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Photo / VTT / Billets d'humeur /  Géocaching / Modélisme / Années 50

humour et modelisme

Arsenic et vieilles dentelles….

1 Décembre 2008 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Arsenic et vieilles dentelles….

 

Le modélisme mène à tout, dit-on…

Y compris aux échanges culturels.

Il fut un temps où, grâce à nos amis Monique et Félix, notre club entra en relation avec un club britannique.

Nous avions pris l’habitude de traverser le Channel afin de nous rendre chez nos correspondants… Et ils en faisaient autant l’année suivante.

C’est au travers de ces échanges que nos sens s’affinèrent.

J’ai encore sur la langue la douce saveur des embruns de la traversée.

Mes yeux  gardent encore le souvenir  ébloui du premier Spitfire que j’eus le plaisir de voir évoluer,  le fameux D-NN. C’était à la Shuttleworth Collection.

Mes oreilles conservent encore la musique de son  Moteur Rolls Royce. Mes narines se souviennent  des odeurs d’échappement…

Mon corps ressent encore les vibrations des « warbirds » lors des meetings de Duxford…

Vous aurez pu remarquer que les différents sens dont le corps humain est équipé se montrèrent sollicités par ces échanges.

Et il est un autre sens, celui de l’humour, auquel nous fîmes souvent référence… sachant que l’humour britannique est paraît-il fort particulier.

C’était un soir de fête, nous étions  plusieurs couples de modélistes autour d’une grande table. Sur ma droite,  se trouve Agnès. Elle est Suisse d’origine,  venue en Angleterre lors de ses études  afin de parfaire la pratique de la langue ; elle y a rencontré un beau jeune homme, sans doute déjà  aéromodéliste. Ils convolèrent en  justes noces. 

Ils vivent dans un authentique cottage du 16ème siècle au toit de chaume. Monument historique !

Agnès est une femme très stylée, toujours bien mise, s’exprimant dans un français très « haut de gamme », un peu 18ème siècle. Et c’est à ses talents de traductrice  que nous faisons souvent appel  lorsque nous sommes en panne.

Ce soir-là, au moment de porter un toast à l’amitié franco-britannique, je m’apprête à dire quelques mots, que je pense conclure par un banal  « bon appétit ». Mais plutôt que de baragouiner dans mon anglais de cuisine une traduction littérale,  je me demande s’il n’y aurait pas une expression « bien sentie ».

Je me penche alors vers  ma voisine, et je lui demande : « Ma chère Agnès, comment dit-on "bon appétit" en anglais, please ? »
Cette question sembla soudain mettre mon hôtesse dans l’embarras…

Puis après quelques secondes de flottement, cette femme élégante et raffinée, qui  vivait en Angleterre depuis quelques décennies et avait donc eu le temps de parfaire sa connaissance des « British »,  elle se pencha à son tour afin de  me chuchoter  cette réponse, pour le moins  perfide, à l'encontre de la… perfide Albion:
"Je crois que cela ne se traduit pas...

On ne peut guère souhaiter bon appétit à un britannique..."

Sens de l’humour suisse,  mâtiné sauce anglaise!!!

Ah, ma chère Agnès ! Redoutable touche assassine trempée dans l’arsenic à l’égard du peuple qui vous avait accueillie…  Vous qui disiez mettre en exergue la neutralité du peuple qui vous vit naître !!!

 

Je ne sais plus aujourd’hui comment il me fut donné de conclure mon laïus.

Mais tout pendant le repas,  je ne pus m’empêcher de penser  aux deux personnages féminins de la pièce « Arsenic et vieilles dentelles ! »

 

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Les yeux exorbités...

20 Octobre 2008 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Ben voilà: les conditions d'hier avaient été clémentes et m'avaient permis de faire  voler jusqu'à plus soif mon grand motoplaneur Dragonfly...
Pour aujourd'hui, Météo-France prévoyait que le temps allait changer.
Et de fait: depuis le matin, on se trouvait avec une épaisse grisaille plombant le ciel... mais il était prévu que cela devrait se lever en cours de journée... avec vent forcissant et virant au Sud-Ouest.... précédant la traditionnelle arrivée de la pluie  en pareil cas.
Mais l'info "vent de Sud-ouest" était tout de même intéressante. Suffisait de guetter la fenêtre.
C'est pas à un vieux singe...

Je me mets donc en devoir de guetter le ciel, mais  les nuages bas tardent à foutre le camp...

Lorsque  vers 15 heures, le soleil finit par transpercer le voile de brume, et voilà que tout se dégage presque instantanément.
Vite, je "jette" de quoi faire voler dans le coffre de la voiture, et  je pars vers ma pente nommée La Roche. Après avoir  garé la voiture, j'emprunte le petit chemin creux  qui me conduira vers mes futurs exploits.
Cependant,  j'entends le vent qui hurle dans les branchages...  Hum... N'ai-je pas été un peu présomptueux?
Mais j'ai pris des modèles adaptés à la baston!!!
C'est pas à un vieux singe...
Après 800 mètres de marche, je débouche dans la prairie, et il faut reconnaître que ça ventile un max.
Le petit HD 01 étant tout monté, j'allume la radio et je le lance.
Je ne tarde pas à comprendre: les quelques 300 grammes de mon moustique  se font chahuter un maximum. D'une aile sur l'autre, et presque en vol tranche,  et que je te prenne 20 mètres d'un coup... pour les reperdre tout aussi brutalement quelques secondes plus tard.
Bof, vaut mieux poser.
L'atterro est  sportif... mais sans anicroches. Durée du vol: 2 minutes 18 secondes...

Je passe à l'autre modèle, un Vény plus "costaud" appelé à se défendre dans le vent.
C'est pas à un vieux singe...

J'assemble, vérification des gouvernes, et je lance.
Malgré la masse plus importante, ce Vény se fait pareillement bousculer,  tel un fétu de paille.
Et  le pilotage ne m'est pas agréable du tout.
Pourquoi alors s'entêter?
D'autant  que le vent souffle de plus en plus fort, qu'il s'engouffre derrière mes lunettes, que cela me sort des larmes qui tourbillonnent derrière les carreaux, et que j'y vois de moins en moins clair.
J'ai beau me positionner la tête de travers afin de provoquer un courant d'air qui assècherait mes pleurs, rien à faire. Et pour "arranger" le tout, j'ai le soleil juste dans l'axe de vol: il est   de plus en plus bas sur l'horizon, et il s'amuse à me faire coucou pour bien m'enquiquiner...
Et c'est ainsi que j'ai l'impression d'avoir les yeux qui me sortent de la tête...

Ce qui me fait  faire la grimace...

C'est pourtant pas à un vieux singe...
Mais intérieurement  je me marre quand même, en pensant au dessin qui figure sur la dérive de mon planeur.
Jamais il n'avait collé à la situation avec autant d'acuité!!!

De guerre lasse, j'ai entrepris de poser.
C'est là que les aérofreins "crocodiles" très efficaces m'ont rendu un grand service.
Durée du vol: 6 minutes 20 secondes.
Si vous faites le calcul, j'ai piloté moins de dix minutes.
Et ça, c'est plutôt surprenant en ce qui me concerne...
Exorbitant, non?
Car en général, quand je sors, j'en prends pour une heure environ...
Mais, là, franchement, j'ai trouvé que la situation était in-te-na-ble!!!
"On fera mieux la prochaine fois..."

Dixit le vieux singe!!!!

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Partageons l'ascendance

14 Septembre 2008 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Je vous ai fait part tout dernièrement du spectacle que m’avaient offert quelques buses lors d’une séance vol de pente. (voir sur le blog : « Ballet aérien »)
Je suis sorti à nouveau hier, sur un autre site.

J’ai pu, là aussi,  observer des buses, mais dont le comportement était tout autre. Ici, pas de chasse, pas de dog-fight.  Rien que du vol à voile au cours de cette séance.
Et puis j’ai pu observer aussi quelques corvidés qui, lorsqu’ils délaissent leur vol battu un peu lourdaud, se montrent également très fins voiliers.

 Et puis…  une situation que j’avais déjà pu remarquer : à certains moments, pas un seul nuage dans le ciel… ce qui ne facilite pas le repérage des ascendances.  Mais mon planeur en touche une, je le centre… et ça grimpe… sur fond de ciel tout bleu.  C’est alors qu’apparaissent très furtivement de nombreux  « éclairs » blancs, visibles  pendant toute la durée où j’ai pu exploiter ce thermique « bleu ». Des étoiles filantes en plein jour!
Me tromperais-je énormément en pensant qu’il s’agit du ventre blanc des hirondelles ?
Un véritable « nuage » beaucoup plus haut que mon planeur!
Je suppose qu’elles étaient là  au moins pour deux raisons, (voire une troisième: la paresse!)

-  1-       
économie d’énergie:  puisque ça « plane » tout seul  sans trop se fatiguer!
-  2-        
réservoir de nourriture providentiel,  puisque les moucherons doivent se trouver « absorbés » par l’ascendance : suffit de les gober !

Et puis un peu plus tard, ma découverte du jour, plus surprenante sous nos latitudes mayennaises.
Alors que mon planeur grimpe gentiment, j’aperçois au-dessus de lui un bel oiseau qui tournoie.
Majestueux.
A la taille, on pourrait penser à  un héron, devenu très commun dans nos contrées…
Mais je suis persuadé que ce n’était pas  un héron; pour les  raisons suivantes:
-         
le plumage  de l’animal comportait des zones blanches très nettement visibles ;
-         
et le cou! Chez le héron en vol,   le cou prend la forme caractéristique d’un « Z » replié vers le corps, si bien que le « fuselage » semble un peu plus trapu.  Ici, le cou était longuement étiré avec le  bec en prolongement. Et les pattes finissaient de profiler  agréablement la longue silhouette.

Mon hypothèse ? Il pourrait s’agir d’une cigogne, d’autant plus que la  presse locale  en a signalé une il y a quelques jours, posée dans le champ d’un agriculteur  mayennais,  à quelques dizaines de km d’ici…

Ma"  cigogne a pris un max d’altitude puis, après avoir consulté son ordinateur de bord,  son GPS et son altimètre,  elle a jugé qu'elle pouvait rejoindre une autre ascendance lui permettant de progresser vers les pays chauds. Elle a donc mis le cap au Sud, vent arrière pour aller plus vite,  et je ne l’ai pas revue.
Dans le domaine du vol à voile, certains  oiseaux sont de véritables champions dont l'Homme s'est inspiré!

Grandes manoeuvres des hirondelles...
Un  cigogne   qui file vers le Sud...
Tout cela  venait soudain de me faire prendre conscience que nous étions en pleine période  migratoire.
Avec des techniques fort différentes.
Les hirondelles se déplacent en voyage collectif, et ravitaillement en vol...
La cigogne quant à elle adoptant plutôt la philosophie du routard, avec obligation de se poser périodiquement pour effectuer des escales techniques afin de se procurer  l'indispensable  nourriture.

Mais plutôt que de tomber dans la morosité au constat de cet été qui se meurt lentement, j'ai  pensé qu'il était préférable de savourer mon plaisir.


Le partage  de l'ascendance   permet  en effet  de bien jolies découvertes,  et procure d'immenses joies.


 

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On peut (parfois) avoir de la chance

2 Septembre 2008 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

 

 

La veine, le bol, le pot, le « cul », l’aubaine, la baraka, la  bonne étoile, l’heur…

Autant de termes pour évoquer le bon heur, face au  mal   heur…
La déveine ?
C’est quand nous descendons sur le sable à marée basse un soir où la mer est calme, le Polyclub « sous le bras » afin de le faire évoluer dans la quiétude du soleil couchant… avec  l’espoir de réaliser  quelques photos… et quand, sortant l’appareil photo numérique (APN) de sa sacoche,  mon petit-fils  Maxence me dit :
« Regarde, Papy, l’appareil, il est bizarre… il était pas comme ça hier… »
Ben non… l’écran à cristaux liquides est envahi par des taches noires, et il n’affiche plus d’image. Il est brisé... Totalement hors service!
Pas de bol…
Dans la mesure où cet APN ne dispose pas de viseur optique, j’ai tout de même pris quelques clichés, au jugé, pour voir… et nous sommes remontés lentement  au camping, un peu dépités.
Vérification à partir de l’ordinateur :  mon Kodak prend encore des clichés…

Quelle aubaine…
Faire réparer l’appareil ? C’est presque  le prix d’un neuf !
Pas de pot !
Mais je ne suis pas du style à balancer vite fait vers la déchetterie, n’est-ce pas Vincent ? Toi qui dis en me raillant quelque peu : « Tu es comme ma mère, tu fais durer ! »
J’ai donc décidé de donner une seconde vie à mon APN en l’installant  sur un motoplaneur électrique afin de faire de la photo aérienne. L’écran ne renvoie plus d’image ? Ce n’est pas très gênant, puisque tout là-haut, je ne peux pas coller mon œil derrière l’appareil afin d’opérer le cadrage…
C’est une chance, non ?
Mon petit Kodak a ainsi  vaillamment repris du service, installé sur un Easy Glider en Polypropylène Expansé que propulse un moteur électrique.
Six millions de pixels… c’est quasiment du luxe… m’enfin.
Profitant du beau temps, cela fait deux jours que je mitraille, et la carte mémoire de 1 Go permet de mitrailler énormément. De retour au sol, on   « décharge » les photos vers l’ordinateur, et là commence un long travail de tri, car il y a énormément de déchet.

Hier, le vent était Sud-Ouest : je suis sorti avec deux modèles en direction de la pente nommée « La Roche ». Un coup d’Easy Glider et prise de clichés. Puis un coup de Vény, planeur « antique » puisque sorti de mes ateliers en décembre 1998.   Voyez que je « fais durer… »
Lorsque grisé par les bonnes conditions météorologiques, je lance mon « Vény » dans une série d’acrobaties frénétiques ; et au cours d’un tonneau… je vois le planeur qui « abandonne » un truc noir. Vite, je tâte les commandes… et le modèle répond encore.
C’est une chance, non ?
Parce que, en un éclair, m’est revenue cette anecdote :
C’était au temps où l’on utilisait la piste de Boyère. En fin de journée, mon copain Noël me dit : « Tiens, le remorqueur  Bison a encore du carburant, amuse-toi avec… »
Je fais décoller les 5 kg de l’engin, et j’entame une série de tonneaux, puis des loopings très grands, bien ronds… Quand au cours d’un loop, alors que le modèle arrive en haut de la boucle et qu’il est sur le dos, je vois un bidule se détacher du Bison. Vite, je coupe les gaz… pas de réaction… je tire à la profondeur, pas de réaction… je balance un coup d’aileron, pas de réaction…
Manque de bol !
Le diagnostic est facile à faire : on vient de « larguer » l’accu de réception !!! La liaison  radio ne répond plus.
C’est alors que je crie à Noël : « Mais t'’as pas mis un accu de secours ?
- Heu... ben.. si... bredouille le pauvre Noël qui voit déjà se profiler la catastrophe...  y’en avait un…  mais... mais,  j’en ai eu besoin pour équiper un autre modèle… »
Quel mal-heur…
C’est ainsi qu’après avoir effectué un nombre impressionnant de boucles au cours desquelles le moteur se mettait à hurler dans la descente, le Bison a fini par  emplafonner la planète, avec les dégâts que l’on imagine. Mais en ne heurtant ni maison, ni véhicule,  ni être humain.
C’est une chance, n’est-ce pas ?
Revenons-en à mon planeur Vény. J’ai vite compris qu’il venait simplement de perdre le capot avant. Elément passif qui n’entrave pas la liaison radio.
Alternativement je jette un coup d’oeil sur le planeur, un coup d’œil sur le capot qui virevolte en descendant. Mais le Vény privé de quelques grammes à l’avant est devenu centré arrière, et son pilotage est plus pointu.
Malgré tout, je parviens à le poser impeccable grâce aux aérofreins crocodiles très efficaces. J’entame alors la  descente dans le pré vers la  direction où je présume pouvoir retrouver mon capot-fugueur.
Et au bout de 100 mètres, pile poil devant mon pied gauche, qu’est-ce que je vois ? Le  bidule noir que je cherchais ! Pensez que s’il était tombé deux mètres avant, il aurait été absorbé  par une végétation luxuriante qui ne m’aurait pas permis de le retrouver.
Ou bien j’aurais pu partir un poil plus à gauche, ou un poil plus à droite…
Le bol, le coup de « cul ».
J’ai remis le capot en place. J’ai fouiné dans mon sac, et j’ai trouvé un rouleau d’adhésif. Curieusement, c’est un accessoire que je n’emporte jamais…
Quelle chance !
J’ai donc assuré la fixation du capot avec un brin d’adhésif, et j’ai relancé mon planeur vers les ascendances.
Il m’a procuré une heure de vol…

Comme quoi, on peut  avoir  aussi de la chance !!!

Et éprouver quelque bon-heur….

PS: un lien vers l'album photos, avec des vues qui
m'intriguent...

http://picasaweb.google.fr/Bernardino53/EasyGliderEtPhotoARienne

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Faut pas perdre le Nord Tchârlesssse

2 Juin 2008 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Dieu, fallait-il donc qu'il aime le maïs sous toutes  ses formes, notre ami Charles ! Enfin, ne me  dites pas que vous ignorez tout des  habitudes alimentaires de nos amis  britanniques... Vous savez bien que le petit déjeuner, chez eux, c'est sacré. Et que j’te mette des flocons de ceci et des flocons de cela. Ils disent aussi que le popcorn, c'est extra pour la santé. Mais de là à pousser le vice comme notre ami Charles... C'est vraiment exception­nel. Car la gourmandise a ses limites.
Ah, mais j'ai oublié un petit détail : Charles est l'un des membres du club anglais de Hertford. Club avec lequel nous entretenons des échanges ami­caux depuis 1988. Une année nous passons la Manche; l'année suivante, ce sont les Britanniques qui viennent nous rendre visite et traversent le  Channel.
Fin août 1994, le match se déroulait sur notre stade... Panneau d'affichage : 0 à 0. Balle au centre.
II faut dire qu'à chacune de leurs visites, nos amis  déploient une débauche de créativité pour nous présenter des modèles différents, voire exotiques...
Mais, là, non : un modèle banal décolle sous la houlette de notre ami Charles.
Un détail, pour recréer l'ambiance : dès à présent, il va vous falloir prononcer son prénom à l'anglaise. Ecoutez bien, il faut dire "Tchâaarlsse". Après moi, répétez :

"- Tchâaarlsse ! "
OK, c'est parfait.

Mais pendant qu'on discute, notre pilote a déjà conduit son modèle réduit bien au-delà du bout de la piste... Le moteur ratatouille, de son pot d'échap­pement émanent quelques hoquets... puis plus rien, silence total : il vient de caler.
Affolement, et manque d'habitude de piloter dans la campagne mayennaise, ou tout simplement réflexe conditionné : Tchâaarlsse vire à gauche. Le plané s'effectue normalement. Enfin, que je vous dise : personnellement, en pareil cas, je vire à droite, vers le Nord, parce que sur la gauche, se trouve un magnifique champ de... un champ de ? Mais voyons ! un champ de ma... un champ de maï... un champ de maïs, bien sûr ! (Heureusement que je vous l'ai souf­flé, parce que je sens que vous n'auriez pas trouvé.) Le modèle s'en va donc joyeusement se poser dans des maïs dont la hauteur me dépasse allègrement. Et comme, en plus, le champ est en dévers, nous n'avons pas pu localiser avec certitude le point d'impact. Même les plus pessimistes pronostiquent pourtant un modèle réduit intact. Sympa, non ? C'est alors que les plus grands (dont je ne fais pas partie) pénètrent à l'intérieur de la végétation. S'engage ensuite un dialogue surréaliste dont les protagonistes ont été entièrement avalés par le maïs. "J'te dis qu'c'est à gauche ! Mais non, c'est tout droit !"

Au bout d'un certain temps, toujours pas de modèle réduit.
Alors différentes tactiques vont être utilisées. Jean-Pierre, un très grand, escalade un poteau téléphonique... Mais il ne voit rien. Christiane pro­pose qu'on prenne un drapeau rouge fluo, qu'il suf­fira de brandir à bout de bras, afin de localiser celui qui le portera. J'en passe, et des meilleures. Le temps passe, lui aussi, et le modèle n'est toujours pas retrouvé.

Quand tout à coup, Michel, qui revient son drapeau à la main, crotté, griffé et découragé, Michel "tombe" par hasard sur l'avion fugueur. "Je l'ai trou­vé !" crie-t-il avec joie.

Le champ de maïs commence alors à régurgiter un à un tous les modélistes qu’il avait avalés auparavant. Physiquement, ils sont dans le même état que Michel. Tous, sauf un ! Et oui, il manque... Tchâaarlsse ! On était parti chercher un avion ; c'est le bonhom­me qu'il va falloir récupérer maintenant.

Ceux que la nature a dotés d'un organe vocal puis­sant se mettent à hurler : "Tchâaarlsse ! reviens !" (En secret, les plus sadiques, intoxiqués par la pub télé, murmurent : Léon, reviens, on a les mêmes à la maison !) Mais le temps passe, et on nous attend au restaurant.

II faut pourtant se rendre à l'évidence : Tchâaarlsse s'est perdu. Je ne sais si vous avez été confronté à un tel problème, mais un champ de maïs devient un vrai piège. On suit les sillons, jusqu'à ce que brusque­ment, ils changent d'orientation. Par temps couvert, en l'absence de soleil, aucun point de repère possible. Et quand en plus une légère brise fait bruire les feuilles, on n'entend même pas les appels des copains, et il est facile de perdre le Nord...

Ce n'est qu'après de longues minutes que Tchâaarlsse sortit à l'autre bout du champ. Mais dans quel état ! Nous lui montrâmes son avion... intact, lui ! Et notre ami tint à se changer  pour aller au restaurant, où nous arrivâmes en retard, bien évi­demment. Notre crainte à tous pendant le trajet, c'est qu'en entrée, on ne nous propose... du maïs. Ce qui ne fut heureusement pas le cas.
Et Tchâaarlsse se vengea, sur un steak ! Quant à la serveuse qui lui demandait ce qu'il voulait comme légume pour accompagner sa viande, il lui répondit, fort aimablement : "Des frites ! Please !"

 Comme quoi il n'avait pas tout à fait perdu le Nord !

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On voit tellement de choses ces temps-ci…

8 Mai 2008 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Ce matin brille un soleil radieux qui m’invite à faire une petite séance de vol. Le  vent vient du Sud-Sud-Est…
Il s’avère  cependant que notre région n’est pas réputée pour détenir des collines permettant de pratiquer le vol de pente avec ce type de brise…
M
ais, équipé d’un motoplaneur électrique, je pars quand même en quête d’une prairie afin de pouvoir décoller.
C’est pourtant  pas facile à dénicher en ce début de printemps ! Entre les champs qui viennent d’être labourés, ceux dans lesquels on a abondamment égaillé du fumier…  Ceux destinés aux foins et où l’herbe commence à être trop haute…
Mais le hasard fait parfois bien les choses ! Remontant le chemin touristique du Gros-Roc, j’avise un oiseau qui semble profiter d’un courant ascendant. Il est juste au-dessus d’un herbage pentu occupé par quelques jeunes bêtes qui paissent paisiblement tout en bas.

Je gare mon véhicule, je sors le modèle du coffre, je passe sous la clôture, je branche les fils ;  petite visite pré-vol pour  essai moteur et gouvernes. Et je lance !

Mon planeur prend gentiment de l’altitude…
Passe alors très lentement un véhicule utilitaire… qui monte la  petite route…

 

Véhicule que je vois redescendre presque aussitôt, et qui se gare à côté de ma voiture…
J’en vois descendre un homme de taille moyenne, abrité sous une casquette à carreaux, vêtu d’une salopette bleue et muni d’un bâton de vacher ; il enjambe la clôture, et  se plante là…

Je pose alors prestement  mon modèle : durée du vol : 2minutes 45 !
Puis  je me dirige vers le nouveau venu.
C’est moi qui ai le redoutable honneur d’entamer  la conversation.
« Bonjour Monsieur, je suis sans doute sur une de vos terres…
- Ouais… que me fait l’homme en mâchouillant un mégot de cigarette roulée qu’il a  scotché sur  sa lèvre inférieure. (Comme une sorte de Lucky Luke du Far West  de la France!)
- C’est la première fois que je viens ici, c’est pour un essai… dis-je timidement
- Ouais… »
Mon homme ne se montre guère causant.  Par opposition aux bavards que l’on nomme par chez nous les « causeux », celui-ci  doit être un « taiseux »….

Long silence. Et avisant mon boîtier d’émetteur, il me jette :

« C’est quoi vot’ truc ? »
Je commence à lui expliquer…
Mais cela ne semble pas vraiment l’intéresser.

Silence…
Puis  il reprend :
« Vous avez vu, y’a des bêtes ? » 
A mon tour de causer à l’économie : 
« Ouais ! »
« Et elles sont toutes folles de ce temps-là ! 
-   Ah ? cela ne m’a pas semblé… mais si je m’étais rendu compte de leur énervement, je ne serais même pas entré dans cette prairie…
-   Ouais,  que me fait l’homme en mâchouillant toujours son mégot  qu’il s’efforce de  faire durer le plus longtemps possible.
-   Mais c’est souvent que j’utilise un herbage pour faire décoller mes modèles. Dans le coin, les gens me connaissent… »

Pas de réaction…
J’enchaîne alors :
« Voyez, mon appareil,  c’est du polystyrène, et  quand je mets le moteur électrique en route, y’a pas de quoi affoler le monde avec le bruit… »
Long silence… Et laissant un vide après chaque phrase,  il commence à égrener :
« Ouais… mais les bêtes, elles sont toutes folles de ce temps-là ! 
Et pis, on voit tellement de choses ces temps-ci…
Moi, faut que je vienne de Sainte-S…
Hein, si les bêtes elles foutent le camp du champ, hein ? »
Voilà  mon taiseux devenu soudain bavard. Placide, mais bavard…
Je crois alors comprendre qu’il me faut  le rassurer.
Et moi d’expliquer  alors que… et encore que… et  puis encore que…
Et à chacun de mes arguments en vue de lui montrer que j’étais un type responsable, accueilli partout aux alentours sans problème… mon homme de ponctuer systématiquement, sobrement, imperturbablement :
« Et pis… on voit tellement de choses ces temps-ci… »
Long silence à nouveau… que je tente pourtant de rompre avec cette invite :
« Bon, alors,  quand  les bêtes ne sont pas dans le pré, me donnez-vous l’autorisation de… »

Et là, il me coupe sèchement :
« Ouais, mais  on voit tellement de choses ces temps-ci… »

Cela m’a rappelé un souvenir du même style : c’était il y a bien longtemps, à quelques dizaines de kilomètres  de l’endroit d’aujourd’hui, où j’avais été accueilli par un  paysan  « taiseux » muni d’un sorte de hallebarde… et qui là aussi  n’avait rien voulu entendre.

 

Le temps semble long, très long,  dans ce genre de… dialogue…
Mon homme du  jour s’est éloigné lentement, il est descendu voir ses bêtes… et le temps que  je  remballe mon modèle dans le coffre, il était déjà revenu. Je lui  fais alors remarquer qu’en l’absence de son consentement, j’avais rangé mes affaires…

Long silence… Lourd silence…

Je tente de renouer le contact,  et j’ai  l’audace de tenter  timidement une nouvelle fois : 
« Mais… s’il n’y a pas de bêtes dans le champ… ??? »
Il ne me répond pas.
Lucky Luke  continue de mâchouiller son mégot, et la tête baissée, il martèle  très lentement le sol en cadence  avec son bâton qui  tinte douloureusement sur le goudron. Ce n'est pas le supplice de la goutte d'eau, mais en ce qui me concerne, ça lui ressemble!
Puis il se décide à  ouvrir  la porte de sa voiture, et me lâche sur un ton monocorde,  empreint d'une   sobriété dont il doit faire preuve quotidiennement : « Au revoir monsieur… »

Il ne m’a pas refusé l’accès de sa prairie.
Il ne m’a pas dit oui...   il ne m’a pas dit non…
Un Normand égaré dans le Bas-Maine ?
Mais il est parti, me laissant là comme un péquenaud.

Ne vous l’avais-je pas  dit ?
« On voit tellement de choses ces temps-ci… » 

 -----------------------------------    En guise d'épilogue --------------------

Dans mon récit,  j’ai omis volontairement un petit détail, le détail qui tue! Car il me suffira de grimper d’une cinquantaine de mètres, me placer dans la prairie à gauche de la route, en face celle que j’ai voulu utiliser hier, pour  balancer mon motoplaneur de cet endroit, et  ensuite  aller exploiter la pentounette que je visais… car dans cet herbage côté gauche, qui permet déjà de balancer aussi en direction de l’OSO, l’agriculteur m’a donné son feu vert !!!  

         J’irai ainsi survoler les « terres interdites » en toute impunité…

Comme quoi, à malin, malin et demi !!!
Voyez, c’est presque un conte   à la manière de Maupassant !!! 

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Attrape le manche!

19 Avril 2008 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Pendant mes vacances, j’adore me promener sans trop savoir où je vais, et cela débouche parfois sur des rencontres aussi cocasses qu’inattendues.
C’est ainsi qu’un été, j’avais posé ma caravane sur le camping de Saint Jean de Maurienne, et j’étais parti en direction de Saint Colomban des Villars. Lorsque petit à petit, la route commence à s’élever,  on aperçoit tout en haut le fameux  col du Glandon. Au fur et à mesure que la voiture s’échine à grimper, je me rends compte que des moucherons sillonnent le ciel… Ne s’agirait-il pas de modèles réduits pratiquant le vol de pente ?
Alors que mon radiateur indique des signes d’échauffement, je me gare sur le parking, et  mes « soupçons » se confirment. A quelques centaines de mètres, on peut apercevoir toute une troupe de joyeux modélistes, à laquelle je me joins bien évidemment avec une parfaite curiosité.

Il y a là manifestement plusieurs nationalités, dont un bon groupe d’Anglais. Et en y regardant de plus près, nombreux sont ceux qui arborent fièrement leur badge FITEM !
Ah bon!!! Je comprends alors que je suis « tombé » par hasard sur ce fameux festival  dont on parlait tant dans la presse spécialisée il y a de cela quelques « lustres ».
Rien qu’en  écoutant, je peux apprendre aussi qu’il s’agit de la sortie « fin de stage », celle qui « couronne »  la semaine d’activités… par un vol  de pente à 2000m d’altitude!
Apparemment, chacun vole comme il l’entend : il suffit de s’inscrire auprès d’un responsable, qui note  sur un cahier les différentes données telles que nom, prénom, modèle… et surtout fréquence d’émission,  dans le souci évident  de ne pas provoquer d’interférences néfastes. Et on trouve en l’air toutes sortes de planeurs, pilotés plus ou moins habilement.

La portance est telle que les nombreux « deux axes »  présents ne sont pas forcément à la fête  dans la mesure où  on pourrait presque faire voler des enclumes !!!

Lorsque me promenant  mains dans les poches au milieu de ces pilotes qui me sont tous inconnus, j’avise  l’un d’entre eux qui se tortille, jure, peste, rigole, se récrie, se contorsionne… et en suivant son regard, je finis par trouver quel est le modèle auquel  il tente  de fournir ses ordres. Et manifestement, le léger  planeur « deux axes » n’en fait qu’à sa tête. Décrochage sur décrochage, marche arrière, demi boucle involontaire… et  l’instant ne va pas tarder où le frêle oiseau sera parvenu presque derrière  la crête.

C’est alors que, inconsciemment, j’avance avec prudence : «  Vous avez des problèmes ? »
Ce à quoi, sans même réfléchir, mon interlocuteur répond : « Attrape 
Et joignant le geste à la parole, il me refile son émetteur ! M’obligeant ainsi à retirer les mains de mes poches !
Imaginez la scène :
Le type ne sait pas qui je suis, il ignore si je sais piloter, il ne sait pas si  je dispose mes commandes sur mon émetteur de la même manière que lui…
Faut être vraiment dans la m…  pour balancer sa radio comme ça vers un inconnu !!!
E
t moi de tâter les manches  aussi rapidement que possible afin de savoir  si je vais être en mesure de domestiquer la bestiole.
Heureusement, les manches correspondent à ma pratique du pilotage!
M
ais le petit « deux axes » est déjà dans une position fort peu confortable, en arrière de la crête, dans une zone très turbulée… et comme  sa conception ne permet guère d’avancer pour remonter au vent, me voilà à mon tour dans la m…  T’avais qu’à fermer ta gu… ! » me pensais-je, mais il était trop tard, il fallait assumer !)
Tant bien que mal, je finis par poser le planeur assez loin derrière, dans les rabattants, mais apparemment sans casse.

Tout excité par l’aventure, le monsieur me remercia et partit prestement  récupérer  son modèle.
J’attendis un peu ; puis de mon côté, je fis les quelques 300m me séparant de mon véhicule.
C
’est alors que ma femme, qui était restée bien  « au chaud » dans la voiture, m’apostropha en ces termes : « Dis-moi, tu es incorrigible ! Tu ne peux pas t’empêcher de piloter, même quand tu n’as pas pris de modèle avec toi !!! »
H
eu, comment savait-elle ? Aurait-elle un don de double vue ? M’avait-elle aperçu avec l’émetteur entre les mains ?
Elle finit donc par m’avouer qu’elle venait de voir passer un petit groupe, dans lequel un des personnages  se montrait  plus volubile  que les autres (l’ivresse des montagnes ?)   Et il affirmait :
«  Ben les gars, j’étais dans une m...  noire, j’arrivais plus à mener mon engin… Quand j’entends derrière moi un type qui me dit : « «  Vous avez des problèmes ? »
Ben j’ai même pas réfléchi, j’lui ai balancé  mon émetteur! J'le connais même pas ! C’était un p’tit barbu. Heureusement qu’il était là, il m’a ramené mon planeur, et le v’là intact !!! Il fait pas partie du FITEM ? Si j’le retrouve, faudra que je lui dise merci ! »
Voilà donc ce que ma femme avait entendu… et elle n’avait eu aucun mal à identifier son « p’tit barbu ».
Par la suite, je me suis dirigé  vers Le Corbier-La Toussuire, mais je n’ai pas eu le loisir de rencontrer  mon « naufragé ».
Pourtant, s’il me lit un jour,  qu’il sache combien j’ai eu plaisir à lui rendre  ce petit service.

« Attrape le manche! » qu’il avait dit…

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Pégase, pièce théâtrale en 4 actes

27 Février 2008 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Acte 1 :
----- Original Message -----
Envoyé: Mardi 26 février 2008,   08:49
Sujet: VéDéPé
Salut à vous
En ce moment, il pleut… certes ! Mais je viens de faire un tour sur différents sites de la météo.
Et on y annonce du Nord-Ouest pour cet après-midi.
Je serai disponible à partir de 15 heures… et j’envisage donc d’aller à Montrudbal pratiquer le Vol De Pente (VéDéPé) en compagnie de mes planeurs.
A vous de voir !
Bernard
 
Acte 2
Envoyé : mardi 26 février 2008, 18:30
Sujet: RE : VéDéPé
Salut
Les ceusses qui sont pas venus, ben y z ‘ont eu tort !!!
Hein marc ?
Parle-nous un peu de cette sortie à Montrudbal !
Bernard 
 
Acte 4 (ben oui, chronologiquement,  c'est comme ça dans ma pièce!)
            From:Bernard Munoz
Envoyé : mercredi 27 février 2008, 09:59
Subject: RE : VéDéPé
Bonjour à tous
Je vous transfère un texte rédigé par Marc suite à notre sortie d’hier.
En effet, en ce mardi matin fort pluvieux et rafaleux, et après avoir consulté différents sites météo, j’envoie un mail à quelques membres du CAB que je pense être disponibles ce jour pour leur dire que… (vous l’avez découvert dans les mails ci-dessus)
Mais dans son « rapport de courses », notre ami Marc a dû se tromper  de Munoz: en effet, autant mon père aimait les jeux et le tiercé, autant moi je ne joue jamais ! Pas un seul tacotac, pas un seul morpion, pas un seul ticket de loterie, pas un seul tiercé !
Faire un parallèle avec les chevaux ou leurs semblables tout au long du récit, amayenne-p-gase.jpgutant pour parler des planeurs que des véhicules ? Quoi de plus normal, puisque notre département "la Mayenne" a choisi comme emblème Pégase, le cheval ailé .
Vous noterez tout de même que Marc compare son camping car à un destrier (pourtant pas vraiment un pur-sang au niveau agilité dans le chemin tortueux de Montrudbal …) et qu’il avait donc quelque raison de s’inquiéter de la façon dont il allait repartir de l’endroit : de la boue partout ! Même moi avec ma Laguna, j’ai eu quelque peine à me garer sans faire patiner les roues.
Mais question « jeu », il est vrai que je ne rechigne pas à m’amuser avec… les ascendances… et les pronostics de la météo. Dans ce domaine, Marc a sans doute raison !
Chacun son truc, n’est-ce pas !!!
Et quand je « gagne », je suis comme tout le monde : heu----reux !!!
Et si je fais gagner quelqu’un d’autre ?
Je vous laisse deviner !
Bonne lecture.
 
PS : j’ai souligné un certain nombre  de mots utilisés par Marc : ils ont un rapport  avec le monde hippique… Pas mal ! L’ancien instit que je suis aurait mis au bonne note à cette « rédaction » !!!
 
Bernard,  jockey de service !
 
 
Acte 3 et tomber du rideau!
           De : Marc Mottay
Envoyé : mardi 26 février 2008,  22:23
À : Bernard Munoz… et quelques autres membres du CAB…
Objet : Re: VéDéPé
 
En effet,
Si on m’avait dit ce matin que j’allais me retrouver cet après-midi à Montrudbal …
 Mais Bernard en fin météorologue local, tel le turfiste avisé qui épluche les pronostics à la veille d’une grande course, a encore vu juste : du vent de Nord-Ouest modéré à partir de 15h.
Je suis arrivé au pied de l’obstacle sur mon destrier  (le camping car de Marc, NDLR), un peu nerveux, car celui-ci se trouvait sur un terrain un  peu lourd et j’avais un peu de mal à le « driver ». J’ai donc dû le laisser à quelques mètres de la monture de mon ami  ( la Laguna de Bernard) , en différant dans le temps toute autre manœuvre.
Ce n'est donc pas sans une certaine appréhension que je me suis dirigé, chargé tel un mulet, vers le sommet de la colline en pensant « ça commence bien ! Il manquerait plus que je sois bourrin sur les commandes !».
Après quelques pas, je levais le nez au ciel pour apercevoir les cabrioles d’un petit planeur, fougueux comme un pur-sang . Peu de temps ensuite, je reconnus celui qui en tenait les rênes.
Après une petite séance de réglages, mon Easy Glider était fin prêt pour prendre les airs et Bernard me fila les rênes. Pour ceux qui connaissent le savoir faire de notre chef pilote en matière de débourrage de jeunes modèles et qui ont vécu plus d’une fois comme moi ce moment là, la question se pose « L'animal va-t-il trouver en moi un nouveau maître, ou va-t-il m’emmener aux pâquerettes ? »
Et bien tenez-vous bien, tel Pégase qui prend son envol au soleil couchant, il a pris les airs sans aucune ruade.
Je n’ai pas contrôlé le temps de vol, mais ce fut de réelles minutes de bonheur car j’ai retrouvé en toute confiance le plaisir du vol de pente et cela….. sans casse !
logo-lamayenne.gifJe ne joue jamais aux courses mais cet après-midi, j’ai gagné le tiercé dans l’ordre : le savoir-faire de Bernard, le vent de Nord-Ouest et le vol docile de mon Easy Glider.
Marc
 
Fin de la pièce
Les acteurs, pas vraiment à cheval sur les principes,  reviennent pour saluer le public...
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Pégase le cheval ailé:
http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9gase_(mythologie)
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Les travaux d'hercules

19 Février 2008 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

Un beau jour de printemps, à la saison où fleurissent les meetings, j'étais paisiblement allongé dans l'herbe, attendant mon tour de vol. On a du temps, ces jours-là; on en profite pour admirer les prestations des autres pilotes, on fait des projets d'avenir, on rêvasse. Le pied, quoi! Mais, tendant l'oreille, je crus entendreREVEUR.JPG
 
"Psitt ! Vous, là, le gros !"
Hein, mais qui parle?
Puis, avec un peu plus d'insistance
 "Pssit!!! Oui, vous, qui êtes-vous ?"
 
A ma grande surprise, la voix tonique d'un "fort des halles" prit la parole:
«Moi, c'est Hercules; trois mètres d'envergure, 12 kilos. Qu'est-ce que tu me veux, la donzelle ?
 - Non, ne soyez pas grossier, s'il vous plaît; moi c'est Cirrus, planeur de mon état. Mes mensurations sont on effet plus modestes que les vôtres, surtout du point de vue pondéral. Que faites-vous ici ?
- Moi, j'suis un quadrimoteur, mon vieux. T'en as déjà vu beaucoup sur les terrains de modèles réduits, hein ? J'suis pas n'importe qui! D'abord pour me transporter, il faut une camionnette, où on m'range sur des couvertures, Le confort, mon vieux. Après, faut m'assemblerHercules-C-130-copie-1.jpg. Et là, y'en a pour un moment, avec tout le tas de fils des servos. Et pis, quand tout ça c'est fini, faut faire le plein des quatre réservoirs; ça explique p't-être pourquoi on m'sort que dans les grandes occasions. Mais c'est pas fini : ils sont trois bipèdes autour de moi, rien que pour mettre les moteurs en route. Y en a toujours au moins un qui cale au moment où on croit que j'suis prêt... Ah ça! mon vieux, faut qu'on s'occupe de moi !
 -Ah oui, intervint Cirrus; et il paraît que vous adorez un cocktail nommé carburant m'a-t-on dit?
 
- Ouais, j’adore: neuf doses de méthanol; une dose d'huile. Et j'préfère de loin quand ils me r'filent du ricin. Tiens, imagine, quand ils sont en train de régler mes moteurs; y a toujours un bipède qu'est planté avec les pieds de chaque côté de mon fuselage, les mollets calés dans les stabilos. Ben, j'te jure que son futal, il est beau à la fin de la journée; avec toute l'huile que je dégueule, son grimpant pourrait tenir debout tout seul. C'est sa femme qui doit être contente... au moment du lavage.
- Ah, bon, murmura Cirrus, impressionné par une telle force à l'état brut; ajoutant timidement: moi, je ne pollue pas...
- Ouais, mais comment tu fais pour t'envoyer en l'air ? tonna Hercules
- On me met une boucle en nylon entre les dents et on me demande de me laisser faire jusqu'à ce que, monté très haut, il me suffise de laisser partir le fil. Je n'ai plus qu'à épier les moindres mouvements de l'air et n'en plus finir de redescendre.JEPLANE-copie-1.JPG
- Ah, la chochotte! Moi, si les moteurs calent, j'aime autant te dire qu'il faut que ça redescende, vite fait bien fait. J'ai rien de la libellule. Ce s'rait plutôt style fer à repasser
Tiens, t'es sympa, malgré tout. Mais imagine quand même : quatre moulins qui braillent ensemble. J'commence pourtant à avoir l'habitude; mais à chaque fois ça m'remue les tripes, surtout juste avant le décollage, en bout de piste, quand ils me tiennent la dérive.
- Moi, j'ai horreur qu'ils me tripotent le derrière ! fit Cirrus avec une moue de dégoût.
- Ah, c'est pourtant pas bien méchant. T'es vachement coincé, toi, dis donc!
Enfin.. figure-toi qu'un jour, juste après le décollage, j'te leur ai foutu une trouille d'enfer, aux bipèdes. Servo moteur bloqué, mes quatre moulins plein pot. T'aurais vu leurs tronches ! Enfin, j'ai pas été vache, j'ai eu la bonne idée de caler les moteurs extérieurs puis les intérieurs presque en même temps... mais au bout de vingt minutes, quand même !
Depuis, ils m'ont installé un servo par moteur, et ça va bien, changez rien pour moi !
- Mais au fait, l'atterrissage ? questionna prudemment Cirrus. Quant à moi, vous savez, je suis aérien, je plane, je plane, je plane, et je n'en finis pas de me poser.
- Ah ouais, la libellule, c'est pour ça qu'tu t'es planté dans un arbre tout à l'heure ? "aux pieds" de ton pilote... qui devait chausser au moins du 356! (Rire bien gras et tonitruant de Hercules) Moi, quand j'pose, c'est souvent du style badaboum!
- Mais ça ne vous fait pas mal ? s'inquiéta Cirrus.
- Ah, elle en a de drôles, la donzelle! T'as pas vu mes abdominaux, non? J'suis pas un gringalet, moi, qu'est-ce que tu crois?"
 
Cirrus parut cette fois carrément vexé. C'est vrai qu'il ne pesait pas bien lourd face à notre déménageur Hercules. Et puis se faire traiter de donzelle... Cirruswi2.jpg
Mais il est vrai que sa frêle structure de balsa proche de la dentelle tranchait face à la rusticité de son voisin, qui lui balança soudain:
"T'aurais p't-être intérêt à t'ranger, parce qe j'crois bien qu'ça va être mon tour. Si t'as pas peur, reste, mais j'garantis pas les dégâts !"
 
En effet, "ils" étaient de plus en plus nombreux à s'approcher de Hercules... et on allait voir ce qu'on allait voir.
 
Et moi dans tout ça ?
Toujours allongé dans l'herbe, je n'avais plus qu'à me concentrer très fort, Car mon copain Michel, le constructeur de Hercules, était debout près de moi; il me toisait du haut de son imposante stature. J'étais sur le dos: ses pieds en gros plan me paraissaient démesurément grands par rapport à sa tète. Et il me jetait, avec un large sourire, dans lequel on discernait à la fois le plaisir d'admirer son oeuvre en vol et la crainte de voir s'éparpiller en un éclair quelques "menus instants" consacrés à la construction :
 
" Maintenant, tu te débrouilles !"
En effet, joignant le geste à la parole, il me tendait l'émetteur.
 
Tout comme Cirrus, allais-je me laisser impressionner par Hercules ? Mes travaux ne faisaient que commencer.
 
Ah !...
Il y a quand même des jours où il fait bon rêvasser, allongé dans l'herbe. Non ?
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Vézède présente ses voeux (GPB)

25 Janvier 2008 , Rédigé par Bernardino Publié dans #Humour et modélisme

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Je viens de recevoir une carte en directe ligne du Midi...Arles... au dos de laquelle je  pouvais lire cette maxime:
"
Le véritable  ami est celui qui pense encore à toi quand il croit que tu l'as oublié!"

Dixit GPB, qui ajoute que des pensées comme celles-là, il a de quoi en écrire un recueil, trouvable dans toutes les bonnes drogueries! Bien sûr.
Ou encore:
"La nostalgie, c'est quand tu te retournes  sur ton passé, et que tu vois ton avenir en face..."

Pour ceux qui ne connaîtraient pas Gérard Pierre-Bès, GPB pour les intimes,  il est l'auteur d'une célèbre notice de planeur vol libre nommé D-Un... Il (s') 'illustra  (dans) certaines revues en publiant des dessins ou des aventures "burlesques". C'est lui qui pendant de nombreuses années vint apporter une touche haute en couleurs  en illustrant  ma rubrique "Histoire du mois"  dans la revue MRA.
Il continue de publier dans la revue "Vol libre",  où il tient la rubrique "Céhyxe et Vézède"...
Nous échangeons épisodiquement des courrriers, par écrit (notre homme n'a pas de mail...)

Cette fois-ci, notre homme signait sa carte de voeux par un jeu de mots rappelant une aile volante Fauvel (à moins que ce ne soit un clin d'oeil aux années "Front Populaire", allez savoir avec ce farceur)
Avé.... 36!!!

Allez, GPB, même si les biroutes des années actuelles ne sont pas aussi vigoureuses que celles des années 60, garde ta verve pour pondre encore de magnifiques croquis dont tu as le secret.
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