Urgences à l'hôpital
20 Septembre 2018 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur
A l’heure où les trompettes médiatiques nous rebattent les oreilles avec une vaste réforme de notre système de santé, je voudrais tout simplement apporter un témoignage.
Non pas pour attirer l’attention sur mon cas personnel, mais pour décrire une situation endurée par un bon nombre de nos concitoyens.
Septuagénaire, j’ai déjà eu recours à la chirurgie qui m’a permis de gommer des ans l’irréparable outrage. Grand merci !
Allons-y... Plantons le décor.
Au cours de la semaine qui précède, je sens que mon œil droit me joue des tours : irritation fort prononcée, sensation comme si j’avais des grains de sable en permanence sous la paupière.
Jusqu’à ce que je me décide à consulter mon médecin traitant… qui diagnostique, ce dont je me doutais, un entropion. J’ai déjà été opéré à l’oeil gauche pour pareil motif.
Toubib qui me dit alors :
« Samedi matin, inutile que je téléphone au service ophtalmo de l’hôpital… Vous voyez ça lundi, et vous me tenez au courant. »
Lundi donc, je tente de téléphoner... (parcours du combattant. « En raison d’un trop grand nombre d’appels, veuillez réitérer... »)
Et je finis enfin par obtenir le service ophtalmo, où j’explique mon cas, disant que mon toubib demande une consultation en urgence.
On me répond sèchement que :
« 1- si c’est une urgence, faut passer par le service des urgences.
2- mais le délai d’attente pour les consultations est actuellement de un an ! »
Mardi matin… Départ à 7 heures de Bais... Monstres embouteillages en arrivant sur Laval… Stationnement sur le parking Sud (moins surchargé que le Nord…) Traversée de tout l’hôpital où je me perds dans les couloirs, pour parvenir enfin à l’accueil.
Je prends mon ticket, comme à la poissonnerie. Et quand c’est mon tour :
« Ben non, monsieur, faut aller aux urgences... »
Ce que je m’empresse de faire.
Je me retrouve avec un type allongé sur plusieurs places et qui dort profondément. A ses côtés, un homme qui me paraît en bonne santé. En face, une jeune couple dont la femme a le pied dans le plâtre… et j’attends.
Jusqu’à ce que je comprenne que je dois aller chercher derrière une sorte de paravent, où une dame me demande ce que je veux. Je lui présente le mot de mon toubib.
« Ah, ben non, c’est pas pour nous, faut aller directement au service ophtalmo... niveau 2»
Reçu par une secrétaire, qui me demande ce que je viens faire là… à qui je présente une nouvelle fois mon billet… et qui me dit ce que l’on m’avait déjà balancé :
« Faut d’abord passer par les urgences !
- Mais j’en viens !
- OK, mais de toutes manières, l’attente est de un an !
- Ben j’vais pas rester comme ça pendant un an ! Ma cornée ne va pas supporter.
- Et d’abord, est-ce que vous avez un dossier chez nous (Sous-entendu « Est-ce que vous êtes client ? Parce que si c’est pas le cas, Ouste, du balai, circulez y’a rien à voir!).
Elle pianote sur son ordinateur, et finit par retrouver ma trace.
« 2012 ? Ben c’est pas hier...
- Voyez, si vos services sont encombrés, c’est pas de mon fait... »
La dame s’agace…
Et finit par me lâcher :
"Je peux vous faire bénéficier d 'un désistement... le 17 octobre...?
- Ah bon? Pas plus tôt?
- Mais, Môôôôsieur, ne vous plaignez pas, je vous rappelle que l'attente normale est de un an!
- Bon, ben... on f'ra avec!"
Je signale au passage que dans le cas présent, personne à l'hôpital ne demandera l'avis d'un toubib ou d’un ophtalmo. Où étaient-ils donc passés ?
Je me pose toutefois la question : et si je m’étais présenté aux urgences sans le mot de mon médecin ? Peut-être que l’on aurait examiné mon œil ? Allez savoir !
Qu’importe !
Je suis rentré chez moi fort dépité.
Il va donc falloir pendant encore au moins un mois que mes cils rabotent la cornée... comme si je vivais en permanence avec du sable dans l'oeil.
Y'a que la nuit que je me porte à peu près bien... si je dors!
Et puis c’est en parcourant le Net que j’ai découvert deux choses :
- l’entropion fait partie des urgences ophtalmiques. Ah, bon ? Et on fait quoi en pareil cas ?
- un type "entropionné" comme moi refilait une combine : poser sur la joue du pansement médical élastique afin de tirer la paupière vers le bas, ce qui a pour effet de compenser la perte de tension du muscle incriminé et empêche les cils de jouer à l’essuie-glace multibrins le long de la cornée. Soin palliatif et quasiment gratuit !
C’est pas très esthétique, mais c’est moins mal que d’avoir l’oeil tout rouge et larmoyant à souhait !

P'tain!
1- Faudrait pas vieillir!
2- Curieux système de santé tout de même.
3- Et merde!
😒
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