Marcher, goûter, faire voler….
En ce début de septembre où le soleil semble reprendre de la vigueur, je sens des fourmis dans les jambes.
Et à la vue des hirondelles qui tournoient par endroits, j’entreprends un truc un peu fou… rien qu’un peu.
Je sors mon sac à dos.
J’y entrepose une bouteille thermos avec de la boisson fraîche, mon émetteur de radio-commande, une batterie de rechange, un pull…
Je me pose une casquette sur le crâne, et sous le bras gauche, je place mon motoplaneur Electro-Junior.
Lecteur MP3 raccordé à mes écouteurs, avec lecture aléatoire des pistes… et c’est parti.
Objectif ? rejoindre le chemin qui passe au-dessus de Bais et qui suit une courbe de niveau exposée au Sud.
http://www.visugpx.com/?i=1314989602
De là-haut, on jouit d’un spectacle intéressant : la vue embrasse l’horizon depuis le Mont Rochard jusqu’aux collines d’Hardanges.
Premier arrêt dans un herbage près de la Chauvière.
Malher, Symphonie Titan…
Je lance mon modèle, avec le moteur… Accrochage de quelques petites ascendances.
Sur le chemin, un tracteur s’avance lentement. Aux commandes, je reconnais Xavier, le maître des lieux. Je fais atterrir mon modèle. Xavier s’arrête, et nous entamons la discussion.
Habitué de mon blog, il revient malicieusement sur la rencontre que j’ai pu faire récemment avec un de ses collègues… me précisant bien que tous les « paysans » ne sont pas du même acabit ! Et heureusement…
http://bernardino.over-blog.net/article-de-la-solidarite-paysanne-81298781.html
Quelques mots encore. Il repart vers sa ferme, et je relance mon planeur.
Mais la brise n’est pas bien axée, et la portance aléatoire.
Je décide donc de poser afin d’aller voir plus loin.
Passant près de la Chauvière, j’avise sur le sol de toutes petites poires.
J’en ramasse quelques-unes. Elles ont un goût râpeux… et me rappellent le poiré, sorte de cidre où les poires ont remplacé les pommes.
Un peu plus loin, je tombe sur un verger, d’où j’extrais justement deux ou trois pommes rouges. Elles sont sucrées à souhait et me permettent d’étancher la soif.
Je descends maintenant dans le chemin creux qui mène au Vaublin. Sa fraîcheur est bienfaisante.
Par endroits, des bogues de châtaignes pas encore mûres tapissent le sol…
Mendelssohn, Symphonie Ecossaise…
C’est alors que je rencontre madame B. Tout étonnée de me voir sortir du chemin avec un planeur sous le bras.
Je lui explique mon périple.
Elle qui a subi dans sa chair quelques vilaines morsures dues à un « crabe » qu’elle semble avoir maintenant maîtrisé, elle est contente de me voir ainsi trotter allègrement, et me dit que les gens seraient bien inspirés de goûter aux petits plaisirs de la vie.
« Comme vous le faites ! » ajoute-t-elle avec un large sourire. (voir commentaire en fin de texte)
Je reprends la marche.
Passant derrière le hameau La Roche, j’avise un petit pêcher, auquel je chipe un fruit.
Le côté exposé au soleil est tiède et bien mûr.
L’autre face est presque froide, et nettement plus dure à croquer !
Puis je redémarre.
Mozart, Requiem…
De temps à autre, je prélève quelques mûres, dont la saison s’achève.
Mais je me garde bien de succomber au charme des jolies prunelles dont le goût est encore très astringent.
Je débouche enfin dans le champ au-dessus duquel deux buses semblent attendre de jouer avec mon planeur.
Je m’installe confortablement.
Et je lance le modèle.
Beethoven, Symphonie Pastorale
La portance est cette fois nettement meilleure. L’altitude atteinte sera souvent impressionnante.
Tout au long de ce vol, je m’accorde quelques pauses pour me désaltérer,
pour jouir du spectacle, ou tout simplement pour rêvasser.
Je décide enfin d’arrêter ma séance alors que le chrono affiche 1h40minutes.
Et je reprends le chemin du retour.
Schubert, Symphonie « La grande ».
Au détour d’un virage, quelques toutes petites pommes jonchent le sol : je me souviens alors de nos bagarres de gamins avec des lance-pommes, ce qui réveille soudain un douleur bizarre à l’oeil gauche, lui qui avait un jour été victime d’un impact violent.
Quelques mûres encore… Deux ou trois noisettes que je casse à l’aide d’un caillou.
Le mignon calvaire où Maxence prenait
son « petit goûter »…
La source qui génère d’habitude un petit ruisseau à travers le chemin… mais qui semble en mauvaise santé par ces temps de disette pluviale.
Beethoven, concerto pour piano l’Empereur…
Puis le chemin qui descend vers « Les Petits Champs ».
La lumière du soleil qui plonge vers l’Ouest joue avec les branchages et l’ombre nichée au creux du « boyau » de verdure.
Mozart, concerto pour basson.
Puis je débouche dans mon lotissement…
Retour au bercail.
Environ 8 km de marche, 1h40 de vol…
Contrat rempli !!!!
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Pour visualiser mon parcours, l'horaire, les altitudes, un détour vers cet excellent site qu'est visugpx:
http://www.visugpx.com/?i=1314989602
Enregistrement à l'aide de mon Nokia 5800 équipé de Endomondo
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J'ai reçu par mail un commentaire d'une de mes lectrices qui écrivait:
" Qu'est-ce qui vous surprend le plus dans l'humanité?"
Et il a répondu :
"Les Hommes... Parce qu'ils perdent la santé pour accumuler de l'argent. Ensuite, ils perdent de l'argent pour retrouver la santé.