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Photo / VTT / Billets d'humeur /  Géocaching / Modélisme / Années 50

humour et modelisme

Easy Glider... glandeur

13 Janvier 2008 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

J’avais consulté la météo, qui prévoyait un vent de Sud-Ouest. Et j’avais lancé l’information par mail à mes copains de club afin de faire une sortie vol de pente. Seul Stéphane avait répondu.
Vers 14 heures, nos planeurs comme bagages, nous devisions donc  allègrement,  Stéphane et moi, cheminant dans le sentier de randonnée qui nous menait vers la pente convoitée.
Mes chaussures roulaient sur le tapis de glands qui jonchaient le sol…
Avant-l-atterro-copie-2.jpgSurgit  soudain une réflexion faite par mon petit-fils qui adore arpenter  les chemins creux de notre bocage. Il devait avoir   dans les 5 ans.
« Dis, Papy, pourquoi  les arbres qui sont autour du chemin on les appelle des chênes, alors qu’ils font des glands ? On devrait les appeler des glandiers ! Les pommiers donnent des pommes, les cerisiers donnent des cerises, hein, Papy ?»
Logique, non ?
Nous avançons dans ce boyau végétal, avec l’accompagnement musical du vent dans les branchages.
Parfois, nous devons contourner les nombreuses branches de bois mort, jetées au sol lors des journées tempétueuses que nous venons de connaître.
Puis nous débouchons dans la prairie en pente qui sera le théâtre de nos exploits.
Stéphane assemble son Easy Glider électrique (qu'il appelle Zizi Glandeur); moi, je prépare mon Solution…
Et nous lançons.
La portance est fort généreuse. Utilisant la force éolienne, nos modèles grimpent allègrement.
Stéphane s ‘amuse à « gâcher » comme il dit. A savoir que lorsque son Easy Glider se trouve très haut, il le fait redescendre « à donf ».
Puis il interrompt son vol, et contemple le paysage.Easy-Glider-dans-le-ch--ne-La-Roche-004-copie-1.jpg
Arrive alors Pascal, un troisième larron modéliste.
Je pose mon modèle après une heure de vol.
Stéphane relance. Et s’amuse avec le vent qui a forci.
Je sors mon appareil photo numérique…
Tiens, et si on faisait une petit vidéo  de ce  fameux « Zizi Glandeur »?
Stéphane me dit alors que pour poser, ce serait bien d’arriver par le haut du champ, dans la trouée faite entre deux grands chênes. (voir ci-contre) Moi, je suis sceptique…
Mais écoutez plutôt  la fin  de l’enregistrement sonore accompagnant les images :
Moi : « Tu veux poser,  Stéphane ?
-         Ouais !
-         Vas-y, j’observe !
-        
-         Ben alors, ça pose pas ? Toi qui disais que tu savais poser ton « Zizi » dans un mouchoir !
-         Euh, ben… ça recule au contraire.
-         D’accord, mais les chênes sont derrière ! »
 
Et sur les images, on voit un planeur qui se dandine, qui recule, tente de repartir vers le large.
Fin de la séquence.Easy-Glider-dans-le-ch--ne-La-Roche-015.jpg
 
Le vent ayant encore  forci, j’assemble mon Micro Floh tout plastique, petite bombe de 1.12m d’envergure, modèle chargé comme une mule…
Juste avant de lancer, j’entends comme un bruit de fagot qu’on piétine, et des jurons !
Le Zizi Glandeur vient de se poser… dans un chêne. Une mauvaise rafale, une appréciation de la distance un peu foireuse… et voilà le résultat.
Nous sommes trois au pied de l’arbre.  Pascal essaie de grimper… mais impossible d’atteindre les branches hautes… Stéphane tente de mettre le moteur électrique en route afin de dégager le modèle. Mais seul le cliquetis des pales d’hélice sur les branchettes résonne comme un aveu d’impuissance. Stéphane peste de plus belle.
Et moi de conseiller :
« Il suffirait d’avoir une ficelle lestée à un bout… de lancer vers les branches… j’ai déjà récupéré des modèles de cette façon, surtout quand je pratiquais le vol libre… !  "
Et Stéphane d'ajouter: "Ouais, mais j’ai pas de ficelle. Je téléphonerais bien à  à Noël de m’en apporter…  ou bien une échelle...»
Je tends donc mon téléphone portable à mon camarade, qui explique son désarroi.
Trop impatient, Stéphane se saisit de branchages morts, et les jette vers son modèle.
Curieusement, le chêne les conserve pratiquement tous dans ses branches ! Serait-ce comme une vengeance exercée par le bois de chêne? Il faut savoir que l’Easy Glider est constitué uniquement de polypropylène expansé… pas de bois, pas un seul morceau de balsa !
Réaction d’entraide avec son copain balsa ? Ou bien représailles d’un arbre qui sait que certains modélistes n’ont pas hésité à tronçonner un de ses congénères afin de récupérer leur modèle ?
Peu de temps après, tel Zorro,  arrive Noël, "le grand Noël, le beau Noël, avec son cheval et son grand lasso… "
Euh, non, sans son cheval, qu’est-ce que je chante-là ? Mais avec son « lasso » !
Deux lancers suffiront à faire descendre l’oiseau.Easy-Glider-dans-le-ch--ne-La-Roche-013.jpg
Evaluant les dégâts, Stéphane promet alors : « Bof, il va aller directement  à la poubelle, t’as vu la gueule qu’il a ?
-         Laisse passer la nuit, lui dis-je, mais si tu le mets dans une poubelle, tu me dis laquelle, hein ?»
 
Tels les Trois Mousquetaires (qui étaient quatre, c’est bien connu !),  nous reprenons le chemin du retour… nos pieds roulant sur le tapis de glands.
 
Dimanche matin, j’avais un mail de Stéphane ainsi libellé :
Salut Bernard
Le ZIZIGLANDEUR  est à nouveau prêt à aller dans un chêne.
A+
Stéphane 
Autrement dit, en précisant qu'il était prêt à remettre son modèle dans un chêne, Stéphane se disait déjà prêt pour la glandée... prêt à donner des glands en nourriture à...  son Zizi Glandeur!
 
Car  avant de terminer cette histoire, il serait bon d'effectuer un petit détour de vocabulaire :
cochon-propre.gifAutrefois, on emmenait les cochons… à la glandée, afin de leur faire  manger des glands, et il fallait quelqu’un pour les surveiller :  c'était le glandeur !!!!.
Ce travail n’étant pas très fatigant…  ceci explique sans doute que l’expression soit passée dans le langage courant.
Glander, c’est rester à ne rien faire, ou dans un sens plus large, ne pas travailler, être peu productif.
 
Ah, ce cher Stéphane, accompagné de son « Zizi Glandeur »,   toujours prêt à « glander »!!!
 
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Peine perdue…(pas vraiment)

27 Juillet 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

   Faire voler son p’tit avion est généralement source de plaisir(s) intense(s).

 Ainsi notre ami "Klaus  Trophobe"  s’en donnait-il à cœur joie ! Campé sur ses deux pieds, il savourait les évolutions de son petit avion, lui faisant décrire de nombreuses courbes dans l’azur du ciel.  Les oiseaux chantaient en ce début de printemps. Quant à lui, il pouvait savourer les bienfaits de la campagne, lui qui se trouvait à plusieurs kilomètres de la ville et de ses nuisances.    Et de plus, il se trouvait (forcément) en plein air ! ! !

Ah, j’ai oublié de vous dire que notre ami Klaus n’apprécie pas du tout le vol en salle (d’où son surnom, issu bien évidemment de sa claustrophobie !)

  A moi les grands espaces, la liberté, l’air pur ! 

 Tout un programme, n’est-il pas ?

 

 Mais à force d’entendre Klaus  le clamer à tous vents, l’avion lui-même n’avait-il pas enfin compris…

Toujours est-il qu’à un certain moment, le modèle semble rétif aux ordres impulsés… et il apparaît de plus en plus clairement que le petit avion a   décidé de prendre la clé des champs !

Il est libre ! ! !  Il fait ce qu’il veut, et n’obéit plus du tout aux injonctions de son maître ! ! 

Klaus est atterré, il ne pourra plus le faire atterrir à sa guise! ! !

 Le fugueur adopte ainsi une trajectoire quasiment rectiligne, et “ vent dans le cul ”, il file maintenant vers de nouvelles aventures… telle la chèvre de monsieur Seguin.

Rencontrera-t-il le Loup ?  L’avenir nous le dira peut-être !

 Vite, Klaus monte dans sa voiture et file dans la même direction  que son avion….  

Peine perdue. Aucune trace de l’appareil.

Il faut vous dire aussi que nous évoluons sur un terrain utilisé également pas des ULM. C’est pourquoi notre ami Klaus  s’en alla tout naturellement   trouver un “ Ulmiste ” de ses connaissances, à qui il demanda d’effectuer quelques vols de re-connaissance...!!!

Mais il fallut se rendre à l’évidence : le fugueur s’était évaporé dans la nature.

 Notre Klaus Trophobe décida donc de faire paraître une petite annonce dans la presse locale, et il attendit…

Il attendit… et finit par recevoir un coup de téléphone. C’était un agriculteur voisin qui l’informait que….

 Mais voyons plutôt comment le “ trouveur ” rapporta l’histoire. 

  Un soir, j’allais dans un champ pour voir comment poussait mon colza. (C’est beau le colza en fleurs, ça donne des champs tout jaunes !) Et là, qu’est-ce que je vois ? Un bidule étrange. Ben, j’prends un bâton, et je tape un peu dessus, pour voir comment qu’ça allait réagir…  Vous savez, on voit tellement de choses à c’t’heure !

 Et le bidule, y réagit pas. Ben, " laisse donc ça tranquille" que j’me dis, on verra ça demain !

Le lendemain, le bidule il était toujours là ; je tape dessus  un p’tit coup  avec mon bâton*… Y bouge toujours pas…

Ben j’vais le laisser là quand même, y gène point là où qu’il est ! 

 Se passe ainsi une semaine, où notre “ trouveur   rend périodiquement visite à son  objet insolite.

Jusqu’au jour où, se rendant au village afin d’y faire quelques emplettes, et en causant comme ça “ à bâtons rompus*  ! il apprend qu’une petite annonce…  récompense, N° de téléphone…. Vous devinez la suite.

 Notre “ trouveur   contacte donc Klaus  Trophobe, et ils conviennent  d’un rendez-vous.

Au cours de la conversation, le paysan dira : “ Ben j’croyais au début qu’cétait un sac en plastique distribué par les  grandes surfaces et que le vent  aurait emporté.  On en récupère pas mal du côté d’chez nous. C’est pas croyable c’que ça pollue ces trucs-là ! ! ! 

 Klaus tenta de garder son sérieux, remercia vivement son hôte et  récupéra ainsi son avion.

Ce dernier n’avait pas vraiment souffert de son séjour    en plein air. Il avait heureusement  bénéficié d’une période où il n’était pas tombé une seule goutte de pluie.

 

 Mais il fallait quand même bien trouver la raison de cette fugue ! C’était tout bêtement une  soudure qui avait lâché sur l’interrupteur.

 Cette histoire se déroula début avril… à l’époque où “ fleurissent ” les poissons du même nom.

Et pourtant  je peux vous certifier qu’elle est parfaitement authentique.   

Mais il n’empêche que depuis,   je me pose la question de savoir si à force de voler dans un espace un peu trop réduit à leurs yeux, certains avions ne seraient pas devenus eux-mêmes claustrophobes ?

 Avec l’impérieuse envie de conquérir les grands espaces ? ? ? ?

  

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Je hais les mouches !

2 Juin 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 C’est dit une bonne fois pour toute : « Je hais les mouches ! »
Mais pourquoi tant de haine  envers ces petites bêtes?
Je vous entends murmurer : « Mais quelle mouche l’a donc  piqué ? »
Plantons le décor  de ce jour:
Avisant les gentils cumulus qui bourgeonnent   au-dessus de ma tête, je me dis qu’une sortie avec un motoplaneur électrique afin de traquer la bulle(1) pourrait s’avérer judicieuse.
Me voilà donc arrivé dans un pré dont l’herbe vient d’être fauchée. Elle est encore en rangs comme au sortir de la faucheuse.
J’assemble mon Dragonfly, joli modèle mesurant presque 3.50m d’envergure, vérification des gouvernes, un petit coup de moteur pour voir avant de lancer… et comme tout semble OK, switch on, l’hélice brasse l’air et mon oiseau quitte gentiment ma main afin de gagner un peu d’altitude.
Il ne me faut guère plus de 15 secondes pour sentir l’appareil tutoyer une ascendance(1). Je coupe le moteur, et hop, c’est parti en spirale afin de grimper à l’aide des courants naturels.
Qui a dit que j’étais une « fine mouche » dans la recherche des « pompes(1) » ?
Mais pendant que je « coince la bulle »… je me trouve soudain assailli par une nuée de petites… mouches. De celles qui naturellement bouchonnent sur le museau des vaches !
Ah ça, mais je ne leur avais rien demandé à celles-là.
Avez-vous déjà connu pareille mésaventure ?
Sachant que les deux mains sont positionnées sur l’émetteur, il est fort « agréable » de se mettre à gesticuler afin de jouer les chasse-mouches.
Et un coup avec le bras droit, tout en invectivant ces sales diptères. Et quelques autres moulinets avec le bras gauche, le tout  accompagné de quelques jurons biens sentis.
Mais les bestioles continuent de vouzouner dans un nuage compact.
Dans mon champ de vision tournicotent d’innombrables points noirs… Brouillant ma vue en direction du ciel.  Pratique pour se concentrer sur mon planeur qui se trouve déjà haut, et qui devient de plus en plus difficile à suivre, surtout lorsqu’il se trouve sur un fond de ciel bleu…
Je me déplace d’un dizaine de  mètres… mais  la trêve n’est que de quelques secondes : les bestioles m’ont suivi.
Me voilà à nouveau gesticulant et pestant.
C’est alors que je revois en différé la fameuse scène extraite du film de Jacques Tati « Jour de fête », là où le facteur François est en proie à un essaim, et où il se démène comme un beau diable au milieu des prés.
C’est effectivement ma fête :
* quand une mouche s’avise d’aller explorer une de mes narines ! Je pars à éternuer de façon tonitruante… Mais où est passé mon planeur ? Ouf, je retrouve sa trace sur fond de cumulus.
* lorsqu’une autre mouche cherche à se nicher dans mon oreille ! Vite un coup de paluche avec la main droite pour déloger l’intruse !
* au moment où une emmer…euse se glisse entre mon œil et mon verre de lunettes !
Il me faudrait trois mains. Voire plus ! Ah,  si j’étais Civa, la déesse aux cent bras !
Plaisant,  vous dis-je !!!
Une situation vraiment propre à s’énerver, à …à prendre la mouche !!!
Mais restons aussi calme que possible.
Tout pendant que durera ce vol je serai accompagné de mon nuage aux pustules noires. Plus ou moins dense, plus ou moins gênant.
Les vaches ont au moins un avantage sur les humains : elle peuvent utiliser leur appendice caudal en guise de chasse-mouche, n’est-ce pas ? Et pourtant, il y en a tout un troupeau dans le pré d’à-côté ! M’adressant alors aux furieux diptères : « Mais allez donc voir les vaches qui sont un peu plus loin! » Sans résultat, bien évidemment !
Les chevaux, eux, ils se mettent tête-bêche afin de s’émoucher mutuellement avec leur queue.
Mais moi, je suis tout seul dans mon pré !... avec mes mouches !!!
Et si par hasard des gens m’aperçoivent en passant sur le  chemin de randonnée tout proche… ils vont me prendre pour un doux dingue. Tout aussi « timbré » que le facteur de Tati…
 
Quoi qu’il en soit, au cours de ce vol mouvementé,  j’ai chopé des ascendances joufflues. L’une d’elles m’a même obligé à sortir les aérofreins… et cela n’empêchait pas le planeur de monter  quand même!!! Il a fallu faire transiter le modèle aussi rapidement que possible afin qu’il se trouve dans une zone moins porteuse.
Et au final ?
J’ai arrêté mon vol lorsque j’ai eu atteint une heure au compteur…
Usé que j’étais par mon furieux combat,   non pas avec les « descendances », mais bien plutôt par cette sorte de « Grand Cirque » aérien qui m’opposait aux mouches !!!
Je hais les mouches !!!
C’est tout !
 
 
(1) bulle, pompe, ascendance… jargon utilisé par les vélivoles pour désigner un courant d’air chaud naturel qui s’élève à la manière d’une montgolfière, et dont on profitera pour faire gagner de l’altitude au planeur.
 
PS: suite à cet article, on m'a conseillé de pendre à mon antenne un ruban adhésif anti-mouche comme on en voyait autrefois dans les cuisines... J'y penserai! Merci. Mais pas facile à trouver...
On m'a également conseillé de ne pas me rouler dans la bouse avant chaque vol... ben, j'y avais pas pensé... Merci également du tuyau.
Mais je voudrais vous livrer l'analyse hautement scientifique de l'éminent  Docteur Delmas, qui écrit:
"Après enquête il semblerait que les diptères en question soient sensibles aux ondes radio. Nous en faisons l'expérience chaque année à Caussade... même après avoir pris une douche! 
Solution, entre autres, suggérée par un ami belge: couper l'émetteur !!!!! 
Et le modèle pendant ce temps, il fait quoi? Boum sans doute?
Autre solution: se munir d'un chapeau à large bord muni d'une moustiquaire style voilette.
Si vous avez vous aussi des suggestions...
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Sciences expérimentales

1 Juin 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 Mon copain Marc est de ceux que la nouveauté technologique attire. « Il faut vivre avec son temps », dit-il  fréquemment, le visage illuminé par un large sourire qu'enjolive une barbe fournie.

 

 

N'a-t-il pas été 1'un des tout premiers au club à tester un système d'aide au pilotage nommé Flight Controller ? Vous savez, ce genre d'accessoire qui pour une modique somme d’environ 75 Euros s'installe dans votre modèle réduit, et vous remet votre joujou bien à plat dès que vous lâchez les manches quand vous êtes perdu ! Bien utile, ce "gadget". Il faut dire qu'on l'a poussé dans ses derniers retranchements, le Flight Controller ! On y collait l'avion dans n'importe quelle position, et hop, immanquablement ça se remettait en ligne de vol de façon stupéfiante ! Même les plus sceptiques n'en croyaient pas leurs yeux ! Et Marc n'était pas peu fier de posséder un tel fleuron de la technologie nouvelle.

Pensez également que nous avons procédé à des atterrissages entièrement automatiques sur un trainer (Aéro 40). Mise dans l'axe du vent, passage au ralenti (pas complètement baissé), et on pose l'émetteur par terre: l'Aéro 40 a toujours rejoint le sol sans problème. Moi qui suis "un vieux de la vieille", j'avais du mal à admettre qu'un "cerveau" fait de composants électroniques et de fils de cuivre puisse ainsi détrôner l'Homme ! Enfin "Faut vivre avec son temps !" n'est-il pas ?

Convaincu  depuis longtemps que l'informatique est une technologie incontournable, notre ami Marc fait transiter nombre de ses travaux par le clavier de son PC. Internaute averti, il signale tout bon site que chaque modéliste se doit d'aller visiter. Sevré de vol par moments, il n'hésite pas à recourir aux simulateurs RC que l'on a vu fleurir ces derniers temps.

Un as du joystick, notre ami Marc.

Et il n'hésite pas à nous le prouver fréquemment.

C'est ainsi qu'un bel après-midi ensoleillé, il fit décoller son Aéro 40. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le moteur ronronnait sagement. Et Marc prenait son pied!

 Quand tout à coup: "Merde, j'le vois plus !'

C'était Marc ! Il venait de perdre le contact visuel avec son modèle. 

A quelques centaines de mètres de notre piste se trouve une ferme entourée de conifères. L'Aéro 40 passa derrière les arbres... et on attendit qu'il réapparaisse de l'autre côté..."No problem, i have my FIight Controller ! `

Nippe ! Rien ne réapparut !

C'est alors que commença une longue recherche. Tous les copains présents arpentèrent les environs de la fermette, regardant en haut, regardant en bas. Point d'Aéro 40. Le triangle des Bermudes commençait à nous hanter.

 

Nous prîmes des échelles pour aller explorer le toit des maisons ou des hangars. Toujours point d'Aéro 40.

Une petite mare se trouve non loin... exploration... Toujours point d'Aéro 40.

 

C'est alors que, se reculant dans son champ, le fermier nous dit,   pointant du doigt : "Vous êtes mirauds, les gars, r'gardez-donc ! Il est là vot' machin !" Tout perché au sommet d'un conifère !

Commença alors la séquence récupération : échelles, cordes, tournevis pour démonter le bidule. 

 

Descente précautionneuse de l'aile, puis du fuselage, comme pour des alpinistes au bout d'un filin. Ah que nous étions contents !

Et Marc aussi ! Examinant les menus dégâts infligés à son modèle, il lâcha très satisfait: "Cette fichue biellette commandant la roue avant, ça fait longtemps qu'elle m'emm... à se déboîter, à casser. Eh ben là,  elle a tenu le choc ! J'crois bien avoir enfin trouvé LA solution !"

C'est sur ces douces paroles d'un partisan convaincu des mondes virtuels que nous restâmes pantois, et sans voix. Afin de rompre le silence, Marc se contenta d'ajouter:

« Rien ne vaut un bon test pour de vrai, non ? On fait bien des crash tests avec des voitures ou des avions... »

C'est peut-être ça les sciences expérimentales...

Mais j'en conclus tout de même que, à l’époque ou survint cette histoire, notre ami Marc avait dû regarder avec trop d'insistance à la TV  les spots publicitaires avec  la belle Claudia Schiffer: elle y vantait les mérites et les charmes... des coussins gonflables utilisés chez Citroën !

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Dantesque

10 Mai 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Hier on a fait une sortie dans les bois avec Annie, et elle m'a soupçonné de vouloir faire comme les parents du petit Poucet. ( Les contes de mon enfance reviennent à la surface; certes, j'ai la barbe, mais je ne suis tout de même pas Barbe-Bleue)
Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir?
Ma femme  a cru que nous étions perdus.  Que nenni!
Alors au retour j'ai réfléchi...
Et j'ai re-cogité tout ce matin... pour mettre en route ce "bordel" de Carto Explorer (édité par Bayo) qui avait dans le temps fonctionné nickel,  et qui refusait catégoriquement d'obtempérer depuis déjà pas mal de temps... Pourquoi???
Dans la forêt, ça nous aurait pourtant rendu grand service d'afficher la carte au 1/25000ème et de savoir où nous nous trouvions...
 
Et vers midi, miracle... Je venais enfin  de trouver une combine  pour faire en sorte que mon ancien Pocket PC  re-fonctionne sous Carto Explorer.
Ah, ça, ne me demandez pas comment j'ai fait... mais si Carto Explorer va bien, c'est maintenant Medion Navigator qui râle parce  qu'il n'a plus la possibilité de se connecter à l'antenne GPS!!! 
M'en fous, puisque j'ai un autre Pocket  équipé de TOM TOM et de Mio Map V3 dont les cartes sont plus récentes que celles de mon Medion!!! Non mais, on va pas se laisser emm...der comme ça!.
Et vu que ça fonctionnait bien, c'était donc  l'occasion de vérifier ça dans les chemins creux de notre joli bocage (affichage de la position GPS, tracé du parcours, de l'altitude, du temps de marche... et au retour possibilité de transférer les données sur le PC afin d'analyser tout ça, de voir le cheminement en 3D... balaise!)
 
Et comme la météo annonçait vent du SO... chouette, c'est sur la pente de la Roche... D'une pierre deux coups! Vol de pente et joujou avec le GPS...
On aurait quand même dit que dame météo était pour une fois mon alliée!
 
Mais comme ça promettait d'être joufflu qu'elle avait dit la Dame  sur Theyr ou Windguru, j'ai pris ma petite bombe qu'est Micro Floh: le bolide à la charge alaire bien "sentie" et au profil affûté style dragster!
Dans le chemin creux à l'aller, ça sifflait de partout... Ah, ah, ça promettait!!!!
Je suis arrivé, j'ai humé, j'ai jeté...  "Veni, senti, lanci!" Comme disait César, le Jules fort bien connu...
 
Ben j'ai vite compris!
Comme disait l'Edmond du roman, c'était Dantesque!
 
Pire que sur un stade de tennis où la petite balle jaune aurait été remplacée par le planeur. 
Faut aussi dire que  les pentes en Sud, c'est chiant au niveau visibilité: on est presque toujours en contre jour... et faut pas la perdre de vue la petite bête, je vous jure!
 
Les yeux embués de larmes et pleins de soleil... saoulé de vent au bout de quelques minutes, je me suis dit qu'il était nettement plus raisonnable de poser.
 
Ouais, mais avec ce bolide qui ne veut pas ralentir, et ce champ qui ne permet pas de poser en revenant de derrière... j'ai fait quelque(s) tentative(s)  (Au fait, ça  commence  à combien le pluriel?)
 
L'échange n'a duré qu'un petit quart d'heure.
 
Et quand enfin j'ai réussi à vacher (ouais, j'ose pas dire poser...) le planeur dans l'herbe haute et grasse, j'ai poussé un énorme  ouf de soulagement!
 
 
Sur le chemin du retour vers les "vestiaires", j'ai à nouveau testé mon Carto Explorer: bien qu'étant passé par le même chemin, j'ai trouvé  des écarts de l'ordre de 15 mètres à l'affichage!!!  Etonnifiant.
Bof, j'ai décortiqué les données sur le PC...  Marrant comme tout.
 
Voili-voilou, ,une journée (presque) bien remplie, car ce soir il y a volansal!
Là, je suis sûr au moins que le vent sera clément, et que je ne me perdrai pas entre les murs... pas besoin de GPS!!!
A la limite, je peux remettre le filet... pour continuer ma partie de  tennis-planeur entamée sur la pente!!!
 
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Les guignes ou la guigne?

22 Avril 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Les guignes
ou la guigne?
Je vous avais fait part il y de cela quelque temps de mes déboires avec un Webra scan DS8 "piloté" par un émetteur MPX 4000.
J'avais guigné sur le Net ce joli récepteur (Rx) à synthèse  qui n'a pas besoin de quartz, et qui s'aligne sur la fréquence de l'émetteur chargé de le piloter.
Ce Rx était reparti chez Webra qui me l'avait remis en état de marche... et il volait depuis sans me poser de souci.
Cet après-midi, le modèle équipé de ce récepteur  de luxe  s'est retrouvé au tapis, comme sur un brouillage radio. La LED clignotait lorsque j'ai ouvert le fuseau... indiquant une perte de portée. Bobo le modèle: vive la résine époxy et le tissu de verre!!! J'aurai même pas besoin de poser une guignette en guise d'attelle comme ce fut le cas sur le ProdiJ!
 
Après quelques tests en parallèle avec un autre récepteur utilisé comme étalon... il a bien fallu se rendre à l'évidence: ce Webra scan a  aujourd'hui une portée radio de 60 mètres, antenne totalement déployée à l'émetteur. C'est quand même d'just!!!
 
Merdrrrre... Je m'en vais le mettre à la poubelle. A moins que je n'éprouve le courage de le renvoyer en Autriche...
 
Je savais le mois d'avril comme étant celui des poissons... Mais  je ne savais pas le mois d'avril comme étant le mois des guignes!
Pas les petites cerises  qu'on mitonne  à l'eau de vie, non, celles qui font chier la marine. La guigne synonyme de poisse, de déveine...
Souvenez-vous: début du mois, je balance mon Prodij dans la flotte à Carolles sur un accu qui foire. Et je perds 4 servos, un récepteur, un accu, le fuselage. Je récupère certes  l'aile... mais dans quel état...
Il y a deux jours, je replie le dièdre de mon Dragonfly en vol,  alors qu'il volait à plat, pénard, sans faire le guignol...hein, Jean? Gros dégâts sur la cellule!!!
Aujourd'hui, je cartonne sévère mon Diamant électro...
A quand la prochaine "guigne"?
M'enfin, on va pas barguigner plus longtemps!
 
Garçon, SVP: trois cerises à l'eau de vie pour me remonter le moral!!!  Des guignes, bien évidemment... celles que les voisins de mes parents appelaient "les roupettes à queue!"
Et ensuite, un guignolet-kirsch... en guise de cerise sur le gâteau!!!
Tout ça pour me consoler de mes déboires. En effet: déboire ou conduire, il faut choisir.
Je vais donc déboire!!!
déboire, serait donc le contraire de boire!
Le délire.
Au fait: vous venez de lire mon histoire.
Mais délire ne serait-il pas le contraire de lire?
Oh, je crains que le délirium ne me guette!!!
Délirant, non???
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Micro planeur Virus

16 Avril 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 Virus, le micro-planeur

 Ah! il est des fantaisies qui paraissent anodines lorsqu'on les concrétise, et qui reviennent périodiquement, telles le rhume des foins  

Infection virale ? allez savoir !

Je veux parler d'un tout petit modèle de planeur sorti de ma cervelle vers 1985.

Je me souviens fort bien d'un dimanche pluvieux, le nez collé au carreau, privé de vol depuis un certain temps; et dans la tête, des idées qui trottent;  et soudain un morceau de papier, un crayon, un micro-servo.

Je me rappelle avoir dessiné le fuselage autour de cet unique servo qui coûtait la peau des fesses, de son homologue en balsa ! (Je n'en possédais qu'un seul exemplaire)

Ben oui, j'avais décidé de réaliser un planeur le plus petit possible. C'était l'époque où certains avaient embringué le chemin du « petit gros »,  et moi, j'avais pris le contre-pied. Tout comme d'autres d'ailleurs ! Ils avaient pour nom Patrick Nicolas qui publiait dans Modèle Magazine;  ou encore Didier Cervera avec son Jazz (l'actuel complice de Jean-Louis Coussot dans Fly)... ou encore  Philippe Mathiot et son micro ASK 21...

 

C'était l'époque  où Guy Revel étalait des articles sur les profils et les polaires dans des revues. Je me souviens d'ailleurs d'une rencontre au Salon du modélisme où nous avions échangé nos points de vue. J'avais déjà commis quelques « microbes », et lorsque Guy m'avait demandé où j'en étais au niveau taille de mes planeurs, je lui avais répondu que j'envisageais un modèle encore plus petit que le précédent, compatible avec les éléments des  radiocommandes de l'époque !

Et il m'avait asséné : «Ben mon vieux, à ces dimensions de corde-là, ton profil ne peut plus porter ! Les calculs le prouvent ! »

Et moi d'ajouter calmement. « Bof! Tu connais le camarade  Sikorsky, l'homme des hélicos ? Ne  disait-il pas  que les calculs mathématiques débouchent sur le fait que le bourdon ne peut

pas

voler. Mais comme le bourdon ne le sait pas, lui, il s'en moque, et il vole !!! »

 C'est sur cette « galipette »  aérodynamique que je m'en étais tiré! Jusqu'à ce jour où je mis sur du papier d'autres  coups de crayon. Avec objectif que le plan tienne  encarté dans la revue MRA, et à échelle 1 ... Fallait être un peu fou !

Le modèle fut fini dans la soirée,  fit ses premiers essais  quelques jours plus tard après que j'aie eu cassé ma tirelire pour un second servo.  Mais l'un des atterrissages se solda par un nez à la « bouledogue »! Il y avait donc quelques  « détails » à reprendre !!!

Détails qui furent repris, et la bestiole se mit à voleter, puis à voler, à la grande surprise de mes camarades de club.

Je me mis en devoir de rédiger un « papier », tirer quelques photos, et j'envoyai  le tout à Pierre Rousselot, alors directeur de la revue MRA dans  laquelle  j'avais déjà commis plusieurs  articles. Je reçus quelques jours plus tard une carte de visite à la sobriété    coutumière : « Bien reçu vos documents. Amitiés. Pierre » 

 Et puis ce fut le silence radio.

Jusqu'au jour où je reçus une autre carte de visite, un peu plus « bavarde » celle-là. Dans laquelle  mon rédacteur en chef me disait : « Lorsque j'ai vu votre plan, j'ai cru à un poisson d'avril. Ce Munoz est suffisamment facétieux pour se permettre de telles fantaisies. Son modèle ne volera jamais. Mais j'ai voulu en avoir le coeur net. J'ai envoyé un plan vers un modéliste du Nord de la France, et un autre plan vers le Sud, demandant à ces bêta-testeurs de construire, et de me retourner le résultat de leurs investigations.  Les deux ont été unanimes pour dire qu'ils n'en croyaient pas leurs yeux, et que la bestiole les avait séduits ! Le Nordiste ayant même perdu son modèle absorbé par une ascendance !!! 

J'ai donc décidé de publier .»

 C'est ainsi que ce planeur à la taille de confetti parut dans MRA en novembre 1986.

 C'était l'époque où je possédais un ASK21 Roedel de presque 4 mètres d'envergure : je pouvais loger facilement  mon Virus dans l'habitacle de ce « monstre ». Je me souviens également être arrivé un jour sur une  pente du Pays Basque, mon émetteur en bandoulière. Et les copains de me dire : «Ben t'es malade ! T'arrive avec ton émetteur... mais t'as même pas de planeur ! » Et moi de leur sortir malicieusement mon Virus qui était   tapi dans  la poche intérieure  de mon blouson !!! 

 Quelques années ont passé..  Mais ce micro-planeur  me vaut encore  bien des courriers. J'en reçois périodiquement,  émanant de pays divers tels que l'Italie, l'Espagne, le Portugal... et bien sûr la France.

Jamais je n'aurais cru qu'une si petite bestiole puisse avoir la vie dure au point de revenir presque un quart de siècle après sa création. Me fournissant encore quelques anecdotes parfois savoureuses, dont  celle-ci :

 Un  Internaute un jour m'envoie un courrier papier. M'expliquant qu'Il  avait tenté  vainement de me contacter via le Net pour ce fameux "microbe"... mais comme il avait mis en objet de mail "Virus", son FAI ou son logiciel de navigation, ou que sais-je encore... bref, les anti-tout-ce-ce-qu'on-veut-chargés-de-protéger-le-PC avaient d'office considéré que le message était potentiellement dangereux... Virus ! Ben voyons !!! Hop, indésirable... et mon malheureux correspondant ne put  échanger par mail  qu'après en  avoir modifié l'objet !!!  Faut dire qu'à l'époque où mon planeur fut créé, le mot "virus" ne

résonnait pas du tout de la même façon: Internet n'avait pas encore débarqué!!! Avec ses spams et ses bugs et ses ...virus...

  Une chose est toutefois certaine : qu'ils soient d'origine médicale informatique ou modéliste,  les Virus  ont la vie dure ! Non ?

Et concernant mon  mignon petit planeur, je n'ai  surtout pas l'intention de m'en plaindre !

En cliquant sur le lien ci-dessous, vous aurez accès à d'autres photos, et vous pourrez télécharger le  plan  (en accord avec la revue  MRA,  par l'intermédiaire de Roger Kaci )

https://share.orange.fr/#oBVzRRSUaM73eb9308b

  Merci à Pascal, Sylvain, Eric, Serge, Michel, Jean...  Bref, à tous ceux qui m'ont fait parvenir des clichés ou des commentaires.
 

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Mise en boîte

6 Avril 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

MISE EN BOITE...

 Le ciel est bleu, à peine troublé par quelques petits cumulus qui  germent. Je viens de remorquer le Kilt de Jean-Pierre qui m'avait dit : "Grouille-toi, Michel vient de redes­cendre, et il lui a fallu pousser comme un malade pour rentrer, tellement il était dans une bulle musclée." Et en effet, le Super Bison a ramassé une claque sous l'aile gauche, indiquant que l'ascenseur est bien là. Largage sans his­toires, puis un cri :

"M...., j'le vois plus !"

 C'est Jean-Pierre qui nous fait com­prendre son désarroi. Le Kilt a tellement bien profité de la bulle qu'il n'est plus visible.

 "Mets tout dans les coins", dis-je alors.

 En virevoltant dans le soleil, le planeur devrait lancer un flash à chaque tour de vrille... peine perdue. Au bout de… 10 minutes, il faut bien constater que nous ne le reverrons plus...

 Trois jours plus tard, le pilote recevra un coup de téléphone lui annonçant que son planeur a été retrouvé... quelques cen­taines de mètres plus loin... mais plus vraiment neuf.

 La perte de ce modèle me remet en mémoire une anecdote  qui date du joli temps où je pratiquais encore le vol libre ; vous savez, cette forme d'aéromodélisme qui n’utilise pas la radiocommande...

 En fin de journée, après une séance d'entraînement au treuillage, un magni­fique planeur de 2,10 m d'envergure est prêt à se poser dans un coin du champ. La masse d'air en équilibre instable, per­turbée par l'intrusion du modèle, décolle du sol, emportant avec elle mon oiseau de balsa, qui saute la haie... et disparaît derrière elle.

 Recherche, quadrillage du champ de blé en long et en large avec l'aide de mes camarades. Rien n'y fait. Je ne retrouve pas mon fugueur.

 

Je préviens le fermier de ma mésaventure. Je pose des papillons chez les commerçants avec la mention : Récompense à celui qui me le retrouvera (mon planeur, bien sûr). Puis les vacances arrivent. Et j'oublie... Jusqu’au jour où, rentrant de mes congés, je rencontre Monsieur D...., l'agriculteur chez qui mon planeur s'est envolé.

 Je ne peux résister au plaisir de vous rap­porter ses paroles, dommage que je ne puisse vous faire chanter le savoureux accent mayennais de cet homme de la terre. Témoignage de ce que devait être la langue française il y a quelques siècles. "Dites-donc, l'maît' d'école, vot' planeur. hé ben y n'était pas si loin qu'ça. On l'a r'trouvé. II est chez nous. V'nez donc un d'ces soirs, avant qu'on aille tirer les vaches ; on a tout ramarré les morciaux."

Sympathique, le bonhomme, mais s'il parle de morceaux, c'est que mon pla­neur n'est plus tout à fait entier.

 Le soir suivant, impatient de retrouver mon engin, je monte à la ferme.

 En me voyant arriver dans la cour, "le Patron" s'adresse à sa femme :

 "Hé, la patronne, va chercher l'avion du monsieur !"

En attendant, vous prendrez ben un p'tit coup de cidre, n'ce-pas ? "me jette-t-il. Quand du fond d'une pièce obscure, la dame lui demande :

 "Où qu'c'est qu'tu l'as mis ?"

 - "Mais si, tu sais ben, dans le bas d'l'armoire, la boîte à godasses..."

Et je vois revenir la fermière, portant, tel le Saint Sacrement, l'objet de mon culte. Non c'est pas vrai ? il n'est pas la dedans... Mon modèle de plus de 2mètres d'envergure est entré, sans chausse-pied, dans une boîte à chaussures de pointure 36 ! Et en gros sur le couvercle. avec une couronne, cette marque "DELUXE" !

"Quand qu'on l'a vu, la nuit, dans les phares de la moiss'batt, on a freiné ben vite, mais savez c'que c'est, ça s'arrète point comme ça ces grous engins là... Vot' machin, il a commencé à être mois­sonné. Mais vous r’collerez ben les mor­ciaux !"

Le plus gros, de ces morceaux, il n'avait même pas la taille d'une de mes menottes.

 J'avale vite une gorgée de cidre, avant que je ne m'étouffe.

C'est ainsi que mon modèle fut mis en bière, et on lui fit des funérailles... en grande pompe, après l'avoir incinéré.

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Renaissance d'une "gueule cassée"

30 Mars 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Dans le texte intitulé "La galère", je racontais comment mon planeur avait fait naufrage en se fracassant au pied des falaises de Carolles. Le fuselage avait été englouti  par la mer. Disparu à jamais sans doute.

Tel un pilleur d'épaves, j'avais réussi à récupérer  seulement l'aile...

 Fortement commotionnée,   (pas autant que moi peut-être!), elle était du  style "Gueule cassée"... cette expression me rappelant d'ailleurs mon époque "culottes courtes", où mon grand-oncle Jean m'envoyait acheter des billets  au dixième de la Loterie Nationale... "une main innocente", disait-il!l

 Mais face à cette aile esseulée et un peu "destroy",  je ne pouvais rester insensible. J'ai donc entrepris de  "restaurer" l'épave.

Petit à petit... un peu de colle époxy  par-ci, un peu de colle polyuréthane par-là...

La voilure  semblait reprendre goût à la vie.

Puis, avisant un fuselage qui traînait  sur une étagère, j'ai tenté une greffe.  Il s'agissait d'un motoplaneur nommé Diamant, qui possède encore sa voilure en parfait état de marche, elle!

L'adaptation n'a pas été trop difficile: l'intrados de l'aile du Prodij épousant parfaitement le fuselage du Diamant... Il a juste fallu insérer deux servos dans la voilure... (Sur le Prodij, ils étaient dans le fuselage...)

J'avais toujours envisagé de motoriser le Prodij, mais   la place étant  plutôt chichement comptée dans ce fuselage suppositoire...  j'avais toujours  remis au lendemin ce projet récurrent.

Je viens de procéder aux essais en vol de ma "nouvelle" machine: cela dépasse presque mes espérances les plus osées!!!!...

Le "nouveau" modèle nommé ProDiaJ (Contraction de Prodij et de Diamant...)  pèse 876 grammes. (Contre 785 pour le planeur Prodij avant sa chute à la mer.)

ProDiaJ  est équipé d'un moteur électrique  bruhless X-Power 2820/12, d'un accu Lipo 1700mAh  en 2S, et d'une hélice 10x8.

La machine possède un taux de grimpée fort intéressant: ça déménage!

Par temps neutre de ce jour, j'ai utilisé le moteur 3 mn 34, et le vol a duré 20 minutes.  Apparemment, l'accu n'était pas vide puisque son voltage était encore de 7.56V à la fin du vol... (Vérification après recharge, l'accu a repris 1.2A pour 1.7A de capacité nominale.)

Ce qui maintenant m'encourage à refaire la peinture de l'aile... long ponçage en perspective... certes!

Mais je crois vraiment que le jeu en vaut la chandelle.

J'ajouterai plus tard des winglets en bout d'aile... comme ceux que j'avais confectionnés, mais qui sont partis à la mer... (voir photo ci-contre)

Et mon Prodij va revivre, sous une autre forme...

Qui a dit qu'il fallait jeter les épaves à la poubelle?

 

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La galère

18 Mars 2007 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 Hier au soir,  mon fils Olivier me dit: "P'pa,   demain samedi, entre deux passages dépressionnaires,  la météo annonce une fenêtre  sympa :  un vent impec pour Carolles!"   (site en bord de mer, dans la Manche, au pied du Cotentin, face au Mont Saint Michel)

 Lui, il pratique le parapente après avoir longtemps tâté les manches d’un émetteur. Moi, je suis resté sur le plancher des vaches à piloter mes planeurs radiocommandés..

 Nous nous retrouvons donc ce samedi  vers midi au parking de La Croix Paqueray. Il a déjà volé une bonne heure.

Restau...

 Puis  dans l'après-midi, le vent vire lentement à l’ouest et monte en puissance: tous les parapentistes posent les uns après les autres. Y compris les delta-planes, pourtant moins mal à l'aise dans le vent...  Moi je continue de faire évoluer mon Ippon en compagnie de 4 autres modélistes.

 

 

 Après plus d'une bonne heure de vol, je décide de changer de modèle: je passe au Prodij, mieux adapté au vent du moment... Vingt minutes d'un vol tonique...  Puis ma femme  me dit qu'elle a froid,   et elle décide de retourner à la voiture en compagnie d'Olivier et  de sa copine Sophie..

"OK, dis-je,   je pose..."

Mais avant, offrons-nous un dernier petit passage à donf pente à gauche, remontée fantastique (faut dire que la dynamique est joufflue !), léger virage à droite... Le planeur a presque effectué un 180° sans que je touche à grand chose… puis le modèle étant maintenant très haut, je le  laisse plonger afin qu’il prenne un maximum de badin … mais  ... que se passe-t-il... . merde, il ne répond plus !!!

 Accélérant comme un dingue et maintenant vent dans le cul,  le Prodij continue son léger virage en descendant, très stable sur trajectoire. Longues… et courtes secondes à la fois, où  j'ai tout  le temps de  mesurer  mon désarroi, incapable d'imprimer le moindre mouvement à mon modèle. Il va où il veut!!!!  J'essaie d'évaluer  le point d'impact futur, et  je me dis qu'avec un peu de bol, il va emplafonner la planète  vent arrière  à mi-hauteur du talus... entre la crête et les rochers battus par la mer montante. Ce qui me permettrait au moins de récupérer quelque chose. Même en mauvais état...  

Ben nippe, j'ai entendu un grand boum, mais j'ai pas vu où il a tapé... A pied de la falaise sans doute: dans l'eau, sur les rochers, sur le sable????

Aussi vite que possible, Olivier et moi nous  descendons  pour aller voir, mais  la progression vers le bas est  très   difficile...  http://www.francevuesurmer.com/grand.php?id_photo=2206

 

Car  la putain de végétation nous   bouffe les genoux, les cuisses, les mollets...

Je suis tombé je ne sais combien de fois... J'en ai perdu ma casquette favorite, que je n'ai pas retrouvée...

 Et puis nous avons fini par apercevoir  l'aile ballottée par les flots, surfant  magnifiquement à la crête des vagues et galopant vers le petit bout de sable qui restait à découvert. Puis après quelques courts moment d ‘hésitation, elle   semblait  vouloir repartir comme à regret vers la mer sous l'effet du ressac. Etait-elle attirée par le chant des sirènes lui ayant promis de jouer avec les gentils dauphins ?

 Olivier a fini par récupérer l'aile... mais aucune trace du fuselage dans la petite crique que l'on ne pouvait voir d'en haut.

 Je suis remonté de mon côté,  totalement épuisé...

Tentant une autre voie qu'il pensait moins épineuse, mon fils  m'a remonté l'épave de l'aile... qui est bonne à jeter. C’est sûr! Et quand je dis qu'elle est bonne à jeter, ceux qui me connaissent savent qu'elle a dû vraiment morfler  pour que je dise une chose pareille!!!!  Même sous l'effet du dépit!!!!

 J'ai souvent réparé des trucs que d'éminents spécialistes  de la résine et du tissu de verre n'auraient jamais tenté de réparer!!!  Cette fois, je jette l'éponge. 

 

 

 

 

L'origine de ce crash?  Je pointe très fort du doigt l’accu réception  qui  a pu tomber en rade, une prise qui a  lâché, la  réception radio...  ???

 Jamais je ne saurai.

Mais les gouvernes  n'ont esquissé aucun  mouvement  durant la descente aux enfers... dans le cas d’un brouillage, les symptômes auraient été très différents.

Je perds donc presque  "corps et biens" un très bon modèle... avec tout son équipement radio.

 Malgré la grosse toile de mon  jeans (fichu lui aussi !) j'ai les jambes en feu, lacérées par les épines et les ajoncs.  Les mains pleines de piquants. La tête dans le sac.

 Et comme le disait  mon ami Pierre,  qui a connu une  mésaventure  un peu similaire avec son aile volante Fauvel : «Il persiste après coup, comme une rage, que rappelleront    sans cesse les griffures et autres épines qui vont mettre des mois à bien vouloir sortir de la couenne. »

 

 Sûr que je vais passer une très mauvaise nuit!

 PS1: Ceci dit, faut quand même relativiser; ce qui m'arrive n'est que perte matérielle. Un incident portant sur le physique est nettement plus "douloureux"! Plaie d'argent n'est pas mortelle, dit-on!

PS2: Si je peux me permettre d'ajouter ce commentaire à propos de mon Prodij:

En début de vol, un promeneur passe sur le sentier des douaniers, et voyant mon modèle évoluer, il me  pose cette question apparemment anodine:
"Et vous avez pas peur que vot' planeur y tombe à l'eau?"
Ben  moi de répondre posément:
"Oh, vous savez, cela fait des années que je fais voler ainsi en bord de mer...
D'autres modélistes pratiquent également ce genre de vol
La portance y est très régulière... et quand le vent mollit, on le sent venir...
Une erreur de pilotage? Il y a encore de l'eau sous la quille pour rattraper...
A part une panne radio, je ne vois pas ce qui pourrait entraîner le modèle à la  baille... d'autant plus qu'on ne s'aventure jamais bien loin au-dessus des flots, et que le vent a tendance à ramener  vers la pente..."
 
Une demi-heure plus tard...
 
Ironie du sort!
 
 Mais je l'aimais bien mon petit Prodij.... Nous avions lui et moi quelques bons  souvenirs à partager. Voir autre texte intitulé « Attelle-toi ! »     Sur ce lien:

  http://bernardino.over-blog.net/article-4072870.html

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