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Photo / VTT / Billets d'humeur /  Géocaching / Modélisme / Années 50

chroniques des annees 50

Vive le progrès!

21 Février 2024 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Chroniques des années 50

Vive le progrès!

Depuis quelques jours, j'ai entrepris de faire un peu le ménage dans mes archives.

J'y ai retrouvé la copie de mon diplôme du bac, celle de mon Certficat d'Aptitude Pédagogique, la facture de ma Renault 8...

 

Et...  

 Un bulletin de salaire alors que j'étais encore "Normalien"...  en stage de formation professionnelle.
Feuille vierge issue d'un duplicateur à alcool.  (Dont la forte odeur asticote à nouveau mes narines)
Document rempli "à la main",  de façon très artisanale,   avec calculs non moins artisanaux!
Le tout réalisé très proprement!  Sans aucune rature.

Admirez le montant de mon pécule, somme qui me fut versée à la sortie de l'Ecole Normale

Admirez le montant de mon pécule, somme qui me fut versée à la sortie de l'Ecole Normale

Pas de traitement de Texte style Word ou de tableur Excel...
Au stylo, m'sieurs dames!

Et la tilde placée au bon endroit au-dessus du N...   

MUÑOZ

Je me marre quand je vois ça.   

Avec le développement de l'informatique, on a embauché à tour de bras des gens du tertiaire qui,  gratte-papiers contemporains, avec des outils apparemment très performants,   sont moins "bons" que dans l'temps.
Il suffit de constater les délais actuels pour obtenir une carte d'identité... ou une carte grise...


Pensez-vous qu'on ait fait de réels progrès?

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Souvenirs en rapport avec la ville de Mèze

14 Septembre 2021 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Chroniques des années 50, #Tranches de vie, #photos

Mes parents sont nés à Mèze (34140) aux alentours des années 1920.
J'ai séjourné dans cette ville  au 7 rue du Collège, là où habitaient mon oncle Edmond Serveille,  le cordonnier,  et sa femme Clémence.
Si je rappelle ces faits, c'est pour vous dire que je connais assez bien Mèze depuis déjà un certain temps.
 
Ce qui m'amène aujourd'hui à rédiger un papier?
 
Le fait qu'une fois encore j'ai séjourné dans cette ville début septembre 2021 (Camping Beaurivage)
Et qu'en me promenant avec mon VTT électrique, j'ai emprunté un  chemin dont le nom m'interroge...  et m'amuse!
Le panneau affiche "Chemin du Ceinturon"
Je crois pourtant me souvenir qu'il s'agissait non pas d'un ceinturon, mais bien d'un centurion.
Mêmes lettres certes, mais disposées différemment.  Anagramme!
Pour ma part, je pencherais plutôt pour la référence aux Romains...  qui ont laissé quelques jolis vestiges dans les parages!
(Loupian, voie romaine qui passe au pied du mas de Vin Trou dont mon oncle cultivait la vigne).

 J'ai adressé un courriel à la Mairie, et en retour, j'ai reçu  une réponse du service patrimoine. Avec quelques détails que j'ai pu apprécier.  (Merci à Guy Bastide)

Et puis sur ma lancée, j'ai éprouvé le besoin de me remémorer  encore quelques autres  souvenirs.

Puisqu'on a évoqué la famille Serveille... je me souviens, tout gamin que j'étais, de la maison qu'habitaient les parents de mon oncle Edmond dans les faubourgs de Mèze... l'odeur particulière du "magasin" au fond duquel se trouvait l'âne.
Ce petit âne qui, attelé à une charrette, nous emmenait via la route de Villeveyrac vers le mas familial.
La vue sur le bassin de Thau... les amandiers, la vigne, les grenades, les petites asperges, les escargolades...
Au Mas, sur les hauteurs  face à l'étang de Thau.  Edmond et sa casquette.

Au Mas, sur les hauteurs face à l'étang de Thau. Edmond et sa casquette.

Puisqu'on a évoqué la famille Serveille... je me souviens, tout gamin que j'étais, de la maison qu'habitaient les parents de mon oncle Edmond dans les faubourgs de Mèze... l'odeur particulière du "magasin" au fond duquel se trouvait l'âne.
Ce petit âne qui, attelé à une charrette, nous emmenait via la route de Villeveyrac vers le mas familial.
La vue sur le bassin de Thau... les amandiers, la vigne, les grenades, les petites asperges, les escargolades...
Et aussi les pique-niques aux Salins le dimanche , où mon oncle poussait le salabre afin de recueillir quelques "fruits de mer" que nous dégustions crus, ou frits sur un  petit feu aménagé à même le sol...
(Edmond, agenouillé de dos sur le cliché intitulé "Aux Salins")
Aux Salins, agenouillé, Edmond prépare le feu

Aux Salins, agenouillé, Edmond prépare le feu

La montée et la descente de l'esplanade, au soir, à la fraîche.
Le dimanche matin où mon oncle achetait son journal, le traditionnel billet de la loterie nationale (ce qui lui permit un jour de dégoter un gros lot), esplanade  où, entre hommes, nous dégustions notre "apéro" à la terrasse du "Commerce". Pour moi, c'était une limonade ou une grenadine!

Sur l'esplanade, guidé par ma tante Clémence. En arrière-plan, les Halles. J'ai 5 ans.

Sur l'esplanade, guidé par ma tante Clémence. En arrière-plan, les Halles. J'ai 5 ans.

Et puis la nuit tombée, le spectacle du long cordon lumineux d'un train qui cheminait de l'autre côté de l'étang, sur le lido en face du port... et dont nous pouvions entendre le grondement sur les rails, lorsque le vent était "marin".

Le port des barques. Puis les parcs (huîtres et moules) Et sur l'horizon, le mont Saint-Clair de Sète
Le port des barques. Puis les parcs (huîtres et moules) Et sur l'horizon, le mont Saint-Clair de Sète
Le port des barques. Puis les parcs (huîtres et moules) Et sur l'horizon, le mont Saint-Clair de Sète

Le port des barques. Puis les parcs (huîtres et moules) Et sur l'horizon, le mont Saint-Clair de Sète

C'était l'époque où de  nombreux chats maigrichons  zonaient dans les rues étroites de la vieille ville...  se chamaillant pour une tête de poisson...
Je dégustais les délicieuses  odeurs qui embaumaient les rues avant les repas.
Contraste avec la tinette... moins agréable du point de vue olfactif!

J'adorais le port, avec ses "pointus" et les moteurs rétifs  qu'il fallait démarrer à la manivelle. 

Ou encore les magasins des pinardiers sur le quai, où stationnaient des wagons prêts à convoyer la production locale. Et cette agréable odeur de fleur de vin.

"Magasins" actuellement transformés en restaurants!

Ah... lorsque j'évoque Mèze, ce sont encore mille souvenirs toujours très présents dans ma mémoire!

Tels que les palabres en "patois" lorsque les "anciens" échangeaient à haute voix en occitan!  On pouvait même penser qu'ils s'engueulaient!

Et puis la langue espagnole, très présente...

Lorsque la télé est arrivée, je me suis amusé de voir certaines personnes s'asseoir dans la rue afin de bénéficier des programmes de la premier chaîne... au travers des fenêtres grillagées qui protégeaient des moustiques omniprésents!  Tout ça en quadriphonie, voire plus!

Et puis est arrivée la deuxième chaîne, bousculant les habitudes en raison d'une cacophonie indescriptible.

Chacun s'est alors isolé chez soi... et les rassemblements sur l'esplanade ont connu un immense déclin!

Mais il est resté le boeuf, le chevalet, les joutes languedociennes, le tambourin, la "plagette"😉...

 

Souvenirs en rapport avec la ville de Mèze

Puisque j'ai démarré mon "papier"  avec  l'étude(?) des noms de lieux mézois... moi qui habite en Mayenne, avec pour chef-lieu Laval, je suis curieux de savoir quelle est l'origine du chemin de Laval justement!  

Si vous avez des pistes!  Ou d'autres souvenirs à partager...

 

 

https://www.ville-meze.fr/histoire-de-meze/
 

J'ai reçu:

Chemin de Laval: Cadastré déjà en 1812, ce lieu- dit jadis en friche  est une dépression au milieu de la plaine  littorale traversée par un ruisseau où l’on faisait autrefois rouir le chanvre- Toponyme très répandu sous la forme LAVAL…L’écriture la plus judicieuse serait celle ou l’article VAL est  détachée du substantif. Le VAL correspond à la situation géographique….Aujourd’hui, lieu urbanisé.

Vous en souhaitant bonne réception

Guy BASTIDE

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Musée vivant de l'école à Laval

7 Janvier 2019 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Chroniques d'un instituteur original, #Chroniques des années 50, #Tranches de vie

Que je vous raconte...

Vous en saurez davantage dans quelque temps, mais j'ai deux compères qui se sont mis en tête de faire "un petit quelque chose" à propos de l'Ecole, en "utilisant" le vieil instit que je suis...  Sorte de spectacle dont je ne connais moi-même presque rien.

Sauf que pour "planter le décor", mes deux acolytes ont pensé qu'il serait bon de rendre visite au Musée situé à Laval.

http://www.museeecole-laval53.fr

Le fameux bonnet d'âne...

Le fameux bonnet d'âne...

C'est pourquoi, en ce début d'année 2019, nous avons  tous les trois débarqué dans la cour de cette ancienne école... à laquelle se rattache un souvenir personnel.

Figurez-vous qu'en janvier 1965...  élève de l'Ecole Normale, j'y débutais un stage d'un mois dans la classe de Marcel Hareau, maître d'application chargé du Cours Préparatoire.  53 ans d'écart!!!  Une paille...

Toujours est-il que mon ami Gérard a expliqué ce qu'il avait l'intention de faire, et ce dont il aurait besoin... On lui a répondu que le Musée pouvait mettre à disposition des documents, du matériel...

Et pendant ce temps-là, je me suis extrait du petit groupe afin de fouiner dans ce merveilleux capharnaüm aux odeurs très particulières.

Je ne vous ferai pas l'inventaire de tous les souvenirs qui sont remontés à la surface... il me faudrait un livre entier...

D'autant plus que, comme le soulignait malicieusement mon grand-père Duarté: "Tu es entré à l'asile des petits à l'âge de deux ans...  Et tu n'as jamais su faire autre chose que d'être à l'école..."

C'est vrai... C'est sans doute pourquoi je suis  comme une sorte de mémoire vivante d'un monde ayant peut-être   pris fin avec le siècle précédent.

Combien d'objets  ont réveillé en moi...

Pêle mêle...

La boîte servant à arroser le parquet afin de "fixer" la poussière... 

La craie de section carrée extraite des carrières, et celle moulée en plâtre... Les gravures Rossignol... les cartes de géographie avec l'AOF et l'AEF... le Tonkin... Les Terres Australes...

Les différents appareils de projection... le duplicateur à alcool... la blouse grise... les buvards... les bons points... l'ardoise et son crayon d'ardoise...

Non, non... j'arrête là!

Mais je ne peux passer sous silence les agressifs porte-plumes trempés dans les encriers de porcelaine contenant le fameux  liquide violet...

Musée vivant de l'école à Laval
Musée vivant de l'école à Laval

Et puis... et puis... J'ai subrepticement demandé si, par hasard, le Musée ne disposerait pas d'un manuel d'apprentissage à la lecture.... intitulé..

Musée vivant de l'école à Laval

Le voyage de Macoco!

Et pourquoi celui-là plus qu'un autre? Oh, tout simplement parce que lors de mon arrivée à Bais, on m'a chargé d'un CP/CE1... avec l'obligation  d'utiliser cette méthode de lecture... Dont le fil conducteur est Macoco, petit enfant noir qui  parcourt le monde en compagnie du pilote Emile...  

Et on m'en a présenté un exemplaire!!!

En illustration, le pilote Emile près de son avion...

En illustration, le pilote Emile près de son avion...

https://kupdf.net/download/langue-fran-ccedil-aise-lecture-courante-le-voyage-de-macoco-bourrelier-1959_5912fe68dc0d60c26e959ed7_pdf

Souvenirs, souvenirs...

Au risque de passer pour bavard (mais j'assume)... je ne peux terminer ce rapide exposé sans vous conseiller de rendre visite à ce musée... Il est animé par quelques bénévoles passionné(e)s... qui recherchent un autre local que celui occupé actuellement... parce la Mairie de Laval souhaite reprendre possession de "ses biens" au plus tôt.

Je trouve très regrettable (et je pèse mes mots!) que les instances dirigeantes n'aient pas l'envie de soutenir cet important  travail de mémoire.

Le point commun de tous les petits Français est assurément l'Ecole... et je ne me résous pas à  penser qu'un jour  tous les documents rassemblés  ici puissent disparaître faute d'un "repreneur".

En attendant, si l'Histoire de l'Ecole vous intéresse, allez faire une visite rue de Bel Air.

Le détour en vaut vraiment la peine!

Musée vivant de l'école à Laval

PS à l'adresse des Maires du département: si vous avez des locaux disponibles... n'hésitez pas à vous manifester!

Musée vivant de l'école à Laval
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Datif? ou Accusatif?

23 Décembre 2018 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Chroniques des années 50, #Tranches de vie

Il est des matins, comme ça, où on ne pense à rien de spécial.

Mais il va suffire d'un détail pour  mettre en oeuvre la machine à remonter le temps.

Figurez-vous que mon regard "tombe" sur la quatrième de couverture du magazine envoyé par ma mutuelle santé.

Et qu'y vois-je?

Tout simplement ça:

Datif? ou Accusatif?

"Ben quoi, me demanderez-vous? Qu'y a-t-il d'extraordinaire à propos de cette page?"

Si ça  ne vous rappelle rien, pour moi, c'est synonyme de  visites chez l'ophtalmo... 

Datif? ou Accusatif?

Vous savez, ce tableau blanc avec des lettres toutes petites en haut...  et un gros ZU en bas...

Mais au-delà de ce ZU...  dans ma petite tête s'est mise en route une gentille chansonnette:

  aus    bei     mit     nach    seit     von    zu 

 

Que l'on peut trouver sur le Net ainsi que le prouve la vidéo qui suit:

Chez moi, c'était sans la musique. Mais très scandé...

 

Scories de mon instruction aux langues... sans doute!

Et immédiatement après ce lancinant     aus    bei     mit     nach    seit     von    zu 

Un souvenir du gosse que j'étais aux alentours de ma dixième année.

On m'avait mis en pension dans l'honorable Collège  de Château-Gontier, qui arborait au fronton de son portail:

Université de France.  Rien que ça, Mazette.

J'étais le seul de mon espèce parmi les pensionnaires à fréquenter la classe de monsieur Le Naour... au CM2.

Et quand pour quelque raison que ce soit, le brave homme était absent... je devais m'enquiller toutes les heures de permanence  dans cette grande salle aussi longue qu'un jour sans pain.

C'est la raison pour laquelle, afin de me trouver une occupation, les pions me confiaient le cahier d'absence que je trimballais de classe en classe... où j'étais la plupart du temps fort bien accueilli.

 

Sauf... sauf... lorsque je frappais à la porte de monsieur Guérin.

Je me souviens de ma toute première rencontre avec ce professeur émérite et distingué.

Je toque timidement la lourde porte en bois...

Et derrière, j'entends comme une "gueulante" à laquelle je n'attribue aucune signification...

Deuxième tentative.... Re-gueulante...

Quelques secondes... et s'ouvrant à la vitesse de l'éclair, la porte me donne en spectacle un énergumène  gesticulant  et vociférant des trucs incompréhensibles.

Fou-rire sur les gradins...

Et moi, apeuré, de me demander ce qui se passait.

J'ai fini par comprendre, que "Toto Guérin" enseignait l'allemand...  Qu'il ne s'exprimait qu'en allemand...

Et qu'il m'avait balancé un puissant "Herrein" pour me signifier d'entrer.

Bien que pas forcément ravi d'aller frapper à sa porte, j'ai vécu plus sereinement les autres "Herrein"!

 

 

Et puis, l'année suivante, je suis entré en sixième...

Petit-fils d'Espagnols... J'aurais voulu choisir espagnol en première langue... mais ce tout petit collège ne pouvait se permettre le luxe de proposer un tel choix.

C'est alors que, face à cette situation, mon père avait  tranché tout net:

"Bon, tu feras pas espagnol, mon fils...  Mais faut qu'on se réconcilie avec les Allemands. C'est pas parce qu'ils ont fait péter mon char sur une mine par deux fois... Tu feras allemand première langue, mon fils..."

"Oui, p'pa..."

Il paraît que je n'ai pas été un mauvais élève... Mais j'ai subi  ce matraquage linguistique... issu d'une méthode pédagogique "musclée".

Caractérisée par la récitation automatique d'un certain nombre de listes mnémotechniques...

Parmi lesquelles figurait  la chansonnette
durch - für -ohne - gegen - um - wider.

Prépositions qui gouvernent l'accusatif

Et l'inévitable litanie des prépositions qui gouvernent le datif, à savoir:  

  aus    bei     mit     nach    seit     von    zu 

 

 

 

 

Ich hatte etwas zu sagen!

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Souvenirs du Midi

15 Septembre 2018 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Photo et poésie, #Tranches de vie, #Chroniques des années 50

Vue vers Sète...

Vue vers Sète...

Il était une fois un petit Mayennais dont l’état de santé préoccupait ses parents. Sur les conseils d’un bienveillant médecin, ils prirent l’initiative de lui faire changer d’air.
C’est ainsi qu’il débarqua chez son oncle et sa tante Serveille dans le Sud de la France. Au N° 7 de la rue du Collège à Mèze… petite ville située sur le bassin de Thau.
Là où justement étaient nés ses « géniteurs ».
« Le climat lui fera du bien » disaient-ils tous en choeur.
Et notre campagnard découvrit le "Midi", son accent, ses odeurs, sa faconde…
Il y resta un an, fréquenta l’école "Clemenceau" aux bâtiments austères.
Le Pitchoune a grandi, est devenu adulte… et a ressenti le besoin périodique de « redescendre » dans l’Hérault.
Hé oui… en ce début septembre 2018, une fois encore, je suis retourné à Mèze.
Même si la ville a beaucoup changé, j’y ai retrouvé mille sensations.
Dans les rues étroites du centre, par les fenêtres ouvertes s’échappent les merveilleuses odeurs de la cuisine provençale.
Le bassin de Thau dégage toujours une présence olfactive puissante.
Sur les quais du port, on ne voit plus les wagons pinardiers. Et les entrepôts des marchands de vin ont été remplacés par d’innombrables restaurants que fréquentent des touristes cosmopolites.
Les fameuses barques de pêcheurs nommées « pointus », ont été remplacées par des bateaux de plaisance… Seul le port des barques sous les remparts de la chapelle des Pénitents en conserve quelques-unes… mais avec de puissants moteurs hors-bord.
Je voudrais toutefois revenir sur une image qui me poursuit.
Lorsque j’avais cinq ans, mon oncle et ma tante sacrifiaient à la tradition locale.
On sortait le soir à la fraîche.
Faire les cent pas sur l’esplanade… maintenant envahie par des places de parkings dédiées aux bagnoles. Qui s’éclipsent le jeudi et le dimanche pour laisser place à un marché fort animé.
On allait vers le port et la « plagette », pour s’asseoir sur un banc, afin d’admirer juste en face la ville de Sète et le mont Saint-Clair.
Sur sa gauche, la torchère d’une raffinerie de pétrole à Frontignan, aujourd’hui disparue.
Sur la droite, l’étroit et fragile cordon littoral qui relie Sète à Marseillan puis Agde. Le Lido... Avec sa route et sa voie de chemin de fer...
Par vent de mer, je pouvais entendre le grondement des trains sur la voie ferrée… Et lorsqu’il s’agissait de trains pour voyageurs, on pouvait suivre le cheminement lumineux de cette longue luciole…
Souvenirs, souvenirs, disais-je !
Quelques décennies plus tard, je ne peux m’empêcher de m’asseoir sur un banc de « la plagette »,
De préférence quand la nuit est tombée.
Et là…
Mille images, mille odeurs, mille bruits me reviennent.
Voyage dans le temps.
Nostalgie...
Sète,  le mont Saint-Clair et les parcs à huîtres

Sète, le mont Saint-Clair et les parcs à huîtres

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Au Lion d'Or à Bais

29 Août 2017 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Scènes de la vie rurale, #Photo et poésie, #Tranches de vie, #Chroniques des années 50

Je suis passé ce matin dans le centre du bourg, et j'ai poussé la porte de l'Hôtel restaurant le Lion d'Or.

Au Lion d'Or à Bais

Je savais que ses propriétaires avaient longtemps exposé une ancienne carte postale.

Que j'ai évoquée avec eux.

Et ils sont allés illico chercher le cadre!  Qu'ils m'ont prêté...

Je vous propose donc   le cliché en question.

Au Lion d'Or à Bais

 

Sur le pas de la porte, se trouve Bernadette Douillet, née en 1924 et  toujours vivante en ce mois d'août 2017. Elle habite d'ailleurs le bâtiment qui jouxte l'hôtel.

La carotte rouge insigne des bureaux de tabac...

Le panneau des cars! CDLM... Les Courriers De La Mayenne... avant de devenir STAO: Société  des Transports Automobiles de l'Ouest.

 

Connaissez-vous l'histoire du petit drapeau à l'intention du conducteur du car, un certain monsieur Trou, de Pré en Pail?...

 

Qui, après avoir quitté Bais,  me conduisait vers Izé, St Thomas, Trans, Courcité, Averton... avant je ne rejoigne ma destination: Villaines la Juhel, où résidaient mes grands-parents dans la rue du Bignon...

 

(Voir mon bouquin "Chroniques des années 50 en Mayenne")

http://bernardino.over-blog.net/article-chroniques-des-annees-50-en-mayenne-103232707.html

 

 

 
bernardino.over-blog.net
Cela faisait déjà un bon moment que l'idée me trottait dans la tête... pas encore dans celle du gamin que j'étais... tenant le jet d'eau! Mais sait-on jamais?


 

 

Actuellement transformé en terrasses, ce passage devant l'hôtel était un passage obligé en axe Nord/Sud, jusqu'à ce que soit percée l'avenue Auguste Janvier...

 

Ah, souvenirs, souvenirs...

 

 

 

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La rue du Bignon à Villaines la Juhel

10 Janvier 2016 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Chroniques des années 50

Au moment où j'ai terminé la mise en ligne du précédent article intitulé "Vive la photo"... je me suis demandé si...

Si quoi?

Parce que j'évoque à maintes reprises la rue du Bignon, celle qui m'a vu naître un lundi 20 novembre 1944... jour de marché.

La rue du Bignon à Villaines la Juhel

 

J'étais persuadé que j'avais mis à votre disposition l'article que je lui avais consacré dans mon petit ouvrage intitulé "Chroniques des années 50 en Mayenne"... article qui avait été repris plus tard dans un numéro de l'Oribus...

 

http://bernardino.over-blog.net/tag/chroniques%20des%20annees%2050/

 

Et en épluchant ce blog, je me suis rendu compte qu'il n'en était rien! J'avais omis de vous faire partager "mon territoire".

 

Alors je tiens à réparer cet oubli, en vous offrant "ma rue du Bignon".

 

Vous en souhaitant bonne lecture!

Ma maison natale... aux volets fermés sur ce cliché.

Ma maison natale... aux volets fermés sur ce cliché.

Vue sur le séchoir de la rue Fosse-Dodin, en face la maison de mes grands-parents.

Vue sur le séchoir de la rue Fosse-Dodin, en face la maison de mes grands-parents.

La rue du Bignon, avant l'aménagement du mur place des Halles.

La rue du Bignon, avant l'aménagement du mur place des Halles.

La rue du Bignon

 

« J'avais franchi les Monts qui bornent cet Etat,
Et trottais comme un jeune Rat
Qui cherche à se donner carrière… » La Fontaine

 

Villaines la Juhel possède sa « rue du Bignon ».

Lorsqu’on se pose la question de savoir pourquoi elle est ainsi nommée… on obtient quelques réponses du genre : Bignon vient du gaulois "bugnon" (tronc d'arbre) ou de "burria" (source jaillissante).

J’ai beau remonter au plus loin de ma mémoire, jamais je n’ai rencontré de tronc d’arbre ou de source jaillissante… Mais peut-être que, dévalant la rue de la Fosse Dodin…

C’est dans la rue du Bignon qu’habitait ma famille lorsque je suis né. Et tout naturellement, elle a constitué mon premier univers, elle a été la source… de mes premières explorations, de mes premières découvertes.

Les jours de foire ou de marché, j’ai le souvenir des longues files noires de charrettes dételées, imbriquées les unes aux autres par leurs timons reposant au sol.

Mais l’une des toutes premières découvertes est d’origine sonore, lorsque monsieur Coulange, le voisin de mes grands-parents revenait avec sa voiture automobile, qu’il klaxonnait puissamment devant le portail, et qu’il criait, à l’adresse de son épouse : « Louiiiise ! »

La femme arrivait alors en trottinant promptement, ouvrait les deux battants du portail de bois, et notre expert (géomètre ou comptable, je ne sais plus) faisait alors entrer son véhicule qui pétaradait en escaladant le léger raidillon. A propos de cette voiture noire, je me demandais bien ce que pouvait vouloir dire « moteur flottant » !!! Le sais-je maintenant un peu mieux ?!

Lorsque j’eus le droit de quitter seul le logis maternel, j’eus la possibilité de découvrir d’autres particularités. Mon « Etat » se bornant à la seule rue du Bignon.

Descendant en direction d’Averton ou de Courcité, on trouvait sur la droite un immense atelier de ferronnerie au plafond d’une hauteur impressionnante, puis dans le virage, une boutique de matériel agricole, avec une enseigne Mac Cormick. En face, les pompes à essence « Azur » du garage Tireau. Curieuses pompes aux allures d’extra-terrestres avec leurs deux tubes de verre qu’un balancement du levier remplissait en alternance. Un « schplock » suivi d’un « pchhhhhuuu » et la bonbonne déversait alors 5 litres d’essence à chaque fois. En regardant vers Averton on apercevait la chapelle du « Fourneau ». Remontant la rue côté droit, l’atelier d’un charron jouxtait le garage où travaillait mon oncle Gabriel… Plus haut, je restais planté devant les portes vitrées qui abritaient la menuiserie aux douces senteurs de bois dans laquelle travaillait Monsieur Leroux. C’était un petit homme dont l’importante calvitie me surprenait. Il vivait au milieu d’un tas de copeaux frisottants, et lorsqu’il mettait en route son impressionnante scie à ruban ou sa dégauchisseuse, je détalais rapidement. Dans l’angle de la rue formé avec la «Fosse Dodin » la vitrine du tailleur Letourneux était comme un poste d’observation aux multiples vitres. Il déménagea plus tard pour s’installer Grande-Rue.

En face, la maison de mes grands parents. C’est là que, les soirs d’été, mon grand-père prenait plaisir à sortir des chaises sur le trottoir. Et il s’asseyait à califourchon, ses bras prenant appui sur le dossier. Forcément, je l’imitais !

De ce poste d’observation, on pouvait voir un peu plus haut, à droite en remontant, le grand hangar de la famille Peslier, puis une petite épicerie… Plus haut encore, le café de Madame Lenormand, maison à plusieurs étages où l’on allait jouer au billard dans une salle située au second. Salle qui empestait la fumée refroidie. Gentille Madame Lenormand, qui nous laissait jouer plus longtemps que ne le permettait la modique somme que nous lui avions donnée pour accéder au billard.

Encore en remontant, les senteurs appétissantes qu’exhalait la boulangerie tenue par Madame Colin. Quelques marches à gravir permettaient d’accéder au royaume des sucettes « Pierrot Gourmand ».

C’est à cet endroit que la rue décrochait pour donner accès à une ruelle débouchant rue d’Alençon. Rue Robillard donc, on trouvait de nombreuses arrière-boutiques pour lesquelles les vitrines donnaient sur la place des Halles. Celle d’un épicier se trouvait tout en haut, et elle fleurait bon l’huile, le vin, le sel. Mais c’est surtout l’abattoir du boucher qui m’impressionnait. Il n’était pas rare d’entendre crier un animal qu’on égorgeait ; la vue du sang me figeait, et selon le moment du sacrifice, les odeurs y étaient très diverses… Je n’ai jamais pu supporter très longtemps ce spectacle…

Vite je déboulais vers le grand magasin de vêtements dont la vitrine imposante et la mezzanine intérieure me semblaient constituer le symbole du grand chic parisien… les différents tissus glissaient leurs parfums sous la porte et ils parvenaient jusque dans la rue.

Ayant à cet endroit atteint la limite de mon rayon d’action, je pouvais alors entamer la descente.

Mais il me fallait tout d’abord m’arrêter longuement en face, devant la vitrine du grand bazar. Boutique que tenait Maria Watbled. Ce nom à la consonance étrange me faisait imaginer de lointains voyages afin de découvrir son origine. Mais combien d’heures ai-je pu passer le nez collé au carreau ? Et quand j’avais la chance d’entrer dans cette caverne d’Ali Baba, c’était l’émerveillement total. C’est là que j’eus mon premier masque, mon premier fusil à flèches, ma première toupie ronflante, mon premier train électrique avec ses gros rails à trois brins. J’eus aussi un sous-marin, que je perdis à Chérancé lorsqu’il ne ressortit pas des buses passant sous la route en face la ferme Le Pin…

C’est dans ce bazar-là aussi que j’allais souvent acquérir les petites boîtes de « capsules », les fameuses amorces de couleur violine que l’on faisait péter soit avec un revolver idoine, soit simplement avec un caillou. L’odeur rappelait celle d’une allumette craquée… C’était bien avant qu’on puisse avoir des revolvers actionnant un chapelet d’amorces comme dans une mitrailleuse.

C’est dans ce bazar aussi que j’obtins plus tard un petit avion équipé d’un moteur fusée de marque Jetex… et la voiture, toujours munie du même propulseur, qui tournait en rond arrimée par deux câbles d’acier à un lourd pylône central … Elle a fini sa carrière explosée dans le muret bordant notre maison du bourg à Chérancé !

 

Un tout petit peu au-dessous du bazar Watbled se tenait la graineterie Girard  pour laquelle il fallait descendre quelques marches afin d’entrer. Endroit un peu sombre où les senteurs agréables des semences de blé, d’orge ou d’avoine tentaient de masquer celles que dégageaient les sacs « Potasses d’Alsace » près desquels trônait une bascule au dixième… J’avais parfois le droit d’y monter pour me peser. Mais il ne m’était pas permis de soulever les lourds poids en fonte posés près d’elle.

Toujours un peu plus bas il devait y avoir un artisan peintre… Chez Bréhin...

 

Plus bas encore, le café Bâtard, où l’on allait jouer au ping-foot. Curieux bistrot dans lequel je crois me souvenir d’une forte odeur de… laiterie! Ces gens devaient posséder quelques vaches et vendaient leur production au détail.

 

Deux ou trois maisons encore, et je contournais par la droite le portail de bois afin d’entrer dans la courette où m’accueillait la pompe à bras de mes grands-parents. Grand corps de fonte maigre posé sur un socle de granit, échalas muni d’un balancier qu’il fallait actionner afin de faire remonter l’eau du puits. Une drôle de machine capricieuse qui désamorçait parfois : il fallait alors lui retirer son chapeau et verser de l’eau par en haut ; après quelques vigoureux coups donnés au manche, le piston reprenait son travail. C’est pourquoi, dans la perspective d’une défaillance possible, il était prudent de garder en réserve quelques litres d’eau pure…

En hiver, la coquette risquant de geler, il fallait l’emmailloter avec de la paille et des sacs de jute…

 

La rue du Bignon à Villaines la Juhel

Sur la façade de la maison exposée au soleil courait une vigne : mon grand-père la traitait à la bouillie bordelaise à l’aide d’un lourd pulvérisateur qu’il portait sur le dos. Bien après la disparition de cette treille, le mur a gardé sa parure de vert émeraude en dégradé.

 

Je pourrais ainsi longuement parler de la rue du Bignon. Des Noëls, des fêtes de famille, des veillées devant la cheminée…

Tout comme le souriceau de La Fontaine, j’y ai fait mes premières armes, mes premières découvertes, avant de la quitter pour débarquer à Chérancé. Mais pour mieux y revenir aux vacances scolaires.

 

Je délaissais la « petite » ville de ma « petite » enfance aux horizons limités par les murs… pour découvrir les charmes de la vaste campagne, aux horizons limités seulement par les haies.

 

J’allais alors découvrir un autre monde.

 

Tout aussi passionnant.   

Les Américains arrivent de Courcité... au bas de la rue du Bignon. Eté 1944.  La pompe a essence, je m'en souviens car elle a subsisté de longues années après ma naissance...

Les Américains arrivent de Courcité... au bas de la rue du Bignon. Eté 1944. La pompe a essence, je m'en souviens car elle a subsisté de longues années après ma naissance...

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Vive la photo!

9 Janvier 2016 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur, #Bidouilles en tout genre, #Chroniques des années 50

Rares sont les occasions de se replonger dans les albums de photos qu'ont pu laisser nos prédécesseurs.

Parce qu'il faut en avoir l'envie et le temps.

Mais dans ma famille, il semble qu'une tradition photographique soit nettement ancrée. Car mes parents ont eu l'heureuse idée de nous léguer quelques volumineux albums, dans lesquels s'entremêlent de façon non chronologique une foule de  clichés se rapportant à de nombreux  événements familiaux.

Du visionnage que j'ai pu effectuer hier en compagnie de mes soeurs, j'ai extrait quelques documents que j'aimerais vous faire partager.

Le premier...  Il s'agit sans nul doute de mon frère Jacky.

Vive la photo!

Attentionné qu'il est à cadrer sa photo... alors qu'il est lui-même mis en boîte soit par mon père soit par le frère aîné que je suis. La scène se déroule en Espagne... fin des années 50.

L'appareil? Mon frère m'a dit se souvenir qu'il l'avait reçu lors de sa communion.

En comparant celui-ci avec des documents glanés sur le Net, il me semble pouvoir dire qu'il s'agit d'un Kodak Brownie flash...  pas encombrant pour deux sous avec son énorme flash sur le côté!!

 

Kodak Brownie flash

Kodak Brownie flash

Le deuxième? Il s'agit d'une photo de famille, réalisée dans le jardin au 28 rue du Bignon à Villaines la Juhel. Là où je suis né.

On y voit mes grands-parents Duarté et Munoz, ma mère, mon frère Jacky et ma soeur Marie-Jo. Juste devant ma grand-mère Antonia, je  me cache les yeux.

L'auteur du cliché? Il  ne peut s'agir que de mon père, absent sur le document, mais dont l'ombre figure au tout premier plan!

 

 

La tribu espagnole réunie rue du Bignon

La tribu espagnole réunie rue du Bignon

Troisième photo... à caractère quasiment historique!

L'arrivée des Américans à Villaines la Juhel. Cliché réalisé au bas de la rue du Bignon,  carrefour de la route d'Averton et de Courcité.

Les Américains libèrent Villaines la Juhel

Les Américains libèrent Villaines la Juhel

Au premier plan, une pompe à essence du garage Tireau. Marque Azur?  Je crois me souvenir que l'étoile était bleue...

Puis une Jeep et sa remorque qu'entourent quelques  GI's.

Et un char dont les chenilles soulèvent de la poussière.

Date du cliché? Sûrement quelque temps après le débarquement de juin 1944... Quelques petits mois avant ma naissance.

Et puis je voudrais terminer cette rapide évocation de mes souvenirs avec une image qui m'a particulièrement touché.  Presque symbolique en ce qui me concerne!

Sur la droite, mon frère Jacky, tout sourire. Plus jeune que moi  de 5 ans.

Sur la droite, mon frère Jacky, tout sourire. Plus jeune que moi de 5 ans.

Je trône fièrement sur un tricycle nommé cyclorameur. Propulsion sans pédales, uniquement à l'aide des bras...

En arrière-plan, du linge étendu au fil, chez les voisins Dilys. (Orthographe incertaine)

Et sur la gauche du cliché?

Un avion même pas quadri,  mais hexamoteur!  Le luxe!!!

 

"Déjà, diront certains, se manifestait son goût pour les choses volantes!"

 

Avec ces quelques documents, je vous ai entrouvert mon propre album de souvenirs.

Ce qui vous permettra sans doute de comprendre pourquoi les avions, la photo... et le déplacement sur un engin équipé de roues étaient au rang de mes activités favorites!

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Le patois mayennais et ses adeptes

3 Décembre 2015 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Scènes de la vie rurale, #Billet d'humeur, #Chroniques des années 50

Que j'vous raconte...

Comme chaque premier mercredi du mois, hier, c'était la journée "anniversaire" par les membres du "club Les Espoirs".
Mais comme la fête ne commence qu'après les traditionnelles parties de cartes, la danse ou les boules, je ne me suis pointé qu'à 16h30.
 
Et dès mon arrivée:
"Bonjour! Comment se porte votre coccinelle?"
 
Tiens, voilà quelqu'un qui s'en va naviguer sur mon blog!
 
 
Et d'autres personnes d'en rajouter une couche:
"Ah, comme on aimerait pouvoir, comme vous, raconter des histoires toutes simples, mais tellement belles!
- Ben..., j'vous remercie, mais j'ai quand même l'impression que des fois, vous devez vous dire que le gars Bernard, il est un peu zinzin, non?
- Ah surtout pas... même que quand il n'y a rien de nouveau sur le blog depuis quelques jours, on commence à se poser des questions... Parce que ça nous manque, et on se dit: pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé de grave!"
 
Voilà comment j'ai été accueilli par un fan club plus très jeune, mais qui s'exprimait avec une fougue bien juvénile.
 
Les "anniversaireux" de décembre, (dont mon épouse Annie) ont reçu une rose.
Ils ont eu droit à un choeur "Bon anniversaire, nos voeux les plus sincères..."
La doyenne présente (95 printemps) s'est vu remettre une orchidée, nous a offert des croquettes.
 
Les animateurs (et trices) ont sollicité les talents des chanteurs (et teuses), des conteurs (et  teuses)...
 
Et comme d'hab, on s'est tourné vers moi afin que je déclame une histoire en patois mayennais.
J'ai de la ressource: il me suffit de puiser dans le magnifique ouvrage  "Parlers et traditions du Bas-Maine et du Haut-Anjou" édité en son temps par le Cercle Jules-Ferry de Laval.
 
Le patois mayennais et ses adeptes
Mais avant de commencer, il a fallu que je gronde un peu les bavardes du fond de la classe... ce qui fait partie de ma mise en scène, mais qui a le don chaque fois de faire  rire tout le monde, avec des commentaires du style:
"Ah! on voit ben là l'ancien maît' d'école!!!"
 
J'ai interprété "La Aurélie qu'avait fêté Pâques avant les Rameaux..." 
 
Comprenez par là qu'elle avait "consommé" le mariage bien avant la date officielle, et que "le queniau" était né... le soir de la nuit de noces!
Accouchement sous la houlette de la mère Muche,  une praticienne comme on en trouvait souvent dans les campagnes, "sage-femme" bénévole qui avait appris "sur le tas". 
Tout ça d'vant  l'gars Jules, le marié, qui n'en creuyait point ses mirettes, et qui roulait d'zyeux comme un pout!
(un pout: une chouette, un hibou...)
 
Succès garanti pour un babelaud  comme moi dont le patois n'était pas une "langue" parlée à la maison...
 
Et voilà...
 
Comme quoi faire plaisir (et/ou se faire plaisir?) c'est des fois pas très compliqué.
 
Si vous voulez toutefois vous entraîner à lire l'histoire...
Le patois mayennais et ses adeptes
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Anis del mono

13 Juillet 2013 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Chroniques des années 50

Que je vous raconte!

Pris d'une soudaine envie de rangement dans ma cave, j'ai commencé à fouiner,  à trier... Quand je  suis tombé sur deux bouteilles.

Sans doute récupérées peu après le  décès de  ma mère Marietta.
 
Immédiatement de nombreux souvenirs sont remontés à la surface... et quand j'ai ôté le bouchon fort bien conservé de celle ayant encore son étiquette d'origine... je vous dis pas!
 
 
 
Anis del mono
Je n'ai pas eu que les odeurs d'anis à revenir!  Celle des paëllas, ou bien du crabe "Kamchatka" en boîte qui agrémentait la macédoine de légumes/jambon blanc que préparait la grand-mère Antonia.
Et puis tant d'autres, fort agréables!
 
J'aimais nettement moins les  relents de cigarettes que fumait mon grand-père Duarté, pas plus  que ses cigarillos à l'odeur vraiment âcre...
La pause café. José-Bernardino Duarté (coiffé d'un béret),  Miguel Oltra (beau-père de mon oncle Gaby), puis mon cousin Jean-Louis. Et dans l'angle gauche: mon cousin Pascal

La pause café. José-Bernardino Duarté (coiffé d'un béret), Miguel Oltra (beau-père de mon oncle Gaby), puis mon cousin Jean-Louis. Et dans l'angle gauche: mon cousin Pascal

Quant à la seconde  bouteille, elle est "dédicacée" par ma grand-mère Antonia: Cassis, 1966.  Presque un demi-siècle!
Son contenu étant devenu saumâtre, je l'ai jeté.
Mais pour l'autre, elle contient toujours un quart de liqueur qui semble  "dégustable"!!! (Avec modération, bien sûr!)
 
Il va sans dire que ces deux reliques  n'ont pas été destinées à la déchetterie, c'eût été un crime! Et que je vais les conserver précieusement.
Et puis, un peu "grisé" par cette  dégustation abusive(?) du passé,  je suis retourné voir ce que je possédais comme autres documents. 
C'est alors que j'ai retrouvé ce que je cherchais: un cliché -sans doute fourni par le cousin Pascal, l'archiviste de la famille (merci à lui!)-, où l'on voit en premier plan une de ces fameuses bouteilles, "Anis del Mono!"
Produit encore commercialisé
 
De gauche à droite, Miguel Oltra, son épouse Marie-Louise, ma grand-mère bisaïeule Encarnacion au visage à demi-caché par la bouteille "Anis del Mono"), moi(!), Antonia et mon cousin Michel Duarté.

De gauche à droite, Miguel Oltra, son épouse Marie-Louise, ma grand-mère bisaïeule Encarnacion au visage à demi-caché par la bouteille "Anis del Mono"), moi(!), Antonia et mon cousin Michel Duarté.

Bouteille à la silhouette un peu floue, certes, mais facilement identifiable grâce à ses losanges de verre.
Ce cliché a été réalisé  dans la petite cuisine de  "La Forge", à Pré en Pail, chez  la famille Oltra, lors d'un de ces repas dominicaux où les discussions regroupant un maximum d'Ibères finissaient forcément par glisser du français...  à l'espagnol.
Chassez le naturel....
 
 
Ma bouteille "Anis del mono"...  et son singe.

Ma bouteille "Anis del mono"... et son singe.

Un  dernier détail concernant ces bouteilles.
Souvent achetées au Perthus(66) où elles donnaient lieu à un minutieux contrôle effectué par les douaniers, elles étaient  ramenées par des membres de la famille ayant accompli un "pélerinage".
Et quand elles ne contenaient plus d'anis, elles reprenaient toutefois du service en stockant la "petite goutte" locale, qui venait "arroser" le traditionnel café dégusté en fin de repas...
Café... pousse-café...
Ces bouteilles qui, au même titre que le "Cuarenta y tres", symbolisaient  le côté très  "cordial"*  de l'entente entre la France et l'Espagne!
 
Ah, souvenirs, souvenirs!
Pour ma part, j'ai l'intention de les "consommer"... sans modération!
 
 

* cordial: (nom masculin)  Petit verre d'alcool.

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