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La magie d'un moulin à vent

15 Juin 2009 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

Consultant mon quotidien favori ce dimanche 14 juin 2009, j'apprends que la FFAM organise une manifestation.
Face à ce  sigle auquel j'attribue habituellement une certaine significiation, je détaille un peu l'article. Pour apprendre qu'il ne s'agissait pas de la Fédération Française d'Aéro-Modélisme à laquelle je suis licencié,  mais de la Fédération Française des Amis des Moulins!
Même sigle, pour deux fédérations également  "éoliennes".
Et j'apprends par la suite que, dans le Sud-Mayenne,  on pourra visiter le moulin des Gués, situé sur la commune de Fontaine Couverte.
Poussé par un petit vent de nordouet, ma femme et moi nous mettons cap au Sud.
Sur le site, le parking est déjà occupé par de nombreux véhicules.
Au pied du moulin, un bonhomme à l'oeil pétillant de malice nous accueille. Il s'agit de Louis Lemoine, descendant des maîtres meuniers ayant exploité ce moulin.
A l'aide d'une longue perche métallique il pousse sur l'une des ailes afin de  mettre la voilure en marche... aide nécessaire uniquement lorsque le vent  est faible.

Et il nous explique  que ce moulin-tour  est de type angevin, qu'il  fut construit en 1824. 
Remanié en 1870, il fut rehaussé,  et doté d’une astucieuse voilure faite de planches orientables, un peu à la manière d'un store vénitien. Ce dispositif  permet d’augmenter ou de fermer la surface au vent depuis l’intérieur-même du moulin. 

Puis il raconte que ce moulin a  cessé de faire  entendre son tic-tac en   1954.
Jusqu'à ce qu'il soit classé monument historique en 1992,  et qu'il reprenne du service pour  moudre du blé noir en 1993. 
Pour le plus grand bonheur des amateurs de moulins!

Sous la houlette de maître Lemoine, on découvre les ingénieux systèmes permettant à ce moulin de fonctionner et de rendre la vie du meunier aussi douce que possible. Le hérisson, l’arbre et le rouet, les meules que l'on "rhabille", ou encore la charpente pivotante pour mettre les ailes au vent.
Sorte de capitaine au long cours, Maître Louis est intarisable et explique avec passion;  agrémentant son commentaire d'anecdotes savoureuses, prenant son public  à témoin,  lançant une petite blague, ou encore tel un malicieux maître d'école, se mettant à questionner son auditoire afin de vérifier que tout le monde s'est montré attentif.
Et puis au second étage, il surprend le visiteur en expliquant que les dents des grandes roues sont en cormier, bois dur qui va tout de même s'éroder contre  les dents de fonte des autres rouages. Ainsi donc le bois s'usera, mais il préservera le métal...  et il sera nettement plus  facile au meunier de changer individellement les dents de bois qui seront défaillantes. Juste une cheville à dégoupiller.

Là haut, sur le  troisième étage, se trouve un jeune homme, tout aussi passionné. Il est membre   de l'association qui fait revivre ce moulin. Sous nos yeux, il manoeuvre le système qui fait pivoter le toit, ou encore celui qui ouvre et ferme les voiles. il embraie le système de treuil qui permet de  monter les sacs de blé, avec ces amusantes trappes qui se referment sitôt leur passage.
Et tous ces cordages qui agissent  du haut en bas... comme dans la marine à voile.
Un meunier ne serait-il d'ailleurs pas une sorte de matelot jouant sur le gréement d'un "trois mâts"?
Puis il explique aussi  pourquoi l'arbre principal pointe son nez vers le ciel de quelques degrés: afin de plaquer le toit sur les murs;  sinon, au moindre  coup de tabac, le "chapeau"  pourrait décoller.
Et le jeune meunier  d'ajouter que  de cette façon, le rendement  des ailes  est aussi bien meilleur...
Nostalgique, il dit combien il aimerait que ce moulin puisse à nouveau moudre du blé, afin de produire aussi  de la farine "blanche"... mais la législation...
Puis, la tête un peu dans les étoiles,  on redescend par les marches étroites et grinçantes  d'un escalier bois en colimaçon...
A propos de tête, attention aux poutres...
Et en fin de visite, on retouve au bas du moulin les trémies de la bluterie, là où le meunier remplissait ses sacs de farine.
On  passe ensuite par la boutique attenante où sont exposées des photos d'autres types de moulins. Une jeune femme crée une ambiance musicale en actionnant le soufflet d'un  accordéon diatonique. Histoire de vent, là encore!
On vous propose  de déguster une galette, une crêpe, le tout accompagné d'une bolée de cidre pétillant.
Et chacun peut repartir avec  son   petit sac de farine de blé noir produit sur place !

Ah, la magie des moulins à vent...
Merci Louis... et bon vent à votre moulin!


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Un petit reportage photo visible ici: http://ohfr-redir.com/3050   et sa vidéo:
http://www.youtube.com/watch?v=5JJnOsetKiI

Le site "officiel" dédié à  ce moulin des Gués: 
http://pagesperso-orange.fr/moulindesgues/accueil_022.htm

Autre moulin fort intéressant en Mayenne:
http://www.moulin-de-thevalles.com/

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B
Ce jeudi 18 juin, mon téléphone sonne. Je décroche, et j'entends: "Allo, ici Louis Lemoine. Mon fils vient de m'appeler pour me lire ce que vous avez écrit sur Internet..." Suit une conversation où l'on sent une intense émotion... le plaisir partagé.Dialogue  que Louis  termine par: "Je voulais absolument vous dire... plein de choses, et surtout  merci!" Ne nous méprenons pas, c'est moi qui vous remercie de la chaleur de votre accueil, et de la passion que vous transmettez!Et j'encourage tous les amoureux des moulins à vous rendre visite...Ils ne le regretteront pas!!!
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