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Photo / VTT / Billets d'humeur /  Géocaching / Modélisme / Années 50

Ah, le fumier!

21 Mai 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Un type se pointe  un jour en Auvergne avec la ferme intention de faire évoluer ses planeurs radio-commandés.

Vous connaissez cette magnifique région située au cœur de la France; au moins pour avoir entendu parler de la Banne d'Ordanche où se déroule tous les ans une célèbre rencontre dédiée au Vol De Pente ...

Mais il n'y a pas que la mythique Banne d'Ordanche pour se livrer à la pratique du vol de pente.

Un exemple?

Parlons donc de mon  ami Dominique; c'est un solide gaillard qui a prospecté de nombreux endroits autour  du village où il réside. Ne se targue-t-il pas  d'avoir à sa disposition 93 sites!!! Pas moins...

Moi, je me contenterais de beaucoup moins; quelques bonnes pentes ramenées chez moi  suffiraient à satisfaire mes besoins!!!

En homme généreux qu'il est, Dominique lui indique donc quelques-uns de ses terrains de jeux...

Et signale que parmi ceux-ci figure une pente à n'utiliser qu'en sa présence  (restriction imposée par le cultivateur, car à certaines périodes il ne faut pas piétiner l'herbe destinée à produire du foin par exemple)

Mais, prenant quelques libertés avec le contrat établi en accord avec le paysan, notre modéliste « invité » s'y rend quand même un jour ; il  commence à faire voler en se disant que tout seul, il ne peut guère gêner les autochtones  restés dans la vallée!

Et hop! A nous l'ivresse et l'air pur des montagnes à vaches!

Durant le vol, il commence cependant à être titillé par de douces odeurs,   comme en trouve parfois dans les fermes. Les exploitations agricoles sont  pourtant bien loin,  tout en bas dans la vallée  verdoyante.

Mais une odeur, quelle qu'elle soit,  n'empêche pas la pratique du vol de pente, n'est-ce pas?

En arrière plan, un bruit de moteur semble  petit à petit se rapprocher...

Le modéliste se retourne et aperçoit un agriculteur au volant d'un tracteur  tirant une lourde remorque derrière laquelle voltigent de joyeux flocons noirâtres:  notre homme est en train d'épandre du fumier.

Quoi de plus naturel que de « fumer » son pré afin d'en tirer une herbe beaucoup plus grasse avec laquelle on produira un excellent foin?

Lorsque l'attelage  passe suffisamment près de lui, le gentil modéliste apostrophe notre brave paysan en ces termes:

« Hé! C'est bien joli votre truc, mais qu'est-ce que ça pue! »

Ajoutons que notre modéliste semblait avoir oublié qu'il se trouvait sur un terrain privé et  que le contrat stipulait la présence de Dominique, absent ce jour-là...

Ajoutons  encore que la plus élémentaire des politesses aurait été au moins de commencer par saluer l'exploitant agricole, avant même de lui adresser une quelconque remarque sur ses pratiques coutumières.

N'était-il pas chez lui?

Et que fit l'homme de la terre?

Il se contenta de remettre son tracteur  en route et il se  rapprocha de la voiture intruse; puis il actionna le mécanisme mettant en route les roues crantées de l'épandeur.  En prenant bien soin que ses projections atteignent abondamment la carrosserie du véhicule citadin!

 

 Vous me direz que la scène ne comportait  que deux acteurs...  Et vous me poserez  bien évidemment la question de savoir comment j'ai pu  être au courant de cette aventure.

   

Procédons alors avec méthode: lequel des  deux protagonistes  a bien pu informer mon indicateur?

Le modéliste? Ben voyons... Imaginons  que vous ayez eu votre voiture aspergée de fumier?  Je suppose que vous ne seriez  pas   allé le crier sur les toits.

C'est bien évidemment l'agriculteur qui, lors d'une visite de courtoisie effectuée par Dominique  se fit un malin plaisir de lui rapporter  l'histoire. Avec forces détails.

J'entends d'ailleurs  les rires de mon ami Dominique, le « gérant » de la pente, lorsqu'il eut vent de ce croustillant épisode.

Les mêmes rires toniques qu'il eut lorsqu'il me raconta lui-même cette aventure aux relents bucoliques!

Mais qui osera dire après ça que notre Domi n'est pas en "odeur de sainteté?"

 -=-=-=-=-=-=-=-  voir site de notre ami Dominique -=-=-=-=-=-http://vdp63.free.fr/

 

 

 

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La 4 CV Renault

10 Mai 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Chroniques des années 50

 
 
 Lorsque j'étais écolier...

Mon oncle Gabriel   fit son apprentissage de mécanicien auto.
Il se grisa de moto…
 
Puis, comme  de nombreux Français moyens, il acheta une 4CV, apparemment en 1953 ; c’est du moins ce que semble indiquer l’immatriculation de son véhicule…
 
Je chérissais cette mini-voiture presque autant que lui !!! Et c’est la raison pour laquelle je me prêtais volontiers à la séance de nettoyage. Ce cliché est d’ailleurs très évocateur de l’époque : accès du plus grand nombre à l’automobile, et arrivée de l’eau sous pression sur les robinets des maisons…
Avec son prix modique et ses 565 kg, la 4CV fut vraiment la première voiture populaire de l’après-guerre. Mon oncle donne   l’échelle de ce véhicule « de poche », puisque la longueur n’était que de 3.65m pour une hauteur de 1.45m.
Ce qui pouvait surprendre le néophyte, c’est que le moteur se trouvait tout à l’arrière ; il était donné pour 4 chevaux fiscaux (d’où le nom de la voiture) et 16 chevaux réels.
Je me souviens avoir parcouru de nombreux kilomètres en compagnie de mon oncle dans sa 4CV.
Et plus particulièrement une fois où nous avons fait un long périple en France. C’était d’autant plus remarquable que le convoi était composé de deux 4CV : celle de mon oncle Gaby, et celle de mon grand-oncle Jean Duarté.
Malgré la taille ridicule du coffre dans lequel on trouvait la roue de secours, les petites voitures étaient lourdement chargées, et leur gentil moteur fut rudement mis à l’épreuve lors de la traversée du Massif Central. Le court levier actionnant la boîte à trois vitesses était souvent sollicité lors des longues montées…
Afin de faire souffler les « chevaux », on s‘arrêta pour la nuit dans un hôtel à Roanne… et le convoi repartit gaillardement vers la Mayenne le lendemain matin.
En 1961, Renault arrêta la production de sa 4CV après avoir sorti plus d’un million d’exemplaires…
Ce fut la Dauphine qui lui succéda. 
 
On entamait alors les années « 60 »
 
 
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A la croisée des chemins

3 Mai 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
Devant ce soleil radieux d’un printemps tardif, je n'ai pu m'empêcher de piaffer pour aller faire voler...
Mais ma femme a besoin de la voiture : elle a prévu d’aller chercher des plants chez son fleuriste favori... Le printemps et ses plantations n'attendent pas!
Je lui demande donc de me laisser avec mon matériel à l'entrée du chemin de rando menant à la pente "La Roche", et je lui dis:"T'affole pas, je te téléphonerai quand j'aurai besoin que tu reviennes me chercher".
Et on se quitte. Elle pour son fleuriste, moi pour ma pente!¨
Pente que je retrouve  après un quart d'heure de marche dans un délicieux petit chemin creux...  pour me rendre compte que le vent en altitude n'a rien à voir avec celui au sol... et qu'en plus il est anémique!
Heureusement,  en gus prévoyant, j'ai emporté  un motoplaneur électrique... mais le MiniJ que j'avais pris  afin de procéder aux inévitables réglages suite à une grande visite... ben il va sérieusement m'embarrasser!
Parce que je m'aperçois que le peu de portance et les ascendances  qui déclenchent se trouvent tout au fond à gauche... loin de l'endroit où j'ai lancé. Et sur une partie où le relief est fort peu pentu…
Je pose, et je remballe mon matos pour aller vers un endroit plus propice. Si j'avais pas eu le MiniJ, j'y aurais envoyé mon Onyx en vol... sans le poser.
 
Bref, je traverse un grand herbage où de jeunes bovins me font une haie d'honneur; je ne réussis à me débarrasser  de ces affectueux quadrupèdes qu'après avoir franchi une clôture électrique; et je me retrouve  enfin dans un autre herbage... où c'est pas mieux qu'au départ au niveau portance...
Mais avec un bataillon de mouches excitées comme de jeunes puces.
Vous avez déjà piloté en essayant de vous débarrasser de ces sales bêtes qui "vouzounent" et vous agacent prodigieusement?
Si des gens m'ont aperçu en train de gesticuler... z'ont dû rigoler un moment!!!
Tout ça me remet en mémoire la séquence du film de Jacques Tati  "Jour de fête", où le brave facteur se bat contre des insectes...
Mais avant de plier définitivement bagage, je réalise tout de même 57 minutes de vol au total.
J'examine alors la situation, et  d'où je suis, il me semble inutile de reprendre le chemin "aller", mieux vaut passer par le bas de la pente où se trouve un autre sentier tout aussi pittoresque que le premier... qui fleure bon le chèvrefeuille...et qui serpente entre des champs de colza à l'odeur prenante.
 Au recoin de quelque haie je retrouve la fraîcheur  de petites sources  se déversant dans  de  minuscules  mares à grenouilles.
Tout en marchant les bras encombrés de mes deux modèles et l'émetteur qui me bat la bedaine... je rêvasse, et je me dis que rentrer à pied me fera du bien... il suffira de prendre les sentiers à l'arrière du village pour arriver directement chez moi sans emprunter la route.
 
Mais tout à coup, ce putain de portable se met à sonner... C'est Annie qui,  revenue de ses courses,  a décidé de me récupérer. Elle a  marché un quart d'heure dans le petit chemin du haut, et débouchant au sommet de la pente, s'étonne de ne voir ni bonhomme dans l'herbe, ni planeur en l'air.
"Où que 't'es? demande une voix nasillarde.
- Ben  je suis presque arrivé sur la route de Champgenêteux, en face du magasin Shopi, je rentre à pied!
- Ah ben j'aime mieux ça!"
Eclat de rires de part et d'autre.
 
Je suis donc arrivé le premier sur le parking Shopi, où j'ai attendu mon taxi.
Là où nos chemins ont quand même  fini par se croiser.
J'ai tout enfourné dans la bagnole et j'ai terminé  ma randonnée… en voiture!!!
 
Voyez que  le vol de pente, c'est pas réservé aux pantouflards, la preuve!!!
 
J'en rigole encore!
 
 
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