humour et modelisme
Faut pas perdre le Nord Tchârlesssse
Dieu, fallait-il donc qu'il aime le maïs
sous toutes ses formes, notre ami Charles ! Enfin, ne me dites pas que vous ignorez tout des
habitudes alimentaires de nos amis britanniques... Vous savez bien que le petit déjeuner, chez eux,
c'est sacré. Et que j’te mette des flocons de ceci et des flocons de cela. Ils disent aussi que le popcorn, c'est extra pour la santé. Mais de là à pousser le vice comme notre ami Charles...
C'est vraiment exceptionnel. Car la gourmandise a ses limites.
Ah, mais j'ai oublié un petit détail : Charles est l'un des membres du club anglais de Hertford. Club avec lequel nous entretenons des échanges amicaux depuis 1988. Une année nous passons la
Manche; l'année suivante, ce sont les Britanniques qui viennent nous rendre visite et traversent le Channel.
Fin août 1994, le match se déroulait sur notre stade... Panneau d'affichage : 0 à 0. Balle au centre.
II faut dire qu'à chacune de leurs visites, nos amis déploient une débauche de créativité pour nous présenter des modèles différents, voire
exotiques...
Mais, là, non : un modèle banal décolle sous la houlette de notre ami Charles.
Un détail, pour recréer l'ambiance : dès à présent, il va vous falloir prononcer son prénom à l'anglaise. Ecoutez bien, il faut dire "Tchâaarlsse". Après moi, répétez
:
"- Tchâaarlsse ! "
OK, c'est parfait.
Mais pendant qu'on discute, notre pilote a déjà conduit son modèle
réduit bien au-delà du bout de la piste... Le moteur ratatouille, de son pot d'échappement émanent quelques hoquets... puis plus rien, silence total : il vient de caler.
Affolement, et manque d'habitude de piloter dans la campagne mayennaise, ou tout simplement réflexe conditionné : Tchâaarlsse vire à gauche. Le plané s'effectue normalement. Enfin, que je vous
dise : personnellement, en pareil cas, je vire à droite, vers le Nord, parce que sur la gauche, se trouve un magnifique champ de... un champ de ? Mais voyons ! un champ de ma... un champ de
maï... un champ de maïs, bien sûr ! (Heureusement que je vous l'ai soufflé, parce que je sens que vous n'auriez pas trouvé.) Le modèle s'en va donc joyeusement se poser dans des maïs dont la
hauteur me dépasse allègrement. Et comme, en plus, le
champ est en dévers, nous n'avons pas pu localiser avec certitude le point d'impact. Même les plus pessimistes pronostiquent pourtant un modèle réduit intact. Sympa, non ? C'est alors que les
plus grands (dont je ne fais pas partie) pénètrent à l'intérieur de la végétation. S'engage ensuite un dialogue surréaliste dont les protagonistes ont été entièrement avalés par le maïs. "J'te
dis qu'c'est à gauche ! Mais non, c'est tout droit !"
Au bout d'un certain temps, toujours pas de modèle réduit.
Alors différentes tactiques vont être utilisées. Jean-Pierre, un très grand, escalade un poteau téléphonique... Mais il ne voit rien. Christiane propose qu'on prenne un drapeau rouge fluo, qu'il
suffira de brandir à bout de bras, afin de localiser celui qui le portera. J'en passe, et des meilleures. Le temps passe, lui aussi, et le modèle n'est toujours pas
retrouvé.
Quand tout à coup, Michel, qui revient son drapeau à la main, crotté, griffé et découragé, Michel "tombe" par hasard sur l'avion fugueur. "Je l'ai trouvé !" crie-t-il avec joie.
Le champ de maïs commence alors à régurgiter un à un tous les modélistes qu’il avait avalés auparavant. Physiquement, ils sont dans le même état que Michel. Tous, sauf un ! Et oui, il manque... Tchâaarlsse ! On était parti chercher un avion ; c'est le bonhomme qu'il va falloir récupérer maintenant.
Ceux que la nature a dotés d'un organe vocal puissant se mettent à hurler : "Tchâaarlsse ! reviens !" (En secret, les plus sadiques, intoxiqués par la pub télé, murmurent : Léon, reviens, on a les mêmes à la maison !) Mais le temps passe, et on nous attend au restaurant.
II faut pourtant se rendre à l'évidence : Tchâaarlsse s'est perdu. Je ne sais si vous avez été confronté à un tel problème, mais un champ de maïs devient un vrai piège. On suit les sillons, jusqu'à ce que brusquement, ils changent d'orientation. Par temps couvert, en l'absence de soleil, aucun point de repère possible. Et quand en plus une légère brise fait bruire les feuilles, on n'entend même pas les appels des copains, et il est facile de perdre le Nord...
Ce n'est qu'après de longues minutes que Tchâaarlsse sortit à l'autre
bout du champ. Mais dans quel état ! Nous lui montrâmes son avion... intact, lui ! Et notre ami tint à se changer pour aller au restaurant, où nous
arrivâmes en retard, bien évidemment. Notre crainte à tous pendant le trajet, c'est qu'en entrée, on ne nous propose... du maïs. Ce qui ne fut heureusement pas le cas.
Et Tchâaarlsse se vengea, sur un steak ! Quant à la serveuse qui lui demandait ce qu'il voulait comme légume pour accompagner sa viande, il lui répondit, fort aimablement : "Des frites ! Please
!"
Comme quoi il n'avait pas tout à fait perdu le Nord !
On voit tellement de choses ces temps-ci…
Ce matin brille un soleil radieux qui m’invite à faire une petite séance de vol. Le vent
vient du Sud-Sud-Est…
Il s’avère cependant que notre région n’est pas réputée
pour détenir des collines permettant de pratiquer le vol de pente avec ce type de brise…
Mais, équipé d’un motoplaneur électrique, je pars quand même en quête d’une prairie afin de pouvoir
décoller.
C’est pourtant pas facile à dénicher en ce début de printemps !
Entre les champs qui viennent d’être labourés, ceux dans lesquels on a abondamment égaillé du fumier… Ceux destinés aux foins et où l’herbe commence
à être trop haute…
Mais le hasard fait parfois bien les choses ! Remontant le chemin touristique du Gros-Roc, j’avise
un oiseau qui semble profiter d’un courant ascendant. Il est juste au-dessus d’un herbage pentu occupé par quelques jeunes bêtes qui paissent paisiblement tout en bas.
Je gare mon véhicule, je sors le modèle du coffre, je passe sous la clôture, je branche les fils ; petite visite pré-vol pour essai moteur et gouvernes. Et je lance !
Mon planeur prend gentiment de l’altitude…
Passe alors très
lentement un véhicule utilitaire… qui monte la petite route…
Véhicule que je vois redescendre presque aussitôt, et qui se gare à côté de ma voiture…
J’en vois descendre un homme de taille moyenne, abrité sous une casquette à carreaux, vêtu d’une salopette bleue et muni d’un bâton de
vacher ; il enjambe la clôture, et se plante là…
Je pose alors prestement mon modèle : durée du vol : 2minutes
45 !
Puis je me dirige vers le nouveau venu.
C’est moi qui ai le redoutable honneur d’entamer la conversation.
« Bonjour Monsieur, je suis sans doute sur une de vos terres…
- Ouais… que me fait l’homme en mâchouillant un mégot de cigarette roulée qu’il a scotché sur sa lèvre inférieure. (Comme une sorte de Lucky Luke du Far West de la
France!)
- C’est la première fois que je viens ici, c’est pour un essai… dis-je timidement
- Ouais… »
Mon homme ne se montre
guère causant. Par opposition aux bavards que l’on nomme par chez nous les « causeux », celui-ci doit être un « taiseux »….

Long silence. Et avisant mon boîtier d’émetteur, il me jette :
« C’est quoi vot’ truc ? »
Je commence à lui expliquer…
Mais cela ne semble pas vraiment
l’intéresser.
Puis il reprend :
« Vous avez vu, y’a des bêtes ? »
A mon tour de causer à l’économie :
« Ouais ! »
« Et elles sont toutes folles de ce temps-là !
- Ah ? cela ne m’a pas semblé… mais si je m’étais rendu compte de leur énervement, je ne serais même pas entré dans cette prairie…
- Ouais, que me fait l’homme en mâchouillant toujours son mégot qu’il s’efforce de faire durer le plus longtemps possible.
- Mais c’est souvent que j’utilise un herbage pour faire décoller mes modèles. Dans le coin, les gens me connaissent… »
Pas de réaction…
J’enchaîne alors :
« Voyez, mon appareil, c’est du polystyrène, et quand je mets le moteur électrique en route, y’a pas de quoi affoler le monde avec le bruit… »
Long silence… Et laissant un vide après chaque phrase, il commence à
égrener :
« Ouais… mais les bêtes, elles sont toutes folles de ce
temps-là !
Et pis, on voit tellement de choses ces temps-ci…
Moi, faut que je vienne de Sainte-S…
Hein, si les bêtes elles foutent le camp du champ, hein ? »
Voilà mon taiseux devenu soudain bavard. Placide, mais bavard…
Je crois alors comprendre qu’il
me faut le rassurer.
Et moi d’expliquer alors que… et encore que… et puis encore que…
Et à chacun de mes arguments en vue de lui montrer que j’étais un type responsable, accueilli partout aux alentours sans problème… mon homme de
ponctuer systématiquement, sobrement, imperturbablement :
« Et pis… on voit
tellement de choses ces temps-ci… »
Long silence à nouveau… que je tente pourtant de rompre avec cette
invite :
« Bon, alors, quand les bêtes ne sont pas dans le pré, me donnez-vous l’autorisation de… »
Et là, il me coupe sèchement :
« Ouais, mais on voit tellement de choses ces temps-ci… »

Cela m’a rappelé un souvenir du même style : c’était il y a bien longtemps, à quelques dizaines de kilomètres de l’endroit d’aujourd’hui, où j’avais été accueilli par un paysan « taiseux » muni d’un sorte de hallebarde… et qui là aussi n’avait rien voulu entendre.
Le temps semble long, très long, dans ce genre de… dialogue…
Mon homme du jour s’est éloigné lentement, il est descendu voir ses bêtes… et le temps
que je remballe mon modèle dans le coffre, il était déjà revenu. Je lui fais alors remarquer qu’en l’absence de son consentement, j’avais rangé mes affaires…
Long silence… Lourd silence…
Je tente de renouer le contact, et j’ai l’audace de tenter timidement une nouvelle fois :
« Mais… s’il n’y a pas de bêtes dans
le champ… ??? »
Il ne me répond pas.
Lucky Luke continue de mâchouiller son mégot, et la tête baissée, il martèle très lentement le sol en cadence avec son bâton qui tinte douloureusement sur le goudron. Ce n'est pas le supplice de la goutte d'eau, mais en ce
qui me concerne, ça lui ressemble!
Puis il se décide à ouvrir la porte de sa voiture, et me lâche sur un ton monocorde,
empreint d'une sobriété dont il doit faire preuve quotidiennement : « Au revoir monsieur… »
Il ne m’a pas refusé l’accès de sa prairie.
Il ne m’a pas dit oui... il ne m’a pas dit non…
Un Normand égaré dans le Bas-Maine ?
Mais il est parti, me laissant là comme un péquenaud.
Ne vous l’avais-je pas dit ?
« On voit tellement de choses ces temps-ci… »
----------------------------------- En guise d'épilogue --------------------
Dans mon récit, j’ai omis volontairement un petit détail, le détail qui tue! Car il me suffira de
grimper d’une cinquantaine de mètres, me placer dans la prairie à gauche de la route, en face celle que j’ai voulu utiliser hier, pour balancer mon
motoplaneur de cet endroit, et ensuite aller exploiter la pentounette que je visais… car dans cet herbage côté gauche, qui permet déjà de balancer aussi en direction de l’OSO, l’agriculteur m’a donné son feu
vert !!!
J’irai ainsi survoler les « terres interdites » en toute
impunité…
Comme quoi, à malin, malin et demi !!!
Voyez, c’est presque un conte à la manière de Maupassant !!!
Attrape le manche!
Pendant mes vacances, j’adore me promener sans trop savoir où je vais, et cela débouche parfois sur des rencontres aussi cocasses
qu’inattendues.
C’est ainsi qu’un été, j’avais posé ma caravane sur le camping de Saint Jean de Maurienne, et
j’étais parti en direction de Saint Colomban des Villars. Lorsque petit à petit, la route commence à s’élever, on aperçoit tout en haut le
fameux col du Glandon. Au fur et à mesure que la voiture s’échine à grimper, je me rends compte que des moucherons sillonnent le ciel… Ne
s’agirait-il pas de modèles réduits pratiquant le vol de pente ?
Alors que mon radiateur indique des signes d’échauffement, je me gare sur le parking, et mes
« soupçons » se confirment. A quelques centaines de mètres, on peut apercevoir toute une troupe de joyeux modélistes, à laquelle je me joins bien évidemment avec une parfaite
curiosité.
Il y a là manifestement plusieurs nationalités, dont un bon groupe d’Anglais. Et en y regardant de plus près, nombreux sont
ceux qui arborent fièrement leur badge FITEM !
Ah bon!!! Je comprends alors que je
suis « tombé » par hasard sur ce fameux festival dont on parlait tant dans la presse spécialisée il y a de cela quelques
« lustres ».
Rien qu’en écoutant, je peux
apprendre aussi qu’il s’agit de la sortie « fin de stage », celle qui « couronne » la semaine
d’activités… par un vol de pente à 2000m
d’altitude!
Apparemment, chacun vole comme il l’entend : il suffit de s’inscrire auprès d’un responsable, qui note sur un
cahier les différentes données telles que nom, prénom, modèle… et surtout fréquence d’émission, dans le souci évident de ne pas provoquer d’interférences néfastes. Et on trouve en l’air toutes sortes de planeurs, pilotés plus ou moins habilement.
La portance est telle que les nombreux « deux axes » présents ne sont pas forcément à la fête dans la mesure où on pourrait presque faire voler des enclumes !!!

Lorsque me promenant mains dans les poches au milieu de ces pilotes qui me sont tous inconnus, j’avise l’un d’entre eux qui se tortille, jure, peste, rigole, se récrie, se contorsionne… et en suivant son regard, je finis par trouver quel est le modèle auquel il tente de fournir ses ordres. Et manifestement, le léger planeur « deux axes » n’en fait qu’à sa tête. Décrochage sur décrochage, marche arrière, demi boucle involontaire… et l’instant ne va pas tarder où le frêle oiseau sera parvenu presque derrière la crête.
C’est alors que, inconsciemment, j’avance avec prudence : « Vous
avez des problèmes ? »
Ce à quoi, sans même
réfléchir, mon interlocuteur répond : « Attrape !»
Et joignant le geste à la parole, il me refile son émetteur ! M’obligeant ainsi à retirer les mains de mes poches !
Imaginez la
scène :
Le type ne sait pas qui je suis, il ignore si je sais piloter, il ne sait pas si je dispose mes commandes sur mon émetteur de la
même manière que lui…
Faut être vraiment dans la m… pour
balancer sa radio comme ça vers un inconnu !!!
Et moi de tâter les manches aussi rapidement que possible afin de
savoir si je vais être en mesure de domestiquer la bestiole.
Heureusement, les manches correspondent à ma pratique du pilotage!
Mais le petit « deux axes » est déjà dans une position fort peu confortable, en
arrière de la crête, dans une zone très turbulée… et comme sa conception ne permet guère d’avancer pour remonter au vent, me voilà à mon tour dans la
m… (« T’avais qu’à fermer ta
gu… ! » me pensais-je, mais il était trop tard, il fallait assumer !)
Tant bien que mal, je finis par poser le planeur assez loin derrière, dans les
rabattants, mais apparemment sans casse.
Tout excité par l’aventure, le monsieur me remercia et partit prestement
récupérer son modèle.
J’attendis un peu ; puis de mon côté, je fis les quelques 300m me séparant de mon véhicule.
C’est alors que ma femme, qui était restée bien
« au chaud » dans la voiture, m’apostropha en ces termes : « Dis-moi,
tu es incorrigible ! Tu ne peux pas t’empêcher de piloter, même quand tu n’as pas pris de
modèle avec toi !!! »
Heu, comment savait-elle ? Aurait-elle un don de double vue ? M’avait-elle aperçu avec
l’émetteur entre les mains ?
Elle finit donc par m’avouer qu’elle venait de voir passer un petit groupe, dans lequel un des personnages se
montrait plus volubile que les autres (l’ivresse des montagnes ?) Et il affirmait :
« Ben les gars, j’étais dans une m... noire, j’arrivais plus à
mener mon engin… Quand j’entends derrière moi un type qui me dit : « « Vous
avez des problèmes ? »
Ben j’ai même pas
réfléchi, j’lui ai balancé mon émetteur! J'le connais même pas ! C’était un
p’tit barbu. Heureusement qu’il était là, il m’a ramené mon planeur, et le v’là intact !!! Il
fait pas partie du FITEM ? Si j’le retrouve, faudra que je lui dise merci ! »
Voilà donc ce que ma femme avait entendu… et elle n’avait eu aucun mal à
identifier son « p’tit barbu ».
Par la suite, je me
suis dirigé vers Le Corbier-La Toussuire, mais je n’ai pas eu le loisir de rencontrer mon
« naufragé ».
Pourtant, s’il me lit un jour,
qu’il sache combien j’ai eu plaisir à lui rendre ce petit service.
« Attrape le manche! » qu’il avait dit…
Pégase, pièce théâtrale en 4 actes

De : Marc Mottay
À : Bernard Munoz… et quelques autres membres du CAB…
Objet : Re: VéDéPé

Les acteurs, pas vraiment à cheval sur les principes, reviennent pour saluer le public...
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Pégase le cheval ailé:
http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9gase_(mythologie)
Les travaux d'hercules


Vézède présente ses voeux (GPB)

Je viens de recevoir une carte en directe ligne du Midi...Arles... au dos de laquelle je pouvais lire cette maxime:
"Le véritable ami est celui qui pense encore à toi quand il croit que tu l'as oublié!"
Dixit GPB, qui ajoute que des pensées comme celles-là, il a de quoi en écrire un recueil, trouvable dans toutes les bonnes drogueries! Bien sûr.
Ou encore: "La nostalgie, c'est quand tu te retournes sur ton passé, et que tu vois ton avenir en face..."
Pour ceux qui ne connaîtraient pas Gérard Pierre-Bès, GPB pour les intimes, il est l'auteur d'une célèbre notice de planeur vol libre nommé D-Un... Il (s') 'illustra (dans) certaines revues en publiant des dessins ou des aventures "burlesques". C'est lui qui pendant de nombreuses années vint apporter une touche haute en couleurs en illustrant ma rubrique "Histoire du mois" dans la revue MRA.
Il continue de publier dans la revue "Vol libre", où il tient la rubrique "Céhyxe et Vézède"...
Nous échangeons épisodiquement des courrriers, par écrit (notre homme n'a pas de mail...)
Cette fois-ci, notre homme signait sa carte de voeux par un jeu de mots rappelant une aile volante Fauvel (à moins que ce ne soit un clin d'oeil aux années "Front Populaire", allez savoir avec ce farceur)
Avé.... 36!!!
Allez, GPB, même si les biroutes des années actuelles ne sont pas aussi vigoureuses que celles des années 60, garde ta verve pour pondre encore de magnifiques croquis dont tu as le secret.
Easy Glider... glandeur





Peine perdue (pas vraiment)
Faire voler son p’tit avion est généralement source de plaisir(s) intense(s).
Ainsi notre ami "Klaus Trophobe" s’en donnait-il à cœur joie ! Campé sur ses deux pieds, il savourait les évolutions de son petit avion, lui faisant décrire de nombreuses courbes dans l’azur du ciel. Les oiseaux chantaient en ce début de printemps. Quant à lui, il pouvait savourer les bienfaits de la campagne, lui qui se trouvait à plusieurs kilomètres de la ville et de ses nuisances. Et de plus, il se trouvait (forcément) en plein air ! ! !
Ah, j’ai oublié de vous dire que notre ami Klaus n’apprécie pas du tout le vol en salle (d’où son surnom, issu bien évidemment de sa claustrophobie !)
“ A moi les grands espaces, la liberté, l’air pur ! ”
Tout un programme, n’est-il pas ? Mais à force d’entendre Klaus le clamer à tous vents, l’avion lui-même n’avait-il pas enfin compris…
Toujours est-il qu’à un certain moment, le modèle semble rétif aux ordres impulsés… et il apparaît de plus en plus clairement que le petit avion a décidé de prendre la clé des champs !
Il est libre ! ! ! Il fait ce qu’il veut, et n’obéit plus du tout aux injonctions de son maître ! ! !
Klaus est atterré, il ne pourra plus le faire atterrir à sa guise! ! !
Le fugueur adopte ainsi une trajectoire quasiment rectiligne, et “ vent dans le cul ”, il file maintenant vers de nouvelles aventures… telle la chèvre de monsieur Seguin.
Rencontrera-t-il le Loup ? L’avenir nous le dira peut-être !
Vite, Klaus monte dans sa voiture et file dans la même direction que son avion….
Peine perdue. Aucune trace de l’appareil.
Il faut vous dire aussi que nous évoluons sur un terrain utilisé également pas des ULM. C’est pourquoi notre ami Klaus s’en alla tout naturellement trouver un “ Ulmiste ” de ses connaissances, à qui il demanda d’effectuer quelques vols de re-connaissance...!!!
Mais il fallut se rendre à l’évidence : le fugueur s’était évaporé dans la nature.
Notre Klaus Trophobe décida donc de faire paraître une petite annonce dans la presse locale, et il attendit…
Il attendit… et finit par recevoir Mais voyons plutôt comment le “ trouveur ” rapporta l’histoire.
“ Un soir, j’allais dans un champ pour voir comment poussait mon colza. (C’est beau le colza en fleurs, ça donne des champs tout jaunes !) Et là, qu’est-ce que je vois ? Un bidule étrange. Ben, j’prends un bâton, et je tape un peu dessus, pour voir comment qu’ça allait réagir… Vous savez, on voit tellement de choses à c’t’heure !
Et le bidule, y réagit pas. Ben, " laisse donc ça tranquille" que j’me dis, on verra ça demain !un coup de téléphone. C’était un agriculteur voisin qui l’informait que….
Le lendemain, le bidule il était toujours là ; je tape dessus un p’tit coup avec mon bâton*… Y bouge toujours pas…
Ben j’vais le laisser là quand même, y gène point là où qu’il est ! ”
Se passe ainsi une semaine, où notre “ trouveur ” rend périodiquement visite à son objet insolite.
Jusqu’au jour où, se rendant au village afin d’y faire quelques emplettes, et en causant comme ça “ à bâtons rompus* ” ! il apprend qu’une petite annonce… récompense, N° de téléphone…. Vous devinez la suite.
Notre “ trouveur ” contacte donc Klaus Trophobe, et ils conviennent d’un rendez-vous.
Au cours de la conversation, le paysan dira : “ Ben j’croyais au début qu’cétait un sac en plastique distribué par les grandes surfaces et que le vent aurait emporté. On en récupère pas mal du côté d’chez nous. C’est pas croyable c’que ça pollue ces trucs-là ! ! ! ”
Klaus tenta de garder son sérieux, remercia vivement son hôte et récupéra ainsi son avion.
Ce dernier n’avait pas vraiment souffert de son séjour en plein air. Il avait heureusement bénéficié d’une période où il n’était pas tombé une seule goutte de pluie. Mais il fallait quand même bien trouver la raison de cette fugue ! C’était tout bêtement une soudure qui avait lâché sur l’interrupteur.
Cette histoire se déroula début avril… à l’époque où “ fleurissent ” les poissons du même nom.
Et pourtant je peux vous certifier qu’elle est parfaitement authentique.
Mais il n’empêche que depuis, je me pose la question de savoir si à force de voler dans un espace un peu trop réduit à leurs yeux, certains avions ne seraient pas devenus eux-mêmes claustrophobes ?
Avec l’impérieuse envie de conquérir les grands espaces ? ? ? ?
Je hais les mouches !



Sciences expérimentales
Mon copain Marc est de ceux que la nouveauté technologique attire. « Il faut vivre avec son temps », dit-il fréquemment, le visage illuminé par un large sourire qu'enjolive une barbe f
Pensez également que nous avons procédé à des atterrissages entièrement automatiques sur un trainer (Aéro 40). Mise dans l'axe du vent, passage au ralenti (pas complètement baissé), et on pose l'émetteur par terre: l'Aéro 40 a toujours rejoint le sol sans problème. Moi qui suis "un vieux de la vieille", j'avais du mal à admettre qu'un "cerveau" fait de composants électroniques et de fils de cuivre puisse ainsi détrôner l'Homme ! Enfin "Faut vivre avec son temps !" n'est-il pas ? Convaincu depuis longtemps que l'informatique est une technologie incontournable, notre ami Marc fait transiter nombre de ses travaux par le clavier de son PC. Internaute averti, il signale tout bon site que chaque modéliste se doit d'aller visiter. Sevré de vol par moments, il n'hésite pas à recourir aux simulateurs RC que l'on a vu fleurir ces derniers temps.
Un as du joystick, notre ami Marc. Et il n'hésite pas à nous le prouver fréquemment.
C'est ainsi qu'un bel après-midi ensoleillé, il fit décoller son Aéro 40. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le moteur ronronnait sagement. Et Marc prenait son pied! Quand tout à coup: "Merde, j'le vois plus !'
C'était Marc ! Il venait de perdre le contact visuel avec son modèle. A quelques centaines de mètres de notre piste se trouve une ferme entourée de conifères. L'Aéro 40 passa derrière les arbres... et on attendit qu'il réapparaisse de l'autre côté..."No problem, i have my FIight Controller ! `
Nippe ! Rien ne réapparut !
C'est alors que commença une longue recherche. Tous les copains présents arpentèrent les environs de la fermette, regardant en haut, regardant en bas. Point d'Aéro 40. Le triangle des Bermudes commençait à nous hanter.
Nous prîmes des échelles pour aller explorer le toit des maisons ou des hangars. Toujours point d'Aéro 40.
Une petite mare se trouve non loin... exploration... Toujours point d'Aéro 40. C'est alors que, se reculant dans son champ, le fermier nous dit, pointant du doigt : "Vous êtes mirauds, les gars, r'gardez-donc ! Il est là vot' machin !" Tout perché au sommet d'un conifère !
Commença alors la séquence récupération : échelles, cordes, tournevis pour démonter le bidule. Descente précautionneuse de l'aile, puis du fuselage, comme pour des alpinistes au bout d'un filin. Ah que nous étions contents !
Et Marc aussi ! Examinant les menus dégâts infligés à son modèle, il lâcha très satisfait: "Cette fichue biellette commandant la roue avant, ça fait longtemps qu'elle m'emm... à se déboîter, à casser. Eh ben là, elle a tenu le choc ! J'crois bien avoir enfin trouvé LA solution !"
C'est sur ces douces paroles d'un partisan convaincu des mondes virtuels que nous restâmes pantois, et sans voix. Afin de rompre le silence, Marc se contenta d'ajouter:
« Rien ne vaut un bon test pour de vrai, non ? On fait bien des crash tests avec des voitures ou des avions... »
C'est peut-être ça les sciences expérimentales... Mais j'en conclus tout de même que, à l’époque ou survint cette histoire, notre ami Marc avait dû regarder avec trop d'insistance à la TV les spots publicitaires avec la belle Claudia Schiffer: elle y vantait les mérites et les charmes... des coussins gonflables utilisés chez Citroën ! ournie.