chroniques d'un instituteur original
Allez savoir...
Savoir?
Qui peut prétendre tout savoir?
Mais pour ma part, j'essaie.
Parce que j'ai toujours eu un penchant pour les mots, et en particulier pour certains verbes de la conjugaison française.
Oh, rassurez-vous, sachez que je ne les connais pas tous! Même si je les mets en sachets-cadeaux!
Mais je sais que j'en maîtrise toutefois quelques-uns... avec une mention spéciale pour le gai SAVOIR!
Il faut bien avouer que celui-là est fort gratiné... avec un radical qui se barre très rapidement en sucette...
Pensez qu'au passé simple, "je sus, nous sûmes, vous sûtes"... et moi je sue à essayer de le conjuguer à d'autres temps d'autres modes.
Il faudrait pourtant bien que je le sache, n'est-ce pas?
Mais ça, c'est actuellement, au présent... du subjonctif!
Ce subjonctif qui est le mode du virtuel. Dont wikipédia se charge de dire: "Il permet d'exprimer une hypothèse, un fait incertain, un souhait, une action envisagée, une envie, une émotion ou toute forme d'incertitude. Ex : J'aimerais que tu le saches (souhait). ou que vous le sachiez"...
Imaginez donc ... il aurait fallu que je le susse! Voire que vous le sussiez!
Comme évoqué ci-dessus, ma logique se barre alors en sucette... parce que, lorsque ma mère m'allaitait, je ne sus peut-être pas à quel saint me vouer... ou que je ne sus quel sein sucer!
Ainsi abreuvé de mots bizarres, voire allaité par des alitérations gourmandes, je me prends parfois à me poser la question de savoir si tout cela est bien raisonnable.
Mais comme le mode subjonctif est celui qui s'utilise avec des verbes exprimant l'envie, le souhait, le doute, les émotions et l'incertitude.
Alors, permettez que je m'autorise à envier, souhaiter, douter, émotionner et même "incertituditer"!
(là, on est parti dans les néologismes pour lesquels j'éprouve également une forte affection!)
NB: si j'ai bien compté, mon texte comporte 13 fois le verbe savoir sous différentes formes. Ce que j'ai souligné... Il aurait bien fallu qu'un jour ou l'autre vous l'eussiez su.)
Et avec ce dernier exemplaire, cela fait quatorze!
Je ne vieillis pas...
Statue collège de Bais
Souvenirs... souvenirs...
Cela fait quelque temps déjà que mon collègue Yvan Le Gac m'a posé la question de savoir si je connaissais l'historique de la statue se trouvant au collège de Bais dans lequel il a longtemps enseigné.
Et moi de lui répondre: "Vague souvenir, mais sans plus... Tu t'adresses au Directeur, qui devrait pouvoir retrouver dans les archives..."
Le hasard fait que ce matin, je sors de la boulangerie pour me retrouver en compagnie d'Yvan, et... de madame Mançon, secrétaire de l'établissement durant de longues années. LA mémoire de ce collège rural.
Bien évidemment, nous la questionnons et, fort désolée, elle nous répond que... hélas, rien... pas de souvenirs non plus.
C'est alors que je décide d'aller au collège afin de prendre un cliché de cette oeuvre d'art.. et je croise... monsieur le Principal en personne, à qui j'expose le cas.
Fort aimablement, il me reçoit dans son bureau, et nous commençons une longue évocation du passé...
Abondante conversation au cours de laquelle il me demande également: "Et pourquoi le collège s'appelle-t-il Jean-Louis Bernard?"
Je suis très étonné qu'aucune archive administrative (mairie/collège) ne permette de répondre à ces questions...
Pour ma part, afin de "prévenir" ce genre de situation, j'ai souhaité laisser une trace écrite et photographique à propos du logo de l'école que j'ai eu le plaisir de diriger...
Concernant le nom de baptême du collège, là, je sais très bien qui je vais pouvoir contacter, hein, Gérard?
Pour conclure (provisoirement?): Mon billet du jour ne prendrait-il pas l'allure d'une bouteille à la mer?... dont vous êtes toutes et tous destinataires!
Par conséquent, si vous avez des éléments de réponse, n'hésitez pas à me faire signe, voire à contacter l'établissement: ce.0530003r@ac-nantes.fr
http:// https://bais53.fr/college-jean-louis-bernard
PS: Je crois me souvenir que cette statue figurait sur les enveloppes et autres documents du collège.... Qui aurait ça dans ses tiroirs?
53 ans plus tard...
Tout ce samedi a été d'une grisaille à mourir.
J'ai "bouiné" dans mon atelier... à la recherche du temps perdu?
Quand mon épouse vient me checher en me disant:
"Il y a un de tes anciens élèves qui demande s'il peut te voir..."
Et moi, de lui répondre:
"J'espère au moins qu'il n'a pas l'air trop vindicatif... sinon, tu lui dis que je ne suis pas là..."
Je remonte du sous-sol... pour me trouver face à un solide gaillard tout sourire.
Mais... je suis incapable de mettre un nom sur ce visage.
Pensez tout de même qu'au cours de mon séjour d'enseignant dans ce village d'adoption, c'est plus de 600 têtes blondes qui ont "usé" les bancs de ma classe.
Je finis donc par donner ma langue au chat, et il décline son identité.
Mais bon sang, c'est bien sûr! Jean-Claude R.
Et immédiatement les souvenirs me reviennent.... plus d'un demi-siècle après!
Dès lors, nous allons échanger... ses anecdotes se recoupant avec les miennes... D'autant plus qu'il a eu le "malheur" de m'avoir comme instit' au CP puis au CM1!
Le nom des planeurs qu'il a pu construire sous ma houlette restent gravés dans sa mémoire, la découpe des nervures, les concours, avec un modèle qui se sauvera lors d'un régional CLAP à Angers, et qu'il ne reverra pas...
Et puis l'odeur de la craie, de l'encre violette, de la cire utilisée périodiquement afin de lustrer les vieux bureaux.
Et celle de l'alcool à brûler..." que vous nous faisiez utiliser lorsque nous avions des tirages à partager avec nos camarades! Mais gare à ne pas noyer le feutre du duplicateur... sinon, nous devions refaire entièrement le stencil!"
Ensuite, il me décrira (trop) sobrement son parcours professionnel... Responsable à l'international d'une entreprise mondialement connue.
Il me faudrait des pages et des pages pour retracer cette mémorable soirée...
Mais je me sens totalement incapable de vous décrire la charge émotionnelle qui est la mienne ce soir.
Moments d'une très forte intensité, inimaginables pour le jeune instit que j'étais lorsque Jean-Claude se trouvait dans ma classe... mais pas davantage pour le vieux bonhomme que je suis devenu.
Mille fois merci!!!
Souvenirs d'école
Tout ça pourquoi?
Simplement parce qu'hier, c'était le marché de Noël à Bais...
Et que je me suis dit que dans mes fonds de tiroir, se trouvaient sans doute quelques gadgets neufs qui pourraient intéresser une association.
Début d'après-midi, je descends donc sur la place de l'église avec mes "petits cadeaux" sous le bras, et je me dirige tout naturellement vers le stand de l'Amicale des Parents d'Elèves de l'école publique.
Je propose mes objets, que l'on accepte spontanément... pour une éventuelle tombola par exemple.
Mais mon interlocutrice ne me connaît pas... Intervient alors Noémie, qui lui explique...
Et qui vois-je sortir du stand voisin? Un grand gaillard venu là vendre ses produits bio.
Qui en rajoute une couche, expliquant qu'il faisait partie de ma première classe lorsque je suis arrivé à Bais en septembre 1966.
Il était au CP... donc né en 1960! N'est-ce pas, Dominique?
Quant à Noémie, elle fait partie de mes dernières élèves...
Pourquoi alors avons-nous évoqué des dates? Et particulièrement 1994? Il faut dire que cette année a pour moi une résonnance très particulière. C'est celle qui a vu naître l'actuel groupe scolaire situé près de la salle polyvalente.
Souvenirs, souvenirs!
Hier donc , j'ai eu l'occasion d'entendre mes ancien(ne)s élèves évoquant leurs propres souvenirs! Audio-visuel, atelier modélisme, bois du Tay, atelier théâtre, production de livrets, accueil d'auteurs...
Et si l'on fait le calcul... 2024- 1994, cela fait 30 ans! Le millésime 2024 sera par conséquent l'année du trentième anniversaire de ce bâtiment!
Bien qu'ayant quitté mes fonctions en 2000, je me souviens que nous avions commémoré dignement le 10ème.
Je me souviens aussi avoir pris une magnifique claque en 2014 lorsque, mandaté par d'anciens élèves et ou parents pour le 20ème, j'étais allé proposer à la directrice du moment de... Elle m'avait rétorqué sèchement: "Ce qui s'est passé avant moi ne me concerne absolument pas, et d'ailleurs, je m'en fiche complètement!"
Inutile de dire que les 20 ans sont passés à la trappe.
Mais hier, une de mes interlocutrices m'a laissé entendre que... pour les trente ans... ben ça vaudrait peut-être le coup de faire la fête.
J'ai alors expliqué que, si besoin était, je possédais un imposant dossier avec une multitude de photos et autres documents relatifs à la construction de cette école.
C'est la raison pour laquelle en ce ce dimanche matin plutôt frisquet, je me suis replongé avec nostalgie dans l'imposant dossier que j'avais réalisé à l'époque, d'où j'ai extrait quelques clichés.
Alors?
Aurai-je l'opportunité de fêter le 30ème anniversaire de l'école communale?
Cela ne dépend pas que de moi. Mais si de quelque manière que ce soit je peux y contribuer, ce sera avec le plus grand plaisir!
Encore eût-il fallu que nous le sussions!
En cette trêve d'un vendredi annoncé sans pluie, je suis reparti vers le circuit "Les champignons" concocté par le "serial poseur" qu'est Yannick. Avec l'intention de plus ou moins terminer mes recherches.
J'avais été fort bien inspiré de me chausser avec des pataugas, surtout que la nuit précédente avait été fort pluvieuse.
Heureusement qu'il était parfois possible de prendre "une rocade" permettant d'éviter un joli bain de pied.
J'ai donc aligné les découvertes, avec plus ou moins de facilité, jusqu'à la N°13, que je logue DNF (non trouvée)
C'est alors que le poseur me téléphone.
S'ensuit une discussion, au cours de laquelle il me dit ne plus se souvenir où est placé son champignon. Il est vrai qu'avec plus de 150 caches à son actif, il lui est difficile de tout mémoriser.
J'en profite pour lui faire part de ma frustration à chaque fois que je tombe sur des caches à la difficulté 4,5 voire 5... Les fichues boîtes sont la plupart du temps perchées dans des arbres.
Car, dans la mesure où j'ai toujours été un piètre grimpeur, et que l'âge aidant, cela n'a pas amélioré les choses, je me compare au Renard de la Fontaine qui, contemplant d'en bas les raisins qu'il ne peut atteindre, clame tout haut avec dédain: "Ils sont trop verts, ... et bons pour des goujats!"
Je précise alors à mon interlocuteur que de ce fait, il ne me sera pas possible de recueillir tous les indices nécessaires à la résolution de l'énigme donnant accès à la cache Bonus.
Et lui de me répondre: "Ben non, c'est pas indispensable de grimper! D'en bas, il te suffit de noter la forme(?) de la boîte, de prélever les deux premières lettres..."
C'est alors que je lui renvoie:
"Ben... il eût été intéressant que nous le sussions!"
Je ne sais comment ma phrase a été perçue.
Mais j'étais là, au milieu de la forêt en train de me marrer comme un petit fou!
Nous le sussions?
Evidemment, ce n'est pas une forme courante du verbe... savoir, au plus-que-parfait du subjonctif! Concordance des temps plus ou moins impliquée par le verbe être, lui-même au conditionnel passé deuxième forme!
Rien à voir avec le verbe sucer, n'est-ce pas?
Toujours est-il que je n'ai pas jugé pertinent de retourner rendre une visite aux caches altimétriques, et que je me bornerai donc à trouver les boîtes bien terre à terre!
J'ai par conséquent "scorré" la totalité... moins 6!
Merci toutefois aux différents poseurs qui nous permettent d'effectuer de bien jolies promenades...
Ce qui me permet de citer la cache située au Tertre Ganne (GCAAEAB) (Pose effectuée tout récemment par zinc53)
Juste en face la cité médiévale de Sainte-Suzanne... lauréate du concours "Village préféré des Français".
Où il m'est arrivé une drôle de mésaventure, que je vous décrirai peut-être une autre fois!
Les vertus du calcul mental
Jeudi 7 juillet 2022.
Sans doute parce que j'avais réalisé des clichés "intéressants" lorsqu'il avait fallu faire passer les pales des éoliennes Vestas V 150 au-dessus de la voie ferrée à Conlie...
L'éolienne V150-4.2 est une production de Vestas Wind Systems A/S, un fabricant de Danemark. Ce fabricant est en affaires depuis 1979. La puissance nominale de Vestas V150-4.2 est 4,20 MW. A une ...
https://fr.wind-turbine-models.com/turbines/1841-vestas-v150-4.2
C'est peut-être la raison pour laquelle j'ai reçu une invitation à l'occasion de l'inauguration de ce parc.
Sur le terrain, la conversation s'engage à propos de ces machines aux dimensions peu communes.
Lorsqu'un de mes voisins demande:
"La surface balayée par les pales, ça fait combien? Et par rapport à un terrain de foot?
Spontanément, j'embraie avec cette réponse:
"Ben c'est pas compliqué, sachant qu'une pale mesure 75 mètres, ce qui correspond au rayon. La formule pour calculer la surface d'un disque, c'est Rayon*Rayon*3.14
A savoir, 75*75*3.14
Et pour calculer le carré d'un multiple de 5, il suffit de prendre le chiffre des dizaines, le multiplier par son suivant, puis coller 25 à la fin...
Dans notre cas 7 fois 8= 56 On obtient donc en un premier temps 5.625.
Que j'arrondis à 6.000 et que je multiplie par 3 pour que ce soit plus simple... A la louche, ça fait donc approximativement 18.000m²
Sachant qu'un terrain de foot c'est environ un hectare soit 10.000m², la surface balayée équivaut à presque 2 terrains."
Le type me regarde avec un drôle d'air, se demandant d'où sort ce zombie en face de lui. Qui manipule les nombres avec une telle aisance.
Et il finit par me poser la question fatidique: "Mais... vous faisiez quoi comme boulot?"
"Ben j'étais instit', chargé d'une classe de CM2... Et j'enseignais tout simplement les rudiments du calcul mental."
Il est resté coi...
Ce qui me remet en mémoire une réflexion de mon petit fils qui me dit un jour:
"Dis-donc, Papy, pourquoi tu calcules aussi vite?"
Et moi de répondre: "Bah... tu sais depuis que j'ai quitté l'école, j'ai pourtant tout oublié..."
Et le gamin de me renvoyer malicieusement:
"Han... c'est malin! T'as été maître! Ces trucs-là, ça s'oublie pas."
Il avait sans doute raison!!!
PS: revenu à la maison, j'ai utilisé une calculette, qui m'a fourni...17.662,5 Comme quoi mon approximation était loin d'être ridicule!😀
A VTT vers le Consent
Jeudi 11 novembre. Pas d'armistice pour celles et ceux qui entendent pédaler.
Et comme le soleil est au rendez-vous, j'enfourche mon fier coursier en direction de? Ben ouais, en direction de? Parce que j'ai aussi parfois envie/besoin de changer un peu.
Alors ce sera Hambers qui constituera ma première étape...
Puis direction Le Consent... avec passage sur le petit pont qui enjambe le ruisseau de Bias, bien connu de mon fils que l'on conduisait là afin de taquiner la truite.
Puis virage à gauche en direction de Mézangers. Longue ligne droite à travers la forêt, et vent de face.
Arrivé au niveau du Gué de Selle, je tourne à gauche, traverse le parking fort bien rempli.
Avec arrêt sur le ponton pour escale technique boisson!
Après être à nouveau au guidon de mon VTT, je longe la digue, passe près du réputé Relais du Gué de Selle.
Dans cette portion de circuit, je vais croiser/doubler une quantité impressionnante de gens qui cherchent à profiter du beau temps.
Et tout à coup, j'entends: "Mais c'est Bernard!"
Je pile les freins, pour me trouver en présence d'un trio composé d'un couple d'anciens parents d'élèves et une dame âgée. La plus jeune s'adressant vraisemblablement à sa mère: "Tiens, je te présente l'instituteur qui a inoculé le virus du théâtre à Julienne!"
Il est vrai que Julienne avait un goût marqué pour cette activité. Et on m'explique avec une certaine verve qu'elle en a fait son métier, (ce que je savais déjà) que la jeune femme de maintenant vit avec passion son rôle de comédienne et animatrice de différents spectacles.
"Allez, à plus, bien le bonjour à madame Munoz!"
Je les quitte pour retrouver le goudron lorsque je rejoins la route qui vient d'Evron.
Suite à mon virage à gauche, je passe devant le Poney Club du Gué de Selle. J'enchaîne avec le manoir de la Grande Coudrière... pour entamer une interminable ligne droite qui m'amène au hameau de Chellé.
Puis virage à droite vers le Montaigu. La route s'élève petit à petit, et je finis par rattraper un duo de jeunes vététistes... qu'il me serait pourtant facile de doubler... Mais je n'ose pas.
Ils tournent à gauche au-dessus du lieu-dit La Mare. C'est ce que j'avais l'intention de faire.
Et puis la conversation s'engage. Eux me posant avec une certaine curiosité tout un tas de questions sur l'autonomie, l'efficacité de mon engin... Jusqu'à ce que leur propose d'essayer ma "bécane".
Et là, l'un comme l'autre de me dire en résumé à leur retour: "Ben ça envoie, dis-donc!"
Au sortir du chemin, ils s'en vont à gauche, et moi à droite, avec l'intention d'aller jusqu'à la chapelle du Montaigu.
Arrivé au parking, je constate le même taux de fréquentation qu'à Gué de Selle.
J'atteins le sommet de "la butte". Je m'assois, et termine mon bidon.
Lorsque j'entends quelqu'un qui s'adresse à moi:
"Vous ne seriez pas monsieur Munoz par hasard?
- Ben si, pourquoi?"
Et mon interlocuteur de décliner son identité.
Christophe, un ancien élève, né en 76... qui spontanément me présente sa femme, sa fille, son fils (dont la petite(?) copine est Suédoise... mais on s'en serait presque douté à la taille et aux cheveux blonds.😀)
Puis le monsieur fort disert d'expliquer, de commenter, de faire renaître ce qu'il a vécu dans ma classe.
Je ne voudrais pas paraître (im)modeste, mais je garderai la teneur des propos... sauf, et c'est un leitmotiv quand mes "anciens" me retrouvent sauf, disais-je, le chapitre qu'il dédie à la pratique de l'aéromodélisme en classe... Avec des souvenirs très précis... qui ne peuvent que me combler de joie!
Et Christophe d'ajouter: "Mais vous n'avez pas que le modélisme dans vos passions, il y a aussi l'écriture, parce que je sais que vous avez édité trois livres... Et bien d'autres...."
Avant que nous ne nous quittions, je regarde l'heure, et je trouve plus sage de ne pas redescendre à Bais via le chemin creux qui conduit au Carrefour des Pommiers, puis la Basse-Beucherie.
Ce sera par la route... Mais j'effectue un nouvel arrêt au chemin de la Beslière, histoire de tenter un "coucher de soleil"...
Pas convaincant!
Retour au point de départ, sans passer par le plan d'eau (ça, c'est inhabituel!)
Au final, l'application Strava me crédite d'une distance de 31.570km.
Qui viendront s'ajouter aux 35.660km effectués le 9 novembre.... (Voir ci-dessous)
Ci-dessous, circuit du 11 novembre...
Confinement... pandémie... et littérature
J'ai reçu ce matin copie de ce qui suit...
"Voici ce que Madame de Sévigné écrivait à sa fille Madame de Grignan
Jeudi, le 30ème d'avril de 1687
"Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris !
Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec. Le roi et Mazarin nous confinent tous dans nos appartements.
Monsieur Vatel, qui reçoit ses charges de marée, pourvoie à nos repas qu'il nous fait livrer. Cela m’attriste, je me réjouissais d’aller assister aux prochaines représentations d’une comédie de Monsieur Corneille "Le Menteur", dont on dit le plus grand bien.
Nous nous ennuyons un peu et je ne peux plus vous narrer les dernières intrigues à la Cour, ni les dernières tenues à la mode.
Heureusement, je vois discrètement ma chère amie, Marie-Madeleine de Lafayette, nous nous régalons avec les Fables de Monsieur de La Fontaine, dont celle, très à propos, « Les animaux malades de la peste» « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »".
Je vous envoie deux drôles de masques; c’est la grand'mode. Tout le monde en porte à Versailles. C’est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer.
Je vous embrasse, ma bonne, ainsi que Pauline.
Sauf que dès le début, j'ai senti que ça clochait...
https://www.baskulture.com/article/quand-madame-de-svign-tait-confine-paris-3024
Joli pastiche donc ...
Doté de quelques gentils anachronismes, puisque Mazarin était mort depuis déjà deux décennies. Et Vatel en 1671.
Sans compter la date de sortie de la pièce "Le menteur"... très antérieure à la prétendue date de rédaction du document.
Ceci étant dit, je me suis bien amusé à lire ce texte rédigé à la manière de...
Exercice auquel se livraient avec grand plaisir mes élèves de CM2... dont madame de Sévigné fut justement l'héroïne en 1996... 300 ans après son décès.
Cf le chapitre qui lui est dédié dans mon recueil "Chroniques d'un instituteur original"
PS: Ah... si les gens pouvaient se montrer un peu plus curieux et ne pas prendre pour argent comptant tout ce qu'on leur demande de relayer via les réseaux dits "sociaux"!
Connaissez-vous Francisco Ferrer?
Connaissez-vous Francisco Ferrer Guardia?
Je dois vous avouer humblement qu'il y a encore quelques jours... j'étais parfaitement ignorant.
Jusqu'à ce que, un récent matin, je reçoive... une grande enveloppe adressée par une femme qui a découvert ma "littérature"(?), et qui semble avoir un certain nombre d'options en parallèle avec les miennes.
Et tout particulièrement sur la façon d'enseigner.
Je me suis donc retrouvé en possession d'une petite liasse de photocopies extraites d'un livre rédigé par Anne Steiner, et intitulé "Le goût de l'émeute".
Document composé du chapitre 3 uniquement... "Venger Ferrer", pages 85 à 115.
Mais qui était donc ce fameux Ferrer? Et pourquoi m'a-t-on adressé ce texte?
Je crois en avoir assez vite compris les raisons.
En premier lieu, et sans ordre préférentiel, mon interlocutrice est très sensible à l'Histoire espagnole, dont elle me sait "curieux" du fait des mes ascendances ibériques... Elle qui n'hésite pas à rappeler les douloureux événements liés à la Guerre Civile ainsi qu'au franquisme
Et la seconde, parce que ce Francisco Ferrer était un pédagogue avant-gardiste, fondateur de "l'Ecole Moderne", dont s'inspira un certain Célestin Freinet.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pédagogie_Freinet
Tout est dit!
Car chacun sait combien j'ai abondamment puisé chez Freinet des techniques pédagogiques... Mais aussi une certain philosophie de "l'art d'enseigner".
C'est sans doute aussi la raison pour laquelle un de mes anciens élèves avait un jour évoqué son passage dans ma classe en me qualifiant d' "Instituteur original"...
Alors, ce Francisco Ferrer Guardia?
Pour le décrire aussi sobrement que possible, j'ai emprunté ce qu'en écrit l'Encyclopédie Larousse en ligne... tout en regrettant que le rédacteur ait cru bon de coller dès le départ les étiquettes "Anarchiste et pédagogue". Ne peut-on laisser les gens porter eux-mêmes un "jugement"?
https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Francisco_Ferrer_Guardia/119366
Francisco Ferrer Guardia
En 1908, il n'y a pas moins de dix de ces écoles à Barcelone ; d'autres s'établissent dans le reste de l'Espagne. L'école moderne est une école primaire mixte, « rationnelle et scientifique », non religieuse, centrée sur la liberté des déplacements de l'enfant, l'absence de compétition directe et d'examens, l'éducation physique et sexuelle.
Les parents la financent, proportionnellement à leurs revenus. Elle inspirera Célestin Freinet. Dès le départ, Francisco Ferrer Guardia double l'École moderne d'une maison d'édition populaire, en collaboration avec Élisée Reclus.
Il lance à Bruxelles (1908) l'École rénovée, qui deviendra la revue de la ligue européenne pour « l'éducation intégrale » et qui réunira à la fois des socialistes libertaires et les propagandistes de l'éducation nouvelle sur le terrain éducatif et pédagogique.
Ferrer, qui critique vivement l'école officielle et la monarchie espagnoles, est l'objet d'un retentissant procès et doit s'exiler à Londres. Rentré à Barcelone pendant l'insurrection contre l'expédition militaire espagnole au Maroc (1909), il en est rendu idéologiquement responsable, est arrêté, sommairement jugé et fusillé.
Son procès sera révisé (1911) et sa condamnation reconnue erronée (1912).
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Né à la fin du 19ème siècle mon grand-père Duarté a-t-il eu connaissance des idées de Francisco Ferrer? Jamais il ne m'en a parlé...
Mais je ne peux m'empêcher de faire un curieux rapprochement entre les deux personnages.
José-Bernardino Duarté, fils d'ouvriers agricoles espagnols n'ayant fréquenté l'école religieuse et payante que de façon épisodique... venu travailler en France durant la guerre 14/18 pour pallier le manque de bras occasionné par le départ de jeunes soldats pour les tranchées...
José-Bernardino Duarté, qui en 1917 décide de quitter définitivement son pays natal avec sa famille pour s'établir en France... "la France m'a accueilli avec dignité. Elle a respecté mes choix politiques et religieux..."
Combien de fois ai-je pu entendre ces palabres?
José-Bernardino Duarté, humaniste profond, mais anticlérical convaincu. Abonné au journal satirique "La Calotte". Que je me faisais un plaisir de feuilleter!
José-Bernardino Duarté, un pédagogue averti... chez qui la notion de partage était une valeur incontournable... Lecteur assidu de livres pourtant ardus tels que des traités de philosophie... S'étant également documenté sur les différentes religions.... Adepte de l'Espéranto qu'il avait commencé à apprendre. Et qui aurait souhaité que je sois interprète afin de relier tous les êtres humains.
Mais je suis devenu enseignant... autre façon de magnifier la notion de "partage", n'est-ce pas?
Alors je l'affirme avec conviction: même si mon grand-père maternel n'a pas connu Francisco Ferrer, je suis intimement persuadé que dans le cas où leurs routes se seraient croisées, ils auraient parcouru un bon bout de chemin ensemble!
Encore merci à mon interlocutrice pour son partage... et les vibrations internes qu'elle m'a occasionnées à la lecture de son chapitre consacré à Francisco Ferrer Guardia.
Car en m'adressant son courrier, elle savait pertinemment toucher sa cible!