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Photo / VTT / Billets d'humeur /  Géocaching / Modélisme / Années 50
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Entre nous soit dit...

29 Novembre 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

Entre  nous soit dit…
 
 
Je voudrais commencer mon entretien du jour par cette blague dont se délectait un de mes camarades de classe, qui interrogeait les nouveaux venus dans notre groupe:
« Quelle est la différence entre une cigogne ? »
Ses interlocuteurs interloqués et interdits réagissaient de façons diverses devant cette question incongrue.
Ils finissaient tous par donner leur langue au chat. Forcément !
C’est alors que mon facétieux camarade fournissait  la solution :
« La différence entre une cigogne ?  Ben, y’en n’a pas !!! »
Et d’asséner à ses auditeurs médusés :
«  Elle a les pattes identiques…. Surtout la gauche ! »
Sur ces entrefaites, il s’en allait toujours aussi guilleret, ravi d’avoir entretenu le suspense un certain temps.
Mais pourquoi donc cette blagounette ?
Puisque nous sommes entre  nous, je vais vous faire une confidence.
J’étais hier à l’écoute de la radio, qui diffusait par l’entremise de France Inter une chronique intitulée « blog à part ». Cette dernière renvoyait vers une adresse Internet  dont l’auteure brocardait la société de consommation… Textes pleins d’humour, que je lus avec plaisir, pour tomber sur l’un d’entre  eux  qui,  dans un entrefilet,   évoquait du papier toilettes spécial enfants, avec taille des  feuilles adaptée aux petites mains, faciles à séparer puisque conçues  « … avec des pointillés très distincts entre  chaque feuille ! »
Diantre…  On n’arrête pas le progrès… Joindre l’inutile à l’agréable !
Mais j’aurais préféré « avec des pointillés entre deux feuilles ».
Arrive midi…
J’en étais benoîtement à la fin de mon repas, au stade des entremets…C’est alors qu’on sonne à ma porte… C’est mon voisin à qui je dis : « Entre  donc ! »
Et celui-ci d’entreprendre : « Peux-tu m’accorder une entrevue ? Parce que j’ai un petit tuyau informatique à te demander, si tu en as le temps,  vu que j’ai entrepris quelques travaux d’entretien ; je suis en train de repeindre mes toilettes, et entre  chaque couche, la notice préconise de laisser quelques heures… »
J’étais donc assis le cul   entre deux chaises : finir mon entremets ou différer ma réponse.
Déjà préoccupé par l’expression de ce matin «entre  chaque feuille », je choisis d’entrer dans le vif du sujet.
« Mais, dis-moi Michel,  pourquoi entre chaque couche ? Soit tu dis entre deux couches, soit tu dis après chaque couche… Pour être « entre », il faut deux choses… Je ne peux pas être assis entre une chaise ! Ta maison est entre la mienne et celle de Vincent…  Dans la crèche, le petit Jésus se trouvait bien   entre le boeuf et l’âne gris ! »
C’est alors que nous entreprîmes une discussion sur la signification de la préposition entre, et qu’entre-temps, nous eûmes toutefois  la possibilité de boire un petit café…
C’est tout juste si nous n’en oubliâmes pas l’objet de son entrevue !
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Le lion

9 Novembre 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Chroniques des années 50

 

 

Lorsque j'étais écolier, le Maître régnait sur un empire dont les bornes atteignaient tout juste l'enceinte de l'école… et un peu au-delà ! Ses jugements étaient indiscutables, tout comme devait l’être son savoir, car il ne semblait jamais consulter la bible qu'était l'unique dictionnaire Petit Larousse de cette classe.  La sévérité du Maître se devait d’être  à la hauteur de sa noble tâche; et lorsque nous avions fait quelque bêtise, il était inutile d'aller nous plaindre auprès de nos parents.

 Pourtant, je me plaisais à imaginer qu'un autre personnage lui disputait son autorité.  Ce personnage, ne l'avait-on pas enfermé dans une cage grillagée?  De plus, il trônait bien en évidence au milieu de la pièce, son corps de fonte était prolongé par une queue qui montait vers le plafond, puis bifurquait à angle droit avant de disparaître dans le mur.  Il reposait sur quatre pieds dont la forme rappelait les pattes d'un lion, Roi de l’Afrique ! Il était plutôt silencieux, et n’intervenait jamais au  cours des leçons.  Pourtant. il lui arrivait de ronronner bruyamment, lorsqu'on l'avait trop bien nourri.  En effet, il faisait l'objet d'un culte assidu, dont les "vieux" de quatorze ans étaient les grands prêtres.  Ces élèves, qui devaient passer le Certificat d'Etudes, lui préparaient ses repas quotidiens.  Pour le petit déjeuner, il s'ouvrait l'appétit avec du papier froissé, du fagot, et enfin du bois coupé menu à la hachette par les grands, ceux du Certif. Ce cérémonial se déroulait dans le bûcher ; et à l'évocation du mot « bûcher » surgissait l'image de Jeanne d'Arc brûlée vive par la faute de l’infâme évêque Cauchon.  En plat de résistance, mon fauve ingurgitait quelques seaux de charbon. On m'avait bien expliqué que des mineurs descendaient au fond de la terre pour extraire ce combustible.  Mais comment la Nature avait-­elle pu fabriquer de tels boulets, bien lisses, tous identiques, parfois ornés de deux au trois équateurs en leur milieu?

 Toujours est-il que mon fauve avalait sans sourciller ses différentes rations.  Mais lorsqu'on l'avait un peu trop gavé, il se mettait à ronfler: il en rougissait de plaisir, et rayonnait de bonheur.  C'est alors qu'avait lieu le miracle.  Son corps devenait translucide, et l'on pouvait distinguer tout ce que contenaient ses intestins.  C'était comme quand le Maître, profitant du malheur des autres, saisissait l'opportunité d'un bras cassé pour récupérer les radiographies de la victime : nous pouvions  ainsi  "voir" l'humérus, le radius et le cubitus.  Comme j'aimais ces leçons de sciences!

 Mon fauve, c'était vraiment le Roi; en classe, il marquait son territoire à l'odeur; parfois à l'aide d'une fumée épaisse et irrespirable; parfois il lâchait jusque sur le parquet quelque braise incandescente; c'est peut-être pourquoi, nous autres, les « petits », nous ne pouvions pas l'approcher; nous devions, comme au zoo, rester derrière les grilles.

Inévitablement, je me prenais à rêver que le royaume de mon fauve figurait sur les cartes de géographie "Vidal-Lablache" qui ornaient les murs de la classe.  Ses territoires, dont l'A.O.F. et l'A.E.F., m'apparaissaient en vert sale et marron délavé qui symbolisaient            mal à mes yeux sa Toute-puissance sur le continent africain.

 C'est grâce à Tintin, le célèbre compagnon du capitaine Haddock, que j'avais appris à connaître l'Afrique ainsi que  l'existence du Congo… ( et aussi certains jolis jurons tels que Australopithèques, bachibouzouks, ou mille millions de mille sabords!) Mais cela, bien évidemment, à l'insu du Maître; car à cette époque, les albums n'étaient pas en odeur de sainteté dans les écoles ( on ne disait pas encore B.D.); nous faisions donc circuler discrètement "le sceptre d'Ottokar" ou "les 7 boules de cristal", sachant que nous prenions des risques délicieux... En matière de littérature, Victor Hugo était le Maître incontesté, mais son poème "Océano nox" demeurait bien mystérieux pour le jeune enfant que j'étais.  J'y préférais le bon La Fontaine, ou les aventures de l'enfant d'éléphant, au bord du fleuve Limpopo.

 Au printemps, avec le retour des hirondelles, mon fauve disparaissait de la classe.  Tout comme les cloches partaient pour Rome à Pâques, je m'imaginais qu'il retournait en Afrique afin d'inspecter son royaume, et faire des réserves de chaleur qu'il nous distribuerait à son retour.  Effectuait-il un voyage inverse à celui des oiseaux migrateurs?  Hibernait-il, prenant la place des ours  ou des marmottes ?  Je  n'ai jamais bien su...

 Ce fauve n'était qu'un banal ...  poêle à charbon!

Mais il avait pris dans mon imaginaire une place de choix.

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Les chaussures

28 Octobre 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Chroniques des années 50

Lorsque j’ai eu environ cinq ans, je suis tombé malade, et après avoir consulté plusieurs médecins, mon père décida de m’envoyer me refaire une santé chez sa sœur Clémence(1). Elle habitait Mèze, dans l’Hérault pays natal de mes parents, « là où le climat et les produits locaux fabriquent des centenaires» (2) disait mon père en rigolant. Clémence vivait au bord de l’étang de Thau dans cette petite ville qui a rapidement prospéré en raison du développement des huîtres et des moules   «cultivées » dans l’étang salé.
Son mari, Edmond, était de souche provençale… il avait hérité de ses parents une petite vigne qu’il allait exploiter fort tôt le matin, au  mas de «Min Trou » (la fermette de « mon trou» ); il s’y rendait en vélo. Mais il exerçait la profession de cordonnier.
Ils avaient eu un fils prénommé André, mort prématurément à l’âge de … 5 ans.
Je suis arrivé dans cette famille un peu comme le nouvel enfant du couple. J’y ai été choyé…
En dehors du travail des pêcheurs et des vignerons, ce séjour d’environ un an m’a permis d’observer pendant de longues heures mon oncle dans son petit atelier.
C’étaient surtout des dames qui venaient. Mon oncle observait les chaussures, évaluait les travaux à effectuer, et si la dame était d’accord, il fixait une date pour la restitution et il terminait l’entrevue en inscrivant à la craie, sous la semelle, le nom du propriétaire. Il est bien évident que je n’avais pas vu tous les client(e)s de mon oncle; mais je me livrais à un jeu passionnant: rien qu’en observant les chaussures alignées sur les étagères, je tentais d’imaginer le personnage qui pouvait glisser ses pieds dedans. Et le choix était vaste: il y avait les fins escarpins, les talons hauts, les espadrilles, les chaussures à lanières, les somptueux souliers de cérémonie, les petits petons des gamins, les bottines, les gros godillots des vignerons…
Curieusement, lorsque les dames revenaient récupérer leur bien, leur style correspondait assez souvent à l’image que j’avais pu m’en faire. Mais le portrait des rares hommes qui entraient dans la boutique collait lui aussi assez bien à mon portrait imaginaire!
Quelques années plus tard, j’ai aussi passé de longues heures chez un autre cordonnier; c’était à Villaines la Juhel, là où je séjournais souvent aux vacances scolaires.
Prosper ressemelait les chaussures. Il me disait qu’il était originaire d’Izé. Moi, je ne connaissais pas! « Mais, me disait-il, c’est facile, tu sors de Villaines, tu prends la route de Trans, là où il y a le canon sur la place du monument aux morts, et devant l’église tu tournes en direction d’Izé! » Ouais… Je connaissais Mèze, à 800 km de là, mais je ne connaissais pas la proche géographie de la Mayenne!
Chez Prosper, je me livrais aux mêmes jeux que chez mon oncle. Mais Prosper s’avérait nettement plus bavard qu’Edmond: il commentait   son travail, me donnait le nom des outils, m’expliquait leur maniement, justifiait l’emploi des différents matériaux utilisés pour remettre en état les souliers de « ses dames »!
Dans cet univers fait exclusivement de godasses, on aurait pu s’attendre à une ambiance « odeur de pieds »… Et bien non, les deux échoppes que j’ai pu fréquenter embaumaient le cuir, le caoutchouc, et la furieuse colle néoprène. Celle qui a la particularité d’être collable alors qu’elle semble sèche! Et pour laquelle il faut taper à grands coups de marteau sur la semelle afin de solidariser les pièces à assembler.
Cela sentait nettement plus fort juste en face, chez l’horloger Jean Schneyder, lorsqu’il fallait nettoyer les horloges comtoises à l’ammoniaque.
Mais le gros souci de mes deux artisans, c’étaient les séduisants talons aiguilles. Ce n’était pas une sinécure que de percer un trou bien droit dans ces fichus talons à la tige fort étroite, et ensuite trouver la cheville métallique qui conviendrait…
Chez Prosper, j’ai souvent refait le Monde... Surtout quand je suis devenu adolescent. La cordonnerie, c’était le salon où l’on cause: on abordait tous les sujets… comme chez le coiffeur!
J’ai eu l’occasion  de rencontrer un autre cordonnier… lorsque j’ai été   pensionnaire au Lycée. Le jeudi jour de congé, nous pouvions bénéficier d’une longue récré de 10 à 11. Et nous en profitions pour massacrer gaillardement nos baskets lors de parties de foot acharnées. Quand nos godasses demandaient une remise en état, nous demandions à la concierge du « Bahut» la permission d‘aller voir « Ouin-ouin », le cordonnier qui habitait juste en face de sa loge. Le pauvre homme possédait un affreux bec de lièvre qui handicapait son élocution, et nous ne comprenions pas toujours ce qu’il disait; lorsqu’il nous indiquait le prix à payer, il finissait par l’écrire nerveusement à la craie sur la semelle, puis ajoutait: « H’as homp’is? » (Tu as compris?) Il se raclait la gorge et dans la foulée envoyait un violent crachat sur la semelle qu’il essuyait prestement avec le revers de la main. Si on avait les sous, on payait, sinon, nos parents s’en chargeraient lorsqu’ils viendraient nous chercher.
Pour faire durer leurs baskets, mes copains les frères Levasseur avaient mis au point une technique épatante: l’un était droitier, l’autre était gaucher. Chacun sait qu’au foot la chaussure qui s’use le plus rapidement est celle dont on se sert le plus souvent. Et lorsque leur « pied favori » était usé presque au point   de jeter leurs baskets, ils les échangeaient afin de prolonger l'usage de leurs godasses! Ce devait être aux alentours de la classe de 4 ème ou 5ème...
 
Un jeudi matin, jour de marché à Château Gontier, je vois avec surprise arriver mes parents.
Qui, constatant l’état de mes godasses, se proposent de demander un billet de sortie au surveillant général afin de me chausser avec des souliers convenables. Chez le marchand, j’eus toutes les peines du monde à tenter d’expliquer que je souhaitais avant tout des chaussures « utilitaires », comprenez par là, des chaussures permettant de shooter lors des récrés.
Peine perdue, on était à l’entrée des grands froids: je me retrouvai avec des chaussures après-skis fourrées, fermeture à glissière, épaisse semelle… Et mon père d’ajouter: « Vu que tu grandis du pied en ce moment, on a bien fait de te les prendre un peu plus grandes; avec une semelle dedans, elles te dureront plus longtemps! »
(détails qui ont leur importance, vous verrez pourquoi dans peu de temps)
 
Intérieurement, je pestais, mais…
On me ramena vers ma pension, et comme la grande récré n’était pas encore finie, les copains m’incorporèrent   dans une des équipes afin de terminer la partie.
C’est alors que voulant effectuer une reprise de volée à la façon du grand Pelé, je vis le bout de la semelle droite attraper la balle, et… un caillou proéminent. Bilan des courses: ma godasse toute neuve bâillait béatement. Temps d’utilisation entre l’achat et le shoot: moins de 20 minutes!
 
Je fus donc contraint de réutiliser mes vieilles baskets.

Mais quand je rentrais certains samedis, mes parents s’étonnaient de ne pas voir mes jolis après-skis! Et pour cause, ils étaient restés bien sagement rangés au fond de mon placard. Et comme je n’avais pas suffisamment d’argent de poche, je ne pouvais envisager de faire procéder à une réparation chez Ouin-ouin!   Réclamer de l’argent à mes parents? Il aurait fallu expliquer pour quelles chaussures ils devaient payer.
Je vous laisse cependant imaginer l’accueil qui me fut réservé le jour de la sortie pour cause de grandes vacances!
Si seulement, avant de rentrer chez moi, j’avais pu   refiler ma godasse béante à mon oncle Edmond ou à Prosper!
 
 
Légende photos:
(1) tout en haut, avec ma tante Clémence sur l'esplanade à Mèze
(2) article paru dans le Midi Libre en octobre 2007... pour fêter les 100 ans d'Edmond! J'ai rédigé ce texte sur les souliers en 2005...
(3) la boîte à clous d'un cordonnier
(4) la classe de première au Lycée de Château Gontier. Je suis au premier rang, le second en partant de la gauche, la mine triste, les mains jointes... Et pourtant  mes chaussures semblent en bon état!
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Au détour du chemin…

10 Octobre 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

Le fait de ne plus être « aux affaires » modifie parfois profondément le comportement des êtres humains. Du moins en ce qui me concerne.

J’aime  donc prendre mon temps. Surtout depuis que je suis « inactif » … vous l’aurez compris.

C’est ainsi qu’en voiture je ne cours plus après le temps à rattraper…

Mon   carnet de rendez-vous est aussi  aéré  que possible…

Et ce « nouveau temps » qui est le mien  m’offre l’opportunité  d’effectuer des promenades à mon  rythme, sans grand souci de l’heure d’arrivée. 

Il faut dire que j’ai la chance d’habiter une région de bocage, et que le premier chemin creux se trouve à 50 mètres de mon domicile.

Dois-je vous dire également que j’ai fait un adepte ?

Dès qu’il a eu la capacité d’avaler quelques centaines de mètres à pied, mon petit-fils a emboîté le pas… ce qui me ravit profondément.

« Papy, on va faire une petite balade ? »

Combien de fois avons-nous posé nos fesses le long d’une haie pour embrasser du regard le paysage qui s’offre à nous ?

Combien de fois  avons-nous  arrêté notre marche pour observer un défilé de fourmis traversant le chemin creux ?

Combien de fois avons-nous modifié notre itinéraire afin de bifurquer vers une haie où l’on pourrait trouver des mûres, des noisettes, des prunes, des pommes… ? Et revenir les poches pleines de provisions.

Heureux moments !

Lorsque l’on se promène à pied,  ou  à vélo, l’œil a le temps de fixer des détails parfois inattendus.

J’en veux pour preuve certaines rencontres avec des pancartes qui ne manquent pas de surprendre.

Ainsi celle que je vis récemment pas très loin d’Etretat, à l’entrée d’une propriété entourée de hauts murs et bien à l’abri derrière un immense portail métallique.

En gros caractères et sur quelques mètres de long s’étalait ce message : « Interdit aux cons ! »

Voilà qui interroge sur les intentions du propriétaire et sa façon de vivre ! N’est-ce pas ?

Parmi les panonceaux qui m’amusent –parfois-, figurent ceux destinés à mettre en garde un éventuel  intrus.

Vous avez tous rencontré le classique  des classiques : « Attention, au chien ! »

Et le non moins classique « Je monte la garde… »

On franchit un degré lorsque l’avertissement devient «  Attention chien méchant ».  Ou encore "Chien vache!".
Avec quelquefois cette mention « Vous entrez ici à vos risques et périls… »

Grrrr, voilà qui ne me donne  guère envie de rencontrer le maître des lieux.

 

Mais il arrive qu’on trouve nettement plus « folklorique ».

Ainsi celui que je vis dans une petite rue à Champeix en descendant  du château…

«  Chien lunatique »

Le jardin qui se trouvait derrière laissait supposer que l’on avait affaire à un propriétaire quelque peu fantasque. J’aurais volontiers poussé la porte…

 

Dans une domaine un peu semblable, il faut noter  ce panneau, bien en évidence  à l’entrée du  château de Fougères sur Bièvre : «  Attention ! Chien marrant ».

Je n’avais jamais vu…

Et dans le parc gambadaient des poules naines, des coqs chamarrés, des pigeons au jabot rebondi… Pas de chien!

Là encore, j’aurais volontiers poussé la porte…

 

Parmi les  surprises figurent également les noms de rue. C’est ainsi que sur l’Île d’Oléron, je me trouvai face à un carrefour avec cette mention sur un mur : « Impasse de la Paix ».  Il ne me serait jamais venu à l’idée d’associer la Paix à une impasse. Bien au contraire !

Autre  exercice de style, cette pancarte à l’entrée d’un pré : sur la première ligne on pouvait lire « Attenti »  et sur la seconde : « Taurea »   Le « peintre » avait dû fort mal calculer  la taille de ses lettres, et il  avait été contraint d’abréger la fin de chaque mot. J’avais malgré tout compris le sens du message, surtout  à la vue du monstre  se trouvant derrière la clôture : il ne me serait  jamais venu à l’idée d’aller tailler une bavette avec lui !!!

 

Mais je ne voudrais pas oublier de signaler la toute dernière de mes découvertes. Elle se trouvait  dans la vallée de la Loire, à l’entrée d’un village qui baignait littéralement au milieu des vignes :

« Chemin des gosiers secs ! »

A croire que les vignerons du coin n’avaient pas de quoi se désaltérer.

 

En ce moment c’est  le temps des vendanges.

Le soleil pointe le bout de son nez.

L’automne a incendié certains arbres  dont les couleurs rutilent.

Les feuilles s’amoncellent dans le creux des chemins.

Au fond du vallon, je vais pouvoir  trouver quelques noix.

J’abandonne sans regret  mon clavier afin d’aller prendre un bain de Nature.

 

Et trouver au détour du chemin, qui sait, une pancarte  inattendue !

 

 

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Bluetooth et livebox

26 Septembre 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

Que  je vous entretienne de mes démêlés avec WanadOrange. 

 

Je possède un Pocket PC, sur lequel est installé un logiciel de navigation GPS (TomTom) et plein d'autres trucs.

Cet appareil (aussi nommé PDA)  est équipé d'une liaison bluetooth (pas Wifi) qui me permet de le faire communiquer avec mon téléphone portable, mon PC portable. Et tout marche nickel!

 

Mais en lisant la notice de ma livebox,  j’apprends   que cette dernière peut communiquer aussi  via bluetooth. Essayons pour voir... Curieux le gars!!!

Mettant alors les mains dans le cambouis,  je constate en effet que mon Pocket reconnaît parfaitement   la livebox qui apparaît sur l'écran du mini-ordinateur avec son identifiant… 

Je me mets donc en route afin de paramétrer tout le cinéma.

Mais je bute sur la façon d’appairer les deux appareils…

 Je finis par téléphoner à l’assistance Orange, où je suis accueilli par un type au prénom très français,  parlant avec un accent manifestement originaire d’une région nettement plus au Sud que Perpignan,  Alicante...  Guadalajara,  voire même  Gibraltar! 

Pour les besoins de la conversation, nous l'appellerons Maurice.

 J’expose mon problème… disant que tout fonctionne  correctement sur le PC de bureau, sur le PC portable, que le Wifi est nickel ;  mais que je voudrais paramétrer un pocket PC afin de surfer sur le Net en utilisant la liaison bluetooth de la livebox . 

 

 

 

 "Mais non, je vous dis que je ne suis pas en panne... je veux paramétrer..."

Ce qui semble provoquer  chez mon correspondant comme une sorte d'inquiétude. Et lui de me questionner:

« Heu, que me dit Maurice… mais  c’est quoi une poquette  Pécé?  (sic!)

-          Ben c’est un petit ordinateur de poche !

-          Ah, ça existe ça… ? Non,  c’est un ordinateur portable, hein ?

-          Oui et non ;  c’est ce qu’on appelle aussi un  assistant personnel équipé de Windows. Ou un PDA.

-          Ah bon… (un temps de réflexion, puis…) Ben... (Sur un ton péremptoire) Vous pouvez pas le connecter à la livebox!!!. 

-         Et si moi je vous dis qu’on peut ? Je l’ai vu sur des forums. D'ailleurs, dans le paramétrage de la livebox figure  un onglet bluetooth… et en plus,  mon pocket reconnaît la livebox ; il me fournit son N° !  Alors ? Hein?» 

 

 

 

Je sens le mec agacé au bout du fil, confronté à un problème que son logiciel de dépannage  n’a apparemment pas pris en compte…

Il  hésite, puis me dit, embarrassé: 

« Une ‘tite minute, je me renseigne ! » 

 Pendant ce temps-là, le compteur tourne, mais contrairement au temps d'attente gratuit, on m'offre du 0.39Euros la minute, et on me diffuse une musique à la noix,  le tout entrecoupé d’interventions faites d’une lancinante   voix féminine qui me rappelle qu’on va bientôt reprendre contact avec moi.

Longues secondes de solitude…

Puis Maurice refait surface… pour me dire que, après consultation de gens fort compétents, il apparaissait que ce « dépannage » n’entrait  pas dans le cadre des interventions liées à la livebox.

Ce que, entendant, j’ai pas bien digéré du tout.

Grrrrrrrrrrrrrr!

J’ai été fort peu aimable, j’en conviens, et j’ai raccroché sèchement au nez de Maurice.

 

 

 Fort marri, je suis alors  retourné sur des forums, où  j’ai épluché des pages et des pages. Pour découvrir  enfin un tutoriel qui expliquait assez clairement la démarche à suivre. 

 

 

 

J’ai appliqué.

Et maintenant ?

Ben mon pocket se connecte à la livebox via bluetooth tout à fait normalement.

"C'est pas possible! qu'il avait le gars de l'assistance!"

Ah bon?

Je peux maintenant surfer sur Internet, lire mon courrier électronique… même à partir du Pocket PC.

Bon, j’en ai conscience : l’écran du pocket s'avère fort limité en taille, et la consultation des pages Internet n’est pas vraiment agréable: faudrait presque avoir une loupe ; c’est tout de même nettement mieux sur mon écran plat 19 pouces !!!! Avec un vrai clavier et une vraie souris… le confort bourgeois !!!…  

Il n’en reste pas moins vrai que je suis très fier de moi (si, si !) d’avoir réussi à me dépatouiller tout seul.

 

 

 

Cette  possibilité ne me sera pas vraiment utile, mais j'ai satisfait ma curiosité intellectuelle!  C'est déjà pas si mal!

 Moralité de l'histoire?

Je retiens  le service assistance de chez WanadOrange, pour sa grande compétence sur ce coup-là.

Et comme dit le vieil adage : aide-toi, le Ciel t’aidera.

 

 

  Parce que, si tu lui poses des questions sortant de celles posées par l'utilisateur lambda,  WanadOrange te laissera dans la ….

Ah !  Les voix de l’Internet sont  (parfois) impénétrables… Mais elles ne me laissent pas muet!

PS:  la liberté d'expression ne s'use que quand on ne s'en sert pas! (Canard Enchaîné)

 

 

 

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Mieulx est de ris que de larmes escrire

24 Août 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

« Mieulx est de ris que de larmes escrire

Pource que rire est le propre de l’homme.

Vivez joyeux »

C’est ainsi  que le bon François Rabelais  termine la préface  du « Livre Premier » qu’il a consacré à  son géant  Gargantua…

 

 

Mieulx est de ris…

Mais revenons à nos moutons… comme dirait Panurge !

Dans une récente rubrique intitulée « Vive le camping », je vous disais toute ma passion pour cette activité, qui permet de faire d’agréables rencontres.

Tout comme celle que je fis  dernièrement.

Que je vous narre :

Profitant d’un calme soir d’été, je sors un ch’tiot  modèle d’avion électrique que je m’amuse à faire voler au bout du camping. Un petit groupe de spectateurs se forme. Et parmi eux, un élégant Hollandais, qui commence à me poser tout un tas de questions.

La conversation allant bon train, elle déborde très vite de l’aspect purement aéromodélisme.

Et mon interlocuteur de me dire dans un français très correct tout l’amour qu’il porte à  notre pays. Ajoutant avec joie  qu’il séjourne  en  France tous les ans depuis 1985…

Plus de 20 ans de fidélité infaillible ! Et comme notre homme est à la retraite, il précise qu’il  a bien l’intention de  profiter le plus longtemps possible des délices  que propose la France…

D’ailleurs, à l’entendre évoquer ses souvenirs « françois », je me dis qu’il a une solide  connaissance   de nos régions, de nos paysages, et aussi de nos produits locaux.

Ne me quitta-t-il pas  sur ces mots : « Bon appétit ! Moi, je vais déguster une bonne choucroute d’Alsace ! »

Nous n’étions pourtant  pas au pays des cigognes, mais bien sur les bords de Loire…

Par la suite, chaque fois que nous nous croiserons, nous échangerons quelques mots…

Lorsqu’un soir, je le vois s’approcher de mon campement. Il a l’air un peu « excité »… « fun »… Il a  visiblement quelque chose à  dire :

«  Bonsoir. Avec ma femme, nous sommes allés à Chambord ! Que de monde ! Mais c’est merveilleux… je n’ai pas assez de mots pour expliquer… »

De mon côté, il se trouve que ce jour-là, je suis allé visiter  le château de Cheverny, celui dont Hergé se serait inspiré pour dessiner Moulinsart, la demeure du capitaine Haddock. Là aussi, une queue impressionnante à l’entrée du château.

Mais revenons à nos moutons…

Chambord avez-vous dit ?

Voilà qui me rappelle quelques vieux souvenirs.

Que je m’empresse de raconter à mon ami hollandais :

« Il y a de cela quelques années, ma femme et moi, nous avons visité Chambord.  Et nous avions été surpris par la rapidité avec laquelle les groupes de japonais effectuaient la visite. Puis clic-clac ! Ils prenaient rapidement une photo souvenir avec le château en arrière-plan échangeaient mutuellement leurs appareils, et remontaient précipitamment dans le bus qui les conduirait vers un  autre haut lieu de notre patrimoine…

Nous en avons bien ri ! »

C’est alors que je vois le visage de mon interlocuteur faire la moue…

Un temps de flottement dans la conversation… Tel un alpiniste mal encordé, il semble avoir « dévissé ».

Puis se ravisant, il me demande : « Vous avez dîné à Chambord ?»

Cette fois, c’est moi qui « dévisse »…

« Non, non, nous n’avons pas dîné à Chambord… pourquoi ?

-         Mais…les Japonais, le riz… »

Ah… bon sang, mais c’est bien sûr !

Traîtresse langue française… qui mêle les sonorités propres à faire trébucher une oreille pas tout à fait aguerrie. Face à des mots  qu’elle juge incongrus,  la pensée tente de s’accrocher à ce qu’elle peut, essayant de reconstituer un puzzle dont elle n’entrevoit pas l’image finale…  ce qui l’amène  à s’égarer parfois  dans une errance fatale.

Mon compagnon avait fait l’amalgame entre les petits hommes jaunes et leur nourriture, à cause du « nous en avons bien ri ! »

Ce soir-là… Incompréhension réciproque… bien évidemment.

Lorsque j’eus moi aussi remis les pieds sur terre, je me mis à expliquer que mon  ri n’avait rien à voir avec le riz tant apprécié des Japonais…

Et  rassemblant mes souvenirs scolaires afin de bien assurer le coup, j’essayai  de traduire « nous avons bien ri »  par « we laughed well »  ou  « wir haben gut gelacht ».

Le visage de mon ami s’éclaira à nouveau.

Nous venions de lever le quiproquo.

 

 

Nous sommes  alors partis tous les deux dans un grand éclat de rire.

Nous avons bien ri

 Suivant ainsi  à la  lettre l’ordonnance  du bon docteur François Rabelais :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Mieulx est de ris que de larmes escrire

Pource que rire est le propre de l’homme.

Vivez joyeux »

 

 Ce que je vous souhaite à tous.   

 

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Heureux qui comme Ulysse

2 Août 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

 

Ce matin, mon poste de radio diffuse une chansonnette toute fraîche. Apparemment sans prétention, mais qui d’après le présentateur semble faire un tabac au hit-parade, particulièrement auprès des jeunes… Son titre ? « Ulysse »…
 
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
 
Mais ces paroles me rappellent quelque chose… Mais bon sang, mais c’est bien sûr. Le « camarade » du Bellay, Joachim du Bellay !
Hé oui, le fameux poète ! Celui qu’on étudie en classe de seconde je crois…
Pour remettre en mémoire, j’emprunte donc à Wikipédia ces quelques lignes :
 
dubellay3.jpg (4179 octets)Joachim du Bellay naît vers 1522 à Liré, en Anjou, au château de la Turmelière. François Ier est alors roi de France ; c'est la Renaissance, des arts et de la culture en particulier.
C’est l’époque où François 1er promulgue L'ordonnance (ou, improprement l'édit) de Villers-Cotterêts, document signé à Villers-Cotterêts entre le 10 et le 15 août 1539. Texte imposant en particulier l’usage de la langue françoise dans les documents officiels.
« Et afin qu'il n'y ayt cause de doubter sur l'intelligence desdictz arretz. Nous voulons et ordonnons qu'ilz soient faictz et escriptz si clerement qu'il n'y ayt ne puisse avoir aulcune ambiguite ou incertitude, ne lieu a en demander interpretacion. »
 
C’est aussi l’époque de Rabelais, de ses géants Gargantua et Pantagruel… les moutons de Panurge… Ah que de souvenirs !
 
Mais voilà  donc la poésie ancestrale  « dépoussiérée » et mise en musique par un artiste contemporain…
Un « détournement à la Brassens »… Lui qui mit également en musique bien d’autres poètes de la langue française.
Piqué par la curiosité, je suis allé faire un tour sur le site officiel de l’artiste, nommé Ridan.
Où j’ai appris qu’il était d’origine maghrébine. Qu’il se prénommait en fait Nadir…
Rappelons à ce propos que le nadir est en astronomie un point imaginaire de la sphère céleste opposé au zénith… Curieux non ? Surtout quand on sait que l’objectif de certains chanteurs à la mode est justement de se produire dans une salle mythique: le Zénith... passer au … Zénith
Je suis aussi allé faire un tour sur les différents blogs où l’on « cause » donc  du phénomène « Ulysse »…
Et je me suis amusé à lire certains commentaires, dont ceux de nombreux collégiens qui disaient pour la plupart : « Ah, ben si on m’avait appris du Bellay de cette façon… J’adore ! »…
 
Et je me suis soudain rappelé l’anecdote suivante.
C’était au temps où mon jeune beau-frère était au lycée.
L’âge où l’on est forcément un peu en butte avec ses parents.
Et mon jeune beau-frère fan de Johnny Hallyday raillait son père qui, lui, écoutait de la musique classique.
« Johnny, ça c’est de la musique, c’est pas comme ton vieux con de Mozart… » sic !
C’était aussi l’époque où le pétrolier Esso avait axé sa campagne de pub sur des musiques… mais attendez la suite.
Un beau matin donc, mon jeune « beauf » se pointe à la maison, avec un « 45 tours », qu’il s’empresse de placer sur la platine… familiale, celle qu’utilise son « vieux » paternel.
Un peu de provoc’ n’est-ce pas ? Et que j’te mette le volume à fond !
Ce qui ne manque pas d’attirer l’attention du « vieux ». On s’en serait douté !
S’engage alors un dialogue pour le moins surréaliste :
« Dis, P’pa, tu connais ça ?
-         Ben oui !
-         Forcément, t’as pas de mérite, ils le passent tout le temps à la radio pour la pub Esso…
-         - ????
-         C’est vachement bien, hein ? »
C’est alors que le « vieux » éclate de rire, en ajoutant
« Tu sais ce que c’est ce morceau de musique, hein ? Ben c’est du Mozart, oui, oui, c’est ce vieux con de Mozart qui a écrit ça… C’est extrait du premier mouvement de la symphonie numéro 40 !!! »
 
Fier de son coup, le « vieux » tourna alors les talons, fort satisfait ! Il était très heureux…
Heureux…
« Heureux qui comme Ulysse… »
 
 http://www.ridan.com/ 
(voir onglet vidéos pour entendre la chanson et visionner le clip fort rigolo)
 

 

http://www.myspace.com/ridan

 

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Vive le camping

29 Juillet 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Billet d'humeur

Vive le camping

  

Les « jolis » ( ?)   mois d’été constituent une merveilleuse opportunité pour sortir de chez soi et découvrir un environnement à la richesse insoupçonnée !

J’en veux pour preuve « LE » choc éprouvé un matin de juillet sur un terrain  à Saint Pierre d’Oléron, lorsque je me trouvai face à un  « camping-car » à la taille démentielle. Pensez à   une semi-remorque que l’on voit parfois lors des séances « collecte de sang ». Avec des extensions amovibles sur les deux côtés. Cet immense attelage venu de Grande-Bretagne n’avait pu pénétrer que sur la première place du terrain, avec les branches des arbres qui le caressaient à la moindre brise… j’imagine les nuits de grand vent, toutes ces feuilles frottant sur la carrosserie… « Faites de beaux rêves » qu’ils disaient !

Et quand on connaît un petit peu les routes de l’île d’Oléron…on se demande comment cet engin avait pu arriver sans escorte de motards  jusqu’aux portes de la Cotinière !!!

Tout aussi étonnants sont ces autres camping-cars qui traînent en remorque une mini voiture… ou qui emportent une  Smart  dans leur soute !!!

Mais on peut fort heureusement  pratiquer le camping avec un budget moins conséquent…

La preuve : lorsqu’on a la joie de voir débouler  des gens pleins d’énergie, qui au  soir  d’une journée bien remplie « jettent » leur toile pliable au sol en se félicitant de  l’aspect « fonctionnel » du déploiement… mais au matin, c’est aussi le délice  de les voir pester- jurer-râler  lorsqu’il faut remballer la toile  dans son sac !!! Moments cocasses.

Le camping, c’est donc la possibilité de vivre proche des gens… d’écouter la télé gratuitement,  de vivre le Tour de France en direct. Et le JT du 20 heures… Et la météo d’Evelyne Dehliat… Ouais, c’est chouette la télé.

Le camping, c’est aussi l’immense « joie » d’être tiré de sa sieste par la sonnerie du téléphone de l’aimable voisine un peu dure de la feuille. C’est fou ce  que  j’aime « l’Ouverture de Guillaume Tell » agrémentée à la sauce GSM !!! Et ce, plusieurs fois par jour… Mais il faut que je vous rassure tout de suite :  le chat que  la dame a laissé en pension se porte bien, ses plantes sont quotidiennement arrosées, la voisine  du cinquième est toujours trompée par son mari… celle du troisième… le petit boucher du coin…  Bref, la routine.

J’avoue  avec nostalgie que le téléphone mobile a révolutionné le camping. Le soir venu, on ne voit plus ces files d’attente devant la cabine qui jouxtait chaque terrain…. Maintenant, chaque campeur est relié  à la Planète entière, même lorsqu’il se trouve dans les toilettes. « Ah, c’est toi, Germaine ? Est-ce que tu peux me rappeler dans 5 minutes, parce que là, je suis au petit coin… »

J’imagine le gus qui va remettre précipitamment  son portable dans la poche de sa chemisette, qui va négligemment  hâter la fin des opérations… finir par se tourner afin de tirer la chasse, et qui,  en se baissant, va voir  son joujou plonger dans la cuvette… à moins que ce ne soit des WC  « à  la  turque »… glou. glou, glou...

Cette merveilleuse invention qu’est le « portable » donne parfois naissance à d’autres scènes tout aussi cocasses.

Je revois encore cette femme qui  à chaque appel sortait de sa tente, et se dandinait béatement d’un pied sur l’autre pendant toute la communication. Un métronome battant la seconde!

Je revois cette adolescente dont le sac à dos  se met à sonner, qui fournigote fébrilement  dans son fouillis pour en extirper un téléphone, puis un deuxième, puis un troisième… et enfin pester parce que c’était en fait le dernier sur lequel appelait son correspondant ! Son petit ami sans doute !

Ou encore  ces deux femmes voisines de camping qui se ruaient en même temps  chacune vers sa caravane  lorsqu’une vache meuglait ! N’avaient-elles pas toutes les deux choisi la même sonnerie ? 

Ou encore cette autre scène où l’on voit arriver une bande de joyeux lurons apparemment invités à l’apéro, l’un d’eux avec le téléphone collé à l’oreille, et qui braille : « Mais, Bon Dieu, ou qu’c’est qu’vous êtes sur ce fichu camping ?

-         Ben là, juste en face de vous ! »

Hé oui,  les deux  parties se trouvaient à vue distantes d’une vingtaine de mètres seulement !!!

Je viens d’évoquer l’apéro… LE rite du camping. Aux heures propices, n’avez-vous jamais vu  soudain passer des groupes où chaque personnage porte un siège, soit pliant, soit en plastique blanc ? Il s'agit sans doute d'une procession dédiée à St Pastis ou Ste Anisette? Une sorte de Troménie comme en Bretagne... Tout comme moi, vous aurez pu constater qu’à l’aller le volume sonore est  encore supportable. L'atmosphère est encore empreinte de recueillement. Mais au retour, on constate que tout ce petit monde a dû s’imbiber d’une dose de décibels fort toniques. Et les rires aux modulations diverses fusent de partout.

Faut dire que ces échanges apéritifs viennent souvent « arroser »  une partie de pétanque acharnée. J’aime la pétanque, ses palabres, ses coups de gueule, ses jeux de rôles ponctués par l’impatient  tac-tac des boules entrechoquées avant d’aller rouler sur le terrain.

« Tu tires, ou tu pointes ? »

Le camping, c’est aussi l’opportunité offerte aux chanteurs de faire leurs vocalises dans les douches. Je suggère d’ailleurs aux recruteurs de la Star’Ac de faire un tour sur les terrains afin de sélectionner les futurs participants. Il y a là  bien des talents ignorés !

 

 Vous aurez remarqué que je n'ai pas du tout abordé le sujet du barbecue, avec ses odeurs de viande grillée ou de sardines fumantes qui  viennent vous agresser alors que vous en êtes au dessert? Il faudrait consacrer un chapitre entier à cet autre objet de culte  camping'istique. (Mais vous avez la liberté d'y apporter votre contribution en cliquant sur l'onglet Commentaires au bas de cet article!)

 Comme vous l’aurez compris, j’aime le camping… D’ailleurs, si je n’y prenais pas plaisir, je ne piafferais pas tous les ans en attendant d’accrocher ma caravane, afin   de partir gaiement sur les routes pendant de longues semaines.

C’est pourquoi je le dis haut et fort, avant, pendant, et après l’apéro :

Vive le camping.

Mais là, il faut que je vous quitte, mon téléphone portable vient de sonner !

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Peine perdue…(pas vraiment)

27 Juillet 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

   Faire voler son p’tit avion est généralement source de plaisir(s) intense(s).

 Ainsi notre ami "Klaus  Trophobe"  s’en donnait-il à cœur joie ! Campé sur ses deux pieds, il savourait les évolutions de son petit avion, lui faisant décrire de nombreuses courbes dans l’azur du ciel.  Les oiseaux chantaient en ce début de printemps. Quant à lui, il pouvait savourer les bienfaits de la campagne, lui qui se trouvait à plusieurs kilomètres de la ville et de ses nuisances.    Et de plus, il se trouvait (forcément) en plein air ! ! !

Ah, j’ai oublié de vous dire que notre ami Klaus n’apprécie pas du tout le vol en salle (d’où son surnom, issu bien évidemment de sa claustrophobie !)

  A moi les grands espaces, la liberté, l’air pur ! 

 Tout un programme, n’est-il pas ?

 

 Mais à force d’entendre Klaus  le clamer à tous vents, l’avion lui-même n’avait-il pas enfin compris…

Toujours est-il qu’à un certain moment, le modèle semble rétif aux ordres impulsés… et il apparaît de plus en plus clairement que le petit avion a   décidé de prendre la clé des champs !

Il est libre ! ! !  Il fait ce qu’il veut, et n’obéit plus du tout aux injonctions de son maître ! ! 

Klaus est atterré, il ne pourra plus le faire atterrir à sa guise! ! !

 Le fugueur adopte ainsi une trajectoire quasiment rectiligne, et “ vent dans le cul ”, il file maintenant vers de nouvelles aventures… telle la chèvre de monsieur Seguin.

Rencontrera-t-il le Loup ?  L’avenir nous le dira peut-être !

 Vite, Klaus monte dans sa voiture et file dans la même direction  que son avion….  

Peine perdue. Aucune trace de l’appareil.

Il faut vous dire aussi que nous évoluons sur un terrain utilisé également pas des ULM. C’est pourquoi notre ami Klaus  s’en alla tout naturellement   trouver un “ Ulmiste ” de ses connaissances, à qui il demanda d’effectuer quelques vols de re-connaissance...!!!

Mais il fallut se rendre à l’évidence : le fugueur s’était évaporé dans la nature.

 Notre Klaus Trophobe décida donc de faire paraître une petite annonce dans la presse locale, et il attendit…

Il attendit… et finit par recevoir un coup de téléphone. C’était un agriculteur voisin qui l’informait que….

 Mais voyons plutôt comment le “ trouveur ” rapporta l’histoire. 

  Un soir, j’allais dans un champ pour voir comment poussait mon colza. (C’est beau le colza en fleurs, ça donne des champs tout jaunes !) Et là, qu’est-ce que je vois ? Un bidule étrange. Ben, j’prends un bâton, et je tape un peu dessus, pour voir comment qu’ça allait réagir…  Vous savez, on voit tellement de choses à c’t’heure !

 Et le bidule, y réagit pas. Ben, " laisse donc ça tranquille" que j’me dis, on verra ça demain !

Le lendemain, le bidule il était toujours là ; je tape dessus  un p’tit coup  avec mon bâton*… Y bouge toujours pas…

Ben j’vais le laisser là quand même, y gène point là où qu’il est ! 

 Se passe ainsi une semaine, où notre “ trouveur   rend périodiquement visite à son  objet insolite.

Jusqu’au jour où, se rendant au village afin d’y faire quelques emplettes, et en causant comme ça “ à bâtons rompus*  ! il apprend qu’une petite annonce…  récompense, N° de téléphone…. Vous devinez la suite.

 Notre “ trouveur   contacte donc Klaus  Trophobe, et ils conviennent  d’un rendez-vous.

Au cours de la conversation, le paysan dira : “ Ben j’croyais au début qu’cétait un sac en plastique distribué par les  grandes surfaces et que le vent  aurait emporté.  On en récupère pas mal du côté d’chez nous. C’est pas croyable c’que ça pollue ces trucs-là ! ! ! 

 Klaus tenta de garder son sérieux, remercia vivement son hôte et  récupéra ainsi son avion.

Ce dernier n’avait pas vraiment souffert de son séjour    en plein air. Il avait heureusement  bénéficié d’une période où il n’était pas tombé une seule goutte de pluie.

 

 Mais il fallait quand même bien trouver la raison de cette fugue ! C’était tout bêtement une  soudure qui avait lâché sur l’interrupteur.

 Cette histoire se déroula début avril… à l’époque où “ fleurissent ” les poissons du même nom.

Et pourtant  je peux vous certifier qu’elle est parfaitement authentique.   

Mais il n’empêche que depuis,   je me pose la question de savoir si à force de voler dans un espace un peu trop réduit à leurs yeux, certains avions ne seraient pas devenus eux-mêmes claustrophobes ?

 Avec l’impérieuse envie de conquérir les grands espaces ? ? ? ?

  

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Je hais les mouches !

2 Juin 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 C’est dit une bonne fois pour toute : « Je hais les mouches ! »
Mais pourquoi tant de haine  envers ces petites bêtes?
Je vous entends murmurer : « Mais quelle mouche l’a donc  piqué ? »
Plantons le décor  de ce jour:
Avisant les gentils cumulus qui bourgeonnent   au-dessus de ma tête, je me dis qu’une sortie avec un motoplaneur électrique afin de traquer la bulle(1) pourrait s’avérer judicieuse.
Me voilà donc arrivé dans un pré dont l’herbe vient d’être fauchée. Elle est encore en rangs comme au sortir de la faucheuse.
J’assemble mon Dragonfly, joli modèle mesurant presque 3.50m d’envergure, vérification des gouvernes, un petit coup de moteur pour voir avant de lancer… et comme tout semble OK, switch on, l’hélice brasse l’air et mon oiseau quitte gentiment ma main afin de gagner un peu d’altitude.
Il ne me faut guère plus de 15 secondes pour sentir l’appareil tutoyer une ascendance(1). Je coupe le moteur, et hop, c’est parti en spirale afin de grimper à l’aide des courants naturels.
Qui a dit que j’étais une « fine mouche » dans la recherche des « pompes(1) » ?
Mais pendant que je « coince la bulle »… je me trouve soudain assailli par une nuée de petites… mouches. De celles qui naturellement bouchonnent sur le museau des vaches !
Ah ça, mais je ne leur avais rien demandé à celles-là.
Avez-vous déjà connu pareille mésaventure ?
Sachant que les deux mains sont positionnées sur l’émetteur, il est fort « agréable » de se mettre à gesticuler afin de jouer les chasse-mouches.
Et un coup avec le bras droit, tout en invectivant ces sales diptères. Et quelques autres moulinets avec le bras gauche, le tout  accompagné de quelques jurons biens sentis.
Mais les bestioles continuent de vouzouner dans un nuage compact.
Dans mon champ de vision tournicotent d’innombrables points noirs… Brouillant ma vue en direction du ciel.  Pratique pour se concentrer sur mon planeur qui se trouve déjà haut, et qui devient de plus en plus difficile à suivre, surtout lorsqu’il se trouve sur un fond de ciel bleu…
Je me déplace d’un dizaine de  mètres… mais  la trêve n’est que de quelques secondes : les bestioles m’ont suivi.
Me voilà à nouveau gesticulant et pestant.
C’est alors que je revois en différé la fameuse scène extraite du film de Jacques Tati « Jour de fête », là où le facteur François est en proie à un essaim, et où il se démène comme un beau diable au milieu des prés.
C’est effectivement ma fête :
* quand une mouche s’avise d’aller explorer une de mes narines ! Je pars à éternuer de façon tonitruante… Mais où est passé mon planeur ? Ouf, je retrouve sa trace sur fond de cumulus.
* lorsqu’une autre mouche cherche à se nicher dans mon oreille ! Vite un coup de paluche avec la main droite pour déloger l’intruse !
* au moment où une emmer…euse se glisse entre mon œil et mon verre de lunettes !
Il me faudrait trois mains. Voire plus ! Ah,  si j’étais Civa, la déesse aux cent bras !
Plaisant,  vous dis-je !!!
Une situation vraiment propre à s’énerver, à …à prendre la mouche !!!
Mais restons aussi calme que possible.
Tout pendant que durera ce vol je serai accompagné de mon nuage aux pustules noires. Plus ou moins dense, plus ou moins gênant.
Les vaches ont au moins un avantage sur les humains : elle peuvent utiliser leur appendice caudal en guise de chasse-mouche, n’est-ce pas ? Et pourtant, il y en a tout un troupeau dans le pré d’à-côté ! M’adressant alors aux furieux diptères : « Mais allez donc voir les vaches qui sont un peu plus loin! » Sans résultat, bien évidemment !
Les chevaux, eux, ils se mettent tête-bêche afin de s’émoucher mutuellement avec leur queue.
Mais moi, je suis tout seul dans mon pré !... avec mes mouches !!!
Et si par hasard des gens m’aperçoivent en passant sur le  chemin de randonnée tout proche… ils vont me prendre pour un doux dingue. Tout aussi « timbré » que le facteur de Tati…
 
Quoi qu’il en soit, au cours de ce vol mouvementé,  j’ai chopé des ascendances joufflues. L’une d’elles m’a même obligé à sortir les aérofreins… et cela n’empêchait pas le planeur de monter  quand même!!! Il a fallu faire transiter le modèle aussi rapidement que possible afin qu’il se trouve dans une zone moins porteuse.
Et au final ?
J’ai arrêté mon vol lorsque j’ai eu atteint une heure au compteur…
Usé que j’étais par mon furieux combat,   non pas avec les « descendances », mais bien plutôt par cette sorte de « Grand Cirque » aérien qui m’opposait aux mouches !!!
Je hais les mouches !!!
C’est tout !
 
 
(1) bulle, pompe, ascendance… jargon utilisé par les vélivoles pour désigner un courant d’air chaud naturel qui s’élève à la manière d’une montgolfière, et dont on profitera pour faire gagner de l’altitude au planeur.
 
PS: suite à cet article, on m'a conseillé de pendre à mon antenne un ruban adhésif anti-mouche comme on en voyait autrefois dans les cuisines... J'y penserai! Merci. Mais pas facile à trouver...
On m'a également conseillé de ne pas me rouler dans la bouse avant chaque vol... ben, j'y avais pas pensé... Merci également du tuyau.
Mais je voudrais vous livrer l'analyse hautement scientifique de l'éminent  Docteur Delmas, qui écrit:
"Après enquête il semblerait que les diptères en question soient sensibles aux ondes radio. Nous en faisons l'expérience chaque année à Caussade... même après avoir pris une douche! 
Solution, entre autres, suggérée par un ami belge: couper l'émetteur !!!!! 
Et le modèle pendant ce temps, il fait quoi? Boum sans doute?
Autre solution: se munir d'un chapeau à large bord muni d'une moustiquaire style voilette.
Si vous avez vous aussi des suggestions...
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