A propos de mon livre...
Ma jeune soeur ne m'avait-elle pas adressé un courriel qui débutait ainsi:
"A propos de ton livre...
Dis quand l'écriras-tu?
Dis, quand le feras-tu?
Car le temps qui passe ne se rattrape guère...
Le temps qui passe ne se rattrape pas!"
Ce qui avait constitué un facteur déclenchant!
Il n'y avait plus à reculer: il fallait que je me mette -enfin- sérieusement au travail.
Cela fait donc quelques semaines que mon opuscule est édité.
Que le nombre de personnes l'ayant acheté me surprend...
Et qu'au niveau des surprises...
Lisez plutôt:
Hier matin, rentrant de ma balade à pied vers le Montaigu, je croise deux personnes... L’une à la sortie de la boulangerie, l’autre un peu plus loin, près du mur où croissent les roses trémières que j’ai semées là clandestinement !
Et qui prospèrent !
L’une et l’autre de mes rencontres :
« On pourrait pas avoir un bouquin sur vos souvenirs de gamin ? »
Cet après-midi, je m'en vais chez la coiffeuse.
Et sur le trottoir une dame, ancienne parente d'élève, qui m'arrête:
"Ah, Bernard, j'ai commencé votre livre. J'arrive au chapitre le camion. C'est rudement bien. C'est facile à lire. Je me régale!"
A signaler que d'habitude la dame s'adresse à moi en y allant d'un "Monsieur Munoz"... Etonnant, non? Comment expliquer cette soudaine familiarité? Qui ne me gêne pas, bien au contraire!
Quelques pas encore, et je passe devant un commerce. Les jeunes patrons sont sur le pas de la porte.
M'apercevant, il m'interpellent!
Je fais un crochet:
"Alors, et votre bouquin? C'est la gloire, hein! Tout le monde à Bais en parle!
On peut en avoir un?
- Ben quand j'aurai refait mon stock, début de semaine prochaine. Je n’arrive pas à fournir…"
Arrive une jeune dame, la trentaine. Qui nous entend causer du fameux livre.
S'adressant aux commerçants:
"Ah! moi, ma belle-mère l'a apporté l'autre soir à la maison.
J'ai juste eu le temps d'en lire un chapitre, parce qu'elle me l'a vite repris des mains, en me disant qu'elle le dévorait.
Si les autres valent le seul chapitre que j'ai lu: les cabinets!
Ben ça promet!!!
Ah, c'est trop!!!"
Fin de journée, afin de renouveler mon ordonnance, j'avais rendez-vous chez le toubib, qui m'avait dit au téléphone:
"Ben faudra m'apporter un bouquin, n'est-ce pas? Avec une dédicace!"
Forcément, je me suis exécuté.
A (nom du toubib)…
Guérisseur de mes maux
Ce qui me permet ainsi d’écrire encore mes mots risibles…
PS : cette dédicace n’est pas remboursée par la Sécu !
Et enfin, dans la soirée.
Cet appel téléphonique :
« Je viens de lire votre bouquin. Je me suis régalée. J’y ai retrouvé plein de souvenirs personnels : les métiers, les jeux, les odeurs, les couleurs, les bruits… Merci à vous.
Mais dois-je-vous dire que vous m’avez donné envie ?
Envie de vous imiter, et de me lancer moi aussi à écrire.
Pour que les générations à venir sachent comment nous vivions… »
Et mon interlocutrice de commencer à rédiger oralement son récit…
Poursuivant :
« Si j’ai besoin, pourrais-je m’adresser à vous pour me donner un petit coup de main ? »
J’ai hésité à vous faire part de ces quelques témoignages.
Mais je me dis quand même que je vous devais un retour sur ce fameux bouquin destiné à une diffusion restreinte, et que l’on m’a « poussé » à publier... bien au-delà du cercle familial!
Il mériterait maintenant presque à lui seul un roman entier !
Je me dois aussi de préciser que si j’ai réussi à faire lire des gens qui ne sont pas de « grands » lecteurs, et faire écrire des personnes qui n’auraient pas osé…
Ben… J’ai obtenu là une des immenses satisfactions qui font suite à cette modeste publication.
Et je ne parle même pas des jolis moments passés chez les gens lorsque je vais effectuer moi-même la livraison de mon opuscule.
Conséquences inattendues, mais ô combien réjouissantes !
Merci à tous !
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PS: cette autre remarque obtenue quelque temps après..............
"Ton livre est, comment dirais-je... parce que tu utilises parfois un vocabulaire choisi, faut pas que je dise une banalité... ton livre est ... gouleyant!!! c'est ça... gouleyant!
PS3: pour faire suite au commentaire qui a été posté par un lecteur de ce blog. Comment se procurer ce petit livre, pour lequel on me réclame de récidiver!