Tous les gens ne sont pas forcément ingrats…
Figurez-vous que je me passionne pour tout ce qui est informatique, navigateur GPS et autres outils de navigation.
Ah, bon, vous le saviez déjà à la lecture de mes historiettes ?
Tant pis si je ne vous livre pas un scoop…
Mais attendez donc quand même un peu !
Parmi les bidules que j’aime utiliser lorsque je fais de la rando à pied ou lorsque je sors mon p’tit vélo, il faut mentionner mon antique Pocket PC Medion…
Je lui ai tout d’abord installé
Carto Explorer, qui me permettait de visualiser ma position sur une carte détaillée au 1/25.000ème… de fabriquer une trace récupérable
après quelques bidouilles sur Google Maps… d’obtenir la courbe d’altitude et de vitesse…
Bref, je me suis un bon moment amusé avec ce logiciel.
Puis on m’a conseillé Memory Map. Même type d’outil, mais beaucoup plus souple d’utilisation.
Et tout dernièrement, je découvre que mon téléphone portable Nokia Xpress Music 5800 peut accepter aussi des logiciels de ce genre. Mais ni Carto Explorer, ni Memory Map ne sont compatibles avec le système d’exploitation Symbian… Ils ne tournent que sous Windows Mobile.
C’est alors que je télécharge EndoMondo. (Gratuit)http://www.endomondo.com/routes/
Outil assez puissant qui enregistre la trace, mais qui ne me permet pas de voir une carte pendant que je suis sur le terrain… sinon après être passé par Internet où le site va traiter les parcours. Avec visualisation sur l'écran du PC. (Voir ci-contre).
Et puis, en fouinant sur le Net, je découvre ViewRanger. http://shop.viewranger.com/
Ce logiciel est en tous points comparable à ceux que j’ai cités précédemment, et tourne avec le système d’exploitation Symbian équipant mon téléphone portable.
Petit souci : le logiciel installable sur le PC ainsi que le site ne sont qu’en anglais... Heureusement, une fois installé sur le téléphone, le soft s'exprime en français.
Mais pour exploiter le système d'installation, il va me falloir réviser la langue de Shakespeare.
J’achète donc les droits pour acquérir quelques dalles. Afin de voir... (A signaler qu'une version d'essai gratuite pour 16 jours est téléchargeable sur le site Viewranger)
Puis je récupère les fichiers « Instructions for use », et je m’amuse à les
traduire. Pour moi seul…
J’installe tout ça sur mon PC, puis je transfère sur mon Nokia.
Après avoir pris connaissance de quelques commandes indispensables, je teste le logiciel en effectuant une petite sortie.
Je trouve cela fort intéressant…
Je me dis alors que mon boulot de traduction pourrait peut-être rendre service à d'autres... Non???
Me sentant subitement pousser un grand
élan de générosité (rires!!!? ), je décide de renvoyer les fichiers vers le support de ViewRanger, traduits dans un français aussi correct que possible.
Avec cette simple mention: " Si vous voulez en faire profiter les utilisateurs français.
Cordialement"
J'ai donc fait ma BA du jour. (BA=Bonne Action, n'est-il pas?)
Le lendemain, voilà-t-y pas que je reçois un mail ainsi libellé :
Hi
Bernard,
Thank you very much for the translations, they are much appreciated.
I
will put them on the web site soon.
We would like to offer you an additional map by way of thanks - we can either offer the whole of France at 1:100'000 scale, or a 12'000 sq km 1:25'000 scale map. Let me know which you'd like,
send me a map choice file for the latter.
Best
regards,
Mike.
Le voilà enfin le scoop!!! (Vous commenciez à désespérer, n'est-il pas?)
Si je résume le contenu de ce mail, on m'explique que, en guise de remerciement, on m’offre de télécharger
- soit la carte de France au 1/100.000ème,
- soit l’équivalent de 12.000km² à l’échelle 1/25.000ème.
Je suis évidemment très surpris de ce geste. Et très content bien sûr !!!
Je tenais donc à signaler à l’ensemble des visiteurs de ce site que l’on peut avoir parfois d’agréables surprises.
Comme quoi, tous les gens ne sont pas forcément ingrats…
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PS: je suis actuellement en train d'éplucher la notice complète du logiciel installé sur mon téléphone. Elle est consultable et téléchargeable à cette adresse.
http://www.viewranger.com/manuals/ViewRanger_user_manual_2_8.pdf
Bien sûr, tout le texte est en anglais. Si j'étais courageux, je me lancerais bien dans la traduction. Mais 125 pages... C'est une autre affaire!!!!
Mes deux fois 1000 bornes… au goût sucré.
Je vous ai narré combien j'avais savouré le fait d'avoir accompli 1000 km avec mon « nouveau » vélo...
J’ai continué de rouler... juin... juillet...
Empruntant avec bonheur mes petits chemins creux mayennais.
C’était le temps des cerises ! Délicieuses guignes sauvages… parfois aigrelettes, et sucrées.
Puis je me suis rendu en Côte d’Or, sur le canal de Bourgogne.
Ce fut souvent l’occasion de rencontres enrichissantes, comme celle effectuée avec un belge flamingant que j’avais aperçu montant
sa petite toile sur le camping de Montbard(21)… Septuagénaire alerte, il me raconta avoir « fait » l’an dernier le canal du Centre. Tout seul, comme un grand ! Et il comptait
bien récidiver en s’attaquant à d’autres canaux !
Durant cette période, ce fut le temps des prunes… aux nombreuses variétés, que j’ai pu chiper sur les berges, et dont je me suis abondamment nourri !
Un peu plus tard, je suis reparti vers le Sud… où, suite à mon éclatement de pneu sur la caravane, j'ai dû m'arrêter à Souillac dans le Lot, haut lieu de la descente en canoë de la rivière Dordogne.
Pays des noix, qui n’étaient pas encore mûres…
J'ai alors mis à profit le temps de faire venir des pneus neufs... pour pédaler autour de Souillac, visiter Colonges la Rouge, Beynac, Sarlat...
Sarlat où je me suis aussi rendu à vélo, en utilisant l'ancienne voie ferrée joliment aménagée dans le département de la Dordogne. Avec franchissement d'un tunnel (éclairé!) long de 500mètres environ.
Ayant repris ma route, je me suis arrêté dans la Haute Garonne, à Avignonet Lauragais, sur le coquet camping « Le Radel » situé juste en bordure du canal du Midi, à l'écluse d'Embarel.
Très propre, tenu par un couple charmant... dont le mari est un véritable personnage !
http://avignonet-lauragais-camping.over-blog.fr/article-camping-municipal-le-radel-56731240.html
Cette halte a permis enfin d'inscrire à mon palmarès la partie toulousaine du Canal des deux Mers, celle qui me
manquait : de Naurouze à Toulouse. Avec cette petite satisfaction personnelle : je suis entré dans le club de ceux qui ont parcouru tout le canal du Midi, et dans les deux sens, entre la ville rose et la
Méditerranée.
Durant ce séjour, j’ai obtenu une autre petite satisfaction, car mon vélo a dépassé les 2000km!
C’était près de Montgiscard.
Il n’y avait pas de prunes cette fois, mais des figues à gogo !
Ah, le temps des figues…
dorées, sucrées… et très « attachantes »…
De ce séjour au seuil de Naurouze, quelques images me reviennent, comme la petite chapelle des bateliers à l’écluse de
Negra.
Ou mon incursion dans Toulouse…
Je garde en mémoire l’imposante construction qu’est Port Lauragais, avec son musée du canal.
J’ai apprécié le bitume dont est recouverte la voie cyclable dans tout le département de Haute Garonne…
Séjournant ensuite à Mèze (Hérault), j’ai beaucoup moins aimé l’état d’abandon dans lequel se trouvent les berges du côté de Vias…parcours bosselé et difficile, avec des ornières… C’était beaucoup mieux du côté de Portiragnes vers Béziers… et son célèbre escalier d ‘écluses de Fonsérannes.
Je suis allé pédaler aussi vers Frontignan, sur une piste cyclable superbement aménagée, où l’on circule au ras de l’eau avec des lagunes de part et d’autre, jusqu’à Vic la Gardiole. Sous le regard imperturbable de nombreux oiseaux échassiers.
Autre grand plaisir qu’a été la découverte de la voie en cours d’aménagement entre Mèze et Balaruc le Vieux(34)… et cette imposante colonie de flamants roses près de Bouzigues.
Evoquant cette promenade, je me reprends à rêver d’une voie « verte » qui permettrait de faire le tour complet du bassin de Thau à vélo…
Et en effectuant ce parcours début septembre, ce serait sûrement le temps des figues !
Mais aussi celui des raisins !!!
L’été s'est fait chasser par l’automne, et son cortège de brumes…
Je suis (enfin ?) revenu chez moi, et j’ai repris mon vélo…
Cette fois, pour le temps des mûres…
Quand le canal flirte avec la ville
Septembre 2010…
Le Canal du Midi.
Il me reste un dernier tronçon à parcourir : celui qui me permettra d’entrer dans la secte de ceux qui l’ont parcouru en totalité à vélo!
Je me rends donc en voiture vers l'écluse de Vic, une dizaine de km au Sud de Toulouse
Mais en ce dimanche matin, je trouve des bagnoles partout, et il m’est difficile de dénicher une place de stationnement.
Je me mêle malgré tout à la foule, et j’enfourche mon VTT afin de pénétrer au cœur de la ville rose.
Levant périodiquement le nez, j’aperçois au travers des feuilles de platanes de gros avion qui descendent les uns après les autres vers Blagnac, dans le sifflement caractéristique des réacteurs presque au ralenti…
Et sur le halage ?
Il y règne pour sûr une belle effervescence !!!
On trouve des pédaleurs, des marcheurs, des joggers.
Seuls, en groupes, en famille.
Avec des tenues parfois hautes en couleurs, écouteurs dans les oreilles. Ceinture avec des fioles de potion magique. Maillots trempés de sueur...
Je suis ébahi par la diversité des moyens de locomotion: à pied, en roller, seuls, ou en famille dont l'un des membres à roller pousse un landau; en patinette normale ou avec une grosse roue de vélo à l'avant, à vélo de toutes sortes... Bébé dans le siège arrière du vélo de maman ou dans une remorque jaune.
Quelle peut bien être alors l’impression ressentie par ce couple de retraités anglais pédalant paisiblement vers la Méditerranée, sur des vélos aux sacoches bien remplies ?
Je dois dire que le comportement de certains pédaleurs forcenés me surprend : ils foncent comme des malades à la recherche de la performance en zigzaguant parmi les usagers les plus lents, et pestent parce qu'on ne leur laisse pas suffisamment de place à leurs yeux. Lunettes aérodynamiques et teintées, tenues bariolées… n’auraient-ils pas intérêt à trouver un autre terrain de jeux ?
Près d’une écluse, je suis amusé par ces coureurs qui, après leur jogging, sont arc-boutés sur le tronc vertical d'un platane; ils semblent vouloir déplacer l'arbre à la taille imposante. Mais non, ils font leurs étirements!
Et puis d’innombrables images me reviennent…
Ainsi, ce type assis sur un banc, et qui lit tranquillement un gros bouquin sur ... Napoléon!
Ou bien ces retraités à vélo, arrêtés en train de palabrer près du restaurant.
Et sur le canal lui-même ?
Je découvre quelques rameurs, ou bien des plaisanciers à la barre de petits bateaux électriques dotés d’un parasol...
Et puis aussi des pénichettes de location, avec des touristes bien souvent britanniques ou hollandais.
Mais plus on s’approche de la ville, plus on découvre de coquettes péniches arrimées pour longtemps. Habitations « au long cours », avec les bûches entassées sur la rive en vue de passer l'hiver ; agrémentées de bacs à fleurs accrochés au bastingage, mais aussi sur des pontons dans des bacs qui ont les pieds dans l'eau.
D’autres péniches constituent des habitations plus modestes, près desquelles stationnent des vélos, avec des étagères aménagées sur le talus de la berge et des tables sur un semblant de terrasse…
Et parmi tous ces bateaux qui reflètent la vie, d'autres péniches, tas de tôles rouillées...
Approchant de la ville, je traverse un port avec de nombreux bateaux en révision.
Soudain sur ma droite apparaissent des jardins potagers avec leurs cabanons ; c'est alors que je découvre cette pancarte insolite: tomates bio à 2€ le kilo...
Un peu plus loin, un autre port, au milieu de constructions modernes, sorte de marina.
J’arrive pratiquement au cœur de Toulouse. La cohabitation devient difficile avec la route. On a même dû creuser un « trou » sous le canal afin de faire passer une sorte de « pénétrante », l'autoroute E80 sans doute. Ainsi donc, bien après la réalisation de Riquet, on a ajouté un pont-canal. Curieuse image que celle des bateaux naviguant quelques mètres au-dessus des automobiles !!!
Au cœur de la ville, la vie économique a conquis le canal ; voir ce restaurant-péniche aux formes étranges ressemblant à un hangar: avait-il besoin d’un permis de construire???? Ses propriétaires paient-ils une taxe d’habitation ou une taxe foncière ? Comment s'alimente-t-il en électricité? Que fait-on de ses eaux usées ???
Questions sans réponse.
Autre bateau étrange : ce sauna/hammam avec ses nombreux appareils climatiseurs électriques comme on en voit accolés aux balcons des appartements. C’est à ce moment que je croise un grand bateau croisière à propulsion électrique… équipé d’une multitude de panneaux photo-voltaïques disposés au-dessus du pont… (renseignements au 06 88 40 76 21)
Et puis j’arrive Pont Saint Sauveur... Esplanade de la Capitainerie.
Je décide d’arrêter là ma conquête de Toulouse.
Une photo… et je repars dans l’autre sens en direction de Vic…
Tout au long du retour, je revois les images…
Etonnantes images... laissées par un canal qui flirte avec la ville…
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Autres photos ici:
Ou cet autre lien si le précédent ne fonctionne pas
http://picasaweb.google.com/Bernardino53/LeCanalDuMidiToulouse?feat=directlink
En guise de post-it...
...ou l'histoire d'une promenade à VTT près de Mèze
Si j'aime à me promener le long des canaux ou autres pistes aménagées, j'aime peut-être encore davantage sortir des sentiers battus... jouer à se perdre... hors des univers envahis par le béton...
C'est ainsi qu'un matin, longeant le bassin de Thau qui se trouve à ma gauche, je suis parti en direction de Marseillan... La Bellonette. (Voir carte ci-dessous, petit trait rouge partant vers le Sud en direction de la D18, ou un peu plus bas en bleu/violet sur la copie d'écran réalisée à partir du logiciel memoryMap)
Près du domaine de Bellevue... le panorama sur l'étang de Thau est superbe: les parcs à huîtres et à moules, le Mont saint Clair, Sète... le cordon littoral, et le cap d'Agde. Je descends vers "la Pinède"
Mais la route s'arrête... je bifurque alors sur la droite vers l'étang que je longe pendant quelques hectomètres sur un chemin mal pavé... en m'éloignant de Mèze.
Soudain, angle droit obligatoire vers les terres... puis cul de sac dans une vigne.
Je n'ai pourtant guère envie de revenir sur mes pas!
Observant le paysage, j'aperçois une maison à environ 300 mètres.(Mas St Jean des Sources?)
Il doit bien y avoir un chemin qui la relie au monde des vivants!
Afin de m'en rapprocher, je continue à pied en longeant une vigne, et je débouche enfin sur un étroit sentier aux herbes sèches particulièrement agressives.
Cinquante mètres pour atteindre un semblant de route goudronnée.
Et je repars avec la brise marine dans le dos, légèrement favorable.
Je traverse le marais « Près du Baugé »... réserve naturelle, peuplée de nombreux oiseaux.
J'arrive enfin en vue de Villemarin, sous des résineux qui embaument.
Domaine de Bel Air, croix de Bel-Air... et je débusque un grand figuier.
J'y cueille quelques fruits à peine mûrs, qui me laissent aux mains comme une sorte de latex blanc.
A partir de ce moment, mon guidon va ressembler à ces antiques rubans d'attrape-mouches! J'aurai de plus en plus de
mal à décoller mes doigts des freins ou des leviers de vitesse.
Ainsi, je suis devenu le post-it vivant de mon vélo!!! Le pense-bête du VTT...
J'avoue que cette image me réjouit!
Je bifurque ensuite sur la D51, et je n'ai guère de peine à suivre une petit tracteur muni d'une remorque pleine de raisins fraîchement cueillis. L'odeur qu'il laisse derrière lui est vraiment agréable.
Mais l'intense circulation de cette route m'effraie quelque peu.
C'est pourquoi je m'empresse de l'abandonner au plus tôt en tournant à droite vers le Mas de Serveille. Puis virage à gauche vers le Mas du Retour. (le bien nommé!)
Longue ligne droite sur du goudron... et j'arrive en vue du domaine de la Grand Grange.
Une vigne a été vendangée... je m'en approche et je découvre avec plaisir des grappes que la machine a oubliées. Elles sont toutes
poisseuses de jus de raisin, mais au goûter, je m'aperçois qu'il s'agit de blanc muscat. Assis dans l'herbe à l'ombre d'un immense pin parasol qui diffuse généreusement ses parfums de résine, le regard scrutant l'étang de Thau, je déguste ma
grappe, et je m'enduis encore davantage les doigts d'une glu sucrée.
Mais qu'est-ce que c'est bon!!!
Je tente quelques photos, et j'ai ensuite bien du mal à ranger l'appareil dans sa sacoche tant mes doigts sont collants...
Après ces quelques minutes de repos, je reprends mon chemin vers la D159...
Tout en me promenant entre des vignes de raisin noir non encore vendangées, je laisse sur ma droite l'Ecosite et son lagunage.
J'arrive enfin dans les premiers lotissements de Mèze...où l'on bétonne avec frénésie...
Puis je débouche vers la cave coopérative.
Surprise: alors que je m'attendais à savourer une odeur de raisin fraîchement cueilli au milieu d'une intense activité due au ballet des vignerons apportant leur récolte, je découvre que l'immense bâtiment est devenu... mairie annexe... Déception...
Je poursuis alors ma virée en empruntant l'ancienne voie ferrée aménagée en piste cyclable, pour déboucher sur l'entrée du port.
J'adosse mon VTT sur un banc et, avant de tremper mes mains dans l'eau pour les débarrasser de la glu, je descends vers les rochers où des colonies d'oursins ont élu domicile.
Puis je lave mes lèvres... c'est alors que le salé de l'eau se mêle suavement au sucré de mes dégustations précédentes.
Je remonte en selle pour longer les nombreux restaurants rive gauche du port. Passage par la Plagette, puis sous le mur des Pénitents... le port des barques.
Le parc et ses jeux de boules...
Arrivée sur le terrain de tambourin coincé entre l'étang et le camping...
Fin du voyage.
Mon compteur affiche alors 22 petits kilomètres.
Mais il me faut maintenant nettoyer mon guidon ainsi que les poignées: vous savez, la colle du post-it!!!
L'heure du repas approchant, j'aurai droit en apéritif à un petit verre bien frais... muscat de Frontignan oblige!
Mais pourquoi vous ai-je raconté tout ça?
Peut-être à cause du post-it évoqué précédemment!
Celui que l'on rédige en vue de ne rien oublier...
-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-
Détails de ce parcours avec Geoportail:
C'est la crise!
Je campe à Mèze, dans l'Hérault... sur les bords de l'étang de Thau, face à la ville de Sète chère à Brassens...
Voyant arriver un soir deux camping-cars anglais d'une taille respectable, mon voisin d'en face me glisse malicieusement: « C'est la crise... »
Ben voyons! Deux engins mesurant au moins 8 mètres de long, hauts comme une maison de plain-pied, qui ont un mal de chien à se garer chacun sur un emplacement de 10m sur 7...
Un autre campeur est béat d'admiration devant ces « merveilles technologiques », et comparant ces bijoux au paquet de sous qu'il a mis dans son
propre camping-car, il estime leur valeur à plus de... 150.OOO euros. Hé... Une belle maison itinérante... sur 6 pneus!
C'est la crise, vous dis-je!
Pour preuve? L'un des ces mêmes voyageurs sur roulettes me disant un matin, dans un impeccable français où perce à peine l'accent british:
« Ben vous savez, le poisson, il est cher ici, et il n'y a guère de choix... »
Voyez bien que c'est la crise!
Autre preuve?
Ce citoyen suisse, bientôt à la retraite(?), qui l'autre soir me dit devoir émigrer prochainement vers la France, parce que la vie en Helvétie est devenue trop chère.
Les assurances maladies hors de prix; les médocs très chers et de plus en plus « dé-remboursés », à tel point qu'il va chercher son aspirine à Pontarlier!
Et même le chocolat Lindt, un temps figure de proue de la Suisse, qu'il achète chez nous!!
"Et j'vous parle pas de la viande...!"
Longue pause...
« Un jour, on pourra plus... et encore, je suis pas dans les plus malheureux...
Vous savez, on parle de la Suisse comme un pays riche, mais c'est mal réparti... entre ceux qui sont pétés de tunes, et les autres... »
« Les riches, ils sont de plus en plus riches, en Suisse... mais les pauvres... on n'en parle pas.
Parce qu'il y a aussi des pauvres chez nous... sans système social comme chez vous!
Y'a même pas de syndicats pour élever la voix... même si parfois chez vous, ils gueulent par principe, mais ça nous manque!!!"
Et puis après un long soupir:
"Le jour où ça va péter... »
Tout ça avec l'adorable accent chantant de nos amis helvètes francophones...
On connaissait les travailleurs immigrés… il faudra compter maintenant avec les retraités immigrés… d’origine suisse !
Petite question toutefois : notre Helvète sera-t-il l'objet d'une reconduite à la frontière???
La crise, vous dis-je!
Mais c'est peut-être pas celle du bâtiment... à moins que ce ne soit celle du logement !
A voir ces maisons que l'on construit ici partout. A Marseillan, à Mèze, à Montagnac (1er prix pour un terrain : 59.000Euros... et pas en bordure de mer…)
Très convoitée, cette partie proche du littoral est devenue un immense chantier de construction. On y manque de place... tout est bon pour élever des murs et des lotissements et des résidences...
Coincée entre la mer et l'étang, la ville de Sète est elle-même soumise à la frénésie bétonnière; les promoteurs ont réussi à y conquérir vers le Sud l'immense trou de la carrière, ainsi que la lagune, afin d'y construire des résidences aux tons orangés...
C'est que la demande semble nettement supérieure à l'offre! D'ailleurs les bureaux des agences et promoteurs immobiliers sont chaque année plus nombreux.
Voyez bien que c'est la crise!
Malgré tout, je voudrais terminer sur un clin d'œil, en vous livrant le message de cette immense pancarte
publicitaire érigée au pied du mont Saint Clair, tout près de la Marina: (je n'ai hélas pas eu le temps de prendre la photo!)
« Ici, devenez propriétaires d'une maison avec vue sur la mer... et parmi les oiseaux. »
Alors qu'une main anonyme a ajouté avec un pinceau noir:
« Non, merci!
Signé: les zoizos! » (sic!)
Quand je vous disais que c'était la crise!!!
Le tuyau, la chaussure, et le pneu...
Jeudi 26 août, bien décidé à rencontrer le soleil, j'accroche ma caravane, direction le Sud.
Il fait beau, tout va bien.
Premier arrêt pour des raisons «physiologiques », et je m'aperçois qu'un bout de tuyau utilisé pour la vidange des eaux usées est sorti du coffre de caravane: il traîne par terre, ce qui a raboté le système de vissage en laiton. Je tente d'extraire le tout par dessous, mais, n'y parvenant pas, j'entortille alors le tuyau autour de la flèche caravane... Incident mineur.
Second arrêt vers midi pour des raisons « alimentaires ». L'aire choisie est très ombragée, avec des tables entourées de noisetiers. Juste avant le repas, je m'en vais faire ma petite récolte. L'estomac enfin lesté, nous remontons en voiture. Mais...
Une odeur tenace semble avoir envahi le véhicule. Je finis par m'arrêter, pour constater que ma chaussure gauche a écrasé un étron sans doute déposé derrière un noisetier sur l'aire précédente.
Pied gauche? Mais ne dit-on pas que cela porte chance!!!! (Attendez la suite...)
Changement rapide de godasses, et les « polluées » sont enfermées dans un sac plastique... jusqu'à la prochaine étape.
Second incident mineur.
Le thermomètre de la voiture indique un température qui monte allègrement... 35... 36... 37...
A une quarantaine de km au Nord de Cahors, je prends mon ticket au péage autoroutier de Gignac... Nous sommes alors à 41°C...
J'ai à
peine fait 2km qu'éclate alors un bruit inquiétant. Je pense alors avoir un problème au pneu avant droit de la voiture. Mise en route des warnings, arrêt sur la bande d'urgence. Nous enfilons nos
gilets fluos, puis nous passons rapidement de l'autre côté de la barrière de sécurité.
Aïe! C'est le pneu droit de la caravane qui a lâché. Il a sans doute éclaté sous l'effet de la chaleur intense, et il a perdu dans la bagarre toute sa bande de roulement.
Qui a dit que mettre le pied gauche dans la m... portait chance, hein???
Je me saisis du téléphone portable:
« Allo, le 17?
-
- Ici peloton de gendarmerie... Que vous arrive-t-il? »
J'explique qu'il n'y a que des dégâts matériels.
« Où êtes-vous? Demande ensuite le gendarme.
- Je circule en Nord/Sud. Je viens de franchir le péage de Gignac, que j'aperçois en regardant vers le Nord.
- Pas assez précis pour vous situer...
- Je peux vous fournir mes cordonnées GPS...
- Inutile, je n'ai pas les moyens de les exploiter.
- Ah bon... »
Me voilà un peu décontenancé...
Toujours le téléphone collé à l'oreille, je finis par effectuer une trentaine de mètres vers le Nord, et je trouve un petit panneau sur lequel je lis un nombre à 4 chiffres. Je m'empresse de le communiquer à mon correspondant, qui semble alors avoir des renseignements exploitables.
A partir de ce moment, il va suffire d'attendre le dépanneur, et se mettre en rapport avec Inter Mutuelles Assistance. Mais un gros morceau de caoutchouc traîne sur
le milieu de la chaussée. Et cela m'inquiète pour la sécurité des autres usagers de l'autoroute. C'est pourquoi je me munis du triangle de signalisation que j'agite ostensiblement, et je marche
plus en amont afin de donner l'alerte. D'un signe de la main, les routiers me disent qu'ils ont compris, et actionnent le clignotant vers la gauche pour dégager au maximum. Mais, à mon
grand étonnement, de nombreux automobilistes semblent ne pas tenir compte de mes gestes! Ils accélèrent comme des malades et doublent tout ce qui se trouve à leur portée!!!
Les patrouilleurs arrivent quelque temps plus tard. Ils balisent mon attelage voiture-caravane, puis enlèvent l'obstacle de caoutchouc.
Peu de temps après, c'est le dépanneur qui fait son apparition et grâce à ma roue de secours dont j'avais vérifié la pression avant le départ, il effectue la remise en état...
Je peux alors poursuivre ma route...
Mais... une question me taraude: comment se fait-il que la gendarmerie ne puisse localiser des « sinistrés » uniquement avec leur position GPS? La plupart des véhicules sont maintenant dotés de cet accessoire... Et au PC « alerte » une simple liaison Internet vers Google Earth, voire Mapquest, permettrait d'entrer les coordonnées et de « voir » où se trouvent précisément les paumés de la route!!!
Suite à cette mésaventure, aurais-je la chance, cette fois, qu'un responsable de la sécurité routière entende ma remarque???