scenes de la vie rurale
Quand la Mayenne se découvre...
Le petit Renard et le Coquelicot
Il était une fois une petit Renard qui zonait dans le bocage.
De rapines en rapines, il prélevait sur la nature le gibier auquel ses ancêtres l’avaient habitué. Mais il ne dédaignait pas, à l’occasion, de faire quelques extras en s’offrant un petit resto de luxe.
J’entends par-là le fait que notre futé-rusé s’approchait de lieux habituellement peuplés par l’Homme afin d’y prélever tantôt une poule, tantôt un canard… Les fermes isolées étant souvent une cible facile.
Mais l’être humain ayant modifié quelque peu son milieu de vie, Petit Renard était parfois contraint de se rapprocher des villes.
Lui, le Rustique, obligé pour se nourrir de côtoyer les zones urbaines.
Il se sentait de moins en moins rural, de plus en plus citadin.
Il faut dire qu’entre les battues, les pièges, et la réduction de ses "domaines" habituels, Renard voyait son espace de vie se réduire lentement.
Alors que la nuit était presque tombée, il se promenait en bordure d’une rue dont le trafic routier était soutenu en journée.
Et sur le bord du trottoir, il aperçut... un coquelicot!
Inséré entre deux bordures de béton, avec du goudron d’un côté, et du goudron de l’autre, le frêle coquelicot semblait à la limite du rachitisme, voire de l’asphyxie.
Petit Renard engagea la conversation.
« Mais qu’est-ce que tu fais là ? C’est pas ta place !
- Oh, répondit Coquelicot en rougissant timidement, tu sais, je suis un peu comme toi. Les champs ne sont plus guère mon domaine… Mes cousins arrivent parfois à survivre en bordure des talus. Mais il est bien loin le temps où nous partions à l’assaut des blés afin de les piqueter de rouge.
- Ouais, mais t’es complètement malade d’avoir élu domicile à cet endroit !
Au ras de la route, avec les camions dont le souffle te bouscule à chaque passage.
Et bonjour l’atmosphère ! T’en n’as pas marre de respirer les pots d’échappement ?
Et je parle pas du bruit !
- Que veux-tu ? J’ai comme l’impression d’endurer ce que d’autres subissent aussi. On m’a dit que même les êtres humains, et surtout ceux qui sont dans le besoin, filent vers la ville, pensant que la vie leur sera moins difficile.
La ville et ses mirages ! Il paraît que depuis la nuit des temps, les villes ont constitué une sorte d’aimant qui attire les plus démunis succombant au chant des sirènes.
Il paraît même que des gens vivent comme moi, sous des ponts, au bord des autoroutes… Plantant leur tente sur un tout petit bout de terrain concédé par les «bâtisseurs.»
Je crois bien en effet que j’ai commis une lourde erreur en osant attaquer moi aussi l’espace urbain. Mais j’ose toutefois espérer que mes graines ne s’éteindront pas ici, et qu’elles pourront retrouver un espace plus accueillant. J’espère tout simplement que mon expérience pourra profiter aux autres… »
Douloureux sacrifice…
C’était juste au moment où passait un gros camion, que Renard avait eu le temps de voir venir de loin, ce qui lui avait permis de se planquer derrière une imposante jardinière.
« Ben dis-moi, Coquelicot, j’ai au moins l’avantage sur toi de posséder quatre pattes. Et comme tu me vois là, je vais m’en servir illico ! Je retourne vers les champs et les prés, les talus et les bois. Et même si la vie n’y est peut-être pas plus facile qu’en ville, au moins j’ai tout l’espace pour moi.
Et vive la Liberté ! »
Petit Renard adressa un affectueux signe amical en direction de son compagnon d’un soir, et il se fondit dans la nuit, qui était maintenant devenue complètement noire !
Le bon sens des Anciens...
Ce lundi matin, il bruine...
« Le lundi au soleil… » Chanson bien connue !
Mais dois-je vous dire que je ne suis pas surpris?
Parce que je crois avoir hérité de ce 6ème ou 7ème sens qu’utilisaient les Anciens…
J’y reviendrai d’ici peu.
Pour l’heure donc, le ciel est bas, grincheux, d’un gris uniforme qui rappelle la couleur du plomb. La météo annonce que nous devons absorber cette queue de traîne avant de redécouvrir des conditions un peu plus conformes avec cet été qui s’approche en hésitant.
Mais toujours en phase avec les Anciens, j’ai appris qu’il faut profiter du temps présent.
C’est la raison pour laquelle hier matin j’ai chaussé mes godasses, et que je suis parti faire ce que j’appelle mon « Grand Tour des Batailles » : environ 9km à pied.
Au sortir de ma maison, je n’ai qu’une petite centaine de mètres à parcourir pour me retrouver dans le chemin creux qui escalade le bocage.
Véritable boyau végétal au cœur duquel je me sens bien.
Et toujours grimpant, je finis par arriver au point culminant de mon périple, entre « Les Tertres » et « la Noë Fèvre du Haut ».
C’est un magnifique balcon qui me permet -entre autres- de visualiser 17 éoliennes !
Sans compter les 4 actuellement en construction sur Hambers.
Mais je peux aussi apercevoir les cités de Jublains, Mayenne…
J’y rencontre fréquemment quelques animaux : hérons, lapins, buses…
A propos des buses, j’ai longuement admiré ce dimanche matin une «danse» effectuée par deux rapaces. Jeux amoureux sans doute.
Sur le retour, alors que j’emprunte la rue de Normandie, juste avant de bifurquer vers le plan d’eau, j’avise un tout petit coquelicot qui tente de survivre, au bord de la route. Bousculé par le souffle engendré à chaque passage de véhicule.
Je ne vous décrirai pas le sourire des automobilistes qui, me voyant à quatre pattes afin de réaliser mon cliché, doivent me prendre pour un doux dingue !
Au milieu de l’après-midi, comme la météo annonce du vent de Sud-Ouest, je m’en vais, planeur sous le bras, en direction d’un pente qui « va bien ».
Mon épouse m’accompagne. Elle sera mise à contribution afin d’effectuer quelques clichés.
Après 1 petit km de marche dans des « boyaux », nous débouchons sur l’aire de vol.
Devant nous : Bais, le Mont Rochard, le Montaigu…
En contrebas, tels des animaux miniatures, paissent de tranquilles ruminants ; sur leur droite, l’immensité d’un champ de maïs.
Déjà dans le chemin, au travers des branchages, j’ai aperçu des oiseaux voiliers en train de jouer avec les courants d’air. C'est de bon augure!
Mon planeur ne tardera pas à les rejoindre afin de profiter de ces conditions favorables au vol à voile.
A plusieurs reprises, mon modèle va partager avec eux les puissantes ascendances générées par le soleil réchauffant la colline.
Mon attention sera toutefois attirée par une buse dont le vol me rappelle celui d’une de ses congénères au Montaigu.
Elle va choper une ascendance relativement bas, juste au faîte d’un rideau d’arbres. Puis elle se met à « enrouler » joyeusement pour gagner une altitude impressionnante.
Dès lors, elle va littéralement «jouer ». Repliant légèrement ses ailes, elle perd rapidement de l’altitude, puis les rouvre pour « rebondir » vers le haut… « décrocher » à nouveau et repartir vers le sol, « rebondir » à nouveau...
J’ai un oeil sur mon planeur, et un autre en direction de ces harmonieuses montagnes russes.
Puis la buse va retrouver un autre ascendance, dont elle tire le maximum de profit.
C’est alors que, arrivée au-dessus de la Cossonnière, elle effectue un rapide demi-tour, repliant assez fort ses ailes, pour partir « vent au cul » en direction de l’endroit d’où elle avait surgi. Vitesse impressionnante !
Puis plus rien… Elle disparaîtra pour le reste de l’après-midi !
Je vais essayer de l’imiter avec mon planeur.
Capable lui aussi de fantaisies acrobatiques semblables à celles de la buse. Mais « mon oiseau » y ajoute tonneaux, vol dos, renversements… Ce que l’oiseau pourtant bien plus doué que moi pour tirer profit des ascendances ne peut sans doute pas faire.
Je vais donc effectuer un vol supérieur à une heure et demie, terminé par un atterrissage impeccable dans le tout petit bout de prairie abandonné par l’agriculteur… étroit !
Faut pas se louper...
Retour à la maison en empruntant à nouveau le boyau végétal sous l’accompagnement musical des oiseaux.
Le cœur gai…
Mais revenons à mes propos du début.
Ne vous ai-je pas dit que j’avais adopté la philosophie des Anciens ?
Qui disaient : « Profitons du temps présent, demain est un autre jour. »
Mais qui utilisaient un certain nombre d’observations récurrentes pour en faire des « prévisions » quasi infaillibles.
C’est ainsi que je sais depuis longtemps…
« Bernard, si tu vas faire voler à la Roche… le vent est Sud-Ouest… dans les heures qui vont suivre, c’est pratiquement sûr… il pleuvra ! »
Là encore, je ne me suis pas trompé.
Mais loin de moi l’idée d’éprouver le moindre regret vis-à-vis de cette pluie.
Parce qu’hier, j’ai largement profité des conditions météo m’ayant permis de parcourir quelques jolis km dans mon bocage.
Le tout agrémenté par un bien agréable séance de vol !
Reportage photographique ici : https://picasaweb.google.com/104003666207931930280/DigitalesEtAutresFleurs?authuser=0&feat=directlink
Je suis d’la mauvaise herbe, braves gens…
Tiens, le vent a tourné ce matin !
C’est la réflexion que je me fais en allant récupérer mon journal dans la boîte aux lettres.
Tout ça parce que je renifle les effluves prodiguées par l’élevage de volailles situé vers l’Est de ma noble demeure.
Mais comme la météo semble nous avoir accordé une trêve, je me dis qu’une virée dans mes chemins creux sera opportune.
C’est ainsi qu’après avoir avalé les nouvelles fraîches, je m’en vais emprunter le petit chemin qui passe derrière « les Lilas ».
Remontant en direction des Batailles, je tombe nez à nez avec un arbre qui s’est littéralement affalé dans le chemin creux, et qui en obstrue le passage.
Je suis encore assez souple pour me faufiler entre les branches et poursuivre mon périple.
Mais je commence à sentir l’humidité au niveau de mes ripatons.
En effet, j’ai sous-estimé l’efficacité des gouttes de pluie enrobant encore les grosses touffes d’herbes… et je décide alors de marcher en relevant les pattes de mon pantalon !
Mais j’ai déjà remarqué les nombreuses digitales qui fleurissent les talus.
Admiratif devant cette "mauvaise herbe"… pourtant si élégante.
Je me remémore avec plaisir ces fameux « péteriaux », jolies corolles mauves avec lesquelles le gamin que j’étais prenait un malin plaisir en les faisant claquer (péter…péteriaux ?) d’un brusque mouvement des mains.
Mauvaises herbes…
Curieusement, c’est l’ami Georges Brassens qui vient d’entonner cette chanson dans mon baladeur !
« Je suis d’la mauvaise herbe, braves gens, braves gens… » (Voir extrait des paroles dans quelques lignes)
www.musikiwi.com/paroles/georges-brassens-mauvaise,herbe,32612.html
Et dès lors, tout au long de mon parcours, je vais repenser à ces mauvaises herbes.
Pour m’arrêter un long moment, et enfiler sur le bout de mes doigts… les élégantes digitales! Que l'on surnomme parfois "les doigts de gants de la vierge"
Pour admirer longuement les innombrables coquelicots qui osent partir à l’assaut des champs de céréales…
Et aussi pour me remémorer l’entretien que j’ai eu dernièrement avec des randonneurs, des vrais, habillés avec la tenue « kivabien »… et qui s’étaient perdus lors de la labellisation d’un sentier de randonnée, parce que leur chef d’équipe avait dû les abandonner précipitamment. Lui seul était doté d’une carte et d’un GPS !
Et à l’issue de la discussion, j’avais cru comprendre qu’ils marchaient, marchaient, papotaient… apparemment sans autre but que… marcher !
Pauvres gens…
Les hommes sont faits, nous dit-on
Pour vivre en bande, comm' les moutons
Moi, j'vis seul, et c'est pas demain
Que je suivrai leur droit chemin
Je suis d'la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
C'est pas moi qu'on rumine
Et c'est pas moi qu'on met en gerbes
Je suis d'la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
Je pousse en liberté
Dans les jardins mal fréquentés
La la la la la la la la
La la la la la la la la
Et je m'demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Que j'vive un peu
Et je m'demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Que j'vive un peu
Moi, je suis la « mauvaise herbe » des randonneurs, celui qui marche seul, celui qui s’arrête pour contempler longuement un talus tapissé de marguerites, une fleur de chardon, une ombellifère sur laquelle butinent des nuées d’insectes.
Tiens, le héron qui trône habituellement dans la prairie située sous le château d’eau n’est pas là ce matin…
Un bruit de machine lancinant… on doit couper de l’herbe pas très loin…
J’adore l’odeur d’herbe fraîchement coupée. Que ce soit de la bonne herbe, ou bien de la mauvaise herbe.
A ma droite, des coquelicots rutilent sous les rayons du soleil qui filtrent au travers d’un ciel parfois laiteux.
D’autres armées de digitales brandissent leurs hampes vers les nuages.
Elles acceptent toutefois de façon très pacifique la visite des abeilles qui viennent chatouiller le tréfonds de leurs corolles.
Aboiements. C’est le gros chien de la Noë Fèvre du Haut qui m’accueille en effectuant une ronde fougueuse autour de moi, annonçant ainsi de façon bruyante mon passage auprès de ses maîtres.
Un peu plus loin, je m’arrête pour humer et admirer quelques jolies roses au bord du jardin.
Quelques mètres encore, et je passe sous un cerisier, sec, sec, sec…
Pas de fruits cette année. Les conditions climatiques ont joué un vilain tour aux arbres « à noyaux », et aux autres aussi sans doute.
Petit à petit, je suis envahi pour les lourdes senteurs des vaches autour desquelles paissent tranquillement de jeunes veaux. Nourris à la "bonne herbe" de notre bocage.
Long meuglement…
Une troupe de corbeaux criards… Ils se chamaillent en effectuant des figures de voltige mal coordonnées.
C’est alors que je vois sortir d’un bosquet une élégante buse.
Patiemment, méthodiquement, à coups d’ailes bien dosés, elle va finir par trouver ce qu’elle cherche : une masse d’air, réchauffée par le soleil pourtant encore peu vigoureux, qui va « décoller » telle une montgolfière.
Le rapace s’inscrit parfaitement en son centre, se mettant à décrire dans le ciel de magnifiques orbes.
Et il grimpe, tout en douceur, ajustant au mieux la position des ailes avec des mouvements imperceptibles.
La buse, ne serait-ce pas le compas du ciel?.
Gentiment, elle va prendre de l’altitude… pour ensuite replier légèrement ses ailes et filer tout droit… puis disparaître définitivement derrière une haute rangée de chênes.
Descente du chemin de la Chauvière.
Je m’arrête longuement pour contempler de frêles églantines…
« Je suis d’la mauvaise herbe, braves gens, braves gens… »
Les hommes sont faits, nous dit-on
Pour vivre en bande, comm' les moutons
Moi, j'vis seul, et c'est pas demain
Que je suivrai leur droit chemin
Georges Brassens
L'album photographique complet sur Picasa Google:
https://picasaweb.google.com/104003666207931930280/Digitales
Brèves images en descendant du Montaigu
Ce matin, le ciel semble convalescent.
Il faut dire qu'après ces longues journées de bruine, de pluie et de vent, il devient nécessaire de savourer l'instant présent!
Le soleil perce à travers de légers bancs de brume, et cela suffira à mon bonheur.
Je vais enfin pouvoir aller traîner dans les chemins de mon bocage.
Armé d'un appareil photo, du Nokia GPS enregistreur de parcours, et de mon baladeur diffusant de la musique dans mes écouteurs, je pars vers le Montaigu.
Choix pas forcément judicieux, car je vais avoir le vent de face durant presque toute la montée.
Bruckner... Requiem... http://www.youtube.com/watch?v=hSN3vvvp4YI
Après 5 km pile, j'arrive sur le banc du parking. Je m'y assois, et je contemple la campagne qui s'étend à mes pieds. Sous le soleil, seuls quelques gros damiers jaunes de colza tranchent nettement avec le vert sombre qui domine
Tiens, le coucou. J'ai quelques pièces dans ma poche, ça tombe bien!
Puis je monte à la chapelle.
Là, je m'installe sur l'arbre coupé qui me sert habituellement de trône.
Face à moi, Hambers, Jublains, Mayenne...
Mais une bise aigre transperce férocement ma polaire rouge...
Le fût du tronc est gorgé d'eau, et mon jeans ne tarde pas à devenir tout humide.
Vite, j'abandonne la place, non sans avoir observé au sol de nombreuses pelotes de réjections... souvenez-vous, la chouette effraie qui niche sous la cloche de la chapelle!
Et je m'engouffre dans l'épaisse végétation, bien à l'abri du vent que j'entends gémir dans les arbres.
Soudain, un petit lapin sort du fourré, il bifurque très rapidement vers la descente, ne me laissant comme souvenir qu'un toupet blanc qui effectue de brusques sauts...
Un pois sauteur!...
Même pas eu le temps de dégainer l'appareil photo!
Quelques dizaines de mètres sur ce qui semble être une piste de descente VTT...
Et hop, un autre toupet blanc qui détale vivement.
Tournant à droite, je longe maintenant une corniche sur laquelle je vais découvrir un rocher à la forme bizarre.
Je voudrais me prendre en photo assis dessus, mais j'ai oublié mon trépied aux jambes molles, celui qui peut s'entortiller aux branches.
Tant pis, je vais suspendre mon appareil numérique à une branche, en espérant que le vent ne le fasse pas tourner.
C'est alors que, à travers une trouée d'arbres, je vois apparaître une buse.
Utilisant les courants frappant la colline pour gagner de l'altitude, elle pratique le vol de pente,
Assis sur mon rocher, je vais alors m'amuser pendant un bon moment à imaginer que j'ai un émetteur dans les mains, et que je pilote l'oiseau!
Concerto pour clarinette de Mozart.
http://www.youtube.com/watch?v=K98Rwo1fI1U
Après s'être immobilisé en vol stationnaire, l'oiseau va brusquement se laisser tomber à la verticale tel un caillou.
Vision fugitive... malheur au petit animal qui servira de proie!
Je reprends la marche en descente. Dans mes écouteurs, Wagner, le Hollandais volant.
A quelques dizaines de mètres, un magnifique geai ne m'a pas vu venir. Je m'apprête à dégainer mon numérique... mais l'oiseau ne m'en laisse pas le temps: il part vivement en poussant des cris aigus.
Je suis toujours à l'abri du vent.
Mais débouchant au carrefour de la Caillardière, je me fais agresser par les rafales.
Sur la route, un papillon: se cramponnant au goudron, il a toutes les peines du monde à ne pas se faire emporter par le vent ... Mais si une voiture passe...
Plus loin, quelques chevaux dans un pré où fourmillent les boutons d'or...
Pointillisme à la Sisley!
Un peu plus loin encore, des genêts éclatants illuminent le bleu du ciel.
Au carrefour des Ormeaux, c'est le gazouillis du ruisseau qui m'attire. Je vais rester là un bon moment, charmé par la scène.
Je repars.
Sur le talus à gauche, des marguerites ploient leur frêles tiges.
A droite, le vent fripon retrousse la jupette jaune des fleurs de colza!
Ah, le coquin...
Le Bois-Mabon... sur la haie, des myosotis, des rugosas.
J'attaque la côte de la Beslière.
Quelques vues sur le château de Montesson.
Le champ offre de magnifiques ondulations dues au vent qui balaie le coteau.
Juste avant le lotissement du Montaigu, je retrouve l'abri du talus.
J'aperçois la pancarte d'entrée du bourg.
Beethoven, l'Hymne à la joie!
http://www.youtube.com/watch?v=U8lpPZdBYL0
Le lavoir de la rue Henri Quentin...
L'Eglise...
Au sortir de la boulangerie:
"Ah, vous tombez bien! On pourrait avoir votre livre?
- Mais bien sûr... sauf qu'il faudra attendre la prochaine livraison"
Rue de Oy Mittelberg.
Et là encore, je rencontre quelqu'un:
" J'ai appris par le journal, votre bouquin... je pourrais pas..."
Et pendant qu'on bavarde, une magnifique chenille grasse et dodue se trémousse sur le mur aux roses trémières!
Là, contrairement aux situations rencontrées avec les petits lapins ou les oiseaux, j'ai tout le temps de cadrer!
Mon périple s'achève.
J'ai dix kilomètres au compteur...
Et matière à partager le plaisir éprouvé au long de cette balade.
L'Etrier
Il y a quelque temps de cela, j'ai découvert dans ma boîte mail l'invitation suivante:
Nathalie et Alain Galesne vous invitent à l'inauguration du restaurant L'Etrier de Vimarcé, qui vous ouvre ses portes spécialement le
samedi 12 mai à 11h
pour une présentation de l'activité (cuisine au four à bois de fouaces angevines), des dégustations et des échanges.
Je reviens tout juste de Vimarcé.
J'y ai bien entendu rencontré Nathalie et Alain Galesne.
Et nous avons choqué nos verres.
La spécialité du lieu? Les fouaces célébrées parFrançois Rabelais!
http://www.commeautrefouee.com/les_fouaces_historique.html
Cuites au feu de bois devant les convives, les Fouaces de l'ETRIER sont garnies à volonté de:
- Rillettes
- Beurre au sel de Guérande
- Gratiné de légumes
- Poulet sauce Layon (recette unique)
- Fromage gratiné
- Ganache de chocolat faite maison
Le tout arrosé d'un vin qui sait parler de son terroir!
La Fouace est une galette de pâte à pain, fine, qui gonfle au four à bois t
Dans la petite salle de ce tout nouveau restaurant régnait une ambiance très conviviale.
Parmi les "convives" qui exprimaient pleinement leur bonheur de voir rouvrir un commerce, d'anciens Vimarcéens, dont les ouvriers bourreliers ayant travaillé dans ce local, avant qu'il ne devienne épicerie... pour s'endormir quelques années... et qu'il ne ressuscite aujourd'hui!
Chacun s'accordait à dire que cette ouverture redonnerait un peu de souffle à ce petit bourg paisible.
Au fil de mes rencontres, j'ai croisé le Maire de la commune, le responsable tourisme au sein du SVET des Coëvrons, des membres d'associations...
Et puis aussi des amoureux de notre région, au point de s'y investir fortement.
Je citerai:
- "Le Bistrot d'Izé", tenu par des motards originaires de Toulouse
http://restaurant-letrier.pagesperso-orange.fr/amis_avec_lieux_superbes_087.htm
ou:
http://www.facebook.com/pierrepptlv
ou bien encore :
- "Lhomme Vert" à Saint Pierre sur Orthe... dont la very british patronne assure une ambiance fortement festive grâce à son accordéon!!
Et, dès qu'elle le peut, elle n'hésite pas à se faire épauler par d'autres musiciens!
Le site, rédigé en anglais: (Dis madame "Homme Vert", on pourrait pas en avoir une version française?heureusement, il y a Google traduction!)
http://www.upstandinghommevert.com/
Saluons tous ces aventuriers qui tentent de dynamiser notre territoire en y apportant une touche personnelle... teintée d'un poil d'exotisme!
Bonne chance à eux!
http://restaurant-letrier.pagesperso-orange.fr/accueil_038.htm
PS: et comment mettre le pied à l'Etrier?
Ben, c'est facile, dans Vimarcé, le resto est juste en face l'église, et il fait l'angle avec la
rue qui mène à... la Petite Folie!!!
La montgolfière
Avisant une fin de journée qui s'annonçait pour une fois printannière, je propose à mon épouse d'aller faire une petite promenade au Montaigu. Mais j'ai aussi l'intention de traquer photographiquement la chouette qui niche sous la cloche de la chapelle. (voir texte qui précède, intitulé: C'est chouette!)
Sauf qu'une fois là-haut, il m'est impossible de réaliser mon souhait: je suis en effet beaucoup trop bas par rapport à l'aire de nichage.
Tant pis, nous profitons du calme que dégage le lieu, l'atmosphère est sereine, la température fort douce...
Nous nous prélassons sur un banc, en admirant notre bocage qui s'étend vers le Sud et vers l'Ouest aussi loin que peut porter la vue. Vers le Nord, la ligne d'horizon s'arrête aux collines d'Hardanges et au Mont du Saule... Et quelques pales d'éoliennes dont on ne voit que l'extrémité, immobiles.
Quand tout à coup, lorgnant du côté de Gué de Selle et son étang, j'aperçois une petite boule colorée qui semble s'élever lentement dans le ciel. Elle contraste avec le halo blanc que diffuse la carrière "Dolomie" de Neau...
Il ne peut s'agir que d'une montgolfière dont "le commandant de bord" a saisi l'opportunité du temps calme afin d'effectuer un petit vol.
Et là, je me dis que je suis un sacré petit veinard! Car j'ai eu l'heureuse idée d'emporter un appareil photo plus "zoomant" que celui utilisé lors de mes virées à pied ou à VTT.
Je vais donc réaliser une série de clichés... plus ou moins zoomés, avec ou sans premier plan...
Et même le vent m'est favorable: le très faible courant d'air pousse la grosse boule vers le Montaigu!!!
De temps à autre la bulle multicolore semble amorcer une descente, bien vite compensée par un bruyant coup de brûleur que l'on perçoit de plus en plus nettement.
L'aérostat se rapproche... les flammes rugissent par intermittence.
On perçoit même les paroles des occupants de la nacelle... sans les comprendre toutefois.
Je me prends parfois à rêver que la montgolfière va venir survoler la chapelle... et j'entrevois alors le cliché du siècle.
Arrivée au-dessus d'Hambers, la montgolfière amorce un léger virage vers l'Est...
Elle avance en effectuant de courtes ondulations dans le plan vertical: et hop, un petit coup de brûleur permet de reprendre de l'altitude.
En dérivant vers Bais, le ballon à air chaud risque d'être caché par la luxuriante végétation située côté Nord de la colline... et je ne voudrais pourtant pas le perdre de vue.
Je décide alors de retourner précipitemment à la voiture, afin de tenter un pari un peu fou: assister à l'atterrissage. Mais où?
C'est alors que, débouchant au virage de la Caillardière, je me rends compte que le ballon semble se diriger vers une prairie située sur la Gueffière. C'est sur ma route! Chouette!
J'en ai très rapidement confirmation quand je vois arriver le 4x4 tractant la remorque chargée de récupérer l'engin.
Jour de chance!
Quelques clichés au zoom.
Puis je parviens dans le pré où l'on m'accueille avec joie.
Là, se trouve bien sûr le pilote Jacques Triquet, accompagné par deux personnes de Jublains qui viennent de fêter un anniversaire en effectuant une virée en ballon. Et, micro à la main, Benoît Prospéro, reporter de la radio départementale France Bleu Mayenne!
Le vent étant insignifiant, la bulle reste immobile un bon moment, avant que l'on ne décide de la dégonfler.
J'assiste à toute la manoeuvre.
Et une fois que tout est remballé, le pilote coiffé de son bonnet noir sacrifie à la tradition. Il sort flûtes et bouteille de champagne afin d'arroser l'événement.
Je suis même convié à trinquer!!!!
Tchin tchin!!!
Un poète n'avait-il pas écrit:
"Le bonheur est dans le pré... cours-y vite, cours-y vite..."
Revenons toutefois sur un détail: depuis le début, tous ont remarqué mon appareil numérique avec lequel je "mitraille".
Je ne suis donc pas surpris lorsqu'on va me demander s'il serait possible de récupérer mes photos.
"Sans problème... j'ai le vol du début à la fin, mais contrairement à vous, moi, c'est vu du sol!"
J'ai à peine le temps de répondre que je vais être fort surpris d'entendre cette question, posée par le pilote:
"Dis-moi, je vois que tu t'intéresses à la photo... ça te plairait de m'accompagner quand mon photographe attitré n'est pas disponible?"
Et que croyez-vous que fut ma réponse????
Les bulles du champagne se sont mises à danser encore plus fort dans ma tête!!!!
Je vais donc faire comme Brassens; mais lui, il guettait l'orage.
Parce que si je suis intéressé par les nimbus, les cirrus et surtout les cumulus générateurs d'ascendances pour mes planeurs... à l'inverse du bon Georges, je vais lorgner le ciel en lui adressant ma prière:.
"Maître des Cieux, faites que les conditions de la météo soient propices au vol d'une montgolfière, et ne vous inquiétez pas trop si le photographe habituel est indisponible!" (Ben quoi, n'en feriez-vous pas autant?)
Et depuis ce jour où j'ai "trouvé" un ballon dans un pré, trottine dans ma tête, à la manière d'une lancinante comptine que je m'adresse à moi-même:
"Le bonheur est dans le pré... cours-y vite, cours-y vite..."
PS: je viens de rencontrer madame et monsieur Foubert, les passagers de la montgolfière. Nous avons échangé nos clichés. Ce qui me permet de vous offrir une vue prise de la nacelle, où l'on distingue l'ombre du ballon sur le sol, puis la chapelle du Montaigu, où j'étais placé, et le bourg de Bais en haut à gauche de l'écran. Sur la droite, l'antenne relais du Rochard.
C'est chouette!
Il était une fois une petite chapelle qui trônait au sommet d'une colline.
Elle était exposée à tous les vents...
Tout autour, l'herbe était si rase qu'on aurait dit de la moquette.
Et au milieu de tout ça, des milliers de petites billes rondes laissées par les innombrables lapins qui peuplent le lieu.
C'était la chapelle dédiée à saint Michel, sur la colline de Montaigu.
On dit qu'autrefois, il y aurait eu un important ermitage, ce que laisseraient supposer les murs qui courent côté Sud, et attenant au bâtiment actuel, les bases de constructions côté Nord.
Il y eut bien quelques tentatives de fouilles...
Mais rien qui puisse vraiment donner corps à l'hypothèse.
Et pourtant, il se dit que cette chapelle n'était peut-être pas très loin d'une voie romaine... ( proximité avec le camp du Rubricaire et la cité romaine de Jublains) ou plus vraisemblablement sur un chemin montais... A savoir qu'elle figurait sur le tracé d'un des itinéraires empruntés par les pélerins afin de se rendre au célèbre Mont Saint Michel
http://www.mont-saint-michel.net/
Aujourd'hui, on n'y célèbre plus qu'une messe le 29 septembre, jour où l'on fête le saint...
Mais de moines, ou d'ermites, point! Sauf que... attendez plutôt la suite!
Il n'empêche que ce haut lieu attire de nombreux touristes, car la vue y est imprenable. Mieux qu'au mont des Avaloirs, pourtant point culminant de l'ouest.
Et si j'ajoute que le site du Montaigu a été aussi adopté par de nombreux vététistes, randonneurs ou cyclistes, voire des marathoniens, vous aurez compris qu'il s'agit d'un lieu quasi mythique chez nous.
C'est aussi sans doute pourquoi je me plais à "coller" ma caméra de poche sur le dos de mon motoplaneur électrique, afin de réaliser quelques films.
Mon idée a dû faire son chemin, car mon camarade de club Lénaïck a entrepris une démarche similaire à la mienne.
Mais il utilise un engin nommé quadricoptère, sorte d'hélico muni de 4 hélices, ce qui permet de faire du vol stationnaire, et ainsi tenter de réaliser un cadrage un peu plus "serré".
Equipée d'un "fish-eye", sa caméra offre l'avantage de posséder un très grand angle permettant de filmer très très près, avec un champ vraiment large; mais elle a le gros inconvénient de "bomber" les formes situées un peu en arrière plan.... Et puis, elle coûte beaucoup plus cher que ma caméra à 30 euros!
V'là-ty pas que le 1er mai dans l'après-midi, Lénaïck est donc allé filmer les lieux touristiques des proches alentours... dont le Montaigu.
Et en visionnant ses images, quelle ne fut pas sa surprise!
Zoomant sur la petite cloche située au-dessus du portail de la chapelle, il aperçut....
Un truc vraiment très chouette!!!!
Et comme me faisait remarquer un spécialiste des oiseaux: "Au vu des déchets qui encombrent son aire... ça doit faire un bon moment qu'elle niche là, c't' bestiole... "
Comme quoi, le site est tout de même habité...
Hanté même, peut-être!!!!
Par ce cousin des hiboux qui ne vit pourtant pas à la cloche de bois!
PS1: je suis retourné le lendemain pour essayer de voir la "chouette" sous sa cloche. Et qu'ai-je trouvé au pied de l'édifice? De nombreuses pelotes de réjections, qui trahissent justement la présence d'un rapace nocturne. http://fr.wikipedia.org/wiki/Pelote_de_r%C3%A9jection
PS2: confirmé par un ornitholgue... qui a écrit:
"Il s'agit bien d'une chouette effraie. Même dans la pénombre de son abri, on distingue nettement le V formé par son visage, caractéristique de l'espèce."
Quand je vais au Montaigu...
Il est des jours où mon corps éprouve un irrésistible besoin de se bouger…
De sortir, de se dépenser, de se vider, de se fatiguer…
Et aujourd’hui, c’était le cas.
Je me suis donc « vissé » le casque du baladeur sur les oreilles, lecture "aléatoire" au niveau des morceaux... J’ai mis en route mon enregistreur de parcours Endomondo, et je suis parti en direction du Montaigu, à pied.
Parcours visualisable à partir de ce lien:
http://www.visugpx.com/?i=1333987473
Durant la montée, je n’ai rien rencontré d’intéressant. Je n’avais sans doute qu’une hâte : être là-haut le plus tôt possible.
Sinon qu’au km 3, mon frère m’adresse un encouragement via Endomondo. Il me suit à la trace sur l’écran de son ordinateur.
C’est à l’embranchement de la « nouvelle route » un peu au-dessus du carrefour de la Caillardière que je m’enfonce dans le sous-bois du Montaigu . J’emprunte apparemment une piste de descente VTT, aménagée avec des tremplins. Mais moi, je grimpe… rude !
(A partir du lien fourni, faire glisser votre curseur sur
la courbe rouge "altitudes", entre le km 4 et le km 5!)
Dans les oreilles, je me souviens : le groupe Scorpions, leur célèbre slow.
Slow... tout comme mon rythme de grimpée.
http://www.dailymotion.com/video/x2v41m_scorpions-still-loving-you_music
Et puis je débouche enfin sur la plateforme de la chapelle. Un petit tour d’horizon à la table d’orientation ; mais la brume ambiante ne permet pas de voir aussi loin qu’on le voudrait.
Un banc m’accueille, et je me livre à mes premières fantaisies photographiques, l’appareil tenu au bout du bras gauche. Alors que Brassens chante : « Tout est bon chez elle, y’a rien à jeter… »
Descente au travers de la sapinière, et arrivée sur le parking, où je découvre quelques « extra-terrestres » causant dans un micro, avec des antennes et des paraboles autour d’eux. « QSO de Max ?… Ton QRU s’il te plaît… Peux-tu me donner ton QRL ? Reçu 4 sur 5. On manque de gain… Tourne l’antenne, change d’azimut… Roger. (prononcer Rodjeur) Roger de F6HJL»
Bref, un langage difficile à comprendre pour un néophyte comme moi.
Sauf qu’à un moment, l’un des radio-amateurs me dit :
« Passez pas dans l’axe de l’émetteur, parce que votre barbe va finir de griller !
Otant ma casquette, je lui expose ma calvitie, et je lui explique en baissant la tête que j’ai déjà subi des tortures ! »
Ce qui déclenche une onde... de rires.
Je me pose à nouveau sur un banc, et j’admire le panorama qui va de Sainte Suzanne jusqu’aux confins de Laval... voire jusqu'à Jublains, Mayenne.
Puis je poursuis ma descente.
Je m’arrête à un endroit où des pierres ont été déposées en demi-cercle. Je me prends à rêver que des lutins se réunissent là toutes les nuits, sous la lune!
Une petite photo... avec retardateur.
Et je repars, avec le relais du Rochard en point de mire.
J'admire le jaune pétant des ajoncs et des genêts, contrastant avec le blanc immaculé des cerisiers sauvages en fleurs.
Un peu plus bas, je m’amuse à faire une photo que je voudrais rigolote, pas trop austère, à côté d’un... stère de bois !!! (derrière mon oreille droite)
Et puis je découvre le cadavre d’un renard... qui ne dégage aucune odeur! A la vue des nombreuses petites billes toutes proches laissées par les colonies de lapins peuplant le Montaigu... je me prends à rêver qu'ils viennent danser en ronde toutes les nuits autour de la dépouille de ce prédateur! (Voyons Bernard, sois sérieux!)!
Alors que ma vue embrasse le bois du Tay sur la gauche, je ramasse maintenant le vent en pleine figure… ce qui fait un bruit infernal au niveau de mes écouteurs, brouillant carrément l’audition. Dans mon casque : c'est pourtant le tonitruant Wagner, et son vaisseau fantôme !
Le but du jeu va dorénavant être de cheminer le plus possible à l’abri des haies ou dans les chemins creux.
Au carrefour de la Gueffière, j’aperçois ma première hirondelle de l’année. Bien esseulée !
Arrivé au virage des Ormeaux, je m’enfonce à droite dans le chemin creux qui repart vers la Basse Beucherie. Le vent me passe alors bien au-dessus. Sympa !
Quelques fleurs sauvages, des pissenlits… Ce qui me remet en mémoire l’expérience faite un jour avec mon petit-fils Maxence, justement avec la tige du pissenlit qu’on « pèle » comme un banane, et qui fait des frisettes si on la plonge dans l’eau.
Un peu plus loin, je vais « courir » après un papillon afin de le prendre en photo.
Ah... Brassens et « La chasse aux papillons… »
J’aurai moins de chance avec une mésange… qui ne se laissera pas photographier.
Avant la Basse Beucherie, une meute de chiens divers qui se mettent à aboyer derrière un grillage.
Un peu plus haut, d’autres chiens en liberté, plus pacifiques, et tout au fond de la cour une main solide qui se lève pour me saluer : c’est Philippe, un ancien élève, maintenant agriculteur.
Je bifurque à gauche vers la Haute Beucherie, où je m’amuse à traîner les pieds dans l’herbe fraîche jonchant la route.
Car le résident britannique est juché sur sa tondeuse, et il m’adresse un signe de main… Dans le jardin en face, son épouse l’imite. « Good evening ! »
Une photo de leurs tulipes...
Et je m’engouffre dans le petit chemin qui mène vers la Beslière. Sur ma droite, le ruisselet … et dans mes écouteurs ? La Moldau de Smétana ! Célèbre poème symphonique dédié à une rivière d'Europe Centrale. Curieuse coïncidence.
http://www.youtube.com/watch?v=ToB6agCr82s
Sortant de l’abri boisé pour arriver sur le goudron, je récupère à nouveau la bise de face, aigre, brouillant mes écouteurs.
Mais je vais me retrouver bien vite à l’abri du talus surplombant la route.
C’est alors qu'entrant au lotissement du Montaigu, je reçois de mon frère un autre message d’encouragement!
Rue Henri Quentin, son lavoir… L’église... Rue de Oy-Mittelberg, où je contemple les touffes de roses trémières naissantes… et je me projette déjà sur ce qu’elles donneront dans quelque temps.
Et puis j’arrive à la maison.
J’ai juste 11km au compteur.
Une grande rasade d’eau coupée de jus de fruit ; un gâteau sec.
Quelques instants de repos…
Et j’éprouve alors un autre irrésistible besoin : raconter, rédiger, écrire !
Voilà qui est fait.
Je me sens physiquement un peu fatigué, mais curieusement « reposé » au niveau de l’esprit !
Mon corps et ma tête semblent satisfaits…
N’est-ce pas là l’essentiel ?
Les temps changent...
Comme j'en ai pris souvent l'habitude, je suis allé ce matin feuilleter les pages du site communal.
http://www.bais.mairie53.fr/
Et j'y ai relevé une bizarrerie.
Dans les photos du concours éponyme consacré aux fleurs, on aperçoit le garage Hays très fleuri, avec des pompes à essence Antar... du plus bel effet, certes, mais
totalement anachronique quant au sujet "concours photos", n'est-il pas?
Rappelons aux plus jeunes que ce garage a depuis longtemps déménagé (en quelle année?), pour s'installer rue de Normandie, à l'emplacement du garage Roche qui
a fermé fin 2011.
A la place de Antar, on trouve actuellement "Fleurs d'Isa"... (voir second cliché, contemporain celui-là!)
A propos de garages, lorsque tout jeune instit' sortant de l'Ecole Normale, je suis arrivé à Bais en 1966, je crois me souvenir qu'il en existait au moins
3:
- un au carrefour de la route de Trans (Bonvoisin), repris ensuite par M et Mme Fouilleul, qui déménageront avenue de Normandie (actuellement Bais Automobiles,
Baglin).
- un second se tenait donc avenue Auguste Janvier (Hays et ses pompes Antar ci-contre)...
- et un troisième (garage René Marceau) occupé actuellement par Cocci Market... qui était contigu avec la Poste (actuellement local du Crédit
Mutuel)
Y en avait-il d'autres?
Mais passer de 3 commerces automobiles à un seul... Alors que le nombre de véhicules s'est notablement accru... Voilà qui interroge.
A signaler que tous proposaient un service "pompes à carburant" pour les voitures... et parfois "buvette" pour les conducteurs!
Vous me direz que, au niveau des cafés ou buvettes... la liste était nettement plus longue que pour les garages, et si d'aucuns avaient envie de traverser
notre village en effectuant une halte dans chaque bistrot, le risque était fort grand de ne plus être très lucide en arrivant à l'autre bout!
D'autant plus risqué si on carburait au café, parce que ce dernier était forcément suivi d'une "rincette", breuvage issu
des pommes dont on faisait du cidre... puis distillation pour obtenir "la goutte".
A ce propos, il faut savoir que le "cidreux" tout comme "le bouilleux" (le bouilleur de cru qui distillait la goutte) passaient dans les
maisons afin d'effectuer leur travail. Avec des rites très festifs.
Tout aussi festif était d'ailleurs le jour où venait le tueur de cochon! Qui ne crachait pas non plus sur le café arrosé...
Ah, la goutte! la gnole, le calva... dont on faisait une consommation sans doute beaucoup plus importante à l'époque,
n'était-elle pas une boisson bio, naturelle... dont certains anciens n'hésitaient pas à prétendre avec malice qu'il s'agissait d'une sorte de "jouvence"???
Considérez tout de même que je ne suis pas là pour faire l'apologie de l'alcool!
Mais autres temps, autres moeurs!