Les gravures "Rossignol"
Je suis en train de préparer la soirée du 15 novembre.
Et afin de mettre dans l'ambiance les "anciens" élèves, voire les élèves "anciens", je me suis amusé à scanner des gravures extraites du livre "L'école de monsieur Rossignol".
Qui se souvient de ces gravures qui ornaient les murs de la classe?
Histoire, géographie, sciences, élocution, ménage, artisanat....
Mais d'après les témoignages que j'ai pu recevoir avant même cette animation, il faut absolument revenir sur ce monument de l'Histoire pédagogique.
Sur lequel je ne ferai aucun commentaire!
Si ce n'est que ce document sera exposé dans la salle grâce à la complicité du Musée de L'Ecole Publique à Laval.
Franchir la voie ferrée
Fallait sûrement être très motivé pour que le loir qui "sommeille" en moi reste éveillé jusqu'à des heures indues! Tout ça dans le simple but d'assister à un spectacle son et lumière...
Mais pas n'importe lequel.
J'avais en effet appris qu'une opération très particulière devait se dérouler à Conlie (72) dans la nuit de samedi 2 à dimanche 3 novembre.
Le but de la manoeuvre? Faire jouer à saute-moutons trois pales d'éoliennes... devant franchir la voie ferrée. Leur taille empêchait de passer sous le pont voisin!
Mais la météo annonçait une tempête nommée Amélie... Jouera? Jouera pas?
Très au courant des choses qui se passent chez Energie Team, mon compère Michel m'informe que la manoeuvre est maintenue.
OK, je prépare tout mon petit matériel et à 23 heures, nous filons vers la gare de Conlie, en évitant d'emprunter les routes barrées pour l'occasion.
Le vent se montre clément, et la pluie très discrète.
Mais... les spectateurs sont cantonnés derrière un grillage, assez éloigné des opérations.
C'est alors que mon coéquipier avise une gros engin agricole, et qu'il m'enjoint d'aller m'installer sur la plate-forme près de la cabine.
De là-haut, j'y vois nettement mieux... Mais nous sommes tout de même à plus de 300 mètres, et en biais. Avec un arbuste, une haie et un poteau qui masquent en partie le champ de vision..
L'attente commence... Il paraît qu'on doit laisser passer un train de marchandises...
Qu'on ne verra pas!
Attache des élingues de couleur bleue...
Et on lève....
jusqu'à ce que la pale se vide de son eau!
Lentement... avec une belle coordination entre les deux grutiers...
Le vent ne semble pas forcir... mais quelques gouttelettes m'obligent à nettoyer périodiquement mes objectifs...
Après avoir été délesté de son chargement, le camion replie sa remorque à la manière d'une canne à pêche télescopique...
Puis, guidé par un autre véhicule, il effectue le parcours en passant sous le pont... et vient se positionner sur la route de l'autre côté de la voie...
......
Du haut de mon perchoir, j'observe un léger balancement de cette immense pale: presque 75m de long, 4 mètres de corde (largeur) pour 16 tonnes!
Et là... dans la mesure où la haie s'interpose... ben je ne vois plus grand'chose!
Je décide alors de descendre de mon poste d'observation... pour me positionner sur la route, dans l'axe du chargement... Où les projecteurs éblouissent mon appareil photo.
Dans cette belle nuit noire, il restera donc encore deux manoeuvres identiques à effectuer.
Mais nous en avons assez vu pour aujourd'hui... Il est presque 3 heures du matin... Et la fatigue se fait nettement sentir...
De plus, nous sommes quelque peu frigorifiés! Nous décidons alors très sagement de rentrer dans nos foyers, où une couette bien douillette nous attend!
Mais ce spectacle son et lumière inhabituel méritait qu'on y consacre quelques heures! N'est-ce pas?
Pales de Conlie en attente
Nous savions Michel et moi que des pales d'éoliennes devaient faire l'objet d'une manipulation très spéciale.
Nous nous sommes donc rendus près de la gare à Conlie (72), où nous avons pu observer trois camions portant chacun une looooonnnnngue pale d'éolienne.
Le but de la manoeuvre?
A l'aide de deux grues, faire passer chaque pale par-dessus la voie ferrée afin qu'un autre camion puisse effectuer le transport jusqu'au site d'installation. (Points bleus sur la carte)
Les opérations devraient démarrer dans la nuit de samedi 2 à dimanche 3 novembre 2019, si le vent souffle à moins de 12m/s (43km/h environ). Ce qui n'est pas garanti du tout au vu des prévisions météorologiques.
En attendant, j'ai pu prendre quelques clichés...
Note:
La Ferme Eolienne Plaine Conlinoise est composée de 2 aérogénérateurs d’une puissance unitaire de 4.2MW
Marque Vestas Réf: V150-4.2 MW™
Diamètre du rotor : 150 mètres (une pale=73.7m)
Our 4 MW platform is designed for a broad range of wind and site conditions, onshore and offshore enabling you to mix turbines across your site or portfolio of sites, delivering industry-leading ...
https://www.vestas.com/en/products/4%20mw%20platform/v150%204_2_mw
C'est quoi la Mayenne?
Ah... difficile question que l'on m'a posée hier.
"C'est quoi la Mayenne? Personne ne sait où ça se trouve..."
Alors moi de tenter... "Heu.. Ouais, un département enclavé au milieu des autres... avec une population d'environ 300.000 habitants... Grosso-modo celle de Nantes.
- Et ça se situe où?"
Là, je m'en vais reprendre une anecdote que me citait mon copain René qui, lors d'un congrès de toubibs, avait été confronté au même problème. Et qui avait été "sulcuté" par la réponse d'un de ses jeunes confrères: "Ben tu sais, quand on part de Paris pour aller en Bretagne, c'est là qu'on s'arrête pour pisser!"
Essayons d'être un poil plus sérieux.
Rassemblant mes maigres connaissances historiques, je repris (non sans avoir vérifié sur mon smartphone):
" Les départements ont été créés pendant la Révolution française par les députés de l'Assemblée nationale constituante, en décembre 1789. Leur nombre, leurs limites et leur nom ont été décidés le 26 février 1790."
- Mais quelle est l'identité de ce département? A part la rivière Mayenne...
- Ben... disons qu'il a été composé d'un quart par un bout de Bretagne, un quart de Normandie, un quart d'Anjou, un quart du Maine... et un grand quart de... quart d'heure mayennais!
Mon interlocuteur m'a alors regardé de travers, en me disant que ça faisait plus de quatre quarts!
J'ai alors souri en le renvoyant à Marcel Pagnol, qui n'était bien évidemment pas Mayennais, mais qui avait le sens de la répartie:
César : Eh bien, pour la dixième fois, je vais te l'expliquer, le picon-citron-curaçao. (Il s'installe derrière le comptoir.) Approche-toi ! (Marius s'avance, et va suivre de près l'opération. César prend un grand verre, une carafe et trois bouteilles. Tout en parlant, il compose le breuvage.) Tu mets d'abord un tiers de curaçao. Fais attention : un tout petit tiers. Bon. Maintenant, un tiers de citron. Un peu plus gros. Bon. Ensuite, un BON tiers de Picon. Regarde la couleur. Regarde comme c'est joli. Et à la fin, un grand tiers d'eau. Voilà.
Marius : Et ça fait quatre tiers.
César : Exactement. J'espère que cette fois, tu as compris. (Il boit une gorgée du mélange)
Marius : Dans un verre, il n'y a que trois tiers.
César : Mais, imbécile, ça dépend de la grosseur des tiers !
Marius : Eh non, ça ne dépend pas. Même dans un arrosoir, on ne peut mettre que trois tiers.
César (triomphant) : Alors, explique-moi comment j'en ai mis quatre dans ce verre !
Marius : Ça, c'est de l'Arithmétique.
Marcel Pagnol, Marius, Acte I, scène 2.
Et voilà comment César m'a sauvé la mise.
J'aurais préféré m'en remettre à Alfred Jarry et son roi Ubu... Mayennais pur jus! M'enfin...
Quant à savoir: "C'est quoi la Mayenne?" A vrai dire, je n'ai toujours pas de réponse simple à fournir!!!
Moi, mes souliers...
A force de faire du géocaching... mes godasses ont rendu l'âme.
Mais elles n'ont pas perdu le moral, la preuve...😊
Moi mes souliers...
Tous les souliers qui bougent dans les cités
Souliers de gueux et souliers de guerre
Un jour cesseront d'user les planchers
Peut être cette semaine
PS: une de mes lectrices m'a écrit: " Ha! oui...quand même! faut demander au père Noël une nouvelle paire! Lol..."
Ce à quoi j'ai répondu: "Oh, mais il est prévoyant, le gars, il avait prévu!"
Histoire de culs terreux
La pratique du géocaching conduit parfois à des situations "bucoliques".
Afin de préserver un peu le mystère qui entoure certaines caches, je ne vous dirai pas où nous avions décidé de traîner nos bottes, mon ami Félix et moi.
Toujours est-il qu'après avoir essuyé un échec sur une cache que nous aurions dû voir "telle un phare", nous avons poursuivi notre route, à la recherche d'une autre pour laquelle nous étions prévenus. Le poseur n' avait-il pas écrit dans la description:
"Aurez-vous assez d'eau?
Aurez-vous assez de doigts pour boucher les trous?
Serez-vous assez patients?
Y-aura-t'il encore la cache? (disparue avant même la demande de publication...)
Trouverez-vous le point final, sous la forme :
N 48° 22.ABC W 000° 04.DEF
Or donc, accompagné de Félix et sa maxi Vittel, je déniche l'objet de notre convoitise. Une "bestiole" située derrière un tronc, tout en haut d'un talus dont l'aspect fort glissant ne nous échappe pas.
Mon collègue escalade non sans mal, et arrivé tout là-haut...
"Bernard, faut que tu montes aussi, y'a au moins 3 trous à boucher!"
La situation mérite que je vous explique: j'ai déjà rencontré ce type de cache composée d'un tube PVC, dans lequel on trouve un "flotteur" contenant le logbook. En général le bidule n'est percé que d'un seul trou. Mais là, il y avait sept tubes verticaux reliés entre eux!
Je tente à mon tour l'escalade... J'arrive au sommet tant bien, que mal... et un doigt sur un trou, Félix sur les deux autres, je verse... sachant que notre tuyauterie comporte donc sept tubes à remplir!
On voit grimper les boites flottantes... lentement au fur et à mesure que je verse.... et puis ce petit monde s'arrête à un cm du goulot. Merde!
Avec ma main libre et ma pince à épiler, je tente... rien à faire..
Félix me dit alors: "Tu bouches tout ce que tu peux; et moi je retourne vite-fait à la rivière remplir ma bouteille."
Sauf que dans la descente, mon comparse se met à glisser, glisser... pour dévaler le talus sur les fesses.
J'vous dis pas l'état du jean's.
Et moi, tout là-haut, pensif... J'vais tout de même pas rester là comme un con... primé.
Tiens, à propos de comprimé! Si je bouchais les trous à l'aide de branchettes se trouvant à portée de la main?
J'ai donc mis mon plan à exécution...
Quand je vois revenir mon copain... tout fier avec sa bouteille d'eau à la main.
J'vous dis pas la tête qu'il a faite, lorsque je lui ai annoncé, tout fier de moi:
"Félix, j'ai toutes les boîtes... sans une seule goutte d'eau. Et ça a même pas fui! Forcément"
"Mais comment qu't'as fait?
Mon compagnon de géocaching se demandait bien comment j'avais pu réussir à récupérer les six flotteurs! Sans flotte!!!
J'ai simplement revissé 5 bouchons sur les 7 tubes devant moi... et en soufflant très fort dans le 6ème, le 7ème a fait gicler sa boîte. A une hauteur insoupçonnée!
Il suffisait alors de répéter l'opération, afin de récupérer les six indications nécessaires aux coordonnées GPS, N 48° 22.ABC W 000° 04.DEF, puis redescendre vers le houx dans lequel on nous disait pouvoir trouver le logbook signalant notre passage!
Sauf qu'en redescendant à mon tour, je suis également devenu cul terreux...
Mais je n'avais rien d'un compressé, voire d'un con pressé, mais bien plutôt d'un con primé... au concours Lépine, un cul terreux connaissant les bienfaits de l'air comprimé!
Et voilà donc comment nous sommes devenus des culs terreux, pas mécontents de leur coup!
PS: quand je pense que mon compère Félix a été plombier... spécialiste en tubes PVC et autres fuites d'eau. Et qu'il possède une 2CV camionnette arborant sur ses flancs: "Lafuitedo, plombier"!
Si l’orthographe m’était contée : l’accord du Participe passé avec le COD
Il m’arrive très rarement de consulter la rubrique nécrologique.
Parce que je trouve que ceux qui nous ont quittéS manquent d’un certain « savoir vivre » !
Bref… je suis tout dernièrement tombé sur : « Monsieur Untel nous a quitté... »
Et là, le vieil instit (original?) que je suis a tiqué. Because chacun doit se remémorer la règle concernant ce fleuron de la grammaire française ainsi libellé :
Mais c'est bien gentil de réciter une règle tel un perroquet "savant". Si on n'est pas en mesure de la mettre en oeuvre, cela ne sert strictement à rien!
Alors, que faire ?
Dans l'arsenal de ma boîte à outils pédagogiques figurait le recours aux réflexes conditionnés, avec mise en place d’exercices visant à préparer le terrain.
C’est ainsi que j’essayais de placer les élèves in situ afin de déclencher de leur part une réaction pavlovienne.
J’utilisais fréquemment les exercices structuraux, où l’on passait d’une structure de phrase à une autre.
Implicitement.
(Il serait toujours temps de décortiquer le pourquoi du comment !)
Exemple :
Le loup a mangé les brebis. Il a pris les brebis. (rien ne bouge au niveau du Pp)
Voix passive :
Les brebis ont été mangées par le loup. Elles ont été prises. (Ah, j’ai constaté des changements!)
Voix active, mais avec le COD placé avant.
Les brebis, le loup les a mangées.
Voici les brebis que le loup a mangées. Il les a prises.
Et c’est là que l’oreille devient intéressante.
Car en substituant au Participe passé (Pp) sans lettre finale un autre possédant par exemple un « S », on entend si ce dernier a subi un changement !
Tiens, justement, puisqu’on évoque « ce dernier » ! C’est toujours lorsque le Pp est en dernier qu’il va falloir se méfier afin de savoir s’il ne serait pas précédé par du beau monde.
Et ce beau monde, me direz-vous ?
Ben c’est le fameux et très noble Complément d’Objet Direct (COD), s’il y en a un !
Vous remarquerez que ma méthode n’exige pas de connaître tous les ingrédients de la grammaire. Il suffit de savoir faire fonctionner les différentes structures de la phrase.
C’est ainsi que, grâce aux exercices structuraux, on passe d’une grammaire intuitive (implicite) à un grammaire explicite…
Grammaire explicite, que l’on ne peut pas décortiquer tant que les « apprenants » n’ont pas assimilé la gymnastique fonctionnelle! (Faut pas mettre la charrue avant les boeufs!)
Revenons donc à la phrase qui a motivé ce billet.
« Monsieur Untel nous a quitté. »
Voix passive :
Nous avons été quittés par Monsieur Untel. Il nous a quittés. »
Ben… « quitté » aurait donc dû prendre un « S ». Elémentaire mon cher Watson !
Voilà, ce sera tout pour aujourd’hui. Je vais vous quitter (provisoirement! Parce que j'ai un minimum de savoir-vivre et que j'aurais pu tout aussi bien traiter du sujet consistant à savoir si un verbe du premier groupe s'écrira er ou é accent aigu...)
Pour conclure en m’inspirant de ce que l’on peut trouver sur Internet:
« J’espère que ce tuto vous sera utile.
N’hésitez pas à liker .
Cela me fera plaisir… et ( mais personne ne l’écrit jamais), cela flattera mon ego ! »
A bientôt sur ma chaîne !
PS : comme me le dit souvent un de mes cousins… « Chassez le naturel et original instit, il revient au galop ! »
Pleine lune, je te hais!
Y'a des gens qui disent:
"Moi, la lune, ça me fait rien!"
Ouais.
Mais pourquoi alors la lune a-t-elle tant d'importance sur le phénomène des marées? Hein, lune, toi qui mets mon coeur à marée basse?
Toujours est-il que je ne savais pas qu'aux alentours du 14 octobre... elle est pleine Et que ça fait plusieurs nuits que je ne dors pas forcément du sommeil du juste.
Et puis, je ne dois pas être le seul à qui cet "astre" blafard joue des tours...
Une preuve? Que voici, que voilà: " Des chercheurs suisses apportent les premières preuves tangibles des effets du cycle lunaire sur le sommeil. La pleine lune aurait ainsi de réels effets sur notre corps, dont une diminution de 30% du sommeil profond. ... Ils démontrent en effet pour la première fois que la pleine lune perturbe le sommeil des êtres humains."
Alors? Des chercheurs, et pas n'importe lesquels, des Suisses!
Et comme cette nuit j'en avais marre de compter les moutons, je me suis levé, j'ai divagué, j'ai "bouiné" pour finir par pondre ça:
Je sais, je sais! C'est de la poésie de bas étage. Mais au moins pendant que j'ai aligné les mots, je n'ai pas pensé à mes maux d'insomniaque! Mots pour maux... je n'avais guère le choix!
Ben... si mes "stores" se ferment tout seuls dans l'après-midi, je ferai une sieste. Joyeux privilège dont peuvent bénéficier les retraités!
Prochaines insomnies à prévoir?
Consultez le calendrier:
Post scriptum: mon texte a inspiré un autre poète... qui m'a dressé sa propre création:
Un héron sans long bec emmanché d'une hélice...
La météo annonçait un petit vent de Sud Ouest.
Et si cela pouvait le faire sur la pente de La Roche?
J'enfourne mon Héron "bleu" dans la voiture et me voilà parti.
Arrivé sur place, je constate que le pré que j'utilise habituellement est abondamment occupé par de jeunes bovidés, curieux... comme des vaches qui voient passer un train.
Ce qui m'a parfois conduit à sentir derrière moi tout un troupeau collé au ras des fesses.
Situation pas vraiment confortable.
Je décide alors de descendre dans la pente... où je me retrouve face à un champ de maïs.
Il ne me reste plus qu'une étroite bande d'où je peux lancer. Entre les maïs et le petit bois. Short...
Décollage assisté par 4 secondes de moteur. Ce sera mon seul recours aux électrons. Mais j'ai déjà en tête le circuit d'atterrissage. Mieux vaut anticiper, et ne pas faire comme certains modélistes que j'ai rencontrés, et qui lançaient en se disant: "Bof, pour l'atterro, on verra ça plus tard!"
Dans un ciel encombré de gros nuages gris, le vol se poursuit, chahuté, turbulé. C'est alors que je repense aux échanges avec mon fils, modéliste comme papa quand il était gamin, puis parapentiste devenu adulte. M'expliquant qu'il s'est trouvé parfois sous sa voile balloté comme un fétu de paille... bousculé par des cisaillements au point qu'une oreille se refermait complètement...
Mais moi j'étais au sol... et en observant le comportement de mon planeur, je comprenais mieux encore l'inconfort qui pouvait être celui éprouvé par quelqu'un qui se trouve dans une masse d'air aux allures de tourbillons rencontrés derrière les piles d'un pont!
La télémétrie m'annonce l'altitude toutes les 10 secondes. C'est ainsi que je sais avoir atteint 120 mètres au maximum..
Et même si je ne suis pas en l'air, je trouve ce vol assez peu "confortable". C'est pourquoi, au bout de 20 minutes, je décide de faire revenir mon Héron sur la terre ferme. (j'ai pas osé écrire "sur le plancher des vaches!" Cf paragraphe précédent!) Mais attention à l'atterro pour lequel il ne faudra surtout pas se louper... sinon on aura droit à la punition "maïs".
Je rentre les volets, et je fais plonger Héron... alignement... vent travers. Tout se présente bien. Sortie de toute la mécanique, à savoir volets totalement baissés et ailerons tout en haut... Comme sur ces deux clichés.
Mais si l'appareil se montre très stable dans cette configuration, cela vaut dire a contrario qu'il n'est guère manoeuvrant!
C'est juste le moment que choisit le vent coquin pour m'envoyer une rafale, soulevant ainsi mon oiseau d'une dizaine de mètres.
Les paramètres viennent subitement de changer... En un éclair, j'applique la procédure "appontage".
A savoir que je pousse sur le manche de profondeur... Héron baisse le nez... sans vraiment accélérer. Mais je ne peux guère le faire dévier de sa trajectoire. Passage au ras des maïs... et... et... le bosquet se profile dangereusement devant son nez... On pousse encore un peu plus, et au dernier moment, hop, on cabre un peu afin que, comme cela se passe sur un porte avions, les herbes agissent telles un puissant frein. De la même manière que les filins tendus en travers du pont.
Atterrissage viril, disons... musclé!
Mais l'oiseau est revenu intact!
C'est alors que, les poumons remplis d'air frais, j'emprunte le petit sentier qui serpente entre les haies du bocage mayennais.
Un petit cliché souvenir...
Et grisé par le grand air, la tête un peu dans les nuages... je retourne à la voiture😊
Elle est pas belle la vie?