Ne rien faire, c’est un travail intérieur!
18 Mai 2013 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur
Sur ce promontoire qu'est le Montaigu, j'aime à ne rien faire.
Ne rien faire d'autre... qu'observer la Nature.
...Ou bien prendre plaisir à faire évoluer des planeurs modèles réduits.
C'était le cas hier après-midi.
Alors que je suis sur le parking côté Sud, mon émetteur entre les mains, casquette vissée sur la tête, j'aperçois un homme qui se dirige lentement vers moi. Il pointe parfois mon planeur qui, à la manière d'une buse, trace des cercles sous un gros nuage noir.
Puis il m'adresse la parole :
« Alors, votre modèle, il emporte une caméra aujourd'hui ?»
Tiens, l'homme semble me connaître.
« Non, non, pas cette fois-ci... »
Et il enchaîne :
« Mais je vous connais, je suis un fidèle de votre blog... »
Ah, voilà qui éclaire un peu ma lanterne. Mais si peu!.
Et à petites bribes, il me fournit des éléments qui vont me permettre de l'identifier.
Mais c'est bien sûr !
Il s'agit de... non, non, je ne vous le dirai pas.
Sachez simplement que nous portons le même prénom, que nous avons eu un parcours professionnel assez semblable... et que... et que...
Mais nous ne nous sommes jamais rencontrés "physiquement".
La portance devenant faiblarde, je fais atterrir mon oiseau, et nous finissons tous les deux assis sur le banc le plus proche.
Regards parallèles droit devant nous, en direction de la plaine d'Evron.
Magnifique, calme...
« Je suis venu au Montaigu aujourd'hui parce que j'avais envie de prendre des clichés ; je pense que la luminosité va changer en fonction des nuages. Et avec les champs de colza au loin... »
Tiens, là encore un point commun : l'homme est amateur de photo.
Mais n'est-il venu que pour faire de la photo? N'est-il pas venu là afin de "trouver" autre chose?
Peu importe.
(Le lendemain, il me fera partager son album, dans lequel j'ai puisé les clichés illustrant cet article. Merci Bernard !)
La conversation va bon train.
Il évoque mes « Chroniques des années 50... »
Et s'épanche sur ses propres souvenirs.
Mais pudiquement, sobrement, à la manière des Mayennais dont nous vantons le caractère.
Et nous savourons tous les deux le temps présent.
Mais le ciel s'obscurcit graduellement. Quelques gouttes... Un éclair... L'orage s'approche.
Nous décidons alors de mettre un terme à notre entretien, en nous réjouissant d'avoir pu concrétiser une rencontre, une vraie, sans le truchement de la machine informatique
Et je redescends vers Bais.
Mais mon esprit vagabonde.
Evidemment, il n'a rien d'autre à faire!
Ah! Ne rien faire....
Je ne peux alors m'empêcher de faire référence à un bonhomme aux contours étranges, un certain Albert Cossery. Vous comprendre pourquoi d'ici peu..
Fin du premier acte.
Le rideau tombe.
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Ce matin, lever de rideau : le soleil est là, guilleret, mais frisquet.
Une nuit est passée(*), au cours de laquelle je me suis inévitablement replongé dans mes pensées de la veille,
Et si je retournais à la rencontre de Albert Cossery ?
Cet aristocrate de la plume qui écrivait:
(*) Le sommeil permet de penser d’une autre manière, en se situant hors du monde.
Je tombe alors sur une page Internet rapportant un entretien que l'auteur avait accordé à la revue « Le Magazine Littéraire »
Je lis, et je relis...
Tout en relisant, je picore... ça et là.
Prélevant un certain nombre d'aphorismes qui font parfois l'éloge de la paresse.
Ah! Ne rien faire...
Je vous laisse donc découvrir ci-dessous le petit florilège élaboré à partir des "sentences" d'Albert Cossery...
Florilège que je ne manquerai pas de reprendre prochainement, lorsque, assis sur mon banc du Montaigu, face au bocage Mayennais... je serai en train de ne rien faire!
Seul, ou accompagné!
Et cela me permettra peut-être d'ajouter un nouvel acte à ma pièce de théâtre...
Qui se joue sur l'immense scène du grand théâtre de la Vie !
"Pour moi, la vie c’est formidable et j’ai la chance de pouvoir la poursuivre."
Albert Cossery.
Quelques pensées d'Albert Cossery:
En Orient, chacun élabore sa propre philosophie de la vie, sa propre sagesse, parce qu’on prend le temps de regarder le monde passer.
Lorsqu’on a découvert l’imposture dans laquelle vit le monde, la seule révolte possible c’est la dérision.
On ne peut pas écouter un ministre sans rire...
Pour moi, c’est essentiel de pouvoir se lever et d’aller dans la rue pour observer le spectacle du monde.
Quand nous étions jeunes, avec mes frères, nous ne cherchions pas à « gagner de l’argent », mais à en « trouver », là où il y en avait.
La vraie richesse, c’est de pouvoir vivre sans travailler.
J’aimerais qu’après avoir lu un de mes livres, les gens n’aillent pas travailler le lendemain, qu’ils comprennent que l’ambition de vivre est suffisante, que nulle autre ambition ne vaut !
Je n’ai jamais été l’esclave de rien ni de personne. C’est la possession qui vous rend esclave.
Ne rien faire, c’est un travail intérieur. L’oisiveté est indispensable à la réflexion.
Le principal, c’est d’être vivant : c’est la seule fierté dont on peut se prévaloir!
Pour moi, la vie c’est formidable et j’ai la chance de pouvoir la poursuivre.
Albert Cossery.
http://www.magazine-litteraire.com/actualite/hommage/albert-cossery-egyptien-saint-germain-24-06-2008-35310
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