Partageons l'ascendance
Je vous ai fait part tout dernièrement du spectacle que m’avaient offert quelques buses
lors d’une séance vol de pente. (voir sur le blog : « Ballet aérien »)Je suis sorti à nouveau hier, sur un autre
site.
J’ai pu, là aussi, observer des buses, mais dont le comportement
était tout autre. Ici, pas de chasse, pas de dog-fight. Rien que du vol à voile au cours de cette
séance.
Et puis j’ai pu observer aussi quelques corvidés qui, lorsqu’ils délaissent leur vol battu un peu lourdaud, se montrent également très fins
voiliers.
Et puis… une situation que j’avais déjà pu remarquer : à certains moments, pas un seul nuage dans le ciel… ce qui ne facilite pas le repérage des
ascendances. Mais mon planeur en touche une, je le centre… et ça grimpe… sur fond de ciel tout bleu.
C’est alors qu’apparaissent très furtivement de nombreux « éclairs » blancs, visibles pendant
toute la durée où j’ai pu exploiter ce thermique « bleu ». Des étoiles filantes en plein jour!
Me
tromperais-je énormément en pensant qu’il s’agit du ventre blanc des hirondelles ?
Un véritable
« nuage » beaucoup plus haut que mon planeur!Je suppose qu’elles étaient là au moins pour deux raisons,
(voire une troisième: la paresse!)
- 1- économie d’énergie: puisque ça « plane » tout seul sans trop se fatiguer!
-
2- réservoir de
nourriture providentiel, puisque les moucherons doivent se trouver « absorbés » par l’ascendance : suffit de les
gober !
Et puis un peu plus tard, ma découverte du jour, plus surprenante sous nos latitudes mayennaises.
Alors que mon planeur grimpe gentiment, j’aperçois au-dessus de lui un bel oiseau qui tournoie.
Majestueux.
A la taille, on pourrait penser à un héron, devenu très
commun dans nos contrées…
Mais je suis persuadé que ce n’était pas un héron; pour les raisons suivantes:
- le plumage de l’animal comportait des zones blanches très nettement
visibles ;
- et le cou! Chez le héron en vol, le cou prend la forme caractéristique d’un « Z » replié
vers le corps, si bien que le « fuselage » semble un peu plus trapu. Ici, le cou était longuement étiré avec le bec en prolongement. Et
les pattes finissaient de profiler agréablement la longue silhouette.
Mon hypothèse ? Il pourrait s’agir d’une cigogne, d’autant plus que la presse locale en a signalé une il y a quelques
jours, posée dans le champ d’un agriculteur mayennais, à quelques dizaines de km d’ici…
" Ma" cigogne a pris un max d’altitude puis, après avoir consulté
son ordinateur de bord, son GPS et son altimètre, elle a jugé qu'elle pouvait rejoindre une autre ascendance lui permettant de progresser vers les pays chauds. Elle a donc mis le cap
au Sud, vent arrière pour aller plus vite, et je ne l’ai pas revue.
Dans le domaine du vol à voile, certains oiseaux sont de véritables champions dont l'Homme s'est inspiré!
Grandes manoeuvres des hirondelles...
Un cigogne qui file vers le Sud...
Tout cela venait soudain de me faire prendre conscience que nous étions en pleine période migratoire.
Avec des techniques fort différentes.
Les hirondelles se déplacent en voyage collectif, et ravitaillement en vol...
La cigogne quant à elle adoptant plutôt la philosophie du routard, avec obligation de se poser périodiquement pour effectuer des escales techniques afin de se procurer
l'indispensable nourriture.
Mais plutôt que de tomber dans la morosité au constat de cet été qui se meurt lentement, j'ai pensé qu'il était préférable de savourer mon plaisir.
Le partage de l'ascendance permet en effet de bien jolies découvertes, et procure d'immenses joies.
Ballet aérien
Je reviens tout juste de la pente dite « La Roche ».
Le vent annoncé de
SSO était bien présent, donc un poil travers gauche, et à mon avis nettement plus fort que prévu par la
météo.
Dans ces conditions, ce ne fut pas un plaisir que de piloter ! Les arbres sur la gauche au bas du pré généraient de
« joyeuses » turbulences qui se répercutaient très haut en altitude !
J’ai abandonné au bout de 25 minutes, le planeur roulant d’une aile sur l’autre, prenant 20 mètres d’un coup vers le haut, ou encore chutant d’une hauteur équivalente, le nez en l’air...
Curieuses sensations.
Je ne me souviens pas avoir connu de telles conditions sur
cette pente…
Mais j’ai eu droit à un spectacle fort intéressant : des petits oiseaux de proie se sont livrés à des « danses »
étonnantes, mêlées de cris stridents. (Des piaulements?) Tels des pilotes de chasse, ces voltigeurs semblaient foncer l’un vers l’autre, puis l’un d’eux esquivait, l’autre
revenait à la charge, effectuant des manoeuvres très vives. Ils étaient parfois trois à « danser » ainsi.A d’autres moments, ils
partaient seuls, et s’immobilisaient au-dessus du pré… puis repliant brusquement la voilure, ils se laissaient tomber comme un caillou… et
repartaient tout aussi spontanément vers les airs. (*)
Peu après son "touch and go", un rapace a laissé échapper quelque chose… un mulot ???
J’ai beaucoup regretté de ne
pouvoir filmer…
Toujours est-il que si je n’ai pas totalisé beaucoup au niveau du vol… j’ai pris un intense plaisir à voir évoluer ces acrobates !
Sur le chemin du retour, mon sac à planeurs en bandoulière et mon émetteur dans le sac à dos, j’ai baguenaudé,
m’arrêtant de-ci de-là pour glaner quelques noisettes, picorer de jolies mûres …
Mes doigts se sont teintés en violet…
Et comme par enchantement sont revenues les douces senteurs de la rentrée scolaire;
l'encre, la craie, le parquet au brou de noix...
Les noix? mais oui...
Au creux de ce même petit chemin, dans quelque temps, les noix seront au rendez-vous…
Mais auparavant, ce sera les châtaignes....
Ce petit chemin, qui sent la noisette…
(*) A partir de ce site, (http://rjmonneret.free.fr/Rapaces/Buse/PageBuse.html)
il m'a suffi de cliquer sur "piaulant", afin d'obtenir exactement le cri que j'ai entendu ce jour-là!
Lien direct:
http://rjmonneret.free.fr/Rapaces/Buse/PhotosBuses/buse_var.mp3
Autre site:
http://www.oiseaux.net/oiseaux/buse.variable.html
On peut (parfois) avoir de la chance
La veine, le bol, le pot, le « cul », l’aubaine, la baraka, la bonne étoile, l’heur…
Autant de termes pour évoquer le bon heur, face au mal heur…La déveine ?
C’est quand nous descendons sur le sable à marée basse un soir où la mer est calme, le Polyclub « sous le bras » afin de le faire évoluer dans la quiétude du soleil
couchant… avec l’espoir de réaliser quelques photos… et quand, sortant l’appareil photo numérique (APN)
de sa sacoche, mon petit-fils Maxence me dit :
« Regarde, Papy, l’appareil, il est bizarre… il était pas comme ça hier… »
Ben non… l’écran à cristaux liquides est envahi par des taches noires, et il n’affiche plus d’image. Il est brisé... Totalement hors
service!
Pas de bol…
Dans la mesure où cet APN ne dispose pas de viseur optique, j’ai tout de même pris
quelques clichés, au jugé, pour voir… et nous sommes remontés lentement au camping, un peu dépités.
Vérification à partir de l’ordinateur : mon Kodak prend encore des clichés…
Quelle aubaine…
Faire réparer l’appareil ?
C’est presque le prix d’un neuf !
Pas de
pot !
Mais je ne suis pas du style à balancer vite fait vers la déchetterie,
n’est-ce pas Vincent ? Toi qui dis en me raillant quelque peu : « Tu es comme ma mère, tu fais durer ! »
J’ai donc décidé de donner une seconde vie à mon APN en l’installant sur un motoplaneur électrique afin de faire de la photo
aérienne. L’écran ne renvoie plus d’image ? Ce n’est pas très gênant,
puisque tout là-haut, je ne peux pas coller mon œil derrière l’appareil afin d’opérer le cadrage…
C’est une
chance, non ?
Mon petit Kodak a ainsi vaillamment repris du service, installé sur un Easy Glider
en Polypropylène Expansé que propulse un moteur électrique.
Six millions de pixels… c’est quasiment du luxe…
m’enfin.
Profitant du beau temps, cela fait deux jours que je mitraille, et la carte mémoire de 1 Go permet de
mitrailler énormément. De retour au sol, on « décharge » les photos vers l’ordinateur, et là commence un long travail de tri, car il
y a énormément de déchet.
Hier, le vent était Sud-Ouest : je suis sorti avec deux modèles en direction de la pente nommée « La Roche ». Un
coup d’Easy Glider et prise de clichés. Puis un coup de Vény, planeur « antique » puisque sorti de mes ateliers en décembre 1998.
Voyez que je « fais durer… »
Lorsque grisé par les bonnes conditions météorologiques, je lance mon
« Vény » dans une série d’acrobaties frénétiques ; et au cours d’un tonneau… je vois le planeur qui « abandonne » un truc noir. Vite, je tâte les commandes… et le modèle
répond encore.C’est une chance, non ?
Parce que, en un éclair, m’est revenue cette
anecdote :
C’était au temps où l’on utilisait la piste de Boyère. En fin de journée, mon copain Noël me
dit : « Tiens, le remorqueur Bison a encore du carburant, amuse-toi avec… »
Je fais décoller les 5 kg de l’engin, et j’entame une série de tonneaux, puis des loopings très grands, bien ronds… Quand au cours d’un loop,
alors que le modèle arrive en haut de la boucle et qu’il est sur le dos, je vois un bidule se détacher du Bison. Vite, je coupe les gaz… pas de réaction… je tire à la profondeur, pas de réaction…
je balance un coup d’aileron, pas de réaction…
Manque de bol !
Le diagnostic est facile à faire : on vient de « larguer » l’accu de réception !!! La liaison radio ne répond plus.
C’est alors que je crie à Noël : « Mais
t'’as pas mis un accu de secours ?
- Heu... ben.. si... bredouille le pauvre Noël qui voit déjà se profiler la catastrophe... y’en avait un… mais... mais, j’en ai eu
besoin pour équiper un autre modèle… »
Quel mal-heur…
C’est ainsi qu’après avoir effectué un nombre impressionnant de boucles au cours desquelles le moteur se mettait à hurler dans la descente, le
Bison a fini par emplafonner la planète, avec les dégâts que l’on imagine. Mais en ne heurtant ni maison, ni véhicule, ni être humain.
C’est une chance, n’est-ce
pas ?
Revenons-en à mon planeur Vény. J’ai vite compris qu’il venait simplement de perdre le capot avant.
Elément passif qui n’entrave pas la liaison radio.
Alternativement je jette un coup d’oeil sur le planeur, un
coup d’œil sur le capot qui virevolte en descendant. Mais le Vény privé de quelques grammes à l’avant est devenu centré arrière, et son pilotage est plus pointu.
Malgré tout, je parviens à le poser impeccable grâce aux aérofreins crocodiles très efficaces. J’entame alors la descente dans le pré vers la direction où je présume pouvoir retrouver mon
capot-fugueur.
Et au bout de 100 mètres, pile poil devant mon pied gauche, qu’est-ce que je vois ?
Le bidule noir que je cherchais ! Pensez que s’il était tombé deux mètres avant, il aurait été absorbé par une végétation luxuriante qui ne m’aurait pas permis de le retrouver.
Ou
bien j’aurais pu partir un poil plus à gauche, ou un poil plus à droite…
Le bol, le coup de « cul ».
J’ai remis le capot en place. J’ai fouiné dans mon sac, et j’ai trouvé un rouleau d’adhésif. Curieusement, c’est un accessoire que je
n’emporte jamais…
Quelle chance !
J’ai donc assuré la fixation du capot avec un brin d’adhésif, et j’ai relancé mon planeur vers les ascendances.
Il m’a procuré une heure de vol…
Comme quoi, on peut avoir aussi de la chance !!!
Et éprouver quelque bon-heur….
PS: un lien vers l'album photos, avec des vues qui
m'intriguent...
http://picasaweb.google.fr/Bernardino53/EasyGliderEtPhotoARienne