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« Je suis un banc de pierre que grise l’Océan… »

19 Septembre 2009 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

« Je suis un banc de pierre que grise  l’Océan… »

 

Si j’étais un peu poète, j’écrirais des alexandrins, comme la phrase qui précède : douze pieds, hémistiche, rimes…

J’ai « vaguement » entendu parler d’un certain Victor Hugo.

Mais je ne suis pas poète. Je ne suis qu’un banc de pierre, installé sur la falaise  de la Grande Côte, à Saint Palais sur Mer.

Vers  ma gauche, les pittoresques cabanes sur pilotis avec  leurs carrelets.

Devant moi, le  spectacle des vagues qui viennent se briser sur les rochers, et qui arrosent les quelques pêcheurs de bars installés en contrebas.

Tout au loin se dresse  le  majestueux phare de Cordouan qui monte la garde à l’entrée de la Gironde.

 

Cela fait plusieurs  années que je réside à cet endroit, mais je suis toujours aussi  sensible au charme des cargos et autres méthaniers qui empruntent le chenal à quelques encablures.

Très souvent,  des promeneurs viennent me tenir compagnie, et  c’est pourquoi je suis au courant de nombreuses confidences. Mais ne comptez pas sur moi pour les divulguer : motus et bouche cousue !

 

Vous me direz que j’ai bien de la chance de me trouver dans un endroit aussi  idyllique…

 

Ce serait donc la vie rêvée…

Mais il faut pourtant que je vous fasse part de quelques désagréments.

 Juste à ma gauche se tient un bosquet, que les nombreux  toutous naviguant sur le chemin réservé  aux piétons ont pris l’habitude d’arroser fort  copieusement.

Ah, les toutous ! Des grands, des petits; des gros des maigres;  des à poils, des tondus,

Qui batifolent souvent au bout d’une longue laisse que leurs maîtres dévident  à loisir.

         Et que je te lève la patte pour une petite pissette !

                 Et que je m’accroupisse pour un petit caca.

Tout ce petit monde semblant confondre avec allégresse  les trottoirs et les… crottoirs !

Faut dire que pendant les opérations de délestage, les « maîtres » semblent curieusement  avoir le regard qui s’évade vers le ciel, comme s’ils ne souhaitaient pas voir…

« Loin des yeux, loin du cœur », dit-on chez vous, les humains. Pas vrai ?

Ben moi, tout ça me donne des hauts de cœur, des nausées.

Parce qu’entre les crottes et l’urine… J’vous dis pas l’odeur.

Et si encore les pépères ou les mémères à leurs toutous ramassaient les déjections ? Que nenni !

Est-il besoin d’ajouter que le long de cette  magnifique  promenade, mes collègues bancs sont tout aussi  incommodés que moi ?

Nous avons toutefois un avantage sur vous, les bipèdes: nos pieds étant rivés au sol, nous ne risquons pas d'écraser    un étron....  Même du pied gauche!!!.... (Vous dites pourtant que ça porte bonheur, non?)

Je vais quand  même vous faire une  confidence : j’attends avec impatience que tout ce petit monde rentre dans ses foyers. Et j’aspire à ce qu’un gros coup de vent me balance des embruns bien salés afin de purifier les environs.

Et puis je passerai l’hiver tranquille…

Mais dès que  la saison estivale  pointera son nez…

 

Comme je sais que vous êtes sensibles à la poésie, avant de vous quitter, je voudrais vous faire part d’un texte  qu’un  de mes « locataires »  d'un soir semblait  ravi de réciter en pareilles circonstances. Ecrit par un poète belge nommé Pierre Coran disait-il.

C’est vrai, vaut mieux prendre tout ça avec humour, n’est-ce pas ?

Au plaisir !

Crottin canin


Sur les trottoirs,
Les cabots trottent,
Les cabots trottent,
Trottent les chiens.  


                                                     Sur les trottoirs,
                                                  Les cabots crottent ,
                                                  Les cabots crottent ,
                                                  Crottent les chiens

                                                                                     
                                                                                             Et je slalome
                                                                                            Suivez le guide !
                                                                                   Entre boudins et pyramides.

Pierre Coran

 

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Le puzzle

11 Septembre 2009 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

Qui n’a jamais passé du temps à essayer de mettre côte à côte  les minuscules pièces cartonnées issues d’une image qu’un esprit sadique s’est plu à morceler  avec des formes tarabiscotées?

Dès l’école maternelle, on entraîne d’ailleurs les enfants à reconstituer des créations graphiques à l’esthétique indéniable… Mais si !!!

 

Il arrive aussi que cette passion de la reconstitution demeure chez des adultes…

J’en veux pour preuve la scène à laquelle j’ai eu le plaisir d’assister dernièrement.

 

J’avais installé ma caravane sur la ravissante Ile de Ré, cosmopolite en cette fin d’été.

Sur ma droite, des Belges non-francophones. Ce qui ne facilite pas les échanges.

Sur ma gauche, des Allemands possédant un chien noir très joueur.

Derrière moi, des Français de Haute-Savoie, avec leur cage à serins.

Et devant mon installation, un charmant couple de Britanniques, dont le mari s’exprime dans un français impeccable, et qui à l’approche de chaque repas souhaite invariablement « bon appétit » à ses plus proches voisins. A partir de 19heures, ils participent également à la rituelle séquence horaire dite du  «tire-bouchon », celle au cours de laquelle leurs compatriotes agrémentent le camping de nombreux « plocs » caractéristiques d’une bouteille qu’on débouche.

Souvent, ils sortent un jeu de société et s’attablent pour de longues parties.

Quelquefois restant seule au camping, la dame  sort précautionneusement une immense plaque sur laquelle sont déjà assemblées des îlots de carton. Et elle continue avec ravissement et  minutie  de juxtaposer d’innombrables autres  éléments dans cet archipel.

J’observe, admiratif, et je me dis toutefois qu’emporter un puzzle géant dans une caravane semble  pour le moins risqué,  la moindre fausse manœuvre risquant  d’anéantir des heures de dur labeur.

 

Aujourd’hui, comme à l’accoutumée, ma voisine britannique a sorti son passe-temps favori hors de son auvent.

Mais elle a un invité de marque, inhabituel : un vent coquin venu du noroît, qui la taquine  en soulevant  les rebords de la nappe agrémentant  la table sur laquelle est s’est installée.

Et moi, malicieusement, je me prends à rêver qu’une subite rafale… un peu plus appuyée que les autres…

Vous aussi je suppose ?

Car  je vous vois sourire. Vous aimeriez bien que…

 

C’est alors que, exauçant mes vœux, Eole se montre tout à coup un peu trop caressant, et… ???

 

Non, il n’a pas tout renversé. Faut tout de même pas être méchant à ce point !

Mais apparemment, il a soufflé un seul élément du puzzle. (Qui a dit « Souffler n’est pas jouer », hein ?)

La dame se met alors en devoir d’arpenter sa place de camping, bientôt rejointe par son époux.

Le couple explore, en long, en large, en travers… et tente de débusquer le cartonnet fugueur.

Mais c’est la fin de l’été, et le sol est déjà recouvert d’une multitude de feuilles aux couleurs variées.

Pas facile de retrouver un bidule de taille modeste dans ces conditions.

 

Après de longues minutes stériles, mes voisins abandonnent la partie…

Apparemment, ils n’ont pas retrouvé la pièce manquante.
Et c’est là que je me dis :

« Les pauvres, ils avaient peut-être l’intention d’exposer le tableau fini dans leur living-room. Une splendide reproduction de « L’angélus de Millet » … ou « Le clown » de Buffet… ou encore le sourire béat de « la Joconde »…

Mais imaginez un seul instant que la pièce manquante soit celle qui se trouve juste au milieu de la toile… Là où le regard de vos invités va immanquablement se poser lorsque vous les convierez au rituel « five o’ clock tea »…

 

My God !!!

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Putain de vélo!

6 Septembre 2009 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

Hier après-midi, nous enfourchons nos bécanes afin de faire une petite virée sur les rives de la Charente, aux abords de Cognac.
Promenade sympa, où nous côtoyons des couples de cygnes avec leurs petits, des rameurs à l'entraînement (huit barré, quatre sans barreur...), des canards traînent derrière eux leurs canetons. Nous croisons d'autres cyclistes, et des marcheurs.
Sur la rive d'en face, de magnifiques demeures.
Puis tout à coup, j'entends un grand "Pschitttt" suivi immédiatement d'un doux "Pfffffffff..." et puis... plus rien! (Comme dans la célèbre séquence de « la Grande Vadrouille » où Bourvil imite ce bruit au passage de 2 cyclistes allemands...)

J'ai juste eu le temps de parcourir quelques mètres pour retrouver ma roue avant complètement sur la jante. Inutile d'appliquer la méthode "bombe de regonflage" car le trou doit être conséquent. J'incrimine d'ailleurs la valve d'avoir lâché à son embase (voir plus loin)
Je laisse donc Annie à l'endroit du "crash", (lieu-dit les Vollauds, et pas les vélos!) et j'enfourche son coursier afin aller récupérer la bagnole au camping...
J'embarque alors  le porte-vélos dans le coffre, et je repars en voiture vers les Vollauds.

De retour au camping, je démonte ma roue, et là, à 5 cm de la valve, apparaît une longue  plaie de 8mm  riant sur la chambre.
Je suppose que cette dernière devait posséder un point faible, car depuis quelques jours je voyais suinter  du liquide bleu destiné à parer les crevaisons dues aux épines.
Eclatement complet!!!! Et pas d'éclats de rire...
J'ai nettoyé, j'ai réparé avec une grosse rustine qui se trouvait dans ma boîte à outil.

Ce matin, le pneu a l'air en pleine forme!
Alors cet après-midi, on repart au bord de la Charente, dans l'autre sens.
Dois-je emporter une chambre de rechange????
Toujours est-il qu'avec mon nouveau vélo  j'ai accumulé en quelques mois bien davantage d'ennuis qu'avec ma vieille bécane qui m'a accompagné plus de 15 ans!

Demain, nous pensons partir en direction de l'île de Ré, le Bois Plage sans doute...

Voilà pour les nouvelles "fraîches"! Car il est vrai que le matin, ça caille un max!!!
Un coup de Pineau ou de Cognac seraient sans doute une bonne thérapie.
A +
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