La rédaction
29 Avril 2012 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur
De récents événements m’ont conduit à « redescendre » du côté de Château-Gontier, et d’y retrouver d’anciens profs du Lycée : Liliane et Pierre Neveu, qui enseignaient le français tous les deux, alors que Pierre avait ajouté le latin à sa valise pédagogique…
Nous avons bien entendu évoqué quelques souvenirs communs. Du style:
"Traduisez en latin: Le train de marchandises s’arrête à la gare de Chemazé !
- Mais M’sieur, du temps des Romains, y’avait pas de train…
- Débrouillez-vous, nous disait-il avec malice, trouvez un néologisme, une périphrase… »
C’est dans cet esprit que j’ai « subi » leurs cours !
Et il doit m’en rester quelque chose !
Nous avons échangé nos adresses électroniques, afin de poursuivre notre conversation via Internet.
A quel moment ai-je évoqué « La rédaction » ? Mystère !
Mais j’ai promis à mes « Maîtres » de leur faire part d’un de mes souvenirs du joli temps où j’étais pensionnaire
au vénérable « bahut » situé juste à côté de la chapelle du Géneteil, dont le directeur était
Monsieur Cruizziat.
En quelle classe étais-je ? Je dirais 6ème... 5ème ... mais peu importe.
Toujours est-il qu’un midi, en sortant du réfectoire, un de mes copains me dit qu’il n’avait pas été très inspiré par le dernier sujet de "rédac' ", qui nous demandait de traiter un rêve…un cauchemar... Je ne sais plus avec précision, mais ponctué du traditionnel:" Racontez… »
Et moi quelque peu inquiet de lui demander : « C’est pour quand ? ».
Mon sang ne fit qu’un tour lorsque tomba le verdict : « Mais, malheureux, c’est pour le cours de français de c’t’aprèm’ ! »
Aïe… aïe… aïe… Voilà qui ne faisait pas mon affaire.
J’avais dû négliger mon cahier de textes; ou bien, préoccupé par l’état de santé rémanent de ma mère, je devais avoir occulté une partie de mes obligations scolaires.
Le cauchemar tout éveillé!!!
Mais, malgré une situation quelque peu tendue, j’envisageai très vite qu’il me restait une planche de salut.
Nous autres les internes, ne disposions-nous pas d’une « petite étude » entre 13h30 et 13h55, juste avant la reprise des cours ?
C’est alors que je me mis furieusement au travail, en rédigeant sans brouillon, directement « au propre ».
(Vous me direz qu’en fonction de la médiocre qualité de ma calligraphie, la différence devait être minime !)
En délayant un peu, il ne me fut pas trop difficile d’atteindre le fatidique nombre de lignes imposé par le minimum syndical !
Je me souviens fort bien avoir décrit un rêve qui se terminait brutalement :
Mon frère Jacky venait de me réveiller en sursaut, en me balançant de violents coups de polochons sur la tête!
Et le moment venu, je rendis ma copie… à la fois fier d’avoir rempli mon "devoir", mais quelque peu honteux d’avoir bâclé le boulot…ce qui apparemment ne me ressemblait guère.
Puis j’attendis le retour des copies corrigées, avec plus ou moins de sérénité.
Mais comme dans tout bon feuilleton, nous devons être en présence de rebondissements.
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque, s’adressant à l’ensemble de la classe, le prof se mit à… vanter les mérites de ma rédaction !
« Style bref, haché, sans détails superflus, haletant… exactement ce que l’on ressent dans un mauvais rêve. Excellent devoir ! »
"Style haché, sans fioritures!"
Et pour cause: je n'avais pas vraiment eu le temps de fignoler le travail!!
Et ce style devait davantage traduire le stress éprouvé au moment de la rédaction... car je voulais absolument éviter le
zéro que j'aurais naturellement mérité pour devoir non rendu!
Je me vis donc attribuer la meilleure note...
J'étais fort content de mon coup!
Mais par la suite, il me fallut affronter les sarcasmes de mes petits copains, qui criaient à l’injustice.
« Ouais, c’est dégueulasse, tu fais un truc n’importe comment, et nous, on s’est fait ch…r à raconter un machin qui tienne la route, et toi… »
Bref, ce fut un beau tollé dès la sortie du cours.
Mais ne vous ai-je pas encore dit que j’aimais la rédaction ?
C’était un exercice qui ne me posait guère de problème.
Cet épisode de « la rédac’» eut-il comme chef d’orchestre madame ou monsieur Neveu ?
Je ne saurais le dire..
Mais plus d’un demi siècle plus tard, je me plais à citer mon cousin Pascal, qui clame très haut à mon intention, sur un ton fataliste:
« Bah, de toutes façons, c’est dans tes gènes, t’y peux rien… c’est comme ça…
Hé… on aimerait quand même bien -nous aussi- avoir hérité de ta mère Marietta ! »
Faut-il préciser que si elle rédigeait joliment, ma mère calligraphiait également de façon fort esthétique… ce que malheureusement elle ne m’a pas transmis. (voir ci-dessus)
Mais avec un « bon » traitement de texte, maintenant, je n’ai plus aucun problème !
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