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Photo / VTT / Billets d'humeur /  Géocaching / Modélisme / Années 50

humour et modelisme

Ah, le fumier!

21 Mai 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Un type se pointe  un jour en Auvergne avec la ferme intention de faire évoluer ses planeurs radio-commandés.

Vous connaissez cette magnifique région située au cœur de la France; au moins pour avoir entendu parler de la Banne d'Ordanche où se déroule tous les ans une célèbre rencontre dédiée au Vol De Pente ...

Mais il n'y a pas que la mythique Banne d'Ordanche pour se livrer à la pratique du vol de pente.

Un exemple?

Parlons donc de mon  ami Dominique; c'est un solide gaillard qui a prospecté de nombreux endroits autour  du village où il réside. Ne se targue-t-il pas  d'avoir à sa disposition 93 sites!!! Pas moins...

Moi, je me contenterais de beaucoup moins; quelques bonnes pentes ramenées chez moi  suffiraient à satisfaire mes besoins!!!

En homme généreux qu'il est, Dominique lui indique donc quelques-uns de ses terrains de jeux...

Et signale que parmi ceux-ci figure une pente à n'utiliser qu'en sa présence  (restriction imposée par le cultivateur, car à certaines périodes il ne faut pas piétiner l'herbe destinée à produire du foin par exemple)

Mais, prenant quelques libertés avec le contrat établi en accord avec le paysan, notre modéliste « invité » s'y rend quand même un jour ; il  commence à faire voler en se disant que tout seul, il ne peut guère gêner les autochtones  restés dans la vallée!

Et hop! A nous l'ivresse et l'air pur des montagnes à vaches!

Durant le vol, il commence cependant à être titillé par de douces odeurs,   comme en trouve parfois dans les fermes. Les exploitations agricoles sont  pourtant bien loin,  tout en bas dans la vallée  verdoyante.

Mais une odeur, quelle qu'elle soit,  n'empêche pas la pratique du vol de pente, n'est-ce pas?

En arrière plan, un bruit de moteur semble  petit à petit se rapprocher...

Le modéliste se retourne et aperçoit un agriculteur au volant d'un tracteur  tirant une lourde remorque derrière laquelle voltigent de joyeux flocons noirâtres:  notre homme est en train d'épandre du fumier.

Quoi de plus naturel que de « fumer » son pré afin d'en tirer une herbe beaucoup plus grasse avec laquelle on produira un excellent foin?

Lorsque l'attelage  passe suffisamment près de lui, le gentil modéliste apostrophe notre brave paysan en ces termes:

« Hé! C'est bien joli votre truc, mais qu'est-ce que ça pue! »

Ajoutons que notre modéliste semblait avoir oublié qu'il se trouvait sur un terrain privé et  que le contrat stipulait la présence de Dominique, absent ce jour-là...

Ajoutons  encore que la plus élémentaire des politesses aurait été au moins de commencer par saluer l'exploitant agricole, avant même de lui adresser une quelconque remarque sur ses pratiques coutumières.

N'était-il pas chez lui?

Et que fit l'homme de la terre?

Il se contenta de remettre son tracteur  en route et il se  rapprocha de la voiture intruse; puis il actionna le mécanisme mettant en route les roues crantées de l'épandeur.  En prenant bien soin que ses projections atteignent abondamment la carrosserie du véhicule citadin!

 

 Vous me direz que la scène ne comportait  que deux acteurs...  Et vous me poserez  bien évidemment la question de savoir comment j'ai pu  être au courant de cette aventure.

   

Procédons alors avec méthode: lequel des  deux protagonistes  a bien pu informer mon indicateur?

Le modéliste? Ben voyons... Imaginons  que vous ayez eu votre voiture aspergée de fumier?  Je suppose que vous ne seriez  pas   allé le crier sur les toits.

C'est bien évidemment l'agriculteur qui, lors d'une visite de courtoisie effectuée par Dominique  se fit un malin plaisir de lui rapporter  l'histoire. Avec forces détails.

J'entends d'ailleurs  les rires de mon ami Dominique, le « gérant » de la pente, lorsqu'il eut vent de ce croustillant épisode.

Les mêmes rires toniques qu'il eut lorsqu'il me raconta lui-même cette aventure aux relents bucoliques!

Mais qui osera dire après ça que notre Domi n'est pas en "odeur de sainteté?"

 -=-=-=-=-=-=-=-  voir site de notre ami Dominique -=-=-=-=-=-http://vdp63.free.fr/

 

 

 

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A la croisée des chemins

3 Mai 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
Devant ce soleil radieux d’un printemps tardif, je n'ai pu m'empêcher de piaffer pour aller faire voler...
Mais ma femme a besoin de la voiture : elle a prévu d’aller chercher des plants chez son fleuriste favori... Le printemps et ses plantations n'attendent pas!
Je lui demande donc de me laisser avec mon matériel à l'entrée du chemin de rando menant à la pente "La Roche", et je lui dis:"T'affole pas, je te téléphonerai quand j'aurai besoin que tu reviennes me chercher".
Et on se quitte. Elle pour son fleuriste, moi pour ma pente!¨
Pente que je retrouve  après un quart d'heure de marche dans un délicieux petit chemin creux...  pour me rendre compte que le vent en altitude n'a rien à voir avec celui au sol... et qu'en plus il est anémique!
Heureusement,  en gus prévoyant, j'ai emporté  un motoplaneur électrique... mais le MiniJ que j'avais pris  afin de procéder aux inévitables réglages suite à une grande visite... ben il va sérieusement m'embarrasser!
Parce que je m'aperçois que le peu de portance et les ascendances  qui déclenchent se trouvent tout au fond à gauche... loin de l'endroit où j'ai lancé. Et sur une partie où le relief est fort peu pentu…
Je pose, et je remballe mon matos pour aller vers un endroit plus propice. Si j'avais pas eu le MiniJ, j'y aurais envoyé mon Onyx en vol... sans le poser.
 
Bref, je traverse un grand herbage où de jeunes bovins me font une haie d'honneur; je ne réussis à me débarrasser  de ces affectueux quadrupèdes qu'après avoir franchi une clôture électrique; et je me retrouve  enfin dans un autre herbage... où c'est pas mieux qu'au départ au niveau portance...
Mais avec un bataillon de mouches excitées comme de jeunes puces.
Vous avez déjà piloté en essayant de vous débarrasser de ces sales bêtes qui "vouzounent" et vous agacent prodigieusement?
Si des gens m'ont aperçu en train de gesticuler... z'ont dû rigoler un moment!!!
Tout ça me remet en mémoire la séquence du film de Jacques Tati  "Jour de fête", où le brave facteur se bat contre des insectes...
Mais avant de plier définitivement bagage, je réalise tout de même 57 minutes de vol au total.
J'examine alors la situation, et  d'où je suis, il me semble inutile de reprendre le chemin "aller", mieux vaut passer par le bas de la pente où se trouve un autre sentier tout aussi pittoresque que le premier... qui fleure bon le chèvrefeuille...et qui serpente entre des champs de colza à l'odeur prenante.
 Au recoin de quelque haie je retrouve la fraîcheur  de petites sources  se déversant dans  de  minuscules  mares à grenouilles.
Tout en marchant les bras encombrés de mes deux modèles et l'émetteur qui me bat la bedaine... je rêvasse, et je me dis que rentrer à pied me fera du bien... il suffira de prendre les sentiers à l'arrière du village pour arriver directement chez moi sans emprunter la route.
 
Mais tout à coup, ce putain de portable se met à sonner... C'est Annie qui,  revenue de ses courses,  a décidé de me récupérer. Elle a  marché un quart d'heure dans le petit chemin du haut, et débouchant au sommet de la pente, s'étonne de ne voir ni bonhomme dans l'herbe, ni planeur en l'air.
"Où que 't'es? demande une voix nasillarde.
- Ben  je suis presque arrivé sur la route de Champgenêteux, en face du magasin Shopi, je rentre à pied!
- Ah ben j'aime mieux ça!"
Eclat de rires de part et d'autre.
 
Je suis donc arrivé le premier sur le parking Shopi, où j'ai attendu mon taxi.
Là où nos chemins ont quand même  fini par se croiser.
J'ai tout enfourné dans la bagnole et j'ai terminé  ma randonnée… en voiture!!!
 
Voyez que  le vol de pente, c'est pas réservé aux pantouflards, la preuve!!!
 
J'en rigole encore!
 
 
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Stampe estampillé Gégé

29 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

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Qui ne connaît le mythique biplan qu'est le Stampe ?

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Mon ami Gérard ("Gégé" pour les intimes) est de ceux-là. Le Stampe, c'est un compagnon qu'il connaît bien pour l'avoir décliné en plusieurs tailles de modèles réduits. En fait, le Stampe c'est une estampe gravée dans sa mémoire de fana des vieux coucous. Vous avez dit: mémoire?
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Enfin...
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Voilà-t-il pas qu'un jour je rencontre "Gégé". Il semble quelque peu agité; et au cours de la conversation, il me lance: "Tu sais, le courrier des lecteurs, c'est vachement intéressant; je viens de tomber sur le dernier numéro de notre revue favorite, et devine ce que j'y trouve ? La lettre d'un type qui..."
 
Et voilà "Gégé" devenu très loquace. Le Stampe, ça le fait s'extérioriser de façon inhabituelle. Mais laissons notre nostalgique du biplan s'exprimer.
 
« Tu te rends compte, me dit-il, je commence à lire le courrier de ce lecteur, et j'y apprends qu'il a construit un Stampe, dis-donc, comme moi!
 
Alors ça m'intéresse de plus en plus et je continue la lecture.
 
Il dit qu'il a des problèmes avec l'assemblage de la cabane pour l'aile supérieure, dis-donc, comme moi!
 
Je continue plus avant, et au nombre de ses difficultés, mon lecteur-auteur-de-ce-courrier avance qu'il a entoilé son modèle à la soie, dis-donc, comme moi!
 
Il a collé tout ça à l'enduit nitrocellulosique, il dit que c'est peut-être vieux-jeu face aux matériaux modernes; mais là, je partage tout à fait son point de vue, parce que un Stampe, il faut qu'il soit construit à l'ancienne; mon lecteur, c'est un bon, mon vieux, il respecte les vieilles machines, dis-donc, comme moi! »
 
Au fur et à mesure de son discours, mon "Gégé" constate qu'il a vraiment de nombreuses affinités avec le lecteur du courrier de la rubrique.
 
« Mais, ajoute "Gégé", tu ne me croiras pas, et pourtant, je t'assure que c'est vrai: je continue la découverte de ce courrier avec encore plus d'intérêt; et qu'est-ce que j'apprends? Mon lecteur-auteur-de-ce-courrier avait des problèmes avec la peinture. Si, si, cela faisait des frisures. Il avait beau poncer, puis attendre que cela soit vraiment sec. Au coup de peinture suivant, les frisures réapparaissaient sur la peau de son Stampe, dis-donc, comme moi! »
 
Au fil de son ardent monologue, mon 'Gégé' s'échauffait de plus en plus. Comment pouvait-il en être autrement, puisqu'il venait de rencontrer un modéliste, comme lui, ayant construit un Stampe, comme lui; ayant connu des problèmes de fixation de l'aile supérieure, comme lui; dont l'application de la peinture provoquait des frisures, dis-donc, comme lui!
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Décoiffant, non?
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Je laissais mon collègue brouteur de balsa dérouler son extravagante aventure. Et je me sentais de plus en plus intrigué par ce récit pour le moins inhabituel.
 
"Et puis, ajoute encore "Gégé", mon lecteur-auteur-de-ce-courrier, il avait des difficultés à régler l'incidence de tous les plans; ce qui générait des effets secondaires en vol non négligeables! comme moi, dis-donc !"
 
Je n'avais pas réussi à en placer une, stupéfiant pour un type bavard comme moi. Et Gégé m'avait bombardé de ses remarques au point que je ne savais comment conclure...
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Mais le plus surprenant restait à venir.
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"Gégé" continuait avec volubilité sur son Stampe, vantant son esthétique, ses qualités de vol... et j'en passe...
 
Quand, se rendant compte que j'avais "décroché" et que ses paroles s'étaient évanouies comme dans une sorte de "dégueulante", "Gégé" me rattrape au vol et me balance.
 
"J'arrive à la fin de la lettre, mon vieux, et qu'est-ce que je vois? Je te le donne en mille... Le lecteur-auteur-de-ce-courrier, dis-donc, c'était moi, mon vieux !"
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J'avoue a ce moment avoir esquissé un sourire.
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Mais comment concevoir que mon ami "Gégé' avait pu oublier qu'il avait adressé une lettre au courrier des lecteurs? L'explication, il me la donna sur-le-champ: entre la réponse individuelle qu'il avait reçue, et la parution du dossier dans la revue, il s'était écoulé de très nombreux mois. Et la mémoire avait fait défaut à notre estampeur de baIsa.
 
 
Cela portait pourtant l'eSTAMPille d'un charmant et sympathique rêveur.
 
 
 
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C’est pas la bonne clé ?

19 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
 
C’est pas la bonne clé ?
 
Tout est question d’adaptation, n’est-ce pas ?
Tout ça pour dire qu’un jour, je vois arriver un jeune homme avec un joli planeur « sous le bras »
C’est un nouvel adepte du remorquage qui me propose de prendre les manettes pour le vol  inaugural de son planeur.
Vérifications d’usage… on ne sait jamais ?
Après quoi j’accepte de jouer au pilote d’essai…
Accrochage derrière le remorqueur, essai de largage… tout fonctionne impeccablement.
Mise des gaz, et ça décolle. Un peu vite à mon goût dans la mesure où la surpuissance du remorqueur pourrait être dosée afin de l’adapter à la taille de ce planeur qui mesure 3 mètres d’envergure.
Je demande au pilote qui me tire de réduire un peu… mais il semble ne pas s’en préoccuper..
Malgré tout, ce premier remorquage s'effectue sans autre souci! 
 Après l’atterrissage, je fais timidement remarquer à mon remorqueur que l’émetteur possède des commandes proportionnelles… Hé oui, ce pilote était sans aucun doute un adepte du "tout en rien" en matière gestion des gaz... (Hein MicRolax, tu connais?)  Je lui demande donc instamment d'être plus soft quand mon "apprenti" va prendre les manches.
Deuxième remorquage, et j'observe.
Le décollage s'effectue plein pot…    surprenant, non ?
Je demande alors au remorqueur de comprendre que derrière lui il a un néophyte, et qu'il ne sert à rien de bourriner pareillement...
Mais rien n'y fait; ça monte à vitesse Grand Vé… (vous verrez par la suite le véritable sens de cette expression).
Et certains spectateurs de s’extasier sur la moelle de ce remorqueur puissant qui pourrait tirer le planeur de ce jour presque à la verticale !!!
 
Mais rappelez-vous, le pilote est néophyte en matière de remorquage… et son planeur commence à se dandiner, à zigzaguer de plus en plus, à faire des tonneaux involontaires, il monte, il descend, il part à droite, à gauche... et le fil ? hein, si on ne largue pas, soumis à de tels tiraillements, il devrait finir par casser.
Ben il ne casse toujours pas!!!  (anneau en nylon calculé trop résistant, ça c’est sûr, et je ne l’avais malheureusement pas vérifié…)
Je tremble pour la voilure qui, soumise à de tels traitements, risque de céder à un moment ou à un autre.
Quand tout à coup les ailes du planeur prennent un dièdre étonnant, une sorte de Grand Vé majuscule...
Les ailes ont résisté…. Mais c’est la clé ronde en acier qui a fini par plier.
Ce que voyant, mon apprenti planeuriste me refile vite fait l'émetteur.
Je m'empresse de larguer !
 
Ouf! ça a marché...
 
Passons au diagnostic maintenant que j’ai les choses en main: ailerons  totalement inefficaces; les aérofreins itou. La profondeur réagit, mais bien mollement.
Seule la dérive accepte de faire changer de cap à ce planeur fougueux, et au taux de chute devenu important.
L'épilogue de cette aventure?
J'ai réussi à ramener le volatile pas très loin de nous... sans autre bobo que la clé tordue.
Mais je vous dis pas le merdier que ça a été pour la retirer du fuselage.
Etait-ce une bonne clé ? L’acier dont elle était faite était-il de bonne qualité ?
On la remplaça par une clé dont l’acier servait à confectionner des ressorts… Cette clé serait sûrement la bonne !
 
Mais me croirez-vous si je vous dis qu'après réparation, ce planeur a repris l'air... bien évidemment ; mais qu'il a fini sa carrière sur... un deuxième pliage d'aile... que son propriétaire n'a pas pu contrôler...
 
Comme quoi...
Qui saura donc trouver la clé de cette énigme ???
La bonne clé !
 
 
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Une araignée au plafond

14 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
« Faut pas être superstitieux, dit ma femme, ça pourrait porter malheur ! » 
Et je partage totalement son point de vue…
Mais pourquoi donc ?
Ben faut dire que les araignées… il paraît qu’elles auraient une signification, comme les astres… Dès lors, pas besoin de se tourner vers son horoscope favori : yaka zyeuter les araignées.
Araignée du matin, chagrin…
Araignée du midi, souci…
Araignée du soir, espoir…
Simplissime n’est-il pas ?
 
Voilà-t-y pas que l’autre midi (noter l’heure !), je m’apprête à ouvrir mon courrier déposé sur la table du salon… et que vois-je sortir précipitamment d’entre les feuillets ?
Non ?
Si !!!
Une magnifique bestiole velue qui se met à galoper sur la nappe blanche…
D’un revers de main, la boulette noire se trouve éjectée sur le sol, et d’un virulent coup de patte, je l’écrase à la manière d’un mégot. Cyniquement, sadiquement… Et toc ! Plus d’araignée.
Un coup d’aspirateur plus loin, cette dernière se trouve avalée puissamment.
Et j’oublie la bestiole.
 
Début d’après-midi, nous nous retrouvons nos planeurs, Stéphane et moi, au pied d’une colline afin de nous livrer à une séance de vol de pente…
Je sors mon gros Condor, imposant avec ses 4.20 d’envergure et ses 6 kilos… je commence l’assemblage…
M… ! une des vis qui maintient la partie externe gauche de l’aile a disparu… C’est fichu, ça ne volera pas.
Et soudain, cette fugitive pensée : ça c’est la faute à l’araignée !
Souvenez-vous : Araignée du midi, souci…
Je m’apprête donc à remettre mon matériel dans le coffre de toit installé sur la voiture… C’est alors que je me dis : « Mais regarde donc dans ton porte-monnaie, il y a toujours tout un
 tas de babioles à traîner. »
Et ô surprise : j’y vois un magnifique boulon métallique de 4mm. Pile poil. Je sors à nouveau la voilure et je recommence l’assemblage.
Lorsque le planeur est enfin prêt, je m’avise (prudemment,) d’allumer la radio afin de vérifier, on ne sait jamais.
Et là, ô surprise…. Ben l’aileron   gauche, le senestre… il ne fonctionne pas. L’air sinistre, je commence à redémonter, pour enfin mettre le doigt sur la panne : une soudure a lâché sur une prise… A force de brancher –débrancher, tirailler sur les fils…
M…. ! à nouveau, ça ne volera pas aujourd’hui !!!
L’araignée, vous dis-je !!!!
Araignée du midi, souci…
Heureusement, pour conjurer le sort imprévisible… j’avais pensé à apporter un planeur de secours : c’est dans mes habitudes… Un petit planeur tout mignon, nommé Micro Floh, 1.10m d’envergure pour 675 grammes, une ch’tiote bombe !!! Et qui plus est, se promène tout monté dans la voiture.
Stéphane a pris son Easy Glider, moi mon Micro Floh…
Et nous avons gravi la colline… pour espérer qu’en haut le vent, sa force, sa direction…
Je ne vous cache pas que pendant l’escalade, j’ai pensé à l’araignée… et je me suis dit que ça ne pouvait pas être bon…
Dans sa tombe, c’est sûr que l’araignée devait me regarder d’un œil torve… Les « lèvres » plissées par un rictus vengeur.
Mais non, le vent était bien établi, en force et en direction, avec de magnifiques rues de nuages.
J’ai lancé mon planeur, Stéphane a jeté le sien…
Et nous avons accroché immédiatement une ascendance, puis une autre…
Ce qui emmenait régulièrement nos « oiseaux » très haut dans le ciel, au « plafond » comme on dit.
Nous avons ainsi fait évoluer nos planeurs pendant une heure et demie…
Sans araignée au plafond !
J’avais enfin fini par conjurer le sort !!!
 
 
 
 
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COUPLE D' ENFER

9 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
L'été dernier, je rencontrai un modéliste Suisse dont je fis la connaissance. Et après quelques échanges verbaux, il me dit: « Ouais! tes histoires , pas mal; mais vaudrait mieux nous donner la chute tout de suite. On gagnerait du temps! »  
 
Dans la V.O. sous-titrée de ce dialogue,  vous aurez pris le temps au passage de reconnaître le charmant accent chantant de nos amis helvètes. Et quand on sait ce que représente le temps pour un Suisse, banquier de surcroît, dont la seconde devise pourrait être: « Le temps c'est de l'argent... »
Enfin... Passons... Alors, exceptionnellement, pour faire plaisir à mon interlocuteur, la clé de ma nouvelle anecdote, je vous la donne:
« Son moteur manquait de couple! »
Ouais, mais mon Suisse d'ajouter.
« Faudrait pas me faire prendre l'Helvétie pour des lanternes! Ton histoire, elle est pas rigolote; on connaît pas le début! »
 
Faudrait savoir, non?
Mieux vaudrait peut­-être reprendre plus calmement le film des événements.
 
Un beau jour de printemps, mon copain J.P. (prononcez Djipi) avait acheté un motoplaneur électrique du nom de Apollo. La première ten­tative de mise sur orbite s'était soldée par un poireau.
Le modèle avait sèchement décroché au décollage suite à une action virulente à cabrer, ce que personne n'avait vraiment apprécié. Un des témoins avait alors com­menté :
« Ton moteur, il manque de couple !» 
(De quel couple notre observateur voulait-il bien parler?)
A propos de couple, celui qui se trou­vait au niveau du bord d'attaque de l'aile avait rendu l'âme suite au poireau.
Réparation, et retour au terrain quelque temps plus tard. Re-tentative de mise sur orbite. Et re-poireau : c’est cette fois le couple à l'aplomb du bord de fuite de l'aile qui avait cédé à son tour dans la chute.
Une troisième tentative devait avoir lieu après recollage (puisque le décollage n'avait pu s'effectuer.)
Accu bien chargé, face au vent, une petite course d'élan, on entrouvre les doigts... et l'Apollo semble partir, hésite un instant, ondule... puis se plante lamentablement dans un sol un peu gras. Djipi revient avec son satellite à la main, me le tend décontenancé, et m'annonce: « Tiens, vide l'accu, c'est pas la peine de le laisser chargé, ça se conserve pas! »
 J'empoigne alors l'émetteur, et je pousse le manche pour faire démarrer le moteur. Accompagné par le chuintement mélodieux de l'hélice brassant l'air, tout l'avant du modèle se trouve soudain éjecté, sous les regards incrédules et inquiets des témoins. Ce gentil moteur, qu'on avait dû vexer en pré­textant qu'il n'avait pas de couple, venait de bondir furieusement hors du fuselage, emportant avec lui... le couple en contreplaqué destiné à le sup­porter.
Le tout fut retrouvé quelques mètres plus loin, enlacé dans le sol moelleux, les petits bras de l'hélice étreignant tendrement ce brave petit moteur survolté.
 
Ah, quand je vous disais que la vie de cou­ple n'est plus ce qu'elle était, mon bon mon­sieur!
 
Peut-être même en Suisse d'ailleurs! Qui sait?
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Allons enfants de la batterie.. i..e…

5 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
Ainsi pourrait commencer un hymne à la gloire des accus utilisés en modélisme. Vous savez, ces petits organes que vous gavez de courant électrique pendant des heures, et qui, lorsque tout va bien, vous le régurgitent pendant vos séances de vol. Normalement, ils ne sont pas égoïstes, et vous rendent de nombreux services. (Non, je n'ai pas dit sévices. Mais...)
Mais moi, je les hais, les accus ; je hais les bleus, je hais les jaunes, je hais les rou­ges, je les hais tous !
Pourquoi diable une telle haine envers des petits bâtonnets si gentils ? Eh bien tout simplement parce que je les rends respon­sables de mes derniers crashes : une patte sertie sur le "+" qui déménage, et hop... au tas le joli modèle. Un élément qui se met en court-jus sans prévenir, et hop... un magnifique tas de bois pour allumer le barbecue.
Vous me direz : "Utilisez donc des piles !" NON ! JE LES HAIS ENCORE PLUS ! Quand on sait à quel point les contacts en courant continu doivent âtre parfaits... Quand on sait que l'état de charge des piles est difficile à mesurer...
Quand on sait que les boîtiers à ressort chargés de les arrimer sont d'une effica­cité douteuse...
On frémit devant l'inconscience de ceux qui préconisent ce genre d'alimentation dans les radios utilisables en aéromodé­lisme.
Et puis les piles, avez-vous calculé le prix de revient de 12 bâtons pour 2 à 3 heu­res de vol que l'on multiplie par le nom­bre de sorties dans l'année... C'est la ruine et LA ROULETTE RUSSE !
Alors les accus, un mal nécessaire ? Ben oui, parce que je n'ai pas encore trouvé des organes de remplacement... et en plus, ils me bouffent le fil négatif. Alors je les hais encore plus.
Et je ne devrais pas être le seul. Certains de mes camarades de club devraient les maudire.
N'est-ce pas, toi qui, planeur en vol, sen­tis tomber sur tes pieds les huit gentils bâtonnets éjectés de l'émetteur : cela fai­sait désordre, et le temps de replacer tout ce petit monde hâtivement dans le boîtier, le planeur n'était plus un planeur mais un fagot.
N'est-ce pas, toi qui, motoplaneur électri­que en vol, entendis une détonation, puis aperçus un petit nuage qui précéda la chute du modèle pulvérisé par l'explosion d'un placide élément. Ah ! il avait eu du tonus. Toi qui disais : "Le planeur élec­trique, ça déménage !".
N'est-ce pas, toi qui, Baron en vol, sentis que la radio ne fonctionnait plus ; il en fit du chemin, bien stable en décrivant de lar­ges spirales, le joli papillon jaune transpa­rent, avant d'aller perdre ses ailes en tra­versant une haie : une soudure avait lâché sur l'accu de réception.
Et comme ces anecdotes ont peiné mes amis, comprenez-moi, je les hais, les bat­teries d'accumulateurs. Je ne peux que les haïr.
Pourtant, j'en connais deux qui les aiment. Ils furent témoins un jour d'une scène peu commune. Sur le terrain d'un club voisin du nôtre, ils assistaient à des montées au sandow. On accroche le planeur au câble relié à un élastique, et on lâche ; ça monte, ça monte, jusqu'au moment où... la « tension » ayant chuté(1)… le planeur reprend sa liberté. Mais celui-là était devenu tellement épris de liberté qu'il fai­sait ce qu'il voulait : décrochages, mon­tagnes russes, loopings. Le pilote crie son désarroi. Survient alors le "Zorro" de ser­vice, qui brandit l'émetteur à bout de bras afin d'améliorer la portée radio. Notre champion est enfin libéré de son pro­gramme de voltige quand le planeur s'af­fale comme une crêpe entre deux voitu­res, miraculeusement intact. C'est alors qu'il s'exclame, en direction du malheu­reux propriétaire : "Tu peux me dire merci, tu vois, je t'ai sauvé ton planeur !" Ben voyons, rien que ça !
Nos deux lascars, témoins de la scène, se mirent à ratisser le terrain pendant quel­que temps. Leurs efforts furent récom­pensés car ils revinrent peu après, l'un d'eux tenant entre pouce et index un fil noir et un fil rouge au bout desquels pen­dait un insignifiant petit cylindre bleu. Ils le firent miroiter sous le nez de Zorro, et le déposèrent délicatement dans le nez du modèle.
Vous avez compris, n'est-ce pas, les cabrioles du planeur, elles avaient pour cause un centrage devenu subitement arrière, car l'accu s'était fait la malle au sommet de l'ascension. Et puis sans radio...
Zorro tourna alors les talons, et ne dit mot ! Pour lui, le jour de gloire n'était pas encore arrivé, du moins pas encore...
Mais malgré tout, ce n'est pas une histoire comme celle-là qui va me réconcilier avec les batteries.
Puisque je vous dis que JE LES HAIS !

 
 
 
(1) La tension de l'élastique, pas celle du pilote ou celle de la batterie... et pour­tant...
 
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Ca s’arrose !

4 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 

Dans le petit monde du modèle réduit il est des rites incontournables. C'est ainsi qu'une "première" constitue un bon prétexte pour que les copains s'écrient. "Ça s'arrose !" Ne me dites pas que vous ignorez ce rite !
 
Un nouveau modèle, un "lâché", un exploit personnel, et hop "Ça s'arrose!', n'est-ce pas ?
 
C'est à propos de ce sujet hautement philosophique que nous devisions un jour sur la pente ouest du Ménez-Hom. Les anecdotes allaient bon train.
 
Pendant ce temps, le petit Rémi, du haut de ses deux ans à peine, apprenait les ficelles du pilotage sous la houlette de "Tonton" Eric. Il faut dire que le papa Alain est l'heureux possesseur d'un des deux Air 100 de 5 mètres qu'il pilote de concert avec "Tonton" Eric. Qui a vu le spectacle saura de quoi je parle....
 
Et quand on retire l'émetteur des mains de Rémi, ce dernier se met à hurler: "Je veux voler ! Je veux voler !" Pauvre gosse...
 
Mais revenons à nos anecdotes~
- Te souviens-tu du jour où un gamin espagnol avait écrabouillé l'aile de mon Z-Zéro ? Bonjour le dialogue !
- Et le jour où un chien avait piétiné la frêle structure de mon gentil deux axes ?
 
Alors que nous évoquons complaisamment ces joyeux souvenirs, j'entends une voix fleurant bon l'accent pur jus du pays dOc. C'est mon copain Michel s'adressant à l'un des nombreux touristes qui arpentent la lande bretonne:
 
- Il est à vous ce chien ?
- Euh... Oui.. Pourquoi ?
 
Et sans même répondre à son interlocuteur, Michel enchaîne:
- Vous avez des mouchoirs ?"
- Euh.. . Oui. - Mais pourquoi ?" bredouille notre homme de plus en plus décontenancé.
 
Et Michel tonne alors:
- Eh bien il va falloir essuyer les empennages de ce planeur, parce que votre chien, il a pissé dessus 1
- C'est pas vrai ?
- Si, si, Pécaïre, regardez vous-même, les traces sont encore toutes chaudes!"
 
Et me retournant que vois-je ? Un homme penché sur la dérive de MON planeur, astiquant consciencieusement le revêtement. MON Condor, ainsi souillé par de l'urine canine. Ça, on ne me l'avait jamais fait. Une première en quelque sorte...
Le propriétaire du chien se confond en excuses, et s'en va, alors que sa femme semble ne pas apprécier la plaisanterie.
Et ensuite ?
Il m'a fallu encaisser les plaisanteries des copains
 
- Tu aurais pu lui demander de nettoyer ton planeur en entier pendant qu'il y était...
- t'as plus qu'à passer les empennages à l'eau de Javel ; parce que tu sais, quand un chien a pissé quelque part tous les autres....
- T'es bien sûr que les clés de ton stab elles ne vont pas rouiller après ce traitement "anti-corrosif" ?
- Dis-donc, ton bois de coffrage des stabs, il va gonfler avec l'humidité..
- Ouais, un Condor outragé par un cabot, c'est Grand Inca qui va pas être content...
 
J'en passe et des meilleures.
 
Pendant que "j'essuie" tous ces sarcasmes, un gentil tout petit toutou tondu s'approche de MON Condor... Non ? Pas lui ! Il ne va pas encore...
 
C'est alors que je bondis sur mon modèle afin de le soustraire aux éventuelles déjections canines. Et je m'exclame :
 
- Une fois suffit ! Mon Condor n'est pas une vespasienne pour chiens ! Le propriétaire du gentil tout petit toutou tondu s'offusque :
 
- Et bien, pour un accueil, c'est un accueil !"
S'engage alors un dialogue surréaliste avec Michel, qui apostrophe :
 
- Que feriez-vous si j'allais pisser sur vos godasses ?
- Ah mais, c'est pas pareil 1
- Comment ça, c'est pas pareil ? Mais môssieur ce planeur est tout aussi respectable que vos godasses !
 
Des rires toniques fusent de toutes parts.
 
Le propriétaire du gentil tout petit toutou tondu tourne sèchement les talons en maugréant :
 
- Et dire qu'on avait fait exprès un détour dans la lande qui pique les mollets, et nous pensions être accueillis chaleureusement ! On s'en souviendra !
 
De retour au camping, je consulte le chrono de mon émetteur, et je constate avec satisfaction tout de même que mon Condor a effectué deux heures de vol dans la journée... malgré l'incident.
 
C'est alors qu'intervient mon copain Jean-Pierre, qui n'avait pas encore fait entendre son accent pur jus Pays d’Oc.
 
- Dis-donc, mais ça s'arrose !
Ben voyons !
Vous ne pensez pas que mon planeur a été suffisamment arrosé comme ça ?
 
 
 
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Enfantillages

1 Avril 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 
 
Je pratique l’aéromodélisme…
Cela consiste la plupart du temps à construire un modèle réduit ; puis quand il est fini, on « s’amuse » à le piloter du sol. Il s’agit soit d’un avion soit d’un planeur, dans lequel on ne se trouve pas, of course !
Et comme je suis un fidèle du "vol de pente", afin de faire évoluer mes planeurs silencieusement j’aime à me retrouver sur des « hauts lieux » que je partage souvent   avec les adeptes du parapente.
 
Quand passent des promeneurs, parfois s’engage une conversation.
 
Parmi les sujets de bavardage… Mais lisez plutôt la suite !
 
…J'ai souvent été abordé par des gens qui, sous prétexte que je "jouais" avec des avions miniatures, pensaient que j'étais ipso facto moi aussi un être miniature au cerveau sous-developpé...
Dernièrement, une brave dame me dit ironiquement:
" Mais monsieur, vous jouez encore à votre âge?"
Ce à quoi je lui réponds:
"Mais vous ne jouez sans doute jamais, vous? Quand vous allez au Club du 3ème âge, vous ne jouez pas à tourner en rond au son d'un accordéon époumonné, vous ne jouez pas à la belote, aux dominos, au loto, aux petits chevaux, au morpion? 
Jamais au Keno, au Millionnaire, au tiercé, au quarté.... Pas même à "question pour un Champion"...."
Et la brave dame de se rebiffer sur ses ergots, avec un ton aigre-doux : "Mais c'est pas pareil!!!!"
 
Ben voyons. Et moi d'ajouter:
 
"Et puis, moi, mes sous, je ne les mets pas dans la "pompe à fric de la Française des jeux" !
 Chacun ses choix. N'est-ce pas?"
 
La dame a tourné sèchement les talons...
 
Mais par la suite, cela m’a titillé le cerveau…
Et j'en suis arrivé à cette question existentielle:
Verra-t-on un jour l'être humain cesser d'avoir l'envie de jouer…
 
Même aux jeux de l'amour et du hasard...
 
Cette question existentialiste nous entraînerait beaucoup trop loin sur une ennuyeuse discussion « philosophique », n’est-ce pas ?
 
Et j’ai décidé de continuer à « jouer » !
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A la baguette !

31 Mars 2006 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 J’ai longtemps   pratiqué le vol libre, et il était déjà nécessaire de trier avec soin tous les matériaux à utiliser. Y compris les baguettes…
Le poids, c’est l’ennemi !
Ainsi pourraient donc s’exprimer les puristes de notre discipline.
Et même s’ils n’utilisent que très rarement le balsa, ce ne sont pas les « foamistes » du vol indoor qui viendront me démentir.
Tout gramme grappillé permet d’améliorer le rapport poids/puissance. Et on est bien loin de l’attitude affichée par certains qui disaient : « Ben on mettra un moteur plus fort ! » C’est oublier aussi que la charge alaire va en prendre un coup, et que les performances du modèle risquent de se dégrader.
Pour les pinailleurs, les traqueurs de surcharge pondérale, il est donc nécessaire d’utiliser des matériaux   dont le rapport masse/résistance est le plus avantageux. 
 
Et mon copain Gégé, en parfait chef d’orchestre de la construction balsa, est de ceux qui apportent un grand soin au choix des « ingrédients » composant ses modèles.
 
C’est ainsi qu’un jour, il entre dans l’échoppe de son « dealer » préféré, afin de s’approvisionner en bois.
Il s’approche du présentoir à planches et à baguettes, commence à sortir une 4x4, la soupèse, appuie légèrement dessus avec son ongle afin de vérifier la dureté… ni trop ni trop peu… La remet délicatement à sa place… En sort une seconde, qui lui semble acceptable… En prend une autre, qu’il examine attentivement quant à la dureté, la masse, la linéarité… Hésite un instant… La remet dans le présentoir… La reprend….
 
Puis une autre baguette…
Puis une troisième… qu’il remet dans le présentoir, qu’il reprend, qu’il remet, qu’il se décide enfin à choisir.
 
Et le détaillant, armé d’une bonne dose de patience, observe avec soin ce client qui lui semble quelque peu tatillon.
 
Quand enfin notre modéliste s’arrête sur son choix de baguettes : il a opté pour 4 d’entre elles.
Le marchand enfile calmement un petit élastique à un bout du paquet de baguettes, puis un deuxième à l’autre bout… attend que son client lui demande éventuellement autre chose…
Mais non, Gégé n’a besoin que de quatre baguettes 4x4.
Il demande sa note… paie en effectuant méticuleusement l’appoint, et quitte avec nonchalance la caverne d’Ali Baba.
 
Le commerçant se félicite sans doute d’avoir fini la transaction… d’autant que d’autres clients ont petit à petit commencé à s’accumuler dans son magasin.
Et Gégé de son côté doit se féliciter d’avoir effectué un choix fort judicieux.
 
C’est alors que notre « dealer » stupéfait voit revenir dans son magasin… notre Gégé… qui, sans doute pris de remords, se pose la question de savoir s’il a vraiment effectué le bon choix quant à ses baguettes.
Et qui demande au commerçant si, par hasard, il ne lui serait pas possible d’échanger l’une d’elles qui lui semble « un poil trop dure » !
 
Et là, devant les autres clients médusés, notre détaillant -jusqu’ici fort placide- se met soudain à « péter les plombs ».
 
Il se saisit du ridicule petit fagot de baguettes, et se met furieusement à tout briser menu. (Faut dire que le balsa se prête fort bien à ce jeu !!!) Avec une frénésie paraît-il stupéfiante !!!
 
Et joignant la parole au geste, il tonne : «  Bon ça va bien avec vos baguettes ! Hein ? Vous croyez pas que j’ai passé assez de temps avec vous ? Allez les acheter où vous voulez, vos baguettes, et vérifiez bien qu’elles ne sont pas trop lourdes, pas trop dures, pas trop tordues, pas trop ceci, pas trop cela….
Allez ouste, dehors !!!! »
Et il se met à piétiner rageusement les morceaux épars.
Heu ????
 
C’est Gégé lui-même qui m’a raconté l’histoire. Il n’en est pas encore revenu…
Et d’ajouter  avec calme: «  Ben tu me croiras si tu veux, j’ai même pas eu le réflexe de lui demander qu’il me les rembourse, mes baguettes, parce que je les avais payées… Hein ?   J’ai l’impression que ce bonhomme-là, chez lui, il doit mener tout son mode à la baguette ! »
 
Hé…
N’est pas forcément chef d’orchestre qui veut !!!!
 
 
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