Trente ans: discours
En raison d'une sono peu performante n'ayant pas permis de bien saisir mon discours, on m'a demandé de... Vous trouverez donc ci-dessous la totalité de mon intervention.
Le vieil instit que je suis a été contacté pour faire un exercice scolaire nommé rédaction, dont le sujet serait : histoire des écoles de la commune de Bais. (Vous avez deux heures, je relève les copies)
Et vous le savez bien, toute histoire comporte forcément des dates. 1515, 732… ce que nous apprenions autrefois !
Tout cela me conduit inévitablement à évoquer l’imposant bâtiment situé route de Trans.
Conçu de façon ostensible en 1905 à la gloire de la République, il fêtera cette année ses 120 ans. Actuellement dénommé « centre culturel Raoul Couzin ».
Raoul Couzin était cantonnier. Ainsi dénommait-on le directeur de l’école de garçons située au chef-lieu de canton. Il était chargé de la bonne organisation du certificat d’études, du brevet sportif populaire ainsi que du lendit.
En 1963, sont créés les collèges, et on charge les cantonniers de les mettre en place… avec parfois des moyens dérisoires, ne serait-ce qu’au niveau des locaux. On tente d’y remédier avec des préfabriqués que la plupart d’entre vous ont sans doute fréquentés.
Arrive l’année 1966 qui, du point de vue pédagogique, sera une année charnière pour notre commune.
Raoul Couzin fait valoir ses droits à la retraite.
De ce fait, les deux casquettes qu’il porte sont réparties ainsi : la direction de l’école de garçons échoit à Pierre Duval, et celle du collège à Daniel Desmots qui arrive du collège d’Evron en compagnie de son épouse Monique.
Cette même annéee 1966, on envoie les jeunes mariés que sont Annie et Bernard Munoz boucher les trous dans le personnel.
Suite au décès de madame Duval en juillet, Annie sera chargée d’une classe difficile à l’école de filles dont Alice Rondi prendra la direction.
Bernard héritera d’un CP/CE1 laissé vacant par un instit qu’on aura prélevé afin d’assurer les cours d’anglais au collège.
L'année scolaire 1966/1967 s'avance, jusqu'à ce le jeune couple Munoz voie arriver un soir Pierre Duval, Alice Rondi et... Albert Chauveau, le maire. Qui "débarquent" sans préavis à la porte du logement de fonction tout en haut de la ruelle des Petits Champs.
Après les préliminaires d'usage, monsieur Chauveau nous demande ce que nous avons l'intention de faire à la prochaine rentrée.
"Je suis sursitaire, marié... de ce fait, je vais demander une affectation au 38ème RIT de Laval, et Annie postulera pour une école de la banlieue."
Monsieur le Maire semble devenir tout rouge en me disant:
"Mais vous ne comprenez donc pas?
- Heu, ben non... Qu'est-ce qu'il y a à comprendre?
- Nous venons vous dire que la population voudrait que vous restiez à Bais... et nous aussi!"
Ce qui n'était pas du tout notre programme. Nous avons alors demandé à réfléchir, et quelques jours plus tard, nous sommes allés voir monsieur le Maire, en lui demandant s'il consentait à faire des travaux dans le logement de fonction (Rappelons qu'à cette époque les instituteurs étaient logés par les communes).
Il accepta... et nous restâmes, avec la promesse de monsieur Chauveau qui se chargerait des négociations plus ou moins académiques, (c’est le cas de le dire!) avec l’inspecteur d’Académie, le Préfet et les élus du personnel enseignant.
Quelques années plus tard, l’école de garçons et l’école de filles fusionnent.
En 1978, le collège déménage pour s’installer dans ses locaux actuels
Toujours en 1978, Pierre Duval décède. Sa sépulture aura lieu le jour de la mémorable tornade d’Izé.
Suite à quoi, je suis instamment prié de prendre la direction de l’école, ce qui ne me tentait guère. Il aura même fallu qu’un inspecteur descende à Bais afin de me signifier : « Vous avez 24 heures pour réfléchir ! »
Néanmoins, poussé amicalement(?) par mes collègues, j’ai accepté d’assumer sans aucune décharge cette lourde tâche durant de longues années, avec des épisodes marquants, dont celui ayant trait à l’école pour laquelle nous fêtons aujourd’hui les 30 ans.
En abordant le chapitre concernant ce groupe scolaire, je vais inévitablement réveiller quelques souvenirs passionnants, et passionnels.
Sans vouloir raviver la polémique, il est nécessaire de rappeler que les bâtiments de la route de Trans nés en 1905 et ceux de la maternelle abritant maintenant la salle de Oy-Mittelberg se dégradaient lentement, ce que ne manquaient pas de souligner lors de leurs différents passages les inspecteurs de l’Education Nationale comme en témoigne un document en date du 23 février 1989.
Les enseignants n’étaient pas les seuls à s’impatienter…
Et c’est ainsi que la bombe éclata, à la rentrée de septembre 1989.
Un petit groupe de parents manifestait devant l’école, pétition en mains.
Cela fit grand bruit dans notre petite commune… et au-delà, puisque les médias s’emparèrent de l’affaire.
Les relations avec la municipalité se tendirent… chacun campant sur ses positions.
Mais il semblait que chaque partie ait pris conscience qu’il devenait urgent de faire quelque chose.
Différents projets vont alors voir le jour.
Groupe scolaire neuf, vite abandonné.
Extension-rénovation en maintenant chacune des deux écoles sur site… également repoussé.
En mai 1992, j’adresse un courrier à monsieur le Maire en lui faisant part de mes propres réflexions. Madame Rondi, ma collègue de maternelle en fait autant.
Nos arguments se rejoignent sur le fait qu’en cas de rénovation, l’ampleur des travaux ne permettra pas une réalisation sur les seules vacances d’été. Pour ma part, j’ajoute qu’une construction neuve implantée près de la salle polyvalente présenterait de nombreux atouts : proximité de la cantine et du collège, vaste parking… sans omettre le fait que le centre économique de notre village-rue a pour vocation de se déplacer vers l’Ouest. Et je termine en faisant des propositions sur la réutilisation future des deux écoles qui seraient dès lors disponibles pour des activités de loisirs par exemple.
Mais les choses ne semblent guère avancer.
Les parents d’élèves se montrent de plus en plus pressants.
Rentrée 93, nous perdons une classe : effectifs insuffisants ; Guy Lahellec part pour Evron.
Et c’est au cours de cette année scolaire que le coup de théâtre se produit.
Une délégation de parents assiste au conseil municipal dont l’ordre du jour doit évoquer le choix des travaux à effectuer. Monsieur le maire expose alors que les délais ne permettent pas de rénover. Mise aux voix.
Et une grosse majorité de conseillers vote en faveur de locaux neufs.
Vers 21 heures ce soir-là, je vois débarquer chez moi une bande d’excités m’annonçant la nouvelle, et me priant de bien vouloir faire sauter le champagne.
Devant mon incrédulité, ils finissent tout de même par me convaincre, et nous arroserons longuement « la bonne nouvelle ».
A partir de cet instant, les relations vont devenir plus harmonieuses.
Nous allons faire en sorte qu’une commission extra-municipale soit mise en place : y siègeront des élus de la municipalité, des représentants de parents, ainsi que Nicole Leduc devenue directrice de l’école maternelle après le départ en retraite de Madame Rondi, et moi-même, directeur de l’école élémentaire.
Cette commission va fonctionner avec efficacité.
Chaque mercredi matin, en compagnie des différents corps de métier, nous rencontrerons monsieur Yves-Marie Belaud, qui a été choisi en tant qu’architecte,
Monsieur Belaud, qui ne manquait pas de nous rappeler à quel point notre cahier des charges lui avait été difficile à tenir: plain pied, forme arrondie... j’en passe et des meilleures...
Mais au cours de ces échanges fructueux, chaque partie exposait ses commentaires, posait des questions…
Et tout au long de la construction, les enseignants vont demander à gérer un certain nombre de choses, dont les revêtements : tapisseries, carrelages, ainsi que le renouvellement d’une partie du mobilier. La consigne du Maire étant : « Moi, du moment que vous restez dans l’enveloppe budgétaire… »
Quant à l’architecte, sa stratégie était comparable : « Je veux bien pousser une cloison, mais pas un mur porteur ! »
L’hiver particulièrement humide va malheureusement retarder les travaux.
Si bien que la rentrée prévue pour septembre 94 se verra repoussée à novembre de la même année. Cette même rentrée verra partir Gisèle Petiot, dont vient d’être supprimé le poste de « soutien » que l’on nous avait demandé d’expérimenter… avec succès pourtant !
Tout au long de la construction, nous avons effectué avec les élèves de nombreuses visites afin de suivre l’évolution des travaux..
Parallèlement j’ai pris une grande quantité de photos qui ont été utilisées afin de réaliser une courte vidéo projetée dans l’une des salles.
Restent gravées dans ma mémoire les images du déménagement ! Exécuté aux vacances de Toussaint en collaboration avec le personnel municipal.
Tous les enseignants sur le pont.
J’ai le souvenir d’être rentré chez moi certains soirs complètement vanné… mais heureux du travail réalisé.
Autre moment fort : le jour de cette seconde rentrée… où mes CM avaient rédigé des textes dans lesquels ils évoquaient leur ressenti.
Et puis nous nous sommes tous appropriés ce nouveau bâtiment. Dont un Inspecteur le visitant me dit un jour : « Monsieur Munoz, je découvre une école accueillante, bien conçue, avec des maîtres et des élèves radieux ! ça fait vraiment plaisir à voir !»
Nous venions de palper la réussite de l’entreprise. Et si j’ajoute que lors de chacune de ses visites, l’architecte ne manquait pas de souligner :
« Le bâtiment ne bronche pas, aucune trace d’usure, il est toujours neuf ! Comme j’aimerais qu’il en soit ainsi de toutes les constructions auxquelles j’ai participé ! »
L’inauguration se fera le samedi 26 octobre à 14 heures, en présence de Monsieur Desmots Maire, deux ministres : François d’Aubert et Jean Athuis, ainsi que de nombreuses personnalités départementales.
J’ai pu bénéficier de ce groupe scolaire jusqu’en juin 2000… où en compangie de mon épouse je l’ai quitté pour partir en « grandes vacances. »
Mais je ne saurais clore mon texte sans mentionner une fois de plus le fait que je venais de vivre une expérience exceptionnelle, qui restera un fait marquant de mon parcours professionnel.
Avant de mettre un point final à ma rédaction, et dans la mesure où vous avez été tous très très sages, je voudrais vous conter une histoire.
Il était une fois…
Ce devait être peu de temps après la rentrée de novembre 1994.
J’aperçois une fillette, plantée au milieu de la cour côté école primaire.
Afin de ne pas l’effaroucher, je m’approche doucement… je me penche, et je lui glisse à l’oreille :
« Dis-moi, à quoi tu penses ? »
Un temps. Et puis elle murmure : « A rien... »
Je laisse passer quelques instants, et je poursuis :
« Vraiment ? Tu ne penses à rien ? »
Nouveau silence.
Que je romps doucement en ajoutant :
« Entre nous… ça restera un secret... »
Long silence à nouveau.
Puis joignant lentement le geste à la parole, elle dit tout bas :
« Cette école, je l’aime déjà… parce que je sens qu’elle a envie de me prendre dans ses bras ! »
Merci à vous tous pour votre attention...
Trente ans du groupe scolaire: témoignage
Je suis arrivée à l'école de Bais à 5 ans, avril 1990. Rue Oy mittelberg. Souvenir de Madame Rondi. Très gentille maîtresse qui me vite fait oublier que ce n'est pas facile de changer de vie.
Je me souviens des jacinthes que nous plantons et que nous allons mettre dans le noir dans la
cave chez la maîtresse. C'était trop bien, grande expédition (!) Et qu'est-ce que ça sentait bon… Depuis, chaque fois que je sens une jacinthe, j'ai ce souvenir qui me revient. Nous jouons les artistes peintres sur le mur du fond de la cour aussi, trop génial! J'avais adoré!
CP avec Madame Muñoz. Quel bonheur de découvrir la lecture et l'écriture ! Je me souviens m'entendre dire que j'étais une pipelette, mais c'est vrai, j'aimais beaucoup parler et notamment avec ma maîtresse. Merci Annie pour ce passage si important! Je me souviens bien de la classe avec des images partout, avec des syllabes en haut dans les préfabriqués. "Scrogneugneu" disais-tu quand tu étais fâchée.
CE1 avec Madame Lahellec. Une crème. Gentillesse incarnée qui sait aussi se faire respecter. Tous les lundis nous racontons ce que nous avons fait le week-end. Marinette à l'écoute, le sourire espiègle, d'une bienveillance qui donne tout son sens à la définition.
CE2 avec Monsieur Jubin. Nous apprenons les maths… aïe ce n'est pas ma matière favorite. Les problèmes, rien que le mot ça en dit long! Par contre nous faisons aussi de la musique.
Monsieur Jubin a un synthé : il nous joue des notes que nous devons chanter… j'adore. Nous chantons aussi, je me souviens encore de "l'Hippo l'hippo l'hippopotame de Mésopo sopotamie.... "
CM1/2 avec Monsieur Muñoz, et Monsieur Soutif ponctuellement.
J'adorais faire de l'informatique. Il y avait un logiciel qui s'appelait "...box" où en inscrivant des calculs nous créions des dessins sur ordi… Début septembre 1994, nous déménagerons pour changer d'école en cours d'année… quelle effusion !!! Monsieur Muñoz, maître passionné et passionnant, à fond dans la pédagogie
alternative, nous fait participer à toute la vie de la classe. Alors bien entendu nous sommes conviés pour donner notre avis sur la future école. Nous allons même aider à créer le logo de l'école ! Incroyable! C'est un projet immense, ça va être magnifique, ...et ça l'est!
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Je sens encore les peintures fraîches et l'odeur
du mobilier tout neuf! Quelle chance nous avons!
Nous poursuivons les enseignements dans ces nouveaux locaux « super classe »!!! Bernard est un féru de français! Nous étudions Rabelais sous toutes les coutures, quel prodige!
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BnF - Tous les savoirs du monde : Biographie de François Rabelais
1494 : naissance à la métairie de "la Devinière" de François Rabelais, fils d'Antoine Rabelais, avocat à Chinon. - 1511-1518 : Rabelais est novice chez les franciscains, près d' Angers. - 151...
Nous entretenons une correspondance épistolaire avec Madame de Sévigné! Et plus réellement, nous avons des correspondants bretons à qui nous écrivons régulièrement! Trop bien!
Nous faisons des sorties scolaires trop intéressantes, cf La mine Bleue… nous écrivons un recueil de mots valises!!!! Souvenir trop agréable! Et nous participerons aussi à un concours poétique!
Et puis il y a cette école dans laquelle nous évoluons. Tellement belle qu'on aurait envie de retourner en petite section!!!
Merci à vous toutes et tous!!!
Merci pour votre envie de transmettre, votre joie de vivre, votre professionnalisme, votre passion
d'enseignant!
Merci de m'avoir permis de grandir dans de si belles et bonnes conditions!
Merci pour tous ces bons souvenirs que je garde en mémoire et que je raconterai à ma fille afin
qu'elle ait, elle aussi, une belle image et une envie d'aller à l'école!
Marina Lemosquet
31/01/2025
Cette année-là...
Ainsi s'amorcent parfois les questions lors de jeux tels que "Question pour un champion" ou "le jeu des mille euros"...
Je pourrais donc vous lister certains événements qui vous permettraient de trouver... Mais ce serait trop compliqué.
C'est pourquoi je vous livre de suite la réponse: il s'agit de 1966.
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Mais encore?
Il se trouve que se prépare actuellement une commémoration qui me tient particulièrement à coeur... A savoir les 30 ans du Groupe Scolaire de Bais... J'y reviendrai.
De ce fait, mon épouse et moi-même avons replongé dans nos archives, pour y retrouver des documents assez surprenants.
1966, c'est l'année où Annie Genevrais et Bernard Munoz décident de faire équipe.
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Il est vrai qu'ils se sont connus en 6ème au Lycée de Château-Gontier... que plusieurs années plus tard, ils ont passé le concours d'entrée à l'Ecole Normale de Laval.
Après leur formation, les jeunes instits sont priés de rejoindre Bais en septembre 1966 où l'on a des besoins.
Annie sera chargée de remplacer madame Duval décédée en juillet... Elle "hérite" d'une classe difficile dans la mesure où elle doit faire cours à des élèves allant du CE1 au Fin d'Etudes. C'est Alice Rondi qui prend la direction de cette petite école à deux classes.
Pour Bernard? Arrivant en plein chambardement sur l'échiquier pédagogique local, il se voit confier les garçons pour faire classe à des CP/CE1... dans un local actuellement occupé par la salle de Oy-Mittelberg. Parce que, malgré les préfabriqués qui poussent chaque année rue des Alpes Mancelles, le collège manque de locaux...
Le "cantonnier" Raoul Couzin avait donc pris sa retraite fin juin 1966. Ainsi nommait-on le directeur de l'école de garçons située au chef-lieu de canton. Il avait en charge d'organiser le fameux certif', le brevet sportif populaire ainsi que le lendit scolaire. (Le père d'Annie ayant suivi le même parcours à Pré en Pail)
C'est en 1963 qu'avaient été créés les Collèges. L'Education Nationale demandant alors aux cantonniers de mettre en place une classe de 6ème... l'année suivante une classe de 5ème... Jusqu'à ce que... Raoul Couzin fasse valoir ses droits à la retraite. Mais dans la mesure où il porte deux casquettes, il va falloir redistribuer les rôles.
La direction de l'Ecole de Garçons sera confiée à Pierre Duval, celle du du Collège sera attribuée à Daniel Desmots.
On récapitule donc les 3 directions de l'époque: Alice Rondi, Pierre Duval, Daniel Desmots .
Vous aurez donc compris que, avec l'arrivée du couple Desmots et celle du couple Munoz, le paysage pédagogique de Bais se trouve quelque peu chamboulé.
C'est l'époque où Annie et Bernard sont heureux de posséder une jolie Dauphine rouge.
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Ils sont logés en haut de la ruelle des Petits Champs, dans un bâtiment sans aucun confort... Pas de chauffage, pas d'eau chaude... Pour les toilettes, il faut descendre au bas de la cour... Pratique lorsqu'on a "la courante", n'est-ce pas?
L'année scolaire 1966/1967 s'avance, jusqu'à ce le jeune couple voie arriver un soir Pierre Duval, Alice Rondi et... Albert Chauveau, le maire. Qui "débarquent" sans préavis.
Après les préliminaires d'usage, monsieur Chauveau nous demande ce que nous avons l'intention de faire à la prochaine rentrée.
"Je suis sursitaire, marié... de ce fait, je vais demander une affectation au 38ème RIT de Laval, et Annie postulera pour une école de la banlieue."
Monsieur le Maire semble devenir tout rouge en me disant:
"Mais vous ne comprenez donc pas?
- Heu, ben non... Qu'est-ce qu'il y a à comprendre?
- Nous venons vous dire que la population voudrait que vous restiez à Bais... et nous aussi!"
Ce qui n'était pas du tout notre programme. Nous avons alors demandé à réfléchir, et quelques jours plus tard, nous sommes allés voir monsieur le Maire, en lui demandant s'il consentait à faire des travaux dans le logement de fonction (Rappelons qu'à cette époque les instituteurs étaient logés par les communes).
Il accepta... et nous restâmes!
En juillet 67, tout comme le frère d'Annie, instit' également, j'ai donc endossé l'uniforme militaire, mais sans intention d'y faire carrière. Annie a été officiellement nommée sur son poste peu attrayant. Mais le mien, il n'est paru nulle part. A la demande de monsieur Chauveau, il fut escamoté avec l'accord tacite de l'Inspecteur d'Académie, du Préfet et des représentants du personnel.
Notre fils Olivier est né en mai 68, en plein dans les fameux événements... A ce propos, j'aurais de nombreuses anecdotes à raconter...
Novembre 1968, je suis libéré de mes obligations militaires, et je "récupère" mon poste pour enseigner à de nouveaux CP/CE1... toujours ruelle des Petits Champs.
Quelques années plus tard, nouveau changement: les deux écoles fusionnent. Pierre Duval prend la direction de l'Ecole Primaire et Alice Rondi devient directrice de l'Ecole Maternelle.
1978... Le Collège intègre ses nouveaux locaux... Les Desmots quittent le logement de l'école rue des Alpes Mancelles, qui sera dorénavant occupé par le couple Munoz et ses deux enfants. Olivier ayant vu la naissance de sa soeur Florence en avril1972...
Entre temps, Annie est devenue maîtresse de CP. Poste qu'elle occupera avec brio jusqu'en 2000.
Bernard aura escaladé les différents niveaux... pour parvenir au CM1. Et faire construire des planeurs en balsa (Je sais qu'il en subsiste de nombreux exemplaires dans les greniers!) Ajoutons que cette activité a donné naissance au Club d'Aéromodélisme de Bais dont le 40ème anniversaire tombe en 2025... Là encore, je pourrais développer. Mais revenons à nos moutons!
L'imposante façade du bâtiment rue des Alpes Mancelles. Construit à la gloire de la République en 1905
.
Fin 1978... Pierre Duval décède... et, appuyées par monsieur Desmots devenu maire, les instances académiques prient(?) un Bernard Munoz très réticent de bien vouloir prendre la direction de l'Ecole Primaire.
L'inspecteur de la circonscription finissant par se déplacer en personne et me dire fermement: "Vous avez 24 heures pour réfléchir!"
Et sous la pression amicale de mes collègues, il me fallut donc accepter de devenir directeur d'école, presque à mon corps défendant.
Quelques années encore... pour arriver à 1994... Installation dans les locaux rue de L'Europe. (cf la commémoration prévue le 31 janvier 2025)
Juin 2000: Annie et Bernard Munoz prennent leur retraite. Fin du parcours professionnel.
A travers ce long texte que de nombreux Baidicéens m'ont suggéré d'écrire (y compris madame le maire Béatrice Le Goff) j'ai pu retracer quelques décennies d'école à Bais...
1966-2000... un long parcours au cours duquel nous avons croisé aux alentours de 700 élèves! Qu'il m'arrive de rencontrer toujours avec grand plaisir.
La conclusion? Je me permettrai de l'emprunter à un l'un d'entre eux, prénommé Jean-François, humoriste à ses heures (mais n'était-il pas à bonne école?☺):
Me permettrez-vous toutefois d'émettre un souhait?
En 2026, Annie et Bernard Munoz pourraient fêter 60 ans de présence à Bais!
Et dire que nos y avions été nommés de façon provisoire!
Complètement givré...
Ce matin, quand je me suis levé, le ciel était complètement givré.
Mais la luminosité ne me laissait pas espérer des clichés de bonne qualité.
Vers midi, un rayon de soleil filtre à travers la grisaille.
Le temps de prendre mon repas, et je file vers le Montaigu.
Paradoxalement, plus je monte, et moins les arbres sont manchonnés.
Sur le parking, la température est de 2°, et les branches se délestent de leur chargement.
Je continue jusqu'à la chapelle... tout en ramassant parfois dans le cou quelques glaçons propres à rafraîchir mes idées!
Les branchages offrent parfois de curieuses compositions, comme celle du houx.
Ou bien le lierre qui part à l'assaut du tronc!
J'aurai donc mitraillé un max, pour ne retenir que 16 clichés qui vous permettront de "déguster" ma coupe glacée.
120 ans d'école à Bais
Le vieil instit que je suis semble de plus en plus nostalgique...
Sans doute à cause de ce qui se prépare actuellement.
Il faut en effet que j'explique pourquoi.
Rappelons que mon épouse et moi sommes arrivés à Bais tout à fait par hasard en 1966, afin de "boucher des trous" dans le personnel enseignant... et ce pour diverses raisons.
Le hasard(?) a donc encore voulu que plusieurs dizaines d'années plus tard, nous soyons toujours Baldicéens.
Ce simple fait nous permet d'avoir une vision très particulière de l'histoire locale, et plus spécifiquement à propos de l'Ecole.
Je me permettrai donc de remonter au plus loin qu'il m'est possible.
Tout d'abord en évoquant le bâtiment situé route de Trans.
Avouez qu'il en impose! Il faut dire qu'en 1905, la République avait à coeur de montrer ses muscles. Et l'un des moyens ostensibles se trouvait dans l'élaboration d'un projet immobilier que l'on souhaitait être à la hauteur.
Cette école prévue initialement pour les filles, je l'ai connue "Ecole des garçons".
Quatre salle de classes, trois logements de fonction...
Pour ma part, après avoir habité dans la grande bâtisse située au dessus de la salle Oy-Mittelberg, j'ai déménagé en 1978 pour investir le 8 rue des Alpes Mancelles.
Et si la façade en mettait plein la vue, le côté fonctionnel des pièces du logement pouvait constituer le revers de la médaille car peu conforme à ce que ses occupants pouvaient en attendre. Je ne m'attarderai pas sur le sujet
Les plans que je vous propose m'ont été offerts par monsieur Daniel Desmots alors maire de la commune, qui avait lui-même habité le 8 rue des Alpes Mancelles de 1966 à 1978, date à laquelle le Collège a quitté les lieux pour se retrouver à son actuel emplacement.
Et c'est monsieur Belaud, l'architecte du Groupe Scolaire situé près de la salle polyvalente qui avait retrouvé les plans en question aux archives départementales....
Tout ce qui précède m'amène par conséquent à contempler les 120 ans qui séparent le "vieux" bâtiment construit en 1905... et l'année 2025, où l'on va commémorer les 30 ans de l'actuel groupe scolaire.
Après avoir bénéficié de locaux fort agréables à compter de novembre 1994, j'ai quitté la direction de l'école en juin 2000. Puis-je prétendre à dire: 34 ans de bons(?) et loyaux(?) services à Bais? Plus d'un tiers de siècle! Une paille...
En fin d'année scolaire 2004, parents, enseignants, municipalité, anciens élèves, nous avions eu plaisir à fêter les 10 ans du bâtiment.
En 2014.... pour les 20 ans... je n'y reviendrai pas... Il n'y eut rien.
En 2024... il aura fallu patienter un peu... mais on fêtera les 30 ans.
Merci à tous les artisans de cette commémoration, sur laquelle je reviendrai inévitablement.
Rappelons que la date prévue est le vendredi 31 janvier 2025 à partir de 17h30... C'est ouvert à tous!
La classe orchestre et l'harmonie municipale animeront la soirée, qui se terminera par un apéritif concert pour lequel chacun aura la possibilité d'apporter quelques mignardises.
Cette petite fête devrait être pour mon épouse et moi-même l'occasion de retrouver toutes celles et tous ceux que nous avons eu plaisir à "traumatiser"! Et il devrait y avoir de quoi faire, puisqu'on peut, à la louche, estimer qu'ils sont aux environs de 700!
Au plaisir d'évoquer d'innombrables souvenirs!
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VTT et modélisme
Alors que le matin j'avais fait voler deux modèles sur notre modélodrome de Doucé...
.... je décide d'enfourcher mon VTT électrique en début d'après-midi.
Direction la route de Mayenne, virage à droite vers l'Hôtellerie... et je finis par rejoindre la voie verte quelques kilomètres avant la Chapelle au Riboul.
En vue de Marcillé la Ville, je tourne à gauche... et dans la descente vers l'Aron, je rejoins deux cyclistes... dont les montures sont sans électrons.
Tout en poursuivant notre chemin, nous échangeons quelques propos... Et ils me confient que, lorsqu'ils seront plus âgés, ils envisagent eux aussi de passer à l'électrique.
Je plaisante sur le fait qu'on m'a déjà envoyé des remarques du style: "C'est un vélo de faignant!"
Pour évoquer la réponse que je renvoie systématiquement: "Oui... J'aurais pu arrêter le vélo classique, me "cuter" dans le canapé en regardant la télé, la zapette dans une main et une Kronenbourg dans l'autre! Mais du haut de mes 4 fois 20 ans, je suis très satisfait de ce que je peux encore faire!"
Nous entrons dans Grazay... et dans la mesure où ils roulent moins vite, je finis par les abandonner derrière moi.
Pour parvenir à notre terrain de modélisme, où j'ai la surprise de trouver deux membres du club de Mayenne.
Quand arrive une Twingo que je connais bien. C'est Michel qui en descend et après nous avoir salués:
"Je me suis dit qu'avec ce temps-là, y'aurait sans doute du monde sur la piste!"
Casque sur la tête, je vais donc me convertir en moniteur de pilotage afin d'assister Michel... qui a énormément perdu après une très longue trêve et des ennuis de santé.
Il effectuera ainsi sous ma tutelle trois vols, et c'est moi qui atterrirai à chaque fois son modèle... à ses pieds.
Ce qui ne manquera pas de le faire râler: "Ah, bon Dieu, c'est beau de pouvoir être aussi précis!"
Le temps passe, et il me faut bien évidemment rentrer en pédalant vers Bais, je finis donc par saluer tout ce petit monde, enfourcher mon cheval mécanique..... direction Hambers...
Le soleil se fait de plus en plus bas sur l'horizon...
Arrivé à Bais, je m'offre un traditionnel tour de plan d'eau, avant de regagner mon "home sweet home" avec un peu plus de 31 km au compteur.
Voilà donc un après-midi fort bien rempli, où j'ai pu m'adonner à deux de mes hobbys: le VTTe et l'aéromodélisme.
Tout en profitant d'une météo très favorable.
A la prochaine!
Pour bien débuter l'année...
Pour bien débuter l'année...
Ne pas se contenter de bonnes résolutions!
Entre "il faudrait que je fasse"... et "je fais", il y a parfois un grand fossé.
Que je n'hésite pas à franchir!😉
Cela m'est relativement facile lorsqu'il est question de modélisme, à condition bien sûr que les conditions météo s'y prêtent.
Et dans l'après-midi, j'enfourche mon VTTe...
Pour un circuit effectué dans le sens anti-horaire. A savoir direction Mayenne, virage à droite l'Hôtellerie... les Aulaines, premier passage à Hambers. Je file vers Jublains, virage à gauche vers le Consent, retour à Hambers... Puis Bais. Presque 25 km...
Ce devrait rassurer mes "followers" qui, à juste titre, me faisaient remarquer que ces derniers temps je ne sortais guère mon deux roues !
Et puis dans la soirée, après un rapide dépannage informatique chez mon ami Yvan, je me dirige vers le Montaigu en compagnie de mon épouse afin de bénéficier du spectacle offert par le soleil couchant... avec la complicité d'un croissant de lune et d'une petite étoile
Pas mal pour un début d'année, non?
Ah... il y manque peut-être un poil de géocaching!😀
Comme un point sur un i...
Allez savoir pourquoi, au cours de cette nuit digne d’un bon insomniaque, j’ai laissé divaguer mes neurones à propos de la lettre « i ».
Et pourquoi me suis-je posé la question de savoir quel était le mot français recordman en la matière.
J’ai commencé à chercher. Et je suis vite parvenu au fait qu’il me fallait utiliser des préfixes tels que « in », « ir », et des suffixes en « ible ».
Je suis assez rapidement tombé sur illisibilité… ce qui faisait scorer ma découverte à 5.
Et puis en poursuivant mes investigations, j’ai déniché « indivisibilité »… avec 6 i !
Cette trouvaille a dû apaiser mon esprit, et je me suis rendormi.
Mais au matin, après les ablutions d’usage, je me suis dit que le collègue chatgpt pourrait peut-être éclairer mes recherches.
Je lui ai donc posé la question :
« quel est le palmarès des mots français comportant le plus de lettres i ? »
Il m’a immédiatement retourné sa réponse :
Voici quelques exemples de mots français comportant un grand nombre de lettres "i", en tenant compte de la fréquence de cette lettre dans leur orthographe. Ces mots peuvent varier selon les sources et les dictionnaires, mais voici une sélection :
1. indivisibilité (6 "i")
2. inintelligibilité (6 "i")
3. inintelligible (5 "i")
4. irrégularité (5 "i")
5. immobilisme (5 "i")
6. invisible (4 "i")
7. initiative (4 "i")
8. insensibilité (4 "i")
9. irresponsabilité (4 "i")
J’ai pu constater qu’il a été beaucoup plus rapide que moi pour me proposer « indivisibilité »… et quelques autres mots !
Sauf que à partir du 3ème, sa logique comptable déraille un peu ! Parce que inintelligible ne peut prétendre qu’ à 4 i, ce qui n’est déjà pas si mal.
Au stade où j’en étais, je me suis tout naturellement posé la question de savoir pourquoi un point sur les « i »
Une rapide recherche m’a conduit vers cette hypothèse, extraite du site https://www.rtl.fr/culture/culture-generale/d-ou-vient-l-expression-mettre-les-points-sur-les-i-7900205763 :
C'est ce qu’on fait quand on veut mettre les choses au clair et éviter toute forme de confusion possible. Si c’est une expression au sens figuré, son origine, elle est au sens propre et ça nous ramène au XIe siècle quand les moines copistes ont la tâche, comme leur nom l’indique, de recopier à la main les manuscrits pour la population capable de lire.
À l’époque, il n'y avait pas de photocopieuse, ni même encore d’imprimerie. Ces ecclésiastiques passaient donc leurs journées à écrire. Ils utilisaient alors l’écriture gothique, une écriture serrée et abrégée choisie non par pour des raisons esthétiques mais tout simplement parce qu’elle permettait d’économiser le parchemin. À base de peau de mouton, de chèvre ou de veau, il coûtait la peau mais des fesses. (sic!)
Sauf que cette écriture gothique a fini par poser problème, car elle était assez illisible et pas mal de lettres se confondaient avec d’autres, notamment le "i". On l’écrivait alors sous la forme d’un simple trait vertical, donc on pouvait le prendre aisément pour un "l". Et deux "i" côte à côte, ça se faisait dans le français d’alors, ça pouvait ressembler à un "u". Bref un enfer.
C’est pour ça que pour le distinguer, les moines copistes décidèrent de mettre une marque au-dessus de lui et ils choisirent le point. Ce qui permit dès lors de clarifier la lecture. Eux aussi en mettant les points sur les "i" avaient vis-à-vis des lecteurs mis les points sur les "i" et même les points sur les "j" puisque cette lettre reçut le même traitement.
Me voici donc renseigné, et fort satisfait d’avoir mis des points sur mes propres i !
Moyennant quoi, j'ai pu revisiter ce poème... "comme un point sur un i... la lune..."
Alfred de Musset 1810 - 1857
Les "petits commerces"...
Chapitre un:
Jeudi19 décembre, c'était l'anniversaire de mon épouse Annie.
Sans rien lui dire, j'avais commandé un plateau d'amuse-bouche à la supérette Carrefour, et un plateau de pâtisseries chez Fabienne Roulland.
Une amie complice était chargée d'arriver "à l'improviste" avec ces "gourmandises" vers 18h30
Progressivement d'autres personnes ont rejoint le petit groupe: amis... cousins...
On a bien rigolé... et on a aussi tenté de refaire le Monde!
Chapitre deux:
Vendredi matin, je suis bien évidemment passé rendre les plateaux, et éponger mes dettes.
Je me plais dès lors à signaler que la boulangère avait joint un petit paquet "gratuit... pour l'anniversaire de madame Munoz"
Et à la supérette Carrefour Contact?
Si le prix annoncé par le patron Christophe m'a semblé dérisoire (15€ le plateau figurant sur le cliché), je suis tombé sur le cul lorsque j'ai soudain vu son épouse Delphine déserter sa caisse pour aller récupérer un bouquet en bout de gondole, enlever prestement l'étiquette, tout en ajoutant:
"Vous l'offrirez à votre épouse de notre part! Et vous lui souhaiterez un joyeux anniversaire"
A quand le même rapport clientèle chez Hyper bidule ou autre enseigne à taille inhumaine?😁
Chapitre trois:
Ayant fait part de cette belle aventure à plusieurs personnes de mon entourage, j'ai reçu quelques messages parmi lesquels:
Excellent !!!!
Tu conviendras Bernard que tu n'es pas un client très assidu d'un U que ce soit à Evron ou Mayenne. Cependant ces deux commerçantes sont très gentilles et d'une délicatesse remarquable.
A plus, et bises à Annie.
Beau geste de la part des commerçants.
Ces commerces qui sont si précieux à la vie locale!
Joyeuses fêtes à tous
Chapitre quatre:
Il ne tient qu'à vous de l'enrichir!
Alpha planeur Muliplex
Voilà-t-y pas que l’autre jour, mon ami Stéphane me dit :
«Je suis allé au Ménez-Hom en compagnie de mes camarades d’Alençon. Mais le vent était aux abonnés absents… pente Sud qui plus est !
Même les planeurs les plus récents tout plastique aux prix faramineux allaient au trou.
Sauf un ! Celui d’un « vieux modéliste » ayant repris de l’activité après de nombreuses années d’interruption, et qui avait sorti un Alpha Multiplex !
Il était le seul à tenir l’air…. A tel point que mes copains vont mettre en route une petite série, découpage laser !
Tu as encore le tien ?
- Bien sûr… Il dort sur une de mes étagères, mais je vais voir…
- Ah… essaie de le remettre en vol ! »
Suite à quoi, j’ai étalé sur mon plan de travail le fuselage et les ailes de mon ancêtre… pour constater que s’il n’était plus neuf, il avait encore fière allure.
Je me suis mis alors à chercher… et je suis tombé sur un moteur brushless Mega 20/30 3… accusant sur la balance environ 220 grammes.
D’où l’idée de virer les grains de plomb qui se trouvaient dans le nez pour les remplacer par cet « accessoire ».
Ah, j’ai gratté... gratté… pour constater que ce lest équivalait pratiquement à la masse du moteur !
Il n’en fallait pas davantage pour m’inciter à entreprendre une rénovation !
J'ai donc entrepris de moderniser.
Avec la ferme intention cependant de ne pas trop amocher son look,: couper le nez certes, sans trop amocher la verrière.
Ce qui fut obtenu quelques jours plus tard !
Equipé d'un moteur alimenté par un accu LiPo 1500mAh 3S... je me retrouve avec un modèle dont la masse est de 1750 grammes… sensiblement ce qu’il affichait en planeur pur.
J’aurais même pu gratter quelques grammes en remplaçant ses servos obèses par des plus légers…
Bref...
Il ne restait plus qu’à...
Travail terminé, je me suis mis à lorgner les jolis nimbus et les petits cumulus en attendant des conditions favorables.
C’est ainsi que ce samedi 14 décembre je m’aperçois qu’un vent faible caresse la pente de la Roche !
Bien que le ciel soit particulièrement brumeux et la température voisine de 2°, il n’en fallait pas davantage pour me motiver.
Arrivé sur zone, je vérifie une dernière fois les gouvernes, j’inspire un bon coup et je lance !
Alpha part gentiment tout droit et commence à grimper ! Doucement, mais il grimpe !
Je viens de retrouver mon Alpha, dont je me plaît à être le Roméo ! (gag)
Je précise une fois de plus que le vent parvient tout juste à faire tourner les 2 éoliennes Enercon toutes proches, mais les 4 d’Hambers sont complètement immobiles, Eole étant insuffisant pour elles !
Lorsque mon planeur est arrivé à une certaine hauteur, je mets progressivement le moteur en route, mais cela génère un couple cabreur fort désagréable. Je coupe… sauf que l’hélice continue à mouliner ! Il me faudra donc régler le contrôleur en activant le frein, ajouter un mixage sur la profondeur du style « moteur donne à piquer 15 % », et peut-être installer une hélice un peu moins grande.
Toujours est-il que je viens de remettre en vol un modèle sorti de mon atelier en juillet 1976… (c'est écrit sur la dérive) avec lequel j’ai accumulé un nombre impressionnant d’heures. Avec lequel mon fils Olivier a fait ses débuts de pilote. Anecdote : je lui avais un jour fait part de mon intention de vendre cet Alpha pour me permettre d’acheter un planeur plus grand ! Ce qui avait déclenché une vive réprobation de sa part!
Me permettrais-je d’ajouter que cet Alpha était devenu une sorte d’icone au Ménez-Hom. Ceux qui se souviennent pourront témoigner. Combien de fois n’ai-je pas été mis au défi par des modélistes chevronnés: "Le dernier qui pose!" eux qui possédaient des modèles dits plus sophistiqués, agacés qu'ils étaient parce que dans le petit temps mon Alpha était encore en l’air alors que leurs super-machines allaient au trou ?
A ce propos, j’ai en mémoire un article paru dans Radio-Modélisme je crois, dans lequel on pouvait lire : « Seul le planeur de monsieur Munoz était encore et toujours en l’air, au point qu’on pouvait se demander s’il n’était pas gonflé à l’hélium ! »
Souvenirs, souvenirs !
PS : combien sont les modélistes qui possèdent encore un modèle capable de voler presque 50 ans plus tard ? Vous avez dit VINTAGE...