On ne va pas en faire un roman, hein?
Texte dédié à Sabrina et Johann |
On ne va pas en faire un roman, hein?
Pourquoi donc cette petite question?
Tout simplement parce que ce mardi 10 mai, en milieu d'après-midi, je descends
dans le bourg afin de déposer quelques affiches pour le diaporama «CapNord» devant se dérouler le 3 juin prochain à St Martin de Connée.
Suite à quoi, je me propose d'aller faire ma quotidienne marche...
Mais...
En un premier temps, je croise monsieur Blanchard, marcheur invétéré... Nous échangeons quelques mots. Le beau temps qui perdure, certes... Mais avec en contrepartie cette sécheresse qui préoccupe le monde agricole.
J'arrive ensuite devant l'hôtel/restaurant le «Lion d'Or» où les propriétaires Sabrina et Johann prennent le frais sur la terrasse.
Lui me raille un peu, parce qu'il m'a vu le matin à la banque avec mes affiches, et je lui avais dit que je passerais le voir...
«Ben vous y êtes resté longtemps au Crédit Mutuel!»
Et Sabrina d'embrayer:
«Alors, quand est-ce que vous le faites votre premier roman? Parce que moi j'achète tout de suite!»
Tout ça, en référence à ce qu'elle peut trouver sur mon blog, dont elle dit que «ça se déguste comme du petit lait... Et puis quand je vous lis, je vous vois raconter avec passion...»
Et Johann d'ajouter:
«Ben moi, j'en reprendrais volontiers plus souvent, de vos histoires!
D'ailleurs, j'ai mis le lien de votre blog en «favoris» sur mon ordinateur...»
Arrive Didier l'ambulancier... et il en remet une couche concernant le blog...
Une dame passe, et le tenancier de l'hôtel lui demande des nouvelles de son mari.
Tiens, c'est donc lui le vétéran qui a eu un malaise dimanche lors de la messe donnée en commémoration du 8 mai.
A nouveau quelques échanges, des voeux de prompt rétablissement...
C'est à ce moment que, revenant du cimetière, arrivent les gens qui ont assisté à la sépulture.
Tradition locale: on passe par le bistrot afin de «trinquer» à la mémoire du défunt et à la santé de sa famille...
De nombreuses têtes connues: un bonjour par-ci, un autre par-là..
Puis je finis par quitter tout ce petit monde.
Je m'en vais alors chez Nathalie ma coiffeuse, qui n'avait pas pu assister à la première séance «Cap Nord» et qui souhaitait avoir une affiche...
Là encore, je taille une petite bavette.
Puis direction la pharmacie.
Sur le trottoir, je croise Fred, une voisine du lotissement où je réside.
Echanges de propos sur ses parents, ses enfants; je lui donne des nouvelles de mon ami Jipé, qu'elle connaît: ancien membre de notre club de modèles réduits, il a eu un accident de moto aux conséquences fâcheuses...
J'entre à la pharmacie. Je propose mon affiche. C'est l'occasion de disserter sur les différents modes d'agriculture que nos pédaleurs du «Cap Nord» ont pu rencontrer.
http://bais-capnord.over-blog.com/
Ayant enfin distribué tous mes documents, je me prépare à entamer la marche.
C'est en passant devant la boutique «Fleurs d'Isa», que sur l'autre côté du trottoir, la fleuriste tout sourire m'adresse un grand bonjour, et me demande de mes nouvelles...
Je ne m'attarde pas...
Je m'engage le long du plan d'eau, et je mets en route mon smartphone musical, écouteurs stéréo sur les oreilles.
Je ne rencontre plus personne, jusqu'au moment où je débouche du Foyer Blanche Neige.
C'est Jean-Luc, qui s'arrête à ma hauteur, baisse la vitre de sa voiture, et me dit:
«Alors, tes roses trémières? Ben quelqu'un s'est arrangé pour te les zigouiller?»
Il évoque en effet MES trémières, celles dont j'ai dispersé les graines, et qui ont pris racine rue de Oy Mittelberg: http://bernardino.over-blog.net/article-34148692.html
Mais elles ont été sauvagement coupées au week-end dernier! Par qui? Mystère!
On bavarde longuement, et je reprends la marche.
Pas pour bien longtemps, car je passe devant le garage Bais Automobiles, dont le patron
s'appelle Bruno... Des ouvriers ont creusé un peu partout afin de mettre sa station service aux normes en vigueur. Echanges avec les ouvriers... Le côté tatillon de l'Administration... «Et
puis, questionne Bruno, combien de mes confrères vont devoir fermer boutique, incapables économiquement d'assumer cette dépense?
Désertification des campagnes...»
Hélas...
Et je repars.
Arrivé devant chez Shopi, j'entends:
«Hé Bernard, où que tu vas comme ça?»
C'est mon camarade Stéphane, qui revient de Villaines. Il est fièrement allongé
sur son tricycle motorisé, équipé de matériel
électrique... qu'il a savamment «détourné» de sa fonction
modéliste!
Il me dit tout le plaisir qu'il a d'utiliser son engin, surtout quand il peut (je cite) «faire la nique aux cyclistes déguisés en Tour de France!»
«Je mets la poignée dans le coin, dit-il, et je les double avec un grand sourire!!!
Sans forcer!»
Ben voyons, si tu n'avais pas le moteur, tu serais moins vaillant, n'est-il pas?...
On discute également modélisme; à
lui aussi je donne des nouvelles de Jipé.
C'est au moment où je m'apprête à quitter Stéphane qu'arrive en voiture madame le Maire.
Elle baisse sa vitre, et me pose exactement la même question que celle émise il y a quelques instants par Jean-Luc, son mari!
Ah ces fichues trémières!
Quelques longs échanges encore. Puis nous nous quittons, et je peux enfin attaquer la côte qui monte à la Chauvière.
C'est alors que je me demande si je vais quand même pouvoir terminer mon circuit, ou devoir l'écourter.
Dans mes écouteurs, s'enchaînent Mozart, Beethoven, Haydn... Symphonie N°101 dite "l'horloge! Tic tac... tic tac au rythme de mes pas... et du temps qui passe!
Mais je ne rencontre personne...
Jusqu'au moment où... j'arrive au croisement avec le chemin des Batailles.
Figurez-vous qu'au beau milieu de la route, je vois traverser... un gentil petit grillon.
http://bernardino.over-blog.net/article-quand-les-grillons-s-en-melent-73444211.html
Il s'arrête. Je le prends en photo.
Puis j'attends qu'il reparte. Et lorsqu'il a retrouvé l'herbe et que je suis absolument certain qu'il ne se fera pas écrabouiller par une bagnole, je reprends mon chemin.
Il sera pourtant bien le seul avec lequel je ne pourrai échanger quelques mots!
Virage à droite route de Trans. Re-virage à droite pour m'enfoncer dans le petit chemin creux qui descend jusqu'à mon lotissement.
Et je rentre à la maison.
J'ai parcouru 8 kilomètres... en un temps «re-cord!» Presque 3 heures!!!!
Parce que j'ai rencontré plein de gens...
J'ai abordé plein de sujets.
Mais il n'y a tout même pas de quoi en faire un roman... Non?