Eoliennes de Trans/Courcité vues du ciel
Premier décembre...
Je commence tout juste à prendre vraiment conscience de la chance qui a été la mienne de pouvoir "vivre" ce chantier éolien de l'intérieur.
Et j'ai comme une sorte de nostalgie de voir que c'en est presque fini de mes reportages.
Tel l'assassin qui revient sur les lieux de son crime, en fin de journée, je décide de remonter, juste pour voir.
Sauf que, mais vous ne le direz à personne, j'ai mis dans le coffre de la voiture mon fidèle motoplaneur Solius.
Avec une petite caméra sur le dos... forcément.
Mon terrain d'aviation sera le chemin qui conduit à la Boudinière.
Petit conseil dès à présent: cliquez sur les images pour les visionner en grande dimension.
A aucun moment, mon modèle en mousse de polypropylène ne s'approchera des machines.
Ma petite caméra Mobius ne possédant pas d'écran de contrôle, c'est lorsque je visionnerai les vidéos que je m'apercevrai du mauvais calage de celle-ci: elle vise trop bas, et le capot de mon modèle prend trop de place sur l'image.
Vous voudrez bien excuser cette grossière erreur digne d'un débutant.
Quoi qu'il en soit, je vous propose des images extraites de mes films...
Au loin, on peut apercevoir Saint Thomas.
Et puis, Courcité, Villaines la Juhel.
Et même les éoliennes de Crennes sur Fraubée...
Sans oublier le château d'eau et les trois Enercon de Trans, en plein contre-jour.
Et comme au bout de très peu de temps, j'ai les pouces qui me démangent, je ne peux m'empêcher de faire un brin de voltige aérienne.
Vous aurez donc une courte séquence au cours d'un tonneau, avec les éoliennes tête en bas!
Voilà donc pour aujourd'hui.
Le démon de la photographie me démangeait encore beaucoup trop pour que j'arrête d'emmagasiner des images...
Eolienne E1 Trans-Courcité fin du montage
Mercredi 30 novembre.
Sébastien le grutier me l'a affirmé hier: demain, on lève les pales.
De ce fait, je ne me prélasse pas au lit, et je pars vers le chantier.
Apparemment, ça s'active de partout. Je préviens Sébastien que je suis déjà en place; et il me répond que, à son grand regret, c'est Karl qui effectuera le levage...
J'attends...
Mais cela ne semble pas démarrer aussi vite que ce à quoi je m'attendais.
J'en aurai l'explication un peu plus tard lorsque Sébastien me rejoindra afin de me rendre la clé USB de mon cousin Pascal.
"Faut dégivrer les pales! Parce que avec le gel de cette nuit, elles sont collées sur leur support!"
Encore les caprices de la météo. Décidément!
Et puis on apprête enfin le porte pale... que l'on présente sur la N°1.
Le levage va enfin pouvoir commencer.
L'opération se déroule sans encombre.
Je décide alors de passer dans un champ de l'autre côté, afin de pouvoir observer les hommes qui attendent tout-là-haut... sauf que j'aurai le soleil en face. Il me faudra donc ruser et me positionner dans l'ombre du mât pour éviter le contre-jour.
Là encore, pas de souci.
Michel me rejoint... Il est arrivé plus tard, attendant bien au chaud que je le prévienne pour la fin du levage. Pas folle la guêpe!
Une fois la deuxième pale en place, nous rejoignons le "camp de base" d'où nous allons pouvoir observer la pose de la dernière pièce du puzzle.
Tout s'enchaîne rapidement...
C'est alors que l'on voit redescendre le porte-pale... et la flèche de la grue s'abaisse en même temps.
Il faut dire que les employés de chez Dufour sont impatients de quitter ce chantier... qui totalise 16 jours de retard en raison de la météo.
Au sol, on s'est déjà activé puisque les madriers ont été disposés depuis plusieurs heures.
Le crochet arrive enfin... joli bébé pesant ses 3.3 tonnes.
Commence alors le dépeçage de cette longue flèche mesurant dans les 100 mètres de long... et de haut quand elle est dressée vers le ciel!
J'engage alors la discussion avec les gens présents sur la plateforme.
Je demande à Benoît s'il sait pourquoi la pose de la boîte de vitesse pour cette éolienne a demandé autant de temps. Il s'adresse à son collègue de chez Vestas, qui lui répond en anglais qu'un perçage inadéquat a engendré une grosse perte de temps... Pour une différence de, tenez-vous bien, 0.2mm. Ajoutant que sur une pièce qui pèse 30 tonnes, c'est quand même pas de la tarte.
Encore quelques échanges avec Fédéric Lobet de la société Volskwind, le premier adjoint de Trans et celui de Saint-Thomas.
Qui évoquent tous les deux une possibilité de "Portes Ouvertes" qu'ils souhaitent ardemment...
Et comme il n'y a pour l'instant plus rien à voir, je salue tout ce petit monde pour rentrer chez moi me mettre bien au chaud.
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Avec cet article, je pense en avoir (provisoirement?) fini de mes reportages sur le site.
Peut-être serai-je avisé des essais de freinage qui devront avoir lieu dans les jours à venir.
Mais c'est maintenant à votre tour d'écrire! Rien qu'un petit mot!
Via le formulaire de contact ou la possibilité de déposer un commentaire, n'hésitez pas à me faire part de vos impressions...
Voilà, j'espère que vous avez eu (presque) autant de plaisir que moi à suivre ce chantier titanesque.
En prime, je vous offre une petite vidéo réalisée à partir des documents de ce mercredi 30 novembre.
Bon vent à toutes et à tous!
Visite grue Liebherr LG 1750
Ce mardi 29 octobre, un soleil resplendissant rit joyeusement dans un océan de ciel bleu.
Mais toujours vissé à l'Est, ce fichu vent contrarie les opérations de levage sur le parc Trans/Courcité .
Pensez que le chantier a pris un retard d'environ une quinzaine de jours. La faute à cette bise qui nous glace jusqu'aux os!
Il ne reste pourtant plus que les 3 pales de la E1 à lever...
Ce contretemps va pourtant être bénéfique au chasseur d'images que je suis.
Que je vous explique:
Mon cousin et complice Pascal a posté des clichés sur une branche de facebook nommée "Passionné de levage".
Et l'un des grutiers s'est reconnu!
Echanges de messages, et Pascal indique à Sébastien que Bernardino serait intéressé par la visite de la grande grue Liebherr LG1750.
Voilà-t-y pas que je reçois un SMS disant. "Trop de vent, on ne lève pas, mais si tu veux visiter aujourd'hui..."
Fallait pas me le dire deux fois.
Je contacte donc Sébastien qui, avec son joli accent belge, me donne rendez-vous sur la plate-forme.
Salutations cordiales...
Et je commence par lui confier la clé USB que Pascal a préparée à son intention.
Puis je lui demande s'il est possible de prendre des clichés.
Et mon hôte de répondre tout sourire que cela lui donnera enfin l'occasion de récupérer quelques souvenirs, ce qui est rarissime.
On fait le tour de la machine... dont j'ai oublié le nom de baptême. Car chez Dufour, c'est la tradition de les personnaliser à travers un prénom.
Et le grutier m'invite à monter sur la passerelle.
Même si on a déjà pris quelques mètres de hauteur, le crochet tout là-haut est encore bien loin de moi... Rikiki malgré ses 3.3 tonnes!
Et Sébastien de m'expliquer le fonctionnement de la machine, les vérins, les treuils, les masses d'équilibrage... Tous de taille XXXXXL....
Arrive le moment où Sébastien se met en position de levage...
Puis il m'invite à m'asseoir sur son siège.
Grosse émotion...
Au passage je lui fais remarquer combien tout est nickel, pas un poil de poussière.
Chapeau!
Un peu impressionné face à un tableau de bord bien rempli, j'écoute attentivement les commentaires détaillés.
Autres explications concernant les caméras, une en haut de la flèche, une autre vers l'arrière afin de vérifier le bon enroulement des câbles.
Et puis il faut bien redescendre sur terre.
Nous devisons encore un bon moment.
En passant devant le porte pale jaune, il m'en explique le fonctionnement détaillé ; Les vérins actionnant la pince, la boîte avec ses batteries pour éclairer l'ensemble lors d'une opération de nuit (voir articles précédents)
Toujours avec la même gentillesse, la même patience.
Je lui dis alors ma profonde satisfaction de rencontrer des gens passionnés par leur travail... qu'ils ont appris pour la plupart "sur le tas".
Nous aurions pu encore discuter longtemps, mais il devait préparer le lourd véhicule qui partira demain après levage des pales.
"Parce que, me dit-il, au vu de la météo... on attaque à houit heures... (si, si, il a dit houit, comme en Belgique!)
- Parce que c'est toi qui décides?
- Hé, oui, le grutier est celui qui donne ou pas le feu vert!
- Grosse responsabilité. Mais je serai là demain matin!"
Nous nous serrons chaleureusement la main.
Et moi, ben... j'en suis encore tout retourné de cette visite.
J'en connais d'ailleurs qui auraient bien voulu être à ma place, n'est-ce pas?
Pour info, les caractéristiques de la machine:
Quatre levages sur éolienne E1 de Trans
Ah, cette fichue météo et son vent incontrôlable!
Qui rend le travail des "éoliens" particulièrement ardu.
Ce samedi 26 novembre, le souffle venu du Nord-Est avait enfin consenti à se calmer.
C'est pourquoi je suis parti de bonne heure voir ce qui allait être entrepris sur la dernière machine à monter.
J'arrive un poil trop tard. On vient de positionner un tube... mais il en reste encore un à soulever.
Je mets en place mes caméras sur le trépied...
Et j'attends pour les déclencher.
A la demande de certains d'entre vous, il faut maintenant que je vous livre quelques détails techniques
La petite Mobius est réglée en timelapse: un cliché toutes les 30 secondes. Ce qui me permettra par la suite d'envoyer tout ça vers gifmaker...récupérer le travail effectué en ligne au format vidéo MP4... Re-récupération de ces fichiers pour les envoyer vers le logiciel de montage WindowsMovieMaker... ajout de titre, de commentaires, d'un générique, de musique.
Et vous aurez en fin d'article le résultat obtenu.
Mon numérique? Oh, pas un bidule si perfectionné que ça. Simplement un Sony Cybershot DSC-HX220V avec capteur à 18.2 millions de pixels et zoom optique 30X.
Ah, j'allais oublier la ch'tiote SJ Cam 4000 connectable en Wifi avec mon smartphone...
Bref... bien calé dans mon fauteuil pliant, j'assiste donc au levage du dernier tube.
Quelques longues minutes, le temps de procéder au serrage des très nombreux écrous...
Puis on envoie la nacelle. Imposante pièce avec ses 70 tonnes.
Les engins de vissage s'en donnent alors à coeur joie.
Tout en bas, je suis rejoint par différents spectateurs, qui posent des questions, et auxquels je réponds. Et chacun d'entre eux de m'interroger: "Mais comment vous savez tout ça...?"
Ah, c'est mon p'tit doigt qui me l'a dit!
L'heure s'avançant alors qu'il ne se passe rien à filmer, je pense avoir le temps de redescendre prendre un repas vite fait.
Je reviens sur le chantier, et j'attends le moment où sera soulevée la boîte de vitesses.
Qui trouve naturellement sa place dans la nacelle.
Percussions des outils de serrage... et on attend, on attend...
Manifestement, cela ne se déroule pas comme prévu.
Je décide de changer de place afin d'obtenir un angle de vue différent.
Et on attend encore.
La brume semble revenir.
Au loin, deux paramoteurs font leur apparition. Disparaissant parfois dans la crasse.
Et l'on attend toujours ...
Là-haut? Des bruits métalliques inhabituels... puis on détend les élingues, on les retend.
L'heure s'avance.
Avec mon compère Michel, nous commençons à ne plus avoir très chaud...
Sur leur trépied, mes outils preneurs d'images s'impatientent eux aussi...
Mon téléphone sonne. Du champ voisin, c'est mon cousin Pascal qui appelle pour me
signaler qu'il a appris par la gardienne que ce soir, on soulèvera le hub... c'est tout.
Suite des travaux lundi.
Je replie alors mon matériel. Via le sentier de randonnée, je rejoins Pascal; nous devisons. Et nous attendons...
La grue libère enfin la boîte de vitesses.
Longue attente encore...
Mais nous sommes prêts à renoncer, vaincus par le froid.
Quand soudain, les moteurs de la grue se mettent à tourner plus vite.
Et miracle, le hub s'élève dans la nuit, avec l'apparence d'une capsule spatiale.
Ce qui nous fournit de bien curieuses images.
Cette séquence sonne donc la fin du spectacle pour aujourd'hui.
C'est alors qu'en retournant à la voiture, nous croisons la gardienne du site qui nous demande si nous sommes satisfaits de nos prises de vue.
J'allume mon numérique, je lui montre quelques-uns de mes clichés "du jour".
Et puis retour à la maison, où la douce chaleur du foyer sera avivée par un petit whisky que nous pensons avoir bien mérité.
Suite du montage? Lundi sans doute. En espérant avoir moins froid!
Quatre levages sur l'éolienne E1
Spectacle son et lumière sur l'éolienne E2 de Trans/Courcité
Cela faisait plusieurs jours que les techniciens chargés du montage des éoliennes Trans/Courcité ne pouvaient poursuivre leur travail en raison de conditions climatiques inadaptées.
Tout comme le responsable du chantier, je guettais si la météo nous promettrait une fenêtre favorable. Ce qui semblait être le cas pour mardi 22 novembre.
Au matin, observant en effet que le vent s'était apaisé, je monte alors en direction de Saint Thomas de Courceriers, pour constater que le treuil installé à l'arrière de la nacelle est en train d'élever une "caisse à outils"... suivie d'une autre...
Sachant alors que la journée risque d'être longue et bien remplie, je m'installe aussi confortablement que possible... Avec une multitude d'outils destinés à prendre clichés ou vidéos. Sans oublier le grand parapluie. On ne sait jamais!
Soudain, mon smartphone sonne. S'affiche alors un SMS ainsi libellé: "Bonjour. Pour l'instant, le vent est bon. On va reprendre le montage. Benoît."
Je réponds illico que je suis déjà opérationnel!
Quelque temps plus tard, je vois la grue qui emporte tout là-haut ce qui me semble être la boîte de vitesses.
Arrive alors un autre "reporter", équipé d'un matériel qui n'a plus rien à voir avec le mien. J'engage la conversation. Il est fan de reportages animaliers, ceci expliquant cela.
Et puis tout semble se calmer. Je retourne vers "le camp de base" où je rencontre Benoît, qui s'adresse à un de ses collègues... "Lui, il est Italien. Et on échange en espagnol. Ici, c'est la tour de Babel!"
Il ressort de cet échange que les équipes de hissage sont en attente du feu vert des installeurs de la boîte de vitesse. "Vers 13h30, on devrait être en mesure de lever le hub."
J'en profite alors pour redescendre et prendre mon repas.
Je remonte un poil avant l'heure dite... Hélas, le hub est déjà sur le point d'être arrimé!
Tant pis... Il me reste toutefois le levage des pales. Et ce n'est pas le moins intéressant.
S'engage alors une discussion avec mon compère Michel... celui qui a conversé avec Claudia Calmel de France Bleu Mayenne (Pour info, le reportage passera mercredi matin au journal de 7 heures) .
Dans quelle position va-t-on enquiller chaque pale? "A l'horizontale" prédit Michel... Pour moi, ce serait plutôt à la verticale. Longues minutes d'attente. Quand enfin on aperçoit le fameux porte pale de couleur jaune.
Et là, le spectacle commence.
La pale est hissée, à l'horizontale, avec une incidence nulle afin de pas donner prise au vent.
Et ça monte, lentement, mais sûrement.
Tout là-haut, on attend... On téléphone ... au grutier? Aux hommes restés au sol qui assurent la charge avec des cordes?
Et s'ensuit le délicat guidage vers l'emplacement final.
L'homme dans le trou se saisit d'une corde arrimée à l'un des goujons, amène vers lui le lourd ensemble... puis finit par la relâcher.
Quelques minutes encore, et l'on entend le bruit saccadé des outils de serrage.
Puis tout se tait, et le porte pale redescend... alors que la pale qui vient d'être installée entame un morceau de rotation vers le haut sur 120 °
L'opération va se dérouler de façon identique pour les deux autres pales.
Au loin sur le toit de la E3, j'aperçois des petits bonshommes qui s'agitent.
J'aurai la chance de les rencontrer le soir... et ils me diront qu'ils travaillaient sur le réglage des capteurs de vent. Mais lequel chantait à tue-tête: "Savez-vous planter des choux?" Parce que le son nous parvient très bien vers le sol!
Et puis le soleil commence à décliner.
Il éclaire les machines avec des couleurs très changeantes...
La luminosité devenant nettement moins bonne, les ouvriers allument alors de puissants projecteurs.
Ce qui va nous fournir des images assez extraordinaires.
Nous assisterons ainsi au spectacle donné par l'assemblage de la 3ème pale...
Et avec la complicité des projecteurs, la scène deviendra carrément féerique...
A peine le porte-pale sera-t-il déposé par terre que la flèche de la grande grue va faire la révérence en s'alignant sur le sol.
Prête à subir les opérations nécessaires afin de rejoindre l'éolienne E1.
Au moment où nous regagnons la voiture, nous croisons une gaillard tirant sur une bouffarde, qui, avisant mon matériel photo, s'adresse à moi... en anglais... Eoliennes = Tours de Babel, vous dis-je!
Lui, il veut en fait savoir si j'ai pris des clichés, et il aimerait bien les récupérer.
Je réponds par l'affirmative.
Arrive ensuite une camionnette Vestas... Qui s'arrête, et mon anglophone se met à discuter avec ses deux jeunes occupants... qui me demandent alors en français si les photos, eux aussi...
"Bien sûr"
Au cours de la conversation... ils me disent être Bretons... et qu'ils étaient sur la E3 pour les capteurs de vent. C'était donc eux!!!
Quelques échanges encore avec des personnels... puis nous redescendons Michel et moi avec les yeux remplis d'images fortes... que nous n'aurons sans doute pas si souvent l'occasion d'admirer maintenant dans notre région..
Pour votre professionnalisme et votre gentillesse.
Grand merci, messieurs les Eoliens!
PS: moi qui rêve d'aller fourrer mon nez dans les entrailles d'une éolienne, j'ai trouvé cette vidéo sur Youtube:
Quand le vent ne veut pas coopérer
Si vous avez suivi mes derniers commentaires, vous avez pu comprendre que notre région est actuellement balayée par un fort vent à dominante Sud.
Parmi les personnes que cette fichue perturbation dérange profondément, il y a tous ces ouvriers qui, sur le chantier éolien de Trans/Courcité/Saint-Thomas, sont bloqués au sol.
Je suis monté ce matin, pour leur transmettre les clichés réalisés par mon cousin Pascal ainsi que les miens.
Et Benoît me disait toute sa peine de ne pouvoir ainsi rien faire, ou pas grand-chose.
Le grutier est tout aussi désolé...
Seul et contre tous les éléments déchaînés, le poilu de Trans semble pourtant essayer de faire ce qu'il peut...
Et pendant ce temps, au loin les 3 éoliennes Enercon précédemment installées sur Trans tournent, se gavant de cette énergie soumise aux caprices d'Eole.
Quand pourrons-nous enfin bénéficier d'une fenêtre météo favorable?
Mardi?
Il a tempêté...
Cette nuit, il a tempêté. (en un seul mot, bien sûr!)
Météo France nous en avait avertis.
Mettant en garde contre l'une de ces tempêtes classiques pour la saison, avec des rafales dans les terres pouvant atteindre 90 à 100 km/h.
Et il est vrai que cela a soufflé... Fort, très fort.
Le vent cherchait à s'insinuer par le moindre interstice de la maison, en sifflant, en râlant, en hurlant. Furieux de ne pouvoir entrer.
Et moi, j'étais bien à l'abri, douillettement installé près de ma cheminée.
Mais dehors... il en était tout autrement.
Et je ne pouvais m'empêcher de revenir sur ce poème écrit par Anna de Noailles, dont je vous livre un extrait:
" Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
Elles voudraient aller où les oiseaux s’envolent,
Mais le vent les reprend et barre leur chemin.
Elles iront mourir sur les étangs demain."
Alors qu'Eole avait bien secoué son monde, le journal de ce matin faisait état de toitures endommagées, d'arbres violentés, de secteurs entiers privés de courant électrique.
Mais chez nous, rien de tout cela.
Simplement quelques feuilles, qui avaient essayé de se protéger en se blottissant les unes contre les autres, au pied d'une rose trémière sur le déclin. Se fanant lentement, comme à regret de devoir quitter ce monde.
Ou bien, emportées par le tourbillon d'une valse effrénée qu'elles ne maîtrisaient pas, elles s'étaient rassemblées pour former une masse conséquente...
Il est vrai qu'à plusieurs, on est parfois plus forts.
Mais en pareil cas, il n'y a guère de solution que de courber l'échine...
Attendre que la furie s'apaise.
Et pendant que cela tempête...
Encore et toujours...
"Les feuilles dans le vent courent comme des folles..."
Au domaine des géants
Ce jeudi 17 novembre, les responsables du chantier éolien avaient convié les élus des communes de Trans, Courcité et Saint Thomas de Courceriers.
Et moi... sorte de correspondant de presse indépendant coiffé de plusieurs casquettes (Sylvianne et Viviane comprendront), j'avais la chance de faire partie des quelques privilégiés présents sur le terrain.
Nous avons été accueillis par Benoît Rougier pour la société Vestas (fabricant des éoliennes), ainsi que par Frédéric Lobet et Olivier Quirion pour la société Volkswind (développeur et exploitant du parc).
Et moi dans tout ça?
De ne pas avoir assez d'yeux pour emmagasiner les images, préférant les confier à mon fidèle numérique.
Ebloui par des écrous énormes, surtout pour l'amateur de modèles... réduits que je suis!
Et puis d'autres images encore... telles que l'intérieur d'une pale, entièrement creuse.
Composite en fibre de verre et résine polyester.
Et des écrous et des boulons encore sur l'énorme hub destiné à recevoir les pales...
Et puis des chiffres à donner le tournis quant aux masses soulevées...
Pensez que la nacelle sans sans sa boîte de vitesses, c'est déjà 70 tonnes!
Mais, tout en se félicitant de l'accueil qu'ils avaient reçu dans le Nord-Mayenne, nos hôtes nous ont fait part de leur désappointement devant les mauvaises conditions météo rencontrées tout dernièrement.
En effet, le hissage des différents éléments ne pouvant se faire qu'avec vent faible, le chantier est au point mort pour quelque temps encore. Mais Benoît Rougier nous disait qu'une fenêtre de 2 à 3 jours suffirait pour achever le montage.
D'autres techniciens prendront alors possession des machines afin de procéder aux indispensables réglages.
Rappelons que l'électricité fournie par ces éoliennes sera directement injectée dans le circuit local via un poste de transfert vers Villaines la Juhel.
Et que dire pour tenter de conclure?
Simplement... le lilliputien que je suis a passé une matinée extraordinaire au pays des géants, avec des gens chaleureux répondant à toutes les questions (ou presque, mais ces technologies de pointe sont tellement complexes!)
Bon vent à tous!
Eolienne Trans E2
Certains d'entre vous devaient se demander:
"Mais pourquoi notre reporter éolien est-il muet depuis quelques jours?"
Ben... tout simplement parce que j'étais parti dans les "Hauts de France", au pays des Chtis.
Mais je n'avais pas pour autant oublié le chantier de Courcité/Saint-Thomas.
A ce propos, je pouvais compter sur l'appui de mon cousin Pascal, passionné de gros engins... et qui entretient un passion féroce pour le matériel Poclain.
C'est ainsi que mon compère a pu assister au levage de la nacelle sur l'éolienne E3... sous le soleil!
Et qui, au soir du 11 novembre, m'adressa le mail suivant:
"E3, nacelle en place. 155 fichiers à votre disposition, mon cher monsieur. Et une belle anecdote à te raconter. Un gars s'approche:
- Bonjour, vous êtes Bernardino?
- Bonjour, ha non! je suis son cousin, j'assure le reportage pendant son absence :)
Quant à moi, j'ai retrouvé ma douce Mayenne hier mardi 15.
J'en ai profité pour monter vers le chantier ... et ne rien voir du tout tant le brouillard était épais.
Ce matin, nouvelle tentative.
De loin, j'aperçois la E3, complète... Nacelle, pales... tout est arrivé là-haut.
J'emprunte alors le petit chemin qui me permettra d'observer de plus près ce qui se passe autour de la E2.
Sa nacelle est en place.
Au pied, des hommes s'activent. Le hub semble prêt à être hissé. Sans les pales qui, contrairement aux autre éoliennes de notre secteur, seront arrimées une par une sur le hub.
"Hisser hub + pales sur des machines de cette taille représente une masse trop importante," m'avait-on soufflé au creux de l'oreille!
Et comme je possède un lien avec le développeur Volkswind, je le contacte par téléphone.
J'apprends alors que le chantier a pris énormément de retard dû aux conditions climatiques (vent et brouillard). "Nous avons ainsi été cloués au sol pendant 10 jours sur le chantier de Crennes..." me confie-t-on.
Mais le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres, hélas! Car le chantier aurait dû être clos pendant mon absence.
J'aurai donc la possibilité de suivre la fin du montage de la E2.... ainsi que celui de la E1...
En espérant que la météo se montre enfin clémente!
Eoliennes Trans Courcité Grande grue
Mon service de renseignements m'avait dit:
"Levage ce lundi et mardi matin sur l'éolienne E3, celle qui se trouve sur Courcité."
Ce qui signifiait reste du mât, nacelle, et l'ensemble pales+hub.
Début d'après-midi de ce lundi, je file vers le chantier, et je m'installe sur la route Saint-Thomas/Courcité, au carrefour de la Grande Forêt.
Tout en restant dans la voiture, je peux observer le chantier.
Et je m'aperçois que la grande grue nécessaire pour hisser les éléments "hauts" n'est pas encore assemblée.
J'assiste donc aux allées et venues des petits bonshommes en gilet fluo, qu'accompagne un ballet de véhicules phares allumés.
Et petit à petit, la flèche couchée au sol augmente de taille...
Jusqu'à ce que le dernier tronçon soit mis en place.
J'aperçois au loin des petits bonshommes qui vont et viennent sur cette grue, vérifiant sans doute si les assemblages sont conformes.
On procède ensuite à la tension des câbles...
Et puis...
Et puis...
J'attends patiemment que cette géante se redresse...
En vain!
Parce que le chantier semble tout à coup déserté: plus de bonshommes en vue, tous les véhicules ont disparu.
Et comme la nuit commence à pointer le bout de son nez... je décide de rentrer à la maison me mettre au chaud.
Déçu de n'avoir point vue de "levage" directement en rapport avec l'éolienne.
Je tenterai donc ma chance mardi ... sachant que les autres levages sont en principe prévus jeudi/vendredi pour la E2 et lundi 14 mardi/ 15 pour la E3....
Et mardi matin...
Vidéo d'animation réalisée avec la caméra Möbius réglée en timelapse 30 secondes ( soit deux images par minute)
Il semblerait que les derniers tronçons du mât ne soient pas arrivés... Ou alors, qu'attendent les ouvriers?