Les chevrons du bocage
Il faut absolument que je vous remette en mémoire mon ami Félix, « le Félix des histoires »… celui qui durant de nombreuses années a tout fait pour alimenter la chronique mensuelle que je tenais dans la revue de modélisme MRA, avant de poursuivre chez Looping.
Félix a effectué un break de quelques années avec l’aéromodélisme.
Mais il nous est revenu tout dernièrement .
Durant ce laps de temps, il avait ajouté à ses hobbys la collection de vieilles voitures.
Une Triumph Spitfire… suivie par deux Citroën 2CV.
Devenant par la même occasion membre de l’association « Les Chevrons du Bocage des Coëvrons ».
Mais je vais m’arrêter plus particulièrement sur la version camionnette de ses 2CV.
Parce que celle-là, je la connais fort bien. Pour l’avoir vue très fréquemment !!!
Et pour cause…
Figurez-vous que cette Deuche grise, elle appartenait à monsieur Leroux, le menuisier qui avait son atelier à Villaines la Juhel, rue du Bignon, là, où je suis né !
Là où résidaient mes grands-parents.
Là où j’allais passer mes vacances scolaires.
J’évoque d’ailleurs l’anecdote dans mes « Chroniques des années 50 ».
Livrée neuve par le garage Albert Tireau ("Bébert" était cousin de ma mère par alliance!), cette 2CV n'a connu qu'un seul
propriétaire avant que Félix ne l'achète; il a pu récupérer tous les documents concernant le véhicule : facture(s), bon de livraison, carte grise, carnet d’entretien… et même le
porte-clé offert par la quincaillerie Vallée ! Authentique, et d’époque !
Vous aurez pourtant noté que l’ancêtre arbore fièrement une enseigne de plombier nommé Lafuitedo… imaginaire. Sauf qu’à l’origine, Félix était plombier ! Clin d’oeil à son ancien métier !
Malicieusement, même le N° de téléphone a été « maquillé » en 19 64…. 1964, année de mise en circulation de cette Deuche !
Mais où je reconnais l’astuce de mon ami Félix, c’est quand je vois la façon dont il a aménagé son véhicule… pour accroître le volume arrière, permettant ainsi de transporter un Fieseler Storch construit en 199 x?
Equipé à l’origine d’un moteur thermique « 4 temps », le modèle réduit a tout dernièrement subi une petite mutation, afin d’être converti à la propulsion électrique.
Et puis comme j’en suis à divulguer des secrets d’Etat, je vous fais part d’une utilisation très particulière de cette camionnette.
Hé oui, lors des rassemblements de « Chevrons », notre ami Félix effectue parfois de longs déplacements… étalés sur plusieurs jours. Il faut bien faire dodo de temps en temps, non ?
C’est alors que la Deuche devient… camping car !
Avec volet roulant à l’arrière, actionné par un moteur électrique comme on en trouve dans vos maisons, mais celui-là puise son énergie au travers d’un appareil convertissant le 6V de la batterie du véhicule en 220V !
Et ça marche !
Bref. J’en suis toujours à me poser la question de savoir si dans les « entreprises » de mon ami Félix, il n’y aurait pas à chaque fois une petite idée derrière la tête : donner à son homologue barbu (moi !) matière à rédiger.
Quand on sait qu’avec un rien j’arrive à élaborer une histoire !
Merci Félix !
PS: "C'est bien beau de raconter tout ça, mais tu pourrais pas signaler à tes lecteurs que je cherche une optique de phare pour cette Deuche? Signé Félix"
Voilà, c'est fait!.
Je suis d’la mauvaise herbe, braves gens…
Tiens, le vent a tourné ce matin !
C’est la réflexion que je me fais en allant récupérer mon journal dans la boîte aux lettres.
Tout ça parce que je renifle les effluves prodiguées par l’élevage de volailles situé vers l’Est de ma noble demeure.
Mais comme la météo semble nous avoir accordé une trêve, je me dis qu’une virée dans mes chemins creux sera opportune.
C’est ainsi qu’après avoir avalé les nouvelles fraîches, je m’en vais emprunter le petit chemin qui passe derrière « les Lilas ».
Remontant en direction des Batailles, je tombe nez à nez avec un arbre qui s’est littéralement affalé dans le chemin creux, et qui en obstrue le passage.
Je suis encore assez souple pour me faufiler entre les branches et poursuivre mon périple.
Mais je commence à sentir l’humidité au niveau de mes ripatons.
En effet, j’ai sous-estimé l’efficacité des gouttes de pluie enrobant encore les grosses touffes d’herbes… et je décide alors de marcher en relevant les pattes de mon pantalon !
Mais j’ai déjà remarqué les nombreuses digitales qui fleurissent les talus.
Admiratif devant cette "mauvaise herbe"… pourtant si élégante.
Je me remémore avec plaisir ces fameux « péteriaux », jolies corolles mauves avec lesquelles le gamin que j’étais prenait un malin plaisir en les faisant claquer (péter…péteriaux ?) d’un brusque mouvement des mains.
Mauvaises herbes…
Curieusement, c’est l’ami Georges Brassens qui vient d’entonner cette chanson dans mon baladeur !
« Je suis d’la mauvaise herbe, braves gens, braves gens… » (Voir extrait des paroles dans quelques lignes)
www.musikiwi.com/paroles/georges-brassens-mauvaise,herbe,32612.html
Et dès lors, tout au long de mon parcours, je vais repenser à ces mauvaises herbes.
Pour m’arrêter un long moment, et enfiler sur le bout de mes doigts… les élégantes digitales! Que l'on surnomme parfois "les doigts de gants de la vierge"
Pour admirer longuement les innombrables coquelicots qui osent partir à l’assaut des champs de céréales…
Et aussi pour me remémorer l’entretien que j’ai eu dernièrement avec des randonneurs, des vrais, habillés avec la tenue
« kivabien »… et qui s’étaient perdus lors de la labellisation d’un sentier de randonnée, parce que leur chef d’équipe avait dû les abandonner précipitamment. Lui seul était doté d’une carte et d’un GPS !
Et à l’issue de la discussion, j’avais cru comprendre qu’ils marchaient, marchaient, papotaient… apparemment sans autre but que… marcher !
Pauvres gens…
Les hommes sont faits, nous dit-on
Pour vivre en bande, comm' les moutons
Moi, j'vis seul, et c'est pas demain
Que je suivrai leur droit chemin
Je suis d'la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
C'est pas moi qu'on rumine
Et c'est pas moi qu'on met en gerbes
Je suis d'la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
Je pousse en liberté
Dans les jardins mal fréquentés
La la la la la la la la
La la la la la la la la
Et je m'demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Que j'vive un peu
Et je m'demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Que j'vive un peu
Moi, je suis la « mauvaise herbe » des randonneurs, celui qui marche seul, celui qui s’arrête pour contempler longuement un talus tapissé de marguerites, une fleur de chardon, une ombellifère sur laquelle butinent des nuées d’insectes.
Tiens, le héron qui trône habituellement dans la prairie située sous le château d’eau n’est pas là ce matin…
Un bruit de machine lancinant… on doit couper de l’herbe pas très loin…
J’adore l’odeur d’herbe fraîchement coupée. Que ce soit de la bonne herbe, ou bien de la mauvaise herbe.
A ma droite, des coquelicots rutilent sous les rayons du soleil qui filtrent au travers d’un ciel parfois laiteux.
D’autres armées de digitales brandissent leurs hampes vers les nuages.
Elles acceptent toutefois de façon très pacifique la visite des abeilles qui viennent chatouiller le tréfonds de leurs corolles.
Aboiements. C’est le gros chien de la Noë Fèvre du Haut qui m’accueille en effectuant une ronde fougueuse autour de moi, annonçant ainsi de façon bruyante mon passage auprès de ses maîtres.
Un peu plus loin, je m’arrête pour humer et admirer quelques jolies roses au bord du jardin.
Quelques mètres encore, et je passe sous un cerisier, sec, sec, sec…
Pas de fruits cette année. Les conditions climatiques ont joué un vilain tour aux arbres « à noyaux », et aux autres aussi sans doute.
Petit à petit, je suis envahi pour les lourdes senteurs des vaches autour desquelles paissent tranquillement de jeunes veaux. Nourris à la "bonne herbe" de notre bocage.
Long meuglement…
Une troupe de corbeaux criards… Ils se chamaillent en effectuant des figures de voltige mal coordonnées.
C’est alors que je vois sortir d’un bosquet une élégante buse.
Patiemment, méthodiquement, à coups d’ailes bien dosés, elle va finir par trouver ce qu’elle cherche : une masse d’air, réchauffée par le soleil pourtant encore peu vigoureux, qui va « décoller » telle une montgolfière.
Le rapace s’inscrit parfaitement en son centre, se mettant à décrire dans le ciel de magnifiques orbes.
Et il grimpe, tout en douceur, ajustant au mieux la position des ailes avec des mouvements imperceptibles.
La buse, ne serait-ce pas le compas du ciel?.
Gentiment, elle va prendre de l’altitude… pour ensuite replier légèrement ses ailes et filer tout droit… puis disparaître définitivement derrière une haute rangée de chênes.
Descente du chemin de la Chauvière.
Je m’arrête longuement pour contempler de frêles églantines…
« Je suis d’la mauvaise herbe, braves gens, braves gens… »
Les hommes sont faits, nous dit-on
Pour vivre en bande, comm' les moutons
Moi, j'vis seul, et c'est pas demain
Que je suivrai leur droit chemin
Georges Brassens
L'album photographique complet sur Picasa Google:
https://picasaweb.google.com/104003666207931930280/Digitales
Néanmoins
Imaginez-moi ce matin, le nez collé aux carreaux, constatant que le temps est maussade… néfaste pour la promenade.
Néanmoins, je garde le moral, parce que je viens de rebondir sur un mot qui m’intrigue.
Vous me direz que se consoler de la piètre météo en s’amusant avec le vocabulaire, c’est très singulier. Heu, masculin singulier ? Ou masculin pluriel ?
Et pourtant !
N’empêche que s’il faisait beau, j’aurais pu sortir, et nez au vent, j’aurais pu humer les douces senteurs du printemps.
Pourtant, je vais rester enfermé.
Malgré tout, je m’évade.
Nez en moins… nez collé aux carreaux !
Ah que voilà un bien joli mot dont nous gratifie la langue française.
Cependant, ce « nez en moins » me fait divaguer vers le Sphynx de Gisey.
Imaginez un seul instant que son nez soit encore en place ? Il serait nettement moins
célèbre.
Toujours est-il que tout le monde le connaît, sans même l’avoir vu !
Toutefois, faites donc le tour de ces « célébrités » qui doivent peu ou prou leur renom à leur nez ?
Avec ou sans nez, nez en plus ou nez en moins…
Je citerais volontiers la belle Cléopâtre, dont on dit que si son appendice nasal « eût été » moins long… Son « Jules » n’était pourtant pas Néron, un célèbre négus tout feu tout flammes.
Ah, Cléopâtre, elle qui possédait un nez pas laid. (pas Népalais tout de même !)
Néanmoins, ou plutôt nez en plus, elle a laissé une trace dans l’Histoire, tout autant que Néfertiti..
Et que dire du Cyrano de Bergerac ? « Que dis-je, c’est un cap, c’est une péninsule… »
Sans mentir, si Pinochio n’avait pas eu ce nez en plus, celui qui s’allonge au fil de ses mensonges… vous en auriez nettement moins souri.
En revanche, le clown au nez rouge a parfois des accents de tendresse.
Du rire aux larmes… en dépit de l’aspect burlesque… néfaste.
Toutefois, imaginez que nous soyons nez en moins…
Sur quel support tous ceux qui comme moi ont du mal à voir plus loin que le bout de leur nez pourraient-ils poser leurs lorgnons de myope ou de presbyte ?
Ces encombrantes lunettes dont certain(e)s personnalités usent et abusent en tant que signe distinctif ?
Tout de même, vous viendrait-il à l’idée de concevoir un bonhomme de neige sans sa carotte en guise de nez… Nez en moins, il n’aurait plus le même
attrait.
Nonobstant mes divagations, ce « néanmoins » m’intrigue.
D’où vient-il ? Quelle est son étymologie ?
D’aucuns prétendent qu’il tirerait ses racines de niënt meins, de néant moins, pour rien moins…
Mais peu importe.
Je ne m’adresse pas à de néfastes néophytes, n’est-ce pas ?
Nez fastes, nez gros, néophytes, nez aux phytes ?
En regard de tout ce qui précède, je vous vois plisser les ailes de votre gentil nez.
Et vous vous dites : « Ah… ça y est, il va encore fourrer son nez dans un nouveau mot, un néologisme… »
Un nez au…
Que nenni !
Négatif !
J’arrête là…
Néanmoins… j’aurais bien envie de repartir vers d’autres mots
nébuleux
Nez…
e-commerce or not e-commerce?
Politesse...
Ce matin, une histoire très courte.
Figurez-vous qu'en ce lundi de Pentecôte, je vois trois gamins arriver à la porte de la maison.
Ils me saluent, et presque en choeur:
"On vient s'excuser pour l'autre jour..."
Mais, me direz-vous, qu'avaient-ils donc commis comme délit?
Il font partie du petit groupe de gamins qui jouent habituellement dans la haie derrière chez moi.
Certains y ont entrepris la construction d'une cabane, alors que d'autres avaient trouvé sans doute plus marrant de balancer sur ma pelouse tout un tas de vieilles branches déglinguées.
Suite à quoi, j'avais croisé un jour une maman du lotissement, et je lui avais fait part de mon léger désagrément...
Le message a dû être transmis...
D'où la visite de mes petits repentants!
A qui j'ai dit tout le bien que je pensais de leur démarche, et à qui j'ai offert quelques bonbons...
Faut-il aussi que j'évoque ce que je pense de la
façon dont leurs parents les éduquent?
Je suppose que vous avez compris ce que je veux dire...
Il est encore des gens qui savent enseigner la politesse et les "bonnes manières"!
Je l'ai lu dans ton regard…
Je l'ai lu dans ton regard…
C'est ainsi que ma femme ponctua une conversation dès potron-minet.
Il faut dire que lire, ça la connaît: avec tous les ouvrages qu'elle a dévorés, j'en arrive à craindre pour elle que l'ophtalmo lui trouve des caries dans les yeux.
Et si j'ajoute que dans sa carrière d'institutrice, elle aura vu passer environ 800 paires d'yeux éblouis par l'apprentissage de l'acte de lire dans une classe de Cours Préparatoire, vous comprendrez que nous sommes là face à une "espécialiste" de la prise de sens.
N'empêche que cette expression
"Je l'ai lu dans ton regard…" me troubla ce matin-là.
On pouvait donc explorer le tréfonds de mon cerveau, me déshabiller l'esprit; en un mot, faire de moi un involontaire nudiste cérébral.
Depuis ce jour, je me guette.
Je me place en vis à vis de mon miroir.
Et je m'interroge.
Vous remarquerez que ma démarche n'est pas celle de Blanche Neige: "Miroir, mon beau miroir…" Je me fiche de savoir si je suis le plus beau. Les autres, je m'en moque éperdument. ( quoi que…)
C'est surtout moi que je voudrais connaître.
Et parfois cacher aux autres.
Alors?
Je guette le plus imperceptible signe qui pourrait m'aider à me comprendre.
Je me questionne, je m'interprète; et je me soupçonne parfois: ne me cacherais-je pas des choses à moi-même?
Je m'aide, je m'encourage. J'essaie d'y mettre le ton.
Je m'efforce de n'oublier aucune liaison.
Mais des liaisons entre... ce que je pense et ce que je crois en avoir compris…
J'ai même parfois l'impression que, si je ferme les yeux, tout cela s'éclaire nettement mieux.
Je crois bien qu'on y voit plus distinctement quand on a les yeux fermés!
Mais alors comment interpréter "l'Autre" si on ne perçoit pas son regard?
Je m'approche du miroir, je scrute. "Tiens, une ride de plus à la paupière gauche!"
Mais à part ça, rien de neuf sous le soleil.
Faudra-t-il donc qu'un jour je me fasse lire mon regard, comme d'autres se font lire les lignes de la main?
Plus le temps passe, et plus je me trouve analphabète de la lecture du regard.
"Je l'ai lu …" Vous ne pouvez pas savoir ce que cette anodine phrase a pu jeter le trouble dans mon esprit.
Pourvu que mon regard ne m'ait pas trahi!
A bien y réfléchir, je me prends à penser que je ne dois pas être le seul à…
Vous n'en connaîtriez pas par hasard, qui, comme moi, s'interrogent de la sorte?
Non? Vraiment ? C'est pourtant simple!
Vous n'avez qu'à suivre mon regard!
A propos de mon livre...
Ma jeune soeur ne m'avait-elle pas adressé un courriel qui débutait ainsi:
"A propos de ton livre...
Dis quand l'écriras-tu?
Dis, quand le feras-tu?
Car le temps qui passe ne se rattrape guère...
Le temps qui passe ne se rattrape pas!"
Ce qui avait constitué un facteur déclenchant!
Il n'y avait plus à reculer: il fallait que je me mette -enfin- sérieusement au travail.
Cela fait donc quelques semaines que mon opuscule est édité.
Que le nombre de personnes l'ayant acheté me surprend...
Et qu'au niveau des surprises...
Lisez plutôt:
Hier matin, rentrant de ma balade à pied vers le Montaigu, je croise deux personnes... L’une à la sortie de la boulangerie, l’autre un peu plus loin, près du mur où croissent les roses trémières que j’ai semées là clandestinement !
Et qui prospèrent !
L’une et l’autre de mes rencontres :
« On pourrait pas avoir un bouquin sur vos souvenirs de gamin ? »
Cet après-midi, je m'en vais chez la coiffeuse.
Et sur le trottoir une dame, ancienne parente d'élève, qui m'arrête:
"Ah, Bernard, j'ai commencé votre livre. J'arrive au chapitre le camion. C'est rudement bien. C'est facile à lire. Je me régale!"
A signaler que d'habitude la dame s'adresse à moi en y allant d'un "Monsieur Munoz"... Etonnant, non? Comment expliquer cette soudaine familiarité? Qui ne me gêne pas, bien au contraire!
Quelques pas encore, et je passe devant un commerce. Les jeunes patrons sont sur le pas de la porte.
M'apercevant, il m'interpellent!
Je fais un crochet:
"Alors, et votre bouquin? C'est la gloire, hein! Tout le monde à Bais en parle!
On peut en avoir un?
- Ben quand j'aurai refait mon stock, début de semaine prochaine. Je n’arrive pas à fournir…"
Arrive une jeune dame, la trentaine. Qui nous entend causer du fameux livre.
S'adressant aux commerçants:
"Ah! moi, ma belle-mère l'a apporté l'autre soir à la maison.
J'ai juste eu le temps d'en lire un chapitre, parce qu'elle me l'a vite repris des mains, en me disant qu'elle le dévorait.
Si les autres valent le seul chapitre que j'ai lu: les cabinets!
Ben ça promet!!!
Ah, c'est trop!!!"
Fin de journée, afin de renouveler mon ordonnance, j'avais rendez-vous chez le toubib, qui m'avait dit au téléphone:
"Ben faudra m'apporter un bouquin, n'est-ce pas? Avec une dédicace!"
Forcément, je me suis exécuté.
A (nom du toubib)…
Guérisseur de mes maux
Ce qui me permet ainsi d’écrire encore mes mots risibles…
PS : cette dédicace n’est pas remboursée par la Sécu !
Et enfin, dans la soirée.
Cet appel téléphonique :
« Je viens de lire votre bouquin. Je me suis régalée. J’y ai retrouvé plein de souvenirs personnels : les métiers, les jeux, les odeurs, les couleurs, les bruits… Merci à vous.
Mais dois-je-vous dire que vous m’avez donné envie ?
Envie de vous imiter, et de me lancer moi aussi à écrire.
Pour que les générations à venir sachent comment nous vivions… »
Et mon interlocutrice de commencer à rédiger oralement son récit…
Poursuivant :
« Si j’ai besoin, pourrais-je m’adresser à vous pour me donner un petit coup de main ? »
J’ai hésité à vous faire part de ces quelques témoignages.
Mais je me dis quand même que je vous devais un retour sur ce fameux bouquin destiné à une diffusion restreinte, et que l’on m’a « poussé » à publier... bien au-delà du cercle familial!
Il mériterait maintenant presque à lui seul un roman entier !
Je me dois aussi de préciser que si j’ai réussi à faire lire des gens qui ne sont pas de « grands » lecteurs, et faire écrire des personnes qui n’auraient pas osé…
Ben… J’ai obtenu là une des immenses satisfactions qui font suite à cette modeste publication.
Et je ne parle même pas des jolis moments passés chez les gens lorsque je vais effectuer moi-même la livraison de mon opuscule.
Conséquences inattendues, mais ô combien réjouissantes !
Merci à tous !
---------------------------
PS: cette autre remarque obtenue quelque temps après..............
"Ton livre est, comment dirais-je... parce que tu utilises parfois un vocabulaire choisi, faut pas que je dise une banalité... ton livre est ... gouleyant!!! c'est ça... gouleyant!
PS3: pour faire suite au commentaire qui a été posté par un lecteur de ce blog. Comment se procurer ce petit livre, pour lequel on me réclame de récidiver!
Brèves images en descendant du Montaigu
Ce matin, le ciel semble convalescent.
Il faut dire qu'après ces longues journées de bruine, de pluie et de vent, il devient nécessaire de savourer l'instant présent!
Le soleil perce à travers de légers bancs de brume, et cela suffira à mon bonheur.
Je vais enfin pouvoir aller traîner dans les chemins de mon bocage.
Armé d'un appareil photo, du Nokia GPS enregistreur de parcours, et de mon baladeur diffusant de la musique dans mes écouteurs, je pars vers le Montaigu.
Choix pas forcément judicieux, car je vais avoir le vent de face durant presque toute la montée.
Bruckner... Requiem... http://www.youtube.com/watch?v=hSN3vvvp4YI
Après 5 km pile, j'arrive sur le banc du parking. Je m'y assois, et je contemple la campagne qui s'étend à mes pieds. Sous le soleil, seuls quelques gros damiers jaunes de colza tranchent nettement avec le vert sombre qui domine
Tiens, le coucou. J'ai quelques pièces dans ma poche, ça tombe bien!
Puis je monte à la chapelle.
Là, je m'installe sur l'arbre coupé qui me sert habituellement de trône.
Face à moi, Hambers, Jublains, Mayenne...
Mais une bise aigre transperce férocement ma polaire rouge...
Le fût du tronc est gorgé d'eau, et mon jeans ne tarde pas à devenir tout humide.
Vite, j'abandonne la place, non sans avoir observé au sol de nombreuses pelotes de réjections... souvenez-vous, la chouette effraie qui niche sous la cloche de la chapelle!
Et je m'engouffre dans l'épaisse végétation, bien à l'abri du vent que j'entends gémir dans les arbres.
Soudain, un petit lapin sort du fourré, il bifurque très rapidement vers la descente, ne me laissant comme souvenir qu'un toupet blanc qui effectue de brusques sauts...
Un pois sauteur!...
Même pas eu le temps de dégainer l'appareil photo!
Quelques dizaines de mètres sur ce qui semble être une piste de descente VTT...
Et hop, un autre toupet blanc qui détale vivement.
Tournant à droite, je longe maintenant une corniche sur laquelle je vais découvrir un rocher à la forme bizarre.
Je voudrais me prendre en photo assis dessus, mais j'ai oublié mon trépied aux jambes molles, celui qui peut s'entortiller aux branches.
Tant pis, je vais suspendre mon appareil numérique à une branche, en espérant que le vent ne le fasse pas tourner.
C'est alors que, à travers une trouée d'arbres, je vois apparaître une buse.
Utilisant les courants frappant la colline pour gagner de l'altitude, elle pratique le vol de pente,
Assis sur mon rocher, je vais alors m'amuser pendant un bon moment à imaginer que j'ai un émetteur dans les mains, et que je pilote l'oiseau!
Concerto pour clarinette de Mozart.
http://www.youtube.com/watch?v=K98Rwo1fI1U
Après s'être immobilisé en vol stationnaire, l'oiseau va brusquement se laisser tomber à la verticale tel un caillou.
Vision fugitive... malheur au petit animal qui servira de proie!
Je reprends la marche en descente. Dans mes écouteurs, Wagner, le Hollandais volant.
A quelques dizaines de mètres, un magnifique geai ne m'a pas vu venir. Je m'apprête à dégainer mon numérique... mais l'oiseau ne m'en laisse pas le temps: il part vivement en poussant des cris aigus.
Je suis toujours à l'abri du vent.
Mais débouchant au carrefour de la Caillardière, je me fais agresser par les rafales.
Sur la route, un papillon: se cramponnant au goudron, il a toutes les peines du monde à ne pas se faire emporter par le vent ... Mais si une voiture passe...
Plus loin, quelques chevaux dans un pré où fourmillent les boutons d'or...
Pointillisme à la Sisley!
Un peu plus loin encore, des genêts éclatants illuminent le bleu du ciel.
Au carrefour des Ormeaux, c'est le gazouillis du ruisseau qui m'attire. Je vais rester là un bon moment, charmé par la scène.
Je repars.
Sur le talus à gauche, des marguerites ploient leur frêles tiges.
A droite, le vent fripon retrousse la jupette jaune des fleurs de colza!
Ah, le coquin...
Le Bois-Mabon... sur la haie, des myosotis, des rugosas.
J'attaque la côte de la Beslière.
Quelques vues sur le château de Montesson.
Le champ offre de magnifiques ondulations dues au vent qui balaie le coteau.
Juste avant le lotissement du Montaigu, je retrouve l'abri du talus.
J'aperçois la pancarte d'entrée du bourg.
Beethoven, l'Hymne à la joie!
http://www.youtube.com/watch?v=U8lpPZdBYL0
Le lavoir de la rue Henri Quentin...
L'Eglise...
Au sortir de la boulangerie:
"Ah, vous tombez bien! On pourrait avoir votre livre?
- Mais bien sûr... sauf qu'il faudra attendre la prochaine livraison"
Rue de Oy Mittelberg.
Et là encore, je rencontre quelqu'un:
" J'ai appris par le journal, votre bouquin... je pourrais pas..."
Et pendant qu'on bavarde, une magnifique chenille grasse et dodue se trémousse sur le mur aux roses trémières!
Là, contrairement aux situations rencontrées avec les petits lapins ou les oiseaux, j'ai tout le temps de cadrer!
Mon périple s'achève.
J'ai dix kilomètres au compteur...
Et matière à partager le plaisir éprouvé au long de cette balade.
L'Etrier
Il y a quelque temps de cela, j'ai découvert dans ma boîte mail l'invitation suivante:
Nathalie et Alain Galesne vous invitent à l'inauguration du restaurant L'Etrier de Vimarcé, qui vous ouvre ses
portes spécialement le
samedi 12 mai à 11h
pour une présentation de l'activité (cuisine au four à bois de fouaces angevines), des dégustations et des échanges.
Je reviens tout juste de Vimarcé.
J'y ai bien entendu rencontré Nathalie et Alain Galesne.
Et nous avons choqué nos verres.
La spécialité du lieu? Les fouaces célébrées parFrançois Rabelais!
http://www.commeautrefouee.com/les_fouaces_historique.html
Cuites au feu de bois devant les convives, les Fouaces de l'ETRIER sont garnies à volonté de:
- Rillettes
- Beurre au sel de Guérande
- Gratiné de légumes
- Poulet sauce Layon (recette unique)
- Fromage gratiné
- Ganache de chocolat faite maison
Le tout arrosé d'un vin qui sait parler de son terroir!
La Fouace est une galette de pâte à pain, fine, qui gonfle au four à bois t
Dans la petite salle de ce tout nouveau restaurant régnait une ambiance très conviviale.
Parmi les "convives" qui exprimaient pleinement leur bonheur de voir rouvrir un
commerce, d'anciens Vimarcéens, dont les ouvriers bourreliers ayant travaillé dans ce local, avant
qu'il ne devienne épicerie... pour s'endormir quelques années... et qu'il ne ressuscite aujourd'hui!
Chacun s'accordait à dire que cette ouverture redonnerait un peu de souffle à ce petit bourg paisible.
Au fil de mes rencontres, j'ai croisé le Maire de la commune, le responsable tourisme au sein du SVET des Coëvrons, des membres d'associations...
Et puis aussi des amoureux de notre région, au point de s'y investir fortement.
Je citerai:
- "Le Bistrot d'Izé", tenu par des motards originaires de Toulouse
http://restaurant-letrier.pagesperso-orange.fr/amis_avec_lieux_superbes_087.htm
ou:
http://www.facebook.com/pierrepptlv
ou bien encore :
- "Lhomme Vert" à Saint Pierre sur Orthe... dont la very british patronne assure une ambiance fortement festive grâce à son accordéon!!
Et, dès qu'elle le peut, elle n'hésite pas à se faire épauler par d'autres musiciens!
Le site, rédigé en anglais: (Dis madame "Homme Vert", on
pourrait pas en avoir une version française?heureusement, il y a Google traduction!)
http://www.upstandinghommevert.com/
Saluons tous ces aventuriers qui tentent de dynamiser notre territoire en y apportant une touche personnelle... teintée d'un poil d'exotisme!
Bonne chance à eux!
http://restaurant-letrier.pagesperso-orange.fr/accueil_038.htm
PS: et comment mettre le pied à l'Etrier?
Ben, c'est facile, dans Vimarcé, le resto est juste en face l'église, et il fait l'angle avec la
rue qui mène à... la Petite Folie!!!
La montgolfière
Avisant une fin de journée qui s'annonçait pour une fois printannière, je propose à mon épouse d'aller faire une petite promenade au Montaigu. Mais j'ai aussi l'intention de traquer photographiquement la chouette qui niche sous la cloche de la chapelle. (voir texte qui précède, intitulé: C'est chouette!)
Sauf qu'une fois là-haut, il m'est impossible de réaliser mon souhait: je suis en effet beaucoup trop bas par rapport à l'aire de nichage.
Tant pis, nous profitons du calme que dégage le lieu, l'atmosphère est sereine, la température fort douce...
Nous nous prélassons sur un banc, en admirant notre bocage qui s'étend vers le Sud et vers l'Ouest aussi loin que peut porter la vue. Vers le Nord, la ligne d'horizon s'arrête aux collines d'Hardanges et au Mont du Saule... Et quelques pales d'éoliennes dont on ne voit que l'extrémité, immobiles.
Quand tout à coup, lorgnant du côté de Gué de Selle et son étang, j'aperçois une petite boule colorée qui semble s'élever lentement dans le ciel. Elle
contraste avec le halo blanc que diffuse la carrière "Dolomie" de Neau...
Il ne peut s'agir que d'une montgolfière dont "le commandant de bord" a saisi l'opportunité du temps calme afin d'effectuer un petit vol.
Et là, je me dis que je suis un sacré petit veinard! Car j'ai eu l'heureuse idée d'emporter un appareil photo plus "zoomant" que celui utilisé lors de mes
virées à pied ou à VTT.
Je vais donc réaliser une série de clichés... plus ou moins zoomés, avec ou sans premier plan...
Et même le vent m'est favorable: le très faible courant d'air pousse la grosse boule vers le Montaigu!!!
De temps à autre la bulle multicolore semble amorcer une descente, bien vite compensée par un bruyant coup de brûleur que l'on perçoit de plus en plus nettement.
L'aérostat se rapproche... les flammes rugissent par intermittence.
On perçoit même les paroles des occupants de la nacelle... sans les comprendre toutefois.
Je me prends parfois à rêver que la montgolfière va venir survoler la chapelle... et j'entrevois alors le cliché du siècle.
Arrivée au-dessus
d'Hambers, la montgolfière amorce un léger virage vers l'Est...
Elle avance en effectuant de courtes ondulations dans le plan vertical: et hop, un petit coup de brûleur permet de reprendre de l'altitude.
En dérivant vers Bais, le ballon à air chaud risque d'être caché par la luxuriante végétation située côté Nord de la colline... et je ne voudrais pourtant pas le perdre de vue.
Je décide alors de retourner précipitemment à la voiture, afin de tenter un pari un peu fou: assister à l'atterrissage. Mais où?
C'est alors que, débouchant au virage de la Caillardière, je me rends compte que le ballon semble se diriger vers une prairie située sur la Gueffière. C'est sur ma route! Chouette!
J'en ai très rapidement confirmation quand je vois arriver le 4x4 tractant la remorque chargée de récupérer l'engin.
Jour de chance!
Quelques clichés au zoom.
Puis je parviens dans le pré où l'on m'accueille avec joie.
Là, se trouve bien sûr le pilote Jacques Triquet, accompagné par deux personnes de Jublains qui viennent de fêter un anniversaire en effectuant une virée en ballon. Et, micro à la main, Benoît Prospéro, reporter de la radio départementale France Bleu Mayenne!
Le vent étant insignifiant, la bulle reste immobile un bon moment, avant que l'on ne décide de la dégonfler.
J'assiste à toute la manoeuvre.
Et une fois que tout est remballé, le pilote coiffé de son bonnet noir sacrifie à la tradition. Il sort flûtes et bouteille de champagne afin d'arroser l'événement.
Je suis même convié à
trinquer!!!!
Tchin tchin!!!
Un poète n'avait-il pas écrit:
"Le bonheur est dans le pré... cours-y vite, cours-y vite..."
Revenons toutefois sur un détail: depuis le début, tous ont remarqué mon appareil numérique avec lequel je "mitraille".
Je ne suis donc pas surpris lorsqu'on va me demander s'il serait possible de récupérer mes photos.
"Sans problème... j'ai le vol du début à la fin, mais contrairement à vous, moi, c'est vu du sol!"
J'ai à peine le temps de répondre que je vais être fort surpris d'entendre cette question, posée par le pilote:
"Dis-moi, je vois que tu t'intéresses à la photo... ça te plairait de m'accompagner quand mon photographe attitré n'est pas disponible?"
Et que croyez-vous que fut ma réponse????
Les bulles du champagne se sont mises à danser encore plus fort dans ma tête!!!!
Je vais donc faire comme Brassens; mais lui, il guettait l'orage.
Parce que si je suis intéressé par les nimbus, les cirrus et surtout les cumulus générateurs d'ascendances pour mes planeurs... à l'inverse du bon Georges, je vais lorgner le ciel en lui adressant ma prière:.
"Maître des Cieux, faites que les conditions de la météo soient propices au vol d'une montgolfière, et ne vous inquiétez pas trop si le photographe habituel est indisponible!" (Ben quoi, n'en feriez-vous pas autant?)
Et depuis ce jour où j'ai "trouvé" un ballon dans un pré, trottine dans ma tête, à la manière d'une lancinante comptine que je m'adresse à moi-même:
"Le bonheur est dans le pré... cours-y vite, cours-y vite..."
PS: je viens de rencontrer madame et monsieur Foubert, les passagers de la montgolfière. Nous avons échangé nos clichés. Ce qui me permet de vous offrir une vue prise de la nacelle, où l'on distingue l'ombre du ballon sur le sol, puis la chapelle du Montaigu, où j'étais placé, et le bourg de Bais en haut à gauche de l'écran. Sur la droite, l'antenne relais du Rochard.