Symphonie pastorale
Ce lundi après-midi, je décide de filer à pied vers le Montaigu.
Sur mon téléphone Nokia 5800, je mets en route deux applications:
- Endomondo, qui va m’enregistrer le parcours,
- et le lecteur audio…
Pour m’accompagner, je choisis Beethoven, l’étonnante Symphonie n° 6 « Pastorale » aux 5 mouvements.
Musique « champêtre ».
1. Éveil d'impressions agréables en arrivant à la campagne
2. Scène au bord du ruisseau
3. Joyeuse assemblée de paysans
4. Tonnerre - Orage
5. Chant pastoral. Sentiments joyeux et reconnaissants après l'orage
Au milieu du du 2ème mouvement, je rencontre deux promeneurs. Partis de Vaugroux, ils m'expliquent leur parcours via l'Hermangerie, la Basse-Beucherie, les Ormeaux...
Andante molto grosso.
Dans le 3ème mouvement, je longe un champ qui a été parfumé… au lisier !... Lourdes senteurs...
Allegro...
J’attaque le raidillon au pied de la Caillardière… Un peu plus haut, franchissant la barrière de mes écouteurs, les rafales d’un pivert. Nous sommes au 4ème mouvement : Tonnerre, orage…
L’oiseau semble situé dans le petit bois à gauche. Courtes rafales…
Trrrrr Trrrrr Trrrrr
Je m’approche du talus, et je vois soudain une boule verte s'envoler vers le cœur du bosquet…
Vivace...
Je bifurque alors à droite en direction du refuge, où
les pensionnaires du Foyer Blanche
Neige sont en train de collationner.
Dans la montée qui va au parking débute le 5ème mouvement.
Chant pastoral…
Allegretto...
Puis je débouche dans le virage d’où je peux maintenant embrasser tout le paysage sur la plaine d’Evron.
Arrivé au parking, je m’assois sur un banc…
Que pourrais-je maintenant programmer ?
Mozart ! Concerto pour clarinette...
Adagio...
Assis sur mon banc... le regard perdu vers l’horizon, je savoure.
Je voudrais pouvoir revenir avec un souvenir visuel.
C’est alors que je sors le stylet du Nokia afin de prendre une vidéo. Mais l’appareil bippe: « batterie faible »… Le GPS, plus le lecteur audio, plus le bluetooth que j'ai oublé de déconnecter... Tout ce petit monde a tapé généreusement dans la batterie, qui ne devait pas être pleine lors de mon départ...
C’est à ce moment qu’arrive la voiture de Pierre G... accompagné de son épouse. Je m’approche de la portière… On discute. La pluie, le beau temps, la santé, les travaux d'élagage sur le Montaigu...
Puis ils repartent…
Je reste encore un peu afin de profiter du panorama… et de Mozart.
Comme enfin rassasié du spectacle, je reprends mon cheminement.
Quand soudain, mon Nokia « bippe » à nouveau: batterie faible.
Scherzando...
Je sors l’appareil de ma poche… et je m’aperçois que j'ai perdu son stylet.
Demi-tour pour quelques centaines de mètres...
Sans trop de difficulté, je retrouve le fugitif tapi dans l'herbe, à l'endroit même où je me trouvais près de la portière.
Mais devant l'insistance de mon bidule qui piaille « batterie faible », je suis contraint de tout éteindre: je vais devoir me passer de musique...
Qu’à cela ne tienne ! Car dans le chemin creux, ce sont les oiseaux qui prennent le relais, continuant à
leur manière la symphonie pastorale.
Allegro vivace….
Peu après le carrefour des pommiers, je dois contourner d’importantes flaques d’eau générées par les dernières pluies.
Plus loin, quelques arbres aux branches cassées obstruent presque le passage.
Graduellement, mes narines sont titillées par l’odeur de plantes qui évoquent l'huile solaire... et la plage en été!
Curieux, non ?
Suite de montées et de descentes courtes.
Petit à petit, la vue se dégage en direction du Montaigu.
Toujours sur ma gauche, j’aperçois un chêne orné d’innombrables gros points noirs. Sans doute irrités par mon intrusion dans leur territoire, des corbeaux criards s’éparpillent soudain, avant de revenir se poser prestement sur les branches quittées quelques instants auparavant.
J’arrive à la Haute Beucherie. J’y rencontre ses occupants anglais assis à leur terrasse, un « mug » à la main. Mais bien sûr , c’est l’heure du thé !!!!
Ils jouissent d’une vue imprenable vers Jublains, Mayenne, le bois du Tay, les collines d'Hardanges... et contemplent leurs chevaux qui paissent en contrebas.
Largo...
Ils me saluent chaleureusement en agitant leur bras libre, accompagnés qu’ils sont par leurs chiens qui aboient joyeusement.
Je plonge alors dans le chemin couvert.
A ma droite, le ruisselet gazouille joyeusement sur les cailloux.
Tiens, un autre pivert.
Staccato...
Dans la cour de la Beslière, une poule en liberté s'ébroue au bord d'un talus poussiéreux. Puis elle s'éloigne et se trémousse à nouveau, dégageant un nuage de poussière d'autant plus impressionnant que son effet est accentué par le contre-jour.
Avec pour musique de fond celle d'un coq tonitruant qui s'égosille non loin de là.
Allegro con brio...
J’aperçois le bulbe du château de Montesson…
Virage à droite.. Descente vers le lotissement du Montaigu.
Rue Henri Quentin et son lavoir, l'église...
Retour à la maison…
11 km...
D’une promenade pastorale…