont accrochés sacs et musettes... Mais j'y reviendrai tout à l'heure.
Accompagné de mon épouse, je commence alors à déambuler dans les rues qui conduisent à Wazemmes.
Et je suis immédiatement frappé par le nombre de personnes qui font la manche: là, une femme âgée au visage buriné, plus loin c'est un homme accompagné d'une fillette qui quémande quelque pièce. Au détour d'une rue, un jeune couple avec deux bergers allemands...
Puis, nous finissons par déboucher sur la place où règne une animation assez indescriptible.
De l'Afrique, dont je ne connais que quelques villes marocaines, j'ai retrouvé à Wazemmes cette même ambiance de souk, avec un subtil mélange de gens issus du Maghreb et de l'Afrique noire... et de l'Europe!
Au milieu de senteurs exotiques, ici on peut trouver absolument tout. Du bouton pression au téléphone dernier cri, en passant par les tissus très colorés vendus au mètre, les olives ou les ustensiles de cuisine.
Et puis, si votre mobile est bloqué, vous n'aurez que l'embarras du choix pour faire sauter le verrou... à des tarifs défiant toute concurrence!!!
De même que vous pourrez trouver des chaussures pour 5 Euros, un jeans à 10 Euros...
Etonnante tour de Babel où la langue française semble minoritaire, voire « accessoire »...
Après une bonne heure passée sur cette « place de la Nouvelles Aventure » -la bien nommée!-, nous filons vers le centre de Lille où le spectacle des façades flamandes nous charme toujours autant.
Arrêt place de Strasbourg, au restaurant « La tête de Boeuf », puis retour à la voiture.
C'est là que je retrouve mon petit groupe de « bavards », musettes toujours pendues aux arbustes.
Ils semblent d'ailleurs vouloir se rendre utiles, signalant les places devenues libres à l'intention des automobilistes qui viennent d'entrer sur ce parking, guidant la manoeuvre d'un autre conducteur qui éprouve des difficultés à se garer, gêné qu'il est par un véhicule arrêté hors des emplacements...
Avec un large sourire qui se veut charmeur, l'un des hommes m'aborde: « Fini prom'nad'? »
La conversation s'engage. Mais à son accent et à son français dont sont exclus les mots tels que articles, pronoms personnels, verbes conjugués, je comprends qu'il n'a rien d'un Chti pur jus!
Aurait-il pourtant vu le film qui vante les qualités d'accueil de ces gens du Nord? J'en doute!
Je finis par lui demander sa nationalité.
Et il me répond: « Kosovar »
J'aurais bien voulu connaître les raisons pour lesquelles il était arrivé dans ce qui lui semblait être un Eldorado. Qu'espérait-il? Etait-il là en transit avant de gagner Calais, puis l'Angleterre?
Il a fini par me faire comprendre que, si je lui glissais une piécette...
Ce que j'ai fait.
« Merci beaucoup, bonne journée! » m'a-t-il lancé en faisant l'agent de ville afin de me faciliter la sortie du parking.
Tout au long de sa riche histoire, Lille a accueilli des Polonais, des Italiens, des Espagnols... des Africains... et actuellement ce sont des Européens de l'Est qui arrivent...
Nous sommes donc là en présence d'une vraie ville cosmopolite!
Impression que l'on perçoit d'autant mieux si l'on se trouve sur le pittoresque marché de Wazemmes!
Avec ses richesses... et sa misère toute proche!
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Liens vers Marché de Wazemmes:
http://www.qype.fr/place/155159-Le-marche-de-Wazemmes-Lille/photos
http://www.cityvox.fr/visiter_lille/marche-de-wazemmes_50185/PhotosLieu
Copyright photo du marché: http://www.lilletourism.com/