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Photo / VTT / Billets d'humeur /  Géocaching / Modélisme / Années 50
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C’est pas la bonne clé ?

19 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
 
C’est pas la bonne clé ?
 
Tout est question d’adaptation, n’est-ce pas ?
Tout ça pour dire qu’un jour, je vois arriver un jeune homme avec un joli planeur « sous le bras »
C’est un nouvel adepte du remorquage qui me propose de prendre les manettes pour le vol  inaugural de son planeur.
Vérifications d’usage… on ne sait jamais ?
Après quoi j’accepte de jouer au pilote d’essai…
Accrochage derrière le remorqueur, essai de largage… tout fonctionne impeccablement.
Mise des gaz, et ça décolle. Un peu vite à mon goût dans la mesure où la surpuissance du remorqueur pourrait être dosée afin de l’adapter à la taille de ce planeur qui mesure 3 mètres d’envergure.
Je demande au pilote qui me tire de réduire un peu… mais il semble ne pas s’en préoccuper..
Malgré tout, ce premier remorquage s'effectue sans autre souci! 
 Après l’atterrissage, je fais timidement remarquer à mon remorqueur que l’émetteur possède des commandes proportionnelles… Hé oui, ce pilote était sans aucun doute un adepte du "tout en rien" en matière gestion des gaz... (Hein MicRolax, tu connais?)  Je lui demande donc instamment d'être plus soft quand mon "apprenti" va prendre les manches.
Deuxième remorquage, et j'observe.
Le décollage s'effectue plein pot…    surprenant, non ?
Je demande alors au remorqueur de comprendre que derrière lui il a un néophyte, et qu'il ne sert à rien de bourriner pareillement...
Mais rien n'y fait; ça monte à vitesse Grand Vé… (vous verrez par la suite le véritable sens de cette expression).
Et certains spectateurs de s’extasier sur la moelle de ce remorqueur puissant qui pourrait tirer le planeur de ce jour presque à la verticale !!!
 
Mais rappelez-vous, le pilote est néophyte en matière de remorquage… et son planeur commence à se dandiner, à zigzaguer de plus en plus, à faire des tonneaux involontaires, il monte, il descend, il part à droite, à gauche... et le fil ? hein, si on ne largue pas, soumis à de tels tiraillements, il devrait finir par casser.
Ben il ne casse toujours pas!!!  (anneau en nylon calculé trop résistant, ça c’est sûr, et je ne l’avais malheureusement pas vérifié…)
Je tremble pour la voilure qui, soumise à de tels traitements, risque de céder à un moment ou à un autre.
Quand tout à coup les ailes du planeur prennent un dièdre étonnant, une sorte de Grand Vé majuscule...
Les ailes ont résisté…. Mais c’est la clé ronde en acier qui a fini par plier.
Ce que voyant, mon apprenti planeuriste me refile vite fait l'émetteur.
Je m'empresse de larguer !
 
Ouf! ça a marché...
 
Passons au diagnostic maintenant que j’ai les choses en main: ailerons  totalement inefficaces; les aérofreins itou. La profondeur réagit, mais bien mollement.
Seule la dérive accepte de faire changer de cap à ce planeur fougueux, et au taux de chute devenu important.
L'épilogue de cette aventure?
J'ai réussi à ramener le volatile pas très loin de nous... sans autre bobo que la clé tordue.
Mais je vous dis pas le merdier que ça a été pour la retirer du fuselage.
Etait-ce une bonne clé ? L’acier dont elle était faite était-il de bonne qualité ?
On la remplaça par une clé dont l’acier servait à confectionner des ressorts… Cette clé serait sûrement la bonne !
 
Mais me croirez-vous si je vous dis qu'après réparation, ce planeur a repris l'air... bien évidemment ; mais qu'il a fini sa carrière sur... un deuxième pliage d'aile... que son propriétaire n'a pas pu contrôler...
 
Comme quoi...
Qui saura donc trouver la clé de cette énigme ???
La bonne clé !
 
 
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Une araignée au plafond

14 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
« Faut pas être superstitieux, dit ma femme, ça pourrait porter malheur ! » 
Et je partage totalement son point de vue…
Mais pourquoi donc ?
Ben faut dire que les araignées… il paraît qu’elles auraient une signification, comme les astres… Dès lors, pas besoin de se tourner vers son horoscope favori : yaka zyeuter les araignées.
Araignée du matin, chagrin…
Araignée du midi, souci…
Araignée du soir, espoir…
Simplissime n’est-il pas ?
 
Voilà-t-y pas que l’autre midi (noter l’heure !), je m’apprête à ouvrir mon courrier déposé sur la table du salon… et que vois-je sortir précipitamment d’entre les feuillets ?
Non ?
Si !!!
Une magnifique bestiole velue qui se met à galoper sur la nappe blanche…
D’un revers de main, la boulette noire se trouve éjectée sur le sol, et d’un virulent coup de patte, je l’écrase à la manière d’un mégot. Cyniquement, sadiquement… Et toc ! Plus d’araignée.
Un coup d’aspirateur plus loin, cette dernière se trouve avalée puissamment.
Et j’oublie la bestiole.
 
Début d’après-midi, nous nous retrouvons nos planeurs, Stéphane et moi, au pied d’une colline afin de nous livrer à une séance de vol de pente…
Je sors mon gros Condor, imposant avec ses 4.20 d’envergure et ses 6 kilos… je commence l’assemblage…
M… ! une des vis qui maintient la partie externe gauche de l’aile a disparu… C’est fichu, ça ne volera pas.
Et soudain, cette fugitive pensée : ça c’est la faute à l’araignée !
Souvenez-vous : Araignée du midi, souci…
Je m’apprête donc à remettre mon matériel dans le coffre de toit installé sur la voiture… C’est alors que je me dis : « Mais regarde donc dans ton porte-monnaie, il y a toujours tout un
 tas de babioles à traîner. »
Et ô surprise : j’y vois un magnifique boulon métallique de 4mm. Pile poil. Je sors à nouveau la voilure et je recommence l’assemblage.
Lorsque le planeur est enfin prêt, je m’avise (prudemment,) d’allumer la radio afin de vérifier, on ne sait jamais.
Et là, ô surprise…. Ben l’aileron   gauche, le senestre… il ne fonctionne pas. L’air sinistre, je commence à redémonter, pour enfin mettre le doigt sur la panne : une soudure a lâché sur une prise… A force de brancher –débrancher, tirailler sur les fils…
M…. ! à nouveau, ça ne volera pas aujourd’hui !!!
L’araignée, vous dis-je !!!!
Araignée du midi, souci…
Heureusement, pour conjurer le sort imprévisible… j’avais pensé à apporter un planeur de secours : c’est dans mes habitudes… Un petit planeur tout mignon, nommé Micro Floh, 1.10m d’envergure pour 675 grammes, une ch’tiote bombe !!! Et qui plus est, se promène tout monté dans la voiture.
Stéphane a pris son Easy Glider, moi mon Micro Floh…
Et nous avons gravi la colline… pour espérer qu’en haut le vent, sa force, sa direction…
Je ne vous cache pas que pendant l’escalade, j’ai pensé à l’araignée… et je me suis dit que ça ne pouvait pas être bon…
Dans sa tombe, c’est sûr que l’araignée devait me regarder d’un œil torve… Les « lèvres » plissées par un rictus vengeur.
Mais non, le vent était bien établi, en force et en direction, avec de magnifiques rues de nuages.
J’ai lancé mon planeur, Stéphane a jeté le sien…
Et nous avons accroché immédiatement une ascendance, puis une autre…
Ce qui emmenait régulièrement nos « oiseaux » très haut dans le ciel, au « plafond » comme on dit.
Nous avons ainsi fait évoluer nos planeurs pendant une heure et demie…
Sans araignée au plafond !
J’avais enfin fini par conjurer le sort !!!
 
 
 
 
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Patrouille REVA

11 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Photo et poésie

 

 

La patrouille REVA photographiée au meeting d'Evian   en juin 2004.  Très spectaculaire! Des vols pleins de poésie

Son site:

http://perso.wanadoo.fr/patrouille.reva/

 

/

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COUPLE D' ENFER

9 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
L'été dernier, je rencontrai un modéliste Suisse dont je fis la connaissance. Et après quelques échanges verbaux, il me dit: « Ouais! tes histoires , pas mal; mais vaudrait mieux nous donner la chute tout de suite. On gagnerait du temps! »  
 
Dans la V.O. sous-titrée de ce dialogue,  vous aurez pris le temps au passage de reconnaître le charmant accent chantant de nos amis helvètes. Et quand on sait ce que représente le temps pour un Suisse, banquier de surcroît, dont la seconde devise pourrait être: « Le temps c'est de l'argent... »
Enfin... Passons... Alors, exceptionnellement, pour faire plaisir à mon interlocuteur, la clé de ma nouvelle anecdote, je vous la donne:
« Son moteur manquait de couple! »
Ouais, mais mon Suisse d'ajouter.
« Faudrait pas me faire prendre l'Helvétie pour des lanternes! Ton histoire, elle est pas rigolote; on connaît pas le début! »
 
Faudrait savoir, non?
Mieux vaudrait peut­-être reprendre plus calmement le film des événements.
 
Un beau jour de printemps, mon copain J.P. (prononcez Djipi) avait acheté un motoplaneur électrique du nom de Apollo. La première ten­tative de mise sur orbite s'était soldée par un poireau.
Le modèle avait sèchement décroché au décollage suite à une action virulente à cabrer, ce que personne n'avait vraiment apprécié. Un des témoins avait alors com­menté :
« Ton moteur, il manque de couple !» 
(De quel couple notre observateur voulait-il bien parler?)
A propos de couple, celui qui se trou­vait au niveau du bord d'attaque de l'aile avait rendu l'âme suite au poireau.
Réparation, et retour au terrain quelque temps plus tard. Re-tentative de mise sur orbite. Et re-poireau : c’est cette fois le couple à l'aplomb du bord de fuite de l'aile qui avait cédé à son tour dans la chute.
Une troisième tentative devait avoir lieu après recollage (puisque le décollage n'avait pu s'effectuer.)
Accu bien chargé, face au vent, une petite course d'élan, on entrouvre les doigts... et l'Apollo semble partir, hésite un instant, ondule... puis se plante lamentablement dans un sol un peu gras. Djipi revient avec son satellite à la main, me le tend décontenancé, et m'annonce: « Tiens, vide l'accu, c'est pas la peine de le laisser chargé, ça se conserve pas! »
 J'empoigne alors l'émetteur, et je pousse le manche pour faire démarrer le moteur. Accompagné par le chuintement mélodieux de l'hélice brassant l'air, tout l'avant du modèle se trouve soudain éjecté, sous les regards incrédules et inquiets des témoins. Ce gentil moteur, qu'on avait dû vexer en pré­textant qu'il n'avait pas de couple, venait de bondir furieusement hors du fuselage, emportant avec lui... le couple en contreplaqué destiné à le sup­porter.
Le tout fut retrouvé quelques mètres plus loin, enlacé dans le sol moelleux, les petits bras de l'hélice étreignant tendrement ce brave petit moteur survolté.
 
Ah, quand je vous disais que la vie de cou­ple n'est plus ce qu'elle était, mon bon mon­sieur!
 
Peut-être même en Suisse d'ailleurs! Qui sait?
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Onyx Moon

7 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Photo et poésie

C'était jeudi 6 avril.

Mon Onyx a rendez-vous avec la Lune...

Mais la lune ne sait pas et mon Onyx l'attend!

Merci à Michel  Roger pour ces clichés réalisés dans un ciel d'une limpidité rare par chez nous!

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Allons enfants de la batterie.. i..e…

5 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
Ainsi pourrait commencer un hymne à la gloire des accus utilisés en modélisme. Vous savez, ces petits organes que vous gavez de courant électrique pendant des heures, et qui, lorsque tout va bien, vous le régurgitent pendant vos séances de vol. Normalement, ils ne sont pas égoïstes, et vous rendent de nombreux services. (Non, je n'ai pas dit sévices. Mais...)
Mais moi, je les hais, les accus ; je hais les bleus, je hais les jaunes, je hais les rou­ges, je les hais tous !
Pourquoi diable une telle haine envers des petits bâtonnets si gentils ? Eh bien tout simplement parce que je les rends respon­sables de mes derniers crashes : une patte sertie sur le "+" qui déménage, et hop... au tas le joli modèle. Un élément qui se met en court-jus sans prévenir, et hop... un magnifique tas de bois pour allumer le barbecue.
Vous me direz : "Utilisez donc des piles !" NON ! JE LES HAIS ENCORE PLUS ! Quand on sait à quel point les contacts en courant continu doivent âtre parfaits... Quand on sait que l'état de charge des piles est difficile à mesurer...
Quand on sait que les boîtiers à ressort chargés de les arrimer sont d'une effica­cité douteuse...
On frémit devant l'inconscience de ceux qui préconisent ce genre d'alimentation dans les radios utilisables en aéromodé­lisme.
Et puis les piles, avez-vous calculé le prix de revient de 12 bâtons pour 2 à 3 heu­res de vol que l'on multiplie par le nom­bre de sorties dans l'année... C'est la ruine et LA ROULETTE RUSSE !
Alors les accus, un mal nécessaire ? Ben oui, parce que je n'ai pas encore trouvé des organes de remplacement... et en plus, ils me bouffent le fil négatif. Alors je les hais encore plus.
Et je ne devrais pas être le seul. Certains de mes camarades de club devraient les maudire.
N'est-ce pas, toi qui, planeur en vol, sen­tis tomber sur tes pieds les huit gentils bâtonnets éjectés de l'émetteur : cela fai­sait désordre, et le temps de replacer tout ce petit monde hâtivement dans le boîtier, le planeur n'était plus un planeur mais un fagot.
N'est-ce pas, toi qui, motoplaneur électri­que en vol, entendis une détonation, puis aperçus un petit nuage qui précéda la chute du modèle pulvérisé par l'explosion d'un placide élément. Ah ! il avait eu du tonus. Toi qui disais : "Le planeur élec­trique, ça déménage !".
N'est-ce pas, toi qui, Baron en vol, sentis que la radio ne fonctionnait plus ; il en fit du chemin, bien stable en décrivant de lar­ges spirales, le joli papillon jaune transpa­rent, avant d'aller perdre ses ailes en tra­versant une haie : une soudure avait lâché sur l'accu de réception.
Et comme ces anecdotes ont peiné mes amis, comprenez-moi, je les hais, les bat­teries d'accumulateurs. Je ne peux que les haïr.
Pourtant, j'en connais deux qui les aiment. Ils furent témoins un jour d'une scène peu commune. Sur le terrain d'un club voisin du nôtre, ils assistaient à des montées au sandow. On accroche le planeur au câble relié à un élastique, et on lâche ; ça monte, ça monte, jusqu'au moment où... la « tension » ayant chuté(1)… le planeur reprend sa liberté. Mais celui-là était devenu tellement épris de liberté qu'il fai­sait ce qu'il voulait : décrochages, mon­tagnes russes, loopings. Le pilote crie son désarroi. Survient alors le "Zorro" de ser­vice, qui brandit l'émetteur à bout de bras afin d'améliorer la portée radio. Notre champion est enfin libéré de son pro­gramme de voltige quand le planeur s'af­fale comme une crêpe entre deux voitu­res, miraculeusement intact. C'est alors qu'il s'exclame, en direction du malheu­reux propriétaire : "Tu peux me dire merci, tu vois, je t'ai sauvé ton planeur !" Ben voyons, rien que ça !
Nos deux lascars, témoins de la scène, se mirent à ratisser le terrain pendant quel­que temps. Leurs efforts furent récom­pensés car ils revinrent peu après, l'un d'eux tenant entre pouce et index un fil noir et un fil rouge au bout desquels pen­dait un insignifiant petit cylindre bleu. Ils le firent miroiter sous le nez de Zorro, et le déposèrent délicatement dans le nez du modèle.
Vous avez compris, n'est-ce pas, les cabrioles du planeur, elles avaient pour cause un centrage devenu subitement arrière, car l'accu s'était fait la malle au sommet de l'ascension. Et puis sans radio...
Zorro tourna alors les talons, et ne dit mot ! Pour lui, le jour de gloire n'était pas encore arrivé, du moins pas encore...
Mais malgré tout, ce n'est pas une histoire comme celle-là qui va me réconcilier avec les batteries.
Puisque je vous dis que JE LES HAIS !

 
 
 
(1) La tension de l'élastique, pas celle du pilote ou celle de la batterie... et pour­tant...
 
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Ca s’arrose !

4 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 

Dans le petit monde du modèle réduit il est des rites incontournables. C'est ainsi qu'une "première" constitue un bon prétexte pour que les copains s'écrient. "Ça s'arrose !" Ne me dites pas que vous ignorez ce rite !
 
Un nouveau modèle, un "lâché", un exploit personnel, et hop "Ça s'arrose!', n'est-ce pas ?
 
C'est à propos de ce sujet hautement philosophique que nous devisions un jour sur la pente ouest du Ménez-Hom. Les anecdotes allaient bon train.
 
Pendant ce temps, le petit Rémi, du haut de ses deux ans à peine, apprenait les ficelles du pilotage sous la houlette de "Tonton" Eric. Il faut dire que le papa Alain est l'heureux possesseur d'un des deux Air 100 de 5 mètres qu'il pilote de concert avec "Tonton" Eric. Qui a vu le spectacle saura de quoi je parle....
 
Et quand on retire l'émetteur des mains de Rémi, ce dernier se met à hurler: "Je veux voler ! Je veux voler !" Pauvre gosse...
 
Mais revenons à nos anecdotes~
- Te souviens-tu du jour où un gamin espagnol avait écrabouillé l'aile de mon Z-Zéro ? Bonjour le dialogue !
- Et le jour où un chien avait piétiné la frêle structure de mon gentil deux axes ?
 
Alors que nous évoquons complaisamment ces joyeux souvenirs, j'entends une voix fleurant bon l'accent pur jus du pays dOc. C'est mon copain Michel s'adressant à l'un des nombreux touristes qui arpentent la lande bretonne:
 
- Il est à vous ce chien ?
- Euh... Oui.. Pourquoi ?
 
Et sans même répondre à son interlocuteur, Michel enchaîne:
- Vous avez des mouchoirs ?"
- Euh.. . Oui. - Mais pourquoi ?" bredouille notre homme de plus en plus décontenancé.
 
Et Michel tonne alors:
- Eh bien il va falloir essuyer les empennages de ce planeur, parce que votre chien, il a pissé dessus 1
- C'est pas vrai ?
- Si, si, Pécaïre, regardez vous-même, les traces sont encore toutes chaudes!"
 
Et me retournant que vois-je ? Un homme penché sur la dérive de MON planeur, astiquant consciencieusement le revêtement. MON Condor, ainsi souillé par de l'urine canine. Ça, on ne me l'avait jamais fait. Une première en quelque sorte...
Le propriétaire du chien se confond en excuses, et s'en va, alors que sa femme semble ne pas apprécier la plaisanterie.
Et ensuite ?
Il m'a fallu encaisser les plaisanteries des copains
 
- Tu aurais pu lui demander de nettoyer ton planeur en entier pendant qu'il y était...
- t'as plus qu'à passer les empennages à l'eau de Javel ; parce que tu sais, quand un chien a pissé quelque part tous les autres....
- T'es bien sûr que les clés de ton stab elles ne vont pas rouiller après ce traitement "anti-corrosif" ?
- Dis-donc, ton bois de coffrage des stabs, il va gonfler avec l'humidité..
- Ouais, un Condor outragé par un cabot, c'est Grand Inca qui va pas être content...
 
J'en passe et des meilleures.
 
Pendant que "j'essuie" tous ces sarcasmes, un gentil tout petit toutou tondu s'approche de MON Condor... Non ? Pas lui ! Il ne va pas encore...
 
C'est alors que je bondis sur mon modèle afin de le soustraire aux éventuelles déjections canines. Et je m'exclame :
 
- Une fois suffit ! Mon Condor n'est pas une vespasienne pour chiens ! Le propriétaire du gentil tout petit toutou tondu s'offusque :
 
- Et bien, pour un accueil, c'est un accueil !"
S'engage alors un dialogue surréaliste avec Michel, qui apostrophe :
 
- Que feriez-vous si j'allais pisser sur vos godasses ?
- Ah mais, c'est pas pareil 1
- Comment ça, c'est pas pareil ? Mais môssieur ce planeur est tout aussi respectable que vos godasses !
 
Des rires toniques fusent de toutes parts.
 
Le propriétaire du gentil tout petit toutou tondu tourne sèchement les talons en maugréant :
 
- Et dire qu'on avait fait exprès un détour dans la lande qui pique les mollets, et nous pensions être accueillis chaleureusement ! On s'en souviendra !
 
De retour au camping, je consulte le chrono de mon émetteur, et je constate avec satisfaction tout de même que mon Condor a effectué deux heures de vol dans la journée... malgré l'incident.
 
C'est alors qu'intervient mon copain Jean-Pierre, qui n'avait pas encore fait entendre son accent pur jus Pays d’Oc.
 
- Dis-donc, mais ça s'arrose !
Ben voyons !
Vous ne pensez pas que mon planeur a été suffisamment arrosé comme ça ?
 
 
 
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Les roulements à billes

3 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Chroniques des années 50

 

 

Dans les années 50,  nous consommions  à moindre coût, et tout ce qui pouvait être utilisé  en tant que jouet était invariablement détourné de l’utilisation première.

C’est ainsi que nous étions à l’affût des « dépotoirs » ou autres décharges sauvages  que nous visitions avec une curiosité pleine de gourmandise.

Et parmi nos trésors, figuraient les dynamos de vélos dont nous étions très friands.

Les aimants qu’ils contenaient nous fournissaient  des jeux attrayants, voire attractifs, et pas repoussants du tout !

Parmi les expériences les plus magiques,  j’adorais celles réalisées avec la limaille de fer, que nous récupérions  dans la forge   sous les étaux du  père Poché.  Cette limaille qui  s’agglutinait   frénétiquement  sur l’aimant, et qu’il était fort difficile d’arracher !

Si on étalait  la limaille sur une feuille de papier, il suffisait de placer l’aimant dessous pour faire apparaître les belles courbures générées par les  lignes de forces.  On pouvait aussi faire circuler une pièce, une bille d’acier,  ou un bout de métal sur  un circuit tracé  à même la feuille.

Ou bien faire tenir debout un clou posé sur sa pointe ! C’était encore plus rigolo quand on pouvait  se procurer une caboche pour ferrer les chevaux. Qui prenait les allures d’une danseuse exécutant des pointes !!!

Parmi les  autres jouets de récup’   dont nous raffolions, il y avait les fameux roulements à billes !

On les trouvait parfois complètement graisseux, et un petit nettoyage suffisait. Plus délicat lorsqu’ils étaient rouillés, et il fallait se procurer du gas-oil ou de l’essence afin de les dégripper.

Quand ils étaient presque neufs et bien brillants,   ils   devenaient objets de luxe.

J’avais un plaisir immense à faire tourner  la couronnes externe qui émettait un léger bruit, et cela me faisait penser à une toupie. C’était pour moi une petite merveille de mécanique dont je ne me lassais pas.  

Parfois, je m’amusais à démonter  ces roulements afin de récupérer tout simplement… les billes.  Et comme il y  avait des roulement de  tailles fort différentes, nous guettions ceux  qui pourraient fournir  des billes dont le diamètre dépasserait le centimètre ; billes qui  étaient fort prisées pour jouer tout naturellement… aux billes !  Mais elles étaient lourdes dans la poche.

On les enveloppait dans nos mouchoirs, pour parer à toute défaillance… mais parfois elles s’échappaient subrepticement  de nos pantalons au beau milieu d’une leçon… et même sur le plancher de la classe,  leur bruit caractéristique  attirait inévitablement l’oreille affûtée du Maître ; les rebondissements impromptus  de la petite sphère  déclenchaient  quelques rires parmi les camarades. Il va sans dire que cette perturbation était sanctionnée par des tours de cours à la récré, voire un « verbe » qu’il fallait « conjuguer à tous les temps tous les modes », en soignant l’écriture, sinon, c’était à refaire….

C’est grâce  à cela que j’ai appris le merveilleux subjonctif… il était nécessaire que les instituteurs   me pardonnassent !!!

 

 

Mais le fin du fin, c’était les roulements à billes  d’un diamètre  important, ceux avec lesquels on pourrait   fabriquer une « caisse à savon ».

 

 

Je me souviens d’une fois où nous avions récupéré quatre de ces roulements, et  nous entreprîmes de réaliser  une voiture.

Auprès de mon père nous nous procurons  une caisse ayant contenu de la dynamite… une barre de bois clouée sous  l’arrière, sur laquelle on emmanche deux roulements.  Deux autres roulements  à l’avant sur une barre de bois  articulée par un gros boulon…  une ficelle  de lieuse en guise de « rênes »…  Quelques inscriptions à la peinture sur les côtés de la caisse… et roule petit bolide.

La côte vers Pommerieux était alors une magnifique piste  dont la descente était utilisée  pour  réaliser nos exploits.

A tour de rôle nous hissions notre « caisse », les plus téméraires se mettaient bien en haut, les plus timides se contentaient de la mi-pente.

 

 

C’est lors d’une de ces « compétitions » que ma soeur Marie-Jo  vint nous rejoindre. Le petit bourg étant surtout peuplé de garçons, elle  cherchait  bien évidemment  des compagnons de jeux.

Et devant nos mines réjouies, elle avait compris que nous avions un immense plaisir, qu’elle aurait bien voulu partager.

Elle fit tant et si bien que nous acceptâmes de lui prêter notre « caisse à roulettes »… pour une seule et unique descente !  On veut bien partager, mais quand même !!!

Rapidement, nous donnons les consignes :

 « Pour tourner à droite, tu tires sur la ficelle à droite ; pour tourner à gauche…

-         Et pour s’arrêter ? demande-t-elle timidement.

-         Ben c’est pas difficile, tu tournes à droite en direction du bourg, ou à gauche en direction de Mée, ça devient plat, ça va forcément s’arrêter ! »

-         D’accord ! »

 

Elle s’installe dans le baquet, nous la poussons un petit peu… et  nous courons derrière pour suivre l’engin qui entame sa descente dans le bruit infernal des roulements à billes caressant directement  le goudron…

Et petit à petit,   la vitesse augmente, la caisse commence à zigzaguer… Marie-Jo semble  ne plus trop maîtriser l’engin qui infléchit sa course sur la gauche….

En un instant, j’entrevois la catastrophe : un grillage disjoint, et juste au-dessous, la mare à canards de chez Bellanger.

Je n’ai  le temps que de filer un coup de pied sur la barre de direction afin d’envoyer le bolide vers la droite où se trouve un fossé,  puis de cramponner ma sœur par ses vêtements afin de stopper l’attelage.

 

 

Ma sœur me rappelait encore tout dernièrement cette aventure qui lui procura une belle frayeur,  et m’avoua combien elle avait été dégoûtée des jeux de garçons…

Pour un temps, s’empressa-t-elle  d’ajouter !!!
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Les cabinets

2 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Chroniques des années 50

 Lorsque j’étais écolier et que j'habitais Chérancé, je me souviens avec  « délices » des cabinets.

L’édicule  était relégué au fond du jardin, loin des narines, et son voisin était tout naturellement le tas de fumier sur lequel s’amoncelaient les  déchets ménagers que l’on n’avait pas pu donner en nourriture aux animaux.

Ces adorables cabinets  provoquaient chez moi une sorte de peur panique lorsqu’il fallait nécessairement les utiliser, et je ne suis pas loin de penser qu’ils sont à l’origine  de la constipation chronique dont je souffrais à l’époque.

Je ne les trouvais guère accueillants.

Une simple  planche de bois sur laquelle on s’asseyait, bien lisse à l’endroit où les fesses avaient   l’habitude de se poser; un trou bien rond qui offrait une vue plongeante sur le contenu de la fosse, mais que l’on recouvrait  avec un lourd couvercle de bois lorsqu’on avait terminé l’opération.

Souvent accrochées par un coin  à un simple bout de fil de fer, des pages de journaux coupées en morceaux. Au milieu d’autres lourdes senteurs, ces périodiques  puaient l’encre d’imprimerie; ils auraient pu à l’occasion  meubler utilement  le temps consacré à faire ses besoins. Mais pour ma part,  je les survolais rapidement, n’ayant que fort peu envie de séjourner longuement dans l’endroit.

L’hiver, ces cabinets étaient agréablement ventilés par les nombreux courants d’air qui pouvaient s’engouffrer par tous les orifices.

L’été, la chaleur exacerbait les senteurs profondes de la nature.

Afin d’assurer à l’occupant un minimum d’intimité ou de confidentialité, la porte était maintenue fermée  de l’intérieur par une pièce métallique recourbée, voire un simple  bout de fil de fer.

Et l’on pouvait s’émerveiller de voir combien ces indispensables  portes faisaient preuve  de créativité. Le talent artistique des gens avait généré  des ouvertures très décoratives, allant du petit cœur au simple carré, en passant par l’as de trèfle ou l’as de pique.

Chaque famille possédait ses propres cabinets, personnalisés!

Je me souviens d’une famille à qui mes parents rendaient visite, qui possédaient des cabinets à deux places côte à côte. Une place avec un grand trou pour les adultes, et une place avec un petit   trou pour les enfants.  Adorable… (Venaient-ils faire leurs besoins à deux?)

Mais cet aménagement  luxueux ne m’encourageait pas davantage à utiliser  leurs  lieux d’aisance.

Les cabinets recevaient chaque matin la visite de la mère de famille qui venait vider le seau hygiénique  émaillé que certains membres utilisaient  durant la nuit.

Cela me remet en mémoire ma découverte de la « tinette ». Lorsque je fus contraint d’aller chez ma tante à Mèze dans l’Hérault, je fus surpris d’entendre chaque matin le bruit d’une charrette que tirait un petit cheval. Je découvris à l’occasion qu’un homme conduisant l’attelage passait ainsi quotidiennement dans les étroites rues pavées de la vieille ville, qu’il s’arrêtait devant chaque seau hygiénique placé devant la porte des maisons, et après s’être assuré qu’il y avait bien une pièce glissée sous le seau, il la mettait dans sa poche et déversait le seau dans sa citerne…

Métier suffisamment  lucratif  pour nourrir son homme et  sa famille? Je n’en ai jamais rien su. Mais dans nos villages de l’Ouest, je n’avais jamais constaté une telle pratique.

En tout état de cause,  chez nous en Mayenne,  à force d’utiliser nos  fameux cabinets… il était nécessaire de surveiller leur état de remplissage, afin d’empêcher leur débordement:  il  fallait donc  songer à  les vider.

Cette  plaisante opération s’effectuait avec une « vouillette », sorte de seau métallique muni d’un long manche…

Les volontaires ne se bousculaient pas au portillon.

 

Mais l’Homme m’a toujours étonné par son génie créateur.

Au cours de mes années « 50 » les gens créaient donc de nombreuses  entreprises.  Et le faisaient savoir en affichant sur leur maison  une plaque : « Entrepreneur de…. »  tout comme mon père qui arbora le panonceau: « Entrepreneur de Travaux Publics »

C’est ainsi que l’on vit fleurir des « entreprises de vidange ». 

On commença donc à voir arriver des petits camions dotés d’une citerne avec lesquels  les vidangeurs entamèrent la tournée des cabinets de tous les villages  du canton, offrant par la même occasion une séance aromatique gratuite à tous les habitants.

Un gros tuyau traversait parfois les pièces d’habitation pour relier la citerne aux cabinets, et rien qu’en voyant les soubresauts du caoutchouc on percevait  très nettement les pulsations de la pompe mécanique.

Le soir, pour dormir… On avait beau aérer…

Son travail terminé, le vidangeur  s’en allait;  mais que faisait-il ensuite de son « précieux » chargement?

Mon père m’expliqua un jour que le vidangeur était un type plein d’astuce doublé d ‘un excellent commerçant: il se faisait payer  une première fois pour débarrasser  les gens de leurs déchets, mais il se faisait payer une seconde fois lorsqu’il répandait son chargement sur un champ afin de l’engraisser!

Ainsi donc le vidangeur « s’engraissait » doublement…

Il fallait y penser.

Et mon père d’ajouter avec malice : « On dit que l’argent n’a pas d’odeur…hein??? »

Mais  le progrès se montre parfois cruel avec les travailleurs  besogneux : petit à petit, les gens s’équipèrent en fosses septiques, les communes  mirent en service des WC publics et  firent creuser les rues afin d’installer le  tout à l’égout… Supprimant par la même occasion une source de revenus à notre ami vidangeur.

Ainsi donc, face à une crise économique qu‘il n‘avait pas "senti" venir et qu‘il ne pouvait maîtriser, le « pauvre » vidangeur fut obligé de s’adjoindre des activités annexes, voire de   changer carrément de métier : c’est ainsi qu’il investit dans d’autres types de camions pour devenir déménageur, transporteur, livreur de fuel... 

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Enfantillages

1 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
 
Je pratique l’aéromodélisme…
Cela consiste la plupart du temps à construire un modèle réduit ; puis quand il est fini, on « s’amuse » à le piloter du sol. Il s’agit soit d’un avion soit d’un planeur, dans lequel on ne se trouve pas, of course !
Et comme je suis un fidèle du "vol de pente", afin de faire évoluer mes planeurs silencieusement j’aime à me retrouver sur des « hauts lieux » que je partage souvent   avec les adeptes du parapente.
 
Quand passent des promeneurs, parfois s’engage une conversation.
 
Parmi les sujets de bavardage… Mais lisez plutôt la suite !
 
…J'ai souvent été abordé par des gens qui, sous prétexte que je "jouais" avec des avions miniatures, pensaient que j'étais ipso facto moi aussi un être miniature au cerveau sous-developpé...
Dernièrement, une brave dame me dit ironiquement:
" Mais monsieur, vous jouez encore à votre âge?"
Ce à quoi je lui réponds:
"Mais vous ne jouez sans doute jamais, vous? Quand vous allez au Club du 3ème âge, vous ne jouez pas à tourner en rond au son d'un accordéon époumonné, vous ne jouez pas à la belote, aux dominos, au loto, aux petits chevaux, au morpion? 
Jamais au Keno, au Millionnaire, au tiercé, au quarté.... Pas même à "question pour un Champion"...."
Et la brave dame de se rebiffer sur ses ergots, avec un ton aigre-doux : "Mais c'est pas pareil!!!!"
 
Ben voyons. Et moi d'ajouter:
 
"Et puis, moi, mes sous, je ne les mets pas dans la "pompe à fric de la Française des jeux" !
 Chacun ses choix. N'est-ce pas?"
 
La dame a tourné sèchement les talons...
 
Mais par la suite, cela m’a titillé le cerveau…
Et j'en suis arrivé à cette question existentielle:
Verra-t-on un jour l'être humain cesser d'avoir l'envie de jouer…
 
Même aux jeux de l'amour et du hasard...
 
Cette question existentialiste nous entraînerait beaucoup trop loin sur une ennuyeuse discussion « philosophique », n’est-ce pas ?
 
Et j’ai décidé de continuer à « jouer » !
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