humour et modelisme
Allons enfants de la batterie.. i..e
Ainsi pourrait commencer un hymne à la gloire des accus utilisés en modélisme. Vous savez, ces petits organes que vous gavez de courant électrique pendant des heures, et qui, lorsque tout va bien, vous le régurgitent pendant vos séances de vol. Normalement, ils ne sont pas égoïstes, et vous rendent de nombreux services. (Non, je n'ai pas dit sévices. Mais...)
Mais moi, je les hais, les accus ; je hais les bleus, je hais les jaunes, je hais les rouges, je les hais tous !
Pourquoi diable une telle haine envers des petits bâtonnets si gentils ? Eh bien tout simplement parce que je les rends responsables de mes derniers crashes : une patte sertie sur le "+" qui déménage, et hop... au tas le joli modèle. Un élément qui se met en court-jus sans prévenir, et hop... un magnifique tas de bois pour allumer le barbecue.
Vous me direz : "Utilisez donc des piles !" NON ! JE LES HAIS ENCORE PLUS ! Quand on sait à quel point les contacts en courant continu doivent âtre parfaits... Quand on sait que l'état de charge des piles est difficile à mesurer...
Quand on sait que les boîtiers à ressort chargés de les arrimer sont d'une efficacité douteuse...
On frémit devant l'inconscience de ceux qui préconisent ce genre d'alimentation dans les radios utilisables en aéromodélisme.
Et puis les piles, avez-vous calculé le prix de revient de 12 bâtons pour 2 à 3 heures de vol que l'on multiplie par le nombre de sorties dans l'année... C'est la ruine et LA ROULETTE RUSSE !
Alors les accus, un mal nécessaire ? Ben oui, parce que je n'ai pas encore trouvé des organes de remplacement... et en plus, ils me bouffent le fil négatif. Alors je les hais encore plus.
Et je ne devrais pas être le seul. Certains de mes camarades de club devraient les maudire.
N'est-ce pas, toi qui, planeur en vol, sentis tomber sur tes pieds les huit gentils bâtonnets éjectés de l'émetteur : cela faisait désordre, et le temps de replacer tout ce petit monde hâtivement dans le boîtier, le planeur n'était plus un planeur mais un fagot.
N'est-ce pas, toi qui, motoplaneur électrique en vol, entendis une détonation, puis aperçus un petit nuage qui précéda la chute du modèle pulvérisé par l'explosion d'un placide élément. Ah ! il avait eu du tonus. Toi qui disais : "Le planeur électrique, ça déménage !".
N'est-ce pas, toi qui, Baron en vol, sentis que la radio ne fonctionnait plus ; il en fit du chemin, bien stable en décrivant de larges spirales, le joli papillon jaune transparent, avant d'aller perdre ses ailes en traversant une haie : une soudure avait lâché sur l'accu de réception.
Et comme ces anecdotes ont peiné mes amis, comprenez-moi, je les hais, les batteries d'accumulateurs. Je ne peux que les haïr.
Pourtant, j'en connais deux qui les aiment. Ils furent témoins un jour d'une scène peu commune. Sur le terrain d'un club voisin du nôtre, ils assistaient à des montées au sandow. On accroche le planeur au câble relié à un élastique, et on lâche ; ça monte, ça monte, jusqu'au moment où... la « tension » ayant chuté(1)… le planeur reprend sa liberté. Mais celui-là était devenu tellement épris de liberté qu'il faisait ce qu'il voulait : décrochages, montagnes russes, loopings. Le pilote crie son désarroi. Survient alors le "Zorro" de service, qui brandit l'émetteur à bout de bras afin d'améliorer la portée radio. Notre champion est enfin libéré de son programme de voltige quand le planeur s'affale comme une crêpe entre deux voitures, miraculeusement intact. C'est alors qu'il s'exclame, en direction du malheureux propriétaire : "Tu peux me dire merci, tu vois, je t'ai sauvé ton planeur !" Ben voyons, rien que ça !
Nos deux lascars, témoins de la scène, se mirent à ratisser le terrain pendant quelque temps. Leurs efforts furent récompensés car ils revinrent peu après, l'un d'eux tenant entre pouce et index un fil noir et un fil rouge au bout desquels pendait un insignifiant petit cylindre bleu. Ils le firent miroiter sous le nez de Zorro, et le déposèrent délicatement dans le nez du modèle.
Vous avez compris, n'est-ce pas, les cabrioles du planeur, elles avaient pour cause un centrage devenu subitement arrière, car l'accu s'était fait la malle au sommet de l'ascension. Et puis sans radio...
Zorro tourna alors les talons, et ne dit mot ! Pour lui, le jour de gloire n'était pas encore arrivé, du moins pas encore...
Mais malgré tout, ce n'est pas une histoire comme celle-là qui va me réconcilier avec les batteries.
Puisque je vous dis que JE LES HAIS !
(1) La tension de l'élastique, pas celle du pilote ou celle de la batterie... et pourtant...
Ca sarrose !
Dans le petit monde du modèle réduit il est des rites incontournables. C'est ainsi qu'une "première" constitue un bon prétexte pour que les copains s'écrient. "Ça s'arrose !" Ne me dites pas que vous ignorez ce rite !

Un nouveau modèle, un "lâché", un exploit personnel, et hop "Ça s'arrose!', n'est-ce pas ?
C'est à propos de ce sujet hautement philosophique que nous devisions un jour sur la pente ouest du Ménez-Hom. Les anecdotes allaient bon train.
Pendant ce temps, le petit Rémi, du haut de ses deux ans à peine, apprenait les ficelles du pilotage sous la houlette de "Tonton" Eric. Il faut dire que le papa Alain est l'heureux possesseur d'un des deux Air 100 de 5 mètres qu'il pilote de concert avec "Tonton" Eric. Qui a vu le spectacle saura de quoi je parle....
Et quand on retire l'émetteur des mains de Rémi, ce dernier se met à hurler: "Je veux voler ! Je veux voler !" Pauvre gosse...
Mais revenons à nos anecdotes~
- Te souviens-tu du jour où un gamin espagnol avait écrabouillé l'aile de mon Z-Zéro ? Bonjour le dialogue !
- Et le jour où un chien avait piétiné la frêle structure de mon gentil deux axes ?
Alors que nous évoquons complaisamment ces joyeux souvenirs, j'entends une voix fleurant bon l'accent pur jus du pays dOc. C'est mon copain Michel s'adressant à l'un des nombreux touristes qui arpentent la lande bretonne:
- Il est à vous ce chien ?
- Euh... Oui.. Pourquoi ?
Et sans même répondre à son interlocuteur, Michel enchaîne:
- Vous avez des mouchoirs ?"
- Euh.. . Oui. - Mais pourquoi ?" bredouille notre homme de plus en plus décontenancé.
Et Michel tonne alors:
- Eh bien il va falloir essuyer les empennages de ce planeur, parce que votre chien, il a pissé dessus 1
- C'est pas vrai ?
- Si, si, Pécaïre, regardez vous-même, les traces sont encore toutes chaudes!"
Et me retournant que vois-je ? Un homme penché sur la dérive de MON planeur, astiquant consciencieusement le revêtement. MON Condor, ainsi souillé par de l'urine canine. Ça, on ne me l'avait jamais fait. Une première en quelque sorte...
Le propriétaire du chien se confond en excuses, et s'en va, alors que sa femme semble ne pas apprécier la plaisanterie.
Et ensuite ?
Il m'a fallu encaisser les plaisanteries des copains
- Tu aurais pu lui demander de nettoyer ton planeur en entier pendant qu'il y était...
- t'as plus qu'à passer les empennages à l'eau de Javel ; parce que tu sais, quand un chien a pissé quelque part tous les autres....
- T'es bien sûr que les clés de ton stab elles ne vont pas rouiller après ce traitement "anti-corrosif" ?
- Dis-donc, ton bois de coffrage des stabs, il va gonfler avec l'humidité..
- Ouais, un Condor outragé par un cabot, c'est Grand Inca qui va pas être content...
J'en passe et des meilleures.
Pendant que "j'essuie" tous ces sarcasmes, un gentil tout petit toutou tondu s'approche de MON Condor... Non ? Pas lui ! Il ne va pas encore...
C'est alors que je bondis sur mon modèle afin de le soustraire aux éventuelles déjections canines. Et je m'exclame :
- Une fois suffit ! Mon Condor n'est pas une vespasienne pour chiens ! Le propriétaire du gentil tout petit toutou tondu s'offusque :
- Et bien, pour un accueil, c'est un accueil !"
S'engage alors un dialogue surréaliste avec Michel, qui apostrophe :
- Que feriez-vous si j'allais pisser sur vos godasses ?
- Ah mais, c'est pas pareil 1
- Comment ça, c'est pas pareil ? Mais môssieur ce planeur est tout aussi respectable que vos godasses !
Des rires toniques fusent de toutes parts.
Le propriétaire du gentil tout petit toutou tondu tourne sèchement les talons en maugréant :
- Et dire qu'on avait fait exprès un détour dans la lande qui pique les mollets, et nous pensions être accueillis chaleureusement ! On s'en souviendra !
De retour au camping, je consulte le chrono de mon émetteur, et je constate avec satisfaction tout de même que mon Condor a effectué deux heures de vol dans la journée... malgré l'incident.
C'est alors qu'intervient mon copain Jean-Pierre, qui n'avait pas encore fait entendre son accent pur jus Pays d’Oc.
- Dis-donc, mais ça s'arrose !
Ben voyons !
Vous ne pensez pas que mon planeur a été suffisamment arrosé comme ça ?
Enfantillages
Je pratique l’aéromodélisme…
Cela consiste la plupart du temps à construire un modèle réduit ; puis quand il est fini, on « s’amuse » à le piloter du sol. Il s’agit soit d’un avion soit d’un planeur, dans lequel on ne se trouve pas, of course !
Et comme je suis un fidèle du "vol de pente", afin de faire évoluer mes planeurs silencieusement j’aime à me retrouver sur des « hauts lieux » que je partage souvent avec les adeptes du parapente.
Quand passent des promeneurs, parfois s’engage une conversation.
Parmi les sujets de bavardage… Mais lisez plutôt la suite !
…J'ai souvent été abordé par des gens qui, sous prétexte que je "jouais" avec des avions miniatures, pensaient que j'étais ipso facto moi aussi un être miniature au cerveau sous-developpé...
Dernièrement, une brave dame me dit ironiquement:
" Mais monsieur, vous jouez encore à votre âge?"

Ce à quoi je lui réponds:
"Mais vous ne jouez sans doute jamais, vous? Quand vous allez au Club du 3ème âge, vous ne jouez pas à tourner en rond au son d'un accordéon époumonné, vous ne jouez pas à la belote, aux dominos, au loto, aux petits chevaux, au morpion?
Jamais au Keno, au Millionnaire, au tiercé, au quarté.... Pas même à "question pour un Champion"...."
Et la brave dame de se rebiffer sur ses ergots, avec un ton aigre-doux : "Mais c'est pas pareil!!!!"
Ben voyons. Et moi d'ajouter:
"Et puis, moi, mes sous, je ne les mets pas dans la "pompe à fric de la Française des jeux" !
Chacun ses choix. N'est-ce pas?"
La dame a tourné sèchement les talons...
Mais par la suite, cela m’a titillé le cerveau…
Et j'en suis arrivé à cette question existentielle:
Verra-t-on un jour l'être humain cesser d'avoir l'envie de jouer…
Même aux jeux de l'amour et du hasard...
Cette question existentialiste nous entraînerait beaucoup trop loin sur une ennuyeuse discussion « philosophique », n’est-ce pas ?
Et j’ai décidé de continuer à « jouer » !
A la baguette !
J’ai longtemps pratiqué le vol libre, et il était déjà nécessaire de trier avec soin tous les matériaux à utiliser. Y compris les baguettes…
Le poids, c’est l’ennemi !
Ainsi pourraient donc s’exprimer les puristes de notre discipline.
Et même s’ils n’utilisent que très rarement le balsa, ce ne sont pas les « foamistes » du vol indoor qui viendront me démentir.
Tout gramme grappillé permet d’améliorer le rapport poids/puissance. Et on est bien loin de l’attitude affichée par certains qui disaient : « Ben on mettra un moteur plus fort ! » C’est oublier aussi que la charge alaire va en prendre un coup, et que les performances du modèle risquent de se dégrader.
Pour les pinailleurs, les traqueurs de surcharge pondérale, il est donc nécessaire d’utiliser des matériaux dont le rapport masse/résistance est le plus avantageux.
Et mon copain Gégé, en parfait chef d’orchestre de la construction balsa, est de ceux qui apportent un grand soin au choix des « ingrédients » composant ses modèles.
C’est ainsi qu’un jour, il entre dans l’échoppe de son « dealer » préféré, afin de s’approvisionner en bois.
Il s’approche du présentoir à planches et à baguettes, commence à sortir une 4x4, la soupèse, appuie légèrement dessus avec son ongle afin de vérifier la dureté… ni trop ni trop peu… La remet délicatement à sa place… En sort une seconde, qui lui semble acceptable… En prend une autre, qu’il examine attentivement quant à la dureté, la masse, la linéarité… Hésite un instant… La remet dans le présentoir… La reprend….
Puis une autre baguette…
Puis une troisième… qu’il remet dans le présentoir, qu’il reprend, qu’il remet, qu’il se décide enfin à choisir.
Et le détaillant, armé d’une bonne dose de patience, observe avec soin ce client qui lui semble quelque peu tatillon.
Quand enfin notre modéliste s’arrête sur son choix de baguettes : il a opté pour 4 d’entre elles.
Le marchand enfile calmement un petit élastique à un bout du paquet de baguettes, puis un deuxième à l’autre bout… attend que son client lui demande éventuellement autre chose…
Mais non, Gégé n’a besoin que de quatre baguettes 4x4.
Il demande sa note… paie en effectuant méticuleusement l’appoint, et quitte avec nonchalance la caverne d’Ali Baba.
Le commerçant se félicite sans doute d’avoir fini la transaction… d’autant que d’autres clients ont petit à petit commencé à s’accumuler dans son magasin.
Et Gégé de son côté doit se féliciter d’avoir effectué un choix fort judicieux.
C’est alors que notre « dealer » stupéfait voit revenir dans son magasin… notre Gégé… qui, sans doute pris de remords, se pose la question de savoir s’il a vraiment effectué le bon choix quant à ses baguettes.
Et qui demande au commerçant si, par hasard, il ne lui serait pas possible d’échanger l’une d’elles qui lui semble « un poil trop dure » !
Et là, devant les autres clients médusés, notre détaillant -jusqu’ici fort placide- se met soudain à « péter les plombs ».
Il se saisit du ridicule petit fagot de baguettes, et se met furieusement à tout briser menu. (Faut dire que le balsa se prête fort bien à ce jeu !!!) Avec une frénésie paraît-il stupéfiante !!!
Et joignant la parole au geste, il tonne : « Bon ça va bien avec vos baguettes ! Hein ? Vous croyez pas que j’ai passé assez de temps avec vous ? Allez les acheter où vous voulez, vos baguettes, et vérifiez bien qu’elles ne sont pas trop lourdes, pas trop dures, pas trop tordues, pas trop ceci, pas trop cela….
Allez ouste, dehors !!!! »
Et il se met à piétiner rageusement les morceaux épars.
Heu ????
C’est Gégé lui-même qui m’a raconté l’histoire. Il n’en est pas encore revenu…
Et d’ajouter avec calme: « Ben tu me croiras si tu veux, j’ai même pas eu le réflexe de lui demander qu’il me les rembourse, mes baguettes, parce que je les avais payées… Hein ? J’ai l’impression que ce bonhomme-là, chez lui, il doit mener tout son mode à la baguette ! »
Hé…
N’est pas forcément chef d’orchestre qui veut !!!!
Hymne à la joie
Le modélisme est une aventure humaine comme tant d’autres.
Permettant à chacun de s’épanouir au travers d'un loisir plus ou moins dévorant en temps, en argent…
Mais cette activité permet également d’effectuer des rencontres. Et dans mon passé de modéliste, j’ai approché toutes sortes de gens : des voltigeurs éblouissants, des traqueurs de bulle émérites, des techniciens avertis, des maquettistes aux doigts d’or, des cools, des zens, des "toujours-courant"… Et de nombreux débutants, aussi…
Or dernièrement, j’ai eu la joie de rencontrer un “ débutant ” pas ordinaire. N'avons-nous pas tous été un jour ou l’autre “ débutant ” timide, s’adressant avec déférence à “ celui qui sait ”… ou qui croit savoir !
J’avais donc été contacté afin de donner une banale leçon de modélisme… Je devais recevoir une magistrale leçon de vie !
Mais voyez plutôt ce qui suit!
Ainsi donc il y a quelques jours, un monsieur m'appelle, et me dit en substance:
"Je suis retraité. J'aimerais m'inscrire à votre club de modélisme.
"Je suis retraité. J'aimerais m'inscrire à votre club de modélisme.
Je possède toutefois une petite expérience car j'ai tâté autrefois du Stampe (grandeur) Ah! le SV4!
Peut-être que cela pourra m’être utile…
On m'a dit aussi qu'il était possible de se faire la main sur ordinateur..."
On convient d'un rendez-vous chez lui -ce sera plus facile pour “ tripoter son PC ”- ; et je me retrouve donc chez le monsieur.
Qui me glisse au cours de la conversation:
"Vous savez que j'ai dit un jour à mon fils mon intention d'acheter un ordinateur? Il m'a répondu : "Qu'est-ce tu vas faire d'un ordinateur à ton âge? Tu sauras même pas t'en servir!"
On convient d'un rendez-vous chez lui -ce sera plus facile pour “ tripoter son PC ”- ; et je me retrouve donc chez le monsieur.
Qui me glisse au cours de la conversation:
"Vous savez que j'ai dit un jour à mon fils mon intention d'acheter un ordinateur? Il m'a répondu : "Qu'est-ce tu vas faire d'un ordinateur à ton âge? Tu sauras même pas t'en servir!"
Et l’oeil pétillant de malice, il enchaîne :
“ Hé ben j'ai acheté un ordinateur! (avec écran plat 21 pouces! NDR)
Maintenant, je bricole un peu avec Internet... Et je viens de passer à l'ADSL! Ah ! C'est vraiment bien!
Et puis j'ai acheté tout dernièrement un simulateur; Ikarus Pro!!! Voilà...
Le problème c'est que je sais pas calibrer la manette-boîtier..."
On a donc fini l'installation du programme, il a tâté du pilotage sur PC...
Je lui ai installé le logiciel gratuit FMS (téléchargeable sur le Net).
Il a trouvé que le Slowflyer (électrique!) était suffisant pour ses débuts.
Il m'a dit qu'il entamait incessamment la construction d'un Bizuth dans les jours à venir... A ce propos, il m'a confié: "Vous savez, j'aurais les moyens de m'acheter un Ready-To-Machin-chose comme on voit dans les pubs...
Mais quand on fait tout soi-même, ça occupe les mains, ça occupe l'esprit, et ça permet d'être autonome! Si on casse, on est capable de remettre les mains dans le cambouis!"
Il m'a fait savoir qu'il allait s'acheter une radio Multiplex (il avait toute la doc de chez MPX!) parce qu'il trouvait cette marque "au top"!
Il m'a largement fait comprendre que j'avais rendu un homme heureux! Qui risquait de se relever la nuit rien que pour le plaisir de jouer à piloter...
“ Hé ben j'ai acheté un ordinateur! (avec écran plat 21 pouces! NDR)
Maintenant, je bricole un peu avec Internet... Et je viens de passer à l'ADSL! Ah ! C'est vraiment bien!
Et puis j'ai acheté tout dernièrement un simulateur; Ikarus Pro!!! Voilà...
Le problème c'est que je sais pas calibrer la manette-boîtier..."
On a donc fini l'installation du programme, il a tâté du pilotage sur PC...
Je lui ai installé le logiciel gratuit FMS (téléchargeable sur le Net).
Il a trouvé que le Slowflyer (électrique!) était suffisant pour ses débuts.
Il m'a dit qu'il entamait incessamment la construction d'un Bizuth dans les jours à venir... A ce propos, il m'a confié: "Vous savez, j'aurais les moyens de m'acheter un Ready-To-Machin-chose comme on voit dans les pubs...
Mais quand on fait tout soi-même, ça occupe les mains, ça occupe l'esprit, et ça permet d'être autonome! Si on casse, on est capable de remettre les mains dans le cambouis!"
Il m'a fait savoir qu'il allait s'acheter une radio Multiplex (il avait toute la doc de chez MPX!) parce qu'il trouvait cette marque "au top"!
Il m'a largement fait comprendre que j'avais rendu un homme heureux! Qui risquait de se relever la nuit rien que pour le plaisir de jouer à piloter...
Puis il m'a fait partager sa galerie personnelle: c’est que notre homme peint, à ses "moments perdus", de magnifiques aquarelles.
La visite terminée, il m'a proposé un petit apéro... que nous avons dégusté à gorgées mesurées, lentement, pour bien profiter de l’instant.
Et avant que je ne le quitte, il m'a invité à visiter les deux serres qu'il entretient avec amour; serres dans lesquelles il fait vivre une multitude de curieuses plantes grasses... plus étranges les unes que les autres ; et il en a prélevé une "que vous offrirez de ma part à votre épouse!" Tout ça ne manque pas de “ piquant ”, n’est-ce pas ?
Et je suis rentré chez moi… béat, émerveillé, tout aussi heureux que le bon-homme.
Ah, j'ai omis de vous dire que ce "jeune" licencié à notre club trotte allègrement vers ses... 88 printemps!!! Et que ses "batteries" semblent loin d'être à plat!!!!
Cependant, sur le chemin du retour, tout en m’émerveillant de cet enthousiasme juvénile, je commençais à entrevoir mon horizon s’assombrir quelque peu : c'est qu'il faudrait un jour donner les premières leçons "live"!!! Sans réinitialisation automatique du modèle suite à une fausse manoeuvre.
C’est alors que j’allumai mon auto-radio… Je reconnus immédiatement la “ Neuvième symphonie ” de Beethoven. Et les chœurs entonnèrent “ l’Hymne à la joie ”…
Le Chat le Chien et le Canard
Le chien, le chat et le canard
Un chien s'en fut un jour trouver un beau matou
Que l'on disait expert sur les choses volantes...
"Dites-moi, Sire Chat, veuillez m'expliquer tout
Ce que l'on doit savoir,
Car selon mon attente,
Je voudrais faire voler un modèle de canard, (1)

J'ai d'ailleurs commencé la partie arrière !"
Et sur ces mots, il tend vers le chat son paquet.
Le matou s'en saisit,
Et dit :
"II n'y a vraiment pas de quoi être si fier !
Ce bout d'aile jamais ne pourra prendre l'air
Tant son poids est violent !
Tout en contre-plaqué...
II faut être balourd,
Pour oser mettre en l'air cet engin : bien trop lourd !
" - Mais s'il est trop pesant,
Je lui mettrai au cul un moteur plus puissant !"
Grogna alors le chien.
Le chat n'ajouta rien,
Se lissa la moustache,
Pendant que le toutou rêvait sur sa bernache (2).
Quand le jour des essais enfin se présenta,
Tout le monde était fier, bien sûr, sauf notre chat.
Le chien ne put jamais répondre à la question
De savoir si l'oiseau était lourd du croupion.
On lança le moteur.
La joie battait les coeurs.
Le canard s'ébranla, mais au bout de la piste,
II n'était pas plus haut qu'un gentil ver de terre.
On refit un essai, on changea une hélice ;
Mais le beau caneton frottait sur son derrière,
Refusant crânement de s'élancer en l'air.
On tenta bien une fois de donner au moteur,
En le dopant un peu, un brin plus de vigueur.
Rien n'y fit...
Quel dépit !
Quand un héron passant, voyant cette infortune,
Dit : "Je vais vous le lancer en direction d'la lune !"
Sitôt dit, sitôt fait,
On reprit les essais.
Et cette fois, enfin, le succès fut complet :
Notre Eider (3) retomba lourdement en effet.
Désossé, disloqué,
Le corps tout déplumé,
Le canard n'était plus qu'un joli tas de ruines,
Et le chien fit alors une bien triste mine.
Dégoûté du canard, - pour un temps, il est vrai
Notre chien s'assagit, mais en fut pour ses frais.
II construisit alors un oiseau de début,
En suivant les conseils du bon chat, bien dodu.
Mais dans son coeur pourtant germa le fol espoir
De refaire voler un beau jour son canard.
Moralité :
Si vous voulez pourtant construire "n'importe quoi", (4)
Arrangez-vous au moins pour trier votre bois,
Afin que vos "amis" ne puissent rire sous cape,
Car il ne sert à rien de griller les étapes.
P.S. : Histoire authentique, et qui n'a pas fini de faire couler de la salive. Au sein du club, le Canard, sous toutes ses formes, est l'objet de plaisanteries,
pas toujours de très bon goût, mais l'Armée de l'Air l'a bien utilisé sur certains avions comme emblème, dans une position... pour le moins "scabreuse".

(2) Une bernache est une sorte d’oie sauvage, presque donc synonyme de canard, mais il me fallait une rime en ache...
(3) Bien connu des cruciverbistes, ce canard est également apprécié par les gens frileux...
(4) Le "Polycanard" n'est pas n'importe quoi, mais il était, à l'époque, inadapté, et à son constructeur, et à son apprenti-pilote