Caméra embarquée: SJ 4000 ou Mobius?
Possédant déjà un jeu de caméras Mobius dont je suis satisfait, voir ici:
http://bernardino.over-blog.net/2014/02/filmer-avec-deux-keycams.html
j'ai complété mon équipement en achetant un système de retransmission vers le sol.
https://www.hobbyking.com/hobbyking/store/uh_viewitem.asp?idproduct=78401
Sur le modèle, la caméra est insérée dans un boîtier incluant l'émetteur... Au sol, le récepteur renvoie l'image dans une mini télé... que j'ai arrimée à mon émetteur FrSky Taranis.
Premier inconvénient, c'est que tout le bazar "terrestre" commence à peser.
J'ai donc décidé de mettre le récepteur vidéo et la batterie d'alimentation dans ma poche... sauf que de temps en temps, et en fonction de mes mouvements, le bouton commandant le changement de canal reçoit une légère impulsion... et je n'ai plus rien à l'écran.
J'ai donc décidé de laisser pendre la partie réception à mon ceinturon.
Autre problème lorsqu'il est question de visionner l'image sur l'écran... sans perdre de vue le modèle: même avec le pare-soleil issu d'une boîte en carton, la lisibilité est loin d'être parfaite...
Bref, l'expérience est intéressante, mais demanderait des ajustements(?) non négligeables.
(Je précise d'ores et déjà que je n'ai pas l'intention d'acquérir des lunettes FPV...)
Autre tentative... après l'achat d'une caméra SJ 4000 wifi... une vraie, pas un clone.
http://www.sj-camera.fr/
Mon idée était de renvoyer l'image non plus sur la télé, mais sur mon smartphone ou une tablette. Ces deux gadgets sont en général moins lourds et plus lumineux qu'un écran TV à 40 sous.
Des essais au sol via Wifi laissaient entrevoir une portée avoisinant les 50 mètres... en ligne directe. Le moindre obstacle faisant écran, la liaison est perdue.
Mais la forme de cette caméra étant moins intéressante que celle des Mobius, il m'a fallu
bricoler une "verrière" en styrodur afin de diminuer la traînée engendrée par la SJ4000.
Et on part voler...
Si j'ai effectivement gagné en luminosité, je suis maintenant confronté à un autre phénomène dû au fait que la radio et le wifi sont tous deux en 2.4GHz.
En effet la liaison est visiblement brouillée: image fortement dégradée, et portée chutant à environ 1.5m!!! Ce que je n'avais pas forcément prévu.
Déception....
Voilà donc où j'en suis de mes tribulations.
Juste une remarque concernant la qualité des images obtenues.
Mes yeux ne sont pas suffisamment "aiguisés" pour déceler une quelconque différence entre les deux.
Images que je trouve d'une très bonne qualité.
Mais à ce stade, oserai-je dresser un premier bilan?
A l'issue de la première mi-temps de ce "match" entre mes deux types de caméras, je donnerais un bon point à la SJ, qui permet de "voir" le cadrage avant l'envol, mais sa forme est trop "cubique" pour permettre une prise de vue dans l'axe vers l'avant... Et elle coûte plus cher que la Mobius.
Caméra Mobius qui est moins lourde, plus plate, qui peut se positionner un peu n'importe où sur le modèle... mais qui ne possède pas d'écran pour visualiser le cadrage. Et pout laquelle il est impératif de passer par un appareil tiers afin de procéder à ses réglages (Ordinateur ou smartphone)
Alors?
Ben.. je dirais match nul...
Afin d'optimiser mes résultats, faudra sans doute envisager des prolongations!
C'est quoi ce ballon?
"C'est quoi ce ballon?"
Telle est la question que me posa mon épouse samedi 29 août en fin d'après-midi.
Curieux en effet.
Pas vraiment la forme d'une montgolfière classique...
Ressemblant plutôt à un ballon-sonde. Mais que ferait-il aussi bas?
Ma curiosité n'ayant guère de limites, j'inonde mes correspondants par mail afin de leur demander si, par hasard, ils n'auraient pas vu cet "OVNI"... ajoutant que, s'ils ont des infos, je suis preneur.
Une réponse me parvient, émanant de Ludovic, planeuriste chevronné:
"C'est un ballon à gaz ( hélium)
Et que le ballon aperçu ce samedi serait celui piloté par l'équipage de FRA-1:
Ayant donc déniché l'adresse mail des deux pilotes de FRA-1, je leur adresse la photo de leur ballon et ce matin j'avais ce courrier:
Christophe HOUVER
Mais ce lundi matin, le suspense continue, car le ballon allemand GER-1 refait son retard, et finit même par devancer les USA, pour chatouiller les Espagnols!
Quant aux Suisses SUI-1, ils talonnent eux aussi les USA...
Et mardi matin, après de nombreuses péripéties, the winner is... SUI-1
suivi par GER-1, SUI-2
Joli tir groupé des Suisses.
Bravo à eux!
C'est la rentrée...
C'est la rentrée
Nous sommes fin août,
Je suis revenu du Cantal où j'ai passé des jours délicieux.
Après avoir escaladé le col de la Molède ou Prat de Bouc, mon VTT électrique s'ennuie depuis quelque temps en Mayenne car la météo se montre grincheuse.
Mais c'est sans doute un phénomène récurrent, propre à cette période de rentrée où se mêlent deux sentiments contradictoires : la joie de retrouver ses copains, sa maison, ses habitudes… et la tristesse de quitter l'été, les vacances, le farniente.
A la faveur d'une journée ensoleillée, j'ai enfin pu enfourcher ma bécane pour filer vers l'ancienne voie de chemin de fer.
Premier obstacle, avec un arbre en travers, suite sans doute aux vents violents qui ont balayé dernièrement notre région.
Et puis chemin faisant, je m'imprègne des douces senteurs qui présagent déjà l'automne.
Des feuilles jonchent le chemin.
Dans les haies, des mûres à foison.
Les traîtres acacias côtoient les chênes majestueux ou bien les "gentilles" prunelles qu'il ne faut surtout pas déguster en ce moment, au risque d'avoir la bouche comme un paillasson du fait de leurs propriétés astringentes !
Et puis les pommiers…
Qui réveillent dans ma bouche de bien curieuses saveurs, tout en évoquant mon premier livre de lecture : La méthode Boscher, avec ses pommes très colorées pour illustrer tantôt la leçon de lecture, tantôt la leçon de calcul.
http://ecolereferences.blogspot.fr/2011/09/methode-boscher-en-ligne-consulter.html
Ah, ces fameuses pommes qui, au cours d'une leçon de choses, se faisaient découper horizontalement ou verticalement pour offrir un spectacle différent, avant qu'on ne les déguste en fin de leçon.
Arrivé à Jublains, je m'en vais rendre visite à mon copain le soldat gallo-romain qui, sous son regard métallique, a bien du mal à cacher sa satisfaction de me revoir !
Un peu plus loin vers le Consent passe le ruisseau du Bias…
Je m'arrête afin de me désaltérer… et là ?
Deux « demoiselles » en train de se faire la cour près d'une mini cascade !
Autre leçon de choses très vivante.
Les "demoiselles"
Revenu à la maison, je consulterai Internet afin d'en apprendre un peu plus sur les moeurs de ces étranges créatures.
http://www.nature22.com/odonates22/zygopteres/calopteryx_vierge/calopteryx_vierge.html
Je file ensuite vers Hambers, le Montaigu…
J'en suis à 34,9km et je n'ai toujours pas perdu une seule barre de ma réserve électrique !
Mais cela chute inévitablement lorsque j'attaque le raidillon qui monte à la chapelle.
Un petit tour d'horizon avec des cavalières en arrière-plan…
Et retour à la maison après 40 kilomètres de balade dans mon bocage favori.
Voilà, j'ai donc moi aussi fait ma « rentrée »…
Pour retrouver des sensations beaucoup plus lointaines que celles éprouvées lorsque j'étais enseignant.
Des sensations beaucoup plus proches de celles d'un marmot qui fréquentait le CP ou le Cours Elémentaire.
PS : lors de mon retour à Bais, j'ai de nombreuses fois été questionné sur le fait que, durant les vacances, je n'envoyais plus rien concernant le blog via ma messagerie.
J'ai alors conseillé à mes correspondant(e)s de procéder à un abonnement.
De ce fait, dès qu'un nouvel article sort, vous en êtes informé(e)(s)…
Simple et confortable !
A propos du débit Internet...
Télésiège de Lioran-Rombière et vol de pente
Ayant effectué la grimpette en VTT vers la station du Lioran, j'étais passé plusieurs fois au pied du télésiège de Rombière.
Je m'étais mis dans la tête de l'emprunter un jour… mais pas tout seul !
Il était évident qu'un planeur m'accompagnerait lors de l'ascension, n'est-ce pas…
Et dans la mesure où en ce mercredi 12 août il faisait très chaud dans la vallée, j'étais quasiment certain de trouver un peu de fraîcheur si je prenais un poil d'altitude.
A l'aide de deux tendeurs, j'ai donc ficelé mon Solius dans ses housses à bulles… Dans le sac à dos, j'ai enfourné l'émetteur, un pull, un coupe-vent, l'appareil photo, et une petite bouteille d'eau.
Je me suis pointé à la station de départ, tout en demandant à la dame qui la gérait s'il y avait le moindre inconvénient à ce que…
« Pas de problème, mon bon monsieur !
Je vais même arrêter le siège afin que vous puissiez vous installer sans encombre… et vous serez accueilli là-haut pas ma collègue. »
Ce qu'elle fit promptement.
A peine étais-je embarqué qu'un klaxon tonitruant résonnait… doublé d'un coup de téléphone :
« Je t'envoie un monsieur avec un avion. Siège 14… tu l'arrêtes pour qu'il descende tranquillement ! »
Puis s'adressant à moi :
« Rappelez-vous : dernière descente à 17 heures… sinon, c'est à pied. Bonne montée et bon vol ! »
Quelques instants plus tard, j'étais arrivé là-haut, avec accueil tout aussi aimable de l'autre dame, qui prit la précaution d'arrêter le défilement des sièges.
Reste à escalader un petit raidillon caillouteux… et je découvre la station du Lioran enchâssée dans un écrin de verdure.
Un peu plus à droite, j'aperçois le téléphérique qui, au départ de Super Lioran emmène les voyageurs vers le Plomb du Cantal.
J'assemble mon planeur, puis je fais un tour d'horizon.
Vers le Puy Mary, des parapentes semblent tenir l'air dans une sorte de « cheminée » thermique.
Allez, on lance.
Dès le départ, la portance est sympathique, et le gain d'altitude conséquent.
Mon modèle passe en sifflant dans un décor de rêve.
Vingt minutes de vol, déjà.
Je pose afin de me désaltérer.
Je reste contemplatif un long moment.
Puis je m'apprête à installer la caméra sur l'aile du planeur.
Mais ? Les herbes penchent à l'inverse de tout à l'heure… Mes parapentistes sont très bas dans la vallée opposée !
Ah, l'aérologie de montagne et ses subtilités…
Je lance donc côté opposé. Mais mon modèle se retrouve très vite dans la position d'un poisson prisonnier d'un bocal et qui vient à la surface rechercher l'oxygène.
Situation inconfortable s'il en est.
Je préfère donc abréger l'expérience et grâce au moteur électrique, je ramène mon oiseau pas très loin de mes pieds… sur le chemin de Compostelle !!!
L'air est devenu subitement assez froid… et comme l'heure avance, je remets mon attirail en position « descente du télésiège »
Quelques centaines de mètres me permettent d'atteindre la station « haute »… où la dame stoppe une fois encore la machine.
Et c'est reparti vers le bas.
Au milieu du parcours, les sièges s'arrêtent.
Juste à ma droite et au même niveau, des « voyageurs ascendants ».
Mais dans la mesure où les câbles sont pris d'oscillations verticales, avec un mouvement en opposition à celui de mes voisins, quand je suis en haut, ils se trouvent plus bas que moi, et inversement, de façon alternative. Mal de mer en vue !
Nos sièges sont également animés d'un balancement d'avant en arrière, ce qui fait dire à une gamine :
« Ben, j'savais pas qu'on avait aussi droit à un tour de balançoire ! »
Et inévitablement… la référence au film Les Bronzés font du ski: « Quand te reverrai-je, pays merveilleux ? »
Puis la descente reprend.
Je survole des chevaux…
Et puis j'arrive en bas, où je suis accueilli par un :
« Alors ? Ça a bien volé ?
- Pas trop mal… c'était génial… j'en ai pris plein les yeux !
- Au revoir monsieur, bonne soirée !
- De même pour vous, madame ! »
De retour au camping, j'ai raconté mon périple à mon épouse, qui n'avait pas voulu me suivre.
Mais j'ai cru comprendre qu'elle émettait maintenant quelques petits regrets !!!
Sauf peut-être au niveau de l'épisode « balançoire », qu'elle n'aurait sans doute pas apprécié !
Y'a pas que les facteurs !
Il était un temps encore pas si lointain où les facteurs desservaient les campagnes avec pour seul moyen de locomotion le vélocipède.
Maintenant qu'on les désigne sous le gentil vocable de « préposés », ils quadrillent la ruralité avec des petites voitures jaunes.
Quelques « privilégiés » ont toutefois été équipés de véhicules électriques… dont le « facteur » qui passe chez moi et qui, vantant les qualités de sa bicyclette jaune, escalade joyeusement les pentes de mon village.
Je partage avec lui un moyen de locomotion identique… un VTT à Assistance Electrique, qui me procure de bien belles e-Motions !
(Voir autres articles de ce blog)
Cependant, il en est une dont je me serais volontiers passé.
Figurez-vous qu'hier, empruntant le circuit « VTT » n° 1 du côté de Chalinargues, je m'apprête à traverser un hameau.
D'une cour de ferme, je vois alors surgir un chien, qui se met à aboyer, me laisse passer, continue d'aboyer...
Jusqu'à ce que tout à coup, je sente des crocs qui, tel un étau, se referment brutalement au bas du mollet gauche.
Suite à quoi, je profère je ne sais trop quels jurons, tout en maudissant ce sale clébard de m'avoir ainsi agressé.
Le fermier redescend précipitamment de son champ, alpague le chien et lui fiche une rouste mémorable.
Sa femme sort de la cour, et me demande ce qui s'est passé.
Mais elle comprend vite.
Tous deux se confondent en excuses, et me demandent d'entrer à la maison.
Là, ils vont me désinfecter les plaies - heureusement superficielles-, m'offrir une boisson fraîche, se re-confondre en excuses.
Et lorsque j'ai enfin repris mes esprits, ils me donnent leurs coordonnées au cas où…
Ma virée prend dès lors une tout autre tournure, et je n'ai qu'un objectif : rentrer au camping le plus tôt possible.
C'est donc la première fois que je me fais agresser par un chien… et je repense à la phrase du fermier :
« J'comprends pas… Y'a pas 5 minutes, trois cyclistes sont passés, et mon chien n'a pas bronché... »
Ajoutant avec un semblant de pointe d'humour :
« Doit y avoir chez vous quelque chose qui ne lui a pas plu... »
Ben voyons !
Mais cette petite phrase n'a cessé de me trotter dans la cervelle… jusqu'à ce que ma femme me dise.
« Te souviens-tu quand nous campions à Cahors… certains soirs tu faisais évoluer un petit modèle électrique… et les chiens des alentours se mettaient à hurler... »
Mais c'est vrai !!!
Poussant la réflexion un peu plus loin, nous nous sommes alors posé la question de savoir si ces fichus moteurs électriques n'émettraient pas des ultra-sons qui perturbent les chiens…
Hypothèse actuellement sans réponse.
Mais mon mollet se moque bien de l'existence des ultra ou des infra-sons… lui !
Une chose est toutefois certaine : lorsque juché sur mon vélo j'apercevrai prochainement un chien, je couperai prudemment l'assistance électrique !!!
Sait-on jamais ?
Vol de pente col du Redondet
Mon séjour dans le Cantal ne s'est pas borné à la pratique du VTT électrique, même si cette activité m'a procuré bien des plaisirs.
Parce que je suis monté plusieurs fois au col du Redondet pour faire évoluer mes modèles en vol de pente.
Ce col est situé juste en-dessous du Puy Mary et permet via le Pas de Peyrol un passage vers la vallée de Mandailles.
Le site a ainsi la particularité de permettre des vols soit d'un côté, soit de l'autre.
Lorsqu'on arrive, on « renifle » le vent, et après avoir assemblé son modèle, on jette au trou.
Par ailleurs, j'ai toujours constaté une meilleure portance côté « Mandailles ».
Je trouve en effet le rendement un peu plus faiblard lorsque la portance remonte le cirque du Falgoux.
http://www.ooings.com/index.php?pg=voler&bl=detailsPenteBloc&rst=France_15_39
Cependant, la fréquentation des modélistes doit être assez rare : je n'ai en effet jamais rencontré d'autres pratiquants.
Sauf l'autre jour, où j'ai vu arriver des parapentistes, qui souhaitaient effectuer des baptêmes de l'air en biplace.
Le vent leur semblait parfois un peu fort… et j'ai été très été étonné de constater qu'ils ne possédaient pas le moindre anémomètre afin d'évaluer avec précision la vitesse du vent !
Par contre, les randonneurs sont eux très nombreux à franchir le portillon clôturant la pâture, et qu'il convient de refermer convenablement après son passage…
Emanant de néophytes, les questions fusent alors.
C'est ainsi que j'ai été « confronté » à un groupe de jeunes à la bonne humeur communicative.
J'ai souvent pris plaisir à répondre aux interrogations par des boutades… du style :
« Comment voyez-vous les ascendances ? »
Et moi de rétorquer :
« Ben c'est facile : j'ai des lunettes spéciales !!! »
Ou encore :
« A quand remontent vos premières expériences du pilotage ? »
Et moi toujours malicieux :
« Oh, peut-être à l'époque du volcanisme… ou des dinosaures ! »
Bref, les échanges ont été joyeux.
Et puis, comme ils avaient constaté que je disposais d'une mini-caméra installée sur la visière de ma casquette, ils ont fini par me demander :
« Et on pourrait pas voir les vidéos ?
- Ben non, je n'ai pas apporté ce qu'il fallait pour les lire sur la pente…
- Dommage ! Vous pourriez pas les déposer sur Internet ?
- Oui, c'est possible, mais vous attendrez que je sois rentré chez moi, là où la liaison sera plus efficace que le wifi du camping ! »
Alors, amis randonneurs qui m'avez croisé sur le col du Redondet, envoyez-moi via mon blog un petit message, et je vous dirai comment récupérer les fichiers au moyen de wetransfer par exemple.
A moins que le courage me prenne et que je monte une petite vidéo que je déposerai chez Daylimotion ou Youtube.
Au plaisir d'une prochaine rencontre !
Toi l'Auvergnat...
Mon titre ne vous révélera rien pour l'instant… Il vous suffira juste d'être un peu patient, n'est-ce pas ?
Cela fait donc déjà quelque temps que je séjourne dans le Cantal, sans objectif particulier si ce n'est d'y passer de bons moments.
Et je dois dire que je ne suis pas déçu. Pour plusieurs raisons d'ailleurs.
Au premier rang desquelles je voudrais une fois de plus dire tout le bonheur que j'ai de posséder un vélo à électrons !
En effet, ce fier coursier me permet de quitter la vallée et d'escalader les pentes qui vont me conduire sur les planèzes.
Où il m'est possible de « renifler » toutes les senteurs qui s'offrent à moi.
Cela va de la forêt de feuillus en passant par les pinèdes.
Sans oublier la palette qu'offre le regain des foins en partant de l'herbe fraîchement coupée pour finir avec la blondeur de l'herbe vraiment sèche. Avec toutes les tonalités intermédiaires.
Levant parfois les yeux vers le ciel, j'admire les harmonieuses spirales décrites par les oiseaux de proie.
Ce qui me contraint à stopper ma bécane… béatement.
Quant aux différents paysages…
Si vous ne connaissez pas la région du Puy Mary, c'est un manque qu'il vous faudra combler au plus vite.
D'autant plus qu'on y fait parfois de bien belles rencontres.
Dimanche matin…
Je suis parti en direction de Farges.
Puis Chavagnac.
C'est dans cette portion de circuit que je m'arrête.
D'une part pour me désaltérer, et d'autre part afin de faire le point sur l'itinéraire que je vais prendre pour rentrer au camping.
Je vois alors sortir un homme, qui me dit spontanément bonjour.
Je lui réponds, et il me demande :
« Seriez-vous perdu ?
- Non, non…
- Mais si je peux vous être utile…
- C'est très gentil à vous, mais je vous assure…
- Même pas un peu d'eau fraîche ?
- Ah, c'est pas de refus ! »
Il me fait signe de monter vers sa cour
Je lui tends ma bouteille… qu'il refuse en me disant :
« Mais non, entrez donc... »
Et me voilà introduit dans sa maison qui, comme bon nombre des bâtisses ce cette région, arbore au-dessus de la porte sa date de construction : 1861.
Et là, je me trouve plongé fin du 19ème siècle.
Au sol de grandes dalles disjointes.
Une vaste cheminée dont la fumée a patiné les murs ainsi que le mobilier.
A part le grand écran plat de 140cm… rien n'a dû vraiment changer.
Sa femme me remplit la bouteille.
J'adresse mes plus vifs remerciements.
Et nous entamons la conversation.
La pluie, le beau temps, la rudesse de l'hiver dernier qui les a bloqués chez eux plusieurs jours durant.
Et mon hôte de me demander :
« Vous allez où comme ça ?
- Ben je vais rentrer à Murat.
- Mais vous allez jamais y être rendu pour midi !
- Vous croyez ?
- Je crois que ça va pas être facile, d'autant plus que si vous passez par Fortuniès, ça continue de grimper. »
Et là, arrive la phrase qui va me scotcher.
« Dites-moi, vous voulez pas manger un petit quelque chose ? Ça vous donnerait des forces pour continuer votre chemin... »
Quelque peu hébété par une telle proposition, j'ai décliné poliment l'offre.
Et le monsieur d'ajouter :
« Ben si vous repassez par là, et que vous avez besoin, arrêtez-vous... »
J'ai salué mes interlocuteurs.
J'ai enfourché mon VTT.
Mais depuis un certain temps déjà trottait dans ma cervelle la chanson de Brassens :
« Toi l'Auvergnat qui sans façon... »
En ces temps où certains déplorent un égoïsme galopant, je me suis dit qu'il était extraordinaire de rencontrer des gens prêts à vous offrir l'hospitalité… sans idée de spéculer ou d'en tirer un quelconque profit.
Oui… Toi l'Auvergnat.
Quand tu mourras.
Quand le croque-mort t'emportera.
Qu'il te conduise
A travers ciel
Au Père Eternel !
Un peu de bon sens, que diable!
Cette simple réflexion parce que l'autre jour, mon voisin de camping me dit :
« C'est quoi ce truc là-haut ? Je pense que c'est un phare ? »
Et moi, très étonné :
« Un phare ? Au milieu d'un camping en plein Cantal, dans le fin-fond de la vallée ?
- Ben ouais, » que surenchérit mon interlocuteur.
J'ai essayé de lui faire comprendre que ce qu'il prenait pour un phare, ce n'était rien d'autre que le tubage en inox issu de la chaufferie. Ce dernier envoyait des éclats sous les effets du soleil couchant.
Mais dans la mesure où il n'a pas voulu en démordre et qu'il est du Finistère, ce breton qui, tel un marin aperçoit des phares partout se voit affublé du sobriquet l'Amiral !
Autre tétouinerie, toujours sur le même camping.
Cramponné au guidon de son scooter Piaggio, un Belge se fait pousser dans la légère descente qui mène à l'accueil… tout en injectant des coups de démarreur.
Son engin refuse obstinément de pétarader.
Lorsque je reviens une ou deux heures plus tard, je retrouve mon Belge accompagné de deux bonshommes. Tout ce petit monde essaie de déloger la batterie bien encastrée dans un recoin du carénage.
Et le pilote d'affirmer avec conviction :
« C'est un problème électrique, la batterie est à plat... »
Sauf que je relate aux témoins la séance « poussette »…
« Non, non, c'est la batterie.. » insiste l'entêté.
Un autre campeur arrive avec des câbles, qu'il branche sur la batterie d'une voiture.
A près quelques hoquets du Piaggio, son démarreur cale, impuissant.
J'ajoute alors :
« Voyez que c'est pas la batterie, puisque même avec celle de la voiture -pourtant bien chargée- votre scooter ne veut rien savoir...Vous avez noyé le moteur.
- Ah que non ! me rétorque mon Belge... Si j'vous dis qu'c'est la batterie. »
Et les aide-mécanos autour de moi d'ajouter timidement :
« Ben, le monsieur doit avoir raison, parce que en plus, ça pue l'essence un max…
- Non, non...C'est... »
Vous connaissez la suite.
Quelque peu agacé, j'ai abandonné le groupe, et zut ! Je suis parti prendre l'apéro, laissant mon Belge emmouscailler encore un peu davantage les gens qui daignaient lui porter assistance.
Ne me demandez pas ce qu'il est devenu…
Et enfin cette troisième anecdote.
J'arrive sur un camping, je dételle ma caravane, je baisse les béquilles… puis je m'en vais brancher mon fil à la borne électrique.
Je vois alors surgir un grand escogriffe d'Allemand qui, dans un sabir de français guttural tente de m'expliquer :
« Avant qu't'arrives, j'avais du courant ! Maintenant qu't'es là, j'ai plus de courant ! »
Comme chez moi ça fonctionne, je permute les prises, puis les câbles… et ça fonctionne toujours chez moi, pas chez lui
Je tente alors de lui faire comprendre que la coïncidence de mon arrivée n'a sûrement rien à voir avec ses ennuis.
« Non, non ! Avant qu't'arrives, j'avais du courant ! Maintenant qu't'es là, j'ai plus de courant ! »
J'avance alors timidement que, parfois, sans le faire exprès, on peut actionner le disjoncteur de la caravane, très souvent placé dans la penderie.
« Non, non ! Avant qu't'arrives, j'avais du courant ! Maintenant qu't'es là, j'ai plus de courant ! »
Agacé, je m'apprête à descendre vers sa caravane pour aller vérifier moi-même que le fichu disjoncteur…
Il s'interpose… me balance des « Ruhe...Ruhe... » (Du calme !)
C'est alors que je vois sa femme sortir de la caravane, pointant la lampe extérieure qui vient de se rallumer.
Comme par enchantement, le courant était revenu !
Ce qu'elle a pu dire à son furieux ?
Je n'en sais rien.
Mais à coup sûr, elle a ré-enclenché le p'tit bouton noir dans la penderie
Est-ce utile de préciser que, à l'issue de cet incident dont je n'étais aucunement responsable, je n'ai pas eu droit au moindre mot d'excuse ?
Mais si mes trois tétouins avaient fait preuve d'un peu de bon sens… hein ?
Ben, vous n'auriez pas eu droit à ces petites tranches de vie qui pimentent la vie des campeurs!
Et pas rien qu'eux !
Mais que diable, un peu de bon sens n'a jamais fait de mal à personne, n'est-ce pas?
Quel merveilleux métier!
Quel merveilleux métier !
C'est encore et toujours ce que je me dis lorsque j'évoque toutes les anecdotes accumulées au long de ma carrière d'enseignant… même plusieurs années après avoir quitté les bancs de l'école.
Cependant, il risque de ne pas y avoir les mêmes souvenirs joyeux chez tout le monde.
Mais lisez plutôt...
Comme vous le savez déjà si vous êtes habitué(e) de ce blog, je nourris une dévorante passion pour l'aéromodélisme.
De ce fait, je n'oublie jamais d'emporter dans mon grand coffre de toit quelques modèles afin de les faire évoluer sur tous terrains.
L'autre soir, au bout du camping de Murat, je vois approcher deux gamins et leur mère.
Qui me bombardent de questions sur mon modèle, sa caméra embarquée…
Et la maman de me dire :
« N'auriez-vous pas été enseignant par hasard ?
- Si… Pourquoi ?
- Ben à la façon dont vous faites partager votre activité… votre passion… avec des images très parlantes pour les enfants… Avec en permanence, au travers des questions que vous leur posez, le souci de savoir s'ils ont compris ce que vous dites…
- Ah… déformation professionnelle sans doute…
- Peut-être, mais… »
Puis après quelques autres échanges évoquant les méthodes pédagogiques, le fait que j'avais mis en place au sein de l'école un atelier modélisme (j'y reviendrai un peu plus loin...), la jeune femme, apparemment très gênée, me demande :
« Et vous avez fait le même métier toute votre vie ?
- Oui, pourquoi ?
- Ben… je suis professeur des écoles… Et… J'avoue… comment dire ? Je ne me sens pas à ma place dans cette institution qu'est l'Education Nationale. J'envisage de bifurquer vers un autre métier… et abandonner le Mammouth… (cf le ministre Claude Allègre).
Faut aussi vous dire que je suis très admirative devant votre fougue encore juvénile pour évoquer ce métier d'enseignant que vous semblez avoir exercé avec passion... »
Fin ce ce premier acte… que je perçois toutefois avec une profonde tristesse vis à vis de cette jeune femme.
Parce que, même si cela fait déjà 15 ans que j'ai quitté ma classe, ce métier d'enseignant me procure encore bien des satisfactions.
Jugez plutôt :
Nous déambulons dans les rues de Salers.
S'approche un grand gaillard qui nous dit :
« Bonjour Madame et Monsieur Munoz ! »
Et moi immédiatement :
« Salut Vincent... Vincent… Vincent… Ah, zut, j'ai oublié ton nom de famille. »
Le jeune homme me donne alors la première syllabe, et toc… tout est recadré.
Il nous présente sa femme, ses trois enfants, et le voilà parti à évoquer ses souvenirs.
« Ah, le CP avec madame Munoz…
Et le CM avec monsieur Munoz… »
Puis s'adressant à moi :
« J'étais pas un bon élève, hein ? Mais qu'est-ce que j'aimais le mardi après-midi, quand l'école était complètement éclatée en différents ateliers.
Moi, j'avais choisi l'aéromodélisme. Ben… vous me croirez si vous voulez, mais le modélisme, ça a beaucoup aidé les manuels comme moi à surmonter pas mal de difficultés… et même encore maintenant.
Et puis il faut que je vous dise : j'ai déménagé plusieurs fois depuis que j'ai quitté l'école… Mais mon « avion » me suis partout. Bien emballé… Je fais attention à ne pas lui casser la moindre nervure… J'y tiens comme à la prunelle de mes yeux. »
Les trois enfants sont là, bouche bée, écoutant leur père avec grand intérêt…
Et moi, je prends encore une fois conscience de ce que ma façon d'enseigner a pu « marquer » certains élèves.
Elèves que je retrouve toujours avec grand plaisir.
Comme ce fut le cas l'autre jour à Aurillac.
Où je savais dénicher Florian.
Qui tient avec sa jeune épouse un restaurant nommé… la Table des Matières.
Restaurant sur les étagères duquel figurent d'anciens manuels que les instit's Munoz leur ont procuré quand l'établissement a ouvert.
Et Florian d'évoquer son passage dans notre école.
Et de dire avec une certaine fierté à ses clients installés en terrasse :
« Voyez, j'ai le grand plaisir aujourd'hui de servir ma maîtresse de CP et mon maître de CM2... »
Voilà…
Souhaitant presque occulter la première anecdote qui me peine, je préfère plutôt me tourner vers les deux dernières.
A elles seules, ne suffiraient-elles pas à justifier pleinement le titre de ma rubrique du jour ?
Quel merveilleux métier que celui d'enseignant!
A propos de "la Table des Matières" où nous avons magnifiquement déjeuné, vous pouvez toujours dire que vous venez de ma part… mais n'oubliez pas de réserver !
In-dis-pen-sable !
http://www.restaurant-latabledesmatieres-aurillac.com/