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Photo / VTT / Billets d'humeur /  Géocaching / Modélisme / Années 50

Maladie d'amour

29 Juin 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

0h ! C'est une bien étrange histoire que je vais vous conter aujourd'hui. Elle est née entre Elle et moi... Ou plus exactement entre Aile et moi. Je m'explique :

   J'en rêvais depuis déjà fort longtemps, mais j'avais à chaque fois repoussé l'idée; je m'efforçais de ne pas y prêter attention. Et pourtant Elle m'aguichait...

 Mais un jour, Elle est entrée dans ma vie, et nous avons ensemble vécu d'intenses moments.

 Elle, c'est Aile. Oui, je sais, vous allez me dire que mes propos nébuleux ne vous aident pas à comprendre.  

 Patience, j'y viens. J'ai donc rencontré un jour une petite aile volante. A force de l'imaginer, j'ai fait comme Gepetto, le papa de Pinocchio : j'ai créé ma marionnette, J'y ai mis tout mon savoir-faire. 55,  18, 37; ce sont ses mensurations : envergure, hauteur, longueur.. Sur la balance, 470 grammes avec son moteur électrique et ses accus.  "Je me suis fait tout p'tit devant une poupée..."

 

Et bien évidemment, un jour, j'ai voulu qu'elle s'envoie en l'air.

Là, j'ai compris que nos relations risquaient d'être tumultueuses. Ce fut le cas pour le vol inaugural (nuptial?).

Ne sachant pas trop bien où se trouvait son centre d'intérêt (ni son centre de gravité), et ignorant tout des ébats, des  débats et  surtout des débattements à lui appliquer, j'ai tenté de la faire décoller à l'aide d'un sandow.

 Au premier essai, le fil a cassé. 

 Au second, le piquet est sorti de terre et j'ai failli le ramasser dans la tronche.  

Au troisième, elle est enfin partie, dans une sarabande effrénée, pour se planter quelques secondes plus tard dans une bouse bien molle.

 Au quatrième, (débattements diminués et centrage avancé), elle est partie bien droit. Mais j'avais attrapé une telle suée qu'au bout d'un moment mes lunettes se sont embuées. Je ne voyais plus rien. Il me fallut prestement enlever mes carreaux afin de retrouver ma compagne qui virevoltait dans un ciel encombré de brouillard. Elle m'avait ébloui. (Ne dit-on pas que l'Amour rend aveugle ?)   

Au cinquième, commençant à dompter la donzelle, je fus surpris par une masse nuageuse qui l'absorba totalement. Elle reparut en plein piqué, hurlant du rire strident de son hélice 6x4... 

 "Bien sûr nous eûmes des orages, vingt ans d'amour et d'amour fol..."   

 

 Un jour, privé de mon sandow, je voulus la lancer à la main. Mal m'en prit. Mes doigts humides glissèrent sur le galbe de son bord d'attaque et finirent par rencontrer le cercle fatal de l'hélice, C'est ainsi que nous venions, Aile et moi, de signer un pacte scellé dans le sang. C'était fait: je l'avais dans la peau, notre union était devenue charnelle,

Une autre fois, elle faillit m'être infidèle et "se casser", m'abandonner pour un "tordu". Oui, oui, un de ces piquets guindés et sournois qui rôdent parfois en milieu de prairie. Alors qu'elle semblait ivre de plaisir, chavirée de bonheur après une boucle inverse, elle croisa ce malandrin. Ce fut une rencontre explosive ! (Une de celles qui vous marquent pour la vie). Elle gisait sur le sol, et l'on pouvait discerner un sourire convulsé qui cachait mal sa douleur; ses plaies laissaient apparaître quelques côtes en balsa. " Fracture ouverte... " avait alors diagnostiqué le froid Docteur Cyano.  

 

 Allais-je la laisser choir, me détourner de cette infidèle ?

 Je la recueillis avec fièvre, pansai ses blessures, et je suivis avec une délicate attention tous les stades de sa guérison.

Depuis, Aile se porte comme un charme, et  elle semble assagie.

On dirait même qu'elle a renoncé à faire des "fugues". Pourtant elle sait encore évoluer presto, moderato, adagio ou allegretto... 

Et nous filons le parfait Amour.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Empirisme, spiritisme et Spitfire

17 Juin 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Empirisme, spiritisme et Spitfire
 
Cela fait déjà longtemps que mon ami Félix connaît ma dévotion pour cet avion mythique qu'est le Spitfire. Et à chaque escapade que nous effectuions en Angleterre, il en profitait pour raviver cette passion; il faut dire que nous allions à Hendon. Ou encore à la Shuttleworth Collection. Ou bien nous visitions l'Imperial War Museum à Duxford, et nous assistions au traditionnel meeting de juillet! Qui a déjà vu voler un vrai Spitfire me comprendra. Et que dire du doux ronron offert par le Rolls Royce !
 
Il y a quelques années donc, le beau Félix m'avait apporté le plan d'un Spit Mk 1A, comme ça, sans penser à rien (MON OEIL !). Mon ami fit tant et si bien que je me mis un jour à la construction. Mais devant les difficultés qui surgissaient, je laissai tomber... Félix revenait à la charge, savait trouver les mots, et je repartais... Le manège dura... trois ans ! Quand il ne me resta plus qu'à effectuer le choix du moteur, là encore, Félix trouva la solution . "Je te prête le Saïto 65 quatre temps qui équipe mon Seamaster..."
 
On greffa donc le groupe motopropulseur complet sur le Spit; y compris l'hélice... mais attendez la suite.
 
Inquiet quand même au sujet de l'adéquation entre mon modèle et ce moteur, je m'introduisis chez Félix pour peser à son insu le Seamaster. (Félix ne pèse jamais ses modèles !). J'obtins 3,600 kg. Mon Spit terminé ne pesait que 3,400 kg; ça devait faire ! Pour le vol d'essai, on attendit Félix... qui ne vint pas. On filma l'événement, que mon héros visionna et revisionna le lendemain. Il jubilait !
 
Toutefois, les plus sceptiques, ceux qui posent toujours des questions (saugrenues), se demandaient comment cette hélice... mais attendez la suite. J'avais consulté d'éminents spécialistes qui m'avaient dit qu'une bipale pouvait être remplacée par une tripale de même pas, en diminuant d'un pouce le diamètre. Mais là, on en était à un pouce DE PLUS en pas, et trois DE MOINS en diamètre. Et ça marchait.
 
Lors, l'un des témoins du vol inaugural interrogea quand même Félix : "Comment avais-tu effectué le choix de cette hélice ?"
 
Et mon Félix, sans faire d'histoires, calmement répondit : "Sur mon hydravion, le moteur est en pylône; mais quand j'ai eu fini la construction, il était évident que je ne pouvais pas mettre n'importe quelle hélice. Avec un diamètre trop grand, elle m'aurait découpé le fuselage en rondelles de saucisson! Et cela aurait fait désordre ! Eh puis cette hélice m'a plu, voilà tout !"
 
Vous remarquerez au passage l'aspect très scientifique du raisonnement. Et irréfutable !
 
Difficile à croire, n'est-ce pas? Pourtant, tout ce qui précède, ça ne s'invente pas !
 
Ce qui n'empêche pas mon Spitfire de voler, très correctement, mais sans le doux ronron du Rolls Royce !
 
Cependant, il effectue le tonneau barriqué très typique du modèle grandeur. Avec le même déhanchement!
 
Et ça, c'est magique !
 
P. S: Félix, en cette année 2006, celle  du 70ème anniversaire du Spit, tu pourrais pas m'offrir un Rolls Royce Merlin échelle 1/6,6 ?
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Maudites soient les pinces à linge

4 Juin 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

  

Curieux titre n’est-il pas ?

 Patientez un peu, vous aurez la « chute » de cette histoire…

 

 

 

 

 

 

 

 L’autre samedi, j’arrive donc sur le terrain de modélisme et j’y trouve deux hélicoptéristes devisant sur leurs modèles. Un troisième larron les écoute avec attention : c’est un tout nouvel adhérent au club… qui s’entraîne sur simulateur, mais n’a pas encore acheté son matériel.

 Et je remarque que mes compères n’ont pas sorti le tableau de fréquence. Fâcheuse imprudence…

 Toujours soucieux de la sécurité, je leur en fais la remarque et je m’en vais quérir le fameux totem, hérissé d’une rangée de pinces à linge.

 Ce que voyant, notre néophyte se montre très perplexe.

 « A quoi que ça sert ? » questionne-t-il ?

 Alors moi d’expliquer que ce bout de bois est garni de pinces à linge, que celles-ci  portent chacune une indication de la fréquence… et que lorsqu’il achètera son matériel, le vendeur lui indiquera  celle de son émetteur.

 Je m’empresse d’ajouter que,  avant d’allumer son émetteur, il est indispensable de vérifier que la pince qu’on veut utiliser est encore au tableau, ce qui donne alors le droit d’émettre.

 « Ah bon, et pourquoi ? »

 Ben parce que si deux émetteurs de même fréquence sont allumés, le récepteur ne saura à quels ordres il doit obéir, et le modèle ne restera pas longtemps en l’air avant de rejoindre bruyamment le sol… et que le modéliste ayant allumé alors qu’il n’en avait pas le droit devra assumer les dégâts !

 « Ah ben c’est tout simple, mais bigrement astucieux… » me dit-il.

 Pendant ce temps, mes compères ont eu le temps de prendre leurs pinces, je m’empare de la mienne que je place  comme d’hab  sur mon antenne d’émetteur… et  l’après-midi  de vol commence.

 Arrivent d’autres modélistes qui se plient  docilement eux aussi au rite de la pince à linge…

 En fin de journée, alors que je dispose d’un peu de temps après mes séances d’écolage, je décide de mettre en action  une aile volante Northrop N9…  bimoteur propulsif au vol vraiment épatant.

 Les spectateurs sont d’ailleurs ravis de voir cet engin  « sans queue et sans dérive »  qui évolue  toniquement dans le ronron caractéristique  des bimoteurs générant des phénomènes de résonnance.  Et les commentaires flatteurs vont bon train…

 A un moment, je fais passer mon modèle devant moi, et je me rends compte que l’antenne émetteur se trouve devant mon nez… machinalement, à l’aide de la main gauche, je l’écarte de mon champ de vision, comme j’ai pu le faire maintes et maintes fois.

 C’est alors que mon aile volante entame   un  tonneau que je ne lui avais pas demandé… Je contre aux ailerons… et je n’obtiens pas la réponse souhaitée.  Le sol se rapproche, je contre à la profondeur…. pas de réaction non plus….

 Je n’ai pas le temps d’essayer d’autres manoeuvres que mon aile a embouti puissamment le sol.

 Je reste planté là… tentant de comprendre.

Hébété, je jette un œil sur mon émetteur… dont le cadran est  vide d’indications.

 Ma première réaction est : « Merde, ma batterie émission vient de me lâcher… »

 Je me gratte la tête..

 Et c’est alors que j’avise ma pince à linge  fixée à la base de l’antenne…

 Non ? C’est pas vrai ?  Ben ça ne peut pourtant être que ça !!!

Lorsque j’ai fait basculer mon antenne vers la gauche, la pince à linge est venue pousser gentiment l‘interrupteur   qui,  de « ON » est passé sur « Off »…  coupant ainsi l’émission.

Je  repousse l’antenne vers la droite, je fais glisser l’interrupteur à la main : l’écran s ‘éveille ! Ce n’était donc pas la faute de la batterie…

Je fais basculer l’antenne vers la gauche…  et  la pince vient à nouveau gentiment pousser l’inter vers la position « Off ».

Cette fichue pince avait 360° pour se positionner… Ben non, elle en avait décidé autrement.

 

 

 

 

 

 

 

 Je suis allé récupérer les morceaux de mon modèle, détruit complètement…  

 Et tout en pestant contre ce mauvais sort, je me suis dit que mon souci de promouvoir  la sécurité  sur le terrain avait été fort mal récompensé.  

Mais cela ne m’empêchera pas de reprendre une autre pince à linge  afin d’être en règle… je ferai simplement attention de la fixer autrement  et j’en confectionnerai sans doute une plus courte….

 Afin que ne puisse en aucun cas se reproduire  cette « douloureuse »  mésaventure!!!

   PS: Je suis retourné sur la piste le lendemain.  Et dès mon arrivée, le copain Edouard m'a sauté dessus en me disant: "Tiens, j'ai un cadeau pour toi..." Et il m'a tendu une minuscule pince à linge (2.5cm de long) avec ma fréquence inscrite au feutre...

Pince qui ne risque pas de semer la zizanie en raison de sa petite taille.

Quelle touchante attention...

Inutile de dire que les modélistes présents ont "laaaaaaaaaaaarrrrrrrrgement" souri.

Merci Edouard!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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