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Amerrissage forcé

12 Septembre 2018 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Modélisme, #Billet d'humeur

Mèze au soleil levant

Mèze au soleil levant

Un soir de septembre, à Mèze où je séjourne…

Le vent s’étant apaisé, je décide de sortir un moto-planeur pour le faire évoluer entre le camping et l’étang de Thau, comme j’ai pu le faire les années passées.

Décollage impeccable…

Et j’enchaîne les tours de piste.

Des spectateurs s’approchent… posent des questions…

Quand tout à coup, je me rends compte que je ne commande plus mon engin. Il n’obéit plus aux ordres !

Il entame un large virage à gauche fuyant vers le mont Saint-Clair.

Stable comme pas possible… mais moi, totalement impuissant.

Aura-t-il assez d’altitude pour terminer son virage et s’approcher de la rive ?

Ben non, la descente est inexorable… et l’amerrissage tout proche.

Les roues touchent l’eau, et le bidule passe cul par-dessus tête. Sur le toit.

Un spectateur me propose alors d’aller le chercher :

« C’est pas profond. On a pied assez loin !

- Heu ? Vous croyez ? »

Et il s’engage…

Un autre me dit :

« Merde ! Et dire qu’il y a deux jours, mon bateau était encore à l’ancre juste en face ! »

Un autre encore :

« J’ai un kayak gonflable. Mais faut que je le gonfle. Je reviens... »

Sauf que la nuit commence à nous prendre…

Je le vois revenir… dépité,

« Mon compresseur ne veut pas démarrer ! »

Et merde encore.

L’homme parti à pied est contraint de revenir, car l’eau lui arrive au sommet des cuisses.

Tant pis… On verra ça demain.

J’observe toutefois le lent déplacement de mon « hydravion » qui, poussé par le petit vent, semble dériver vers les parcs tout proches.

Je reviens au mobile home… et j’annonce à Annie… qui croit tout d’abord à une plaisanterie de ma part…

Mais qui finit par ajouter :

« Ben… vaut mieux que ton truc ait fini à la baille plutôt que sur le camping où il aurait pu blesser des gens ! »

Ce qui est fort vrai.

 

Je passe rapidement sur la nuit peuplée d’insomnies.

Sept heures moins le quart.

Vite, j’enfile mes vêtements, et je fonce vers la zone conchylicole de Loupian.

Je m’arrête dans chaque atelier où j’aperçois des gens… à qui j’explique…

« Si vous trouvez, n’hésitez pas à téléphoner au camping ou sur mon portable. »

Je reçois à chaque fois un accueil chaleureux.

Et je repars, scrutant les parcs aux jumelles… jusqu’à ce que… tout à coup…

Amerrissage forcé
Amerrissage forcé
Amerrissage forcé

« Mais on dirait mon oiseau… retourné à la surface de l’eau… pris dans les cordes d’un parc ! »

Amerrissage forcé

Je m’en vais dare-dare en direction de la cabane la plus proche… J’explique à nouveau. Et on me dit :

« C’est les parcs à William… sa cabane est un peu plus loin…

Je reprends la voiture… et j’entre dans le premier atelier ouvert.

« Ah, vous n’avez pas de chance ! William ne travaille pas le lundi.

Mais dites-moi donc où il est votre avion ? »

Je pointe du doigt… et sans attendre, le gars me dit :

« Montez dans le bateau, on va aller le chercher. Faites attention… ça glisse »

Et me voilà embarqué de bon matin pour une « visite » des parcs à huîtres.

Plus on s’approche, plus on distingue mon fugueur.

Lorsqu’on est juste à côté, mon sauveteur me dit :

« Restez assis, je vais aller le repêcher... »

Il se penche sur l’avant du bateau, et me sort un bidule dégoulinant de flotte…

Amerrissage forcé

Je ne sais comment le remercier.

Et lui de me dire :

« Vous ne me devez rien. C’est ma BA du jour ! Je suis très heureux de vous avoir rendu ce petit service ! »

 

Et voilà.

 

J’ai donc récupéré mon oiseau… dont certaines  prises sont déjà complètement oxydées après un bain nocturne dans l’eau salée…

Toute l’électronique a dû déguster, et donne des signes de corrosion.

Rien ne fonctionne… évidemment.

Amerrissage forcé
Amerrissage forcé

J’ai abondamment rincé l'ensemble  à l’eau douce…

Et je me suis dit: "Je verrai tout ça en détail quand je serai revenu à Bais."

Où je suis rentré dix jours plus tard.

J'ai re-rincé... j'ai soudé une nouvelle prise en remplacement de celle qui était corrodée... Vérifié les contacts... passage d'un coup de bombe idoine... Accu neuf.

Je branche, et???

Miracle, tout fonctionne!

Il me reste donc maintenant à tester cet oiseau aquatique en vol...

Mais quelle histoire!

Que l'on pourrait résumer ainsi:

"Fluctuat nec mergitur!"

 

PS: après avoir analysé cet incident, il semblerait que son origine se trouve au niveau d'une soudure sèche qui a lâché juste avant le contrôleur. 

Avant cette prise, tout est oxydé... Après la prise, pas de dégâts... Ce qui signifierait qu'il n'y avait pas de courant pour provoquer l'électrolyse... Et c'est ce qui a sauvegardé toute l'électronique!


 

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J
Beau geste de solidarité de la part du pêcheur. <br /> Et puis tout fonctionne
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M
Belle histoire, et heureux pour toi! Ça aurait pu être bien pire.
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