humour et modelisme
Mes carnets de vol
Parce que le temps n'est pas propice au vol...
Parce que le temps n'est pas propice au VTT...
Parce que je n'ai pas envie de construire...
Parce que... allez savoir pourquoi.
Ne vous est-il jamais arrivé, tout comme moi, de fouiner dans vos "reliques"?
Ce qui fut le cas aujourd'hui, où je suis tombé sur deux carnets de vols!
Hé... oui, pendant un temps, je me suis amusé à noter... Tout noter!
La preuve!
Je notais scrupuleusement tout ce qui me semblait utile afin d'améliorer ma pratique.
Avec une sorte de minutie qui, plusieurs décennies plus tard, me laisse carrément pantois!
Cela allait de la direction du vent, à la durée du vol, en passant par le modèle utilisé, ainsi que son émetteur... Je vous laisse découvrir ces ancêtres des fichiers "Excel"!
C'est ainsi que j'ai (re)découvert quel était le nombre de mes heures de vol...
A la date du 26/06/79, je totalisais 411 heures et 12 minutes... suite à un vol réalisé sur un planeur nommé Sigma en version 3 mètres d'envergure.
Le même fuselage en fibre pouvait recevoir des ailes "acro" de 2.40m.
Allait venir plus tard l'achat d'un kit d'Ariel, planeur aux 4 mètres d'envergure, ce qui faisait un peu rêver les planeuristes de tous poils!
C'était l'époque où je jugeais également utile de noter la disposition des servos à l'intérieur des différents fuselages!
Faut dire que les accessoires pour radio-commande coûtaient "une blinde"... et qu'il était hors de question de multiplier à l'infini l'équipement "réception".
Madame veillait, à juste titre, afin que son homme n'engloutisse pas des sommes "gastronomiques" dans son hobby.
Mon premier ensemble de radio-commande ne m'avait-il pas "saigné" d'une somme supérieure à un mois de salaire? Space Commander G45... sans batteries.
Et voilà!
Nous sommes en 2017. Cela fait bien longtemps que j'ai cessé de noter sur des petits carnets à spirales.
Combien d'heures de vol peuvent figurer aujourd'hui à mon actif?
Et avec quels types de modèles?
Il n'y a guère que le réacteur auquel je n'ai pas touché.
Pour le reste, cela va du planeur deux axes au quadrimoteur Hercules et ses moulins de 10 cm3, en passant par l'hydravion, le remorquage, le largage, le portage...
Tous "oiseaux" gentiment(?) confiés par mes copains de club qui continuent d'apprécier la solidité de mon coeur... quand je me retrouvais parfois aux manettes d'un engin capricieux. (Et je reste dans la bienséance!)
Expériences qui m'ont judicieusement permis de nourrir ma rubrique "Histoire du mois" dans MRA, avant qu'elle ne devienne plus tard "Délices d'hélices et d'ailes lisses" sous d'autres titres de magazines.
http://bernardino.over-blog.net/search/d%C3%A9lices/
Voilà.
Je serais curieux de savoir...
Dans la mesure où il m'arrive plusieurs fois par semaines d'effectuer des séances de vols allant de 20 minutes à une heure.
Toujours est-il que cela m'a bien amusé de mettre la main sur ces vestiges du temps où on ne m'avait sans doute pas encore attribué le titre de "moustachu".
Sachant que pour celui de barbu...
Mais ça, c'est une autre histoire!
Le choc...
Tiens, mon papier du jour va rassurer celles et ceux qui m'ont croisé ces derniers temps en me disant qu'ils se languissent de voir arriver de nouveaux sujets sur le blog.
J'aurais pu, mais le sujet aurait peut-être été trop mince, évoquer ma rencontre de ce Jeudi 16 mars...
Où je vois arriver à la maison un octogénaire qui, il y a deux semaines, m'avait dit:
"Vous avez causé dans le poste... et j'ai eu envie de vous acheter "Chroniques de l'instituteur original..."
Et puis il est revenu quelque temps plus tard pour acquérir "Les années 50".
Et qui revient une autre fois! Encore...
Ou encore hier en fin d'après-midi.
J'étais allé sur le Montaigu faire voler un modèle.
Mais comme il ne faisait pas bien chaud, j'ai abdiqué au bout de 20 minutes.
Le temps de faire une petite photo, puis je descends au parking.
Où je commence à ranger mon matériel...
Passe une voiture...
Qui freine, recule, s'arrête....
Un homme en descend.
"Ouais, ça tombe bien... Je voulais justement vous voir. Pourriez pas me réserver un livre?
- Oh, mais... Je peux même vous le fournir tout de suite... Parce que c'est souvent qu'on me fait ce coup-là. Alors, au cas où... maintenant, j'en ai toujours dans la voiture.
- Chouette... j'peux avoir une dédicace aussi?"
Et c'est ainsi que, pour la toute première fois, j'ai vendu un bouquin tout là-haut sur le site de mes exploits.
Avec dédicace à l'appui.
Etonnant, non?
Et puis hier soir encore, au cours de l'AG du Crédit Mutuel, où je rencontre plein de gens qui évoquent mon passage à France Bleu Mayenne.
Et d'autres qui me demandent s'ils ne pourraient pas obtenir un livre...
Vous connaissez la suite... J'ai donc encore vendu des bouquins. Avec des échanges souvent très chaleureux de gens qui me disent tout leur plaisir...
Et puis ce matin...
Où je m'en vais donner les vidéos réalisées hier soir à l'un des responsables de la troupe théâtrale qui a joué une petite pièce au cours de cette AG. (Partenariat/échange avec le Crédit Mutuel sous la houlette de Créavenir)
Nous montons dans le bureau. Branchement de mon disque dur externe...
Et lorsque je me retourne...
Que vois-je?
Non?
Accroché au mur, un planeur Isba. (Maison en bois dans la Russie, mais aussi anagramme du nom de Bais où j'habite)
Modèle que j'avais conçu tout en bois afin qu'il puisse ne pas se faire percer les entoilages comme sur le D-UN
Modèle que de nombreux élèves ont construit dans ma classe de CM1/CM2
Et celui-là? Sorti N°12 dans la chaîne de production année scolaire 86/87
Et mon ancien élève de me confier:
"Ah, ça... il ne m'a jamais quitté. A chacun de mes déménagements, il m'a suivi."
Vous allez me dire que je suis un peu trop fleur bleue.
Mais j'ai éprouvé un choc. Vraiment!
Comment un simple assemblage de bouts de bois peut-il faire l'objet d'autant de... de quoi, d'ailleurs?
Les mots me manquent.
Et mon interlocuteur l'a bien senti.
"J'ai comme l'impression que vous êtes troublé"...
- Ben... Euh... oui... Qu'un fichu zinzin en balsa puisse encore survivre trente ans après..
- Ouais, mais j'y tiens beaucoup, même s'il il a pris des gnons lors des différents transports...
- N'empêche, tu ne peux pas savoir..."
J'avais déjà eu des témoignages de "gamins" devenus adultes qui m'avaient confié le rapport vivace qu'ils entretenaient avec ces "petits avions", l'entraide qui en découlait lors de la construction: les forts en maths n'étaient pas forcément les forts en découpe/collage/lecture de plans. D'où un regard différent sur "l'autre".
Je pourrais longuement disserter sur le sujet.
Pardonnez-moi d'avoir été sentimental. (Trop peut-être?)
Mais j'avais besoin ce matin d'exprimer mon vécu.
Et de partager aussi cette joie de pleinement "comprendre", quelques décennies plus tard, l'importance d'une activité que je pensais parfois "annexe".
Me permettrais-je d'ajouter que je souhaite à tous les enseignants du monde de pouvoir connaître eux aussi ce genre de "choc"!
GéPéBé a pris son dernier envol
Mon compère GépéBé a donc pris son dernier envol.
Lui avec lequel j'ai effectué un long parcours au MRA...
Lui qui a contribué avec talent à illustrer mes "Histoires du mois".
Lui qui m'avait fourni l'illustration pour mon bouquin "Délices d'hélices et d'ailes lisses..."
Plus jamais je n'aurai l'immense plaisir d'échanger avec cet homme à l'humour exubérant, voire "délirant".
Digne successeur d'un certain Albert Dubout pour le dessin, ou d'un Rabelais pour le texte.
Sacré Gérard!
J'espère que tu trouveras "tout là-haut" d'immenses bulles.
Et que, la bille au centre, tu pourras encore profiter un max de très longs vols sur un planeur bois et toile!
Adieu Gérard.
Et comment vous faites pour le faire revenir?
Faut que je vous raconte.
Comme j'ai l'habitude de le faire très souvent, je me suis posté au pied du Montaigu.
Parce que j'y suis tranquille
Parce que les rares personnes qui empruntent cette portion de route sont des connaissances qui m'adressent un signe de main au passage...
Parce que, avec un petit coup de moteur, hop, c'est parti pour des vols qui durent parfois une heure... laps de temps que mes cervicales ont du mal à franchir.
Parce que le vent de Nord génère une portance que mes planeurs apprécient.
Parce que...
Et puis, parce que...
Mais pourquoi est-ce que je suis en train de vous bombarder avec des Parce que? Vous ne m'avez rien demandé en fait!
Bref..
Hier, pendant que mon planeur évolue sous un gros nuage noir, j'avise tout au bout de la route un marcheur arborant un "marcel" rouge, short bleu, bâton noueux à la main... et tongs aux pieds.
Lorsqu'il arrive à ma hauteur, il me salue, je lui réponds, il s'arrête... et commence alors son long questionnaire.
"Vous avez pas de drones?
- Non...
- Ben pourquoi?
- Parce que ça ne m'intéresse pas.
- Et pourquoi ça vous intéresse pas?
- Parce que ça plane pas.
- Mais c'est pourtant la mode..."
Là, j'ai failli lui répondre que la mode, je me la mettais...
Mais j'ai encore quelques bribes de bienséance... jusqu'à un certain point toutefois.
Et lui d'ajouter:
"C'est quoi qui cause?
- La dame qui est dans mon émetteur, elle indique l'altitude du modèle.
- Ah... ben, c'est pas une dame qu'est dedans!
- Je sais, il s'agit d'une voix de synthèse, mais je trouve le renseignement très pratique.
- Ah, et pourquoi?
- Cela permet de confirmer mon impression visuelle pour savoir si le modèle est dans une ascendance ou pas.
- Pas mal... J'y avais pas pensé... Et vous pouvez le faire monter jusqu'à combien?
- Mieux vaut s'arrêter avant de ne plus rien voir..."
Mon interlocuteur marque un temps, et renchérit avec la question qui tue:
"Et comment vous faites pour le faire revenir quand vous le voyez plus?"
Et moi, quelque peu agacé:
"Ben je le siffle, je lui dis Aux pieds!, et mon modèle accourt!"
Là, j'ai eu comme la vague impression -sans doute réelle- qu'il avait compris que je me payais sa tête.
J'ai vite ajouté:
"Plus sérieusement... ça existe, certains drones sont équipés d'un système qui, grâce à un simple basculement d'interrupteur sur l'émetteur, reviennent à la maison. Tout dernièrement, j'ai d'ailleurs acheté un bidule dans ce genre... Mais,
- soit je me suis gourré à l'achat,
- soit j'ai pas su le programmer...
J'ai pourtant pas dit mon dernier mot... parce que je me remettrai prochainement les mains dans le cambouis, parce que le système m'intéresse, ne serait-ce que pour programmer un parcours via des way-points (points de passage)
Et puis parce que les nouvelles technologies constituent un vaste champ d'investigation...
Parce que je voudrais pas mourir idiot...
Parce que..."
Là, mon bipède au marcel rouge a semblé perturbé.
Je n'ai plus eu droit au moindre Pourquoi ou au plus petit Comment... et je n'ai donc pas eu à balancer le fatal Parce que...
Mon questionneur est resté muet quelque temps; puis il m'a souhaité bon vol... et a disparu un peu plus tard à la faveur d'un virage.
L'homme aux tongs et aux multiples questions, je ne le voyais plus...
C'est alors que je me suis demandé pourquoi je me posais cette stupide question (c'était bien mon tour, non, de demander et pourquoi et comment):
"Ben... quand tu ne le vois plus, comment tu fais pour le faire revenir?"
- Parce que...
Bien sûr!
Quand c'est l'heure du thé...
En ce matin de mai particulièrement "chaleureux", je suis monté une première fois vers le Montaigu, où j'ai lancé mon Solius.
Au second vol, j'ai mis en route la caméra Mobius arrimée sur ma casquette...
Et puis j'y suis retourné cet après-midi... afin de tester le stabilisateur de vol acheté chez Hobby King.
http://www.hobbyking.com/hobbyking/store/__38543__OrangeRX_RX3S_3_Axis_Flight_Stabilizer_V2_V2_1_firmware_V_tail_Delta_AUX_.html
Et là, y'a pas photo: le vol est nettement plus stable, plus fluide...
Il me faut également signaler que durant quelques minutes, mon planeur a partagé une ascendance avec un oiseau échassier, qui me faisait penser à une cigogne. Mais ce n'était certainement pas un héron, reconnaissable à son cou replié quand il vole.
Et pendant que je faisais évoluer mon modèle, j'entends soudain des pas derrière moi.
Je me retourne furtivement, et je vois un monsieur en tenue estivale, lunettes de Mickey relevées, short, chaussures et chaussettes de ville...qui entame la conversation.
A son accent, je comprends qu'il n'est pas Français.
Je lui demande d'où il vient: "Irlande..." me dit-il fièrement
Puis au cours de nos échanges dans un franco-anglais assez hilarant, il me dit avoir quand même eu peur.
M'expliquant (Je vous fournis directement la traduction, vaut mieux!): "Je croyais que c'était un vrai planeur, et je me disais que le pilote était en bien mauvaise posture à une altitude aussi faible!"
Il m'explique également que tout près de chez lui se trouve un club de modélisme, et qu'il trouve nettement plus sympathique le bruit émis par mon moteur électrique... ajoutant que les moteurs thermiques lui pètent les oreilles... "Et je ne parle pas des mini-réacteurs, dit-il, c'est affolant."
Au loin, il aperçoit une tache blanche sur l'horizon, me demandant de quoi il s'agissait.
"C'est la Dolomie Française, carrière qui produit des ingrédients pour le ciment.
- Ils travaillent pour Lafarge?" me questionne-t-il alors. (Ce qui prouve qu'il avait compris ce que je lui disais)
Puis regardant sa montre, il me fait:
"Ah! Désolé de vous quitter, mais c'est l'heure du thé!".
Un bref coup d'oeil en direction de ma tocante digitale, qui affiche 16h58!!!
Quelques instants plus tard, je fais atterrir mon modèle, et je vais me réfugier à l'ombre afin de profiter de la tranquillité du site.
J'aperçois soudain mon Irlandais qui sort de son mini-camping-car... et le voilà qui se met à secouer violemment deux arbustes.
Quid?
C'est en le voyant revenir avec ce qui paraît être un filet dans les mains que je saisis soudain le but de la manoeuvre: il a l'intention d'installer un hamac.
Sacré bonhomme!
J'effectue un second vol...
Atterrissage... démontage et rangement du modèle dans le coffre de toit.
Et lorsque je passe devant lui en voiture, il lève une main amicale pour me dire au revoir.
Good bye, mister Irish man!
Have fun in France...
Toujours est-il que des rencontres comme celle-là, moi, j'en redemande!
Caméra embarquée sur Easy Glider
Alors que la veille nous avions un soleil radieux, ce dimanche est d'une affligeante tristesse. Gris et froid! Pensez que nous avons perdu 12 degrés par rapport à la veille.
Comment occuper ses mains désoeuvrées?
En installant une caméra sur un modèle réduit.
Pas un keycam, non! Parce que ça fait un bout de temps que je pratique.
Non, il s'agissait cette fois d'utiliser une caméra un peu plus perfectionnée.
Que j'avais déjà mise sur un antique Easy Glider, mais sa fixation ne me satisfaisait guère.
J'ai donc repris le chantier avec l'Easy Glider Pro.
Une languette de contre-plaqué 3mm collée sur le flanc droit.
Une vis nylon diamètre 6mm afin d'arrimer le tout.
Système fort discret qui n'amoindrira guère les performance de mon oiseau quand il sera délesté de son chargement.
Et pour la mise en route du film, il suffit de glisser son petit doigt entre le fuselage et la caméra.
Quant à l'écran, sa disposition permet de visualiser le cadrage avant de lancer.
Mieux qu'avec les Keycam sans écran! (Mais c'est pas le même prix non plus!)
Et, confort suprême, si je veux changer la batterie de propulsion, je peux même ôter la verrière du modèle sans rien avoir à démonter, car son système de fixation est différent de celui utilisé sur l'Easy Glider première génération!
Mais, me direz-vous, comment il va se comporter en vol cet oiseau ainsi modifié?
Ben on sent quand même la surcharge pondérale: hé, avec les 115 grammes supplémentaires, ça grimpe forcément un peu moins vite!
Et puis si le planeur est à peine déstabilisé latéralement, il l'est beaucoup plus longitudinalement, puisque la caméra se trouve en avant du centre de gravité.
Il serait donc nécessaire soit de reculer l'accu de propulsion, soit de lester le cul afin de retrouver un centrage correct
Mais globalement, ça ne se comporte pas si mal.
Malgré la grisaille, j'ai donc filmé, et j'ai extrait quelques images que je vous livre afin de vous donner une idée du résultat obtenu...
Juste une petite remarque:
Mais ça fait partie du jeu, n'est-ce pas?
Dernier détail qui a son importance: les clichés extraits des films via le logiciel VLC sont au format 1920x1080 et "pèsent" environ 3Mo pièce.
Pas mal quand même!
Attendons alors patiemment le soleil afin de réaliser des photos un peu plus lumineuses!
Onyx... soit qui mal y pense!
Ce jeudi 11 avril, la météo me fournissait les renseignements ci-dessous:
Moyennant quoi, dans la mesure où il y avait du Sud-Ouest dans l'air, c'était volable du côté de La Roche.
Je dépose mon petit Onyx dans le coffre de la voiture, et j'emporte une grosse pelisse à mettre par dessus mon blouson.
Juste au moment où je démarre, j'entends un véhicule toutes sirènes hurlantes qui traverse le bourg.
SAMU, Police?
Après avoir parcouru les 3 petits km qui me séparent du parking, je descends de voiture, et mon oreille est immédiatement attirée par le ronflement d'un hélico qui rôde dans le coin.
Mais le ciel est gris, et il m'est impossible de savoir quelle est la couleur de cet oiseau métallique.
Pendant que j'assemble mon modèle, je jette un oeil en direction de l'éolienne. Elle est immobile, deux véhicules sont à ses pieds, et un filin pendouille sur l'arrière de la nacelle.
Travaux de maintenance sans aucun doute.
Et j'entame la grimpette sur les 250m qui me séparent de l'endroit où je vais lancer le planeur.
Lorsque je débouche au sommet, le vent me fouette le visage, et je suis bien heureux d'avoir également pensé à prendre une casquette munie de rabats.
Vérification des gouvernes, et hop, je lance.
C'est alors qu'un pivert va se livrer à un exercice de tir avec arme automatique. Par courtes rafales, il s'en prend à un tronc tout proche...
Les vers n'ont qu'à bien se tenir!
Quant au planeur, il s'élève avec aisance.
De temps à autre, il est rejoint par un couple de corvidés au comportement fort pacifique.
Vers l'Ouest, 3 des 4 éoliennes d'Hambers brassent l'air gentiment.
Et l'hélico revient dans les parages.
Sur le chemin de randonnée longeant mon terrain de vol passent quatre vététistes...
Je suis tout occupé à jouer avec les différentes phases de vol du modèle, volets baissés ou relevés selon les conditions, quand je crois entendre des voix.
Tout en pilotant, je remonte un peu la pente... et au bord du chemin conduisant à l'éolienne "La Roche", j'aperçois... une voiture de gendarmes.
D'ailleurs, l'un d'entre eux vient à ma rencontre.
Je fais atterrir mon Onyx.
Mais qu'aurais-je fait de mal pour qu'on déploie ainsi une telle armada?
Nous nous saluons, et l'homme au blouson bleu me demande:
"Du haut de votre promontoire, vous n'avez pas observé des voitures qui filent comme des flèches?
- Ben, à vrai dire, non... C'est vrai que je peux apercevoir la longue ligne droite Bais/Mayenne, mais j'ai beaucoup plus souvent l'oeil rivé sur mon modèle... Tout ce remue-ménage...Vous cherchez quoi?
- Des gens qui ont commis quelques grosses bêtises! C'est pour ça qu'on a aussi sorti l'hélico!"
Ouf, ce n'est donc pas à moi qu'ils en veulent!
Honni soit qui mal y pense!
Et l'homme chargé de maintenir l'ordre public d'ajouter:
"Si toutefois vous apercevez une 407 verte ou une Audi grise, n'hésitez pas à faire le 17!
- Ok..."
Il redescend vers son véhicule... et moi, je rejette mon planeur...
Qui vole toujours aussi bien.
Avec une portance généreuse permettant d'enchaîner toutes les fantaisies possibles.
Mais, bien que douillettement vêtu, je commence à ne plus avoir très chaud.
Les ciel s'obscurcit, et je n'aperçois plus maintenant qu'une infime partie du pied de l'antenne installée sur le Mont Rochard tout proche.
Tiens, voilà quelques gouttelettes...
Un coup d'oeil au chrono de mon émetteur, qui affiche 45 minutes.
Bah, c'est raisonnable.
Prise de terrain.
Dosage précis du manche commandant les aérofreins crocodiles afin d'ajuster le point d'impact avec le sol.
Et atterro aux pieds... juste à côté de la borne géodésique matérialisée par 3 piquets.
Il me reste donc à redescendre vers la voiture... alors que les gouttes se font de plus en plus grosses et nettement plus nombreuses.
Mais, si vous êtes habitués de ce blog, vous deviez déjà savoir qu'un vol à "La Roche", c'est forcément les prémices d'une pluie à venir.
N'empêche que cet Onyx m'aura encore permis d'agrémenter mon carnet de vol avec 3/4 d'heure de pur plaisir. Même si la maréchaussée a joué un peu les trouble-fêtes...
Onyx soit, qui bien y pense!
(Clichés de l'Onyx réalisés sur une autre pente, un jour où le soleil brillait)
Droit au but
Les adeptes du football auront sans doute reconnu la célèbre devise adoptée par l'Olympique de
Marseille.
Mais dans mon cas, il ne sera pas question de football... même si le terrain sur lequel se déroulèrent les faits aurait pu s'apparenter à une pelouse dont la destinée est de subir l'assaut des crampons.
Dans un temps relativement reculé, celui où j'exerçais le noble métier de Maît' d'école, j'avais introduit l'aéromodélisme dans l'établissement qui m'avait accueilli.
Chaque mardi après-midi, les élèves de CM1 et CM2 qui en avaient fait le choix en début d'année scolaire se retrouvaient dans une classe que l'on transformait en atelier, et où l'on construisait des planeurs de vol libre.
Lorsqu'ils étaient terminés, la suite logique était de les faire voler.
C'était l'occasion de rencontrer d'autres établissements scolaires ou foyers socio-éducatifs du département affiliés au CLAP (Centre Laïque d'Aviation populaire)
Le but du jeu était alors de treuiller le planeur à la manière d'un cerf-volant en utilisant un fil nylon de 30 mètres.
Quand le fil était largué, un chronométreur attendait que le modèle se pose pour arrêter son chrono et inscrire le temps de vol sur une fiche propre à chaque concurrent.
Passons rapidement sur le reste des modalités de ces concours.
Mais une fois que le planeur s'était affranchi de son câble, il évoluait à sa guise, même si au moment des
indispensables réglages préliminaires on avait fait en sorte qu'il imite les buses en décrivant de jolies orbes dans le ciel.
Pour la plupart, les enfants se mettaient sous le modèle et le suivaient consciencieusement, scrupuleusement, parcourant ainsi une distance qu'ils auraient pu facilement raccourcir.
Et comment me direz-vous ?
Pour illustrer mon propos, voici donc les consignes que j'avais l'habitude de prodiguer :
« Ne suivez pas votre planeur en effectuant des ronds au-dessous de lui !
Regardez bien la direction dans laquelle il s'en va, et effectuez une ligne droite qui correspondrait aux centres des cercles qui se décalent... »
Plus facile à dire qu'à faire, même si j'accompagnais mes directives d'un schéma !
Surtout quand plus rien ne vous relie au bel oiseau qui a demandé tant d'heures à construire, et que l'on tient absolument à récupérer.
C'est ainsi qu'un mercredi après-midi de printemps, nous devions batifoler dans une prairie du côté de Martigné.
Un gamin treuille son planeur, qui se décroche, et entame la séquence « vol libre ».
Top chrono !
Son propriétaire le suit, accompagné de l'habituel équipier.
Parce qu'en effectuant le travail de récupération à deux, cela me semblait plus pertinent et sécurisant que d'envoyer un gamin esseulé. Et puis le travail d'équipe...
Mes deux compères s'en vont donc en suivant le modèle qui, poussé par le vent, effectue des « ronds » se décalant à chaque tour.
Mais au bout d'un certain temps, je commence à m'inquiéter de ne pas voir revenir cette équipe.
Quand je l'aperçois soudain à l'autre bout de la prairie, brandissant fièrement le planeur qui avait fait un vol très satisfaisant.
Mais lorsque mes deux gaillards se furent suffisamment rapprochés, je pus constater que leurs vêtements arboraient une couleur... comment dire... une couleur très « campagnarde »... style « camouflage ».
C'est alors que je leur posai la question :
« Mais d'où sortez-vous pour être dans cet état ? »
Et leur réponse fusa d'un même élan :
« Ben M'sieur, vous nous avez dit de pas suivre bêtement le planeur et d'aller en ligne droite. On a fait ce que vous nous avez dit...
- Oui, mais alors ?
- Ben un moment le planeur est arrivé vers un tas de fumier, et comme vous nous aviez dit d'aller tout droit, on n'a rien contourné, et on est passé au milieu!»
« Droit au but ! » qu'il avait dit le Maît' d'école !!!
Même quand il s'agit de franchir un tas de fumier !
Hilarant spectacle (Mais je fis pourtant en sorte de ne pas en rire).
Odorant spectacle... (Là, je ne pus m'empêcher de me pincer les narines!)
Il faut dire que mes deux lascars ressemblaient presque à des petits cochons maculés de boue et de lisier.
Et je ne vous ai pas encore vraiment parlé de l'odeur.
Odeur pestilentielle qu'il fallut subir dans la voiture lors de notre retour vers Bais.
(On avait pourtant ouvert les vitres en grand!)
Odeur dont les parents « bénéficièrent » ensuite quand ils récupérèrent leurs petits monstres.
Quelques jours après cette mémorable aventure... je revois encore les mamans de ces deux gosses, qui ne manquèrent pas de me faire remarquer combien elles avaient eu de difficultés à nettoyer les vêtements de leurs très sages et … obéissants bambins !
Qu'elles laissèrent macérer un bon bout de temps dans la baignoire !
« Droit au but » qu'il avait dit le Maît' d'école !!!
PS : quelques décennies plus tard, je me pose toutefois la question de savoir comment se terminerait une telle histoire de nos jours ? Ne serais-je pas traîné devant les tribunaux pour avoir laissé des enfants... traîner dans le lisier de cochon ?
Autre temps... Autres moeurs...
A une époque où la parole des instit's , ben c'était quelque chose !
Planeur de vol libre "Isba"... 26 ans après!






Le Club d'Aéromodélisme de Bais et son historique






