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chroniques d'un instituteur original

Trente ans: discours

2 Février 2025 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Chroniques d'un instituteur original

En raison d'une sono peu performante n'ayant pas permis de bien saisir mon discours, on m'a demandé de... Vous trouverez donc ci-dessous la totalité  de mon intervention.

Trente ans:  discours

Le vieil instit que je suis a été  contacté pour faire un exercice scolaire nommé rédaction,  dont le sujet serait : histoire des écoles  de la commune de Bais. (Vous avez deux heures, je relève les copies)
Et vous le savez bien, toute histoire comporte forcément des dates. 1515, 732… ce que nous apprenions autrefois !
Tout cela me conduit  inévitablement à évoquer l’imposant bâtiment situé route de Trans.
Conçu  de façon ostensible en 1905 à la gloire de la République, il fêtera cette année ses 120 ans. Actuellement dénommé « centre culturel Raoul Couzin ».
Raoul Couzin était cantonnier. Ainsi dénommait-on le directeur de l’école de garçons située au chef-lieu de canton. Il était chargé de la bonne organisation du certificat d’études, du brevet sportif populaire ainsi que du lendit.
En 1963, sont créés les collèges, et on charge les cantonniers de les mettre en place… avec parfois des moyens dérisoires, ne serait-ce qu’au niveau des locaux. On tente d’y remédier avec des préfabriqués que la plupart d’entre vous ont sans doute  fréquentés.
Arrive l’année 1966 qui, du point de vue pédagogique,  sera une année charnière pour notre commune.
Raoul Couzin fait valoir ses droits à la retraite.
De ce fait, les deux casquettes qu’il porte sont réparties ainsi : la direction de l’école de garçons échoit à Pierre Duval, et celle du collège à Daniel Desmots qui arrive du collège d’Evron en compagnie de son épouse Monique.
 Cette même annéee 1966, on envoie  les jeunes mariés que sont Annie et Bernard Munoz boucher les trous dans le personnel. 
Suite au décès de madame Duval en juillet, Annie sera chargée d’une classe difficile à l’école de filles dont Alice Rondi prendra la direction.
Bernard héritera d’un CP/CE1 laissé vacant par un instit qu’on aura prélevé afin d’assurer les cours d’anglais au collège.

L'année scolaire 1966/1967 s'avance, jusqu'à ce le jeune couple Munoz voie arriver un soir Pierre Duval, Alice Rondi et... Albert Chauveau, le maire.  Qui "débarquent" sans préavis à la porte du logement de fonction tout en haut de la ruelle des Petits Champs.
Après les préliminaires d'usage, monsieur Chauveau nous demande ce que nous avons l'intention de faire à la prochaine rentrée.

"Je suis sursitaire, marié... de ce fait, je vais demander une affectation au 38ème RIT de Laval, et Annie postulera pour une école de la banlieue."

Monsieur le Maire semble devenir tout rouge en me  disant:
"Mais vous ne comprenez donc pas?
- Heu, ben non... Qu'est-ce qu'il y a à comprendre?
- Nous venons vous dire que la population voudrait  que vous restiez à Bais... et nous aussi!"

Ce qui n'était pas du tout notre programme. Nous avons alors  demandé à réfléchir, et quelques jours plus tard,  nous sommes allés voir monsieur le Maire, en lui demandant s'il consentait à faire des travaux dans le logement de fonction (Rappelons qu'à cette époque les instituteurs  étaient logés par les  communes).
Il accepta... et nous  restâmes, avec la promesse de  monsieur Chauveau qui se chargerait des négociations plus ou moins académiques, (c’est le cas de le dire!) avec l’inspecteur d’Académie, le Préfet et les élus du personnel enseignant.
Quelques années plus tard, l’école de garçons et l’école de filles fusionnent.

En 1978, le collège déménage pour s’installer dans ses locaux actuels
Toujours en 1978, Pierre Duval décède. Sa sépulture aura lieu le jour de la mémorable tornade d’Izé.

Suite à quoi, je suis instamment  prié de prendre la direction de l’école, ce qui ne me tentait guère. Il aura même fallu qu’un inspecteur descende à Bais afin de  me signifier : « Vous avez 24 heures pour réfléchir ! »
Néanmoins, poussé amicalement(?)  par mes collègues, j’ai accepté d’assumer sans aucune décharge cette lourde tâche durant de longues années,  avec des épisodes  marquants, dont celui ayant trait à l’école pour laquelle  nous fêtons aujourd’hui les 30 ans.

En abordant le chapitre concernant ce groupe scolaire, je vais inévitablement réveiller quelques souvenirs passionnants, et passionnels.
Sans vouloir raviver la polémique, il est nécessaire de rappeler que les bâtiments de la route de Trans nés en 1905 et  ceux de la maternelle abritant maintenant la salle de Oy-Mittelberg   se dégradaient lentement, ce que ne manquaient pas de souligner lors de leurs différents passages les inspecteurs de l’Education Nationale comme en témoigne un document  en date du 23 février 1989.

Les enseignants n’étaient pas les seuls à s’impatienter…
Et c’est ainsi  que la bombe éclata,   à la rentrée de septembre 1989.
Un petit groupe de parents manifestait devant l’école, pétition en mains.
Cela fit grand bruit dans notre petite commune… et au-delà, puisque les médias s’emparèrent de l’affaire.  

Les relations avec la municipalité se tendirent… chacun campant sur ses positions.
Mais il semblait que chaque partie ait pris conscience qu’il devenait urgent de faire quelque chose.
Différents projets vont alors voir le jour.
Groupe scolaire neuf, vite abandonné.
Extension-rénovation en maintenant chacune des deux écoles sur site… également repoussé.

En  mai 1992,  j’adresse un courrier à monsieur le Maire  en lui faisant part de mes propres réflexions.  Madame Rondi, ma  collègue de maternelle en fait autant.
Nos arguments se rejoignent  sur le fait  qu’en cas de rénovation,  l’ampleur des travaux ne permettra pas une réalisation sur les seules vacances d’été. Pour ma part, j’ajoute  qu’une construction neuve implantée  près de la salle polyvalente présenterait de nombreux atouts : proximité de la cantine et du collège, vaste parking… sans omettre le fait que le centre économique de notre village-rue a pour vocation de se déplacer vers l’Ouest. Et je termine en faisant des propositions sur la réutilisation future des deux écoles qui seraient dès lors disponibles pour des activités de loisirs par exemple.
Mais  les choses ne semblent guère avancer.
Les parents d’élèves se montrent de plus en plus pressants.
Rentrée 93, nous perdons une classe : effectifs insuffisants ; Guy Lahellec part pour Evron.
Et c’est au cours de cette année scolaire que le coup de théâtre se produit.
Une délégation de parents assiste au conseil municipal  dont l’ordre du jour  doit évoquer le choix des travaux à effectuer. Monsieur le maire expose alors que  les délais ne permettent pas de rénover. Mise aux voix.
Et une grosse majorité  de conseillers vote  en faveur de locaux neufs.
Vers 21 heures ce soir-là, je vois débarquer chez moi une bande d’excités m’annonçant la nouvelle, et me priant de bien vouloir faire sauter le champagne.
Devant mon incrédulité, ils finissent tout de même par me convaincre, et nous arroserons longuement « la bonne   nouvelle ».
A partir de cet instant, les relations vont devenir plus harmonieuses.
Nous allons faire en sorte qu’une commission extra-municipale soit mise en place : y siègeront des élus de la municipalité,   des représentants de parents, ainsi que Nicole Leduc devenue directrice de l’école maternelle après le départ en retraite de Madame Rondi, et moi-même, directeur de l’école élémentaire.

Cette commission va fonctionner  avec efficacité.
Chaque mercredi matin,  en compagnie des différents  corps de métier, nous rencontrerons monsieur Yves-Marie Belaud, qui a été choisi en tant qu’architecte,
Monsieur Belaud, qui ne manquait pas de nous rappeler à quel point notre cahier des charges lui avait été difficile à tenir: plain pied, forme arrondie... j’en passe et des meilleures...

Mais au cours de ces  échanges fructueux, chaque partie exposait ses commentaires, posait  des questions…

Et tout  au long de la construction, les enseignants vont demander à gérer un certain nombre de choses, dont les revêtements : tapisseries, carrelages, ainsi que le renouvellement d’une partie du  mobilier. La consigne du Maire étant : « Moi, du moment que vous restez dans l’enveloppe budgétaire… »
Quant à l’architecte, sa stratégie était comparable : « Je veux bien pousser une  cloison, mais pas un mur porteur ! »
L’hiver particulièrement humide va malheureusement retarder les travaux.
Si bien que la rentrée prévue pour septembre 94 se verra repoussée à novembre de la même année. Cette même rentrée verra partir Gisèle Petiot, dont vient d’être supprimé le poste de « soutien » que l’on nous avait demandé d’expérimenter…  avec succès pourtant !

Tout au long de la construction, nous avons effectué avec les élèves de nombreuses visites afin de suivre l’évolution des travaux..
Parallèlement  j’ai pris une grande quantité de photos qui ont été utilisées afin de réaliser une  courte vidéo projetée dans l’une des salles.

Restent gravées dans ma mémoire les images du  déménagement ! Exécuté aux vacances de Toussaint en collaboration avec le personnel municipal.
Tous les enseignants sur le pont.
J’ai le souvenir d’être rentré chez moi certains soirs  complètement vanné… mais heureux du travail réalisé.

Autre moment fort : le jour de cette seconde rentrée… où mes CM avaient rédigé des textes dans lesquels ils évoquaient leur ressenti.

Et puis nous nous sommes tous appropriés  ce nouveau bâtiment. Dont un Inspecteur   le visitant me dit un jour : « Monsieur Munoz, je découvre une école accueillante, bien conçue, avec des maîtres et des élèves radieux ! ça fait vraiment plaisir à voir !»

Nous venions de palper la réussite de l’entreprise. Et si j’ajoute que lors de chacune de ses visites, l’architecte ne manquait pas de souligner :
« Le bâtiment  ne bronche pas, aucune trace d’usure, il est toujours neuf ! Comme j’aimerais qu’il en soit ainsi de toutes les constructions auxquelles j’ai participé ! »

L’inauguration se fera le samedi 26 octobre à 14 heures, en présence  de Monsieur Desmots Maire,   deux ministres : François d’Aubert et Jean Athuis, ainsi que de nombreuses personnalités départementales.

J’ai pu bénéficier de ce groupe scolaire  jusqu’en juin 2000… où en compangie de mon épouse je l’ai quitté pour partir en « grandes vacances. »

Mais je ne saurais clore mon texte  sans mentionner une fois de plus le fait que je venais de vivre une  expérience exceptionnelle, qui restera un fait marquant de mon parcours professionnel.

Avant de mettre un point final à ma rédaction, et dans la mesure où vous avez été tous très très sages, je voudrais vous conter une histoire.

Il était une fois…
Ce devait être peu de temps après la rentrée de novembre 1994.
J’aperçois une fillette, plantée au milieu de la cour côté école primaire.
Afin de ne pas l’effaroucher, je m’approche doucement…  je me penche, et je lui glisse à l’oreille :
« Dis-moi, à quoi tu penses ? »
Un temps. Et puis elle   murmure : « A rien... »

Je laisse passer quelques instants, et je poursuis :
« Vraiment ? Tu ne penses à rien ? »
Nouveau silence.
Que je romps doucement en ajoutant :
« Entre nous… ça restera un secret... »
Long silence à nouveau.
Puis  joignant lentement le geste à la parole, elle dit tout bas :
« Cette école, je l’aime déjà… parce que je sens qu’elle a envie de me prendre dans ses bras ! »

Merci à vous tous pour votre attention...

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Trente ans du groupe scolaire: témoignage

2 Février 2025 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Chroniques d'un instituteur original

Je suis arrivée à l'école de Bais à 5 ans, avril 1990. Rue Oy mittelberg. Souvenir de Madame Rondi. Très gentille maîtresse qui me vite fait oublier que ce n'est pas facile de changer de vie.
Je me souviens des jacinthes que nous plantons et que nous allons mettre dans le noir dans la
cave chez la maîtresse. C'était trop bien, grande expédition (!) Et qu'est-ce que ça sentait bon… Depuis,  chaque fois que je sens une jacinthe, j'ai ce souvenir qui me revient. Nous jouons les artistes peintres sur le mur du fond de la cour aussi, trop génial! J'avais adoré!

CP avec Madame Muñoz. Quel bonheur de découvrir la lecture et l'écriture ! Je me souviens m'entendre dire que j'étais une pipelette, mais c'est vrai, j'aimais beaucoup parler et notamment avec ma maîtresse. Merci Annie pour ce passage si important! Je me souviens bien de la classe avec des images partout,  avec des syllabes en haut dans les préfabriqués. "Scrogneugneu" disais-tu quand tu étais fâchée.

CE1 avec Madame Lahellec. Une crème. Gentillesse incarnée qui sait aussi se faire respecter. Tous les lundis nous racontons ce que nous avons fait le week-end. Marinette à l'écoute, le sourire espiègle, d'une bienveillance qui donne tout son sens à la définition.

CE2 avec Monsieur Jubin. Nous apprenons les maths… aïe ce n'est pas ma matière favorite. Les problèmes, rien que le mot ça en dit long! Par contre nous faisons aussi de la musique.
Monsieur Jubin a un synthé : il nous joue des notes que nous devons chanter… j'adore. Nous chantons aussi, je me souviens encore de "l'Hippo l'hippo l'hippopotame de Mésopo sopotamie.... " 

CM1/2 avec Monsieur Muñoz,  et Monsieur Soutif ponctuellement.

J'adorais faire de l'informatique. Il y avait un logiciel qui s'appelait  "...box" où en inscrivant des calculs nous créions des dessins sur ordi… Début septembre 1994, nous déménagerons pour changer d'école en cours d'année… quelle effusion !!! Monsieur Muñoz, maître passionné et passionnant, à fond dans la pédagogie
alternative, nous fait participer à toute la vie de la classe. Alors bien entendu nous sommes conviés pour donner notre avis sur la future école. Nous allons même aider à créer le logo de l'école ! Incroyable! C'est un projet immense, ça va être magnifique, ...et ça l'est! 

 

Je sens encore les peintures fraîches et l'odeur
du mobilier tout neuf! Quelle chance nous avons!
Nous poursuivons les enseignements dans ces nouveaux locaux « super classe »!!! Bernard est un féru de français! Nous étudions Rabelais sous toutes les coutures, quel prodige!

 

Nous entretenons une correspondance épistolaire avec Madame de Sévigné! Et plus réellement, nous avons des correspondants bretons à qui  nous écrivons régulièrement! Trop bien!
Nous faisons des sorties scolaires trop intéressantes, cf La mine Bleue… nous écrivons un recueil de mots valises!!!! Souvenir trop agréable! Et nous participerons aussi à un concours poétique!
Et puis il y a cette école dans laquelle nous évoluons. Tellement belle qu'on aurait envie de retourner en petite section!!!

Merci à vous toutes et tous!!!
Merci pour votre envie de transmettre, votre joie de vivre, votre professionnalisme, votre passion
d'enseignant!
Merci de m'avoir permis de grandir dans de si belles et bonnes conditions!
Merci pour tous ces bons souvenirs que je garde en mémoire et que je raconterai à ma fille afin
qu'elle ait, elle aussi, une belle image et une envie d'aller à l'école!

Marina Lemosquet
31/01/2025

Trente ans du groupe scolaire: témoignage
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Cette année-là...

24 Janvier 2025 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Chroniques d'un instituteur original

Ainsi s'amorcent parfois les questions lors  de jeux tels que "Question pour un champion" ou "le jeu des mille euros"...

Je pourrais donc vous lister certains événements  qui vous permettraient de trouver... Mais ce serait trop compliqué.

C'est pourquoi je vous livre de suite la réponse: il s'agit de 1966.

Mais encore?

Il se trouve que se prépare actuellement  une commémoration qui me tient particulièrement  à coeur... A savoir les 30 ans du Groupe Scolaire de Bais... J'y reviendrai.

De ce fait, mon épouse et moi-même avons replongé dans nos archives, pour y retrouver des documents assez surprenants.

1966, c'est l'année où Annie Genevrais et Bernard Munoz décident de faire équipe.

Il est vrai qu'ils se sont connus  en 6ème au Lycée de Château-Gontier...  que  plusieurs années plus tard, ils ont passé   le concours d'entrée à l'Ecole Normale de Laval.

Après leur formation, les jeunes instits sont priés de rejoindre Bais en septembre 1966 où l'on a des besoins.

Annie sera chargée de remplacer madame Duval décédée en juillet...  Elle "hérite" d'une classe difficile dans la mesure où elle doit faire cours à des élèves allant du CE1 au Fin d'Etudes. C'est Alice Rondi qui prend la direction de cette petite école à deux classes.

Pour Bernard? Arrivant  en plein chambardement sur l'échiquier pédagogique local, il se voit confier les garçons pour faire classe à des CP/CE1...  dans un  local actuellement occupé par la salle de Oy-Mittelberg. Parce que, malgré les préfabriqués qui poussent chaque année rue des Alpes Mancelles, le collège manque de locaux...

 Le "cantonnier" Raoul Couzin avait donc  pris sa retraite fin juin 1966.    Ainsi nommait-on le directeur de l'école de garçons située au chef-lieu de canton. Il avait en charge d'organiser le fameux certif',  le brevet sportif populaire ainsi que le  lendit scolaire. (Le père d'Annie ayant suivi le même parcours à Pré en Pail)

Juin 1934. Certificat d'Etudes de ma mère, mention Bien.

Juin 1934. Certificat d'Etudes de ma mère, mention Bien.

C'est en 1963 qu'avaient été créés les Collèges.  L'Education Nationale demandant  alors aux cantonniers de mettre en place une classe de 6ème... l'année suivante une classe de 5ème... Jusqu'à ce que... Raoul Couzin fasse valoir ses droits à la retraite. Mais dans la mesure où il porte  deux casquettes, il va falloir redistribuer les rôles.

La direction de l'Ecole de Garçons  sera confiée à Pierre Duval, celle du du Collège  sera  attribuée à Daniel Desmots.

On récapitule donc les 3 directions de l'époque: Alice Rondi, Pierre Duval, Daniel Desmots .

Cette année-là...

Vous aurez donc compris que, avec l'arrivée du couple Desmots et celle du couple Munoz,  le paysage pédagogique de Bais se trouve quelque peu chamboulé.

C'est l'époque où Annie et Bernard sont heureux de posséder  une jolie Dauphine rouge.

 

 

Ils sont logés en haut de la ruelle des Petits Champs,  dans un bâtiment sans aucun confort... Pas de chauffage, pas d'eau chaude... Pour les toilettes, il faut descendre au bas de la cour... Pratique lorsqu'on a "la courante", n'est-ce pas?

L'année scolaire 1966/1967 s'avance, jusqu'à ce le jeune couple voie arriver un soir Pierre Duval, Alice Rondi et... Albert Chauveau, le maire.  Qui "débarquent" sans préavis.

Après les préliminaires d'usage, monsieur Chauveau nous demande ce que nous avons l'intention de faire à la prochaine rentrée.

"Je suis sursitaire, marié... de ce fait, je vais demander une affectation au 38ème RIT de Laval, et Annie postulera pour une école de la banlieue."

Monsieur le Maire semble devenir tout rouge en me  disant:

"Mais vous ne comprenez donc pas?

- Heu, ben non... Qu'est-ce qu'il y a à comprendre?

- Nous venons vous dire que la population voudrait  que vous restiez à Bais... et nous aussi!"

Ce qui n'était pas du tout notre programme. Nous avons alors  demandé à réfléchir, et quelques jours plus tard,  nous sommes allés voir monsieur le Maire, en lui demandant s'il consentait à faire des travaux dans le logement de fonction (Rappelons qu'à cette époque les instituteurs  étaient logés par les  communes).

Il accepta... et nous  restâmes!

 

 

En juillet 67, tout comme le frère d'Annie, instit' également, j'ai  donc endossé l'uniforme militaire, mais sans intention d'y faire carrière. Annie a été officiellement nommée sur son poste peu attrayant. Mais le mien, il n'est paru nulle part. A la demande de monsieur Chauveau, il fut escamoté avec l'accord tacite de l'Inspecteur d'Académie, du Préfet et des représentants du personnel.

Notre fils Olivier est né en mai 68, en plein dans les fameux événements... A ce propos, j'aurais de nombreuses  anecdotes à raconter...

Novembre 1968, je suis libéré de mes obligations militaires, et je "récupère" mon poste pour enseigner  à de nouveaux CP/CE1... toujours  ruelle des Petits Champs.

Quelques années plus tard, nouveau changement: les deux écoles fusionnent. Pierre Duval prend la direction de l'Ecole Primaire et Alice Rondi devient directrice de  l'Ecole Maternelle.

1978... Le Collège intègre ses nouveaux locaux... Les Desmots quittent le logement  de l'école rue des Alpes Mancelles, qui sera dorénavant occupé par le couple Munoz et ses deux enfants. Olivier ayant vu la naissance de sa soeur Florence en avril1972...

Entre temps,  Annie est devenue maîtresse  de CP. Poste qu'elle occupera avec brio jusqu'en 2000.

Bernard aura escaladé  les différents niveaux... pour parvenir au CM1. Et faire construire des planeurs en balsa (Je sais qu'il en subsiste de nombreux exemplaires dans les greniers!) Ajoutons que cette activité a donné naissance au Club d'Aéromodélisme de Bais dont le 40ème anniversaire tombe en 2025... Là encore, je pourrais développer. Mais revenons à nos moutons!

 

L'imposante façade du bâtiment rue des Alpes Mancelles. Construit à la gloire de la  République en 1905

L'imposante façade du bâtiment rue des Alpes Mancelles. Construit à la gloire de la République en 1905

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Fin 1978...  Pierre Duval décède...  et, appuyées  par monsieur Desmots devenu maire,  les instances académiques prient(?) un  Bernard Munoz très réticent de bien vouloir prendre la direction de l'Ecole Primaire.

L'inspecteur  de la circonscription finissant par se déplacer en personne et me dire fermement: "Vous avez 24 heures pour réfléchir!"

Et sous la pression amicale de mes collègues, il me fallut donc accepter de devenir directeur d'école, presque à mon corps défendant.

Une sacrée équipe, oui, Jean-François!

Une sacrée équipe, oui, Jean-François!

Quelques années encore...  pour arriver à 1994... Installation dans les locaux rue de L'Europe. (cf la commémoration prévue le 31 janvier 2025)

 

Inauguration du groupe scolaire 1966 en présence de Jean Arthuis et François d'Aubert

Inauguration du groupe scolaire 1966 en présence de Jean Arthuis et François d'Aubert

Juin 2000: Annie et Bernard Munoz prennent leur retraite. Fin du parcours professionnel.

Le logo de l'école offert par la municipalité à l'occasion de notre départ à la retraite.

Le logo de l'école offert par la municipalité à l'occasion de notre départ à la retraite.

A travers ce long texte que de nombreux Baidicéens m'ont suggéré d'écrire (y compris madame le  maire Béatrice Le Goff) j'ai pu retracer quelques décennies d'école à Bais...

1966-2000... un long parcours au cours duquel nous avons croisé aux alentours de 700 élèves!  Qu'il m'arrive de  rencontrer  toujours avec grand plaisir.

La conclusion?  Je me permettrai de l'emprunter à un l'un d'entre eux,  prénommé Jean-François, humoriste à ses heures (mais n'était-il pas à bonne école?):

Cette année-là...

Me permettrez-vous toutefois  d'émettre un souhait?

 En 2026, Annie et Bernard Munoz pourraient fêter 60 ans de présence à Bais!

Et dire que nos y avions été nommés de façon provisoire!

Cette année-là...
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Comme un point sur un i...

30 Décembre 2024 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Chroniques d'un instituteur original

Allez savoir pourquoi, au cours de cette nuit digne d’un bon insomniaque, j’ai laissé divaguer mes neurones à propos de la lettre « i ».
Et pourquoi me suis-je posé la question de savoir quel était le mot français recordman en la matière.
J’ai commencé à chercher. Et je suis vite parvenu au fait qu’il me fallait utiliser des préfixes tels que « in », « ir », et des suffixes en « ible ».

Je suis assez rapidement tombé sur illisibilité…  ce qui faisait scorer ma découverte à 5.
Et puis en poursuivant mes investigations, j’ai déniché « indivisibilité »… avec 6 i !
Cette trouvaille a dû apaiser mon esprit, et je me suis rendormi.
Mais au matin, après les ablutions d’usage, je me suis dit que le collègue chatgpt pourrait peut-être éclairer mes recherches.
Je lui ai donc posé la question :
« quel est le palmarès des mots français comportant le plus de lettres i ? »
Il m’a immédiatement retourné  sa réponse :

Voici quelques exemples de mots français comportant un grand nombre de lettres "i", en tenant compte de la fréquence de cette lettre dans leur orthographe. Ces mots peuvent varier selon les sources et les dictionnaires, mais voici une sélection :
    1. indivisibilité (6 "i")
    2. inintelligibilité (6 "i")
    3. inintelligible (5 "i")
    4. irrégularité (5 "i")
    5. immobilisme (5 "i")
    6. invisible (4 "i")
    7. initiative (4 "i")
    8. insensibilité (4 "i")
    9. irresponsabilité (4 "i")


J’ai pu constater qu’il a été beaucoup plus rapide que moi pour me proposer  « indivisibilité »… et quelques autres mots !
Sauf que à partir du 3ème, sa logique comptable déraille un peu ! Parce que inintelligible ne peut prétendre qu’ à 4 i, ce qui n’est déjà pas si mal.

Au stade où j’en étais,   je me suis tout naturellement posé la question de savoir pourquoi  un point sur les « i »
 

Comme un point sur un i...

Une rapide recherche m’a conduit vers cette hypothèse, extraite du site https://www.rtl.fr/culture/culture-generale/d-ou-vient-l-expression-mettre-les-points-sur-les-i-7900205763 :

 

C'est ce qu’on fait quand on veut mettre les choses au clair et éviter toute forme de confusion possible. Si c’est une expression au sens figuré, son origine, elle est au sens propre et ça nous ramène au XIe siècle quand les moines copistes ont la tâche, comme leur nom l’indique, de recopier à la main les manuscrits pour la population capable de lire. 

À l’époque, il n'y avait pas de photocopieuse, ni même encore d’imprimerie. Ces ecclésiastiques passaient donc leurs journées à écrire. Ils utilisaient alors l’écriture gothique, une écriture serrée et abrégée choisie non par pour des raisons esthétiques mais tout simplement parce qu’elle permettait d’économiser le parchemin. À base de peau de mouton, de chèvre ou de veau, il coûtait la peau mais des fesses. (sic!)

Comme un point sur un i...

Sauf que cette écriture gothique a fini par poser problème, car elle était assez illisible et pas mal de lettres se confondaient avec d’autres, notamment le "i". On l’écrivait alors sous la forme d’un simple trait vertical, donc on pouvait le prendre aisément pour un "l". Et deux "i" côte à côte, ça se faisait dans le français d’alors, ça pouvait ressembler à un "u". Bref un enfer. 

C’est pour ça que pour le distinguer, les moines copistes décidèrent de mettre une marque au-dessus de lui et ils choisirent le point. Ce qui permit dès lors de clarifier la lecture. Eux aussi en mettant les points sur les "i" avaient vis-à-vis des lecteurs mis les points sur les "i" et même les points sur les "j" puisque cette lettre reçut le même traitement. 


 

Me voici donc renseigné, et fort satisfait d’avoir mis des points sur mes propres i !

 

Moyennant quoi, j'ai pu revisiter  ce poème...  "comme un point sur un i...  la lune..."

Ballade à la lune

C'était, dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i...

Alfred de Musset 1810 - 1857

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Cent ans d'école... 10 ans du groupe scolaire

10 Novembre 2024 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Chroniques d'un instituteur original, #Tranches de vie, #photos

Je viens d'avoir une très  grosse surprise!

Figurez-vous que, au moment où l'on prépare les "Trente ans du groupe scolaire" et que nous recherchons des documents,  René Mareau m'a apporté un album personnel que je trouve extra-ordinaire.

Intitulé "100 ans d'école, 10 ans de groupe scolaire"

Cent ans d'école... 10 ans du groupe scolaire

Réalisé apparemment en 2005.

Il faut dire que pour cet anniversaire toutes les bonnes volontés avaient apporté leur concours.

La manifestation comprenait une exposition de photos... ainsi que la reconstitution d'une classe à l'ancienne.

Pour ce faire, nous avions fait appel à un collectionneur local,   Monsieur Poirier, qui nous avait aimablement prêté une masse d'objets rappelant l'Ecole  de la République.

 

 

Quelques pages issues de l'album confectionné par René Mareau
Quelques pages issues de l'album confectionné par René Mareau

Quelques pages issues de l'album confectionné par René Mareau

Et le jour prévu, les portes étaient ouvertes  à toutes les personnes pour qui  les souvenirs d'école représentent une sorte de patrimoine...

Cent ans d'école... 10 ans du groupe scolaire
Cent ans d'école... 10 ans du groupe scolaire

Figuraient en bonne place des objets ayant un rapport très étroit avec notre école; à savoir les ordinateurs  Thomson TO7  datant du plan informatique pour tous de 1985. Déjà obsolètes lors de leur dotation!

Et puis inévitablement de nombreux planeurs  issus de l'atelier modélisme...  sorte de "vitrine" pour notre établissement. Faut-il rappeler  que cette activité a donné naissance au Club d'Aéromodélisme local, qui va fêter ses 40 ans d'existence en 2025...

Cent ans d'école... 10 ans du groupe scolaire
Cent ans d'école... 10 ans du groupe scolaire

Puisque j'en suis à évoquer mes souvenirs personnels, je voudrais rappeler que de l'aveu même de l'architecte monsieur Yves-Marie Belaud, l'élaboration de ce groupe scolaire avait été assez particulière.  Lorsqu'il avait l'occasion de passer pas très loin, il se faisait un plaisir d'effectuer un crochet vers Bais, et d'évoquer ses propres souvenirs, du style:

"Jamais je n'ai rencontré une telle synergie à propos d'une de mes constructions. Toutes les parties prenantes oeuvraient dans le même sens: municipalité, enseignants, parents d'élèves..."

Et d'ajouter: "A chaque fois que je vous rends visite, je constate que ce bâtiment ne vieillit pas. On dirait qu'il a été mis en service tout récemment... Ce qui signifie que tout le monde en prend bien soin! Ah, si c'était partout comme ça!"

Yves-Marie Belaud en bas à gauche

Yves-Marie Belaud en bas à gauche

On ne peut imaginer une commémoration sans ses  quelques discours officiels... Monsieur Desmots, maire, madame Pichot, directrice de l'école...

Chuuuut....

Chuuuut....

Sans les non moins indispensables  moments de détente...

Cent ans d'école... 10 ans du groupe scolaire
Cent ans d'école... 10 ans du groupe scolaire

Je ne  voudrais cependant pas refermer cette courte évocation sans remercier toutes celles et tous ceux qui ont permis la réussite de l'entreprise.

Avec une pensée toute particulière pour Jocelyne Mareau, qui a été un puissant moteur dans l'élaboration du projet.

Cent ans d'école... 10 ans du groupe scolaire

Merci également à René d'avoir eu la gentillesse de partager son album.

 

Bernard Munoz

Arrivé en même temps que Annie son épouse en 1966 (Maîtresse émérite de CP...)

Directeur de l'école élémentaire en 1978 suite au décès de Pierre Duval.

Et retraité depuis juin 2000

 

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Question de taille...

18 Octobre 2024 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Chroniques d'un instituteur original, #Scènes de la vie rurale

Lors d'un voyage aux Pays-Bas

Lors d'un voyage aux Pays-Bas

Ce matin, j'entre dans la boulangerie, et qui je trouve? Phlippe C... un ancien élève qui m'apostrophe:
"Ah, bonjour monsieur Munoz! Comment allez-vous?"
Et moi de répondre courtoisement: "Ben, comme un djeune!"


Mais il a eu le temps de tendre la main, et de...
"Va doucement, Philippe, sinon tu vas faire de l'huile!"
Eclat de rire!


Il est évident qu'en comparant la taille de nos menottes, je ne suis pas en mesure de "lutter".
Et lui d'ajouter: "Bah... quand j'étais dans votre classe (CM2), vous m'avez menacé(?) un jour en me disant que vous alliez devoir me botter le cul avec votre petit trente-neuf... Et moi, je chaussais déjà du 42! On jouait pas dans la même division! Hein?"

 

Tente-neuf...  et encore!  Mais j'ai du mal à trouver des godasses à ma taille!

Tente-neuf... et encore! Mais j'ai du mal à trouver des godasses à ma taille!

C'est donc pour ça qu'il se souvenait de la modestie de mes ripatons!
Il s'est très vite rattrapé en affirmant que je n'avais pas mis ma menace à exécution... et qu'il s'agissait d'une boutade comme très souvent j'avais plaisir à le faire...
"Faut pas que ça vous empêche de venir faire voler vos planeurs sur la butte de l'Hermangerie... J'aime bien quand vous êtes tout en haut de mon champ"😄

 

Voilà donc le genre de rapports que j'entretiens avec mes anciens "petits" élèves.

Lors d'un voyage aux Pays-Bas... Un petit 39...

Lors d'un voyage aux Pays-Bas... Un petit 39...

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C'est la rentrée

2 Septembre 2024 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Chroniques d'un instituteur original

Musée de l'école à Laval

Musée de l'école à Laval

Deux septembre 2024....  Jour de rentrée des classes!
Chaque année, c'est un "marronnier" apprécié par  les  journalistes qui trouvent tout naturellement un sujet à traiter.
Pour moi?  c'est un lointain souvenir,  puisque c'est la 24ème fois que je lui préfère l'école buissonnière.
On dit cependant que le temps sélectionne les souvenirs, en les édulcorant, en les jetant aux oubliettes. Que sais-je encore?


Je souhaite toutefois  à toutes et à tous une excellente rentrée.
En espérant que professeurs et élèves puissent y trouver leur compte et passer le meilleur temps possible.

Couverture d'un des livrets réalisés par mes élèves de CM2

Couverture d'un des livrets réalisés par mes élèves de CM2

Juste une anecdote:
Il y a environ une semaine, je croise une jeune femme, qui me demande si je la reconnais.
"Mais bien sûr, Aurélie!"
Et la voilà qui raconte:
"Ah, l'école de Bais...   et le CM2 passé en votre compagnie.
Qu'est-ce qu'on a eu comme plaisir!
On avait l'impression de jouer presque inutilement, et on en redemandait! 
Tiens! Je me souviens du travail(?) avec les mots valises... Par exemple, si on prenait éléphant et fantastique, on bricolait éléphantastique.
Et après, il fallait imiter le dictionnaire pour lui trouver une définition!
Et le passé simple, pas si simple que ça...  Vous m'épatâtes..."

Les deux gamines regardaient leur mère avec des yeux tout ronds.
Et moi dans tout ça? ... Heu...  

Non je ne dirai rien!😉

C'est la rentrée
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Petit-fils d'immigrés... et fier de l'être!

10 Juillet 2024 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Chroniques d'un instituteur original, #Tranches de vie

En ces temps troublés où l'on a pu entendre certaines formes de discours, je ne peux m'empêcher de  regarder en arrière...

Vous avez vu le nom que je porte? Muñoz... avec un bidule bizarre au-dessus du n.

C'est pas bien Français tout ça, n'est-ce pas?

Je voudrais simplement rappeler que mes ancêtres ont été "embauchés" par des Français en raison de la Première Guerre Mondiale. Les forces vives du pays étaient envasées dans les tranchées.  Et on manquait cruellement de bras dans de nombreux domaines. C'est la raison pour laquelle les Muñoz, les Duarté, les Sanchez, les Martinez, les Gomez, les Hidalgo, les Soto et autres Gonzalez... sont arrivés en France afin de pallier la main d'oeuvre défaillante.  Récoltes dans le Sud de la France  assurées par des bras  étrangers...

Et puis, et puis, considérant que la République les traitait plus "noblement" que leur pays d'origine, ils ont choisi de s'installer sur le sol des Gaulois.   

Nos "ancêtres les Gaulois!"  Ah, ça me faisait bien rire lorsque je devais aborder le livre d'Histoire et son catéchisme républicain...  illustré par ses  figures marquantes  comme a pu le faire le christianisme avec ses saints.  Imagerie d'Epinal...

Image extraite du livre "L'Ecole de M. Rossignol"

Image extraite du livre "L'Ecole de M. Rossignol"

L'instituteur public que j'ai été n'a cependant  jamais oublié ce qu'il doit à ses ancêtres, ainsi qu'à la République Française.

Il serait bon que les xénophobes de tous poils se souviennent...

Lorsqu'en effet on examine la liste des Français d'origine étrangère, il faut bien admettre que ces gens venus d'ailleurs ont pesé, et continuent de peser lourdement et avec bonheur,  sur l'économie, la culture, le sport...

 

Prélevé sur le site du Nouvel Obs:

Rien qu’en littérature, par exemple, se côtoient des gens comme Guillaume Apollinaire (né en Italie), Tahar Ben Jelloun (Maroc), Andrée Chedid (Egypte), Gao Xingjian (né en Chine, naturalisé en 1997 et prix Nobel de littérature en 2000), ou encore Milan Kundera (Tchécoslovaquie).

Mais tous les domaines figurent dans ce volumineux dictionnaire : arts et spectacles (Serge Gainsbourg, Yves Montand, Charles Aznavour, Pablo Picasso*, Marc Chagall...), politique (Léon Gambetta, Robert Schuman, Manuel Valls…), médias (Françoise Giroud, Christine Ockrent, Antoine Sfeir…), sport (Raymond Kopa, Tony Parker, Abdellatif Benazzi, Nikola Karabatic…), économie (Marcel Bich, Mercedes Erra, Carlos Ghosn…), mode (Karl Lagerfeld, Pierre Cardin…), sciences (Marie Curie, Georges Charpak, Emile Paperniek…).

* A propos de Picasso: "Pourquoi, en 1940, alors qu’il est célébré dans le monde entier, sa demande de naturalisation française est-elle refusée ?" 

Je me permets donc de clamer haut et fort que je suis  Petit-fils d'immigrés... et fier de l'être!😊

J'en resterai là de mon plaidoyer...

Pour laisser l'avant-dernier mot à Fernand Reynaud: "j'aime pas les étrangers"

https://youtu.be/2CVo3fZr4-o

Et le tout  dernier à Jacques Brel

"L'humour est la forme la plus saine de la lucidité"  

 

 

Petit-fils d'immigrés... et fier de l'être!
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La mémoire...

26 Juin 2024 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Chroniques d'un instituteur original, #Tranches de vie

Pourquoi vous parler mémoire aujourd'hui?

Veuillez patienter un peu, et vous comprendrez!

Toujours est-il que chaque mardi je suis "célibataire".  Parce que ma moitié bénéficie d'une animation   de 10h30 à 16h30...  atelier mémoire... et comme je n'ai pas envie de me  faire la popote, je "traîne" de resto en resto.  Mais pas n'importe lesquels.

J'adore fréquenter les établissements "populaires" où je croise le monde ouvrier.

Il suffit d'observer, d'écouter...  pour découvrir des personnages hauts en couleur.  Un petit monde fort sympathique avec lequel il m'arrive parfois d'échanger...  mais ce n'est guère facile de s'immiscer dans un groupe déjà constituté

Mardi dernier donc, c'était la première fois que j'entrais au Bréen, situé dans la commune de Brée, forcément.

C'est au moment où j'allais prendre place que je vois entrer un groupe avec des tenues un peu blanches... plâtriers sans doute.

Et l'un d'entre eux de m'apostropher:

"Ah, monsieur Munoz! Ben vous ne changez pas!"

Là, je suis en panne... il me faut secouer mes méninges afin de retrouver l'identité de ce jeune homme, que j'ai forcément eu en classe.

Après  échange  de  quelques propos anodins...  nous nous installons  chacun  dans une salle différente.

Mais tout au long de mon repas, entre les frites et le fromage, je cherche, je cherche... jusqu'à ce que...

Tout à coup....  bien sûr,  ce doit être!  Je tiens alors un nom et un prénom!

 

 

 

 

La mémoire...

Fier de cette lumineuse idée, et juste avant de passer au comptoir pour régler ma note, je m'en vais rencontrer mon "petit élève" pour lui avouer que sur le moment, je ne l'avais pas identifié, mais je lui proposais maintenant  Sébastien J....

Et lui de rebondir:

"Ouah, la mémoire, hé!"

Dommage que je ne puisse traduire l'intonation.

Mais il semblait ravi que j'aie pu me souvenir...   Faut  quand même rappeler qu'un rapide calcul permet de comprendre combien j'ai pu croiser de têtes blondes tout au long des années où j'ai exercé...  ça fait plus de 700!  Allez vous souvenir  de tout ce joli monde...

Mais là...  mes neurones (ou ce qu'il en reste!) s'étaient montré quelque peu performants 

Et mon Sébastien de s'adresser alors à ses collègues de travail: "Hé oui, monsieur Munoz a été mon maître de CM2!"

Je pense qu'il ne semble ne pas en garder un trop mauvais souvenir!!!  non?

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La formation des enseignants

6 Mai 2024 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Chroniques d'un instituteur original, #Tranches de vie

La formation des enseignants

Le courrier des lecteurs du quotidien Ouest France m'a donné envie de vous faire partager ce qui suit: 

Si je peux faire référence à ma propre expérience...
J'ai passé le (difficile)  concours d'entrée à l'Ecole Normale de Laval en septembre 1964.
Ayant été reçu, j'ai intégré l'Ecole en classe de 4ème année. Le patron de la boîte se nommait Jean Repusseau, un homme haut en couleurs, exigeant s'il en est...
Durant cette année de formation, j'ai reçu un enseignement très dense... Ponctué par trois séjours dans des classes d'application.

Rentrée 1965...  une année de stage en situation (nommée suppléance dirigée), ponctuée par le diplôme de CFEN  (Certficat Fin Ecole Normale)
Muni de ce bagage, j'ai été envoyé dans un village du Nord-est mayennais... en compagnie de mon épouse... et nous y avons fait toute notre carrière.

 

La formation des enseignants

Je ne suis donc  titulaire ni d'un DEUG, ni d'une maîtrise, ni  d'un Master.
Mais j'ai eu très rapidement la certitude qu'on m'avait judicieusement fourni une caisse à outils, avec des trucs sans doute basiques, mais qui permettaient déjà de "bricoler" sans trop de risques.
J'ai fait en sorte de compléter petit à petit ma caisse personnelle  avec d'autres outils, aussi performants que possible.
 

"... dès qu'on lui ouvre la porte."   Jules renard

"... dès qu'on lui ouvre la porte." Jules renard

Et si je me fie aux retours que j'ai pu avoir, je peux penser que je n'ai pas été un mauvais artisan.
Alors? Un master? Pourquoi pas! 
Mais j'aimerais qu'il s'agisse d'un master en pédagogie!
Avec stages pratiques dans des classes...  en alternance avec la théorie.

La formation des enseignants
La formation des enseignants
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