Le circuit des trois plans d'eau
Septembre 2018...
Le ciel est d'une incroyable limpidité et le thermomètre bat des records de chaleur.
Il n'en faut pas davantage pour que j'aie envie de sortir.
Préparation du sac à dos... de la bouteille avec boisson. Vérification de la pression des pneus... Mise en route de Endomondo... et c'est parti, direction le premier plan d'eau, à savoir celui du Gué de Selle.
Pour ce faire, il me faut escalader le col du mont Rochard. Et c'est dans cette partie du circuit que j'apprécie particulièrement les électrons.
Descente vers Sainte Gemmes le Robert Et dans la traversée du bourg... où le mauvais état de la route génère des cahots, ce dont profitera mon feu clignotant rouge arrière pour se barrer. Une voiture l'évitera de justesse.
Puis j'emprunte la liaison en toute sécurité, et j'arrive à ma première étape.
J'en profite pour refaire le plein de mon bidon.
Contournement de ce vaste étang, et arrêt pour quelques clichés...
Ayant presque bouclé la boucle, je ressors au niveau de la route qui va me conduire vers la Grande Coudrière.
Je traverse ensuite le hameau de Chellé, où une charmante petite maison m'invite à faire un arrêt.
Un peu plus loin, je croise la route qui file à droite vers le Montaigu et sa chapelle.
Pour arriver à mon deuxième plan d'eau: celui d'Hambers.
Mais, en apercevant des scolaires qui courent autour, je me dis que je n'ai aucune chance de retrouver mon héron qui s'était posé sur la pancarte "Pêche interdite"... C'était lundi... et l'oiseau s'est envolé avant que je ne puisse sortir mon appareil photo. Dommage!
Juste au moment où je m'apprête à partir, on me hèle. Un couple, parent d'une "Romaine" dont je vous ai parlé sur ce blog.
http://bernardino.over-blog.net/2018/04/place-au-theatre.html
Papotage... Sur cet été qui n'en finit plus... Les châtaignes... les coings... Le vélo électrique...
Et je les quitte pour escalader la côte de la Bolinère qui me conduit à l'entrée du Foyer de handicapés, les Bleuets.
Là où un curieux couple m'accueille.
Puis j'entame la descente. Partie du circuit que je n'apprécie pourtant pas du tout. Il suffit d'observer l'important dénivelé à droite du goudron. Sur cette route à la circulation relativement dense, j'ai toujours peur d'être obligé de serrer à droite... Et si mes roues se prennent l'ornière... Je vous laisse imaginer la suite.
Tiens, à propos d'imaginer: ne pourrait-on imaginer qu'un jour on puisse bénéficier d'une liaison "douce" entre Hambers et Bais? A l'instar de ce qui se met en place entre Jublains et la chapelle de Doucé...
Au loin, se profile la caractéristique toiture du château de Montesson. Et juste à gauche de la route, un pommier... avec des fruits rouges qui me rappellent la couverture de mon livre de lecture quand j'étais au CP: ah! la fameuse méthode Boscher, que les moins de septante ans ne peuvent pas connaître!
Je chipe une pomme... juteuse à souhait.
Et je repars vers ma dernière étape, le plan d'eau de Bais.
Retour au bercail après une virée de 30 kilomètres.
Et mon VTT indique qu'il possède encore 80% de la charge... Bonnard!
Pour conclure? Ben même si certain(e)s considèrent que d'avoir un VTT électrique c'est de la triche....
je me suis fait rudement plaisir!
N'est-ce pas là l'essentiel?

Vous avez dit illectronisme?
Si vous n'avez jamais entendu parler d'illectronisme, vous ignorez par conséquent la signification de ce nouveau mot. Il va donc vous falloir attendre un peu et aller plus loin dans la lecture de mon billet du jour.
Plantons le décor.
Cela fait déjà un bon moment que j'ai constaté une anomalie à propos de ma connexion internet. Rien à signaler pour le débit descendant qui flirte toujours avec les 25 Mbps.
Mais pour le montant, lui qui oscillait entre 3 et 4 Mbps, ben il est descendu à 0.7Mbps. Et ne retrouve plus le taux qui était le sien. Là où je mettais 5 minutes pour envoyer un fichier lourd, il me faut maintenant environ 25 à 30 minutes.
Ce que constatant, je décide d'appeler l'assistance Orange.
"Tuuut, tuuut...
Si c'est pour **** tapez 1
Si c'est pour ### tapez 2"
Si c'est pour....
Pour qu'au final une voix de synthèse me dise que tous les opérateurs sont occupés et qu'il conviendra de renouveler ma requête.
Bon! Changeons de stratégie. J'opte alors pour le "chat". Pas le gentil minet, non, le "tchatte", à savoir une conversation en direct par Internet avec une charmante personne.
Là, c'est beaucoup mieux, puisque j'obtiens une connexion quasi instantanément.
"Bonjour, je suis Sonia, que puis-je faire pour vous?"
J'explique... tout en m'empressant d'ajouter que j'ai déjà fait tout le tintouin qu'on nous demande de faire à chaque fois qu'on s'adresse à l'assistance: brancher débrancher, rallumer....
Et dans la foulée, afin que mon interlocutrice ne me prenne pas pour une bille, j'ajoute:
"Dans la mesure où je ne pense pas être de ceux qui sont atteints d'illectronisme, inutile de m'embobiner avec des arguments qui ne tiennent pas la route!"
Et sur l'écran du dialogue, que vois-je soudain apparaître?
Une série de points d'exclamation.
La suite de notre échange me permettra de comprendre que la gentille Sonia ignore tout de la signification d'illectronisme.
Je crois alors venu le moment de vous fournir la traduction:
L'illectronisme est un néologisme, traduction de information-illiteracy, qui transpose le concept d'illettrisme dans le domaine de l'informatique : il s'agit d'un manque ou d'une absence totale de connaissance des clés nécessaires à l'utilisation et à la création des ressources électroniques.
Finissons-en avec mon recours chez Orange:
"Votre ligne est normale... Un technicien vous appellera dans l'après-midi de demain."
J'attends de pied ferme et avec beaucoup d'impatience pour voir ce que ce spécialiste me donnera comme arguments convaincants.
Mais à propos d'illectronisme...
Combien de gens vont se trouver de plus en plus handicapés face à cette galopante course aux nouvelles technologies?
Plus de guichets...
On ferme la Poste.
On ferme la gare.
On ferme la perception...
On ferme........
Circulez, y'a rien à voir! Veuillez formuler vos demandes via Internet!
Il est des jours où le septuagénaire pas encore trop déconnecté que je suis voit le peu de cheveux qui lui restent sur la tête se hérisser face à tout ça!
Et c'est sûrement pas fini...
Va y avoir du boulot pour éviter que la fracture numérique ne s'accroisse!
Et c'est le vieil instit' que je suis qui parle!
C'est d'la triche!
Depuis que, fier comme Artaban, je me promène au guidon d'un VTT à assistance électrique, je ne saurais dire combien de fois j'ai entendu cette réplique:
"C'est d'la triche!"
Ah, bon?
Il est vrai que les médias nous ont mis la puce à l'oreille à propos de pratiques douteuses dans le sport cycliste de haut niveau. Où il convient de surpasser l'adversaire...
Je me souviens d'un reportage au cours duquel un vendeur de cycles montrait comment installer un moteur électrique dans le cadre d'un vélo de course. Venait ensuite la démonstration avec deux compétiteurs moyens, mais de niveau sensiblement identique.
Celui qui utilisait le vélo "amélioré" mettait systématiquement la pâtée à l'autre.
Mais moi, je ne pratique pas la compétition, et je ne cache aucunement le fait d'avoir des électrons dans le cadre.
Alors est-ce de ma part vraiment de la triche? Si c'était pour prendre l'avantage sur un concurrent, je répondrais par l'affirmative.
Mais je ne lèse personne...
Toujours est-il que lorsqu'on me lance le fameux "C'est d'la triche!", je réponds souvent par cette pirouette:
Quand au fil des ans le corps humain peine, et qu'on n'éprouve plus autant de plaisir qu'auparavant, que vaut-il mieux faire?
Abandonner totalement le vélo... pour se vautrer dans son canapé en dévorant les programmes TV avec un pack de bières à portée de main?
Ou bien continuer à appuyer sur les pédales? Parce que si je n'appuie pas, l'assistance ne se mettra pas en route!
Et de la sorte, tout en sillonnant les petites routes ou chemins creux de notre merveilleux bocage, et toujours avec autant de plaisir, je continue à faire de l'exercice physique... A mon niveau, certes. Mais c'est tout de même mieux que rien, non?
Bref, chacun en pensera ce qu'il veut.
Mais en ce qui me concerne, la seule philosophie que je développe tient dans cette maxime:
"Se donner les moyens de continuer à se faire plaisir!"
Pour le reste...
La dictée? Est-ce si nouveau?
Gros titre ce matin dans mon quotidien Ouest France:
"La dictée, vieil exercice qui revient en force"!
Ah, bon?...
Je commence la lecture de l'article, et au fil des paragraphes...
Voilà qui réveille en moi un certain nombre de réflexes.
J'oserais même écrire que j'y ai vu bon nombre de similitudes... y compris à travers l'usage de l'encre verte et de la distinction entre "faute" et "erreur".
Quant aux différentes formes de dictées...
Ou la dictée coopérative au cours de laquelle les élèves interviennent...
J'ai cru que j'étais revenu au bon vieux temps où je gérais une classe de CM2.
Que de similitudes entre ce que rapporte le journaliste et ma propre méthode pédagogique!
Vieille de plus de 20 ans!
Si vous avez la possibilité de lire les deux copies d'écran que je vous propose, je vous invite par la suite à comparer avec le chapitre qui figure dans mon petit livre "Chroniques d'un instituteur original".
http://bernardino.over-blog.net/l-encre-verte-ou-%C3%A9loge-de-l-erreur
Etonnifiant!
PS: pour terminer sur une note d'humour, voici le petit mot que me laissa un ancien élève sur le cahier mis à la disposition des gens venus fêter mon départ à la retraite:
Les Ailes de la Paix en Angleterre
Si vous avez déjà fourré votre nez dans mon blog, vous devez savoir que je pratique le géocaching.
Que j'ai mis en route plusieurs objets voyageurs, dont l'un se nomme "Wings of Peace"
J'ai eu la chance de le voir quitter le territoire français pour filer vers les Pays-Bas.
Et, passant entre les mains de différents géocacheurs qui le récupéraient dans une cache, mon "Travel Bug" est ensuite allé aux Seychelles, est revenu vers l'Europe grâce à un Allemand... qui l'a emmené au Danemark. Il est également allé en Islande... Retour vers l'Allemagne...
Et tout dernièrement, je reçois un mail m'apprenant que mon voyageur d'objet partait pour la Grande Bretagne.
Où il vient de débarquer, entre les mains d'un géocacheur au pseudo de "Rosela"
Parti de la Mayenne, mon objet affiche 30.733km au compteur.
https://www.geocaching.com/track/map_gm.aspx?ID=6489806
Et j'espère que son aventure ne s'arrêtera pas là!
A pied, en voiture, en avion, ou même à vélo!

Merci à tous ceux qui nous font voyager par procuration.
C'est aussi cela la magie du géocaching!
Urgences à l'hôpital
A l’heure où les trompettes médiatiques nous rebattent les oreilles avec une vaste réforme de notre système de santé, je voudrais tout simplement apporter un témoignage.
Non pas pour attirer l’attention sur mon cas personnel, mais pour décrire une situation endurée par un bon nombre de nos concitoyens.
Septuagénaire, j’ai déjà eu recours à la chirurgie qui m’a permis de gommer des ans l’irréparable outrage. Grand merci !
Allons-y... Plantons le décor.
Au cours de la semaine qui précède, je sens que mon œil droit me joue des tours : irritation fort prononcée, sensation comme si j’avais des grains de sable en permanence sous la paupière.
Jusqu’à ce que je me décide à consulter mon médecin traitant… qui diagnostique, ce dont je me doutais, un entropion. J’ai déjà été opéré à l’oeil gauche pour pareil motif.
Toubib qui me dit alors :
« Samedi matin, inutile que je téléphone au service ophtalmo de l’hôpital… Vous voyez ça lundi, et vous me tenez au courant. »
Lundi donc, je tente de téléphoner... (parcours du combattant. « En raison d’un trop grand nombre d’appels, veuillez réitérer... »)
Et je finis enfin par obtenir le service ophtalmo, où j’explique mon cas, disant que mon toubib demande une consultation en urgence.
On me répond sèchement que :
« 1- si c’est une urgence, faut passer par le service des urgences.
2- mais le délai d’attente pour les consultations est actuellement de un an ! »
Mardi matin… Départ à 7 heures de Bais... Monstres embouteillages en arrivant sur Laval… Stationnement sur le parking Sud (moins surchargé que le Nord…) Traversée de tout l’hôpital où je me perds dans les couloirs, pour parvenir enfin à l’accueil.
Je prends mon ticket, comme à la poissonnerie. Et quand c’est mon tour :
« Ben non, monsieur, faut aller aux urgences... »
Ce que je m’empresse de faire.
Je me retrouve avec un type allongé sur plusieurs places et qui dort profondément. A ses côtés, un homme qui me paraît en bonne santé. En face, une jeune couple dont la femme a le pied dans le plâtre… et j’attends.
Jusqu’à ce que je comprenne que je dois aller chercher derrière une sorte de paravent, où une dame me demande ce que je veux. Je lui présente le mot de mon toubib.
« Ah, ben non, c’est pas pour nous, faut aller directement au service ophtalmo... niveau 2»
Reçu par une secrétaire, qui me demande ce que je viens faire là… à qui je présente une nouvelle fois mon billet… et qui me dit ce que l’on m’avait déjà balancé :
« Faut d’abord passer par les urgences !
- Mais j’en viens !
- OK, mais de toutes manières, l’attente est de un an !
- Ben j’vais pas rester comme ça pendant un an ! Ma cornée ne va pas supporter.
- Et d’abord, est-ce que vous avez un dossier chez nous (Sous-entendu « Est-ce que vous êtes client ? Parce que si c’est pas le cas, Ouste, du balai, circulez y’a rien à voir!).
Elle pianote sur son ordinateur, et finit par retrouver ma trace.
« 2012 ? Ben c’est pas hier...
- Voyez, si vos services sont encombrés, c’est pas de mon fait... »
La dame s’agace…
Et finit par me lâcher :
"Je peux vous faire bénéficier d 'un désistement... le 17 octobre...?
- Ah bon? Pas plus tôt?
- Mais, Môôôôsieur, ne vous plaignez pas, je vous rappelle que l'attente normale est de un an!
- Bon, ben... on f'ra avec!"
Je signale au passage que dans le cas présent, personne à l'hôpital ne demandera l'avis d'un toubib ou d’un ophtalmo. Où étaient-ils donc passés ?
Je me pose toutefois la question : et si je m’étais présenté aux urgences sans le mot de mon médecin ? Peut-être que l’on aurait examiné mon œil ? Allez savoir !
Qu’importe !
Je suis rentré chez moi fort dépité.
Il va donc falloir pendant encore au moins un mois que mes cils rabotent la cornée... comme si je vivais en permanence avec du sable dans l'oeil.
Y'a que la nuit que je me porte à peu près bien... si je dors!
Et puis c’est en parcourant le Net que j’ai découvert deux choses :
- l’entropion fait partie des urgences ophtalmiques. Ah, bon ? Et on fait quoi en pareil cas ?
- un type "entropionné" comme moi refilait une combine : poser sur la joue du pansement médical élastique afin de tirer la paupière vers le bas, ce qui a pour effet de compenser la perte de tension du muscle incriminé et empêche les cils de jouer à l’essuie-glace multibrins le long de la cornée. Soin palliatif et quasiment gratuit !
C’est pas très esthétique, mais c’est moins mal que d’avoir l’oeil tout rouge et larmoyant à souhait !

P'tain!
1- Faudrait pas vieillir!
2- Curieux système de santé tout de même.
3- Et merde!
😒
Souvenirs du Midi

Monument historique volant
Un monument historique, ça vole?
Ben, à en croire certaines personnes, certes oui!
Et pourquoi aborder aujourd'hui un tel sujet?
Le hasard, chers amis, le hasard!
Je finissais de prendre mon repas sur la terrasse lorsque mon système auditif est attiré par un ronronnement de moteurs... Oui, oui, deux moteurs à pistons qui tournent à l'unisson produisent des phénomènes de résonances caractéristiques.
Scrutant attentivement le ciel, je finis par apercevoir un avion à l'allure très particulière. Une gros ventre sur lequel on a greffé deux queues.
Je saute sur le premier appareil photo venu; mais toutefois équipé d'un zoom!
Et j'essaie de mettre l'oiseau dans ma boîte à images.
L'engin vient grosso modo du Nord-Ouest...
Sur Flight Radar 24... aucune trace
Je pense pouvoir identifier la bestiole comme étant un Noratlas... mais ça resterait à vérifier.
Vite, un petit tour vers un moteur de recherche... et je trouve, à propos du Noratlas:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nord_2501 Gérer
Et encore:
https://noratlas-de-provence.com/
Avec le calendrier suivant:
C'est alors que ma lanterne semble s'éclairer, et je formule l'hypothèse suivante:
Ce bimoteur serait bien un Noratlas... Le seul au monde encore en état de vol, et classé Monument Historique.
Il pourrait en effet venir du meeting de Jersey et se rendre à Issoire...
Si vous avez des pistes...
Sur le plateau de mille caches
Le parcours est une boucle de 7,3 Km entre les imposantes Eoliennes au dessus de Villeveyrac, d'où le nom de la série "Les moulins des Pitchounes". En été, pensez à prendre assez d'eau et à bien protéger les enfants car la végétation est basse avec peu de points d'ombre.

Amerrissage forcé
Un soir de septembre, à Mèze où je séjourne…
Le vent s’étant apaisé, je décide de sortir un moto-planeur pour le faire évoluer entre le camping et l’étang de Thau, comme j’ai pu le faire les années passées.
Décollage impeccable…
Et j’enchaîne les tours de piste.
Des spectateurs s’approchent… posent des questions…
Quand tout à coup, je me rends compte que je ne commande plus mon engin. Il n’obéit plus aux ordres !
Il entame un large virage à gauche fuyant vers le mont Saint-Clair.
Stable comme pas possible… mais moi, totalement impuissant.
Aura-t-il assez d’altitude pour terminer son virage et s’approcher de la rive ?
Ben non, la descente est inexorable… et l’amerrissage tout proche.
Les roues touchent l’eau, et le bidule passe cul par-dessus tête. Sur le toit.
Un spectateur me propose alors d’aller le chercher :
« C’est pas profond. On a pied assez loin !
- Heu ? Vous croyez ? »
Et il s’engage…

Un autre me dit :
« Merde ! Et dire qu’il y a deux jours, mon bateau était encore à l’ancre juste en face ! »
Un autre encore :
« J’ai un kayak gonflable. Mais faut que je le gonfle. Je reviens... »
Sauf que la nuit commence à nous prendre…
Je le vois revenir… dépité,
« Mon compresseur ne veut pas démarrer ! »
Et merde encore.
L’homme parti à pied est contraint de revenir, car l’eau lui arrive au sommet des cuisses.
Tant pis… On verra ça demain.
J’observe toutefois le lent déplacement de mon « hydravion » qui, poussé par le petit vent, semble dériver vers les parcs tout proches.
Je reviens au mobile home… et j’annonce à Annie… qui croit tout d’abord à une plaisanterie de ma part…
Mais qui finit par ajouter :
« Ben… vaut mieux que ton truc ait fini à la baille plutôt que sur le camping où il aurait pu blesser des gens ! »
Ce qui est fort vrai.
Je passe rapidement sur la nuit peuplée d’insomnies.
Sept heures moins le quart.
Vite, j’enfile mes vêtements, et je fonce vers la zone conchylicole de Loupian.
Je m’arrête dans chaque atelier où j’aperçois des gens… à qui j’explique…
« Si vous trouvez, n’hésitez pas à téléphoner au camping ou sur mon portable. »
Je reçois à chaque fois un accueil chaleureux.
Et je repars, scrutant les parcs aux jumelles… jusqu’à ce que… tout à coup…
« Mais on dirait mon oiseau… retourné à la surface de l’eau… pris dans les cordes d’un parc ! »
Je m’en vais dare-dare en direction de la cabane la plus proche… J’explique à nouveau. Et on me dit :
« C’est les parcs à William… sa cabane est un peu plus loin…
Je reprends la voiture… et j’entre dans le premier atelier ouvert.
« Ah, vous n’avez pas de chance ! William ne travaille pas le lundi.
Mais dites-moi donc où il est votre avion ? »
Je pointe du doigt… et sans attendre, le gars me dit :
« Montez dans le bateau, on va aller le chercher. Faites attention… ça glisse »
Et me voilà embarqué de bon matin pour une « visite » des parcs à huîtres.
Plus on s’approche, plus on distingue mon fugueur.
Lorsqu’on est juste à côté, mon sauveteur me dit :
« Restez assis, je vais aller le repêcher... »
Il se penche sur l’avant du bateau, et me sort un bidule dégoulinant de flotte…
Je ne sais comment le remercier.
Et lui de me dire :
« Vous ne me devez rien. C’est ma BA du jour ! Je suis très heureux de vous avoir rendu ce petit service ! »
Et voilà.
J’ai donc récupéré mon oiseau… dont certaines prises sont déjà complètement oxydées après un bain nocturne dans l’eau salée…
Toute l’électronique a dû déguster, et donne des signes de corrosion.
Rien ne fonctionne… évidemment.
J’ai abondamment rincé l'ensemble à l’eau douce…
Et je me suis dit: "Je verrai tout ça en détail quand je serai revenu à Bais."
Où je suis rentré dix jours plus tard.
J'ai re-rincé... j'ai soudé une nouvelle prise en remplacement de celle qui était corrodée... Vérifié les contacts... passage d'un coup de bombe idoine... Accu neuf.
Je branche, et???
Miracle, tout fonctionne!
Il me reste donc maintenant à tester cet oiseau aquatique en vol...
Mais quelle histoire!
Que l'on pourrait résumer ainsi:
"Fluctuat nec mergitur!"
PS: après avoir analysé cet incident, il semblerait que son origine se trouve au niveau d'une soudure sèche qui a lâché juste avant le contrôleur.
Avant cette prise, tout est oxydé... Après la prise, pas de dégâts... Ce qui signifierait qu'il n'y avait pas de courant pour provoquer l'électrolyse... Et c'est ce qui a sauvegardé toute l'électronique!