humour et modelisme
Plouf
Plouf
Comment ça? Vous ne connaissez pas le Plouf?
Mais il s'agit d'un adorable petit planeur conçu par Antoine Lomberty et publié par Laurent Berlivet dans la revue Looping (N° 49 Février-Mars 1998… comme le temps passe!). Notons au passage que l’article était sous-titré « le poison volant » … Avec un "s" supplémentaire, cela deviendrait le poisson volant... Curieux, non ? Ses concepteurs n’avaient pas prévu le coup… Mais n’anticipons pas !
…
Ce Plouf, une bouille d’enfer avec un élégant empennage papillon…. Une masse de 120 à 200grammes selon finition et 72 cm d’envergure ! Ridicule !!! Je connais pourtant des adeptes de « grands » planeurs qui ont fait joujou avec cet amusant petit oiseau
Parmi ces « grands garçons », Olivier Segouin est de ceux qui ont craqué pour un Plouf
Et voyez donc la suite.
Tous les soirs, notre Olivier fait voler sa bestiole au-dessus de la plage de Lestrevet.
Et tous les soirs, les mêmes commentaires de ses copains (jaloux ?).
« Ton Plouf, à force de faire le pitre avec, tu finiras un jour par l'envoyer à la baille où il fera… plouf! »
Et un soir, allez savoir pourquoi, le petit oiseau se met à entamer une joyeuse sarabande, monte descend, virevolte, se cabre, puis se met à plonger tel un macareux qui vient d'apercevoir un poisson à portée de bec.
Mais, et là réside la principale différence avec l'oiseau au gros bec coloré, le Plouf attaque sauvagement la surface de l’eau, mais il ne s'enfonce pas, lui… trop léger ! Il flotte: insubmersible!!!
Jamais on n'avait vu la grande stature d'Olivier courir aussi vite pour descendre sur la plage.
Et d'entrer dans l'eau en courant, dégageant de grandes gerbes d'eau étincelant sous le soleil couchant.
Retour au camping... plaisanteries, mise en boîte... Bien évidemment.
Mais le bougre n’avait pas dit son dernier mot.
Je n’ai pas assisté à la scène… J’aurais bien aimé pourtant !
J'ai rencontré Olivier l'année d'après... A qui les copains n'ont eu aucun mal à faire raconter ses déboires.
Mais lui, très malicieux d'ajouter:
« Hé les gars, vous avez rien compris. Vous étiez les premiers à dire que mes clés d'aile avaient un poil de jeu. Ben maintenant, grâce à la thalassothérapie et au bénéfique traitement par eau de mer, l'acier des clés a un poil pris de la rouille, et les quelques dixièmes d'expansion me permettent maintenant d'avoir un ajustage pile poil! »
Ce plongeon sur la plage de Lestrevet, c'était entièrement programmé »
Ben voyons !!! Faut pas s'empoisonner l'existence!!!!
Mais ne vous avais-je pas prévenu que l’article sur le Plouf était sous-titré… « le pois(s)on volant » ???
Joyeux Noël Meilleurs voeux
Et en cliquant sur les adresses ci-dessous, vous aurez droit à une gentille animation!
http://www.icq.com/specials/christmas_2006/
http://www.icq.com/specials/newyear_2007/
Quand une connerie doit être faite .
Quand une connerie doit être faite….
Dimanche: Ce dimanche matin donc, j'avais zieuté sur le Net la météo qui annonçait vent du SO pour cet après-midi, avant l'arrivée de la pluie. Et les prévisionnistes ne se sont pas trompés, puisque actuellement il pleut. (21h30) Mon copain Noël que je rencontre ce matin me dit que s'il y a séance de VDP, il est partant. Il lance son Bella V : ça tient nickel. Ouateux, sans secousses... et ça porte partout. Je commence à assembler mon Dragonfly, mais ça se présente mal car les prises ne veulent plus rentrer dans l'emplanture de l'aile... auraient-elles "gonflé"? Je parviens enfin à enquiller le tout, vérification des gouvernes, du moteur… et je lance. Ouais, ça porte impeccable... partout! Un petit essai moteur pour voir si ça frétille (parce que la deuxième sortie de mon modèle n’a pu se conclure par un vol tant les servos frétillaient dès la mise en route du moteur ! mais aujourd’hui au sol ça frétillait pas...) Ben non, tout va bien… sauf que le frein moteur n'est pas en fonction, et la grosse batteuse mouline en permanence... J'atterris, je bricole la programmation; pensant avoir réussi, je relance: nippe, ça mouline toujours.
Bon, je pose, on verra ça à l'atelier (sage, le mec, hein?)
Noël, fatigué de voler (une heure à la pendule quand même) décide de poser, mais ratant son approche il pose... dans un chêne.
Il récupère son modèle assez facilement ( Le Bella couleur lilas pendouillait fort heureusement dans des branches basses)
A mon tour, j'atterris... heu-reux!
Mais tout pendant le vol, cette lancinante question me taraude la cervelle: "Pourquoi diable est-ce que je n'arrive pas à programmer ce contrôleur?"
Et, mes deux modèles posés au sol, je décide de me repencher sur le problème avec l'aide de Noël, qui me lit la notice que j'avais emportée, et moi j'obéis. « Allumer l’émetteur, mettre le manche de gaz plein pot, allumer sur le planeur attendre les bips… baisser le manche… »
Quand enfin, après plein de bips et de mélodies agaçantes, le frein semble enfin programmé. (Ah, si j'avais acheté la carte de programmation qui va avec le contrôleur... mais elle était en rupture de stock lorsque j'ai passé commande...)
Et moi tout content, d’annoncer : « Ah, puisqu'on a enfin réussi, faut voir ce que ça donne en vol maintenant ! » J’empoigne le fuselage du Dragonfly, et je jette... il amorce une très légère descente, je tire sur le manche de profondeur, et boum: le nez dans la terre molle... Fin du vol !!!!
Totalement dépité, je pointe mon nez sur l'émetteur, qui m'affiche... Solution!!!
Quel con, trop préoccupé par ce contrôleur que je n'arrivais pas à programmer, j'ai oublié de changer de mémoire!!!! Le fuselage est cassé là où il l'avait déjà été, mais cette fois carrément en deux, ; dans mon souci de réparer « léger », j’avais dû un peu trop lésiner sur la camelote. Seules les deux cordes à piano glissant dans les gaines de commande profondeur/direction m'empêcheront de désolidariser les deux bouts dans le champ, faudra attendre sagement d'être revenu à l'atelier... Afin de ne pas endommager davantage ce fuselage endolori, je le scotche le long de celui du brave Solution qui servira ainsi d’attelle (et les attelles, ça me connaît !)... je range ça dans mon sac à dos, .../...
Il est 21h30: J'ai eu le temps de réparer les gaines direction et profondeur dont le plastique était brisé en trois endroits différents.
J'ai recollé les deux morceaux du fuselage avec de la résine époxy+ tissu de verre... c'est en train gentiment de durcir. Un servo a encore vomi ses dents... Sur ces fichus volets de taille démesurée, il va me falloir songer à mettre des servos avec des pignons métalliques...
Mais ce Dragonfly en est à sa troisième sortie. Première séance : cassé Deuxième séance : pas de vol pour cause de frétillements… Sombre histoire de pattes sur un accu lipo… je vous raconterai !
Troisième séance : cassé ! Mais aujourd'hui mon Dragonfly a cependant battu deux records: celui du vol le plus long de sa naissante carrière, avec près de dix minutes... et celui du vol le plus court, avec un planté dès le lancer!
Ne vous ai-je pas confié que j'avais acquis une certitude: certains modèles naissent sous une mauvaise étoile!!! Et mon Dragonfly est de ceux-là!
Ah, j'ai oublié de vous dire: ce matin, je m’en vais chercher le journal dans la boîte aux lettres, et lorsque j'étale la gazette sur la table, en sort une gentille araignée, que je me fais un devoir d'écrabouiller...
Mais ne dit-on pas: "Araignée du matin, chagrin"?
Ouais, je sais, faut pas être superstitieux, ça porte malheur!!!
Bon, il se fait tard. Mes enfants ne m'ont pas accordé ce gentil surnom pour rien: Commandant "Couche-tôt", Je m'en vais donc me coucher: demain m'attend une longue séance de ponçage, enduit, peinture... et un travail dentaire sur le servo endommagé. Et si des fois je voyais une araignée avant de tomber dans les bras de Morphée: "Araignée du soir, espoir..."
Mais, revenant sur les causes de mon planté de fuselage lors de ma sortie du jour, je serai un bon moment avant de m’endormir, devisant sur cette étonnante pensée : « Quand une connerie est à faire… tôt ou tard, elle sera fatalement faite ! »
Lundi: ponçage, collage, ré-entoilage sont les trois mamelles du "casseur"!
Mardi: : Pour sa quatrième sortie, mon Dragonfly Strong réparé a enfin vaincu le signe indien qui semblait le poursuivre.Il vient d'effectuer une heure de vol en pente, sans vent... le tout ponctué par quelques atterros afin de faire bip-bip par-ci par-là sur l'émetteur. Il y a encore quelques peaufinages à apporter sur le dosage des gouvernes... M'enfin, on continuera un autre jour. Très gentil modèle. On dirait piloter un Amigo II échelle 1.75. Je me suis tout de même offert une boucle et un tonneau... C'est sans doute pas son domaine de prédilection. Dérive hyper efficace qui permet de craber le modèle à l'atterro pile poil comme on le souhaite. Crocos sympathiques et atterro confortable. Moteur tonique... Bref... ce soir, je me coucherai heureux!
PS: la photo ci-dessus a été réalisée avec un appareil numérique sans zoom tout en pilotant!
Il vient donc me chercher vers 14h. Nous enfournons le matériel dans sa voiture. Et nous voilà partis gaillardement vers le site en question nommé La Roche.
Je décide alors de sortir mon Solution électro... je lance et c'est parti pour presque une heure de rêve.
et nous rentrons par le petit chemin creux.
Le double effet Picoo'z !
Texte rédigé par mon complice Michel Roger, et publié sur ce blog avec sa très haute "bénédiction"! Samedi soir, petite fête organisée par le CPVA (Centre de Perfectionnement
de Voltige Aérienne) pour marquer l'anniversaire (70 ans) de l'un de ses plus jeunes membres (bon ! là j'exagère un peu !).
La soirée se passait tranquillement et les discussions allaient à un train de sénateur, avec cette calme assurance des vieux pilotes qui en ont beaucoup vu et qui ont eu la chance d'en revenir, quand soudain, Jérôme, le fils de votre serviteur, eut l'idée de m'emprunter mon dernier jouet, cadeau de mon épouse favorite, et de faire évoluer au dessus de l'assemblée ronronnante les 9 grammes de drogue dure et immédiatement addictive que l'on nomme Picoo'z. (minuscule hélicoptère radiocommandé qui fait fureur actuellement )
Et voici le résultat !!!
A la fin de la soiré Je ne sais pas ce qui était le plus impressionnant dans cette docte assemblée d'amoureux du Stampe, la moyenne d'âge ou le nombre de milliers d'heures de vols cumulées (pensez, il y avait même un ancien pilote de Spitfire).
e, en compagnie du doyen du CPVA (84 ans), nous quittâmes un instant la salle et nous éloignâmes quelque peu afin de soulager un besoin que de nombreuses libations (pour moi) et petit souci de prostate (pour lui) rendaient irrépressible. Mon compagnon de miction laissa alors tomber cette appréciation d'homme d'expérience : "Vous avez là, monsieur, un petit engin vraiment extraordinaire", qui me remplit un instant d'une certaine fierté virile, légèrement tempérée cependant par la présence de l'adjectif "petit" qui me semblait tout de même un peu réducteur, jusqu'à ce que je comprenne qu'il voulait en fait me parler du microscopique hélicoptère qui venait d'effectuer un vol devant lui.
J'opinais vigoureusement du chef étant dans l'impossibilité passagère d'applaudir des deux mains.
(pour illustrer la situation... observez bien le regard de la dame à lunettes, que détaille-t-elle avec tant d'attention??? Et l'autre à gauche avec son mètre, prête à prendre des mesures....) M'enfin... C'était donc là le second effet Picoo'z... Allez, tenez, puisque vous avez eu le courage de lire cette chronique du troisième âge de l'aviation jusque là, vous aurez le droit à une part de gâteau CPVA... Attention n'avalez pas les petits pilotes en LEGO !
Signé: Michel Roger, dit MicRolax
Papy Solex... Deluxe
Papy Solex... Deluxe
Ha! Oui... Si vous n'avez pas lu les précédents épisodes sur Papy Solex, je vous conseille vivement de les reprendre dans l'ordre.
Car les tribulations de ce papy Solex n'avaient pas fini de m'étonner.
Figurez-vous qu'un jour de septembre, mon copain Michel Roger envoie sur la liste humoristico-modélistique "el.barducoin" un mail dont voici la teneur : « Comme beaucoup d'entre vous sans doute, j'ai lu avec amusement et une pointe d'émotion les textes que Bernardino a consacrés au "Papy Solex" qu'il a rencontré cet été 2006 au Menez Hom.
Samedi dernier, j'étais invité, à Bousse(72), au "centenaire" d'un couple d'amis (50 + 50 tout de même, on n'est pas à la maison de retraite !)
Donc petite fête comme on sait encore le faire dans nos fonds de campagne : environ 60 personnes, grand buffet froid, orchestre, jeux... boissons diverses et variées... etc ! Mais on n'est pas là pour parler de mes gammas GT ni de mon taux de cholestérol !
A table, je me trouve en face d'un instit. (encore en activité, lui) qui me pose les questions habituelles (on ne se rencontre pas souvent) :
- Alors, la retraite se passe bien ?... Tu fais toujours voler tes p'tits avions ?...
- Ben oui ! De plus en plus même...
- Ha ben ! Tiens ! Au fait ! J'ai passé quelques jours de vacances du côté de Camaret et j'ai pensé à toi...
- ??? Ah! bon ! Pourquoi ??? (j'en vois déjà qui sourient grassement en songeant à un certain ecclésiastique ayant paraît-il quelques difficultés à expliquer aux jouvencelles de sa paroisse que les voies du seigneur sont impénétrables !)
- Figure toi qu'au cours d'une promenade, j'ai croisé un curieux p'tit père qui roulait à Solex et transportait des planeurs modèles réduits dans ses sacoches et sur son dos !"
Et Michel d'ajouter: "Voilà ! C'est tout !
C'est peu me direz-vous ! Mais quand on y pense, le hasard à tout de même de bien curieux caprices...
Signé: Michel Roger, dit MicRolax... qui va finir par être le seul à n'avoir pas rencontré cet anachronisme modélistique. »
Puis quelques jours plus tard, cet autre mail dans ma boite aux lettres :
« Bonjour! Je suis la fille de Papy Solex. Il m'a raconté ses excursions estivales, et, n'ayant pas internet, m'a demandé de rechercher pour lui le blog sur lequel il serait (peut-être) en photo. J'ai trouvé!
Pourriez-vous m'envoyer les deux articles géniaux le concernant, pour que je puisse les imprimer et les lui faire passer ?
Merci d'avance,
Marie »
J Et puis fin novembre, je trouve dans ma messagerie un courriel émanant de mon copain Gérard Prat, avec pour objet « Papy Solex? Version Deluxe », dont voici un extrait :
« Salut Bernard, A la vue de ces clichés, vous aurez compris pourquoi « Deluxe ! » Ce n'est plus du Solex!!! Mais le plaisir rencontré par nos modélistes à roulettes est certainement le même !
e me suis donc exécuté avec plaisir. Et Marie de me retourner sans coup férir un courriel dans lequel elle me donnait quelques autres renseignements.
Nous aussi nous avons le nôtre, mais en version luxe. Tu le connais c'est Joseph (75 ans), il était au Menez cet été. Tu te souviens peut-être de ses vols sur la pente?. »
Vampyr
« T'as déjà piloté un boomerang? »
Ainsi m'apostropha un jour mon ami Pierre alors que nous nous trouvions sur un site propice à la pratique du vol de pente. Mais auparavant, lisez l'histoire qu'il m'envoya par mail interposé: « Je ne cache pas ma tendance maso à pourchasser la buse au fond des trous. ( le côté volatil(e) et spéléique de l'idée me plaît... ) Ces jours-ci, avec la canicule qui règne sur le Lot, les conditions étaient requises pour jouer à quitte ou double avec les thermiques et les "dégueulantes".
Par ailleurs j'ai hérité d'une aile volante, Vampyr, créée par Robbe il y a quelques années C'est le genre aile de mouette, mais la mouette très bossue qui serait passée dans un moulinex si vous voyez ce que je veux dire, avec tout de même une envergure respectable de 3 m et des poussières, et des espèces de volets riquiqui dont on ne sait que faire !
Vu le temps et le caractère aléatoire des thermiques j'ai essayé d'être raisonnable; mais le vol réalisé la veille avec l'engin avait émoustillé mon imaginaire : bizarre et intéressant !
Premier vol -ou plutôt second vol- le thermique est avec moi, je ne le lâche pas, et le vol s'effectue pas trop mal, avec les subtilités des ailes volantes (laisser aller et relancer sans arrêt). Mais pour ce qui est des volets, mystère : il n'existe pas de neutre, ou plutôt le neutre est à cabrer, les deux autres positions sont "descente" et "descente accélérée"
Bon, on pose : petite surface avec rabattants, en creux, cernée par les voitures des parapentistes : le pied quoi, faut bien s'amuser avec c'qu'on a !
Le temps de bidouiller entre formule hyperporteuse et descente accélérée, l'atterro se fait « fingers in the nose ».
Ok, on se défoule avec une autre aile plus rustique mais plus sûre (le temps d'aller au trou, de poser, de descendre et de récupérer dans la vallée les copains parapentistes avec leur gros paquet sur le dos… (pourtant la canicule c'est pas un temps à escargot) l’envie de refaire une expérience me reprend.
Entre temps les dieux du ciel sont allés faire la sieste, et c’est plutôt le calme plat sur la pente.
Je jette tout même mon zozio qui prend une élégante trajectoire descendante. Le temps de bidouiller ce maudit inter à volets auquel je ne comprends rien, mon aile est à mi-pente et commence à ramer vers une hypothétique bulle salvatrice.
Rien, le désert ! la descente se fait inexorablement, et tout d’un coup j’aperçois l’ombre du planeur sur le sol,… enfin, pas vraiment sur le sol, mais bien plutôt sur le Lot, belle rivière au demeurant, mais très large à cet endroit, et qui jouxte le terrain salvateur.
Je n’ai pas encore appris à « piloter tout en me mettant des coups de pied au… » mais faudrait que j’y consacre un peu de temps. Réflexion : va falloir descendre fissa et accepter de se mettre à l’eau !
Tout à coup, à la limite de la visière de ma casquette et de mon front soucieux, apparaît un bateau. Un de ces bateaux qui servent à visiter, par voie d’eau, nos belles contrées.
Coups de gueule, sifflets, agitations diverses font lever le nez au pilote ( y doit penser à un groupe folklorique placé là par le syndicat d’initiative pour distraire les touristes de la sieste)
Le « capitaine » finit par apercevoir le planeur et commence à manœuvrer son embarcation.
Ouf ! cela va m’éviter le bain ! On descend avec la voiture dans la vallée récupérer le précieux engin. (dix kilomètres tout de même).
Au bord du Lot, je retrouve mon marin d’eau douce qui a décoré son bateau tel un drakkar avec mon aile volante de 3 m d’envergure et qui file vers la prochaine escale.
On se donne RDV en amont à la prochaine écluse. »
A ce stade du récit, permettez-moi d'intervenir: car ce qu'oublie de dire mon ami Pierre, c'est qu'il envoya son épouse faire le pied de grue près d'une bitte d'amarrage à ladite écluse; que Mireille attendit son bateau un long moment, et qu'elle m'avoua avoir été très gênée lorsque des marins d'eau douce franchissaient l'écluse, l'oeil concupiscent, pensant que... comme les vrais marins... une « épouse » dans chaque port! »
Elle rata le RDV ce soir-là… et aussi le lendemain ! Laissons toutefois Pierre reprendre son récit!
« Mais ô surprise : Qui je retrouve sur le LOT, remontant doucement vers le chef lieu du département ? Mon planeur !!! Bravant les mauvais génies de la rivière, et ouvrant la marche à la chaloupe touristique !
Nouveau RDV à la prochaine écluse à deux pas de chez moi, tout à côté d’une grande surface commerciale
Et là, comme une incongruité dans ce hall de magasin encombré de caddies, mon planeur ! Qui a évidemment eu le temps de bien sécher.
Serrage de mains et échange de produits du terroir contre planeur en guise de remerciements, je rentre chez moi et me promettant de ne plus recommencer (jusqu’à la prochaine).
Moralité : le feu (la canicule) appelle l’eau ( le Lot) »
C'est ainsi que Pierre me rapporta son histoire. Mais rappelez-vous son apostrophe au début de ce récit!
Il me demanda de prendre un jour les manches de son aile, me fit un rapide brieffing sur les particularités du vol; et ainsi mis au parfum, j'entrepris de domestiquer ce Vampyr! Je peux vous dire que l'allure en vol de cet oiseau rare est plus qu'étonnante. Une fois qu'on a trouvé les « bons réglages », le pilotage devient très intéressant; ça gratte fort bien, ça tourne la boucle avec une élégance rare... et ça accélère un max... quand on tire au manche « des gaz »! Déconcertant!
Moralité de la moralité: la Vampyr ne peut laisser personne indifférent, et pour la piloter... ben... il suffit de se « jeter à l'eau ». La mort dans l’âme, j’amerris ailes bien à plat (comme dit un copain ) laissant deux sillages sur l’eau au gré de mes bouts d’aile recourbés vers le bas.
Au jour dit et à l’heure sonnante, sur le parking du super marché, mon téléphone sonne et une suave voix d’hôtesse me demande de me présenter à la réception.
41.200
41.200
« Heu, t’es pas un peu prétentieux ? »
Ainsi m’apostropha mon copain Fabrice, à moins que ce ne soit son frère Christophe…
C’était l’autre dimanche, dans notre salle de sports…
Tous les ans au mois d’octobre, notre club organise une rencontre « volansal » à l’occasion de la manif nationale intitulée « Fête de la science ».
Occasion d’inviter les amis des clubs voisins.
C’est ainsi que les deux lascars précités nous viennent tout droit du club d’Alençon, accompagnés de leur inséparable mentor qu’est Jacques Scherrer, alerte septuagénaire aux mollets d’acier, capable de longues randonnées cyclistes.
Mais qu’avait donc compris l’un des deux frangins ?
Ah, il faut que je vous explique !
Cela fait longtemps que je traîne mes guêtres sur les sites de vol, partout en France…
Et comme je pratique le vol de pente assidûment, il m’arrive de me retrouver sur des aires de décollage où la gestion des fréquences est du style… anarchique.
Bonjour le risque de brouillage radio.
Devant cet état de fait, j’utilise avec bonheur le système « Channel check » que Multiplex propose sur la plupart de ses émetteurs ; sachant que ledit système bloque mon émission s’il constate à l’allumage que ma fréquence est déjà occupée. Grâce à cet outil technologique venant pallier une éventuelle étourderie de son utilisateur, je ne peux envoyer personne au tapis… Grande satisfaction morale.
Vive la science! Science en fête!!!
Mais en retour, moi je ne suis pas protégé si un de mes planeurs est en vol au moment où un autre modéliste allume sur MA fréquence.
Science en ... faute!!!!
D’où ma précaution habituelle avant de mettre en route mon émetteur, (ce à quoi tout le monde devrait s'astreindre) qui consiste à toujours faire le tour des modélistes présents, devant lesquels j’arbore une étiquette sur laquelle figurent tout à la fois le logo de la FFAM, celui de mon club, mon nom… et ma fréquence, à savoir 41.200 !
Bien en évidence soit sur ma casquette, soit sur mon polo…
Nous y voilà donc…
Et à la vue de mon « écriteau », j’obtiens souvent diverses réactions : de l’amusement au ricanement ; de l’étonnement à l’intérêt… Mais le plus souvent cette réflexion : « Ben c’est pas idiot comme truc ! Il faudrait généraliser le procédé… »
Je dois toutefois avouer que je n’ai pas encore vu fleurir d’autres étiquettes inspirées de la mienne. Dommage…
Le simple fait d’arborer ainsi de façon ostensible ma fréquence m’a fait entrer en relation plus avancée avec d’autres modélistes… utilisant forcément du 41.200.
C’est ainsi que je compte dans ma liste d’excellents copains tels que Gérard, Vincent, Guillaume, Erwan… et que ce 41.200 nous « rapproche » forcément, puisque nous sommes obligés de nous entendre lorsque nous voulons faire évoluer nos modèles.
Dois-je aussi vous glisser de façon confidentielle un petit secret ? (Promettez-moi de ne le répéter à personne !) Il paraît que certaines mauvaises langues m’auraient même affublé du doux sobriquet de « Monsieur 41.200 » ! Comme disait un certain Fernand Reynaud : « Les gens sont méchants !!! »
Mais je m’égare. Revenons-en à nos amis alençonnais.
Souvenez-vous du : « Heu, t’es pas un peu prétentieux ? »
Ce à quoi je répondis :
« Ben, j’vois pas d’quoi vous voulez parler !!! »
Et nos lascars partis dans un grand éclat de rire…
« 41virgule2, on n’ose pas penser que c’est en millimètres, on suppose que c’est en centimètres… »
Et moi toujours aussi naïf :
« J’suis pas réveillé ou quoi, mais j’vois pas où vous voulez en venir… »
Et eux, hilares, finissant par ajouter :
« … Afficher ainsi la taille de son sexe, c’est vraiment prétentieux !
Même pour une fête de la science!!!»
Ah les bougres !
J’avoue qu’on ne me l’avait pas encore faite celle-là !
Attelle-toi !!!
Aujourd’hui, je suis allé faire du vol de pente à la Roche...Pour se rendre au site, il faut emprunter pendant 800 mètres un petit chemin creux typique de notre région de bocage.
Le vent siffle dans les feuilles et de nombreuses odeurs automnales flattent les narines. Ma femme s’arrête un instant pour cueillir des châtaignes. Au détour du chemin, comme réunies pour un congrès, des amanites tue-mouches égaient le sol brun avec leur chapeau rouge tacheté de cloques blanches. Plus loin, des prunelles, quelques lactaires, puis deux cèpes, des russules… puis une odeur caractéristique : il y a un phallus-puant dans les parages. Quelques dizaines de mètres encore: le champignon est là, effectivement tapi dans la haie, qui empeste l’atmosphère.
J’'étais avec le Prodij, planeur que j'avais remis en état suite à sa collision en vol cet été au Ménez-Hom avec un Flamingo... Là où mon copain JPP, pourtant "Maître-es-tissu de verre et résine" m’avait dit :
« Ben mon vieux, dans l’état où il est, moi, je ne m’attellerais même pas à envisager une remise en état ! »
Mais faut pas me dire des trucs comme ça… Retour de vacances, j’avais donc retapé mon Prodij, et je comptais bien l’essayer maintenant qu’il était entièrement rénové.
Premier lancé... Beurk, les trims sont dans les coins, le centrage sans doute un chouïa arrière et les débattements de la profondeur astronomiques! (j'ai refait des stabs neufs, avec de nouveaux guignols…) Tentative d'atterro, le bidule part en glissade... il fuse sur l’herbe mouillée, part en travers, cheval de bois, coup de fouet sur le fuseau... et crac! Recassé là où il l'avait déjà été!!! Merdreerrererrrre!!!
Il ressemble pour l'heure à ces hélicos embarqués dont on replie la poutre de queue vers l’avant afin qu’ils prennent moins de place dans les soutes du porte-avion.
« Attelle-toi à le réparer, maintenant ! »
Mais j’ai omis d’emporter de la colle rapide.
J'avise alors une branchette, puis une seconde, et muni de mon rouleau d'adhésif... ben je lui colle une attelle. Puis une deuxième !
Je tâte… Ouais, ça me semble suffisamment rigide. Je règle centrage et débattements, et je jette. C’est alors que mon pied droit glisse sur une touffe d'herbe grasse… et me voilà genou gauche en terre, dans la parfaite position du joueur de curling qui vient de mettre son bloc en glissade… et qui l’accompagne un temps sur la glace !!! Sauf que je n’avais pas de partenaire devant avec le petit balai pour faire glisser plus loin ! Je finis par m'affaler dans le pré (voir sur la photo genou gauche du pantalon). Pendant ce temps, le planeur est en l'air...docile, il s’élève gentiment. Malgré tout, quelques jurons fusent à nouveau. Juste le temps de me rétablir et de reprendre les commandes.
Deux lancers, deux foirés!!!
Mais une fois en l'air ce Prodij a retrouvé tout son charme.
Ma femme me rejoint quelques minutes plus tard… elle n’a pas vu mes attelles !
Et me dit que mon planeur va vraiment bien. Je lui annonce cependant qu’elle aura une surprise lorsqu’elle le verra de près !!!
Il a volé 40 minutes et il m'a à nouveau ravi. Il est juste un poil plus titilleux au niveau du décrochage, puisque un poil plus lourd.
J'ai récupéré la bestiole... C’est alors qu’Annie éclate de rire en voyant comment j’ai réduit la fracture !!!!
Fort gais tous les deux, nous revenons à la voiture.
Nous y avons trouvé les gens du lieu, qui nous ont invités à ramasser des noix. « Vous pouvez y aller, notre provision est faite pour nous, notre famille… On a ce qu’il nous faut, et bien au-delà !!! »
Nous avons donc engrangé un gros sac de noix fraîches.
Et comme il se faisait l'heure de l'apéro, nous avons siroté une 'tite douceur préparée par la maîtresse de maison.
Voili voilou.
Demain est un autre jour.
Il faudra cependant que je m’attelle à réparer correctement ce fuselage pour lequel j'avais sous-estimé la résistance à la rupture. L’aile de son côté, pourtant secouée par les acrobaties que j’ai réalisées en vol, elle a tenu le coup.
Et pour un planeur que tous les "Dieux de la résine" vouaient à la poubelle... je crois qu'il a encore de bonnes heures de vol devant lui.
« Attelle-toi, » qu’ils disaient !!!
Papy Solex II
Papy Solex II
Je vous ai déjà parlé de ce bonhomme étonnant… (voir le premier texte intitulé "Papy Solex.".. of course!)
Qui vient faire du vol de pente avec son vélomoteur.
Figurez-vous que l’autre jour, me voyant arriver mon planeur sous le bras, il se précipite vers moi.
Et tout en pilotant son aile volante, il me dit :
«Ben vous ne verrez aujourd’hui ni mon Fox, ni mon Super Rieti… j’ai eu un problème avec le Solex ! »
Il est vrai que j’avais remarqué le peu de matériel déballé, ce qui contrastait avec les fois précédentes.
Alors, timidement, je balbutie :
« Vous avez chuté avec votre Solex ?
- Mais non, c’est le bateau !
- -Heu comment ça le bateau ?
- Mais si, j’avais comme d’hab installé le Solex sur le pont, avec une bâche par-dessus pour protéger les planeurs qui restent dans les sacoches, mais allez savoir pourquoi, le fichu Solex a fait une ruade, comme un cheval de rodéo ; il s’est cassé la figure, et il a vomi mes modèles à la mer. Ejectés de la selle et des sacoches ! Désarçonnés ! Plouf dans le port de Morgat ! J’ai vite repêché tout ça, rincé à l’eau douce… mais maintenant j’ai comme un doute sur la fiabilité ! »
Il faut dire que j’ai déjà vu des composants électroniques ayant séjourné dans l’eau de mer (cf histoire intitulée « Allo à l’eau ») Et le moins qu’on puisse constater, c’est qu’il semble se produire très rapidement une électrolyse attaquant gravement les pattes des condensateurs par exemple.
Je me confondis en excuses… ce à quoi le bonhomme répondit qu’il vérifierait ce soir à son retour comment les servos et les récepteurs avaient enduré leur petite trempette dans l’eau salée. Drôle de thalassothérapie, n'est-ce pas?
Il vola, consomma quelques boites de conserve… revola, rangea son matériel et repartit comme d’hab vers son port d’attache.
Non sans avoir précisé que, face à la demande de plus en plus pressante de sa femme, il ne tarderait pas à appareiller pour Camaret. Petit port breton fort célèbre pour son curé… ses filles… mais soyons sérieux !
De fait, les jours qui suivirent, on ne revit pas notre Papy Solex sur le Ménez-Hom…
Quelques jours plus tard…
Je me trouve à Camaret. Je viens de sortir du restaurant « le Langoustier » où j’ai pu déguster un grand plateau de produits locaux.
Accompagné de mon épouse, j’arpente le môle qui conduit vers la chapelle Notre Dame de Rocamadour puis au fort Vauban.
Et là, ô surprise, alors que j’ai le dos tourné, ma femme me jette :
« Regarde ! vite, regarde qui passe ! »
Bien sûr, vous avez deviné : c’est Papy Solex !
Harnaché comme il se doit… qui contourne rapidement le quai, et embringue la montée vers la pointe de Pen-Hir.
Juste le temps de réaliser, de sortir l’appareil photo… mais lui et sa monture galopent gaillardement ; ils sont déjà loin, et mon zoom n’est pas suffisamment puissant.
Je me console en me disant que, sur la route qui mène au Ménez-Hom, .je ne tarderai pas à rattraper mon gaillard.
Je prends donc mon temps pour retourner à la voiture.
Puis je mets le cap vers le Ménez.
A chaque virage, je scrute tout au loin afin d’apercevoir Jolly Jumper et son cow-boy…
Mais en vain. J’arrive au Ménez… et mes camarades me disent n’avoir pas vu Papy Solex.
Las !
Je présume qu’il était parti faire voler ses planeurs sur l’une des nombreuses pentes situées face à la mer… C’est pas ça qui manque dans la presqu’île de Crozon.
Mais de tout mon séjour en Bretagne, je ne le revis plus.
Ainsi, je ne saurai jamais si l’électronique des ses modèles « hydrauliques » supporta correctement le bain de mer dû à la dérobade de son Solex sur le pont du voilier.
I’m a poor lonesome cow-boy !PapySolex
Papy Solex
Plantons le décor:
Je me trouve sur le Menez Hom, célèbre site breton du « Bout du Monde » que tous les adeptes du vol de pente connaissent.
C’est là qu‘en été on peut rencontrer de nombreux planeuristes, échanger des techniques, envisager des projets… faire voler aussi parfois un peu, passionnément, à la folie; et papoter également, beaucoup!
Face à moi se tient un modéliste à barbichette, une sorte de vieux loup de mer « extra-terrestre», à qui je finis par demander : « Pourriez-vous m’accorder une faveur? »
Et le bonhomme me balance du tac au tac: « Accordé! »
Et moi de balbutier:
« Ben, mais… vous ne savez même pas ce que je vais vous demander….
- Oh, rien qu’à votre tête, je me rends compte que cela ne va pas être la mer à boire! »
Voilà donc un premier trait de caractère du personnage.
Mais un peu surpris tout de même par cette « carrure d‘esprit», je me lance dans une explication à propos de ma requête.
Suite à quoi le monsieur ajoute:
« Voyez, je le savais! C’était pas la mer à boire, hein? »
La mer à boire!
Mais que faisait donc cet étonnant Papy loup de mer sur les pentes du Ménez Hom?
Hé! Bien évidemment, il était là tout comme moi pour pratiquer… le vol de pente. Mais en quoi ceci mérite-t-il une rubrique?
Quand je vous aurai dit que notre bonhomme arrive chaque jour sur la pente avec un « Solex », que ses sacoches sont chargées de fuselages et que son sac à dos brinqueballe avec des ailes… voilà qui devient un peu plus extra-ordinaire, n’est-ce pas?
Quand je vous aurai dit que notre bonhomme vient de Morgat ainsi harnaché, et que pour faire ses 26 km notre homme met presque une heure et demie… faut être passionné, n‘est-il pas?
Mais pourquoi diable utiliser un Solex, alors que d’autres investissent le site avec de confortables fourgons pleins de planeurs? N’est-ce pas JPP?
C’est que notre bonhomme est aussi un adepte du voilier, bateau dont le port d’attache est La Rochelle, qu’il est venu en Bretagne avec ledit bateau, qu’il pratique aussi la plongée sous-marine, qu’il tâte un peu de la mécanique…
Il suffit de l’entendre parler du moteur de son embarcation, un gros engin qu’il a reconditionné lui-même…
Et comme il en avait marre de faire de longues marches ne serait-ce que pour avitailler, il a eu l’idée d’acheter, non pas un, mais deux Solex!
Pour 150 Euros… et en cannibalisant les « trottinettes noires», il a réussi à remettre en état de marche un antique vélocipède motorisé… qu’il entrepose sur le pont de son bateau!
Pas banal n’est-ce pas?
Il y a quelques lustres, j’avais déjà rencontré sur le site du Ménez un autre passionné, un certain Pierre Rondel, qui, à l’époque adolescent, faisait du stop pour monter à la pente, son sac à dos bourré de petits planeurs « Epsilon ».
Mais là, je me trouvais face à un adolescent-Papy, extraordinaire!
Qui m’avoua que se promener ainsi à Solex avec ses planeurs constituait une sorte de « trip », le vent se prenant dans ses ailes et causant parfois des écarts imprévisibles.
C’est alors que je lui suggérai prudemment: « Ne serait-ce pas plus judicieux d‘utiliser une… une remorque? Par contre, sur le bateau où la place est comptée…»
« Oh mais cher ami, c’est à l’étude, j’ai d’ailleurs déjà quelques croquis! Elle sera pliante et tout à la fois légère… si possible profilée!!! Opérationnelle pour la saison prochaine! »
Il se dirigea alors vers une des sacoches. Tel un marin adepte de la course en solitaire tapant dans sa cambuse, il en extirpa un boite métallique dont il retira la capsule, et muni d’une petite cuillère, il se mit en devoir de déguster le contenu… Puis ayant ainsi lesté son estomac et repris des forces pour affronter la route, il ligota les fuselages sur l’arrière du Solex, enfila les bretelles de son sac à dos, positionna son casque sur la tête…
Ainsi paré pour la « course au large », il salua alors l’entourage, avec un puissant: « A demain tous, et bons vols! »
Il empoigna le guidon, fit basculer la béquille; et un petit coup de « poussette » plus tard, le vénérable monocylindre lâchait quelques hoquets caractéristiques.
Sur le chemin caillouteux du Ménez Hom, notre homme enfourcha alors sa monture afin de rejoindre son port d’attache. Qu’il atteindrait après avoir lutté contre le vent une bonne heure et demie plus tard.
I’m a poor lonesome cow-boy!
Ce personnage ne méritait-il pas une rubrique, qu’il m’autorisa à rédiger…
Souvenez-vous du tonitruant: « Accordé! »
Car vous le savez maintenant; là se trouvait le but de ma requête.
Et je pense qu’il il aurait été dommage de ne pas vous en faire profiter.