J'aurais tant aimé...
En effet...
J'aurais tant aimé...
Dans la mesure où "Dame Nature" pète de santé.... j'aurais tant aimé vous faire partager ses couleurs sur un fond de ciel tout bleu.
Le jaune des colzas que les fleurs de pissenlits tentent d'égaler...
Le vert cru des blés naissants....
Le blanc frais des cerisiers...
Le mauve en dégradé des magnolias...
Mais le soleil ne se montrant pas, j'ai renoncé à me glisser dans le bocage afin de prendre une multitude de clichés.
J'aurais tant aimé...
C'est donc un peu par dépit que j'ai opté pour une séance de vol.
Et comme le vent était Nord-Est, je suis parti en direction de l'Hermangerie... au pied du mont Rochard facilement reconnaissable à son grand pylône.
Mais je me suis tout de même posé quelques questions...
Parce que là-haut, le vent hurlait dans les branches.
Les herbes faisaient le dos rond sous les rafales.
J'ai quand même osé sortir mon motoplaneur "Diamant", que j'ai pris soin d'assembler bien à l'abri de la voiture.
Puis j'ai commencé à escalader la prairie.
Le vent secouait mon modèle que j'avais bien du mal à calmer.
Et ses ailes se comportaient comme un Kite surf qui m'aurait tiré vers le haut!
C'était autant d'efforts à faire en moins!
Mais quand il a fallu se positionner face au "Sieur Eole" afin de lancer, j'ai compris que ce ne serait pas très facile.
Une pichenette a pourtant suffi, et mon bel oiseau est parti tout seul... en se déhanchant comme un malade tant les turbulences étaient fortes.
Tout en gagnant une certaine altitude, il a fallu que j'atteigne une zone située beaucoup plus en avant pour que se calme la danse de Saint-Guy.
Mais tout était relatif.
J'aurais tant aimé...
J'aurais tant aimé que le vent soit moins violent et moins bousculeur...
Mais il était trop tard... et je songeais déjà avec quelque inquiétude au "joli" moment où il me faudrait atterrir.
Car sur cette pente limitée tout en haut par une haie, il est impossible de se présenter vent de face; ce qui complique encore la manoeuvre.
J'avais froid.
Des larmes tourbillonnaient derrière mes verres de lunettes.
J'aurais tant aimé...
J'aurais tant aimé abréger ce vol...
Mais chaque tentative pour poser mon modèle s'avérait hasardeuse...
Une fois, cinq fois, dix fois?... je me suis présenté pour l'atterro.
Qu'une bourrasque compromettait vivement...
Et je faisais repartir mon pauvre Diamant.
Pas une seule accalmie en vue...
J'aurais tant aimé...
Quand soudain, lors d'une présentation vent 3/4 arrière, je réalise brusquement qu'un grand coup de dérive vers la gauche immédiatement suivi d'une sortie des aéro-freins, tout en contrant aux ailerons.
Et toc, posé!!!
Tout cela s'est déroulé à la vitesse de l'éclair.
Un atterrissage réflexe, issu sans doute de ma longue pratique du modélisme.
Mais ravi de m'en tirer à si bon compte, je m'en vais récupérer mon modèle qui m'attend sagement dans l'herbe grasse.
Le vol a duré 10 loooooooongues minutes!
J'aurais tant aimé...
Découvrez la Mayenne
Just for fun!
longuement conversé.
Touristes d'un week-end, avec lesquels j'aiNouveauté sur overblog
Le site Overblog qui héberge mes élucubrations m'a envoyé un mail: la page administration qui me sert à rédiger les articles a subi une grosse mutation...
Mutation qui ne devrait rien changer au niveau des lecteurs... m'a-t-on expliqué.
Mutation qui devrait -paraît-il- m'offrir davantage de possibilités, mais à laquelle je dois m'habituer...
C'est ainsi que j'ai en bien du mal à comprendre comment modifier la fonte du texte, sa couleur, italique ou pas... Le passage par l'option Convertir en section HTML... Basculer vers le mode textuel...
Quant à la gestion des photos et leur insertion dans le texte, leur dimensionnement... ben même si je commence à y voir un peu plus clair, je trouvais l'ancienne formule beaucoup plus pratique!
J'ai aussi tremblé quand je me suis aperçu que je n'avais plus accès à mes anciens textes! Dès lors comment les modifier, ou les supprimer si besoin est.
Mais après 24 heures d'une longe attente, je les ai vu revenir dans mon espace Admin. Ouf!
Si donc, amis lecteurs, vous constatez des anomalies sur bernardino.over-blog.net ne soyez pas surpris, et veuillez m'en informer afin que je puisse transmettre aux gérants de la boutique overblog....
Feu mon Toshiba Satellite A60-202
Cela faisait déjà un bon moment que cet ancêtre commençait à donner des signes évidents de fatigue.
Onyx... soit qui mal y pense!
Ce jeudi 11 avril, la météo me fournissait les renseignements ci-dessous:
Moyennant quoi, dans la mesure où il y avait du Sud-Ouest dans l'air, c'était volable du côté de La Roche.
Je dépose mon petit Onyx dans le coffre de la voiture, et j'emporte une grosse pelisse à mettre par dessus mon blouson.
Juste au moment où je démarre, j'entends un véhicule toutes sirènes hurlantes qui traverse le bourg.
SAMU, Police?
Après avoir parcouru les 3 petits km qui me séparent du parking, je descends de voiture, et mon oreille est immédiatement attirée par le ronflement d'un hélico qui rôde dans le coin.
Mais le ciel est gris, et il m'est impossible de savoir quelle est la couleur de cet oiseau métallique.
Pendant que j'assemble mon modèle, je jette un oeil en direction de l'éolienne. Elle est immobile, deux véhicules sont à ses pieds, et un filin pendouille sur l'arrière de la nacelle.
Travaux de maintenance sans aucun doute.
Et j'entame la grimpette sur les 250m qui me séparent de l'endroit où je vais lancer le planeur.
Lorsque je débouche au sommet, le vent me fouette le visage, et je suis bien heureux d'avoir également pensé à prendre une casquette munie de rabats.
Vérification des gouvernes, et hop, je lance.
C'est alors qu'un pivert va se livrer à un exercice de tir avec arme automatique. Par courtes rafales, il s'en prend à un tronc tout proche...
Les vers n'ont qu'à bien se tenir!
Quant au planeur, il s'élève avec aisance.
De temps à autre, il est rejoint par un couple de corvidés au comportement fort pacifique.
Vers l'Ouest, 3 des 4 éoliennes d'Hambers brassent l'air gentiment.
Et l'hélico revient dans les parages.
Sur le chemin de randonnée longeant mon terrain de vol passent quatre vététistes...
Je suis tout occupé à jouer avec les différentes phases de vol du modèle, volets baissés ou relevés selon les conditions, quand je crois entendre des voix.
Tout en pilotant, je remonte un peu la pente... et au bord du chemin conduisant à l'éolienne "La Roche", j'aperçois... une voiture de gendarmes.
D'ailleurs, l'un d'entre eux vient à ma rencontre.
Je fais atterrir mon Onyx.
Mais qu'aurais-je fait de mal pour qu'on déploie ainsi une telle armada?
Nous nous saluons, et l'homme au blouson bleu me demande:
"Du haut de votre promontoire, vous n'avez pas observé des voitures qui filent comme des flèches?
- Ben, à vrai dire, non... C'est vrai que je peux apercevoir la longue ligne droite Bais/Mayenne, mais j'ai beaucoup plus souvent l'oeil rivé sur mon modèle... Tout ce remue-ménage...Vous cherchez quoi?
- Des gens qui ont commis quelques grosses bêtises! C'est pour ça qu'on a aussi sorti l'hélico!"
Ouf, ce n'est donc pas à moi qu'ils en veulent!
Honni soit qui mal y pense!
Et l'homme chargé de maintenir l'ordre public d'ajouter:
"Si toutefois vous apercevez une 407 verte ou une Audi grise, n'hésitez pas à faire le 17!
- Ok..."
Il redescend vers son véhicule... et moi, je rejette mon planeur...
Qui vole toujours aussi bien.
Avec une portance généreuse permettant d'enchaîner toutes les fantaisies possibles.
Mais, bien que douillettement vêtu, je commence à ne plus avoir très chaud.
Les ciel s'obscurcit, et je n'aperçois plus maintenant qu'une infime partie du pied de l'antenne installée sur le Mont Rochard tout proche.
Tiens, voilà quelques gouttelettes...
Un coup d'oeil au chrono de mon émetteur, qui affiche 45 minutes.
Bah, c'est raisonnable.
Prise de terrain.
Dosage précis du manche commandant les aérofreins crocodiles afin d'ajuster le point d'impact avec le sol.
Et atterro aux pieds... juste à côté de la borne géodésique matérialisée par 3 piquets.
Il me reste donc à redescendre vers la voiture... alors que les gouttes se font de plus en plus grosses et nettement plus nombreuses.
Mais, si vous êtes habitués de ce blog, vous deviez déjà savoir qu'un vol à "La Roche", c'est forcément les prémices d'une pluie à venir.
N'empêche que cet Onyx m'aura encore permis d'agrémenter mon carnet de vol avec 3/4 d'heure de pur plaisir. Même si la maréchaussée a joué un peu les trouble-fêtes...
Onyx soit, qui bien y pense!
(Clichés de l'Onyx réalisés sur une autre pente, un jour où le soleil brillait)
A quoi je joue la nuit...
Hello!
Comment fabriquer un stylet pour smartphone
Les écrans tactiles, c'est bien, mais...
Et quand je suis parti à la neige, avec des gants "normaux" au bout des mains... ben, sur les pistes... ça marche pas!
Ou alors, il faut acheter des gants spéciaux, munis d'un embout capable de faire défiler les différentes pages de l'écran. (Voir ci-dessous)
Mais, bien qu'étant assez pratiques, ces gants rendent la précision fort aléatoire.
De retour dans mes foyers, j'ai donc cherché autre chose...
Parce que en ce qui me concerne, et bien que ne possédant pas des gros boudins au bout de mes bras, il arrive parfois que j'aie des difficultés à pointer les cases du clavier tactile de mon Samsung.
Et je me disais qu'un stylet serait sans doute le bienvenu.
Je me suis donc rendu un jour dans un magasin spécialisé, et l'on m'a montré des trucs et des bidules, dont je trouvais le prix quelque peur prohibitif.
J'ai donc différé l'achat, etje me suis retourné vers le Net, pour tomber sur des sites où l'on vendait ce genre de gadget à 3 francs six sous...
Mais ça venait de très loin, de ces pays de l'Est où l'on évoque le soleil levant.
Fouinant encore un peu plus, j'ai découvert que des petits malins avaient fabriqué eux-mêmes l'outil.
Ah, voilà que ça devenait excitant pour les neurones du Mac Gyver qui sommeille en moi!
L'un de ces bidouilleurs avait même bricolé un truc semblant fonctionner, mais je trouvais sa solution un peu compliquée. De plus, il utilisait des morceaux d'éponge métallique à récurer... Bonjour l'écran!
La plupart des autres bidouilleurs avaient utilisé du coton tige et une bande de papier alu à usage ménager.
Mais je touvais l'aspect du produit fini quelque peu inesthétique.
Pour pallier cet inconvénient, d'autres enfournaient ce coton tige dans le corps d'un stylo bille genre Bic...
Et soudain, je suis tombé sur une autre site où l'on utilisait un brin d'antenne d'émetteur pour radio-commande.
Ah, ben ça, j'avais sous la main!
Et partout cependant, on nous expliquait qu'il suffisait de deux éléments :
- un bidule préhensible par la main, capable de conduire l'électricité statique.
- un"palpeur" légèrement humide, pour faire croire à l'écran qu'il s'agit bien d'un doigt humain.
C'est alors que j'ai avisé un morceau de tube laiton au diamètre suffisamment étroit. (sinon, autant utiliser ses doigts... et vous savez ce que je leur reproche)
J'y ai enfilé un mince fragment d'éponge, que j'ai ensuite subrepticement porté à la langue.
La suite?
Je vous laisse découvrir à partir de la vidéo...
Le Printemps de Chérancé
Chérancé et ses 170 habitants? Vous ne connaissez pas ?
Ah, quel dommage !
Pour ma part, j'ai découvert ce charmant village du Sud-Mayenne en 1951 lorsque, suite à la décision de mon père d'exploiter la carrière Saint Julien située sur la commune voisine de Châtelais, mes parents ont quitté Villaines la Juhel.
Nous avons « débarqué » au Moulin Neuf , dans une maison bordant l'Oudon.
Quelques mois plus tard, nous nous sommes installés dans le bourg, presque en face de la forge où régnait Edouard Pocher.
Maison dans laquelle est d'ailleurs née ma jeune soeur Mireille.
Nous y avons vécu jusqu'en 1961, année où nous sommes partis pour Château-Gontier.
Mais durant ces dix années, j'ai accumulé un tel tas de souvenirs que les circonstances m'ont conduit à en faire un petit livre.
J'ajoute que depuis quelque temps, ma sœur Mireille piaffait d'impatience : elle voulait que nous nous retrouvions dans ce village.
Les ingrédients étant réunis, il n'en fallait pas davantage pour qu'un projet prenne corps.
C'est ainsi que le 23 mars dernier, les 4 enfants Munoz sont descendus à Chérancé pour un pique-nique à la bonne franquette... dans la salle mise gracieusement à la disposition des convives par le maire Jacky Vallée.
Et par ce premier samedi de printemps, nous étions une trentaine de convives pas forcément de notre famille... mais Chérancéens de coeur, à échanger, bavarder, rigoler...
« Te souviens-tu quand ton père nous a tous emmenés à la fête communale de Niafles ? Nous étions installés dans les compartiments de la benne du camion !
J'te dis pas l'effet quand on est arrivés là-bas !»
Ce sont là des échanges de souvenirs pittoresques... mais il y en a eu des plus « sérieux » quand nous nous sommes sagement assis aux pupitres de l'école Joseph Vallée.
Il me faut cependant signaler un autre moment très fort lorsque nous avons été conviés à visiter "notre" maison du bourg, celle où est née Mireille.
Facilement identifiable grâce à son muret, cette petite maison est joliment rénovée par Mark et Eliane, un jeune couple britannique qui, séduit par l'endroit, y a élu domicile.
Grand merci à eux !
Toujours à propos de cette maison, je voudrais noter que, étant arrivée bien avant nous, ma soeur Marie-Jo avait eu le temps d'engager la conversation avec ses occupants britanniques, mais pas en français, pas en anglais non plus!
"Mais alors, me demanderez-vous, en quelle langue ont-ils bien pu bavarder, hein?"
Ben, tout simplement... en espagnol! Car Mark a séjourné 4 ans en Espagne!
Etonnant, n'est-ce pas?
Et puis midi est (trop vite) arrivé !
Chacun a spontanément proposé de mettre son « panier repas » à disposition de tout le monde.
Et je peux vous assurer que nous aurions pu tenir le siège un certain temps !
Quelle ambiance !
Après le repas, le soleil ayant décidé de continuer à faire la fête avec nous, le groupe s'est déplacé à pied afin de visiter le Moulin Neuf, où Jean-Michel Prime nous a servi de guide.
Puis nous nous sommes rendus en voiture à la carrière.
Là, c'est moi qui ai été chargé des commentaires.
Expliquant le fonctionnement de l'exploitation, montrant les restes des bâtiments situés sur la droite en montant la côte.
Plus bas, à gauche, se trouve encore le bac de refroidissement du moteur où nous avions plaisir à faire trempette dans une eau presque chaude !
Et il n'est pas besoin de chercher longtemps pour retrouver le concasseur à sa droite...
Juste en dessous du bac, le gros moteur Poyaud est encore là lui aussi, gisant sur le côté... Dans son bunker de béton d'où on a sans doute essayé de le déloger.
Tout en bas, le trieur est vautré parmi les poutres de bois qui constituaient les trémies.
Quant à la zone d'exploitation elle-même... c'est à peine si on la distingue, car la végétation a reconquis son domaine.
Le « pélerinage » s'est poursuivi à la Mare, ferme qu'habitait Joseph Vallée, le maire de « notre époque » et grand-père de Jacky, l'actuel maire.
Merci à lui et à son épouse Fanfan pour la délicieuse bolée de cidre dégustée à leur table alors que le soleil couchant rasait l'horizon.
Mais la journée s'achevait.
Nous sommes alors redescendus à la salle communale, où un petit groupe d'irréductibles a décidé de « finir les restes ». Et il y avait de quoi !
Durant cette « troisième mi-temps », les Hamelin's Brothers nous ont encore gratifiés d'anecdotes parfois croustillantes.
Et puis il se faisait tard ;
Il fallait bien à un moment ou à un autre mettre fin à cette mémorable journée.
A contre-coeur...
Mais j'ai quand même eu le temps d'entendre comme des voix qui disaient que ce serait peut-être pas si mal d'instaurer un « Printemps de Chérancé ».
L'idée va sans doute faire son chemin.
Et je ne serais pas vraiment surpris d'apprendre que du côté de Craon...
Le premier samedi suivant l'arrivée du printemps 2014... quelques nostalgiques... un buffet campagnard du même style que pour l'édition qui vient de s'achever...
Allez donc savoir ?...
Quoi qu'il en soit...
Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont été les acteurs de ces joyeuses retrouvailles !
Droit au but
Les adeptes du football auront sans doute reconnu la célèbre devise adoptée par l'Olympique de Marseille.
Mais dans mon cas, il ne sera pas question de football... même si le terrain sur lequel se déroulèrent les faits aurait pu s'apparenter à une pelouse dont la destinée est de subir l'assaut des crampons.
Dans un temps relativement reculé, celui où j'exerçais le noble métier de Maît' d'école, j'avais introduit l'aéromodélisme dans l'établissement qui m'avait accueilli.
Chaque mardi après-midi, les élèves de CM1 et CM2 qui en avaient fait le choix en début d'année scolaire se retrouvaient dans une classe que l'on transformait en atelier, et où l'on construisait des planeurs de vol libre.
Lorsqu'ils étaient terminés, la suite logique était de les faire voler.
C'était l'occasion de rencontrer d'autres établissements scolaires ou foyers socio-éducatifs du département affiliés au CLAP (Centre Laïque d'Aviation populaire)
Le but du jeu était alors de treuiller le planeur à la manière d'un cerf-volant en utilisant un fil nylon de 30 mètres.
Quand le fil était largué, un chronométreur attendait que le modèle se pose pour arrêter son chrono et inscrire le temps de vol sur une fiche propre à chaque concurrent.
Passons rapidement sur le reste des modalités de ces concours.
Mais une fois que le planeur s'était affranchi de son câble, il évoluait à sa guise, même si au moment des indispensables réglages préliminaires on avait fait en sorte qu'il imite les buses en décrivant de jolies orbes dans le ciel.
Pour la plupart, les enfants se mettaient sous le modèle et le suivaient consciencieusement, scrupuleusement, parcourant ainsi une distance qu'ils auraient pu facilement raccourcir.
Et comment me direz-vous ?
Pour illustrer mon propos, voici donc les consignes que j'avais l'habitude de prodiguer :
« Ne suivez pas votre planeur en effectuant des ronds au-dessous de lui !
Regardez bien la direction dans laquelle il s'en va, et effectuez une ligne droite qui correspondrait aux centres des cercles qui se décalent... »
Plus facile à dire qu'à faire, même si j'accompagnais mes directives d'un schéma !
Surtout quand plus rien ne vous relie au bel oiseau qui a demandé tant d'heures à construire, et que l'on tient absolument à récupérer.
C'est ainsi qu'un mercredi après-midi de printemps, nous devions batifoler dans une prairie du côté de Martigné.
Un gamin treuille son planeur, qui se décroche, et entame la séquence « vol libre ».
Top chrono !
Son propriétaire le suit, accompagné de l'habituel équipier.
Parce qu'en effectuant le travail de récupération à deux, cela me semblait plus pertinent et sécurisant que d'envoyer un gamin esseulé. Et puis le travail d'équipe...
Mes deux compères s'en vont donc en suivant le modèle qui, poussé par le vent, effectue des « ronds » se décalant à chaque tour.
Mais au bout d'un certain temps, je commence à m'inquiéter de ne pas voir revenir cette équipe.
Quand je l'aperçois soudain à l'autre bout de la prairie, brandissant fièrement le planeur qui avait fait un vol très satisfaisant.
Mais lorsque mes deux gaillards se furent suffisamment rapprochés, je pus constater que leurs vêtements arboraient une couleur... comment dire... une couleur très « campagnarde »... style « camouflage ».
C'est alors que je leur posai la question :
« Mais d'où sortez-vous pour être dans cet état ? »
Et leur réponse fusa d'un même élan :
« Ben M'sieur, vous nous avez dit de pas suivre bêtement le planeur et d'aller en ligne droite. On a fait ce que vous nous avez dit...
- Oui, mais alors ?
- Ben un moment le planeur est arrivé vers un tas de fumier, et comme vous nous aviez dit d'aller tout droit, on n'a rien contourné, et on est passé au milieu!»
« Droit au but ! » qu'il avait dit le Maît' d'école !!!
Même quand il s'agit de franchir un tas de fumier !
Hilarant spectacle (Mais je fis pourtant en sorte de ne pas en rire).
Odorant spectacle... (Là, je ne pus m'empêcher de me pincer les narines!)
Il faut dire que mes deux lascars ressemblaient presque à des petits cochons maculés de boue et de lisier.
Et je ne vous ai pas encore vraiment parlé de l'odeur.
Odeur pestilentielle qu'il fallut subir dans la voiture lors de notre retour vers Bais.
(On avait pourtant ouvert les vitres en grand!)
Odeur dont les parents « bénéficièrent » ensuite quand ils récupérèrent leurs petits monstres.
Quelques jours après cette mémorable aventure... je revois encore les mamans de ces deux gosses, qui ne manquèrent pas de me faire remarquer combien elles avaient eu de difficultés à nettoyer les vêtements de leurs très sages et … obéissants bambins !
Qu'elles laissèrent macérer un bon bout de temps dans la baignoire !
« Droit au but » qu'il avait dit le Maît' d'école !!!
PS : quelques décennies plus tard, je me pose toutefois la question de savoir comment se terminerait une telle histoire de nos jours ? Ne serais-je pas traîné devant les tribunaux pour avoir laissé des enfants... traîner dans le lisier de cochon ?
Autre temps... Autres moeurs...
A une époque où la parole des instit's , ben c'était quelque chose !