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Photo / VTT / Billets d'humeur /  Géocaching / Modélisme / Années 50

Tel est pris...

8 Janvier 2009 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

II est des télépilotes qui suscitent un cer­tain engouement par leur pilotage, leurs constructions, leurs facéties... la liste pourrait être bien longue.

Parfois, sur les pentes, ne connaissant même pas le nom des bonshommes, on les définit en faisant appel à la description de leur planeur, à la "qualité" de leur pilo­tage, voire à leur aspect physique. C'était sur le Ménez, en 1983, je crois. Nous vîmes arriver un jour un Roitelet acro, suivi de son propriétaire. Mais le der­nier nommé fit l'unanimité de par sa froi­deur et son apparent refus de communi­quer avec la bande des habituels fêlés fré­quentant le site. Disons plus abruptement qu'il ne nous sembla pas sympathique - très subjectif tout ça ! - Et dans ces cas-là, on ne peut pas dire que le groupe auquel le personnage est confronté soit enclin à la générosité.

 

Ce Roitelet, pourtant, il ne volait pas mal du tout, ma foi. Quant à son propriétaire, il faisait preuve d'une régularité de métro­nome : il arrivait tous les jours à la même heure, vérifiait que sa fréquence était libre, volait, posait, puis repartait sans avoir prononcé le moindre mot. Certains de mes collègues avaient même avancé l'hypothèse que notre homme était forcé­ment étranger puisqu'il ne parlait pas : il ignorait le fançais, évident, non? Les plus affreux affirmaient qu'il était assuré­ment muet !

 

Ah ! Mais j'ai oublié un détail : notre héros possédait un magnifique pupitre en plexi­glas, de forme très aérodynamique, avec quelques autocollants par-ci par-là. Ah ! ce pupitre à l'intérieur duquel était douil­lettement entreposé l'émetteur, le tout suspendu au cou de son heureux proprié­taire par une splendide bretelle ! Qu'est­-ce qu'il a pu nous faire causer ! Et c'est ainsi que nous avions baptisé son posses­seur comme étant "l'Homme au Pupi­tre"... Mais je me demande si ce n'était pas là une marque évidente de notre jalou­sie.

 

Au 15 août  tous les ans, là-haut, c'était  la fête folklorique, avec des milliers de visi­teurs, et on ne peut pas prendre sa dose de drogue védépiste. Alors, au camping, en état de manque, on s'ennuie ; le désoeuvrement aidant, les langues fonc­tionnent admirablement. Je ne sais plus dans la tête de quel infâme germa soudain une idée "géniale". Et si on en fabriquait un, de pupitre ? Mais pas n'importe lequel... Et il faudrait qu'il ait ceci, qu'on lui mette cela... De fil en aiguille, nous mîmes notre projet à exécution. Quelqu'un jeta son dévolu sur une caisse ayant contenu des bouteilles de Perrier. Une magnifique ficelle bien dégoûtante servit de bretelle. Un autre apporta un trè­fle à quatre feuilles que l'on colla sur notre pupitre avec cette mention écrite juste au-­dessus : ANTI-CRASH. On découpa un trou sur le dessus de la caisse pour y déposer un verre avec sa paille. Le tout se trouva affublé d'une manche à air mon­tée sur un tube télescopique (le tissu pro­venait d'un rideau subtilisé dans une cara­vane, pardon Colette !).

Enfin, ce pupitre, il avait fière allure ! C'est alors qu'un idiot de service suggéra ce qui suit : "Demain, nous montons à la pente, l'un d'entre nous se colle le bidule au cou et se place pour piloter juste à côté de l'Autre !".

Approuvé à l'unanimité !

 

Le lendemain donc, notre cohorte arrive au Ménez, fébrile. Chouette, notre "vic­time" est déjà là. Les appareils photos sont vérifiés une dernière fois, car il conviendra d'immortaliser cet instant, fleuron de l'humour gaulois. Notre pupi­tre va bientôt faire son apparition... Quand le Roitelet se présente à l'atterris­sage, glisse sur le sol, et s'arrête, impec­cablement posé.

Notre homme va nonchalamment récupé­rer son oiseau... et remonte dans sa voi­ture !!!

Ce fut la dernière fois qu'il vint faire du vol de pente au Ménez, car jamais nous ne le revîmes.

Bien involontairement, sans doute, il ne nous permit pas de mener notre blague à son terme.

 

Y aurait-il eu un traître, parmi nous, qui l'aurait mis au courant de nos manigan­ces ?

 

Tel fut pris qui croyait prendre.

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