Recycler? Vous avez dit "Recycler"?
J'ai reçu tout dernièrement un commentaire sur ce blog, dont je vous livre un extrait:
"Bonjour, j'ai lu avec attention vos mésaventures avec votre pocket pc et j'avoue avoir passé un excellent
moment :-)
Je vous avouerai que moi aussi j'essaie de faire durer mon Mio 168 le plus longtemps possible mais
malheureusement je ne suis pas aussi bricoleur que vous :-(
Concrètement, j'ai mon pocket pc depuis maintenant 7 ans ! Oui 7 ans et jamais il ne m'a fait défaut,
je l'avais même conseillé à mon frère, mon beau-père et mes amis tellement ce produit m'avait enchanté ! Mais celui de mon beau-père n'a pas fait long feu, car sa connectique pour le recharger
était apparemment abîmée ! "Arf! Quelle brute" me dis-je, ça au moins ça ne m'arrivera pas car moi j'y prends soin!
Mais voilà que 7 ans après c'est mon tour, ma recharge a commencé petit à petit à dérailler et
aujourd'hui plus rien, nada ;-(
Comme j'ai vu que vous étiez le digne successeur de McGyver ;-)
SVP? Sauriez-vous à tout hasard comment faire pour réparer mon précieux appareil.
Merci beaucoup d'avance si vous avez la réponse :-D Cdt. José.
Pour plus de détails, voir ici:
http://bernardino.over-blog.net/article-le-pocket-pc-qui-ne-voulait-pas-mourir-65877309.html
J'ai bien évidemment répondu... qu'à distance je ne pouvais pas faire grand'chose...
Mais je n'ai pu m'empêcher de revenir sur ma dernière bidouille à propos d'un chargeur de secours!... (Nettement plus simple à effectuer que sur mon pocket PC.)
D'autant plus que je venais de recevoir dans ma messagerie une pub concernant un appareil de ce type . (Voir ci-dessus.)
J'avais acheté le mien en soldes... et j'avoue qu'il me rendait grand service lorsque, partant à vélo pour l'après-midi, je "pompais" comme un malade dans la batterie de mon téléphone Nokia 5800.
Car il n'est pas rare que je fasse fonctionner en même temps sur ce Nokia plusieurs applications gourmandes en électrons, et plus particulièrement celles qui utilisent l'antenne GPS; à savoir Endomondo et ViewRanger, quand je n'écoute pas également le lecteur MP3 incorporé..
Et tout ça nécessite du courant électrique.
D'où le message "batterie faible" qui me parvenait parfois avant la fin de mon périple.
Avec mon gadget, j'avais trouvé la parade... jusqu'à ce que la batterie interne tombe en rade.
J'ai ouvert... pour constater que je pouvais la remplacer par un élément 1300mA de mes LiPo utilisés en modélisme: aux mêmes dimensions!
Jusqu'à ce que... à nouveau... la batterie de récup' tombe elle aussi en rade.
Je viens donc de prendre une mesure drastique.
J'ai récupéré un bloc batterie de 3 éléments "déclassés" que j'utilisais sur mes avions "indoor".
En sciant la plaquette de connexion, ce bloc, dont les éléments étaient reliés en série (avec 1.2Ah de capacité), et bien ce bloc est devenu un bloc "en parallèle" dont la capacité est de 3.6A.
Presque 3 fois plus que la batterie d'origine!
Il m'a bien évidemment fallu trouver un autre boîtier afin d'insérer tout ce petit monde.
Là encore, récupération d'une boîte en plastique ayant contenu un récepteur de modèle réduit. (Marque Futaba, en 72Mhz!).
Aménagement des trous idoines: perceuse, petites limes...
Soudures, Velcro... Quelques vis...
Et le tour est joué!
Ce boîtier peut maintenant rejoindre ma petite sacoche de cadre, et alimenter fidèlement mon téléphone (via le fil blanc sur mon cliché) , sans risquer d'entendre "Batterie faible!...
Avec une capacité presque triplée, c'est génial!
Je voudrais également vous faire remarquer le chargeur 220V.
Lui aussi est un rescapé.
Regardez bien: il est "logotisé" Motorola, n'est-ce pas? Accessoire d'un antique téléphone portable!
Sa prise avait cassé... mais le transfo était encore fonctionnel!
Dans mes boîtes à rabiots, j'ai récupéré une prise compatible avec celle de mon boîtier... encore quelques soudures... un morceau de gaine rétractable noire...
Et voilà qui remplace avantageusement le chargeur défaillant!
Vous me direz que mon "gadget" peut d'origine utiliser une prise USB pour être rechargé.
Mais cela ne m'a pas suffi, puisque j'ai aussi prévu de pouvoir recharger mon bloc via une connectique compatible avec celle de mes accus modélisme. (Prise rouge ronde: inutilisée sur le cliché du haut, mais fixée latéralement sur la toute dernière photo)
Voici donc mon "gadget" maintenant muni d'étiquettes afin d'éviter les méprises.
Définitivement customisé, il me semble à nouveau fonctionnel.
Et après ça, étonnez-vous que certains puissent me qualifier de Mac Gyver!
Un pas de plus vers Linux Ubuntu
Mis en oeuvre au tout début 2009 (janvier), mon PC de bureau commençait sérieusement à ramer.
Temps de démarrage de plus en plus long... plantages de plus en plus fréquents...
Et je me plais à le faire savoir!
PS1: demandez donc à mon "élève" Chantal ce qu'elle pense de Ubuntu installé sur sa machine...
PS2: comment se procurer Ubuntu? En dehors du fait qu'on peut le "pêcher " sur Internet, le plus simple est d'acheter une revue chez votre Maison de la Presse la plus proche!
Partant de là, vous aurez deux possibilités:
- soit essayer Ubuntu sans rien installer sur votre machine... vous ne prenez aucun risque. Le seul petit ennui, c'est que le PC va moins vite dans la mesure où il est contraint d'échanger en permanence des données avec le CD.
- soit carrément l'installer à côté de Windows. Au démarrage, vous aurez alors un écran qui vous demandera ce que vous voulez utiliser, Ubuntu ou Windows...
Et vous constaterez alors que votre PC fonctionne nettement plus vite sous Ubuntu!
A vous de voir!
Quand la Mayenne se découvre...
FOX EPP T2M
De ces modèles en mousse que l’on ne craint pas de jeter un peu n’importe où, même sur des sites où l’on n’oserait pas le faire avec un modèle plus gros et/ou plus fragile.
Et comme les pentes utilisables par chez moi sont déjà d’un rendement médiocre, et de moins en moins accessibles pour différentes raisons… la joie de posséder un moteur dans le nez faisait partie du cahier des charges.
Après avoir longuement fouiné sur le Net, je suis tombé sur un petit FOX électrique.
Pensez : 1.80m d’envergure. Ailes et stab démontables. Bonnard pour le transport.
Quant au prix ! 79€ chez Staufenbiel. (Plus port : 9.90€)
Ben on reçoit un carton contenant la boîte entourée de bourre (Bien pour le transport !)
A l’intérieur, on découvre toutes les pièces enveloppées de truc à bulle, séparées les unes des autres par des supports moulés en plastique.
Un sachet de visserie… une notice de montage, claire multilingue, illustrée de nombreux clichés. C’est la même que pour la version « complète » dans laquelle la radio, l’accu et le chargeur sont livrés.
Pas vraiment grand boulot...
Dans la mesure où l'hélice, le moteur, le variateur et les servos sont déjà en place...
Visser le stab sur son support (avec une vis plus longue, car celle fournie est trop courte), connecter les gouvernes, implanter le récepteur ainsi que l’accu… Brancher tout ça, vérifier le serrage des dominos sur les tiges de commande…Pianoter sur la radio afin de programmer l’ensemble et vérifier le sens correct des débattements. Quelques autres ajustements encore.
Placer l’accu à l’endroit idoine afin d’obtenir le centrage préconisé…
Et si on est courageux, apposer les planches de décors en adhésif.
En y prenant largement son temps, ça fait moins de deux heures !
Il se trouve que le jour où j’ai reçu ce Fox, le vent était axé Sud-Ouest, pile sur « ma » pente de La Roche. Et je n’ai pas même eu à le démonter, puisqu’il rentre entier dans ma bagnole !
Planeur sous le bras, j’ai effectué le petit km qui me conduit au site.
Face au vent, dernière vérification des gouvernes, du moteur… ma petite main a du mal à maintenir tout ça à plat... puis on lance.
Le Fox part bien droit… mais pour quitter rapidement la zone de décollage où ça ne porte pas dur, j’y vais d’un petit coup de moulinette.
Le taux de montée est correct, et le Fox atteint assez rapidement l’endroit où ça porte.
Notez bien que je n’aurai absolument aucune correction à exécuter au niveau des trims !
Le planeur grandeur est un modèle dont la vocation première est la voltige. Mais chacun sait qu’en réduisant un modèle, on n’aura pas forcément les mêmes caractéristiques que son grand frère.
Cependant, je vais être conforté dans l’idée que les gouvernes de ce petit FOX sont sans doute en phase avec celles de son homologue plus grand.
Elle s’avère d’une neutralité étonnante. Aucun effet induit. Si en vol à plat on braque le volet, le fuselage part en attaque oblique… et c’est tout !
Faut dire que le dièdre des ailes pratiquement à zéro n’y est sans doute pas étranger.
Cette même dérive, je vais avoir du mal à la maîtriser lors des renversements, pour lesquels il va me falloir une quantité impressionnante d’essais avant de trouver la bonne cadence et les dosages idoines afin d’obtenir une figure acceptable.
Pas de lacet inverse du tout. Là encore une neutralité digne d’un modèle de voltige.
Je les aurais souhaités un peu plus mordants quand même.
Ils permettent toutefois de passer le tonneau de façon sympathique… sauf que dans la seconde moitié, ça barrique un poil et c’est un peu plus lent. J’ai eu beau mettre de la dérive pour aider à en sortir… modifier le différentiel qui était à zéro, je n’ai pas constaté vraiment d’amélioration.
Il va me falloir tatonner encore.
Elle répond à mon attente.
Permettant d’amener lentement l’oiseau au décrochage, qui s’effectue sans surprise. Et si on maintient l’ordre, le Fox bascule gentiment sur une aile, et part en longues oscillations, qui s’arrêtent dès qu’on relâche les manches.
On peut alors tâter de la boucle droite. Petite prise de vitesse, et on tire… sans problème pour exécuter un beau rond dans le plan vertical
Mais la première fois que j’ai réalisé cette opération, j’ai frémi. Les ailes prennent en effet un impressionnant dièdre…
Je suis passé ensuite au vol dos, qui s’effectue aisément avec une très légère pression à piquer. Sympa comme tout ! On peut même continuer à grimper dans l’ascendance avec la tête en bas. Il faut noter que le volet de dérive m’a semblé plus efficace dans cette position !
La boucle inverse ? Elle demande un poil plus de volume que la droite, toujours avec ce dièdre que prennent les ailes au bas de la figure !
Et si on combine les trois gouvernes, il est possible d’obtenir de jolis déclenchés, pas violents, sans même avoir besoin d’une prise de vitesse extraordinaire. Tout revient en ordre dès qu’on relâche les manches.
Il va sans dire que la faible masse du modèle ne permet guère d’envisager des figures en série.
Cependant, j’ai été surpris par la capacité de ce petit FOX à accélérer joyeusement.
Plusieurs fois, je me suis amusé à le faire dégringoler du sommet de l’ascendance, et le faire passer comme un bolide devant moi, dans un sifflement bien agréable.
La restitution étant toutefois modeste, il se ralentit vite dans la ressource qui suit.
Phase indispensable et incontournable ! Après avoir testé les capacités de l’engin à voler lentement, je n’avais gère de souci dans le domaine. J’avais pourtant programmé les ailerons à se relever en guise d’aérofrein. Mais cela ne me paraît pas vraiment utile, car en se rapprochant du sol, le Fox a besoin qu’on le relance en piquant un peu, il aurait même tendance à se positionner en stationnaire face au vent. Aurais-je opté pour un centrage trop arrière ?
Ce Fox n’est pas maquette, ne serait-ce qu’au niveau des ailes qui devraient posséder un saumon nettement plus étroit. Mais il a quand même une très bonne bouille qui, sur un modèle en mousse, est agrémentée par la verrière transparente.
On m’avait dit le plus grand mal concernant ce système de commande adapté du RDS. ( Rotary Drive System)
http://www.youtube.com/watch?v=X5JoxLxJ3tM&feature=related
Si on n’y apporte pas le plus grand soin, cela génère du jeu rendant le pilotage délicat. Pour l’instant, cela me semble très correct. Je vais guetter le comportement de ces commandes quasi invisibles et peu sensibles à la végétation puisqu‘il n’y a aucun guignol à dépasser. Et si par hasard, elles finissaient par manifester un jeu trop important, il me sera facile de revenir à un système plus traditionnel. Juste un mauvais point pour le volet de dérive que j’aurais aimé voir collé de façon à obturer ce vilain jour néfaste au rendement !
Ø Je crois que mon premier objectif sera de rigidifier la voilure.
Insérer un tube carbone diamètre 6mmm dans celui existant… Je devrais trouver ça au rayon cerf-volant chez Décathlon.
Et si je trouve du plat de carbone comme on peut en mettre dans les ailes de modèles indoor, je ne vais pas me priver de le faire afin de rigidifier l'ensemble.
Ø Lester davantage le modèle, avec une gueuse de plomb afin d’augmenter la charge alaire, donc améliorer la restitution, rendre plus violents les déclenchés…
Mais plutôt avec un accu plus lourd… si je parviens à le loger tout en respectant le centrage. Cela devrait me permettre de gagner en autonomie moteur. Notons qu’hier où j’ai fait voler une heure, j’ai utilisé le moteur 55 secondes, et j’ai dû recharger 513 mAh sur un accu de 1050.
Ø La jolie verrière : elle est arrimée par un ergot à l’arrière et deux pattes en plastique latéralement sur l’avant (comme sur l’Easy Glider Pro)… A tort ou à raison, je n’ai qu’un confiance limitée dans le système, d’autant plus que cette verrière ne ferme pas très bien : elle présente une lèvre par rapport au profilage du nez, et j’ai peur que sur une prise de vitesse, tout ça ne s’éjecte ! Plutôt que de scotcher le nez avant chaque vol, je pense que je vais insérer un petit élastique là-dessous…
Ce petit modèle me plaît bien. Il vient compléter un domaine de vol que je trouvais insuffisant sur l’Electro Junior ou l’Easy Glider pro.
Et si j’ajoute que, malgré ses petits défauts, je trouve son rapport qualité prix fort intéressant, vous ne serez pas surpris d’apprendre que je luis mettrais volontiers un joli 18 sur 20 !
Envergure : 1800m
Longueur : 880mm
Surface alaire : 23 dm²
Masse annoncée : 685 grammes
Masse obtenue (sans la déco) : 686g avec un accu 3S/1050
Charge alaire : environ 30g/dm²
Hélice 10x6 repliable
Moteur brushless
Distributeur : T2M www.t2m.fr
Album photos ici :
https://picasaweb.google.com/104003666207931930280/FoxEPPElectrique?authuser=0&feat=directlink
Fox EPP électrique
2 août 2012
> de Bernard MUNOZ |
> https://picasaweb.google.com/lh/sredir?uname=104003666207931930280&target=ALBUM&id=5772005779370251633&authkey=Gv1sRgCNrQlbfDkojkMg&feat=email
Tous les chemins mènent à Rome...
Un garçon dans le vent
Quand j'étais ado, on évoquait parfois les Beatles, en disant d'eux: "Quatre garçons dans le vent".
Qui chantaient:
"All you need is love..." (Tout ce dont vous avez besoin, c'est d'amour...)
Mais aujourd'hui... le seul garçon "dans le vent" dont je veux parler, c'est moi!
A qui l'on pourrait dire:
"All you need is slope..." (tout ce dont tu as besoin, c'est d'une pente)
Merci Daniel de m'avoir suggéré ce jeu de mots!)
Il faut dire que vous devez déjà connaître mon goût pour les engins volants que sont les modèles réduits.... que j'adore faire jouer avec le vent!
Surtout les planeurs... en vol de pente justement!
J'ai la chance d'habiter une région de bocage, avec des collines, sur lesquelles vient opportunément frapper le vent.
De ce fait, l'air est soit obligé de contourner l'obstacle, soit de passer par dessus.
Et c'est cette seconde option qui m'intéresse.
Car "en passant par dessus", le vent génère une force ascensionnelle dont je tire profit afin de faire voler mes "zoiseaux" aussi longtemps que possible, en utilisant une énergie absolument gratuite.
Et si l'on aborde le problème "énergie"... on va largement déborder du sujet modélisme.
En effet, la communauté de communes de Bais voit actuellement pousser des éoliennes. Elles seront à terme 9, capables de fournir davantage que nos propres besoins locaux en électricité, hors chauffage.
L'une d'elles, située du côté de La Roche, vient tout juste de voir ses travaux de terrassement débuter.
Située à proximité d'une de mes zones de vol, elle ne gênera en rien ma pratique...
Je peux même supposer que les aménagements au niveau des chemins d'accès risquent de me raccourcir le temps consacré à rejoindre le site.
Ce que j'ai tenté de vérifier ce matin.
Je partais en effet à pied du point rouge "La Roche".
A l'avenir, il devrait m'être possible de stationner à l'endroit "voiture" (voire un peu plus près), et de cheminer selon le trait bleu. (500mètres environ).
Et ce matin, longeant un champ de blé, j'ai la surprise d'apercevoir... une biche? un chevreuil?.
L'animal ne m'a pas vu.
Avec d'infinies précautions, je sors mon téléphone afin de pouvoir effectuer un cliché... mais je n'en aurai pas le temps.
Le cervidé s'enfuit en effectuant de magnifiques bonds, disparaissant au milieu des céréales.
Effectuant alors quelques dizaines de mètres en montant, je vois déboucher... sans doute le même animal, qui m'offre à nouveau un réjouissant spectacle...
Mais toujours pas de photo!
Je m'installe ensuite au point "Décollage de ce jour".
Parce que cela fait bien longtemps que j'ai dû abandonner le point "Très ancien décollage"... en raison du maïs omniprésent.
Avec l'option qui me reste... la haie en contrebas ne permet plus de décoller en planeur pur. (voir cliché ci-dessous).
Il faut nécessairement utiliser un peu de moteur électrique afin de gagner la zone ascendante avec un maximum de sécurité.
Ensuite, le vol est très facile: la portance est au rendez-vous!
Cela monte très haut. Mon planeur va de temps en temps tutoyer des vols d'hirondelles, qui matérialisent les ascendances.
Quelle en est la raison?
Ben.. naturellement paresseux, mais pas forcément dénués de cervelle, les oiseaux y trouvent à bequeter tout un tas de moucherons évoluant dans la masse d'air qui monte!
A d'autres moments, c'est avec deux buses que mon planeur tournicotera dans le ciel.
Tout en pilotant juché sur mon promontaire, je bénéficie d'un magnifique panorama, avec le Montaigu en arrière-plan.
Emetteur au bout des pouces, je vais même essayer de prendre un cliché.
Mais c'est pas facile! Il me faudrait au moins trois mains.
Et puis sans zoom sur mon smartphone...
M'enfin... vous devriez quand même distinguer mon oiseau à la verticale du Montaigu. (détail ci-dessous).
Bientôt, j'aperçois au loin comme un rideau gris qui s'avance.
Mais j'ai l'habitude! Lorsque j'utilise cette fichue pente, je sais par expérience que la pluie ne va pas tarder... De quelques dizaines de minutes à plusieurs heures.
Et aujourd'hui, face à la menace qui se précise, je fais sagement atterrir mon planeur au bout d'une quarantaine de minutes... puis je regagne gentiment ma voiture.
Pour ce faire, je me glisse dans le sentier pédestre (Voir sur le schéma: Chemin habituellement emprunté).
Deux piverts décollent en braillant.
Un peu plus loin ce sont des pigeons qui partent en froufroutant.
Puis un geai aux ailes multicolores.
J'arrive à la voiture.
Déjà quelques gouttes de pluie semblent pointer leur nez.
Démontage du modèle, que je range dans le coffre...
Quelques centaines de mètres, et les essuie-glaces automatiques se mettent en route.
Au niveau timing, je me suis montré pas trop mauvais!
Voilà, j'ai donc été un "garçon dans le vent"... durant un laps de temps tout de même un peu trop court à mon goût.
Mais j'ai eu le loisir d'apprécier quelques images fort sympathiques!
Situation que j'aime...!
"All you need is love..."
¿ Cómo te llaman ?
¿ Cómo te llamas ?
Allez savoir pourquoi, mais l'autre nuit, alors que je traverse une coutumière et relativement courte insomnie, me reviennent quelques images de mon grand-père maternel, le célébrissime José-Bernardino Duarté, l'immigré espagnol peu scolarisé, devenu casseur de cailloux afin de gagner sa vie en France.
Images illustrées par une courte anecdote extraite des nombreuses histoires qu'il se plaisait à nous raconter, nous autres, ses petits enfants.
Et pourquoi celle-là plus qu'une autre ? Mystère !
Mais elle fait partie des innombrables « fables » qu'il nous narrait au fond du jardin, lui assis sur une chaise hors d'âge, pendant les pauses qu'il s'accordait pour griller une petite cigarette.
Et nous, sur une botte de foin, ou une bassine retournée.
Tels des oisillons affamés, nous n'en perdions pas une miette.
Mais il est temps que je vous fasse partager cette « fable ».
Je ne sais plus quel âge je pouvais bien avoir, mais je me souviens fort bien de l'anecdote.
Elle met en scène deux personnages espagnols, dont la tenue vestimentaire laisse supposer qu'ils ne fréquentent pas le même monde.
Et mon grand-père raconte...
S'adressant au rustre qui se trouve devant lui et qu'il ne connaît pas, le mieux vêtu demande :
« Cómo te llaman ? »
Et l'autre tout naturellement de répondre :
« Me llaman El Tonto ! »
(Que l'on pourrait traduire par : « On m'appelle l'idiot, le simplet...)
C'est alors que le « noble » se rebiffe, cherchant presque à faire la leçon à son interlocuteur .
Cependant, pour les besoins de la bonne compréhension de cette histoire, permettez que je la fournisse maintenant entièrement en français.
« Mais, El Tonto, ce n'est pas ton nom !
- Assurément, réplique alors le rustique malicieux, mais vous ne m'avez pas demandé mon nom, vous m'avez demandé comment ON m'appelle. C'est pourquoi je vous ai fourni mon surnom, et pas mon nom !
Tout au long de ce dialogue, mon grand-père me fit remarquer au moins deux choses :
-
le tutoiement utilisé par «le Noble » envers une personne qu'il semble toiser du haut de sa magnificence.
-
Et le vouvoiement poli du rustique, qui manifestement prend ses distances, semblant vouloir faire comprendre à son interlocuteur : «Nous n'avons pas gardé les vaches ensemble, même si c'est mon lot quotidien ! »
Mais est-il nécessaire que je pointe le plus « Tonto » des personnages de cette histoire...
Je me souviens fort bien des questionnements auxquels me soumit mon grand-père... m'incitant à réfléchir, à observer les nuances, les comportements des personnages mis en scène... sans jamais trancher de façon abrupte, me laissant évoluer au fil de nos échanges,
Tout en nuances... à petites touches.
Pas de discours péremptoire.
Ce grand-père qui aurait tant voulu que je devienne interprète, afin de pouvoir rendre la communication des gens plus facile.
Lui qui s'était mis à étudier l'Esperanto...
Ce grand-père fort malicieux, qui m'avait fait comprendre de façon très amusante une subtilité du langage espagnol, et la différence ô combien pertinente entre « Comment on t'appelle » ( Cómo te llaman ?) Et « comment tu t'appelles ? (Cómo te llamas ? = Quel est ton nom ? »
Est-il par ailleurs nécessaire que je disserte sur la valeur d'un nom par rapport à un sobriquet ?
Quant à la pertinence de la réponse fournie à une question plus ou moins humiliante... je vous laisse juge !
Tout au long de cette histoire, mon aïeul semblait avoir eu un énorme plaisir à savourer la leçon donnée par l'homme du Peuple à celui qui se croyait d'une essence supérieure.
Et ravi de m'avoir fait partager l'une de ses fables morales dont il avait le secret.
Dois-je vous dire que j'attends maintenant ma prochaine insomnie...
Imaginez que me revienne une autre histoire racontée par mon grand-père !
Ah, je ne saurai terminer cette anecdote sans vous avoir dit comment le surnommaient ses collègues entrepreneurs de carrières, autres casseurs de cailloux ?
¿ Cómo lo llamaban? (Comment l'appelaient-ils ?)
Parlant de lui, ils l'appelaient... le philosophe.
Sobriquet peut-être, mais dont je suis très fier!
PS: sur le cliché joint, mon grand-père José Bernardino et l'un de mes cousins, qui adorait faire des grimaces. Mais vous le connaissez déjà; il se prénomme Pascal!
Altruisme, vous avez dit "Altruisme"
Ce sera juste une histoire courte.
De celles qui vous illuminent pour une journée entière.
C'était mercredi dernier.
Sur le camping de Ste Marie sur Ouche où j'ai "planté" ma caravane, je vois sortir du bloc sanitaires un papa et son fils se tenant par la main.
Le gosse me paraît avoir 5 ans tout au plus.
Et durant le court instant où ils passent non loin de moi, je peux entendre une bribe de conversation.
C'est le petiot qui, levant les yeux vers son père, annonce avec un large sourire:
"Elle va être contente, maman, ça va vraiment lui faire plaisir!"
C'est tout ce que j'ai perçu du dialogue.
A propos de quoi s'appliquait ce: "Elle va être contente, maman, ça va vraiment lui faire plaisir!"
Peu importe.
Mais je ne saurais vous dire à quel point j'ai été charmé.
Et combien ma journée s'en est trouvée radieuse.
Qu'un si petit enfant soit en mesure de se projeter ainsi, tout en se réjouissant par avance que sa maman puisse être contente...
Agir en pensant aux autres... et au plaisir qu'on va leur procurer.
Voilà un bien bel exemple d'altruisme!
Tout ça m'a l'air bien L'Ouche
Le Canal de Bourgogne entre Pouilly en Auxois et Dijon, c'est parfois une sorte de goulet où l'ancienne voie ferrée, la route, le canal et son halage essaient de suivre le cours de l'Ouche... (d'où le titre alambiqué!)
Et tout ce petit monde tente de partager le même petit lit ! Pas si facile.
Exception faite du tronçon entre Pont de Pany et Dijon où l'on aura la joie de pédaler sur du goudron, ce halage n'est malheureusement pas toujours très roulant, avec des passages aux nombreux nids de poules.
Et sur les 58 km de ce parcours, on peut croiser de grosses péniches occupées par des « touristes » pour la plupart anglais...
Mais quand après avoir parcouru quelques méchants kilomètres à vélo et quand l'estomac semble crier famine...
Ah, ces furieuses odeurs de cuisine qui sortent des bateaux et qui viennent vous taquiner !
Elles vous donneraient volontiers envie de demander peut-être pas le gîte, mais au moins le couvert !
Parmi les spectacles amusants de cette année, j'ai découvert un gros matou-marin !
Il semblait régner sur une pénichette... mais donnait fortement l'impression d'avoir envie de retrouver le plancher des vaches... avec ses "gentilles" petites souris !
C'est sans doute la raison pour laquelle sa maîtresse le cramponnait par le collier, tentant de le maintenir à bord.
Et puis des hérons en pagaille... parfois 4 dans la même prairie. Raides comme des piquets avec lesquels on peut les confondre.
D'écluses notables ? Pas vraiment. Elles ont beau être presque toutes habitées, elles ne m'ont pas semblé autant personnalisées que sur d'autres canaux,
Faut-il y voir un lien avec le fait que les gens chargés d'effectuer les manoeuvres d'éclusage (à la main pour la plupart) sont très souvent des vacataires qui gèrent plusieurs biefs, se déplaçant à l'aide d'un scooter?
Je noterai toutefois l'écluse 34S, tenue par des germanophones polyglottes et accueillants, qui proposaient toutes sortes de fritures où l'oignon tenait une place de choix.
Et puis je ne peux résister au plaisir de vous narrer cette rencontre avec un camping-cariste,
Avec lequel je devise gentiment sur ma passion des canaux, et à qui j'explique ma façon de procéder :
« J'installe ma caravane sur un camping d'où je rayonne avec ma voiture qui dépose vélo+bonhomme à l'endroit du canal que j'ai envie de parcourir... »
Et le type s'adresse soudain à son épouse en s'égosillant :
« Maman, Maman, viens voir... le monsieur... il fait tous les canaux de France ! »
Oh, faut pas y aller si vite cher ami...
Mais voilà-t-y pas qu'il commence à me parler du canal du Midi (ben c'est vrai qu'il a travaillé longtemps à la raffinerie de Frontignan).
Et pensant me coller, demande si je savais où le « Midi » se terminait... du côté de Sète.
Ma réponse le sidéra : « Dans l'étang de Thau, à Marseillan, lieu-dit les Onglous ! »
Et me posant d'autres questions sur l'escalier d'écluses de Béziers ou autres détails, il se vit à nouveau apporter les réponses !
« Maman, Maman, mais c'est une véritable encyclopédie, ce type ! Même moi, j'm'en rappelais plus » .
No comment !
C'est le moment d'avoir une petite pensée pour ce pauvre canal du Midi, chef d'oeuvre de Riquet, qui va se voir décapité de tous ses platanes, victimes d'un chancre.
Combien d'années avant qu'il ne retrouve son lustre d'antan ?
Toujours à propos du canal du Midi, j'ai croisé un jour une pénichette dont le port d'attache était Sète ; elle montait vers Pouilly...
Mais quels chemins avait-elle empruntés pour se retrouver sur « le Bourgogne »
C'est alors que me sont revenues les paroles d'une chanson composée par le sétois Brassens « Non, les braves gens n'aiment pas que...
l'on suive une autre route qu'eux ! »
Mais à propos des canaux de France, en y réfléchissant bien, n'ai-je pas déjà à mon actif : le canal du Nivernais, le canal du Centre, le canal du Midi, et maintenant le Bourgogne... sans compter que j'ai déjà entamé le canal de Nantes à Brest... et une partie de la Loire à vélo...
Et à chaque fois dans les deux sens !
Ah, je sais, tout ça n'a rien d'un exploit sportif, mais ce n'est pas ce que je recherche; ma quête est bien ailleurs !
Voyez plutôt la suite... concernant mon dernier parcours, riche en rencontres de toutes sortes...
Départ vers le Nord Ouest, alors que le vent est encore endormi.
Lisse comme un miroir, le canal n'a pas une ride. Une légère brume s'en dégage.
En arrivant pédale basse, les ripatons se font caresser par le sillon d'herbe humide qui file parfois au milieu du halage.
Mais attention aux mollets qui se font agresser par les traîtresses orties si on s'approche un peu trop du bord...
ll faut maintenant vous dire que, lorsque je démarre un trajet « aller » le matin, c'est toujours en pensant au retour, quand j'aurai changé de sens. Parce que très tôt, le vent n'a pas encore pris le temps de se tonifier. Ce qu'il fera tout au fil de la matinée,
N'avez-vous jamais pensé qu'au retour, les muscles fatigués se montreront reconnaissants d'avoir un apport énergétique gratuit, grâce au souffle « vent dans le dos » qui rendra les derniers km presque trop faciles ?
Déjà en montant "brise de face" me parviennent des bouquets d'odeurs qui signalent ce que je vais découvrir.
Il est par exemple très facile de savoir que dans quelques instants on va rencontrer des chevaux ; leur puissant crottin les trahit. Au passage, n'avez-vous jamais remarqué la position tête bêche que prennent souvent deux chevaux, afin de s'émoucher mutuellement ? Bel exemple d'entraide animale, n'est-ce pas ?
Un peu plus loin, je suis presque agressé par le suint aigrelet de quelques moutons paissant une herbe bien grasse. Leur odeur contraste fortement avec les suaves effluves des arbres à papillons tout proches.
Et dans cette région céréalière, je ne peux oublier la paille tout fraîche, que le vent léger fouette malgré tout en emportant quelques petites nuées de poussières odorantes.
J'y ajoute avec plaisir les senteurs du foin étalé « à la galette », qui sent bon comme chez nous.
J'apprécie nettement moins la vase remuée par les péniches, âcre, presque amère...
Avant même d'arriver dans un coude du canal, mes narines sont alertées par des odeurs de soudure à l'arc. C'est alors que je découvre des ouvriers, « entreteneurs » des palplanches métalliques.
L'un d'eux a le corps dans l'eau. Son « pistolet » illumine l'espace d'éclairs agrémentés de crépitements secs,
Quelques 100 mètres plus bas, un ouvrier nettoie les berges. Il est muni d'une pétaradante débroussailleuse qui vrombit ; ce qui dégage une étrange odeur d'herbe fraîche à laquelle se mélange celle du carburant « deux temps » consommé par sa machine.
Et en ce jour où le soleil avait enfin daigné se montrer, je ne saurai oublier la forte odeur dégagée par la crème solaire utilisée par les gens que j'ai pu croiser sur toutes sortes de vélos : en tandem, vélo à trois roues, vélo couché.
Et combien d'autres attelages utilisés par des familles tirant remorque... contenant bagages, enfants ou toutou.
Jamais je n'en avais vu autant que ce jour-là... (mercredi 18 juillet)
Vous parlerai-je aussi des libellules, parfois en nuages, nombreuses comme jamais auparavant ! Effet de la chaleur retrouvée?
Mais tout en pédalant, il m'arrive parfois d'entrer dans une sorte d'essaim, et je ressens comme un léger craquement à chaque impact d'un insecte sur mon corps !
Notons hélas qu'aucune « demoiselle » n'acceptera d'être dans le collimateur de mon appareil photo !
Et puis, je terminerai par cette péniche au nom hollandais... 132 tonnes que disait le panonceau qu'elle arborait. (pas celle du cliché ci-dessous, plus grosse que "ma" péniche d'origine hollandaise qui elle, avait pourtant une taille un peu moins impressionnante que "Prospérité")
Alors que le drapeau à l'avant signale un vent soufflant de babord , elle se pointe nettement en travers de l'écluse et sur la droite de l'entrée. Pas dans l'axe du tout.
Je me dis tout de suite : « Ben ça va être chaud ! »
Heu... Moi, j'aurais sans doute visé plus à gauche afin de tenir compte de la dérive due au vent... M'enfin !
J'suis pas capitaine au long cours, moi... je ne suis qu'un modeste pédaleur !
Mais il faut avouer que ces mastodontes de tôle possèdent une manoeuvrabilité proche de celle d'un pachyderme !
Quoi qu'il en soit, j'assiste à un spectacle haut en couleurs :
Violents coups de gaz, rapides mouvements de rotation imprimés à la barre qui tourne comme une folle, et que l'on n'a sans doute jamais maltraitée de la sorte !
Marche avant !
Marche arrière !
Valse hésitation...
Et ça se met encore plus en travers !
Derrière l'hélice, l'eau est en effervescence... d'une couleur brune inhabituelle.
Et c't'odeur de vieux fuel grillé... Avec un pot d'échappement qui s'affole en crachant une fumée opaque.
Vite envoyées vers l'avant, deux « marinettes » glissent des morceaux de corde tressée pour amortir le choc (pas la place où insérer des ballonnets dont sont munis les pénichettes de location)
Le bateau entre tout de même dans l'écluse, corps tout en travers, raclant et tapant, dans une bruit assourdissant... Pauvre péniche qui gémit face à ces mauvais traitements
Et moi mort de rire (intérieurement) m'adressant à l'une des jeunes femmes qui se trouve à l'avant :
«Ah, la marine d'eau douce, c'est tout un art, n'est-ce pas ? » Et sa réponse qui fuse : « Surtout quand il n'est pas maîtrisé !»
Puis après quelques secondes de méditation:
« Mais qu'est-ce que vous voulez, y'en a qu'aiment ça ! »
Le clou du spectacle va survenir lorsque le capitaine intime l'ordre à l'un de ses gamins :
« Va voir l'éclusier et demande lui où on est !
- Ecluse 27 ! » que répond l'homme aux manivelles et au t-shirt orné du sigle VNF. (Voies Navigables de France)
Tout guilleret, le gamin rapporte alors l'info à son « captain », qui déplie alors fièrement son livre de navigation... montrant ainsi qu'il maîtrise parfaitement la situation !
C'est cela aussi la vie d'un canal.
Avec tous ces gens qui l'animent, de façon cocasse parfois!
Le Bonheur en quelque sorte!
Jeux d'eaux
Cela fait déjà un certain temps que je ne vous ai pas parlé de mes goûts pour les "jeux" d'eaux.
Ceux qui sont propres à m'émerveiller : je veux évoquer bien évidemment les canaux. Car j'avoue illico mon admiration devant le génie humain, lorsqu'il réalise ce que je considère être de véritables chefs d'oeuvre.
Songez qu'à l'époque où ces voies navigables artificielles ont été conçues, il était hors de question d'utiliser niveau laser ou autres GPS !
Quant aux gros engins de chantier...
Chapeau, messieurs !
C'est sans doute aussi pour ces raisons que j'aime entraîner mon VTT vers les halages, là où chacun est obligé de prendre son temps, de vivre au rythme de l'eau, loin du stress dont certains font leur quotidien. Un bonjour par-ci, un signe de main par-là... Echange de quelques mots avec un éclusier, petite conversation avec des plaisanciers sur leur pénichette... ce qui me donne souvent l'occasion de réviser mon anglais scolaire...
Et ainsi coule le temps.
En ce mois de juillet 2012, j'ai donc décidé de « finir » le canal de Bourgogne. Vous savez sans doute que j'ai déjà parcouru le halage entre Migennes et Pouilly en Auxois.
Il me reste donc à faire la partie orientale vers Dijon.
C'est pourquoi j'ai installé ma caravane à Sainte-Marie sur Ouche, qui offre un tout petit terrain de camping au bord du canal, très tranquille...
Sauf qu'en matière de beau temps... ben... je suis logé à la même enseigne que les trois-quarts de la France, et il me faut jongler avec les caprices de la météo.
Aujourd'hui c'est vendredi 13, c'est le jour de l'Epoisses... le matin même, j'ai en effet acheté un délicieux fromage issu de ce village bourguignon!
Poisse ?
Ben ouais, il pleut ! Installé sous mon auvent, je « contemple » la pluie, incessante, tenace.
Et chacun de composer avec... tel cet anglais!
Un pédaleur de canal pénètre sur le camping, trempé jusqu'à la moelle ; les sacoches de son vélo dégoulinent...
Comment le pauvre va-t-il pouvoir trouver des vêtements secs ?
C'est juste à ce moment que je suis surpris par un drôle de phénomène : accumulée lentement sur la toile de mon auvent, une poche d'eau vient de se déverser au sol... dans un bruit de petite cataracte !
La toile n'étant pas très bien tendue... Je comprends aisément que le liquide va s'accumuler inexorablement dans un coin et provoquer un déséquilibre...
jusqu'au moment où la masse augmentant et tiraillant gentiment sur l'un des tendeurs en caoutchouc, la poche d'eau va déverser son contenu sur l'herbe !
Mais je repars bien vite dans mes cogitations fumeuses... Jusqu'à ce que j'en sois à nouveau sorti par le même phénomène.
La pluie m'invitant à jouer, je vais alors accepter sa proposition et m'amuser avec cette eau malicieuse, pour noter l'heure du déversement... Noter encore. Et puis encore.
Observant mes notes, je constate alors que le phénomène se reproduit avec la quasi-régularité d'un métronome : toutes les 4 minutes 30 environ!
Sans le vouloir, je viens de « réaliser » une clepsydre, une horloge à eau... enfin presque... disons plutôt un minuteur permettant de cuire des œufs durs !!! Très durs!
Je décide alors de « perfectionner » mon jeu : je veux en effet obtenir un cliché du phénomène. Alors que la pluie continue de tambouriner sur la toile de l'auvent, je guette...
Appareil photo en main, je guette en effet le moment où la poche va déverser son eau. Non seulement il me faut être patient, mais il me faut aussi cultiver mes réflexes afin d'appuyer pile poil au bon moment ! Un cliché... un autre encore... Et toujours le même éclat de rire lorsque l'eau frappe le sol !
Et puis si je me montrais un poil plus malicieux ?
En me positionnant correctement, je vais maintenant tenter de faire croire que cette eau se déverse... dans un verre !
Ah ! Il me faudra bien quelques tentatives infructueuses avant de trouver le bon cadrage et être prêt à l'instant fatidique. Mais dans la mesure où je crois être un brin tenace et méthodique, je vais enfin obtenir ce que je cherchais.
Pourtant pas de photoshop ou autre logiciel de montage ! L'eau de mon auvent se « déverse » dans le verre !
Ah ! Mais ne vous avais-je pas dit que j'adorais les jeux d'eaux ? Surtout quand il faut « tuer » le temps !
Le mauvais temps !